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Terres de fiction
Un essai grand public du chercheur
en littérature Lorenzo Soccavo
sur les traces de Borges et Lewis Carroll
142 pages
ISBN 978-2-931067-19-2
16€
Parution : 08/02/2024
Couverture : Les vertiges de l’époque bleue ©
Guy Lemaire
Contact presse :
Raphaël Denys
Directeur de publication
pour BOZON2X éd.
+32 456 38 93 27
bozon2x@bozon2x.be
Voyage au centre de
l’imaginaire
À quelle aventure nous convie la lecture des romans
indépendamment des histoires qu’ils déploient ? Dans quel
univers pénétrons-nous une fois passé le seuil de la fic;on ? Quel
rapport entre;ent le lecteur avec les mondes imaginaires qu’il
crée et qui le façonnent malgré lui ? Quel impact la li?érature a-t-
elle sur nos vies ? Et quelle vie injectons-nous dans la li?érature ?
Comment passons-nous de l’une à l’autre ? La fron;ère qui les
sépare est-elle aussi définie et aussi imperméable qu’on le dit ?
Dans cet essai tant réflexif que poé;que et sensible, Lorenzo
Soccavo nous invite à passer de l’autre côté du miroir.
Sommaire
Prologue – Un travail du réel sur lui-même................................7
1 – Métaphoriser / Re-définir………………………………………………..13
2 – Entrer en lecture. Habiter la fic;on………………………………….17
3 – Les textes en mo(n)des de subs;tu;on……………………………35
4 – Les textes comme terrains de chasse……………………………….41
5 – L’espace intérieur de la lecture………………………………………..49
6 – L’a?rac;vité des mondes imaginaires………………………………55
7 – De la nature du fic;onaute………………………………………………59
8 – Prendre la lecture comme un chemin………………………………65
9 – Le Texte comme Jardin, le Jardin-Miroir, le Miroir comme
fenêtre......................................................................................75
10 – Le Miroir et le Fleuve…………………………………………………….89
11 – L’illusion et l’engendrement…………………………………………..93
12 – Prisonniers du texte………………………………………………………97
13 – Terres de fic;on…………………………………………………………..103
14 – D’autres Lunes……………………………………………………………..113
Épilogue – Jardin luxuriant, forêt giboyeuse………………………..127
Repères bibliographiques……………………………………………………133
Extrait
« Les fictions que nous lisons sont, comme les cartes marines, des
projections plates. Leurs horizons en trompe-l’œil sont réduits aux
dimensions de pages ou d’écrans. Mais au-delà cette cartographie, il y
a ce qui y est cartographié. Les mondes que les fictions littéraires
exposent en lettres sont des territoires pour l’être et pour être. Pour y
être. Nous rêvons face à ces planisphères de signes comme nous
rêvons face aux plans de villes dans lesquelles nous n’avons jamais
mis les pieds. Alors comment passer de la carte au territoire ?
Se déplacer sur un territoire implique d’en avoir acquis une
représentation mentale par-delà sa carte. Un texte littéraire, c’est-à-
dire un écrit narratif tissé d’une double intention éthique et
esthétique, est à la fois un terrain de chasse et une voie traversière. Il
y est question de forêts. Nous le verrons. Ce type de textes est aussi à
la fois un jardin et un miroir. Un miroir parce que le langage qui
l’enserre le constitue de fait comme miroir, l’encercle et le glace
comme une eau dormante et réfléchissante. Un jardin aussi, parce
que la lecture nous institue de fait jardinier du texte que nous lisons.
Un récit, nous le verrons, est toujours une enceinte. La palissade ou
la haie, comme la marge qui, sur la page, délimite le texte-jardin,
atteste toujours du travail de gestation qui y a lieu, là, en son sein, qui
y fait lieu en se verbalisant, en s’arrachant au lieu commun du non-
dit, du non-lieu dans le sens juridique du terme et du lieu-dit dans
son sens topographique.
Le miroir du texte pourrait se traverser comme un fleuve, mais aussi
est-il préférable que nous sachions sur laquelle de ses rives nous
sommes.
Un récit serait donc toujours une enceinte et, par la lecture, nous
chercherions à en sortir. Ainsi, Adam et Ève auraient eu dès l’origine
leur propre stratégie qui depuis se poursuivrait en nous. Peut-être se
sont-ils conduits comme ils se sont conduits précisément, justement
pour être chassés du Jardin. Un jardin n’a pas d’horizon. Peut-être
inventons-nous des histoires dans lesquelles nous voudrions entrer,
simplement pour nous entraîner en fait à sortir de la réalité dans
laquelle l’histoire d’Adam et Ève nous a enfermés. »
Six ques)ons à Lorenzo Soccavo pour la paru)on de
son essai « Terres de fic)on » aux éd. BOZON2X
Peux-tu nous dire l’origine de ta passion pour la li3érature et ses
mondes imaginaires ?
Lorenzo Soccavo : Je peux essayer oui… Je préciserais d’abord que
pour moi c’est de langage et de fuite qu’il s’agit, de lecture et de
territoires. Pour moi, la li?érature est, dans les faits, un
laboratoire pour éprouver l’au-delà des mots. J’ai toujours eu un
rapport difficile avec le langage, notamment enfant, et en même
temps je jouais beaucoup. Par le jeu, j’accédais en imagina;on à
d’autres territoires que ceux qui étaient présents et refermés sur
eux, la chambre et le jardin, et où j’échappais à la toxicité du
cercle familial réduit. Un jour, une journaliste a écrit que je m’étais
réfugié dans la lecture parce que j’avais eu une enfance
malheureuse. C’est caricatural. Je ne suis pas une vic;me. Avec
cet essai, c’est un grand jeu auto-fic;onnel qui commence pour
moi. Un jeu dans lequel je cesse enfin d’être une marionne?e.
C’est-à-dire un pe;t Mario. Mario était le prénom de mon père. Il
ne m’a jamais ni élevé, ni aimé, mais surtout derrière ce
marionnelste que je craignais, il y avait toujours la vraie
manipulatrice : la genitrix, qui ;rait aussi les fils du
marionnelste. Ce n’est pas le lieu d’en parler mais, étant un
enfant de remplacement, j’ai été très et trop tôt confronté aux
mystères de la mort, engagé dans la recherche que je poursuis
aujourd’hui encore. Je cherche par la lecture, dans la
manifesta;on du langage qu’est la li?érature, à approcher le
passage tout en restant vivant. Il y a, je crois, une fonc;on
psychopompe de la lecture de fic;ons. Cela dit, il me faudrait
relire le roman de François Mauriac qui a justement pour ;tre :
Genitrix.
Te souviens-tu de la raison ou des circonstances qui ont vu
émerger, chez toi, le concept de « fic@onaute » ?
L.S. : C’est fou mais non. J’ai l’impression que c’est venu
naturellement, ou plutôt que cela a toujours été une évidence
pour moi. Le pe;t garçon solitaire qui, avec un pe;t fusil en
plas;que, joue au cow-boy dans un jardin de banlieue, se proje?e
tout en;er dans le western qu’il a vu la veille à la télévision.
C’était le cas. Depuis Voyage au centre de la Terre de Jules Verne,
lu enfant, j’étais fic;onaute comme monsieur Jourdain était
prosateur sans le savoir.
Qu’entends-tu, au juste, par « Terres de fic@on » ?
L.S. : Une Terre promise. Un monde moins cruel, un « pays où
coulent le lait et le miel » comme il est dit dans l’Ancien
Testament. Mais pour moi sans référence par;culière à Israël.
Dans nos sociétés contemporaines les mondes des fic;ons
figurent tous génériquement une Terre promise je crois. Bien sûr,
il y a des dystopies mais, à la fin, le héros s’en sort toujours plus
ou moins. Le pluriel c’est juste pour signifier que dans l’élocu;on,
même silencieuse de la lecture, les mondes fic;onnels dans
lesquels nous nous absentons de celui réel dans lequel nous
lisons, expriment tous en quelque sorte une nostalgie de la Terre
promise. D’où le sous-;tre : De quel côté du miroir sommes-nous ?
Sous-entendu quand nous lisons...
As-tu jamais pensé à écrire une série de nouvelles, un roman,
bref une œuvre de fic@on ?
L.S. : Si bien sûr. Je m’y suis essayé dans ma jeunesse. Le théâtre
notamment. Mais je dois reconnaître que je n’ai pas de talent
pour raconter des histoires. Je cherche à dire le vrai, mais mon
problème est que, finalement, on ne peut dire que des histoires. Il
faut dire aussi que, généralement, il n’y a pas d’entraide, de
compréhension, d’hospitalité. Dans son roman Mendiants et
orgueilleux Albert Cossery fait dire à son personnage principal :
« La vérité, monsieur l’officier, est que tu t’étonnes facilement. La
vie, la vraie vie, est d’une simplicité enfanEne. Il n’y a pas de
mystère. Il y a seulement des salauds. ». C’est vrai. Les salauds,
pour moi, sont ceux qui d’autorité se considèrent au-dessus des
autres, et je peux dire que depuis la cour de récréa;on de
maternelle, j’en ai croisés beaucoup. Cet essai n’est pas seulement
le début d’un grand jeu tragique, c’est aussi une ruse : j’arrive par
la cheminée comme le Père Noël alors que l’on m’avait toujours
fermé portes et fenêtres au nez. Je dis comme le Père Noël parce
que mon objec;f est aussi d’aider celles et ceux qui, comme moi,
se confrontent sans cesse au langage et aux salauds.
Quel est ton regard sur la li3érature actuelle et francophone en
par@culier ?
L.S. : Je ne veux pas porter de jugements. Mes lectures
s’enchaînent spontanément par une sorte de sororité entre elles
ou par sérendipité, mais aucunement en suivant l’actualité
li?éraire. Par ailleurs, je ressens indiscutablement une alrance
bien plus marquée pour la li?érature du dix-neuvième jusqu’à
disons la première moi;é du ving;ème siècle. Par exemple
comme aventure li?éraire du récent été 2023 j’ai lu la tétralogie
de Thomas Mann, les quatre volumes de Joseph et ses frères,
reprenant l’histoire de Jacob et de ses fils telle qu’elle nous est
contée dans l’Ancien Testament mais avec l’effervescence de
l’imaginaire que permet la fic;onnalisa;on li?éraire. Cela dit,
parmi les auteurs vivants, j’apprécie Pascal Quignard, surtout pour
la nostalgie que je garde de ses romans passés comme Le Salon du
Wurtemberg, Les Escaliers de Chambord, puis bien sûr Tous les
maEns du monde. Je pense aussi à Pierre Michon. J’ai toujours lu
avec plaisir Richard Millet, Hédi Kaddour… Pour citer une femme,
et ne pas injustement être é;queté je ne sais quoi, je dirais un
mot sur Sylvie Germain. La lecture de son roman Jours de colère
fut un vrai bonheur pour moi. Je l’ai découvert suite aux insultes à
son encontre par des lycéens en France en juin 2022 et j’espère
que cet incident lui aura apporté beaucoup de lectrices et de
lecteurs !
Quels sont tes projets d’écriture après publica@on de Terres de
fic@on ?
L.S. : Cet essai est aussi pour moi une forme d’autofic;on, s’il
trouve son lectorat et a un certain reten;ssement deux autres
devraient, en tout cas, pourraient suivre. En vérité, dans mon
esprit, c’est une trilogie qui est prévue. Le deuxième, déjà amorcé,
devrait traiter du grand sabbat dans lequel le langage nous
entraîne. Il pourrait avoir comme sous-;tre : Les mots nous
veulent-ils du mal ? Il ne s’agira plus comme dans ce premier de
chercher à nommer ce qui séparerait la réalité de la fic;on, mais
d’aborder les expériences de pensée qui pourraient nous
perme?re d’aller et de venir en toute conscience de l’une à
l’autre. Le troisième, si je l’écris un jour, ira plus loin encore en
moi pour déchirer le voile, il traitera de la malédic;on de
l’enfance comme annonciatrice d’une bénédic;on, car il s’agit
toujours bien de cela d’abord : de pouvoir dire ou de devoir se
taire, de bien dire ou de mal dire, d’être bien ou mal nommé. Il
pourrait avoir comme sous-;tre L’a-mèzon, ainsi orthographié
avec le a priva;f mais un trait d’union… C’est la maison d’enfance
et donc... Donc, en fin de compte, l’annonce d’une possible
bénédic;on à venir avec, je l’espère pour moi, pour terme à
l’heure de ma mort, le Salut de mon âme. Cela ne plaira pas à tout
le monde, le Salut de mon âme, mais tant pis.
Notice Biographique
Chercheur en li?érature à Paris, Lorenzo Soccavo est depuis
l'adolescence un lecteur assidu passionné de romans. Après des
études de psychologie et quelques années de journalisme il se
lance au début des années 2000 dans le conseil aux auteurs. Il
publie plusieurs guides pra;ques et s'intéresse de plus en plus aux
muta;ons des disposi;fs et des pra;ques de lecture induites par
le numérique. En 2007 Malo Girod de l'Ain édite son livre
Gutenberg 2.0, le futur du livre, ouvrage qui fut le premier à
lancer l'idée d'une prospec;ve du livre et à annoncer les
premières table?es de lecture à encre électronique (liseuses). S'il
intervient toujours régulièrement comme conférencier,
enseignant ou formateur pour tout ce qui concerne le futur du
livre et de la lecture et notamment leurs nouvelles formes de
média;on dans le métavers francophone, il est depuis 2015
membre de l'Ins;tut Charles Cros auprès duquel il est ra?aché au
séminaire "Éthiques et Mythes de la Créa;on". Plus que jamais
passionné par l'immersion fic;onnelle, ses travaux portent
aujourd'hui sur le concept original de FicEonaute (ce que nous
projetons de nous dans le monde de la fic;on et de ses
personnages quand nous lisons un roman) et le sen;ment de
"traversée du miroir" par les lectrices et lecteurs de fic;ons
li?éraires.
Bibliographie
De la bibliothèque à la BiblioSphère : les impacts du livre
numérique sur les bibliothèques, Morey Edi;ons (Octobre 2011 -
épuisé)
Gutenberg 2.0, le futur du livre, M21 Edi;ons, 2007 (deuxième
édi;on février 2008)
Liens
Blog Lire et dé-lire :
h?p://bozon2x.be/blog/category/lire-et-de-lire/
Blog perso : h?ps://prospec;vedulivre.blogspot.com/
h?ps://www.facebook.com/groups/prospec;vedulivre
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59 rue Vallée
4051 Chaudfontaine (Bel)
Personne de contact : Raphaël Denys
t
tel : +32 468 388 006
@ : manuscrits@bozon2x.be
N° ENTREPRISE : 876. 919. 887
Édi ons dédiées aux ovnis li éraires, ces inclassables qui,
pour flirter avec tel ou tel genre, ne se fixent à aucun.
Sensibles à l’originalité sans sophis ca on et à l’audace
formelle sans frime avec la forme, les édi ons BOZON2X
créent un espace de prédilec on pour amateurs de
li érature décalée.
©André Detiffe

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  • 1. Terres de fiction Un essai grand public du chercheur en littérature Lorenzo Soccavo sur les traces de Borges et Lewis Carroll 142 pages ISBN 978-2-931067-19-2 16€ Parution : 08/02/2024 Couverture : Les vertiges de l’époque bleue © Guy Lemaire Contact presse : Raphaël Denys Directeur de publication pour BOZON2X éd. +32 456 38 93 27 bozon2x@bozon2x.be
  • 2. Voyage au centre de l’imaginaire À quelle aventure nous convie la lecture des romans indépendamment des histoires qu’ils déploient ? Dans quel univers pénétrons-nous une fois passé le seuil de la fic;on ? Quel rapport entre;ent le lecteur avec les mondes imaginaires qu’il crée et qui le façonnent malgré lui ? Quel impact la li?érature a-t- elle sur nos vies ? Et quelle vie injectons-nous dans la li?érature ? Comment passons-nous de l’une à l’autre ? La fron;ère qui les sépare est-elle aussi définie et aussi imperméable qu’on le dit ? Dans cet essai tant réflexif que poé;que et sensible, Lorenzo Soccavo nous invite à passer de l’autre côté du miroir. Sommaire Prologue – Un travail du réel sur lui-même................................7 1 – Métaphoriser / Re-définir………………………………………………..13 2 – Entrer en lecture. Habiter la fic;on………………………………….17 3 – Les textes en mo(n)des de subs;tu;on……………………………35 4 – Les textes comme terrains de chasse……………………………….41 5 – L’espace intérieur de la lecture………………………………………..49 6 – L’a?rac;vité des mondes imaginaires………………………………55 7 – De la nature du fic;onaute………………………………………………59 8 – Prendre la lecture comme un chemin………………………………65 9 – Le Texte comme Jardin, le Jardin-Miroir, le Miroir comme fenêtre......................................................................................75 10 – Le Miroir et le Fleuve…………………………………………………….89 11 – L’illusion et l’engendrement…………………………………………..93 12 – Prisonniers du texte………………………………………………………97 13 – Terres de fic;on…………………………………………………………..103 14 – D’autres Lunes……………………………………………………………..113 Épilogue – Jardin luxuriant, forêt giboyeuse………………………..127 Repères bibliographiques……………………………………………………133
  • 3. Extrait « Les fictions que nous lisons sont, comme les cartes marines, des projections plates. Leurs horizons en trompe-l’œil sont réduits aux dimensions de pages ou d’écrans. Mais au-delà cette cartographie, il y a ce qui y est cartographié. Les mondes que les fictions littéraires exposent en lettres sont des territoires pour l’être et pour être. Pour y être. Nous rêvons face à ces planisphères de signes comme nous rêvons face aux plans de villes dans lesquelles nous n’avons jamais mis les pieds. Alors comment passer de la carte au territoire ? Se déplacer sur un territoire implique d’en avoir acquis une représentation mentale par-delà sa carte. Un texte littéraire, c’est-à- dire un écrit narratif tissé d’une double intention éthique et esthétique, est à la fois un terrain de chasse et une voie traversière. Il y est question de forêts. Nous le verrons. Ce type de textes est aussi à la fois un jardin et un miroir. Un miroir parce que le langage qui l’enserre le constitue de fait comme miroir, l’encercle et le glace comme une eau dormante et réfléchissante. Un jardin aussi, parce que la lecture nous institue de fait jardinier du texte que nous lisons. Un récit, nous le verrons, est toujours une enceinte. La palissade ou la haie, comme la marge qui, sur la page, délimite le texte-jardin, atteste toujours du travail de gestation qui y a lieu, là, en son sein, qui y fait lieu en se verbalisant, en s’arrachant au lieu commun du non- dit, du non-lieu dans le sens juridique du terme et du lieu-dit dans son sens topographique. Le miroir du texte pourrait se traverser comme un fleuve, mais aussi est-il préférable que nous sachions sur laquelle de ses rives nous sommes. Un récit serait donc toujours une enceinte et, par la lecture, nous chercherions à en sortir. Ainsi, Adam et Ève auraient eu dès l’origine leur propre stratégie qui depuis se poursuivrait en nous. Peut-être se sont-ils conduits comme ils se sont conduits précisément, justement pour être chassés du Jardin. Un jardin n’a pas d’horizon. Peut-être inventons-nous des histoires dans lesquelles nous voudrions entrer, simplement pour nous entraîner en fait à sortir de la réalité dans laquelle l’histoire d’Adam et Ève nous a enfermés. »
  • 4. Six ques)ons à Lorenzo Soccavo pour la paru)on de son essai « Terres de fic)on » aux éd. BOZON2X Peux-tu nous dire l’origine de ta passion pour la li3érature et ses mondes imaginaires ? Lorenzo Soccavo : Je peux essayer oui… Je préciserais d’abord que pour moi c’est de langage et de fuite qu’il s’agit, de lecture et de territoires. Pour moi, la li?érature est, dans les faits, un laboratoire pour éprouver l’au-delà des mots. J’ai toujours eu un rapport difficile avec le langage, notamment enfant, et en même temps je jouais beaucoup. Par le jeu, j’accédais en imagina;on à d’autres territoires que ceux qui étaient présents et refermés sur eux, la chambre et le jardin, et où j’échappais à la toxicité du cercle familial réduit. Un jour, une journaliste a écrit que je m’étais réfugié dans la lecture parce que j’avais eu une enfance malheureuse. C’est caricatural. Je ne suis pas une vic;me. Avec cet essai, c’est un grand jeu auto-fic;onnel qui commence pour moi. Un jeu dans lequel je cesse enfin d’être une marionne?e. C’est-à-dire un pe;t Mario. Mario était le prénom de mon père. Il ne m’a jamais ni élevé, ni aimé, mais surtout derrière ce marionnelste que je craignais, il y avait toujours la vraie manipulatrice : la genitrix, qui ;rait aussi les fils du marionnelste. Ce n’est pas le lieu d’en parler mais, étant un enfant de remplacement, j’ai été très et trop tôt confronté aux mystères de la mort, engagé dans la recherche que je poursuis aujourd’hui encore. Je cherche par la lecture, dans la manifesta;on du langage qu’est la li?érature, à approcher le passage tout en restant vivant. Il y a, je crois, une fonc;on psychopompe de la lecture de fic;ons. Cela dit, il me faudrait relire le roman de François Mauriac qui a justement pour ;tre : Genitrix. Te souviens-tu de la raison ou des circonstances qui ont vu émerger, chez toi, le concept de « fic@onaute » ? L.S. : C’est fou mais non. J’ai l’impression que c’est venu naturellement, ou plutôt que cela a toujours été une évidence pour moi. Le pe;t garçon solitaire qui, avec un pe;t fusil en plas;que, joue au cow-boy dans un jardin de banlieue, se proje?e tout en;er dans le western qu’il a vu la veille à la télévision. C’était le cas. Depuis Voyage au centre de la Terre de Jules Verne, lu enfant, j’étais fic;onaute comme monsieur Jourdain était prosateur sans le savoir.
  • 5. Qu’entends-tu, au juste, par « Terres de fic@on » ? L.S. : Une Terre promise. Un monde moins cruel, un « pays où coulent le lait et le miel » comme il est dit dans l’Ancien Testament. Mais pour moi sans référence par;culière à Israël. Dans nos sociétés contemporaines les mondes des fic;ons figurent tous génériquement une Terre promise je crois. Bien sûr, il y a des dystopies mais, à la fin, le héros s’en sort toujours plus ou moins. Le pluriel c’est juste pour signifier que dans l’élocu;on, même silencieuse de la lecture, les mondes fic;onnels dans lesquels nous nous absentons de celui réel dans lequel nous lisons, expriment tous en quelque sorte une nostalgie de la Terre promise. D’où le sous-;tre : De quel côté du miroir sommes-nous ? Sous-entendu quand nous lisons... As-tu jamais pensé à écrire une série de nouvelles, un roman, bref une œuvre de fic@on ? L.S. : Si bien sûr. Je m’y suis essayé dans ma jeunesse. Le théâtre notamment. Mais je dois reconnaître que je n’ai pas de talent pour raconter des histoires. Je cherche à dire le vrai, mais mon problème est que, finalement, on ne peut dire que des histoires. Il faut dire aussi que, généralement, il n’y a pas d’entraide, de compréhension, d’hospitalité. Dans son roman Mendiants et orgueilleux Albert Cossery fait dire à son personnage principal : « La vérité, monsieur l’officier, est que tu t’étonnes facilement. La vie, la vraie vie, est d’une simplicité enfanEne. Il n’y a pas de mystère. Il y a seulement des salauds. ». C’est vrai. Les salauds, pour moi, sont ceux qui d’autorité se considèrent au-dessus des autres, et je peux dire que depuis la cour de récréa;on de maternelle, j’en ai croisés beaucoup. Cet essai n’est pas seulement le début d’un grand jeu tragique, c’est aussi une ruse : j’arrive par la cheminée comme le Père Noël alors que l’on m’avait toujours fermé portes et fenêtres au nez. Je dis comme le Père Noël parce que mon objec;f est aussi d’aider celles et ceux qui, comme moi, se confrontent sans cesse au langage et aux salauds. Quel est ton regard sur la li3érature actuelle et francophone en par@culier ? L.S. : Je ne veux pas porter de jugements. Mes lectures s’enchaînent spontanément par une sorte de sororité entre elles ou par sérendipité, mais aucunement en suivant l’actualité li?éraire. Par ailleurs, je ressens indiscutablement une alrance bien plus marquée pour la li?érature du dix-neuvième jusqu’à disons la première moi;é du ving;ème siècle. Par exemple
  • 6. comme aventure li?éraire du récent été 2023 j’ai lu la tétralogie de Thomas Mann, les quatre volumes de Joseph et ses frères, reprenant l’histoire de Jacob et de ses fils telle qu’elle nous est contée dans l’Ancien Testament mais avec l’effervescence de l’imaginaire que permet la fic;onnalisa;on li?éraire. Cela dit, parmi les auteurs vivants, j’apprécie Pascal Quignard, surtout pour la nostalgie que je garde de ses romans passés comme Le Salon du Wurtemberg, Les Escaliers de Chambord, puis bien sûr Tous les maEns du monde. Je pense aussi à Pierre Michon. J’ai toujours lu avec plaisir Richard Millet, Hédi Kaddour… Pour citer une femme, et ne pas injustement être é;queté je ne sais quoi, je dirais un mot sur Sylvie Germain. La lecture de son roman Jours de colère fut un vrai bonheur pour moi. Je l’ai découvert suite aux insultes à son encontre par des lycéens en France en juin 2022 et j’espère que cet incident lui aura apporté beaucoup de lectrices et de lecteurs ! Quels sont tes projets d’écriture après publica@on de Terres de fic@on ? L.S. : Cet essai est aussi pour moi une forme d’autofic;on, s’il trouve son lectorat et a un certain reten;ssement deux autres devraient, en tout cas, pourraient suivre. En vérité, dans mon esprit, c’est une trilogie qui est prévue. Le deuxième, déjà amorcé, devrait traiter du grand sabbat dans lequel le langage nous entraîne. Il pourrait avoir comme sous-;tre : Les mots nous veulent-ils du mal ? Il ne s’agira plus comme dans ce premier de chercher à nommer ce qui séparerait la réalité de la fic;on, mais d’aborder les expériences de pensée qui pourraient nous perme?re d’aller et de venir en toute conscience de l’une à l’autre. Le troisième, si je l’écris un jour, ira plus loin encore en moi pour déchirer le voile, il traitera de la malédic;on de l’enfance comme annonciatrice d’une bénédic;on, car il s’agit toujours bien de cela d’abord : de pouvoir dire ou de devoir se taire, de bien dire ou de mal dire, d’être bien ou mal nommé. Il pourrait avoir comme sous-;tre L’a-mèzon, ainsi orthographié avec le a priva;f mais un trait d’union… C’est la maison d’enfance et donc... Donc, en fin de compte, l’annonce d’une possible bénédic;on à venir avec, je l’espère pour moi, pour terme à l’heure de ma mort, le Salut de mon âme. Cela ne plaira pas à tout le monde, le Salut de mon âme, mais tant pis.
  • 7. Notice Biographique Chercheur en li?érature à Paris, Lorenzo Soccavo est depuis l'adolescence un lecteur assidu passionné de romans. Après des études de psychologie et quelques années de journalisme il se lance au début des années 2000 dans le conseil aux auteurs. Il publie plusieurs guides pra;ques et s'intéresse de plus en plus aux muta;ons des disposi;fs et des pra;ques de lecture induites par le numérique. En 2007 Malo Girod de l'Ain édite son livre Gutenberg 2.0, le futur du livre, ouvrage qui fut le premier à lancer l'idée d'une prospec;ve du livre et à annoncer les premières table?es de lecture à encre électronique (liseuses). S'il intervient toujours régulièrement comme conférencier, enseignant ou formateur pour tout ce qui concerne le futur du livre et de la lecture et notamment leurs nouvelles formes de média;on dans le métavers francophone, il est depuis 2015 membre de l'Ins;tut Charles Cros auprès duquel il est ra?aché au séminaire "Éthiques et Mythes de la Créa;on". Plus que jamais passionné par l'immersion fic;onnelle, ses travaux portent aujourd'hui sur le concept original de FicEonaute (ce que nous projetons de nous dans le monde de la fic;on et de ses personnages quand nous lisons un roman) et le sen;ment de "traversée du miroir" par les lectrices et lecteurs de fic;ons li?éraires.
  • 8. Bibliographie De la bibliothèque à la BiblioSphère : les impacts du livre numérique sur les bibliothèques, Morey Edi;ons (Octobre 2011 - épuisé) Gutenberg 2.0, le futur du livre, M21 Edi;ons, 2007 (deuxième édi;on février 2008) Liens Blog Lire et dé-lire : h?p://bozon2x.be/blog/category/lire-et-de-lire/ Blog perso : h?ps://prospec;vedulivre.blogspot.com/ h?ps://www.facebook.com/groups/prospec;vedulivre h?ps://twi?er.com/SoccavoL www.linkedin.com/in/lorenzosoccavo h?ps://www.instagram.com/lorenzosoccavo/
  • 9. bozon2x.be facebook.com/bozon2x/ instagram.com/bozon2x/ 59 rue Vallée 4051 Chaudfontaine (Bel) Personne de contact : Raphaël Denys t tel : +32 468 388 006 @ : manuscrits@bozon2x.be N° ENTREPRISE : 876. 919. 887 Édi ons dédiées aux ovnis li éraires, ces inclassables qui, pour flirter avec tel ou tel genre, ne se fixent à aucun. Sensibles à l’originalité sans sophis ca on et à l’audace formelle sans frime avec la forme, les édi ons BOZON2X créent un espace de prédilec on pour amateurs de li érature décalée. ©André Detiffe