1. Limoges national : et de quatre pour le maestro de Manage !
Luc De Roeck
Avec sa toute récente victoire nationale remportée sur le premier concours de fond de la saison, le compteur
affiche désormais quatre victoires nationales pour Luc De Roeck qui avait déjà triomphé sur Montélimar,
Orange et Brive.
Pour ceux qui en doutaient encore, Luc fait office de véritable vedette des concours nationaux en Belgique et il
vient encore de faire honneur à son statut.
Un départ hasardeux
Au contraire de Luc, ce Limoges ne restera en tout cas pas un bon souvenir pour tout le monde.
A leur retour au pays, les pigeons ont été perturbés par un front orageux qui avait déjà joué un mauvais tour
aux pigeons de Bourges quelques heures plus tôt. Le concours s’est péniblement clôturé en fin de soirée sur le
plan national mais bien des locaux n’ont pu en dire autant, surtout au nord du pays. Beaucoup de pigeons
manquent encore à l’appel et bon nombre de colonies pansent encore leurs plaies à l’heure d’écrire ces lignes.
Pas l’idéal pour la suite de la saison mais il faut faire avec !
A Manage par contre, on a pu sabrer le champagne la semaine dernière. C’est déjà la quatrième victoire
nationale de Luc De Roeck dont la colonie est telle une comète dans le ciel. Ses résultats, Luc les doit à une
implication totale dans la gestion de sa colonie, lui qui se donne à 200% pour pouvoir amener ses protégés au
top. La qualité de sa colonie joue elle aussi un rôle primordial car on a beau vouloir bien faire, il est impossible
de lutter pour la victoire si vous ne disposez pas de sujets capables de le faire. Surtout au niveau national. Il est
donc remarquable de constater que le vainqueur national provient de la même famille que les trois autres
précédents vainqueurs nationaux de Luc. Tous descendent du fameux couple de base formé par un mâle de la
colonie Daems de Bevel et une femelle de Julien Vaneenoo de Wingene. Quand on y regarde de plus près, ce
couple est à la tête de l’une des meilleures dynasties du sport colombophile belge avec quatre victoires
nationales, une dizaine de victoires zonales et des centaines de victoires en tout genre, sans même parler des
nombreux tops 100 nationaux et internationaux remportés au cours de ces dernières années.
2. Le vainqueur de Limoges (qui porte le numéro de bague 9106278/12) est en vérité un tardif né durant l’été
2013, ce qui implique qu’il n’a participé à aucun concours durant l’année de sa naissance. C’est un fils du ‘815’,
le crack maison, un des meilleurs pigeons au monde de sa génération qui termina sa carrière en apothéose en
se classant 3e As Pigeon National Fond RFCB en 2014 (avec 3 prix) après avoir lutté jusqu’au bout pour la
première place. Il montera finalement la même année sur la première marche du podium en tant que Meilleur
Pigeon Belge sur 4 concours nationaux de fond (PIPA Ranking).
Une préparation mouvementée avant une rapide victoire nationale
La préparation de la saison 2016 ne s’est pas déroulée comme prévu pour Luc. Avant d’aborder les nationaux,
ses pigeons affichaient un cruel manque de kilomètres, la faute au mauvais temps qui a empêché le maître de
Manage de lancer ses troupes dans la bataille comme il l’avait prévu. Mis au veuvage au début du mois d’avril,
ses veufs ont été entraînés plusieurs fois à 30 kilomètres. Ils ne furent enlogés que lors du premier week-end
de mai, soit le 7, avec un Toury au programme (305 kilomètres). La semaine suivante, il était alors nécessaire
de rattraper les kilomètres en enlogeant la future équipe de Limoges sur Vierzon (398 kilomètres).
Après avoir volé environ cinq heures sur cette dernière étape, les pigeons furent mis au repos la semaine
précédant l’enlogement de Limoges avec le résultat que l’on connait aujourd’hui.
3. A noter qu’en plus de sa victoire nationale remportée par son neuvième marqué, Luc constate également son
premier marqué en tête du concours puisqu’il remporte le 13e national face aux 13.493 participants, réalisant
au passage le premier doublé sur le résultat national.
Une philosophie bien spécifique
Dans le paysage du sport colombophile belge, Luc De Roeck est un amateur atypique qui s’est construit une
solide réputation grâce à ses résultats. Il se distingue autant par ses qualités de colombiculteur que par ses
talents de joueur. C’est un amateur qui ne pratique pas la langue de bois et qui impose une discipline de fer à
ses pigeons. Chez lui, l’accent est mis sur les concours nationaux, ceux de fond en particulier. Dans ses
installations, il n’est pas rare de voir des pigeons âgés de 5 ou 6 ans se classer encore en tête. Cela n’est
possible que grâce à une philosophie bien spéciale. Pas adepte de l’élevage hivernal pour un sou, Luc joue à
peine ses pigeonneaux. Ses mâles sont débloqués sur plusieurs étapes afin de leur faire acquérir de
l’expérience, certaines femelles étant parfois poussées sur un national à l’occasion. La carrière des pigeons ne
commence donc réellement qu’à l’âge d’un an. Les pigeons participent alors à plusieurs nationaux de grand
demi-fond avant de bifurquer vers un ou deux concours de fond durant le mois de juillet. Les sujets les plus
faibles et les plus récalcitrants sont alors éliminés, ce qui constitue le premier triage. A l’âge de deux ans, ses
pigeons volent sur ses concours favoris : les Limoges, Brive et autre Cahors, sans oublier les concours de la
ligne du Rhône qui ont été le théâtre de ses premières victoires nationales il y a de ça une petite dizaine
d’années. Ce n’est que vers l’âge de trois ans que certains d’entre eux participent à l’une ou l’autre épreuve
internationale. Vous l’aurez compris, l’accent est donc mis sur la longévité. Un bon pigeon de fond, cela se
façonne et se construit par l’amateur. La patience est un maître mot même si Luc avoue ne pas toujours faire
preuve d’autant de clémence avec ses autres pigeons. A la fin de leur carrière, il n’est pas rare de voir certains
pigeons présenter une carte de visite avec cinq, six tops 100 nationaux, voire plus. Le ‘815’ de 2009 (le père du
1er national Limoges) en est le parfait exemple, lui qui aura été capable de se classer en tête dès l’âge d’un an
jusqu’à ses cinq ans. En réalité, les pigeons de Luc se bonifient avec l’âge, tel le vin !
Cette preuve de longévité est également visible chez les reproducteurs qui volent d’ailleurs encore plusieurs
fois par semaine durant la saison, y compris les pigeons introduits. Il n’y a probablement qu’à Manage que l’on
voit cela !
Conclusion
Voilà pour ce qu’il en est de la victoire de ce véritable personnage du sport colombophile belge. Toujours avide
de victoires, Luc continuera de se rendre chaque semaine à la table d’enlogement avec des pigeons routiniers
qui connaissent parfaitement leur travail : ramener la victoire à Manage !
Nous présentons à Luc ainsi qu’à son épouse Martine nos sincères félicitations pour ce nouveau tour de force
qui place à nouveau la colonie De Roeck au firmament du sport colombophile belge ! Chapeau maestro !
S.H.