Ce projet part des dernières années de Cézanne et de la Sainte Victoire. introduire les couleurs du Fauvisme dont Collioure a été le berceau. Créer un triangle des montagnes symboliques Méditerranéennes, en incluant le Pic Saint Loup. Un travail d'observation et de transcription dans l'atelier dès lors que la montagne devient un prétexte et l'atelier un lieu où le vécuest le moteur qui transforme le réel.
Catalogue exposition la Madeloc 360º by Michel Goday
1.
2. À Sabina, Manuela, Valentina, Sara,
Romain et Pascale. Aussi à Denis.
Michel Goday
La
Madeloc
360o
carnet de notes
7 juin 15 septembre 2019
Château Royal de Collioure
Dessin préparatoire, Port-Vendres
oil crayons canvas 20 x 25 cm
2018
r
Alter Ego éditions
3. 5
Tout est parti
de ce tableau
peint l’été de 1997.
L’aile du château
de Collioure
donnant sur la mer,
le faubourg et au
fond, la montagne
Madeloc.
Château de Collioure et Madeloc
gps 42.5259 03.0851
acrylic canvas 33 x 41 cm
1997
Depuis le chemin du col dels Gascons
au col de la Serra, Port-Vendres
gps 42.4879 03.0673
oil canvas 65 x 81 cm
2018
r
v
4. 6 7
Une dizaine d’années après, lisant « cartes à Cézanne
de Rilke » me revint en mémoire l’exposition « Les
dernières années » qui avait eu lieu au Grand Palais
à Paris en 1978 et dans laquelle pour divers comités
d’entreprises je guidais les employés partageant ma
connaissance sur Cézanne, l’un des thèmes exposés :
La Sainte Victoire. L’histoire de la montagne restait là
et de temps en temps remontait à la surface.
Depuis ma petite vigne à Collioure, la Madeloc
est bien visible et dès que je levais la tête ou bien assis
pour reprendre des forces, la montagne faisait front,
élégante, grise, telle une coque de bateau renversée.
Inconsciemment le chemin se traçait et ce regard
emplissait discrètement ma mémoire jusqu’à l’instant
où l’envie de la côtoyer de plus près, de lui faire face,
de l’affronter, de montrer sa présence se fit jour.
Prendre les pinceaux, tendre la toile, mais quelle
écriture, quelles couleurs, quel sens donner ? La Sainte
Victoire, le pic Saint Loup ont été largement croqués,
peints, représentés, la Madeloc qui est une montagne
toute aussi emblématique n’a pas eu cet honneur là.
Depuis son sommet, on peut tracer une ligne visible
la reliant aux deux autres montagnes et ainsi construire
un triangle méditerranéen (symbole d’une montagne
dont la base irait de la Sainte Victoire à la Madeloc, le
pic Saint Loup constituant le sommet). MG
w Depuis la route de Madeloc,
Collioure
gps 42.5245 03.0743
acrylic canvas 65 x 81 cm
2019
D’où se voit la Madelocr
5. 8
Madeloc 360o
parce que je tourne
autour d’elle
et que sur la toile
elle devient
le prétexte
à sa révélation
Voilà près de huit ans que je tourne autour de ce projet
avec l’envie de dédier à cette montagne, La Madeloc, un
temps suffisamment conséquent pour la peindre, pour
la révéler, pour lui donner mon regard et mes couleurs,
pour montrer qu’elle existe, qu’elle n’est pas seulement
une ombre. Elle domine la Côte Vermeille et par temps
clair, translucide, avec un télescope puissant on pourrait
l’observer depuis les balcons Sud du Jura. Montagne
majestueuse, dernier contrefort des Pyrénées avant
qu’ils ne plongent dans la Méditerranée.
Rentrer en elle pour montrer sa puissance rocheuse
et abrupte, sa crête, un silex sculpté par le vent qui la
fouette énergiquement ou barrière naturelle faisant
écran au Mitjorn, un vent violent qui ne dure que
quelques heures et quand il souffle de face, ce sont les
nuages qui, percutant la montagne, sont éjaculés en
son sommet. Quand la Tramontane balaie à 150 km/h
seuls les buissons enracinés dans la roche et les vignes
plantées dans son contre-bas résistent.
J’ai tourné autour de ce sujet. Ce n’était que des
mots, de vagues images mêlées dans une pensée confuse.
Mais comment le peintre pouvait-il donner sens à cela?
Passer du voir au regarder, emmagasiner la montagne
pour ensuite la restituer, la redécouvrir moi-même, être
surpris, parfois déçu. À force de l’avoir observée elle finit
par disparaître et dans mon atelier tout réside à la
Depuis Taxo d’Amont, route D914
gps 42.5153 03.0909
acrylic canvas 90 x 130 cm
2019
w
6. 10 11
réinventer, trouver un sens au réel, réel trompeur, réel
trompé. J’en reviens à la rature qui m’a accompagnée
tout au long de mes années de « créateur, de faiseur
de signes ». Je rature la montagne tel quelqu’un
qui écrit et ne trouve pas les mots, les articulations
justes. L’atelier me rassure car il me met face à l’image
cachée, celle qui animée par une main, par un instinct
surgira d’une pensée. Se mentir face au paysage pour
ne pas l’épouser mais pour l’aimer dans ses défauts.
J’ai cherché un support, un enduit à base de blanc
d’Espagne, un apprêt pauvre, très absorbant qui ne
permet pas ou peu de retour en arrière. Qui puisse
laisser l’empreinte du pinceau dans son jet. Dès que
la touche de couleur se dépose le support l’absorbe,
la sèche, l’emprisonne. La couleur vit et meurt dans
l’instant. Son cycle est court, bref. L’écriture comme
un torrent qui bouleverse le lit par son passage et
laisse des traces, des marques visibles, indélébiles,
blessantes. Les touches de couleurs sont rapides,
peu appliquées. Je les veux semblables au vent fort,
perturbateur, dérangeant qui frappe la montagne,
à l’image du relief tectonique cassant. C’est cela que
je veux imprimer, cette force agaçante et violente
qui déboule en rafales. Le pinceau martèle la toile,
envoie par son impact des messages sonores, cherche
les failles pour s’y accrocher, résiste et puis se lâche,
colorie sans se retourner, le vent est trop fort. À bout
de souffle, la montagne tente le soulèvement de toute
cette matière qui jadis était déposée dans le bassin
aquatique méditerranéen pour former à force de
compressions une montagne à la forme géométrique
visible depuis la mer comme un parallélépipède
irrégulier. 40 millions d’années sont passés, elle surgit
sur la toile. MG
Depuis la route stratégique, Collioure
gps 42.4551 03.0799
oil canvas 33 x 41 cm
2018
Depuis le col de Banyuls
gps 42.4537 03.0838
acrylic papier 60 x 80 cm
2019
r
w
7. 12 13
Chaque chose peinte est faite d’une image et d’un
espace. L’image n’a besoin que de rappeller son
origine ; l’espace, lui, porte la réflexion. Et par là
même, il est le jamais vu dans lequel le peintre
plonge le déjà vu, qui est le matériau de son travail.
Figurer consiste à croiser le déjà vu et le jamais vu
de telle sorte que ce dernier nous ouvre les yeux.
Bernard Noël
extrait de Journal du Regard, Ed. P.O.L.
Depuis le fort Dugommier, Collioure
gps 42.5144 03.0896
gouache canvas 33 x 41 cm
2018
Depuis Chemin de Consolation,
la rivière du Douy, Collioure
gps 42.55175 03.0726
acrylic canvas 65 x 81 cm
2019
w
v
8. 15
La face cachée
au seul regard
des randonneurs
Depuis le chemin du col dels Gascons
au col de la Serra, Port-Vendres
gps 42.4879 03.0673
acrylic canvas 130 x 162 cm
2019
Photo Jean-Paul Michelet
v
w
9. 16 17
A Port-Vendres, la montagne est vraiment derrière
la ville. Il s’agit du massif des Albères, soit — pour
le dire de manière plus chargée de promesses —
la partie la plus orientale de la chaine des Pyrénées.
Ce massif n’est pas rien, il culmine à 1256 m, sa ligne
de crête fait frontière. Je dois choisir vers quelle
montagne je vais diriger mes pas. La Massane ?
La Madeloc ? Le Pic de Sallfort ? Rien n’est moins
anodin que le choix d’une direction et d’un itinéraire
car décider d’un chemin est une affaire personnelle.
Affaire de lumière, d’état d’esprit, de désir de mettre
à l’épreuve son corps.
C’est fixé, ce sera la Madeloc. La Madeloc c’est
650 mètres d’altitude. Mais d’où vient que tout
marcheur raisonne toujours en mesures, parlant
de mètres, d’heures, de minutes alors que marcher
tout le monde sait le faire? Ne suffit-il pas de mettre
un pied devant l’autre? 650 mètres oui, mais pas
seulement. Car intervient une autre obsession du
marcheur : celle de « dénivelé cumulé ». Ce qui veut
dire que lorsque je serai arrivée au pied de la tour,
j’aurai grimpé plus que 650 m.
Isabelle Pons Lochard
Depuis ma vigne sous le fort
Saint Elme, Collioure
gps 42.5170 03.0917
oil canvas 65 x 81 cm
2018
Depuis le Col de la Mala Cara,
Port-Vendres
gps 42.5026 03.0826
oil canvas 65 x 81 cm
2019
r
w
10. 18
La Madeloc, étude préalable
sur tablette. Vue prise par drone
depuis col dels Gascons,
Port-Vendres
impression papier 30 x 40 cm
2018
Depuis la route stratégique,
Port-Vendres
gps 42.5024 03.0834
acrylic canvas 130 x 162 cm
2018
r
wLa Madeloc depuis le chemin
au Fort de la Galline, Port-Vendres
gps 42.4908 03.0866
oil canvas 33 x 41 cm
2018
r
12. 2322
Quand le soleil finit de caresser les cailloux qui
l’entourent, la Tour projette sa sombre silhouette.
De quelques villages alentours que ce soit, accéder
au pic se mérite. Si l’on emprunte les vieux chemins,
ceux-ci font tout ce qu’ils peuvent pour décourager
l’imprudent parti sous le soleil ardent. Tandis que
l’œil cherche son sommet crénelé, le pied glisse
sur la pierre et le genou se pose à terre pour saluer
la Tour, alors que l’homme moderne peste contre
l’étroite route en lacets qui escalade ses flans en le
contraignant à chercher un espace pour croiser,
avec crainte, l’automobile qui vient en sens inverse.
L’atteindre n’est pas facile et « La Madeloc » mérite
son nom autrefois donné de « Tour du Diable ».
Elle se défend, elle se protège derrière une nature
revêche, mais quand on atteint son pied, elle laisse
admirer les étendues qu’elle était chargée d’alerter
en cas d’intrusion mauresque.
Jean Louis Gary
Depuis le contrebas
de la Madeloc, Port-Vendres
gps 42.5030 03.0806
oil canvas 33 x 41 cm
2018
Depuis ma vigne, Collioure
gps 42.5170 03.0917
oil canvas 33 x 41 cm
2018
r
v
Depuis la route stratégique
au fort Saint Elme, Port-Vendres
gps 42.5140 03.0956
acrylic oil canvas 130 x 162 cm
2018
w
13. 24
Depuis la route Madeloc, Collioure
gps 42.5245 03.0743
oil canvas 33 x 41 cm
2017
Depuis la route D914, Paulilles
gps 42.4938 03.1257
oil canvas 33 x 41 cm
2019
r
v
Dessin préparatoire sur tablette
impression papier 30 x 40 cm
2017
Depuis le chemin du col dels Gascons
au col de la Serra, Port-Vendres
gps 42.4879 03.0673
acrylic papier 60 x 80 cm
2019
r
w
14. 27
Voir et laisser
l’empreinte
de son passage
Depuis rue Georges Clémenceau,
Banyuls-sur-Mer
gps 42.5140 03.0956
acrylic canvas 130 x 162 cm
2019
Photo Tomàs Fletxa
v
w
15. 28 29
Depuis le col de Banyuls
gps 42.4537 03.0538
acrilique sur papier 60 x 80 cm
2019
Depuis le col de Banyuls
gps 42.4537 03.0838
acrylic canvas 114 x 146 cm
2019
v
w
Autors romans van deixar escrit que a aquesta
contrada, de navegació obligada per les rutes
marítimes de l’època, hi havia un temple que es veia
des dels vaixells. Parlaven d’un Afrodision o temple
a Venus (la deessa grega Afrodita era la romana
Venus). El temple encara no ha estat localitzat.
Podria trobar-se a Sant Pere de Rodes, a Empúries,
al cim de Portvendres (Portus Veneris), damunt la
línia dentada de las crestes frontereres coronades
per la torre Madeloc. L’Afrodision no es veu, però hi
és. La serra que emmarca l’amfiteatre del lloc, del
nostre lloc, apareix encara més clarament perfilada
els dies de tramuntana. La immensa majoria dels
dies que aquest vent es fa present no té res d’extrem.
La tramuntana més freqüent és en realitat la
tramuntaneta.
La seva llum jubilar perfila les coses. Són dies de
colors secs, tònics, enllustrats, quan la claror excitada
de l’aire invita a palpar la turgència de les formes, si
més no entre els que tenim propensió a mirar el món
amb el tremolor innocent de la tendresa.
Xavier Febrés
Depuis le col de Banyuls
gps 42.4537 03.0838
oil canvas 65 x 81 cm
2018
Depuis la rue Georges Clémenceau,
Banyuls-sur-Mer
gps 42.4849 03.1258
oil canvas 65 x 81 cm
2018
sv
sw
16.
17. 33
Dépasser
les frontières,
un appel
vers l’ailleurs
Depuis Chemin de Consolation,
la rivière du Douy, Collioure
gps 42.55175 03.0726
acrylic canvas 114 x 146 cm
2019
Photo Etienne Conte
v
w
18. 34 35
Avant d’être une montagne, la Madeloc c’est pour
moi une tour. A Collioure, sa silhouette n’est pas
directement visible des plages du faubourg, l’un de
mes terrains de jeu favoris dans les années cinquante.
Dès qu‘on gravit les collines qui ceinturent le port,
elle se profile cependant comme un point culminant
sur la ligne des Pyrénées finissantes.
Cet édifice lointain mais familier revêt un visage
plus inquiétant à la fin de la première enfance.
J’apprends que cette construction était jadis une tour
de guet prévenant la France des attaques ennemies.
Cet ennemi, c’était donc l’Espagne. Et c’était donc
« l’espagnol », pourtant présent sur les bancs de l’école
avec ces camarades venus de cet au delà intriguant.
Au début de l’adolescence, au milieu des années
60, je viens vivre à Port-Vendres et l’image de cette
tour va se modifier. Elle devient pour les habitants de
la Côte Vermeille un relais de la télévision. Et lorsque
la tramontane en furie perturbe la diffusion, c’est
« la Madeloc qui vient nous punir ».
Je fais alors l’ascension de cette montagne pour
combler l’appel premier et persistant de l’Ailleurs.
Après une marche dans les vignes étagées, la tour se
dresse presqu’à la verticale sur la cime d’un versant
escarpé. Puis, les derniers rochers gravis, se dévoile
enfin l’autre face rêvée. Etendue à mes pieds avec les
paysages étales de la plaine de l’Ampurdan et les baies
lumineuses de la Costa Brava...
Guy Lochard
19. 36
Depuis le chemin de la Galère,
Collioure
gps 42.5215 03.0791
oil canvas 33 x 41 cm
2019
rr Depuis Chemin de Consolation,
la rivière du Douy, Collioure
gps 42.55175 03.0726
acrylic papier 60 x 80 cm
2019
rwDepuis le Puig Oriol, Collioure
gps 42.5156 03.0607
oil canvas 33 x 41 cm
2019
rv
Depuis le chemin de la Galère,
Collioure
gps 42.5217 03.0791
oil canvas 65 x 81 cm
2019
Depuis el Pla de les Fourques,
Collioure
gps 42.5291 03.0789
oil canvas 65 x 81 cm
2019
v
w
20. 39
Où que se porte
le regard,
réécrire le visible
Depuis le rec de Cosprons
gps 42.4999 03.0847
acrylic canvas 97 x 130 cm
2019
Photo Florence Ayzouk-Chastel
v
w
21. 40 41
Bleus d’orage qui m’aspirent.
Rafales qui, par à coups m’entraînent,
me dés-équilibrent.
Où trouver mon ancrage, mes racines.
Maelström de folie !
Où accrocher son regard pour ne pas se perdre,
La pierre solide. La tour. Le tuteur !
En Anglais MAD veut dire Fou ! Est-ce si fou de vouloir
y grimper par ses sentiers perdus ? LOC veut dire
Fermé ! Pourtant elle s’offre au ciel et à notre regard
sans retenue.
Montagne parmi d’autres alentour mais qui au soir
tombant reçoit une pluie d’or dont elle se pare avec
volupté. Ce soir elle a la couleur d’une grosse brioche
bien dorée au sortir du four…
Par temps de brume, un grand mystère...
Ligne sombre, bleutée, comme déchiquetée par
une râpe de pierre, torturée, cette ligne qui raconte les
soubresauts tectoniques, les forces souterraines qui
ont agité la frêle coquille de cette croûte, l’ont fendillée,
l’ont fait jaillir des roches en fusion, des déchirures
graphiques, des nervures obliques surgissant de la nuit
en contre-bas, jaillissant en dents de scie, découpées
aux ciseaux… Comme un collage d’un Matisse qui
aurait eu l’âme tourmentée d’un Van Gogh…
Comme une rupture, une lézarde, un surgissement
qui dévore le ciel, un orage minéral aux éclairs d’azur.
Montagne aride cuite au soleil d’été ou éclairée en
ombres chinoises certains soirs au couchant, Madeloc…
Bernard, Bruno, Chantal, Line, Madeleine,
Marcelle, Marjorie, Sylvie, Yves
extraits de l’Atelier d’écriture,
médiathèque de la Côte Vermeille
Depuis Valmy, Argelès-sur Mer
gps 42.5353 03.0313
oil canvas 33 x 41 cm
2019
Depuis Chemin de Consolation,
la rivière du Douy, Collioure
gps 42.55175 03.0726
acrylic canvas 114 x 146 cm
2019
r
w
22.
23. Transformer
ce que l’oeil
perçoit du réel
Depuis Taxo d’Amont, route D914
gps 42.5680 03.0011
acrylic papier 60 x 80 cm
2019
Depuis la route du col de les Portes
au col de Molló, Port-Vendres
gps 42.5024 03.0834
oil canvas 65 x 81 cm
2018
Depuis le fort Dugommier,
route stratégique, Collioure
gps 42.5144 03.0896
oil canvas 65 x 81 cm
2018
Photo Denis Detournay
rv
rw
v
w
24. 46
Res no deixava preveure que un dia ens coneixeríem
tu i jo, Madeloc... Jo, la barcelonina, parisenca, eterna
viatgera, i tu, la sedentàri muntanyeta, profundament
arrelada des de temps remots en terres rosselloneses.
I, tanmateix, ha sigut així...
Fa uns quants anys vaig descobrir una caseta al
carrer del Sol a Portvendres, que em va enamorar.
I quan del seu terrat et vaig veure aparèixer,
majestuosa i serena al fons del port, aixoplugant-lo,
i lluint la teva ufanosa torre, puc dir-te que tu també
vas contribuir a la meva decisió de comprar-la i
esdevenir portvendrenca.
Des d’aleshores has fet part de la meva vida.
No passa un dia que no et contempli, recolzada en
els teus germans grans, el Sallfort i la Massana,
orgullosos tots tres de ser fills de les Alberes i de
permetre als Pirineus d’arribar al Mediterrani.
Sorgeixes engalanada amb els teus colors canviants,
segons l’hora i l’estació, curulla de sol o voltada de
núvols. Durant les tempestes, quan els llampecs
i els llamps es dibuixen darrere la teva torre amb
pinzellades de foc i els trons m’ensordeixen, et
desconec, no m’has acostumat a tanta violència...
Però, quan reneix la calma, retrobo l’acollidora
muntanyeta de sempre.
I com que tu no pots venir a casa meva, de tant
en tant et faig una visita, penso que ho agraeixes,
de vegades et deus sentir una mica sola...
Matilde Roldan
Depuis le Vall de Pintes, Collioure
gps 42.5094 03.0864
oil acriylic canvas 65 x 81 cm
2018
w
25. 48 49
Depuis le Vall de Pintes, Port-Vendres
gps 42.5140 03.0956
oil canvas 65 x 81 cm
2018
Dessin préparatoire sur tablette
impression papier 30 x 40 cm
2016
Dessin préparatoire sur tablette
impression papier 30 x 40 cm
2018
Depuis la route du fort Saint Elme,
Collioure
gps 42..5173 03.0970
oil canvas 33 x 41 cm
2018
Depuis rue Georges Clémenceau,
Banyuls-sur-Mer
gps 42.4848 03.1257
oil canvas 33 x 41 cm
2019
rr
rv
w
v
v
26. 51
Tourner autour
de la montagne,
rendre lisible
la réalité
Depuis Taxo d’Amont, route D914
gps 42.5153 - 03,0909
acrylic canvas 97 x 130 cm
2019
Photo Inirida Reyes Cantié
v
w
27. 52 53
Comme le serait un enfant, je suis émerveillé quand
je contemple le massif des Albères. Il profile son dos
d’animal fantastique, tapi sous le soleil, ivre de liberté,
déchiré par les vents. Né des soubresauts chaotiques
d’une montagne toujours jeune, il domine, s’allonge et
s’étire vers la mer pour mieux la dompter.
Quelques ruisseaux parcourent son ventre,
dessinent ses vallées. A ses pieds, les plages de sables
et de galets, la côte déchirée par les rochers saillants,
les subtiles nuances de bleus qui colorent son paysage
jusqu’à la ligne d’horizon. Le bleu, couleur maîtresse
sur la palette.
Toute cette nature a su faire allégeance, vivant
en harmonie avec la plaine qui, non loin, déroule ses
limons.
Cistes, ajoncs, genets, hêtres, chênes liège, oliviers
sauvages, autant de tourbillons de jaunes et de verts
ocres, autant de flamboiements de couleurs rouge
oranger quand se lève ou s’évanouit le jour, autant de
parfums entêtants.
Sur la crête des premiers sommets, les tours
restent aux aguets : Madeloc, plus haut la Massane.
Elles sont ainsi baptisées. Puissantes et protectrices,
elles se dressent vers le soleil, serrant le roc, montées
sur leurs ergots.
Qui oserait les défier pour envahir ces terres sang
et or?
Pierre Leberger
Depuis le Rimbaud
gps 42.4251 03.0799
oil canvas 33 x 41 cm
2019
Depuis le rec de Cosprons
gps 42.4999 03.0847
acrylic canvas 114 x 146 cm
2019
r
w
28.
29. Faire le point
à travers le prisme
de son regard
57
Depuis le rec de Cosprons
gps 42.4999 03.0847
acrylic papier 60 x 80 cm
2019
Depuis Valmy, Argelès-sur-Mer
gps 42.5348 03.0308
oil canvas 65 x 81 cm
2018
Depuis la Jetée, Port-Vendres
gps 42.5217 03.1190
acrylic canvas 130 x 162 cm
2018
Photo Christine Pangon
rv
rw
v
w
30. 58 59
Dessin préparatoire sur tablette
impression papier 30x40cm
2018
Depuis la mer large de Paulilles
gps 42.5013 03.1569
oil canvas 33x41cm
2018
Depuis la rue Georges
Clémenceau, Banyuls-sur-Mer
gps 42.4849 03.1258
oil canvas 65x81cm
2018
Depuis la route D914, Paulilles
gps 42.4938 03.1190
oil acrylic canvas, 130x162cm
2018
On était en hiver. Le soleil levé depuis deux heures
embrasait la côte de mille feux. L’air était cristallin,
la visibilité parfaite.
— C’est quoi la montagne en forme de plateau ?
demanda la fille.
— Le Ras…
— Je ne me souviens pas de ce nom sur la carte.
— Donnes moi la barre et regarde à nouveau. Cherche
à Sailfort, ils l’appellent comme ça à Paris, répondit
le garçon dans un sourire.
— Ça y est, je l’ai, dit la fille depuis la table à carte logée
à bâbord, au pied de la descente donnant dans le vaste
carré. On devrait voir le village de Banyuls, non ?
— Non, on est trop loin et trop sud. Le cap Réderis
doit le masquer. Quelle est notre position ?
— Attend… 42°27’ N et… 3°15’ E cria-t-elle.
— On est à combien de la baie de Paulilles ? 6 / 7 miles ?
— … Oui, 6,3 miles exactement, répondit-elle après
un moment.
— Avec cette Tramontane on y sera dans une heure,
le bateau marche bien.
— Tu la vois cette baie ? fit la fille revenue dans le
cockpit.
— Il faut chercher la tour de Madeloc, à droite du Ras
et un peu plus bas. Le Ras est à 1000 m, Madeloc
à 650, ou un peu plus.
— Je crois que je la vois, elle est derrière ? plus à
l’intérieur des terres ?
Gildas Girodeau
r
w
sv
sw
31.
32. 62 63
Quelques
repères
dans
le temps
Malevich is not dead, he lives in Barcelona
Malévich, une histoire moderne, inventée où le faux (fake)
prend le pas sur la réalité. Un récit en photos et dialogues entre
deux personnages, un jeune et un autre plus âgé confrontant
naïveté et expérience, mais trouvant les clés pour installer de
manière fictive et parfois réelle l’iconographie de Malevitch
dans les rues de Barcelone.
Centre d’Art Contemporain Arts Santa Mónica,
Barcelona
Papiers déchirés sur vitres
La sculpture monumentale est pour M. Goday une grande
feuille de papier avec laquelle il crée par des déchirures,
des dessins réalisés d’un seul coup qui restent ainsi comme
des taches, des ratures au milieu du blanc où seule l’ombre
extérieure projette son écriture et sa couleur. Sur cette grande
feuille, une écriture du quotidien qui une fois raturée se jette
dans une poubelle cherchant à laisser place au paraître.
Espace Lyonnais d’Art Contemporain
Fundació Miró, Barcelona
Rétables de mémoire
C’est à partir d’éléments visiblement simples que Michel Goday
engage une pensée sur les fondements même de notre culture, le
regard du présent à une description individuelle.
Les peintures composées de formes élémentaires exposent
pour objet l’essentiel, le fondamental, en quelque sorte une
esthétique sans fioritures, insinuant par les éléments qui les
composent une figuration suggestive, reconnaissable, laissant
ainsi chacun libre de la forme particulière de son émotion.
Musée Reial Monestir, Sant Cugat del Vallès
33. 64 65
Uptown Dowtown « Subway »
23 tracés réalisés sur des planches « photomontage » in-situ
dans le métro de New York. Chaque dessin est le produit d’une
inscription effectuée entre deux stations. « Subway » paraît
comme lieu de décharge de signes accumulés. Le métro génère
sa propre écriture, celle de la vibration, de la secousse, de la
surcharge. Ici, dans ces tracés aléatoires, il s’agit d’une écriture
aventureuse. Les cinq sens exacerbés, « obligent » le bras,
la main, tels des sismographes à enregistrer avec une acuité
extrême la moindre secousse de vie.
Franklin Furnace, New-York
Portraits Posthumes
Séries de portraits sur des personnages qui ont influencé
le 20 ème siècle. Ici Eva Hesse et André Breton.
Galeries diverses
La maison d’Adèle
Pour la première fois j’introduis dans ma démarche un élément
poétique, un regard narratif. Adèle habite une maison bien trop
grande pour elle. Son âge avancé ne lui permet plus d’entretenir
cette maison et c’est elle qui à son tour habite Adèle. La nature
reprend ainsi son cours sur des éléments contre nature contruits
par l’homme...
Galeries diverses
Images intimes de la rue
Retrouver dans la rue les traces de l’art contemporain.
Les photographier, les agrandir et les montrer en faisant
le lien avec des créateurs qui dans leurs travail ont approché
ces formes.
Galerie Nomen, Arco, Madrid
Editions A. Skira