Pendant longtemps choisir Bordeaux à l’internat a pu inquiéter les futurs internes car Bordeaux est une « ville à flux ». On a ainsi pu entendre dire des futurs internes dans les couloirs de l’amphithéâtre de garnison : « Attention, si tu choisis Bordeaux tu ne pourras pas choisir ta spécialité !!».
Pour ne rien arranger, ce système des flux peut paraitre compliqué à comprendre et il est quasiment impossible de trouver une explication claire. C’est souvent le bureau de l’internat de Bordeaux qui, seul proposait une explication écrite pour aider les futurs internes à comprendre les flux.
L es flux concernent les spécialités médicales et chirurgicales. Sont exclues des flux l’anesthésie réanimation, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie, la gynécologie médicale, la biologie, la psychiatrie, la médecine du travail, et la santé publique.
Il faut faire la différence entre les flux et les postes d’internes. Le nombre de poste d’interne dans chaque subdivision est décidé au niveau du Ministère et les différents Flux sont établis au niveau local avec la DRASS et l’université.
Les nouveaux internes arrivant à Bordeaux à la rentrée d’octobre, ont donc à choisir un flux (exemple DES de Cardiologie), en plus de leur premier stage d’interne. Les internes choisissent leur flux en fonction de leur rang de classement aux ECN. Ce premier choix de flux est un choix provisoire, puisque le choix définitif, ne se fait qu’à la fin du 4ème semestre, lors de l’inscription définitive au DES de son choix.
1. 6 N° 05 - Mars 2010
FLUX
Les Flux
àBORDEAUX
Pendant longtemps choisir Bordeaux à l’internat a pu inquiéter les futurs internes car Bordeaux
est une « ville à flux ». On a ainsi pu entendre dire des futurs internes dans les couloirs de
l’amphithéâtre de garnison : « Attention, si tu choisis Bordeaux tu ne pourras pas choisir ta
spécialité !!».
Pour ne rien arranger, ce système des flux peut paraitre compliqué à comprendre et il est
quasiment impossible de trouver une explication claire. C’est souvent le bureau de l’internat de
Bordeaux qui, seul proposait une explication écrite pour aider les futurs internes à comprendre
les flux.
L
es flux concernent les spécialités médicales
et chirurgicales. Sont exclues des flux
l’anesthésie réanimation, la gynécologie
obstétrique, la pédiatrie, la gynécologie médicale, la
biologie, la psychiatrie, la médecine du travail, et la
santé publique.
Il faut faire la différence entre les flux et les postes
d’internes. Le nombre de poste d’interne dans chaque
subdivision est décidé au niveau du Ministère et les
différents Flux sont établis au niveau local avec la
DRASS et l’université.
Les nouveaux internes arrivant à Bordeaux à la rentrée
d’octobre, ont donc à choisir un flux (exemple DES de
Cardiologie), en plus de leur premier stage d’interne.
Les internes choisissent leur flux en fonction de leur
rang de classement aux ECN. Ce premier choix de flux
est un choix provisoire, puisque le choix définitif, ne se
fait qu’à la fin du 4ème semestre, lors de l’inscription
définitive au DES de son choix.
Chaque année après les ECN la DRASS d’Aquitaine
et l’Université Bordeaux 2 déterminent « des flux »,
cela consiste à choisir le nombre maximum d’interne
pouvant s’inscrire dans chaque DES.
Par exemple les internes de spécialité médicale d’une
promotion choisissent en fonction de leur rang de
classement aux ECN entre :
à 4 postes de Cardiologie.
à 6 postes de Radiologie.
à 3 postes de Médecine Interne.
Etc…
Si le Ministère de la Santé ouvre par exemple 23 postes
en spécialité médicales une année à Bordeaux, les 23
internes de spécialités médicales, auront au minimum
« 24 choix de flux» mis à leur disposition, de façon à
ce que le dernier des spécialités médicales et le dernier
des spécialités chirurgicales puissent quand même
avoir un choix.
Si il y a 6 flux de radiologie en 2009, seulement 6
internes au maximum de la promotion 2009 pourront
faire radiologie. Si un 7ème
interne veut faire radiologie
il devra choisir une autre spécialité. Si un interne a
validé un stage de radiologie, il ne sera pas pour autant
certain de pouvoir faire radiologie plus tard. Il suffit
qu’un interne mieux classé, change de flux et lui prenne
sa place, et il ne peut plus faire de radiologie.
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FLUX
Il faut distinguer le « changement de flux » du « droit
au remord ».
Le changement de flux se fait en restant à l’intérieur
des spécialités chirurgicales ou à l’intérieur des
spécialités médicales (par exemple un interne qui
a choisi « spécialités chirurgicales» aux l’ECN qui
change de flux restera en spécialité chirurgicale).
En choisissant par exemple ORL à la place de
Neurochirurgie, il reste à l’intérieur des spécialités
chirurgicales. Le changement de flux dans une
promotion n’est possible que si le classement obtenu
à l’ECN est meilleur que celui du dernier pris au flux
du DES désiré. Si cette condition est remplie, l’interne
qui occupait la dernière place du flux doit choisir un
autre flux.
Pour le droit au remord, c’est différent, il s’agit
soit :
¬ de passer d’une filière vers le groupe spécialités
médicales (ou chirurgicales).
¬ ou inversement de spécialités médicales (ou
chirurgicales) vers une filière.
¬ ou enfin d’une filière vers une autre filière.
Par exemple si on passe du DES d’Anesthésie
Réanimation vers le DES de Cardiologie, qui fait
partie des spécialités médicales, on effectue un
droit au remord. Si on passe de Médecine interne à
Dermatologie, on effectue un changement de flux (on
reste dans ce cas à l’intérieur du groupe spécialités
médicales).
Le changement de filière dans une promotion n’est
possible, que si l’interne qui veut changer de filière, est
mieux classé aux ECN que le dernier de la filière dans
laquelle il désire aller. Si cette condition est remplie,
il se surajoutera aux internes inscrits précédemment
dans le DES sans aucune conséquence pour eux (si un
anesthésiste veut faire cardiologie ou neurochirurgie,
il n’y aura pas d’interne « éjecté de son flux »).
Toute cette « gymnastique » peut paraitre bien
compliquée, et on peut légitimement se demander à
quoi peuvent bien servir ces fameux flux ?
Les flux permettent de réguler le nombre d’internes
s’inscrivant chaque année dans chaque spécialité
(le nombre global d’internes de chaque subdivision
étant lui déterminé par le Ministère de la Santé).
L’intérêt affiché était d’essayer de mettre en adéquation
le nombre d’internes avec le nombre de poste de chefs
de clinique. De façon à ce que les internes inscrits
notamment en DESC de groupe 2 (DESC pour lesquels
il faut obligatoirement effectuer un post internat pour
avoir son diplôme) puissent tous avoir accès à un
post-internat. Les DESC de groupe 2 correspondent
à la réanimation médicale, la gériatrie et toutes les
spécialités chirurgicales sauf l’ORL, l’ophtalmologie
et la neurochirurgie. Cette régulation du nombre
d’internes par spécialité permet également, d’adapter
au mieux, le nombre d’internes inscrits chaque année
dans une spécialité avec les capacités de formation
de la subdivision (on n’inscrit pas 9 internes dans un
DES une année, si on n’est pas capable de former les
9 correctement).
Par contre ce système de flux a pu entrainer une
certaine inquiétude pour les futurs internes qui
choisissent Bordeaux après les ECN, de ne pas être
sûr de pouvoir accéder à la spécialité de leur choix.
Certains internes ont mal vécu le fait de ne pas pouvoir
choisir leur spécialité, mais au final les internes de
Bordeaux estiment dans leur grande majorité que leur
formation est bonne.
Enfin sujet d’actualité, cette régulation du nombre
d’internes inscrits dans chaque spécialité chaque année
permettrait de mieux adapter le nombre de médecins
à la démographie médicale de la région, spécialité par
spécialité.
Philippe SARRABAY
Interne d’anesthésie
réanima•on de Bordeaux
Vice président de l’ISNIH
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