Contes-Légendes-Peuple Konkomba-Contes du Togo-Histoire du Togo-Jeunesse-https://my.editions-muse.com/catalog/details//store/fr/book/978-620-4-96064-7/la-gen%C3%A8se-de-toutes-choses-On a souvent tendance à considérer le conte comme un art à part entière, il n’en demeure pas moins que cette affirmation n’est pas toujours observable dans la réalité. Le conte, avouons-le est l’une des plus vieilles formes artistiques et littéraires jamais désuète(s) ; son évolution s’étend d’une époque très reculée jusqu’à nos jours. Genre littéraire essentiellement basé sur un travail de mémoire, tel que KATA Simon Masin-Mba nous le présente ici dans son recueil intitulé La genèse de toute chose, la transmission du conte se fait de génération en génération sur le mode du respect du passé. Autrement dit, il est un véritable moyen de retransmission du savoir et de la « passation » des connaissances, et demeure une source inépuisable pour la sauvegarde de l’histoire de la communauté.
S’il est un genre immémorial, peut-être l’ancêtre de tous les genres, à la fois archaïque et sans âge, fusionnant en ses diverses variétés poésie, récit, théâtre du monde et de l’existence, c’est bien le conte. Rattachée à la tradition orale, cette création cristallise les grands mythes des sociétés humaines, dessine figures fantastiques et personnages emblématiques, proposant un viatique pour la connaissance de l’intime configuration des cultures. Dans la bouche du conteur, qui rassemble en Afrique et dans les Amériques noires l’auditoire pour la transmission de ce précieux legs mémoriel, le conte est décliné selon les modes d’une appropriation, le conteur multipliant les versions, jouant des figures de l’excès, inventant les formules de l’euphémisme, de la périphrase, de l’hyperbole, jusqu’aux limites de l’énigme. Paré de sa grammaire singulière, à l’intersection du monde ordinaire et du merveilleux, le conte n’est ni vérité ni fiction, mais peut-être une fiction en quête de sa propre vérité, en perpétuelle réinvention d’elle-même.
Le conte, avouons-le, est un support idéal et primordial qui sollicite tous nos sens et qui touche pratiquement tous les domaines de la vie : Il relate et décrit la vie des personnes et l’univers des peuples. Comme c’est le cas, ici, dans le présent recueil qui fait l’objet de cette présentation. Grâce au transfert des vertus morales, des valeurs, des histoires, des connaissances, etc., le conte est même un gage de la survie des peuples.
Sans doute, le conte fait-il partie du patrimoine de toutes les sociétés, depuis celles des peuples dits primitifs, jusqu’aux grandes sagas nordiques, ce qui lui confère une dimension universelle et transculturelle. Mais il peut, sous l’impulsion justement de cette interculturalité, connaître différentes réécritures qui en font un savoir vivace en perpétuelle mutation, et non un genre éteint qui aurait tendance à se scléroser.
Critique littéraire sur les contes Konkomba: La genèse de toutes choses.doc
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Présentation
On souvent tendance à considérer le conte comme un art à part entière, il n’en
demeure pas moins que cette affirmation n’est pas toujours observable dans la réalité. Le
conte, avouons-le est l’une des plus vieilles formes artistiques et littéraires jamais désuète(s) ;
son évolution s’étend d’une époque très reculée jusqu’à nos jours. Genre littéraire
essentiellement basé sur un travail de mémoire, tel que KATA Simon Masin-Mba nous le
présente ici dans son recueil intitulé La genèse de toute chose, la transmission du conte se fait
de génération en génération sur le mode du respect du passé. Autrement dit, il est un véritable
moyen de retransmission du savoir et de la « passation » des connaissances, et demeure une
source inépuisable pour la sauvegarde de l’histoire de la communauté.
S’il est un genre immémorial, peut-être l’ancêtre de tous les genres, à la fois archaïque
et sans âge, fusionnant en ses diverses variétés poésie, récit, théâtre du monde et de
l’existence, c’est bien le conte. Rattachée à la tradition orale, cette création cristallise les
grands mythes des sociétés humaines, dessine figures fantastiques et personnages
emblématiques, proposant un viatique pour la connaissance de l’intime configuration des
cultures. Dans la bouche du conteur, qui rassemble en Afrique et dans les Amériques noires
l’auditoire pour la transmission de ce précieux legs mémoriel, le conte est décliné selon les
modes d’une appropriation, le conteur multipliant les versions, jouant des figures de l’excès,
inventant les formules de l’euphémisme, de la périphrase, de l’hyperbole, jusqu’aux limites de
l’énigme. Paré de sa grammaire singulière, à l’intersection du monde ordinaire et du
merveilleux, le conte n’est ni vérité ni fiction, mais peut-être une fiction en quête de sa propre
vérité, en perpétuelle réinvention d’elle-même.
Le conte, avouons-le, est un support idéal et primordial qui sollicite tous nos sens et
qui touche pratiquement tous les domaines de la vie : Il relate et décrit la vie des personnes et
l’univers des peuples. Comme c’est le cas, ici, dans le présent recueil qui fait l’objet de cette
présentation. Grâce au transfert des vertus morales, des valeurs, des histoires, des
connaissances, etc., le conte est même un gage de la survie des peuples.
Le conteur, j’ai nommé l’auteur KATA Simon Masin-Mba, est l’héritier du savoir et
du savoir-faire qui lui ont été transmis par ses ancêtres. De par son ingéniosité, il a fait des
créations souvent inspirées de sa réalité passée ou présente qu’il aime à reproduire et à
interpréter de façon spécifique. Sa production littéraire est faite dans un style clair et
intelligible à tous et se distingue par une richesse d’expression et une délicatesse d’allusion,
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ce qui donne à ce genre de littérature à vocation orale d’abord, une portée spirituelle et
intellectuelle.
Dans la culture écrite, le conte devient partition que l’écrivain interprète à sa manière.
La fonction de transmission de la mémoire sociale évolue ainsi vers une confrontation avec le
monde moderne, comme pour les Contes fantastiques. Charriant messages et symboles à
déchiffrer, comme dans les contes de fées, lieu d’une mise en scène de l’extraordinaire
complexité de l’être, théâtre des puissants rapports de force mettant aux prises les divers
membres de la famille ou de la communauté avec l’interdit social ou moral, le conte
appartient en partage au patrimoine immatériel au même titre qu’il pénètre de plain-pied la
sphère littéraire, retrouvant son lien profond avec la fable ou la parabole, comme dans
l’éloquence du conte philosophique.
Sans doute, le conte fait-il partie du patrimoine de toutes les sociétés, depuis celles des
peuples dits primitifs, jusqu’aux grandes sagas nordiques, ce qui lui confère une dimension
universelle et transculturelle. Mais il peut, sous l’impulsion justement de cette interculturalité,
connaître différentes réécritures qui en font un savoir vivace en perpétuelle mutation, et non
un genre éteint qui aurait tendance à se scléroser. Dans ce sens, les contes réunis dans ce
recueil par KATA Simon Masin-Mba sont des archétypes de ceux racontés par Bernard Dadié
dans Le pagne noir, par Abdoulaye Sadji et Léopold Sédar Senghor dans La belle histoire de
Leuk-le-lièvre, par Nicole Tersis dans Le hérisson et ses enfants kuunu nda ngay izay, par
Kama Sywor Kamanda dans Les contes africains, pour ne citer que ceux-là.
En outre, si le conte véhicule une identité culturelle inhérente à la société dans laquelle
il s’enracine, il n’en compose pas moins l’anatomie d’un corps imaginaire collectif qui se
construit de génération en génération. Cette flexibilité, cette aptitude à se ressourcer à partir
d’une continuelle recomposition explique que dans un même pays, au Togo par exemple,
d’une région à l’autre, le conte nous dote de visions parfois très différentes d’une même
réalité, comme c’est bien sûr le cas de La genèse de toute chose de KATA Silon Masin-Mba.
Patrimoine culturel, le conte constitue également un patrimoine linguistique dont
l’enjeu est majeur. Ses formules spécifiques permettent en effet de retrouver d’anciennes
structures syntaxiques qui ont disparu dans l’usage quotidien, mais dont l’étrangeté familière
perdure, comme une mémoire sonore antique, riche d’intonations et de formulations typiques,
pleine d’un vocabulaire désuet. Dans cette perspective, le conte1
n’est rien moins qu’une vaste
bibliothèque historique perdue dans la nuit des temps. Susceptible de répondre aux angoisses
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enfantines, le conte peut ouvrir des possibilités de dépassement de soi en donnant de la vie,
une vision que les aléas de la civilisation moderne n’ont pas encore réussi à effacer. Le conte
est en rapport avec la connaissance de soi et la découverte d’anciens schémas archétypaux.
L’étude de ses motifs et de ses intrigues éclaire souvent sur la vie instinctuelle d’un groupe et
en révèle l’inconscient collectif. Il est évident que le conte constitue une source
d’informations précieuse pour les anthropologues qui y retrouvent des codes sociaux et
culturels dont on décèle encore les traces dans les sociétés modernes.
On peut adapter les contes de KATA Simon Masin-Mba au cinéma, en faire des
bandes dessinées, des dessins animés, ou les exploiter dans le domaine publicitaire ; d’où
l’intérêt d’explorer une rhétorique de ses contes dans les adaptations les plus originales. Ce
recueil du confrère s’avère un outil puissant, mais simple, symbolique et accessible. Il permet
de toucher l’affect et d’approcher le sens des choses en toute simplicité.
Dr AYITEY Ayih
Directeur du Cabinet professionnel de l’écriture
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Tel : + 228 : 93 99 97 25 / 79 82 35 40