La résilience c'est rebondir suite à un événement qui bouleverse la vie. Une épreuve terrible peut donc orienter l'après de la personne vers un nouvel état qui la grandit, lui est positif. Ceci dépend d'une part de ce que la personne a acquis avant l'épreuve, le vécu d'un sentiment de sécurité par exemple développé avec la mère lors des premiers mois de la vie, et d'autre part de la possibilité de bénéficier d'un point stable où s'appuyer pour redémarrer suite à cette épreuve.
Le 28 mai 2018 au Breakfast in America 2, nous avons exploré et discuté des mécanismes psychologiques et biologiques de la résilience pour mieux savoir comment elle fonctionne. Et voici la présentation PowerPoint de cette rencontre Café Sciences sur la résilience !
3. La résilience c’est rebondir suite à un
événement qui bouleverse la vie. Une
épreuve terrible peut donc orienter
l’après de la personne vers un nouvel
état qui la grandit, lui est positif. Ceci
dépend d’une part de ce que la
personne a acquis avant l’épreuve, le
vécu d’un sentiment de sécurité par
exemple développé avec la mère lors
des premiers mois de la vie, et d’autre
part de la possibilité de bénéficier
d’un point stable où s’appuyer pour
redémarrer suite à cette épreuve.
4. Un exemple de résilience en réaction aux petites adversités
5. Emmy Werner et les enfants de Kauai
Des liens existent entre les
stress éprouvés par les
enfants et leur capacité à
faire preuve de résilience.
Des correspondances
s’établissent entre leurs
qualités intrinsèques et leurs
interactions familiale,
amicale. Ces expériences
leur évitent les écueils de la
vie adulte pour eux-mêmes,
leur famille et d’autres
personnes.
(Werner, Risk, resilience, and recovery-
Perspectives from the Kauai Longitudinal
Study, DOI (1993).)
6. D’où vient la résilience,
comment peut-on la
mettre en œuvre ?
On peut activement
devenir soi pour que
l’inévitable expérience de
l’adversité soit la source
d’une nouvelle réussite
d’un futur non pas subi
mais choisi.
G.E. Richardson, The metatheory of resilience and resiliency, Journal of Clinical Psychology, 58 (2002) 307-321.
Modèle du mécanisme de la résilience
7. Neurotransmitteurs et
hormones organisent la
réponse biologique par
rapport aux événements
qui obligent l’organisme à
sortir de sa routine de
fonctionnement. Lorsque le
niveau de stress subi est
faible et temporaire
l’organisme revient à son
état de fonctionnement
originel, c’est
l’homéostasie. Mais si le
stress est intense et/ou
chronique la réponse de
l’organisme est de type
allostatique.
Dans le cas où les coûts de la réponse au stress restent
durablement élevés cela peut se traduire de facto par un
fonctionnement pathologique de l’organisme. Par contre
lorsque l’organisme fait preuve de résilience, il vit alors bien
dans ces nouvelles conditions durables.
J. Schulkin, Social allostasis: anticipatory regulation of the internal milieu, Front Evol Neurosci, 2 (2011) 111.
L’axe hypothalamo-hypophyso-surrénal et ses interactions avec les
régions préfrontales du cerveau jouant un rôle clef dans les
situations d’adversité
8. Résilience et sommeil
M.M. Wong, L.I. Puttler, J.T. Nigg, R.A. Zucker, Sleep and behavioral control in earlier life predicted resilience in young adulthood: A prospective study of children of alcoholics and controls, Addict Behav, 82 (2018) 65-71.
De bons rythmes de sommeil pendant l'enfance sont associés avec un bon contrôle du
comportement et une résilience à l'âge adulte exprimée par une faible sensibilité à la
dépression et par un sentiment de satisfaction dans les domaines professionnel et personnel.
Les chercheurs ont suivi des enfants depuis l'âge de 3 à 5 ans jusqu'à ce qu'ils furent devenus
de jeunes adultes (21-26 ans). Dans le groupe qui a été étudié la faculté à bien dormir donne
les mêmes capacités à être résilient à l'âge adulte que les conditions familiales de l'enfance
aient été marquées par l'alcoolisme ou non.
9. Résilience et mode alimentaire
M.P. Mattson, K. Moehl, N. Ghena, M. Schmaedick, A. Cheng, Intermittent metabolic switching, neuroplasticity and brain health, Nat Rev Neurosci, 19 (2018) 63-80.
Correspondances entre les rythmes alimentaires
et les concentrations en glucose et en corps
cétoniques dans le plasma sanguin de rongeurs
Quand le cerveau et le reste du corps fonctionnent
bien en étant à jeun, l'organisme est capable
d'obtenir sa nourriture ce qui augmente ses
chances de survivre et de se reproduire ; cet
organisme a un avantage évolutif. Les réserves en
glycogène du foie fournissent à l'organisme son
énergie. Mais lorsqu'elles sont épuisées, les corps
cétoniques sont alors une source alternative
d'énergie produite à partir des acides gras
provenant de cellules adipeuses. Or cette
alternance métabolique conduit aussi à des
adaptations dans le cerveau aux niveaux cellulaire
et moléculaire. Grâce à ces changements
intermittents en source d'énergie, métabolisme des
corps cétoniques en situation de pénurie
énergétique (absence de nourriture, exercice) du
glycogène pendant les périodes plus tranquilles
(repas, repos, sommeil), les circuits neuronaux
optimisent leur fonctionnement et leur résistance
au stress de toute nature.
10. Résilience et Enképhalines Opioïdes Endogènes
On a conditionné des souris par la méthode du Stress Habituel Répété de l'EcheC social qui
modélise les contrariétés imprévisibles de la vie quotidienne induisant résilience ou
vulnérabilité au stress chez l'être humain. Avec un test d'interaction social entre souris
SHREC on a déterminé lesquelles étaient alors résilientes ou vulnérables.
M.S. Henry, K. Bisht, N. Vernoux, L. Gendron, A. Torres-Berrio, G. Drolet, M.E. Tremblay, Delta Opioid Receptor Signaling Promotes Resilience to Stress Under the Repeated Social Defeat Paradigm in Mice,
Front Mol Neurosci, 11 (2018) 100.
11. Résilience et Enképhalines Opioïdes Endogènes
Pour les souris vulnérables on détecte moins
d'EOE cérébrale dans l'amygdale basolatérale ;
de même pour le nombre de récepteurs
correspondants dans la partie ventrale de
l'hippocampe. Les retombées thérapeutiques
possibles : la voie EOE stimulée par un analogue
chimique induit un phénotype résilient chez la
plupart des souris SHREC vulnérables. L'AcEOE
diminue aussi le stress oxydatif des neurones
pyramidaux et des interneurones de
l'hippocampe ventral indiquant un possible
mécanisme d'action à l'origine de la résilience
des souris vulnérabilisées.
M.S. Henry, K. Bisht, N. Vernoux, L. Gendron, A. Torres-Berrio, G. Drolet, M.E. Tremblay, Delta Opioid
Receptor Signaling Promotes Resilience to Stress Under the Repeated Social Defeat Paradigm in Mice,
Front Mol Neurosci, 11 (2018) 100.
12. (…) la résilience existe.
Elle a une forme et coûte
un prix. (…) la génétique
aura son mot à dire.
mais les interactions
précoces parleront
beaucoup plus, tandis
que les institutions
familiales et sociales
tiendront l’essentiel du
discours.
Un merveilleux malheur – Boris Cyrulnik (1999)