Through his pictures and words, Shikhali tells us the story that led him to Paris, drawing on his different experiences, his traumas and his hopes and dreams for the future. http://www.lampedusaberlin.eu/content/shikhalis-story
1. • Je m’appelle Shikhali Mirzai. Je suis né à
Hérat en Afghanistan le 1er novembre
1993. En Afghanistan, j’ai été victime
d’un attentat terroriste quand je n’avais
que 18 ans. J’ai perdu ma jambe et
j’étais psychologiquement traumatisé.
En janvier 2016 suite aux différentes
menaces sur ma vie qui m’évitait de
poursuivre mes études et une vie en
paix, j’ai dû quitter l’Afghanistan pour
poursuivre mes études et mes rêves...
2. Avant d’arriver en Europe, je suis passé par
différents pays comme : le Pakistan, l’Iran la
Turquie, la Grèce, l’Italie et enfin la France, où je
suis arrivé le 12 septembre 2016. Peut-être que
cela vous semble très facile et comme des
vacances, mais avant d’arriver à Paris, j’ai passé
des nuits et des jours dans les montagnes et
dans les frontières. J’ai traversé à pied la
frontière montagneuse avec mon handicap entre
l’Afghanistan et le Pakistan pendant 4 heures.
Puis, les montagnes hautes dans la frontière
entre le Pakistan et l’Iran pendant 16 heures. Les
montagnes dont l’altitude faisait plus de 2000
mètres. Pour traverser le territoire Iranien, moi
et 4 autres personnes nous l’avons fait dans le
coffre d’une voiture Peugeot. Au total, cette
voiture de passeurs transportait 17 personnes.
Afin de traverser la frontière entre l’Iran et la
Turquie j’ai marché pendant 17 heures dans les
montagnes neigeuses et très difficiles.
3. Ces humanitaires étaient comme des lumières d’espoir qui me rendaient optimiste pour
mon futur. A titre d’exemple nous allions visiter les différents endroits avec les
bénévoles des associations. Ces moments étaient des moments heureux et du bonheur
dans ma vie. Après avoir passé 3 mois dans cette île, j’ai pu aller à Athènes. Quand j’ai
quitté Lesbos, j’avais un sentiment étrange je pensais comme si je quittais mon pays à
nouveau. À Athènes j’étais dans le camp de réfugiés qui s’appelait Oinofyta pendant 4
mois. Dans ce camp, je me suis fait des amis qui étaient des bénévoles. Lisa, Maria,
Layhing, Rhot et beaucoup d’autres étaient devenus mes meilleurs amis. Cela me rendait
heureux en voyant qu’ils étaient très gentils avec moi.
Dans ce camp j’étais heureux, j’avais oublié que la vie peut être dure jusqu’à ce jour où
j’ai perdu un de mes meilleurs amis. Il s’appelait Mohamed Bilal Hachimi. Il était
bénévole dans une association. Il s’est noyé dans la mer pendant qu’il nageait. Cet
évènement m’a vraiment marqué l’esprit et m’a traumatisé. Après cet évènement
horrible je n’aimais plus le camp ni Athènes. Je suis donc partie à destination de l’Italie.
Quand je suis arrivé en Turquie, la situation pour les
migrants était vraiment compliquée. J’ai pris un bateau
pour arriver jusqu’en Grèce. Nous étions au milieu de la
mer quand le bateau est tombé en panne. Après 3
heures la police grecque est venue à notre secours. Elle
nous a emmené à l’île Lesbos. J’ai passé 3 mois dans un
camp pour réfugiés qui s’appelait Morya. Dans ce camp,
bien que la situation soit très dure il y avait des
associations humanitaires qui aidaient les migrants
4. Un de mes voyages les plus difficiles fût celui de Grèce
vers l’Italie. Je suis resté pendant 36 heures sous un
camion, sans nourriture avant d’arriver en Italie. J’ai
passé 15 jours en Italie et puis je suis arrivé en France
avec mon passeur.
Quand je suis arrivé à Paris j’ai été arrêté par la police
civile et j’ai été mis pendant 6 heures en garde à vue.
Ensuite on m’a relâché. Je me sentais complètement
perdu. J’ai demandé à un Français comment me dire
pour aller à Jaurès (j'avais entendu dire que les réfugiés
étaient là-bas). En arrivant à Jaurès, j’étais très choqué.
J’ai vu plus de 3000 réfugiés qui dormaient et habitaient
sous les ponts dans la rue, là où ils pouvaient. Je ne
savais pas quoi faire et je demandais aux autres
pourquoi ils sont là et ce qu’il faudrait faire. On m’a dit
qu’ils attendaient pour que la mairie vienne les aider et
les placer dans des camps de réfugiés. A cause de ma
jambe, j’étais beaucoup plus fragile c’était très difficile
pour moi de dormir sous le pont alors qu’il faisait très
froid. Ma jambe artificielle s’était cassée, ce qui avait
blessé ma jambe
5. J’ai rencontré des personnes formidables Christine, Diana,
Nadiya et Fatima. Elles m’ont aidé pour avoir une nouvelle
jambe artificielle. Après avoir passé 2 mois sous le pont à Jaurès
on m’a donné une chambre à Place de Clichy. J’ai commencé
une nouvelle vie. Je cherchais tout le temps où trouver un
endroit pour apprendre le français. Une de mes amis, Christine
m’a aidé où trouver une école pour apprendre le français. Elle
avait vu sur facebook une école qui enseignait le français aux
réfugiés. Elle m’a donné le site de cette école. Je me suis inscrit
à cette école qui s’appellait : THOT. La Directrice de l’école
Judith m’a appelé. J’ai parlé en anglais elle m’a demandé si je
parlais français, j’ai dit : « oui je sais dire bonjour. » J’avais
appris ce mot parce que je l’avais beaucoup entendu en France
6. On allait aux musées, aux concerts et aux parcs. J’ai appris la culture et le mode de vie français. Je me sens
heureux et chanceux d’avoir rencontré des personnes comme Judith, Mariam, Héloise et Jennifer ainsi que mes
enseignants comme Tuyet, Sarah, Marie, Isabelle, Gisela. C’est entre autre grâce à eux que j’ai pu obtenir 2
diplômes de la langue française en 7 mois. Diplôme A1 : 75 % et Diplôme A2 : 74%. P7 Je suis reconnaissant de
tous les employés de l’école THOT. Je leur exprime mes éternels remerciements et reconnaissances. Aujourd’hui
je peux aider mes compatriotes en France quand ils ont besoin de traduction.
Judith m’a dit de passer à l’école le 15
décembre 2016 c’était un lundi. Je suis
allé à l’école THOT et j’ai commencé à
apprendre le français. Les premiers jours
étaient une expérience inoubliable. Le
français était à la fois difficile et excitant.
Les enseignants parlaient en français et
j’essayais de les comprendre. Un grand
plaisir pour moi était de comprendre
quand les français parlaient ça me
rendait heureux. Je me suis fait de
nouveaux amis de différents pays et
religions.
7. En plus de cette école, je participe tous les vendredis à des
évènements organisés par Fatima. Ces évènements et ateliers
me permettent d’échanger et d'apprendre la culture française
en plus de me faire des amis. Mon projet aujourd’hui est
d’être utile dans la société française pour la remercier de
m'avoir accueilli. Une fois le diplôme B2 de français en poche,
j’aimerais poursuivre mes études enSciences Politiques. Je
veux réaliser mon rêve d’enfant, intégrer la prestigieuse école
de Sciences Po. En plus de cela, j’aimerais rendre services aux
réfugiés en France en faisant de la traduction et les aider dans
leurs démarches
8. Je pense que le racisme et la
Xénophobie viennent de
l’ignorance. Je veux en racontant
mon histoire, montrer que les
réfugiés sont des êtres humains
avec des problèmes, des projets et
des rêves comme tout le monde.
En racontant mon histoire je veux
avant tout lutter contre
l’ignorance et ainsi contre le
racisme et la xénophobie.