2. un grand état des lieux
de la vie sur terre,
celui de la biosphère et
celui des humains.
Trois mois de
planification en
commun, de groupes de
travail interrégionaux,
de rencontres sur les
grands thèmes, le tout
retransmis en direct sur
le média PublicBiosphere,
un effort global de
fourmis de feu.
Les mots qui suivent
sont des témoignages du
quotidien de
trois représentants
de l’humanité
et d’un blob, qui se
préparent à Shirkii weynaa,
大型会议 (Dàxíng huìyì),
Büyük toplantı, la Grande
reunião, la Mastro Konvencio
... autrement appelée en
français “la Convention des
Terriens”: trois mois pour
faire, ensemble,
3. Emma
_Centre Colibris,
Pontonx sur l’Adour,
le 27 Avril 2100,
_7h32
Malgré mes 112 bougies, cette journée s’annonce encore pleine d’aventures.
Bien que je ne sois pas la doyenne de la maison, les enfants aiment bien
m’affubler de surnoms : le “requin du Groenland” qui vit jusqu’à 200 ans ou
la “tortue des Galapagos” qui peut en atteindre les 180.
Je dois dire que j’aime bien, c’est un peu de ma faute : c’est moi qui ai proposé
l’initiation au biomimétisme dans notre école. Je suis sûre que leur énergie
m’aide à garder la forme, même si j’ai quand même quelques difficultés à me
déplacer.
Je le dois aussi en partie au centre de zoobiquité qui s’est ouvert dans
notre ville il y a près de 60 ans. Ce centre étudie et s’inspire des fabuleux
pouvoirs et capacités des animaux pour se soigner. Médecins, vétérinaires
et écologues travaillent désormais main dans la main pour une médecine
holistique.
Ainsi l’étude du métabolisme incroyable des ours a permis de mettre
en évidence des solutions médicales nouvelles, que je prends d’ailleurs
moi-même tous les matins. J’ai également la chance de profiter d’une
alimentation locale beaucoup plus saine que dans mon enfance.
La municipalité a développé depuis plusieurs dizaines d’années un
programme intensif sur ce sujet, après avoir mené à bien la réhabilitation
des logements en habitats symbiotiques. Désormais, les citoyens sont
actionnaires des productions agricoles des terres fertiles entourant la ville
et des zones d’agriculture urbaine. Tous les bénéfices sont réinvestis chaque
année dans la recherche agronomique et l’entretien des communs.
Cela a d’ailleurs permis de nous passer des pesticides et autres intrants des
cultures grâce aux phéromones et à la régénération des sols. Chacun à la
possibilité d’aller aider et cueillir dans les champs en troquant du temps et
de la bonne humeur contre un panier de légumes et de fruits frais.
Voici enfin l’heure des histoires. C’est l’activité à laquelle je tiens le plus !
Chaque personne âgée s’occupe de raconter une histoire aux enfants.
Mon préféré est Waki, un nourrisson de 6 mois. Lorsque je lui raconte ces
histoires, il a un petit sourire qui fait briller ma journée.
J’aime lui raconter l’ancien Paris, mais comme je m’apprête à y retourner,
j’ai fait quelques recherches sur les nouveautés. J’ai décidé d’en parler avec
mon petit Waki… peut être que ça l’inspirera quand il sera grand !
A la maison, on m’a aidée à préparer le voyage : je prends le train à vitesse
modérée, le Stream Shuttle. Terminé la course à la vitesse, on prend notre
temps pour regarder le paysage, les actifs travaillent et les jeunes jouent ou
bricolent dans le wagon lab pour passer le temps. Les couchettes ont été
décorées par un upcycler niçois, c’est superbe j’ai hâte d’y faire la sieste.
Mes amis se font un sang d’encre à propos de mon périple, ils m’ont obligée à
prendre mes lunettes connectées au cas où, pour que je sois prise en charge
tout de suite en cas de pépin. J’ai fait tous mes vaccins et je suis en forme !
J’ai organisé mon échange d’appartement avec un maître composteur qui
vient découvrir la région, je serai en parfaite sécurité. Les lunettes serviront
tout de même à leur envoyer des données multisensorielles, si j’arrive à me
souvenir comment faire ! La petite du troisième étage m’a tout paramétré,
elle est tellement adorable.
Quellejoiedepouvoirassisteràcesfestivitéstouteseuleetsanscontraintes,
je vais retrouver mes 60 ans. La belle époque où nous allions occuper les
ZADs de Paris avant la décentralisation ! Que de souvenirs…
Les après-midis, quand je donne un coup de main à l’école libre du quartier,
les enfants sont intarissables de questions sur cette époque. Je leur raconte
comment nous avons pris les Champs Elysées avec mes camarades, installé
des jardins comestibles et des bivouacs en utilisant le bitume de “ la plus
belle avenue du monde”. Ils ont du mal à imaginer une ville entièrement
minéralisée, ils n’ont vu ça qu’en cours d’histoire !
4. Ali
_Muséum d’Histoire Naturelle,
Paris,
le 28 Avril 2100,
_23h30
L’étudedesplantesestunehistoiredefamille,dansl’archipeldeConcarneau
d’où je viens, mon grand-père me racontait ses aventures en Amérique
latine, et son métier d’ethnobotaniste. Mes deux parents sont biologistes,
les livres sur la neurobiologie et les premières thèses sur la recherche
cognitive du vivant trainaient partout, j’étais fascinée.
Mon grand-père m’avait donné un bout de son potager. Il y a 4 ans avec mon
fils Guido on a essayé d’y faire pousser des algues en pleine terre, ça l’aurait
fait beaucoup rire !
L’école nouvelle favorise l’exploration des tout petits, je joue le jeu mais
parfois Guido s’emballe … Il reste persuadé que si ça n’a pas marché c’est
parce que Darwin les a dévorées après avoir tout retourné. Il semblerait que
les algues rendent fou ce chien.
J’étais inquiète de venir à Paris avec Guido, les grandes villes sont toujours
densément peuplées malgré les exodes ruraux, mais la perspective de
vivre et travailler au sein du Muséum d’Histoire naturelle… C’est une
opportunité immanquable, et puis le système de santé holistique réduit
considérablement les risques pandémiques.
La première fois que j’ai lu le transcript de Socrate, c’était le 25 Mars 2061,
j’étais en stage au Muséum. Ce chêne de 124 ans du jardin des plantes, nous
a offert son cadeau.
Les linguistes, philosophes, codeurs, chamans et artistes de l’équipe, nous
ont permis d’appréhender et traduire son langage. Socrate a été baptisé
ainsi parce qu’il communique sous forme de questions, d’images et de
sensations. C’est souvent cryptique pour nos cerveaux humains.
Il a bouleversé le regard porté sur tous ces êtres auparavant muets pour
nous. Quelle leçon d’humilité, je n’ai pas dormi pendant 3 jours après ça.
Une nouvelle science était née, et avec elle un engouement interdisciplinaire
sans précédent. Qui aurait imaginé que les budgets des finances et de
la publicité auraient été rognés pour des savants fous qui parlaient aux
habitants du jardin des plantes… et pourtant.
Depuis, on bâtit toujours des logements bien sûr, il faut loger et nourrir
dignement les nouveaux venus des terres inhabitables, mais on construit
en collaboration avec les “autres qu’humains”. La ville a été organisée en
cellules administratives décentralisées, comme un super-système vivant
en perpétuelle évolution. Elle a pris de nouvelles couleurs, nos maisons
végétales hybrides deviennent plus belles chaque année. Les anciens
bureaux ou immeubles vacants qui n’étaient pas encore réhabilités ont été
transformés à la hâte, la grande Convention des terriens démarre bientôt, il
va y avoir un monde fou. Paris va être une fête !
On prépare l’aile ouest du Muséum pour accueillir les participants, dont un
petit Pablito de 10 ans avec qui Guido transcripte depuis plusieurs mois.
Parisenmaic’estidéal,ilfaitrarementplusde35°grâceauxplantessauvages
qui inondent les trottoirs et les terrasses, et les systèmes de récupération
d’eau de pluie qui irriguent les jardins comestibles. Ils ne voudront plus
repartir.
On mise là-dessus pour faire venir Xiao Ping au Muséum, sa thèse sur la
transcription a permis les avancées spectaculaires et la large diffusion de
cette low-tech de communication universelle.
On a prévu un super programme d’accueil pour nos invités avec John et sa
femme Saskia. Nos polyculteurs du Muséum font prospérer des légumes
incroyables, en plus de faire divinement la cuisine. Saskia m’a dit qu’elle
avait réussi à se procurer des bouteilles de Petites Grappes de l’Opéra de
2092, ils lui devaient un service, elle a sauvé les vignes parisiennes des
dernières canicules. Le Muséum nous a alloué trois fois le budget annuel
pour dérouler le tapis rouge à Xiao Ping, il cherche à le recruter depuis 5 ans,
on sort le grand jeu : gastronomie parisienne typique, escalade de la pente
verte de la tour eiffel, batobus et canoë sur les canaux…
5. Pablito,
_Quartier de Monte Albàn,
Oaxaca,
le 26 Avril 2100,
_20h43
Pff... la flemme de prendre ce fichu cargo-express à 4h du mat jeudi!
Mais bon j’avoue, 5 jours en voilier grande vitesse jusqu’à Paris, payés par la
commune, c’est cool.
L’oncle Claudio était sur un des premiers Veracruz-London, la voile a fait
chavirer le cargo, il a trop kiffé nager avec des dauphins en attendant
le navire rescue, il ne voulait pas remonter avec les sauveteurs m’a dit
Mamita! Elle a peur du bateau depuis. C’est pour ça qu’elle ne vient jamais
avec nous à la pêche au déchet le dimanche. Elle flippe, heureusement
qu’elle ne voit pas ce qu’on fait après...
Avec les couz’ on ramène nos prises à la station de recyclage en échange de
burritos et de fizz. On va sur le front de mer surfskater avec les nomades.
Mamita dit qu’il faut pas que je m’attache mais ils sont trop marrants ! Ils
racontent des histoires de tous les pays. Un pépé à eux vient de Paris, ça fait
60 ans qu’il est parti ça a bien changé il paraît.
C’est la première fois que je pars loin de chez moi, c’est mon premier grand
voyage. J’ai pris toutes mes données multisensorielles d’Oaxaca pour
montrer à la Convention des Enfants Terriens : la jetée, le surfskate park, le
camp des nomades et bien sûr le quartier de Monte Albàn ! C’est trop beau,
construit au milieu des ruines des pyramides, les premiers peuples ont été
bien malins d’aller sur les hauteurs, à croire qu’ils attendaient que la mer
monte dit Mamita. N’empêche qu’elle a eu raison: les vagues ne sont jamais
montées ici. Toute la mif vit là, on est 15 en tout, on se tient frais !
Sauf mes sœurs qui me chauffent sérieusement les oreilles, surtout qu’elles
sont trop jalouses que j’aille à Paris.
J’sais pas pourquoi Guido me pose un tas de questions sur les gravures
des ruines de chez moi, un truc que le blob de son école a transcripté qui
l’intrigue. Ça tombe bien que papa soit archéologue ! Ici il fait trop chaud
pour les blobs, j’ai un peu peur d’en voir un ils sont pas gentils y paraît.
Guido dit de pas m’inquiéter, qu’il adore les enfants, qu’il faut lui donner du
sucre en cachette et c’est bon. J’ai pris un fizz cactus pour lui j’espère qu’il
va aimer.
Y aura tempête cette nuit. La ruche communale c’est là qu’on dort quand
la tempête souffle, mais je dors dans la capsule à côtés de mes sœurs qui
ronflent plus fort que l’ouragan, j’en ai marre ! C’est là qu’on cultive aussi à
l’abri du vent et des vagues. Avant d’aller en France Mama m’a dit qu’elle me
donnerait une mangue du jardin de la voisine. Mama et Papa ont jamais rien
su faire pousser, heureusement qu’ici c’est le paradis du troc ! Moi j’adore la
culture, on fait des concours au jardin scolaire, j’ai gagné 3 fois ! Ça me fait
penser que c’est l’heure de se connecter, j’ai rendez vous avec Guido pour
jouer à Supercollective, sa classe à dépassé la mienne de 300 points, faut
qu’on remonte ce soir.
6. Bob, (le blob)
_Toit forestier du Muséum
d’Histoire Naturelle,
Paris,
le 23 Avril 2100,
_13h27
Ces juvéniles homo sapiens font un vacarme extraordinaire, ça nous aide
à penser, nous pensons mieux depuis que nous sommes près de l’école
primaire des primates. Leur lente croissance nous ravit et leurs vibrations
nous stimulent.
C’était trop calme à la maison des peuples, ça ne faisait pas assez vibrer nos
neuraxes, et la forêt du jardin n’était pas confortable.
Ils ont fini par nous comprendre heureusement, grâce soit rendue à Gaïa
Nous devons nous mettre au travail, la Convention va bientôt commencer,
nous avons beaucoup à faire depuis notre nomination au conseil inter-
espèces. Nous avons beaucoup de transcripts à envoyer cet après-midi !
_
Note pour le président du Muséum : Xiao Ping adore le Pinot et les abeilles, nous
suggérons une visite des vignes de l’Opéra Garnier.
_
Note aux premières ministres : nos réseaux détectent une activité inhabituelle des
groupuscules nationaux-capitalistes, vigilance rouge/suspicion attentat chimique
Paris Convention des Terriens. Demande surveillance accrue des Blobs et des
Orques sous protection dans zone.
_
Note au réseau infrablob : la pétition pour l’arrêt de l’exploitation intensive des
feuilles mortes en forêt à obtenue 200334040400440 signatures.
Loi votée dans 10 jours à la maison des peuples. Transcript langage humain en
cours pour les conférences cycle de l’eau de l’éminent physarum polycephalum
Gasparsons.
_
Note personnelle à Gasparsons : Maître Gasparsons, nous vous sommes
reconnaissant d’avoir partagé nos connaissances à la congrégation inter-espèces de
la Convention des Terriens, nous espérons les caisses de jus de cerise bien arrivées
à Oslo. Nous avons pensé que vous aimeriez savoir qu’un certain Damasio, un
conteur humain respecté, a écrit une cosmogonie non-anthropocentrique inspirée
de vos dernières transcriptions, en aurions-nous trop dit ? Certains juvéniles
sapiens de l’école où je prospère commencent à faire le lien entre nous et les
constructions pyramidales anciennes des différents continents, j’ai peur que notre
secret soit bientôt révélé. Pensez-vous qu’ils soient prêts ? Que Gaïa nous garde,
que sa sagesse soit entendue.
Pablito,
_La Seine,
Paris,
le 02 Mai 2100,
_08h22
5ème jour de navigation, j’ai vu des baleines et même des tortues dans
l’observatoire sous-marin de la coque ! Sinon c’est un peu long mais j’ai des
nouvelles des copains et de la famille sur Supercollective, et je fais l’école à
distance.
7. Hier on avait une éval’ en langage des signes, j’ai cartonné !
On signe tout le temps à la maison avec les sisters, Mamita comprend rien
ça la rend folle… Mama essaie de lui apprendre mais elle a pas de patience
avec les nouveaux langages, et j’t’e parle pas des nouveaux médias !
Mamita n’avait pas d’école nouvelle dans son pays, mais elle est vachement
intelligente, c’est le cerveau de la mifa, Mamita système D ! Mamita dit
que le langage universel c’est bien pour communiquer avec les nouveaux
arrivants et les nomades, mais que c’est dans les cuisines collectives et dans
les fablabs que l’intégration se passe vraiment. Elle dit que l’humanisme
et la cuisine c’est ça le langage universel. Vu qu’elle prépare les meilleurs
burritos de Monte Albàn, elle est connue ici !
Quand je serai grand, je veux faire comme elle et m’occuper des arrivants.
Des fois je l’accompagne, je joue avec les enfants et j’écoute les histoires
des grands. J’adore être avec eux, ils ont plein d’idées de chez eux qui nous
aident beaucoup. Par exemple, une dame nous a montré comment installer
des oasis de fraîcheur à l’école et dans les maisons. Plusieurs autres ont
aidé à la construction des ruches grâce à leur recherches sur les fourmis
champignons j’crois, et d’autres petites bêtes. C’est trop cool !!!
Toutes les choses importantes sont au milieu des ruches, et tout autour y’a
les capsules pour dormir, ça ressemble un peu à des petits nids mais en plus
beau, parce qu’on peut les décorer comme on veut.
Comme c’est un peu mou, ça berce quand ça souffle, mais ça fait pas peur
parce que c’est incassable.
Oh la tour Eiffel !
On arrive !!
Ali,
_Station Batobus Jardin des
Plantes,
Paris,
le 02 Mai 2100,
_08h29
C’est le grand jour ! Avec Guido, on monte sur le batobus de la Bièvre pour
récupérer Pablito au port d’Austerlitz. C’est drôle, il a les yeux tout gonflés
et moi aussi, la perspective de cette Convention nous a tenus éveillés toute
la nuit on dirait. Il est à peine 8h30 et le soleil chauffe déjà pas mal, on a pas
un long trajet entre le Muséum et le port mais qu’est-ce que c’est agréable.
On se faufile entre les herbes folles qui bordent la rivière. C’est quand même
plus sympa que le bitume du Paris de mon enfance. Quand je raconte ça à
Guido, il a du mal à y croire.
J’aurais eu beaucoup de mal à quitter Concarneau si Paris ne s’était pas
entièrement végétalisée. Je travaille au Muséum mais je peux mener mes
recherches à tous les coins de rue ! Tout le monde pédale dans le batobus,
sauf un couple qui se bécote à l’arrière et une maman qui nourrit son bébé.
Des petits en profitent pour actionner les pédales avec leurs petites mains
pour faire comme les grands. Guido adorait faire ça quand il avait les jambes
trop courtes !
Le port est en effervescence à notre arrivée, il y a des vendeurs ambulants,
des dockers, le personnel navigant, les passagers qui débarquent et des
guides touristiques qui proposent des écotours dans toutes les langues
imaginables. On se dirige à travers cette cohue au point d’accueil des
enfants, ha ! je crois reconnaître Pablito !
8. Emma,
_Centre ville,
Dax,
le 02 Mai 2100,
_10h54
Je passe devant la gare ou j’irai prendre le Stream Shuttle tout à l’heure.
Je suis heureuse de reprendre ce fameux train qui a tant contribué à la
révolution des transports et de l’énergie. J’avais 64 ans lorsque en 2052
cette technologie à été mise au point… Ah ma jeunesse...
Dire que les passagers alimentent les trains en énergie depuis 4 décennies !
Du biogaz issu des déjections humaines et animales pour alimenter un train
vapeur à impact positif ! Qu’est ce que nous n’avons pas inventé !?
Je me réjouis d’autant plus que je m’apprête à découvrir les innovations de
l’ère pendant la Convention des Terriens, et qu’avant cela je vais retrouver
un couple d’amis de longue date qui vivent ici.
Je viens régulièrement partager un déjeuner en terrasse chez eux, ils sont
restaurateurs-algoculteurs. Ils changent leur carte régulièrement en
employant des cuisiniers nomades qui proposent des recettes toujours plus
créatives à partir de leurs algues savoureuses…
Plat du jour :
Tagliatelles de wakamé accompagné de sa compoté de Solenopsis Invicta.
La ville est toujours en travaux, les bâtis et les voiries sont rehaussés pour
prévenir la montée des eaux. Je dois admettre que les constructions sur
pilotis ont un certain cachet, et c’est très agréable de déambuler sur les
ponts flottants qui desservent les îlots d’habitation.
Ils me proposent un digestif après le dessert, je suis bonne-vivante mais je
décline, un long trajet m’attend.
Vous savez, à 112 ans, il ne faut pas faire trop d’excès.
J’embarque enfin sur le Stream Shuttle, destination Paris !
