Conservation des documents au sein d'une association
Viviane contre syndicat sud courrier picard
1. SAINT-QUENTIN
SAINT-QUENTIN
Une histoire
syndicale avec
Viviane Gayraud qui
finit au tribunal
Le syndicat SUD est poursuivi pour diffamation après une
plainte de Viviane Gayraud, agacée après une
communication sur la messagerie de la Ville.
Par Le Courrier Picard | Publié le 18/11/2014
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2. Le syndicat a remis en cause l’occupation du logement de fonction par les époux Gayraud.
LECTUREZEN
Viviane Gayraud ne s’est jamais départie de son sourire lors de
l’audience du tribunal correctionnel du mardi 18 novembre. Elle a
écouté patiemment le tribunal, les témoins cités et les plaidoiries des
deux avocats. Toujours avec le sourire.
3. Mais, depuis quelque temps maintenant, Viviane Gayraud ne fait plus
rire ses anciens camarades du syndicat SUD. À tel point que lorsque
les époux Gayraud ont annoncé leur retraite, pour mai 2014, et qu’ils
ont continué à occuper leur logement de fonction, le syndicat s’est
fendu d’un communiqué sur la messagerie interne de la Ville dans
lequel il s’interrogeait : « Nous dénonçons cet état de fait, car certains
agents sont partis à la retraite et avaient demandé à garder leur
logement de fonction en échange d’un loyer et cela leur a été refusé. »
Après diffusion de ce message, Viviane Gayraaud a porté plainte pour
diffamation contre son ancien syndicat et ses deux secrétaires.
Aujourd’hui, un nouveau contrat lie la Ville et les époux Gayraud : ils
peuvent rester dans le logement du stade Plein-Air jusqu’en avril
2015, moyennant un loyer de 550 euros par mois. La Ville ne veut
plus le voir occuper ensuite.
« Je n’ai jamais fait que mon devoir syndical », explique Nicolas
Denimal à la barre. Il confirme ce qui est écrit dans ce fameux mail :
« Viviane Gayraud a répété à maintes reprises qu’elle avait des
dossiers sur la mairie et qu’elle pourrait garder son logement . »
Laurent Pipart confirme : « C’est une affirmation entendue lors des
réunions mais aussi en privé. »
« Beaucoup d’aigreur et de rancœur »
Cinq témoins se succèdent à la barre. Tous ont déjà entendu ces
propos dans la bouche de Viviane Gayraud, lors des réunions
syndicales ou lors de soirées privées. « Elle nous avait certifié qu’elle
avait des dossiers sur la mairie et qu’elle pouvait s’en servir. » Avec
quarante-deux ans dans l’administration, Viviane Gayraud a connu
quatre maires différents. Laurent Pipart reprend : « Nous avons écrit
ces propos parce que c’est elle qui nous affirmait qu’elle avait des
dossiers. »
Le président, Pascal Carlier, note que, pour SUD, la situation de
Viviane Gayraud a commencé à poser problème à partir de son
éviction du syndicat et sa retraite.
L’avocat de la retraitée, Me Éric Raffin, enchaîne : « À partir de mars
2014, on met ma cliente au pilori. » Autrement dit, elle devient la cible
des syndicalistes. « Quelqu’un qui a servi la Ville et ses collègues
pendant quarante-deux ans… Il faut faire respecter l’honneur de
MmeGayraud. » L’insinuation de « chantage » de l’ancienne
syndicaliste ne passe pas. « On n’écrit pas quand on ne sait pas. »
4. L’avocate des prévenus, Me Héléna Fernandez, pointe une
« prudence » dans les propos. « Le syndicat n’est pas un
professionnel de la communication. Il s’interroge. Et cette prudence
dans les propos contraste avec la velléité dont Mme Gayraud peut
faire preuve. » Elle doute de l’absence de vengeance de la
syndicaliste qui a masqué le désaveu de ses collègues par une
démission. « Il y a beaucoup d’aigreur et de rancœur. »
Le ministère public s’en remet à la décision du tribunal. « Je n’arrive
pas à me faire une idée de la culpabilité des deux prévenus. » La
décision sera rendue le 2 décembre.