Entre le corrupteur et le bouc émissaire... le pcr
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FAITS-DIVERS
Entre le corrupteur et le bouc émissaire... le PCR !
Clicanoo.com
publi le 4 mai 1998
00h00
Selon KOI et donc le PCR, le Journal de l’île est affecté de « racisme anti-karana ». Abdéali
Goulamaly victime de la seule corruption malgache... Quelles peuvent être les raisons qui ont
poussé le Parti à la crise d’hystérie qui l’a saisi, samedi dernier, sur les ondes de sa radio
propagandiste ?
Abdéali Goulamaly a avoué devant les gendarmes de la brigade des recherches, le procureur de la République et le
juge chargé de cette affaire près de cinq millions de francs de pots-de-vin versés à Madagascar à diverses personnalités
administratives et politiques. Le chef de corruption active est constitué sans ambiguïté. De même que les velléités de
chantage ou de coercition qui justifiaient l’enregistrement vidéo de certaines scènes de versement de fonds. Dans ces
lamentables comportements, révélés par le Journal de l’île, intervenaient Denis Proto, ex-directeur commercial de Korail
publicité, de 93 à 94, directeur général d’ARMAS ainsi que de ses filiales les Pêcheries du Mélaky et du Ménabé,
Fulgence Fanony, ex-ministre de l’Education de l’un des gouvernements d’Albert Zafy. Un Fanony de toute évidence
corrompu à titre personnel et familial, mais qui intervient encore comme intermédiaire, pour le compte d’Albert Zafy.
Apparaît enfin Gilbert François, directeur des pêches...
COMPORTEMENT HYSTÉRIQUE DU PCR
Derrière ces protagonistes plane l’ombre de l’homme à qui profite principalement le système, le P.-D.G d’ARMAS,
Abdéali Goulamaly, médaillé du mérite et de la Légion d’honneur, P.-D.G de la SRR, de la SEM Pipangaï, au sein de
laquelle il côtoie quelques hiérarques du PCR, idem s’agissant de la SNC - défiscalisation oblige - qui loue à la SEM les
locaux où Pipangaï est intallée... Que Monsieur Goulamaly, dans sa chute, éclabousse du beau monde, c’est bien
possible. On ne fait pas autant d’affaires, à la Réunion, Madagascar, au Mozambique, en métropole et ailleurs, sans
avoir tissé de solides liens « d’amitié », d’obligations et de services rendus... Que l’enquête révèle au-delà de la seule
affaire ARMAS, des pratiques et des méthodes de gestion peu orthodoxes au regard de la légalité, c’est bien possible.
Le fisc s’était d’ailleurs largement engagé dans le contrôle du groupe Goulamaly, avant même que la justice n’y mette
son nez. Que d’importants redressements fiscaux s’ajoutent aux condamnations et amendes à venir... c’est tout à fait
possible. Mais au-delà de ce qui découle des évidences mises en lumière par les enquêtes du Journal de l’île et de la
BRD, le comportement hystérique du PCR, samedi dernier, par l’intermédiaire de sa radio propagandiste ordinaire, KOI,
laisse songeur.
L’APPAUVRISSEMENT DU PAYS
En quoi le PCR se sent-il concerné par le sort d’Abdéali Goulamaly ? Serait-ce le fait que Denis Proto était l’un des
directeurs de Korail, un an à peine avant les faits mis en cause ? C’est partiellement vrai. D’ailleurs l’actuel directeur de
KOI nous avait priés de préciser la période pendant laquelle Denis Proto, actuellement « réfugié » à Marseille - il n’ose
pas retourner à Madagascar et va être très prochainement entendu par les enquêteurs, avant d’être mis lui aussi en
examen, à n’en pas douter - avait travaillé pour le compte de la radio coco, afin de ne pas atteindre l’image commerciale
de KOI, ou de Korail... Mais il paraît peu probable du fait même de ce souci que KOI soit à l’origine de la flambée
délirante qui l’a saisie samedi dernier, le matin et l’après-midi, suscitant un lynchage radiophonique du Journal de l’île,
taxé de « racisme » anti- »karana ». Ainsi, selon les thèses défendues par les intervenants « spontanés » de ces
émissions un peu spéciales, modelées sur le principe des procès publics staliniens, Abdéali Goulamaly serait une
victime. Victime des pratiques régnant à Madagascar, île corrompue entre toutes, auxquelles le pauvre Abdéali ne
pouvait se soustraire ; obligé qu’il était de pêcher des tonnes de crevettes dans l’illégalité complète, de piller les
ressources halieutiques malgaches, d’exploiter une main-d’uvre locale miséreuse et dépourvue de tout, de participer à
l’appauvrissement du pays et de l’Etat. Il est vrai qu’Abdéali connaît mal Madagascar pour y être né, y avoir longtemps
travaillé, avant de débarquer à la Réunion dans les années 70. Tout comme il est vrai, du fait de ses relations avec Aziz
Ismaël, patron des Pêcheries de Nosy Bé, de la Cotona d’Antsirabé, entre autres affaires importantes, que le pauvre
Abdéali ne pouvait qu’ignorer les subtilités du commerce des licences de pêche ; ce qui l’a contraint à faire la guerre à
d’autres sociétés françaises opérant dans les mêmes eaux que celles dans lesquelles il sévissait en compagnie de
M. Ismaël, pour la plus grande fortune des Japonais de Somapêche, grands amis de la France. Ce pauvre Candide de
Goulamaly, qui fut conseiller au commerce extérieur de la France, était soutenu dans ses démarches par la coopération
française, qui l’appuyait politiquement, via anbassadeurs et politiques, sans oublier quelques préfets et élus réunionnais,
mais aussi par la Caisse française de développement qui lui baillait allègrement quelques subsides, histoire de mettre
de l’huile dans les rouages de l’influence française sur la zone sud-ouest de l’océan Indien. A la Réunion, même topo,
on ne compte plus les aides et subventions qui ont irrigué les multiples entreprises de M. Goulamaly, dont une,
Mauvilac, a malheureusement brûlé, ainsi que le souligne Denis Proto dans les conversations « clandestines » qu’il a
lui-même enregistrées. Et comme M. Goulamaly avait bon cur, les missions humanitaires de l’Association Karana étaient
régulièrement consacrées à ses sites de production, Morondava et Maintirano, entre autres. C’est l’association des
parents et amis des victimes du crash d’Ivato qui l’a brutalement réalisé, il y a peu.
LE VISITER EN AVION PRIVÉ
A Morondava, d’ailleurs, s’est construit un bel hôtel sur le financement duquel les Malgaches se sont beaucoup
interrogés. Un hôtel qui intéressait du beau monde, puisque d’après M. Goulamaly lui-même, des personnalités
politiques réunionnaises seraient venues le visiter en avion privé, à l’occasion d’un voyage sans doute humanitaire...
Tout ça fait donc que le corrupteur Goulamaly, qui a avoué abus de biens sociaux, faux et usage de faux, entre autres
plaisanteries, histoire de faire la part du feu et de limiter les dégâts au sein de ses affaires, est une victime du racisme
supposé propagé par le Journal de l’île et dénoncé par le PCR sur sa radio de propagande. Le PCR qui défend la veuve
et l’orphelin, mais surtout les intérêts de sa caste dominante. Le PCR qui partage avec le Front national la défense
officielle et publique d’un système de ségrégation, qualifié de « préférence nationale » pour le FN, et de « préférence
régionale » par le PCR. Un parti dont les élus ont commis de coûteuses négligences à Madagascar, perdant quelques
millions de francs dans une colonie de vacances saint-louisienne fantôme...
UN ÉCHEC PROFESSIONNEL
Un parti enfin qui se réfère à une idéologie meurtrière qui a détruit plus d’être humains que les nazis, en ex-URSS, en
Asie et en Afrique... Qui a martyrisé les juifs entre autres minorités, utilisé l’esclavage pour réaliser les grands travaux de
ses pharaons... Qui est donc à ce titre particulièrement indiqué pour juger du racisme, de l’esclavage, des libertés et des
droits de l’homme en général. Bref, pour toutes ces raisons et celles que nous ignorons encore, le PCR estime que
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M. Goulamaly n’a d’autre tort que d’être issu d’une famille d’origine indo-pakistanaise, péjorativement baptisée
« karana » à Madagascar. Un terme et un qualificatif que le Journal de l’île n’avait jamais utilisé auparavant, dans aucun
des articles publiés sur le sujet, et pour cause, un justiciable est avant tout un citoyen. Cette défense pertinente, inspirée
partiellement des déclarations - désespérées - de Me Haggai, conseil d’Abdéali Goulamaly et frère de M. Haggai,
directeur de la SRR, intéressera sûrement les enquêteurs, car elle présente la particularité d’être spontanée et par
là-même significative, indicative. Quant à l’intervention d’un certain Jean-Louis Rabou, samedi matin, sur KOI, qui s’est
joint au concert d’insultes et de mensonges adressés au Journal de l’île, on la comprend mieux. Un échec professionnel
est toujours difficile à digérer. Et il est plus facile de brailler que d’être bon dans sa partie. Quitte à oublier que les gens
auxquels on sert momentanément la soupe vous ont une fois rossé d’abondance, du côté du Barachois. Souvenir,
souvenir...
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