1. Hypersuit s’envole
L’histoire d’Hypersuit ferait rêver tout aspirant entrepreneur : une idée, un bricolage dans un
garage et le succès immédiat avec une sélection par la French Tech à peine quelques mois plus
tard. Tout a commencé il y a un an et demi. Après des études en écoles de commerce, Grégoire
Arcache, amateur de jeux vidéo, travaille sur divers projets de production en cinéma en France
et à l’étranger. En rentrant d’un séjour en Inde, il découvre la réalité virtuelle qui l’enchante et le
frustre. « J’aimais être immergé dans un monde virtuel, mais j’avais toujours conscience d’être
assis sur ma chaise devant mon ordinateur », raconte-t-il. Comment faire en sorte que tout le
corps soit associé à l’expérience ludique ? Grégoire Arcache a alors l’idée d’un dispositif bardé de
capteurs qui pourrait procurer ces sensations nouvelles. Le jeune homme commence à tester la
faisabilité d’un tel produit. « Je suis plutôt bricoleur ; j’essaie de voir ce qu’il est possible de faire
», raconte-t-il. Il demande à son frère, kinésithérapeute, de l’aider à mieux comprendre
l’anatomie du corps humain. Il est ensuite rejoint par Tom Sicard, un ami consultant en stratégie
dans des agences de design et branding qui décide de s’associer à ce projet. Très vite, les deux
comparses voient tout le potentiel de leur idée.
« Notre objectif était d’immerger tout le corps dans un jeu vidéo ; à chaque fois que l’on en
parlait autour de nous, les personnes se montraient très intéressées. C’est un produit attractif,
qui fait rêver ! » explique Grégoire Arcache.
La jeune pousse française acclamée au CES Las Vegas veut permettre à l'homme de
réaliser son plus vieux rêve : voler !
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2. Un premier Hypersuit pour voler
Sur leurs fonds propres, ils parviennent à construire un premier prototype fonctionnel.
L’Hypersuit prend l’apparence d’un engin futuriste sur lequel on s’allonge et qui est muni de
bras articulés dans lesquels sont nichés des capteurs, le tout couplé à un casque de réalité
virtuelle. Chaque action réalisée par le joueur (bouger les bras, incliner le corps à gauche ou à
droite, etc.) est retranscrite dans le jeu grâce à un système de capture de mouvements et de
traitement des données. Le dispositif donne l’impression de voler, de plonger, ou d’aller dans
l’espace. « Cette mécanique exosquelette reproduit la totale liberté de mouvement du corps
humain », précise en effet Grégoire Arcache. Côté logiciels, les jeunes créateurs mettent au
point une suite de jeux virtuels adaptés à ce nouvel environnement. Après le dépôt de la marque
Hypersuit et une première enveloppe Soleau, l’aventure démarre.
L’accélération French Tech
Quelques mois plus tard, en juin 2016, un tournant se produit. Les fondateurs d’Hypersuit
postulent en ligne au concours lancé par le programme French Tech pour participer au CES, le
Consumer Electric Show, rendez-vous incontournable de tous les acteurs du secteur, au cours
duquel l’INPI parraine de jeunes pousses prometteuses. Quel que soit leur niveau de maturité,
les start-up sélectionnées bénéficient d’une forte visibilité, d’un accompagnement et d’un
coaching renforcé. L’Hypersuit séduit... Et les deux jeunes entrepreneurs embarquent pour Las
Vegas. « Nous avons pu rencontrer l’écosystème de la Silicon Valley, prendre des contacts
approfondis à San Francisco, mais aussi à Montréal » raconte Grégoire Arcache. Leur produit
suscite des réactions très positives. « Il permet entre autres à l’homme de réaliser son plus vieux
rêve : voler ! » poursuit-il. De nombreux clients potentiels signalent leur intérêt pour ce
simulateur qui procure des sensations extrêmes. Désormais, tout s’accélère. À peine rentrés, les
associés désormais bien entourés par des spécialistes de nombreux corps de métiers (ingénierie,
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3. design, mécatronique, informatique, etc.) se préparent à repartir pour des salons français et
internationaux consacrés à la réalité virtuelle. Ils créent officiellement la société, incubée par 104
Factory à Paris, et démarrent des présentations pour rechercher de nouveaux partenaires. Une
levée de fonds est en préparation. « Elle nous permettra de lancer la phase de pré-
industrialisation et de déposer des brevets sur de nouvelles technologies en développement »
explique Grégoire Arcache. Dans le même temps, les jeunes fondateurs ont à cœur de
poursuivre la R&D sur leurs produits. Ils cherchent notamment à perfectionner le logiciel utilisé
afin de renforcer encore davantage le lien entre le corps et le cerveau. « Nous nous appuyons sur
les avancées en science cognitive » poursuit-il. Par ailleurs, ils ont envie d’explorer d’autres
secteurs que celui du jeu vidéo, comme le fitness ou la médecine connectée. En à peine dix-huit
mois, c’est donc une accélération colossale pour la jeune pousse. Un décollage réussi pour ceux
qui permettent à leurs clients de voler, tout en restant chez eux.
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