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C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 1
Théorèmes de Modigliani-Miller
Résumé:
• Les théorèmes de Modigliani-Miller.
— MM Proposition I.
— MM Proposition II.
— MM neutralité de la politique de dividende.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 2
MODIGLIANI-MILLER
Théorèmes de Modigliani-Miller :
Sous certaines hypothèses, la politique financière des entreprises est
neutre.
Corollaires:
• Décisions de financement sont neutres.
• La structure du capital est neutre.
• La politique de dividende est neutre.
• La gestion de trésorerie est neutre.
• La politique degestion des risque est neutre.
• La diversification est neutre.
• Etc.
MM est un changement de paradigme, ils fondent la finance d’entreprise
moderne.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 3
MM-Proposition I (MM 1958):
La valeur totale de marché de l’entreprise est indépendante de sa
structure de capital.
MM-Proposition II (MM 1958):
Le coût des actions d’une entreprise s’accroît avec son ratio dette/action.
Neutralité de la politique de dividende (MM 1961):
La valeur totale de marché de l’entreprise est indépendante de sa
politique de dividende.
Indifference des investisseurs (Stiglitz 1969):
Lrs investisseurs individuels sont indifferents à la politique financière
de l’entreprise.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 4
Hypothèses
• les marchés sont sans frictions : pas de coûts de transaction, etc...
• Les marchés sont competitifs: Individus et les entreprises sont price-
takers.
• Les individus et les entreprises peuvent prendre les mêmes décisions fi-
nancières au même prix (e.g., emprunter au même taux).
• Tous les agents ont la même information.
• Pas de taxes.
• Pas de coûts de banqueroute.
Remarques:
• MM s’applique à tous les actifs financiers, pas seulement dettes et ac-
tions.
• Si A et B sont des flux de trésorerie, l’absence d’opportunité d’arbitrage
implique :
V (A + B) = V (A) + V (B) .
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 5
L’APPROCHE PAR ARBITRAGE
Idée de la preuve : “par contradiction” :
• Considerons 2 entreprises differentes seulement dans leur structure de
capital.
• Si elles ont des valeurs totales de marché différentes, une opportunité
d’arbitrage existe.
• C’est-à-dire, on peut réaliser un profit sans risque en échangeant les
actifs.
• Ce qui est incompatible avec l’équilibre.
Remarques:
• Preuve de MM demande 2entreprises identiques.
• Preuve pour une entreprise unique (Miller 1988).
• Approche en équilibre général (Stiglitz 1969).
• MM n’avait pas de theorie du risque.
• MM ont introduit l’idée de classe de risque. Pour nous, les entreprises
appartenant à la même classe de risque auront des flux de trésorerie
identiques.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 6
Modèle
Considerons l’entreprise 1 et 2 appartenant à la même classe de risque :
• En t = 1, 2, ..., les 2 entreprises engendre le même revenu (aléatoire) X.
• En t = 0, elles ont des structures de capital différentes :
— Entreprise 1 composée d’actions et de dette sans risque.
— Entreprise 2 n’a pas de dette.
Notation:
• En t = 0,
— Taux sans risque : r.
— La valeur de marché de la dette de l’entreprise i : Di.
— La valeur de marché de l’action de l’entreprise i : Ei.
— La valeur totale de marché de l’entreprise i : Vi = Di + Ei.
• Donc, en t :
— Les détenteurs de la dette de l’entreprise 1 perçoivent : rD1.
— Les actionnaires de l’entreprise 1 perçoivent : X − rD1.
— Les actionnaires de l’entreprise 2 perçoivent : X.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 7
Etape 1: La situation V2 > V1 est impossible.
• Supposons V2 > V1 et considérons un investisseur détenant une fraction
α des parts de l’entreprise 2.
• En t, il recevrait αX.
• A la place, il pourrait :
— vendre les parts pour αV2.
— acheter une fraction
αV2
V1
de l’entreprise 1 (dettes et actions) telle
que :
αV2 =
µ
αV2
V1
¶
· D1 +
µ
αV2
V1
¶
· E1.
• En t, l’investisseur recevrait :
µ
αV2
V1
¶
rD1 +
µ
αV2
V1
¶
· (X − rD1) =
µ
αV2
V1
¶
X
> αX pour tout X.
• Donc, il existe une OA.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 8
Etape 2: La situation V1 > V2 est impossible.
• Supposons V1 > V2 et considérons un investisseur détenant une fraction
α des parts de l’entreprise 1.
• En t, il recevrait α(X − rD1).
• A la place, il pourrait :
— vendre les parts pour αE1.
— emprunter αD1.
— Investir le total dans la fraction α
V1
V2
des parts de l’entreprise 2 telle
que :
αE1 + αD1 =
µ
α
V1
V2
¶
· V2.
• En t, l’investisseur recevrait α
V1
V2
X et paierait les interêts rαD1:
µ
α
V1
V2
¶
X − rαD1 = α
µ
V1
V2
X − rD1
¶
> α (X − rD1) pour tout X.
• Donc, il existe une OA.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 9
TEST ECONOMETRIQUE
Page 516 Copeland/weston
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 10
COUT DU CAPITAL
• Théorèmes de MM ont été très controversés car la dette semble meilleur
marché que l’action :
— Taux d’intérêt sur la dette d’entreprise ' 5%.
— Taux de rentabilité sur fonds propre (gains/prix : mesure conven-
tionelle du coûts des actions) ' 20%.
• Sous ces conditions, comment le financement peut-il être neutre ?
• Proposition II de MM montre qu’il n’y a pas contradiction.
Proposition II: Le coût des actions d’une entreprise s’accroît avec
son ratio dette/action.
• Intuition: Accroître la dette rend les actions existantes plus risquées (il
faut d’abord rembourser la dette), et donc plus coûteuse. Ainsi, le coût
plus faible de la dette n’est qu’une illusion.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 11
Preuve. Le coût du capital moyen pondéré de l’entreprise (= moyenne
pondérée des différentes sources de financement) est :
CCMP =
D
D + E
r +
E
D + E
rE =
E (X)
V
,
où :
• r est le coût de la dette sans risque, i.e. son rendement.
• rE est le coût des actions, i.e. son rendement espéré.
Après réécriture :
rE = (CCMP − r)
D
E
+ CCMP.
Selon la Proposition I, le CCMP est independant du ratio D/E.
⇒ rE est linéaire en D/E.
Note:
• Si CCMP > r (i.e. rE > r) alors rE est croissant en D/E.
• En pratique, rE > r pour la quasi totalité des entreprises.
• Donc,la différence entre le coût de la dette et celui de l’action est com-
patible avec la proposition de neutralité.
• MM n’avait pas de théorie du risque, cependant leurs résultats demeurent
valides avec le MEDAF.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 12
MM et le MEDAF
• Rappel : le MEDAF donne la relation suivante pour un actif financier
risqué i :
ri = r + (rM − r)βi
où
• r est le taux sans risque (ici de la dette)
• ri est le taux de rentabilité de l’actif i
• rM est le taux de rentabilité du portefeuille de marché
• βi est une mesure du risque de i
• Le taux de rentabilité de l’action de l’entreprise 1 est :
r1
E =
E (X) − rD1
E1
= r + (rM − r)β1
• Le taux de rentabilité de l’action de l’entreprise 2 est :
r2
E =
E (X)
E2
= r + (rM − r)β2
•
⇐⇒ β1 = β2
µ
1 +
D1
E1
¶
• le risque de l’action de l’entreprise endettée est plus élevé que celui de
l’entreprise sans dette.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 13
MM vs. théorie de la clientèle
Théorie de la clientèle :
• Investisseurs avec des préférences et des besoins hétérogènes évaluent de
manière diférente un même flux de revenus.
• ⇒ Les choix de politique financière affectent l’appariement entre les
actifs et les préférences hétérogènes.
• ⇒ La politique financière peut affecter la valeur de l’entreprise (i.e. mar-
keting financier).
Exemple: Une entreprise "tout-action" pourrait échouer si elle veut exploiter
la demande potentielle pour les actifs sans risque. Cela peut être intéressant
de séparer les flux risqués des flux sans risque (e.g. en émettant dette et
action) de manière à ce que les investisseurs se concentrent sur leurs actifs
préférés.
Intuition pour MM:
• Modigliani and Miller (1958) montrent que ce raisonnement est faillible.
• Les préférences des investisseurs portent sur les revenus pas les actifs.
• Ils ne sont pas limités aux actifs émis par les entreprises.
• Si les investisseurs peuvent effectuer les mêmes transactions que les en-
treprises aux mêmes prix, il n’y a aucune raison pour qu’ils soient prêts
à leur payer un prime pour qu’elles prennent ces décisions en leur nom.
• Le marketing financier ne crée pas de valeur.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 14
MM et la neutralité de la politique de dividendes
• Avant MM, Graham et Dodd ont avancé l’affirmation :" un dollar dis-
tribué en dividendes a, en moyenne, sur le prix de l’action, un impact
quatre fois supérieur à celui d’un dollar de bénéfice mis en réserve" théorie
du "bird in the hand".
Proposition : La valeur totale de marché de l’entreprise est indépen-
dante de sa politique de dividende.
• Intuition : à chaque période, l’entreprise :
— Investir et retenir les flux (politique d’investissement).
— Lever de nouveaux capitaux (politique de financement).
— Payer des dividendes (politique de paiement).
• Identité comptable : En prenant la politique d’investissement donnée, un
changement dans la politique de paiement doit être relié à un changement
dans la politique de financement.
• Par exemple :
— un accroissement des dividendes peut être financé par l’émission de
nouvelles dettes.
— une diminution des dividendes peut être reliée à un retrait de la
dette.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 15
Modèle
• Hypothèses
— Considérons deux entreprises identiques (appartenant à la même
classe de risque) sauf dans leur politique de dividendes de la période
courante.
— Elles engendrent les mêmes revenus : X1 (t) = X2 (t) ∀t.
— Les programmes d’investissement sont identiques : I1 (t) = I2 (t)
∀t.
— Les dividendes (aléatoires) des périodes futures sont identiques :
f
D1 (t) = f
D2 (t) ∀t = 1, 2...
— Politique de dividende différente dans la période courante : D1 (0) 6=
D2 (0).
• Comme les entreprises appartiennent à la même classe de risque, les
investisseurs attendent le même taux de rentabilité :
rt+1 =
di (t + 1) + [Pi (t + 1) − Pi (t)]
Pi (t)
• où :
• di (t) est le dividende par action de l’entreprise i se terminant au temps
t
• Pi (t) est le prix de l’action de l’entreprise i au temps t
• On en déduit
•
Vi (t) =
Di (t + 1) + [ni (t) .Pi (t + 1)]
1 + rt+1
• où :
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 16
• ni (t) est le nombre d’actions en t
• Di (t + 1) = ni (t) .di (t + 1)
• Vi (t) = ni (t) .Pi (t)
• Les seules sources de financement disponibles sont le financement interne
(par X) et l’émission de nouvelles actions. D’où :
Xi (t + 1) + mi (t + 1) Pi (t + 1) = Ii (t + 1) + Di (t + 1)
• où :
• mi (t + 1) est le nimbre de nouvelles actions émises en t + 1, d’où
ni (t + 1) = ni (t) + mi (t + 1).
• Ii (t + 1) est le montant investi par l’entreprise en t + 1.
• La fortune des actionnaires initiaux est :
Ei (t + 1) = Di (t + 1) + [ni (t) .Pi (t + 1)]
= Di (t + 1) + [ni (t + 1) .Pi (t + 1)] − [mi (t + 1) .Pi (t + 1)]
= Xi (t + 1) − Ii (t + 1) + Vi (t + 1)
• or :
Ei (t + 1) = Vi (t) (1 + rt+1)
• d’où :
Vi (t) =
Xi (t + 1) − Ii (t + 1) + Vi (t + 1)
1 + rt+1
• La politique d’investissement étant donnée, la valeur d’une entreprise ne
dépend pas de sa politique de distribution de dividendes.
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 17
MM EN PRATIQUE
• Les décisions financières sont neutres au niveau de l’entreprise.
• Donc, que faire de ces résultats de neutralité ?
Message principal :
• La politique financière étant indépendante de la politique d’investissement,
consiste à partager le gâteau.
• Cette théorie sert de référenciel : puisque neutralité alors nous pouvons
en déduire ce qui importe réellement.
Comment les décisions financières affectent la taille du gâteau ?
• Les investisseurs ne peuvent pas entreprendre les mêmes transactions
financières car les entreprises sont taxées différement, elle supporte des
coûts de transaction, des coûts de banqueroute etc...
C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 18
Bibliographie
Miller, Merton (1988), “The Modigliani-Miller Propositions After Thirty
Years,” Journal of Economic Perspective, 2, 99-120. (see the whole
issue)
Miller, Merton (1977), “Debt and Taxes,” Journal of Finance, 32, 261-276.
Miller, Merton, and Franco Modigliani (1961), “Dividend Policy, Growth and
the Valuation of Shares,” Journal of Business, 34, 411-433.
Modigliani, Franco, and Merton Miller (1958), “The Cost of Capital, Cor-
poration Finance, and the Theory of Investment,” American Economic
Review, 48, 261-297.
Stiglitz, Joseph E. (1969), “A Re-Examination of the Modigliani-Miller The-
orem,” American Economic Review, 59, 784-793.
Stiglitz, Joseph E. (1974), “On the Irrelevance of Corporate Financial Policy,”
American Economic Review, 64, 851-866.
Titman, Sheridan (2002), “The Modigliani and Miller Theorem and the In-
tegration of Financial Markets,” Financial Management, 31.

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  • 2. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 2 MODIGLIANI-MILLER Théorèmes de Modigliani-Miller : Sous certaines hypothèses, la politique financière des entreprises est neutre. Corollaires: • Décisions de financement sont neutres. • La structure du capital est neutre. • La politique de dividende est neutre. • La gestion de trésorerie est neutre. • La politique degestion des risque est neutre. • La diversification est neutre. • Etc. MM est un changement de paradigme, ils fondent la finance d’entreprise moderne.
  • 3. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 3 MM-Proposition I (MM 1958): La valeur totale de marché de l’entreprise est indépendante de sa structure de capital. MM-Proposition II (MM 1958): Le coût des actions d’une entreprise s’accroît avec son ratio dette/action. Neutralité de la politique de dividende (MM 1961): La valeur totale de marché de l’entreprise est indépendante de sa politique de dividende. Indifference des investisseurs (Stiglitz 1969): Lrs investisseurs individuels sont indifferents à la politique financière de l’entreprise.
  • 4. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 4 Hypothèses • les marchés sont sans frictions : pas de coûts de transaction, etc... • Les marchés sont competitifs: Individus et les entreprises sont price- takers. • Les individus et les entreprises peuvent prendre les mêmes décisions fi- nancières au même prix (e.g., emprunter au même taux). • Tous les agents ont la même information. • Pas de taxes. • Pas de coûts de banqueroute. Remarques: • MM s’applique à tous les actifs financiers, pas seulement dettes et ac- tions. • Si A et B sont des flux de trésorerie, l’absence d’opportunité d’arbitrage implique : V (A + B) = V (A) + V (B) .
  • 5. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 5 L’APPROCHE PAR ARBITRAGE Idée de la preuve : “par contradiction” : • Considerons 2 entreprises differentes seulement dans leur structure de capital. • Si elles ont des valeurs totales de marché différentes, une opportunité d’arbitrage existe. • C’est-à-dire, on peut réaliser un profit sans risque en échangeant les actifs. • Ce qui est incompatible avec l’équilibre. Remarques: • Preuve de MM demande 2entreprises identiques. • Preuve pour une entreprise unique (Miller 1988). • Approche en équilibre général (Stiglitz 1969). • MM n’avait pas de theorie du risque. • MM ont introduit l’idée de classe de risque. Pour nous, les entreprises appartenant à la même classe de risque auront des flux de trésorerie identiques.
  • 6. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 6 Modèle Considerons l’entreprise 1 et 2 appartenant à la même classe de risque : • En t = 1, 2, ..., les 2 entreprises engendre le même revenu (aléatoire) X. • En t = 0, elles ont des structures de capital différentes : — Entreprise 1 composée d’actions et de dette sans risque. — Entreprise 2 n’a pas de dette. Notation: • En t = 0, — Taux sans risque : r. — La valeur de marché de la dette de l’entreprise i : Di. — La valeur de marché de l’action de l’entreprise i : Ei. — La valeur totale de marché de l’entreprise i : Vi = Di + Ei. • Donc, en t : — Les détenteurs de la dette de l’entreprise 1 perçoivent : rD1. — Les actionnaires de l’entreprise 1 perçoivent : X − rD1. — Les actionnaires de l’entreprise 2 perçoivent : X.
  • 7. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 7 Etape 1: La situation V2 > V1 est impossible. • Supposons V2 > V1 et considérons un investisseur détenant une fraction α des parts de l’entreprise 2. • En t, il recevrait αX. • A la place, il pourrait : — vendre les parts pour αV2. — acheter une fraction αV2 V1 de l’entreprise 1 (dettes et actions) telle que : αV2 = µ αV2 V1 ¶ · D1 + µ αV2 V1 ¶ · E1. • En t, l’investisseur recevrait : µ αV2 V1 ¶ rD1 + µ αV2 V1 ¶ · (X − rD1) = µ αV2 V1 ¶ X > αX pour tout X. • Donc, il existe une OA.
  • 8. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 8 Etape 2: La situation V1 > V2 est impossible. • Supposons V1 > V2 et considérons un investisseur détenant une fraction α des parts de l’entreprise 1. • En t, il recevrait α(X − rD1). • A la place, il pourrait : — vendre les parts pour αE1. — emprunter αD1. — Investir le total dans la fraction α V1 V2 des parts de l’entreprise 2 telle que : αE1 + αD1 = µ α V1 V2 ¶ · V2. • En t, l’investisseur recevrait α V1 V2 X et paierait les interêts rαD1: µ α V1 V2 ¶ X − rαD1 = α µ V1 V2 X − rD1 ¶ > α (X − rD1) pour tout X. • Donc, il existe une OA.
  • 10. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 10 COUT DU CAPITAL • Théorèmes de MM ont été très controversés car la dette semble meilleur marché que l’action : — Taux d’intérêt sur la dette d’entreprise ' 5%. — Taux de rentabilité sur fonds propre (gains/prix : mesure conven- tionelle du coûts des actions) ' 20%. • Sous ces conditions, comment le financement peut-il être neutre ? • Proposition II de MM montre qu’il n’y a pas contradiction. Proposition II: Le coût des actions d’une entreprise s’accroît avec son ratio dette/action. • Intuition: Accroître la dette rend les actions existantes plus risquées (il faut d’abord rembourser la dette), et donc plus coûteuse. Ainsi, le coût plus faible de la dette n’est qu’une illusion.
  • 11. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 11 Preuve. Le coût du capital moyen pondéré de l’entreprise (= moyenne pondérée des différentes sources de financement) est : CCMP = D D + E r + E D + E rE = E (X) V , où : • r est le coût de la dette sans risque, i.e. son rendement. • rE est le coût des actions, i.e. son rendement espéré. Après réécriture : rE = (CCMP − r) D E + CCMP. Selon la Proposition I, le CCMP est independant du ratio D/E. ⇒ rE est linéaire en D/E. Note: • Si CCMP > r (i.e. rE > r) alors rE est croissant en D/E. • En pratique, rE > r pour la quasi totalité des entreprises. • Donc,la différence entre le coût de la dette et celui de l’action est com- patible avec la proposition de neutralité. • MM n’avait pas de théorie du risque, cependant leurs résultats demeurent valides avec le MEDAF.
  • 12. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 12 MM et le MEDAF • Rappel : le MEDAF donne la relation suivante pour un actif financier risqué i : ri = r + (rM − r)βi où • r est le taux sans risque (ici de la dette) • ri est le taux de rentabilité de l’actif i • rM est le taux de rentabilité du portefeuille de marché • βi est une mesure du risque de i • Le taux de rentabilité de l’action de l’entreprise 1 est : r1 E = E (X) − rD1 E1 = r + (rM − r)β1 • Le taux de rentabilité de l’action de l’entreprise 2 est : r2 E = E (X) E2 = r + (rM − r)β2 • ⇐⇒ β1 = β2 µ 1 + D1 E1 ¶ • le risque de l’action de l’entreprise endettée est plus élevé que celui de l’entreprise sans dette.
  • 13. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 13 MM vs. théorie de la clientèle Théorie de la clientèle : • Investisseurs avec des préférences et des besoins hétérogènes évaluent de manière diférente un même flux de revenus. • ⇒ Les choix de politique financière affectent l’appariement entre les actifs et les préférences hétérogènes. • ⇒ La politique financière peut affecter la valeur de l’entreprise (i.e. mar- keting financier). Exemple: Une entreprise "tout-action" pourrait échouer si elle veut exploiter la demande potentielle pour les actifs sans risque. Cela peut être intéressant de séparer les flux risqués des flux sans risque (e.g. en émettant dette et action) de manière à ce que les investisseurs se concentrent sur leurs actifs préférés. Intuition pour MM: • Modigliani and Miller (1958) montrent que ce raisonnement est faillible. • Les préférences des investisseurs portent sur les revenus pas les actifs. • Ils ne sont pas limités aux actifs émis par les entreprises. • Si les investisseurs peuvent effectuer les mêmes transactions que les en- treprises aux mêmes prix, il n’y a aucune raison pour qu’ils soient prêts à leur payer un prime pour qu’elles prennent ces décisions en leur nom. • Le marketing financier ne crée pas de valeur.
  • 14. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 14 MM et la neutralité de la politique de dividendes • Avant MM, Graham et Dodd ont avancé l’affirmation :" un dollar dis- tribué en dividendes a, en moyenne, sur le prix de l’action, un impact quatre fois supérieur à celui d’un dollar de bénéfice mis en réserve" théorie du "bird in the hand". Proposition : La valeur totale de marché de l’entreprise est indépen- dante de sa politique de dividende. • Intuition : à chaque période, l’entreprise : — Investir et retenir les flux (politique d’investissement). — Lever de nouveaux capitaux (politique de financement). — Payer des dividendes (politique de paiement). • Identité comptable : En prenant la politique d’investissement donnée, un changement dans la politique de paiement doit être relié à un changement dans la politique de financement. • Par exemple : — un accroissement des dividendes peut être financé par l’émission de nouvelles dettes. — une diminution des dividendes peut être reliée à un retrait de la dette.
  • 15. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 15 Modèle • Hypothèses — Considérons deux entreprises identiques (appartenant à la même classe de risque) sauf dans leur politique de dividendes de la période courante. — Elles engendrent les mêmes revenus : X1 (t) = X2 (t) ∀t. — Les programmes d’investissement sont identiques : I1 (t) = I2 (t) ∀t. — Les dividendes (aléatoires) des périodes futures sont identiques : f D1 (t) = f D2 (t) ∀t = 1, 2... — Politique de dividende différente dans la période courante : D1 (0) 6= D2 (0). • Comme les entreprises appartiennent à la même classe de risque, les investisseurs attendent le même taux de rentabilité : rt+1 = di (t + 1) + [Pi (t + 1) − Pi (t)] Pi (t) • où : • di (t) est le dividende par action de l’entreprise i se terminant au temps t • Pi (t) est le prix de l’action de l’entreprise i au temps t • On en déduit • Vi (t) = Di (t + 1) + [ni (t) .Pi (t + 1)] 1 + rt+1 • où :
  • 16. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 16 • ni (t) est le nombre d’actions en t • Di (t + 1) = ni (t) .di (t + 1) • Vi (t) = ni (t) .Pi (t) • Les seules sources de financement disponibles sont le financement interne (par X) et l’émission de nouvelles actions. D’où : Xi (t + 1) + mi (t + 1) Pi (t + 1) = Ii (t + 1) + Di (t + 1) • où : • mi (t + 1) est le nimbre de nouvelles actions émises en t + 1, d’où ni (t + 1) = ni (t) + mi (t + 1). • Ii (t + 1) est le montant investi par l’entreprise en t + 1. • La fortune des actionnaires initiaux est : Ei (t + 1) = Di (t + 1) + [ni (t) .Pi (t + 1)] = Di (t + 1) + [ni (t + 1) .Pi (t + 1)] − [mi (t + 1) .Pi (t + 1)] = Xi (t + 1) − Ii (t + 1) + Vi (t + 1) • or : Ei (t + 1) = Vi (t) (1 + rt+1) • d’où : Vi (t) = Xi (t + 1) − Ii (t + 1) + Vi (t + 1) 1 + rt+1 • La politique d’investissement étant donnée, la valeur d’une entreprise ne dépend pas de sa politique de distribution de dividendes.
  • 17. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 17 MM EN PRATIQUE • Les décisions financières sont neutres au niveau de l’entreprise. • Donc, que faire de ces résultats de neutralité ? Message principal : • La politique financière étant indépendante de la politique d’investissement, consiste à partager le gâteau. • Cette théorie sert de référenciel : puisque neutralité alors nous pouvons en déduire ce qui importe réellement. Comment les décisions financières affectent la taille du gâteau ? • Les investisseurs ne peuvent pas entreprendre les mêmes transactions financières car les entreprises sont taxées différement, elle supporte des coûts de transaction, des coûts de banqueroute etc...
  • 18. C.AT/FinEntr/2003-2004/MM 18 Bibliographie Miller, Merton (1988), “The Modigliani-Miller Propositions After Thirty Years,” Journal of Economic Perspective, 2, 99-120. (see the whole issue) Miller, Merton (1977), “Debt and Taxes,” Journal of Finance, 32, 261-276. Miller, Merton, and Franco Modigliani (1961), “Dividend Policy, Growth and the Valuation of Shares,” Journal of Business, 34, 411-433. Modigliani, Franco, and Merton Miller (1958), “The Cost of Capital, Cor- poration Finance, and the Theory of Investment,” American Economic Review, 48, 261-297. Stiglitz, Joseph E. (1969), “A Re-Examination of the Modigliani-Miller The- orem,” American Economic Review, 59, 784-793. Stiglitz, Joseph E. (1974), “On the Irrelevance of Corporate Financial Policy,” American Economic Review, 64, 851-866. Titman, Sheridan (2002), “The Modigliani and Miller Theorem and the In- tegration of Financial Markets,” Financial Management, 31.