Plurilinguisme dans l'interaction d’apprenants japonais
1. Université de la Ville d'Osaka
FUKUSHIMA Yoshiyuki
fukushim@lit.osaka-cu.ac.jp
CAP-FIPF
à l'Université de Kyoto
21 septembre 2017
Plurilinguisme
dans l'interaction d’apprenants
japonais
2. 2/26CECRL au Japon
Le Cadre Européen Commun de Référence pour
les Langues (CECRL) est bien connu au Japon, à
la grâce du plan de la Ligne de guide pour le
curriculum (Gakushu shido yoryo) .
Dans la nouvelle ligne de guide de langue
étrangère, on a montré le projet dans lequel les
lycéens sont attendus d'atteindre A2 (dans la
version définitive, on n'a pas mentionné CECRL).
3.
4. 4/26CECRL au Japon
Dans la ligne de guide, il n’y a qu’une petite
explication du CECRL avec laquelle personne
ne peut comprendre l’idée et la pensée du
plurilingualisme-pluriculturalisme.
TONO Yukio (didactitien de l’anglais connu) a
fabliqué "CEFR-J" pour les enseignants de
l’anglais au Japon comme un rubrique.
Au Japon, le CECRL est simplement concidéré
comme la règle d’évaluation.
5. 5/26Plurilinguisme
On désignera par compétence plurilingue et
pluriculturelle, la compétence à communiquer
langagièrement et à interagir culturellement
d’un acteur social qui possède, à des degrés
divers, la maîtrise de plusieurs langues et
l’expérience de plusieurs cultures. On
considérera qu’il n’y a pas là superposition ou
juxtaposition de compétences distinctes, mais
bien existence d’une compétence complexe,
voire composite, dans laquelle l’utilisateur
peut puiser. (Conseil d’Europe 2001: 129)
6. 6/26Plurilinguisme
Le plurilinguisme implique que ceux qui
acquièrent, apprennent ou rencontre une
langue sont tous « natifs ». (y compris enfant,
apprenant, immigrant, handicapé etc.)
Ils ont tous des droits de la langue. Leur langue
(maladroite, imparfaite) doit être respectée
comme une langue parfaite.
8. 8/26Plurilinguisme interactionniste
Sous l'angle du constructionnisme (qui
considère que toutes les choses sont
construites dans l'interaction sociale, non
pas dans le cerveau, parce que nous ne pouvons
pas avoir conscience de ce qui se produit dans
le cerveau), j'aimerais bien proposer un schème
suivant :
9. 9/26Plurilinguisme interactionniste
La compétence plurilingue-pluriculturelle se
produit « entre toi et moi » dans chaque
interaction sociale (ni en toi ni en moi).
10. 10/26Compétence plurilingue
À ce point de vu, j'ai analysé les interactions des
étudiants japonais qui apprennent le français
dans la classe pour débutant.
Presque tous les étudiants japonais apprennent
l'anglais au collège et au lycée (désormais à
l'école primaire).
Pour eux, le français est la deuxième langue
étrangère.
12. 12/26Analyse d'interaction
4 étudiantes débutantes traduisent un petit texte
français en japonais dans le group work. Elles
sont en train d'apprendre les verbes vouloir et
pouvoir.
L'étudiante A, prenant la tête du group, a dit «
Kocchi wa hoshii, shitai» (Ce verbe signifie "avoir
besoin de"), en consultant le dictionnaire
électronique.
14. 14/26Analyse d'interaction
A Kocchi wa "hoshii", "shitai". (Ce verbe signifie "avoir
besoin de", "vouloir")
Naninani ga hosii, naninani ga shitai. (Avoir besoin de
quelque chose, vouloir infinitif)
B Ano kore ? (Euh, c'est ceci ?)
A Nnn... (Euh...)
B He ? (Ah bon ?)
A A sou sou sou sou. (Ah, oui, oui, oui, oui)
B (rire)
C "Want" ya. (C'est "want")
A "Be able to" to "want to" kana. (C'est possible
que ces verbes soient "be able to" et "want to")
17. 17/26Analyse d'interaction
Cette interaction signifie qu'elles ont plus ou
moins la compétence d'anglais.
Elles ont utilisé sa compétence comme aide de
comprendre le français.
Comment se produit ces "want" et "be able to" ?
18. 18/26Analyse d'interaction
Avant son énoncé, C n'est pas intervenue dans la
conversation d'A et B. C regarde toujours son
manuel, en écrivant des mots japonais sur son
manuel.
A non plus, elle ne regarde pas C, mais après
l'énoncé de C, elle regarde le dico, et tend sa
main pour le consulter. On peut comprendre
que c'est une réaction d'A pour l'énoncé de
C.
20. 20/26Analyse d'interaction
L'énoncé d'A "be able to to want to kana" est un
témoin de sa compétence de l'anglais. Mais cet
énoncé n'a pas pu se produire sans
l'énoncé "want" de C.
Il en va de même de "want" de C. Il sembre que
"want ya" soit brusquement énoncé. Avant cet
énoncé, il semble qu'elle n'ait pas particippé à
l'apprentissage de 2 verbes (pouvoir, vouloir).
23. 23/26Analyse d'interaction
Elle se trouve dans le contexte d'apprentissage
des pouvoir et vouloir.
En plus, en écoutant l'énoncé d'A "ce verbe-ci
contient un sens "hoshii" et également "shitai",
elle est arrivée à penser que l'anglais "want" est
équivalent de ce verbe (parce qu'elle a déjà
appris l'anglais).
24. 24/26Analyse d'interaction
"Want ya" n'a pas ni sens ni valeur tout seul
parce qu'elle n'a pas dit explicitement "vouloir
égale want".
On peut comprendre cela, avec "be able to to
want to kana" d'A comme un soutien.
25. 25/26Conclusion
Sous l'angle du constructionnisme, tout ce que
nous savons, tout ce que nous pouvons
faire (connaissance, savoir, compétence etc.) n'a
ni de sens ni de valeur sans interaction
avec les autres.
De même, on ne peut pas montrer la
compétence plurilingue-pluriculturelle tout seul,
solitairement, mais on ne peut la montrer
que socialement avec les autres.