2. Preface
• Un
âge
de
plomb,
temps
pervers,
ciel
d’airain”
Eustache
Deschamps,
1394.
• C’est
un
automne
du
Moyen
Age
ou
se
conjuguent
désastres,
violences
privées
et
publiques,
ébranlement
psychologiques,
les
aberraLons
de
la
foi,
les
divisions
haineuses
des
princes
du
sang
de
France,
le
bucher
de
Jeanne
d’Arc
et
l’appariLon
dans
l’art
du
personnage
sinistre
de
la
Mort.
• Cependant
de
grands
changements
ont
lieu:
l’insLtuLon
curiale
focalise
l’art
et
la
liQérature
et
elle
définît
les
modes
–
elle
annexe
a
la
royauté
l’idéal
et
la
culture
chevaleresque.
De
plus,
avec
Charles
VII,
on
assiste
a
la
créaLon
d’une
monarchie
nouvelle
dont
une
des
forces
nouvelles
est
d’intégrer
la
frange
supérieure
des
oligarchies
citadines
en
l’agrégeant
pour
une
bonne
part
a
l’aristocraLe.
Enfin,
il
semble
que
le
concentraLon
des
biens
et
des
fortunes,
consécuLves
a
la
dépopulaLon
et
au
développement
des
clientèles
princières,
permeQent
l’essor
du
commerce
de
lux,
et
meme
celui
des
denrées
pondéreuses,
tandis
que
l’indigence
recule
et
que,
pour
la
plupart,
les
habitants
du
royaume
ont
la
possibilité
de
se
bien
nourrir
et
de
faire
face,
après
la
Peste
Noire,
au
sur
prélèvement
représente
par
l’impôt
monarchique.
3. Introduc.on
• La
guerre
de
cent
ans
commença
lorsque
le
roi
d’Angleterre,
Edouard
III,
Lra
parL
de
l’absence
d’hériLer
male
du
dernier
CapéLen
direct
en
1328
pour
contester
la
légiLmité
de
Philippe
VI
de
Valois
qui
était
issu
d’une
branche
cadeQe.
• Charles
V
parvint
a
reconquérir
les
territoires
perdus.
Le
conflit
fut
cependant
relance
en
1415
par
la
guerre
civile
qui
régnait
en
France
entre
Armagnacs
et
Bourguignons
depuis
que
le
roi
Charles
VI
est
aQeint
de
folie.
Allie
au
duc
de
Bourgogne,
le
roi
d’Angleterre
Henri
V
parvint
a
contrôler
toute
la
moiLe
nord
du
royaume.
• La
neutralité
du
duc
de
Bourgogne
acquise
par
Charles
VII
a
la
paix
d’Arras
en
1435,
ainsi
que
les
reformes
financières
et
militaires
des
années
1440,
permirent
au
roi
de
France
de
chasser
définiLvement
les
Anglais
du
royaume
entre
1449
et
1453.
• La
fin
du
Moyen
Age
est
marquée
par
3
phénomènes
majeurs,
d’ampleur
européenne
et
qui
s’inscrivent
dans
le
temps
long:
une
phase
de
forte
croissance
de
l’Etat
au
XIIIème
et
XIVème
siècles,
une
crise
économique
d’origine
agraire
après
3
siècles
de
croissance
et
une
crise
démographique,
avec
la
réappariLon
de
la
peste
en
Occident
après
7
siècles
d’absence.
• L’incompaLbilité
des
souverainetés
au
du
vieux
système
féodal
engendre
la
guerre,
le
guerre
l’impôt,
l’impôt
la
révolte
des
contribuables.
4. La
France
en
1328:
un
equilibre
fragile
• Le
règne
de
Philippe
VI
de
Valois
(1328-‐1350)
est
celui
de
l’apogée
et
de
l’effondrement
de
la
prospérité
du
royaume
le
plus
riche
d’Europe:
une
serie
de
défaites
mémorables
installe
le
pays
dans
la
guerre.
• Un
royaume
des
pays:
le
souverain
ne
s’inLtule
plus
«
roi
des
Français
»
mais
«
roi
de
France
».
Le
royaume
est
donc
une
réalité
affecLve
et
administraLve.
Depuis
la
croisade
albigeoise
en
1293,
Montpellier
est
vassale
direct
du
roi.
Il
y
a
en
plus
trois
sénéchaussées
de
Carcassonne,
Toulouse
et
Beaucaire
de
pays
de
langue
d’Oc.
• Le
domaine
et
la
mouvance:
on
fait
une
disLncLon
neQe
entre
le
domaine
et
la
mouvance.
Sur
le
premier
le
roi
exerce
directement
son
autorité,
tandis
que
sur
la
seconde,
il
doit
tenir
compte
de
celle
des
barons.
Le
roi
n’est
totalement
souverain
que
dans
son
domaine
et
les
habitants
de
sa
mouvance
sont
d’abord
sous
l’autorité
de
leur
seigneur
local.
• La
Flandre
consLtue
une
principauté
très
riche
que
depuis
Philippe
Auguste
les
rois
de
France
ont
a
cœur
de
dominer.
Les
riches
marchands
drapiers
sont
francophiles,
les
modestes
arLsans
Lsserands
anglophiles,
les
comtes
de
Flandre
hésitants
entre
les
deux
obédiences.
5. La
France
en
1328:
un
équilibre
fragile
• Les
acquêts
récents
sont
encore
considères
par
les
rois
comme
leur
patrimoine
personnel,
et
de
ce
fait
aliénables.
Ils
s’en
défont
pour
doter
leur
filles
et
désintéresser
leur
fils
cadets
de
la
succession
en
leur
donnant
des
provinces
en
apanage
(c’est-‐a-‐dire
ad
panem,
liQéralement
pour
les
nourrir).
• L’état
des
feux
de
1328
étant
le
premier
recensement
général
de
la
populaLon
depuis
la
dispariLon
de
l’empire
romain,
il
donne
une
idée
du
développement
administraLf
de
la
monarchie
du
XIVème
siècle.
Une
administraLon
performante:
La
guerre
est
un
moLf
légiLme
pour
lever
l’impôt
(c’est
d’ailleurs
l’objet
de
l’état
des
feux
de
1328)
et
un
moyen
pour
la
monarchie
de
jusLfier
la
mise
en
place
d’une
fiscalité
publique
qui
lui
fait
défaut,
mais
ceQe
dernière
est
très
impopulaire
et
de
ce
fait,
a
ses
débuts,
limitée
dans
le
temps.
6. La
France
en
1328:
un
équilibre
fragile
• Beaucoup
d’hommes:
l’état
des
feux
recense
2.469.987
foyers,
soit
environ
12
millions
d’habitants.
La
France
de
Philippe
VI
de
Valois
est
une
fourmilière
bruissant
d’acLvités.
La
crue
des
hommes
a
emporte
depuis
le
début
du
XIIIème
siècle
l’essenLel
des
forets,
grignotées,
percées
de
clairières.
• Un
paysage
humanise:
on
praLque
la
rotaLon
triennale
dans
les
villages
franciliens,
alors
que
dans
une
grande
parLe
du
midi
on
suit
encore
la
jachéré
biennale.
Extrait
de
Grandes
chroniques
de
France
par
Jean
Fouquet.
Grange
aux
dimes
de
Vaulerent
A
Villeron
(Oise)
7. La
France
en
1328:
un
équilibre
fragile
• Une
économie
d’échanges:
la
France
du
XIVème
siècle
est
profondément
rurale,
avec
10
a
15%
seulement
de
citadins.
Il
y
a
une
mulLplicité,
partout,
de
peLtes
villes
et
de
bourgs
qui
permet
aux
campagnes
de
prospérer
en
les
insérant
dans
une
économie
d’échange.
• Le
vin
de
Gascogne
est
exporte
par
dizaine
de
milliers
de
tonneaux
en
Angleterre,
et
le
paysan
anglais
élève
des
moutons
dont
la
laine
est
filée
dans
les
campagnes
flamandes
et
florenLnes,
Lssée
en
ville
et
exportée
jusqu’en
Orient.
• Une
économie
monétaire:
en
1328,
c’est
la
monnaie
royale
d’argent
(la
livre
tournois)
qui
domine
dans
le
royaume,
grâce
a
une
frappe
abondante
depuis
Philippe
Auguste.
• La
monéLsaLon
de
l’économie,
le
développement
des
echanges,
la
modesLe
de
plupart
des
acteurs
économiques
et
la
vieille
habitude
de
ne
jamais
payer
comptant
ont
favorise
les
progrès
du
crédit.
• CeQe
société,
qui
prospère
dans
une
économie
fortement
monéLsée
et
en
croissance
constante
depuis
des
siècles,
vit
donc
largement
a
crédit.
• Les
limites
de
la
croissance
et
l’équilibre
du
début
du
XIVème
siècle:
la
croissance
médiévale
est
fondée
sur
l’extension
des
limites
du
finage,
plus
que
sur
des
gains
de
producLvité
dans
l’agriculture.
Mais
le
salut
du
peLt
paysan
passe
par
la
culture
intensive
de
son
jardin,
et,
selon
les
lieux
et
la
fortune,
l’élevage
de
quelques
poules,
un
porc,
une
vache,
des
moutons
ou
des
chèvres,
qui
sont
l’objet
de
tous
ses
soins.
8. La
France
en
1328:
un
équilibre
fragile
• La
gène
dans
les
campagnes:
les
tentaLves
du
seigneur
pour
enclore
sa
foret
afin
de
la
préserver
des
troupeaux
et
des
paysans.
Les
garennes
seigneuriales
se
mulLplient.
• Un
monde
urbain
domine
par
une
élite
bourgeoise:
les
écarts
de
fortune
au
profit
des
marchands
et
au
détriment
des
arLsans.
Le
commerce
est
en
effet
une
acLvité
plus
lucraLve
que
la
producLon.
• La
fortune
donne
aux
marchands
très
largement
libres
de
leur
temps,
les
clefs
du
pouvoir
municipal
et
leur
confère
une
familiarité
certaine
avec
les
princes
qu’ils
fournissent
et
dont
ils
sont
parfois
les
officiers.
• L’éLrement
de
la
hiérarchie
sociale:
une
infime
minorité
de
nobles
(1
a
3%
selon
les
régions)
concentre
entre
ses
mains
richesse
foncière
et
pouvoir
poliLque
sous
la
tutelle
du
roi
et
des
princes.
• Parmi
les
paysans,
il
y
a
de
moins
en
moins
d’inégalité
juridique,
car
beaucoup
de
serfs
ont
acheté
(en
argent!)
leur
liberté
au
cours
du
XIIIème
siècle.
• En
fait,
l’état
des
feux
en
13298
révèle
un
grand
royaume,
peuple,
riche
et
bien
administre.
9. L’état
de
guerre:
la
crise
extérieure
(1337-‐1360)
• Philippe
de
Valois
a
hérite
d’un
grand
royaume,
mais
il
n’aurait
pas
du
être
roi.
Edouard
III
est
le
peLt
fils
de
Philippe
le
Bel,
tandis
que
Philippe
VI
n’était
que
son
neveu.
10. L’état
de
guerre:
la
crise
extérieure
(1337-‐1360)
• Quand
la
souveraineté
pointe
sous
la
suzeraineté:
les
rois,
celui
du
royaume
de
France
comme
les
autres,
se
définissent
par
leur
posiLon
poliLque
éminente
par
rapport
aux
autres:
ils
ne
dépendent
de
personne,
mais
tous
dépendent
d’eux.
Par
conséquent
ils
n’ont
de
compte
a
rendre
qu’a
leur
conscience,
c’est-‐a-‐dire
a
Dieu.
Il
est
donc
logique
de
considérer
que
les
rois
Lrent
leur
pouvoir
et
leur
légiLmité
du
Christ,
ce
qui
se
traduit
dans
certains
royaumes,
comme
celui
de
France,
par
un
sacre.
La
noLon
de
souveraineté
au
XIIème
et
XIIIème
siècles
permet
au
roi
de
prétendre
se
faire
obéir
de
tous.
• L’excepLonnelle
longévité
de
la
dynasLe
capéLenne:
de
987
a
1328
s’explique
par
le
fait
que
les
rois
ont
toujours
eu
un
fil
ou
un
frère
pour
leur
succéder.
• Le
roi
d’Angleterre
et
la
quesLon
de
la
Guyenne:
la
quesLon
de
la
Guyenne
empoisonnait
les
rapports
entre
CapéLens
et
Plantagenets
depuis
le
XIIème
siècle.
Le
sud-‐ouest
a
toujours
été
un
angle
mort
dans
le
rayonnement
capéLen
et
les
ducs
d’Aquitaine,
puis
les
Plantagenets
y
représentaient
l’autorité
souveraine,
bien
plus
que
les
rois
de
France.
• Le
royaume
d’Angleterre
était
a
un
stade
de
développement
administraLf
supérieur
a
celui
du
royaume
de
France.
• Le
roi
de
France
pouvait
en
théorie
exiger
du
duc
de
Guyenne,
qui
n’est
autre
que
le
roi
d’Angleterre,
qu’il
parLcipe
a
ses
expédiLons
militaires
contre
les
Flamands
ou
lui
interdire
de
s’allier
avec
ses
ennemis.
11. L’état
de
guerre:
la
crise
extérieure
(1337-‐1360)
• La
rupture
dynasLque
de
1328:
Depuis
Hugues
Capet,
les
rois
de
France
ont
eu
la
chance
d’avoir
toujours
un
fils
pour
leur
succéder.
Le
principe
d’une
succession
dynasLque
de
père
en
fils
avait
donc
fini
par
s’imposer
dans
la
tradiLon.
• Lorsque
Louis
X
décéda
en
1326,
le
roi
n’avait,
pour
la
première
fois
depuis
trois
siècles,
qu’une
fille,
Jeanne.
Le
frère
de
Louis
X,
Philippe
V
en
profita
pour
se
faire
nommer
roi
par
le
conseil
–
«
femme
ne
succède
pas
au
royaume
de
France
».
• En
1328,
s’imposa
donc
en
France,
sous
l’effet
des
circonstances,
une
nouvelle
règle
successorale
qui
interdisait
la
couronne
aux
descendants
males
en
ligne
féminine,
au
profit
d’une
filiaLon
masculine
intégrale.
• La
guerre
par
procuraLon
(1328-‐1343):
Le
déficit
de
légiLmité
de
Philippe
VI
meQait
Edouard
III
en
posiLon
de
force
dans
le
conflit
qui
l’opposait
a
son
suzerain
français,
dans
la
mesure
ou
il
lui
permeQait
de
déclarer
une
guerre
juste,
puisqu’il
pouvait
se
considérer
comme
spolie
de
ses
droits
sur
le
trône
de
France.
Philippe
VI
profitait
du
problème
écossais,
Edouard
III
ranima
donc
l’agitaLon
endémique
qui
régnait
en
France.
Edouard
III
rend
hommage,
au
@tre
de
duc
de
Guyenne,
a
son
suzerain
Philippe
VI.
12. L’état
de
guerre:
la
crise
extérieure
(1337-‐1360)
• Les
chevauchées
victorieuses
d’Edouard
III
(1345-‐1360):
L’Ecluse,
Crécy,
Azincourt…
C’est
souvent
en
revenant
de
chevauchées
que
l’armée
anglaise
fut
obligée
de
livrer
bataille.
Jamais
celle-‐ci
ne
fut
un
objecLf
de
ses
expédiLons.
Le
but
d’Edouard
III
était
de
ravager
les
grasses
campagnes
françaises
pour
saper
l’autorité
de
Philippe
VI
en
montrant
son
incapacité
a
défendre
son
peuple.
• La
capture
de
Jean
le
Bon
par
le
prince
Noir
provoqua
un
séisme
poliLque
en
France.
Bataille
de
Crécy,
les
archers
anglais
contre
les
arbalétriers
français.
Portrait
de
Jean
le
Bon
Tombeau
du
Prince
Noir
a
la
Cathédrale
de
Canterbury
13. • Les
armées
du
début
de
la
guerre
de
cent
ans:
Les
armées
du
roi
d’Angleterre
et
du
roi
de
France
ont
beaucoup
en
commun,
en
parLculier
la
typologie
de
leurs
combaQants,
leur
structure
tacLque,
leur
caractère
non
féodal,
et
enfin
leurs
effecLfs
temporaires.
Les
gens
d’armes,
c’est
la
cavalerie
lourde
–
il
y
a
ensuite
les
gens
de
pied.
Les
cavaliers
lourds
sont
en
général
plus
nombreux
que
les
fantassins
dans
les
armées
françaises.
• L’armée
médiévale
a
donc
une
structure
a
gros
grains
dont
l’unité
la
plus
solide
est
la
montre,
unie
derrière
un
site
avec
sa
bannière
et
son
cri
de
ralliement,
mais
de
taille
très
variable
puisqu’elle
varie
d’1
a
80
hommes!
Le
principe
tacLque
qui
commande
les
affrontements
militaires
médiévaux
c’est
de
tenter
de
briser
l’arroi
adverse,
c’est
a
dire
la
cohérence
de
son
disposiLf,
en
y
perçant
des
brèches
qui
abouLssent
a
sa
dispersion,
ou
désarroi.
Capture
de
Jean
le
Bon
a
la
bataille
de
Poi@ers
L’état
de
guerre:
la
crise
extérieure
(1337-‐1360)
14. La
capture
de
Jean
le
Bon
a
la
bataille
de
Poi3ers
• La
défaite
des
armées
féodales,
la
grande
leçon
de
Crécy,
qui
devrait
lui
faire
comprendre
qu’un
autre
monde
a
commence,
ne
sert
qu’à
lui
faire
regreQer
la
chevalerie.
Les
archers
anglais
ne
l’instruisent
pas.
La
chevalerie
française
n’entend
point
le
génie
moderne
qui
l’a
foudroyée
à
Crécy
par
l’arLllerie
d’Edouard.
La
noblesse,
commençant
a
vivre
loin
de
ses
châteaux,
séjournant
a
grands
frais
près
du
roi,
devenait
chaque
jour
plus
avide.
Elle
ne
voulait
plus
servir
graLs.
Il
fallait
la
payer
pour
combaQre,
pour
défendre
ses
terres
des
ravages
de
l’Anglais.
Ces
fiers
barons
descendaient
de
bonne
grâce
à
l’état
de
mercenaires.
Les
nobles
contribuèrent
ainsi,
indirectement
et
à
leur
insu,
à
donner
une
importance
toute
nouvelle
aux
Etats,
surtout
au
Tiers-‐Etat,
a
l’Etat
qui
payait.
• Voter
et
recevoir
l’impôt,
c’est
régner.
Personne
alors
ne
senLt
toute
la
portée
de
ceQe
demande
hardie
des
Etats,
pas
meme
probablement
ELenne
Marcel,
le
fameux
prévôt
des
marchands.
15. L’état
de
guerre:
la
crise
extérieure
(1337-‐1360)
• Efficacité
de
la
guerre
offensive:
La
durée
pendant
laquelle
le
roi
d’Angleterre
solde
ses
troupes
est
limitée
a
quelques
mois
et
il
peut
espérer
financer
son
expédiLon
au
détriment
de
son
adversaire
en
pillant
méthodiquement
villes
et
campagnes.
• Chevaliers
et
ribauds
insulaires
n’étaient
pas
plus
disciplines,
moins
cupides,
ni
moins
orgueilleux
que
leurs
homologues
du
conLnent,
mais
étaient
pour
la
plupart
volontaires
et
tenus
par
un
engagement
bilatéral
direct
avec
leur
roi.
• Le
développement
de
l’Etat
conduit
a
la
guerre,
car
la
définiLon
de
la
souveraineté
et
la
capacité
administraLve
a
la
meQre
en
œuvre
clarifient
les
limites
territoriales
dans
lesquelles
Chevauchees
anglaises
pendant
la
guerre
de
cent
ans.
elles
s’exercent,
tandis
que
le
système
poliLque
hérite
de
la
féodalité
était
au
contraire
fonde
sur
la
dominaLon
souple
d’un
centre
sur
ses
périphéries.
16. Guerre
et
fiscalité:
la
crise
intérieure
(1355-‐1369)
• Le
durcissement
des
souverainetés
royales
mène
a
la
guerre
et
la
guerre
conduit
a
la
fiscalité.
La
faiblesse
de
l’Etat
dont
héritent
les
Valois,
c’est
la
contrainte
financière
qui
interdit
de
subvenLonner
une
armée
importante.
• La
nécessite
de
l’impôt
extraordinaire:
effectuer
une
mutaLon
monétaire
consiste
a
modifier
la
valeur
de
la
monnaie,
par
changement
du
poids
ou
de
la
quanLté
du
métal
précieux
contenu
dans
la
pièce
(Ltre
ou
aloi).
La
dévaluaLon
pénalise
ceux
qui
perçoivent
des
revenus
fixes
en
monnaie
(seigneurs,
renLers,
salaries)
mais
avantage
ceux
qui
les
paient.
Normalement
le
pied
de
la
monnaie,
qui
mesure
son
rapport
entre
son
poids,
son
cours
et
son
aloi,
oscillait
entre
24
et
60,
mais
les
dévaluaLons
successives
de
la
période
1337-‐1360
le
firent
monter
jusqu’à
500!
• TentaLve
de
contrôle
de
la
royauté
par
les
états
(1343-‐1357):
la
résistance
a
l’impôt
rendait
nécessaire
le
dialogue
entre
les
sujets
et
le
souverain.
Philippe
VI
convoqua
donc
de
grandes
assemblées
des
trois
états
(nobles,
clercs,
bourgeois)
pour
les
persuader
de
la
nécessite
de
parLciper
a
l’effort
de
guerre
dans
l’intérêt
général.
L’intrusion
des
états
dans
la
décision
poliLque
vint
de
la
nécessite
dans
laquelle
était
le
roi
d’élargir
sa
base
poliLque,
mais
aussi
de
la
méfiance
croissante
des
élites
vis-‐à-‐vis
d’un
gouvernement
incapable
de
protéger
le
royaume.
17. Guerre
et
fiscalité:
la
crise
intérieure
(1355-‐1369)
• Sur
le
plan
idéologique,
Nicolas
Oresme,
maitre
en
théologie
et
recteur
du
collège
de
Navarre,
déclare,
en
s’appuyant
sur
Aristote,
que
la
monnaie
apparLent
a
tous
et
que
le
roi
doit
être
garant
de
sa
stabilité.
• La
discussion
abouLt
a
la
tutelle
des
finances
extraordinaires
par
les
états.
En
échange,
dans
chaque
diocèse,
les
gens
des
états
choisiraient
des
élus
charges
d’établir
l’assieQe
de
l’impôt
et
de
superviser
sa
levée;
ils
seraient
surveilles
au
niveau
naLonal
par
neuf
généraux
ou
superintendants.
• La
capture
de
Jean
II
(Jean
le
Bon)
a
la
bataille
de
PoiLers
brisa
neQe
ceQe
évoluLon.
Il
fut
force
a
accepter
la
paix
et
négocia
a
Londres
(en
1358-‐1359)
sa
rançon
avec
la
resLtuLon
a
Edouard
III
de
l’ancien
empire
Plantagenet
en
pleine
souveraineté…
Mais
il
n’était
plus
obéi,
car
ses
sujets
le
soupçonnaient,
non
sans
raison,
d’agir
dans
son
intérêt
personnel
plus
que
dans
celui
du
royaume:
ni
les
états,
ni
le
dauphin
ne
donnèrent
suite
a
ses
injoncLons.
Nicolas
Oresme,
economiste,
mathema@cien,
physicien
–
mort
en
1325
a
Lisieux.
18. Guerre
et
fiscalité:
la
crise
intérieure
(1355-‐1369)
• Echec
des
Etats
généraux
(1358):
L’administraLon
royale
délègue
la
percepLon
de
l’impôt
a
des
fermiers:
ceux-‐ci
avancent
au
roi
le
montant
escompte
de
l’impôt
en
se
remboursant
en
le
levant.
Ils
sont
d’autant
plus
après
dans
la
levée
qu’ils
doivent
percevoir
plus
que
l’achat
de
la
ferme
pour
Lrer
profit
de
l’opéraLon.
• ELenne
Marcel
et
les
bourgeois
se
rallièrent
a
Charles
de
Navarre
parce
qu’il
avait
l’auréole
de
martyr
de
l’arbitraire
royal,
mais
s’aperçurent
trop
tard
qu’ils
étaient
manipules
par
un
intrigant.
Quand
le
prévôt
des
marchands
mit
en
défense
sa
ville
en
ordonnant
la
construcLon
d’une
nouvelle
enceinte
pour
protéger
les
faubourgs
des
chevauchées
anglaises
et
des
pillards,
il
agissait
en
chef
de
la
municipalité
et
trouva
un
large
souLen
parmi
les
bourgeois
de
Paris,
peLts
et
grands.
• ELenne
Marcel
nomma
Charles
de
Navarre
capitaine
de
Paris.
Il
méditait
alors
de
le
faire
roi
de
France
a
la
place
du
Dauphin…
mais
le
prévôt
des
marchands
tomba
sous
les
coups
des
siens
le
31
juillet
1358,
alors
qu’il
s’apprêtait
probablement
a
ouvrir
les
portes
de
la
ville
au
roi
de
Navarre.
L’assassinat
d’E@enne
Marcel
en
1358
19. Une
pression
fiscale
dans
un
climat
délétère
• Dans
ceQe
guerre
chevaleresque
qui
se
faisaient
a
armes
courtoises
entre
les
nobles
de
France
et
d’Angleterre,
il
n’y
avait
au
fond
qu’un
ennemi,
une
vicLme
des
maux
de
la
guerre
:
c’était
le
paysan.
Les
prisonniers
français
relâches
sur
parole,
vinrent
sur
leurs
terres
ramasser
vitement
les
sommes
monstrueuses
qu’ils
avaient
promises
sans
marchander
sur
le
champ
de
bataille.
• Le
mécontentement
inhérent
à
la
crise
et
l’exemple
des
cités
flamandes,
italiennes
ou
de
la
Hanse
donnent
a
E@enne
Marcel
l’occasion
d’essayer
de
montrer
que
les
villes
seraient
plus
à
même
de
gérer
la
société
et
de
répondre
aux
nouveaux
impéra@fs
économiques
de
plus
en
plus
centrés
sur
le
commerce
et
moins
sur
la
propriété
foncière.
Le
grand
patriciat
commerçant
possède
des
ressources
financières
très
abondantes
qu’il
prête
aux
princes
et
aux
ecclésias@ques
:
il
devient
un
acteur
incontournable.
À
l’époque,
plutôt
que
d’entretenir
une
coûteuse
administra@on,
les
souverains
ont
pris
l’habitude
de
faire
prélever
les
taxes
par
de
riches
par@culiers
qui
leur
cèdent
le
montant
souhaité
et
se
remboursent
en
percevant
les
impôts
pour
leur
compte,
ce
qui
assure
de
confortables
bénéfices.
20. Guerre
et
fiscalité:
la
crise
intérieure
(1355-‐1369)
• L’impôt
permanent
(1360):
Le
Dauphin
sorLt
grandi
de
la
crise
parisienne,
mas
la
menace
navarraise
n’était
pas
éloignée,
il
était
incapable
de
financer
le
moindre
effort
militaire
et
on
était
dans
une
période
de
grande
instabilité
monétaire.
• Le
Dauphin
obLent
alors
par
le
traite
de
Calais
(1360)
le
rétablissement
intérieur
au
prix
de
la
reconnaissance
de
la
défaite
extérieure.
En
échange,
le
roi
d’Angleterre
abandonna
ses
prétenLons
sur
la
couronne
de
France.
• Paradoxalement,
ce
n’est
pas
la
guerre
qui
a
fait
accepter
l’impôt
permanent
aux
sujets
du
roi
de
France,
mais
le
poids
énorme
de
la
rançon.
Franc
Or
de
Jean
II
21. Guerre
et
fiscalité:
la
crise
intérieure
(1355-‐1369)
• La
paix
sans
la
sécurité
(1358-‐1369):
Le
principal
problème
des
années
1360
venait
de
l’insécurité
entretenue
a
travers
la
France
par
des
bandes
de
rouLers.
Leurs
capitaines
étaient
issus
pour
la
plupart
de
la
peLte
noblesse
languedocienne,
bretonne
ou
anglaise
et
avaient
du
mal
a
se
résoudre
a
retourner
a
la
médiocrité
qui
était
la
leur
avant
que
la
guerre
ne
leur
offre
la
possibilité
d’accumuler
richesses
et
gloire.
CeQe
économie
de
prédaLon
était
fondamentalement
parasitaire,
car
elle
ne
construisait
rien:
lorsque
se
profilait
une
menace,
ou
au
contraire
de
meilleurs
profits,
les
gens
des
compagnies
n’hésitaient
pas
a
changer
de
région,
contribuant
ainsi
a
répandre
le
fléau
dans
tout
le
royaume.
Les
impôts
étaient
absorbes
par
la
rançon,
beaucoup
de
princes
étaient
retenus
prisonniers
et
ne
pouvaient
assurer
l’ordre
dans
leurs
seigneuries,
tandis
que
la
noblesse,
épuisée
par
les
défaites
et
les
rançons,
se
terrait
chez
elle.
Pillage
des
villes
du
centre
et
du
sud
de
la
France
par
les
rou@ers
22. Guerre
et
fiscalité:
la
crise
intérieure
(1355-‐1369)
• La
paix
de
Calais
était
a
l’évidence
nécessaire
aux
Valois
pour
reprendre
leur
souffle
après
la
crise
de
1356-‐1358,
tout
en
méditant
leur
revanche.
Il
est
clair,
cependant,
que
la
réouverture
des
hosLlités
fut
accélérée
par
le
phénomène
des
grandes
compagnies,
car
le
seul
moyen
de
les
empêcher
de
nuire
a
la
communauté
était
de
les
employer
contre
les
Anglais.
Pillage
des
villes
du
centre
et
du
sud
de
la
France
par
les
rou@ers
23. L’opinion
et
la
reforme
du
royaume
• La
formaLon
d’une
opinion
publique:
la
société
poliLque,
entendue
comme
l’ensemble
des
personnes
d’autorité
avec
lesquelles
le
roi
doit
compter,
s’ouvre
a
parLr
du
XIIIème
siècle
aux
bourgeois
sous
l’effet
de
l’essor
urbain.
Les
villes
sont
en
effet
des
auxiliaires
précieux
pour
l’Etat.
Ce
sont
des
centres
qui
parLcipent
au
maillage
poliLque
du
territoire;
leur
richesse
en
fait
des
centres
de
financement
précoces
pour
la
monarchie,
tandis
que
leurs
habitants
au
niveau
culturel
élevé
consLtuent
un
vivier
naturel
pour
l’administraLon
royale.
• Les
rois
commencent
commencent
a
compter
sur
l’appui
de
leurs
«
bonnes
villes
»
a
parLr
de
saint
Louis
et
plus
encore
de
Philippe
le
Bel.
Paris
au
XIVème
siècle.
24. L’opinion
et
la
reforme
du
royaume
• La
révolte
et
la
grevé
de
l’impôt
sont
des
dangers
sérieux
pour
la
monarchie
qui
se
doit
de
prendre
en
compte
les
exigences
du
pays.
L’Etat
moderne
se
définît
par
sa
capacité
a
susciter
l’adhésion
du
pays
a
la
poliLque
des
gouvernants.
• La
généralisaLon
de
l’impôt
public
est
la
grande
nouveauté
poliLque
des
le
XIVème
siècle,
mais
elle
ne
se
fait
pas
sans
difficulté.
Elle
contribue
a
l’élargissement
de
la
société
poliLque,
tout
en
nourrissant
un
fort
courant
de
contestaLon
dans
l’opinion.
• Les
origines
de
la
reforme:
la
reforme
du
royaume
de
France
est
pris
en
charge
dans
un
premier
temps
par
le
souverain
lui-‐même:
saint
Louis,
morLfie
par
l’échec
de
la
croisade,
conçoit
sa
grande
ordonnance
de
de
reforme
de
1254
comme
un
élément
d’un
ensemble
de
mesures
qui
visent
a
meQre
le
roi,
son
administraLon
et
ses
sujets
en
conformité
avec
l’idéal
chréLen.
Pour
cela,
il
fait
procéder
dans
le
royaume
a
des
enquêtes
sur
les
dysfoncLonnements
de
l’administraLon,
puis
il
promulgue
une
grande
ordonnance
visant
a
la
moraliser
et
a
mieux
contrôler
ses
officiers
locaux:
c’est
ainsi
que
les
baillis
deviennent
des
officiers
nommes,
salaries
et
révocables.
25. L’opinion
et
la
reforme
du
royaume
• L’aspiraLon
du
pays
a
l’Etat
de
droit:
La
société
poliLque
et
la
société
civile
aQendent
du
souverain
le
respect
des
coutumes
et
des
privilèges,
c’est
a
dire
du
droit.
L’exercice
de
la
bonne
jusLce
est,
en
effet,
dans
la
culture
médiévale,
le
principal
fondement
de
la
légiLmité
du
pouvoir
dans
la
mesure
ou
la
jusLficaLon
de
l’existence
des
rois,
c’est
la
nécessite
de
corriger
des
hommes
qui
sont
mauvais
par
nature.
L’exécu@on
d’Olivier
de
Clisson.
En
fait,
la
plaie
de
l’Etat
royal
de
la
fin
du
Moyen
Age,
c’est
moins
le
favori
du
prince
que
le
peLt
prévôt
fermier
qui
rackeQe
ses
administres
au
quoLdien.
La
mort
d’ELenne
Marcel
et
la
défaite
de
Charles
de
Navarre
accélèrent
la
désagrégaLon
des
parLs
réformateurs.
Cependant,
la
crise
impose
la
réconciliaLon
de
la
monarchie
et
de
l’opinion
comme
un
préalable
au
redressement
du
royaume,
or
elle
ne
peut
passer
que
l’introducLon
d’une
dose
de
reforme
dans
le
gouvernement
du
royaume,
ce
que
Charles
V
réussît
durant
son
règne.
26. Gilles
de
Rais
«
Pour
mon
plaisir
et
ma
délecta3on
charnelle
»
• L’horreur
du
crime
princier:
Gilles
de
Rais
monte
au
supplice
le
26
octobre
1440.
En
ce
peLt
maLn
ouate,
Gilles
de
Rais
s’avance
superbe,
raide,
campe
dans
son
ignominie,
au
milieu
de
la
foule
immense
et
fervente
qui
l’accompagne,
en
chantant
à
travers
les
rues
de
Nantes.
• Terrible
race
que
celle
des
Craon.
Toujours
prêt
a
verser
son
sang.
Ces
Craon
forment
une
troupe
de
loups
en
maraude
aux
marches
de
la
Bretagne,
du
Poitou
et
de
l’Anjou.
La
cour
est
devenue
un
repaire
de
brigands.
Les
desLnées
vont
et
viennent
au
gré
des
courLsans
d’un
monarque
que
chacun
pense
falot.
C’est
alors
que
paraît
à
Chinon,
le
6
mars
1429,
une
jeune
fille
qui
se
dit
mandatée
par
Dieu
pour
chasser
les
Anglais
hors
de
France
et
conduire
le
roi
Charles
a
Reims
pour
qu’il
s’y
fasse
couronner.
• Gilles
se
pousse
dans
le
sillage
de
Jeanne.
Il
aime
la
guerre
mais
il
désire
encore
plus
intensément
briller
aux
yeux
de
la
Pucelle.
Il
a
croise
son
regard
pur,
emprunt
des
choses
qui
lui
sont
inconnues.
Il
est
conquis.
• Ce
n’est
plus
le
gibier
que
Gilles
traque,
il
veut
sa
vengeance
contre
l’injusLce,
contre
le
monde
enLer
qui
l’a
fait
comme
il
est.
Au
maLn,
il
visite
sa
chapelle
et
fait
chanter
sa
chorale
de
jeunes
enfants.
Il
a
une
prédilecLon
pour
ces
voix
d’anges
qui
viennent
aQénuer
les
cris
qui
montent
des
cachots
et
des
hautes
galeries
de
Machecoul,
de
Tiffauges,
de
Champtoce.
Gilles
est
aussi
ostentatoire
dans
sa
religion
que
dans
son
luxe.
Ses
messes
sont
un
spectacle.
• Bientôt
Gilles
quiQe
sa
vie
de
courLsan.
Le
monde
féodal
dans
lequel
il
a
vécu
se
dérobe.
Ses
nombreux
châteaux,
ses
maisons
de
ville
transpirent
le
pourrissement.
Il
n’y
trouve
que
magnificence
funèbre.
Il
s’enferme
dans
la
solitude
du
crime,
de
l’homosexualité,
du
tombeau.
• Il
collecLonne
les
tètes
de
jeunes
martyrs
et
demande
a
ses
valets
lesquelles
sont
les
plus
belles.
C’est
un
délicat
de
l’horreur.
Gilles
de
Rais
27. La
victoire
de
l’impôt
et
la
revanche:
1369-‐1400
• Pour
prendre
sa
revanche
militaire,
Charles
V
dut
se
concilier
l’opinion,
préalable
indispensable
a
la
levée
d’un
impôt
régulier
suscepLble
de
financer
l’effort
de
guerre,
et
pour
se
concilier
l’opinion,
il
dut
prendre
en
compte
un
certain
nombre
de
ses
aspiraLons.
• Une
tentaLve
de
reforme
par
le
haut:
Charles
V
a
Lre
les
leçons
de
la
crise
qui
a
secoue
le
règne
de
son
père
et
a
choisi
l’état
de
droit,
ainsi
que
le
respect
de
l’opinion,
plutôt
que
l’arbitraire
de
l’absoluLsme.
• Apres
l’arrestaLon
en
1378
de
deux
serviteurs
de
Charles
de
Navarre
avec
des
leQres
compromeQantes
révélant
l’alliance
de
ce
dernier
avec
les
Anglais
et
son
projet
d’empoisonner
le
roi,
Charles
V
ordonna
une
enquête
et
un
procès
régulier.
Charles
V
La
poliLque
réformiste
de
Charles
V
passait
par
la
stabilité
de
la
monnaie,
rendue
possible
par
la
régularité
de
l’impôt
pour
la
rançon
de
son
père.
28. Portrait
de
Charles
V
• Le
jeune
roi
était
ne
vieux.
Il
avait
de
bonne
heure,
beaucoup
vu,
beaucoup
souffert.
De
sa
personne,
il
était
faible
et
malade.
Tel
royaume,
tel
roi.
Voila
le
premier
roi
moderne,
un
roi
assis,
comme
l’effigie
royale
sur
les
sceaux.
Ce
médecin
malade
du
royaume
avait
a
le
guérir
de
trois
maux,
dont
le
moindre
semblait
mortel:
l’Anglais,
le
Navarrais,
les
compagnies.
Il
se
débarrassa
du
premier,
en
le
soulant
d’or.
Le
Navarrais
fut
baQu,
puis
paye,
éloigne,
on
lui
fit
espérer
Montpellier.
Les
compagnies
s’écoulèrent
vers
l’Espagne.
Le
roi
s’aQacha
un
brave
breton
de
Dinan,
le
sire
Bertrand
Du
Guesclin.
Il
lui
donna
une
récompense
telle
que
jamais
un
roi
n’en
avait
donne:
un
établissement
de
prince,
le
comte
meme
de
Longueville,
héritage
du
frère
du
roi
de
Navarre.
• La
plus
grande
misère
de
la
France
c’était
bien
le
brigandage
des
compagnies:
licenciées
par
les
Anglais,
repoussées
en
Ile-‐de-‐France,
elles
refluaient
sur
le
Centre.
• Les
Anglais
étaient
comme
on
est
dans
le
malheur,
de
plus
en
plus
malhabiles
et
malheureux.
Cependant,
les
imaginaLons
des
Français
étaient
frappées
depuis
Crécy
et
PoiLers.
Chose
bizarre,
les
Français
qui
avec
Du
Guesclin
forcèrent
les
Anglais
dans
plusieurs
places,
hésitaient
à
rencontrer
dans
la
plaine
ceux
qu’
lis
ne
craignaient
pas
de
donner
assaut.
Et
l’Angleterre
qui
n’avait
pu
conquérir
la
France,
entreprenait
de
plus
en
plus
la
conquête
de
l’Espagne.
Le
résultât
de
ceQe
nouvelle
imprudence
fut
de
donner
une
floQe
aux
Français:
le
roi
de
CasLlle
envoya
une
armée
navale
a
Charles
V.
29. La
victoire
de
l’impôt
et
la
revanche:
1369-‐1400
• Une
guerre
nouvelle
(1369-‐1380):
Charles
V
ayant
prévu
une
guerre
longue,
il
adapta
son
armée
et
ses
finances.
Il
fit
le
choix
de
peLts
effecLfs
(3400
hommes),
soldes
en
permanence,
composes
surtout
de
cavaliers
(3400
hommes
d’armes
et
600
arbalétriers
montes)
suscepLbles
de
répondre
sans
délai
aux
urgences
militaires.
• La
reconquête
de
la
Guyenne
doit
beaucoup
a
ceQe
armée
rénovée.
Quant
aux
Anglais,
en
s’épuisant
a
organiser
des
chevauchées
au
lieu
de
meQre
en
défense
leur
château
de
Guyenne,
ils
ont
grandement
facilite
la
tache
de
la
peLte
armée
de
Charles
V.
• Le
principal
fait
d’armes
de
Du
Guesclin
a
été
de
vaincre
de
Charles
de
Navarre
a
la
bataille
de
Cocherel
et
d’avoir
ainsi
sauve
le
trône
de
Charles
V,
mais
sa
bravoure
proverbiale
a
coute
très
cher
en
rançons
payées
par
son
royal
protecteur.
• ConsolidaLon
insLtuLonnelle
et
idéologique:
Charles
V
inscrivit
pour
la
première
fois
dans
le
droit
l’exclusion
des
femmes
et
de
leur
descendance
a
la
succession
du
trône.
Charles
V
travailla
également
au
rayonnement
idéologique
de
la
monarchie.
Il
mulLplia
les
portraits
réalistes,
qui
sont
a
l’époque
rare
et
sont
réserves
aux
rois,
qu’il
plaça
sur
nombre
de
bâLments
qu’il
avait
rénoves
et
construits.
Statue
équestre
de
Bertrand
du
Guesclin
30. La
victoire
de
l’impôt
et
la
revanche:
1369-‐1400
• Le
légendaire
de
la
royauté
française:
A
sa
sorLe
de
la
cathédrale,
lors
de
son
sacre,
le
roi
touche
des
écrouelles.
Sa
foncLon
lui
permet,
avec
l’aide
de
Dieu,
de
soigner
miraculeusement
ces
ganglions
d’origine
tuberculeuse
(mais
non
contagieux!)
en
les
touchant.
Bertrand
du
Guesclin
recevant
son
épée
de
Connétable
Raoul
de
Presle
présente
sa
traduc@on
au
roi
31. La
victoire
de
l’impôt
et
la
revanche:
1369-‐1400
• Les
impôts
extraordinaires
survivent
a
l’accalmie
(1380-‐1388):
Charles
V
abolit
les
fouages,
l’impôt
annuel
par
feu.
• Les
Marmousets
(1388-‐1392):
L’Etat
que
les
Marmousets
voulaient
centralise,
exemplaire
et
accepte
par
la
société.
La
principale
œuvre
des
Marmousets
a
consiste
a
doter
les
officiers
royaux
d’un
statut
qui
les
disLnguait
des
civils
et
les
protégeait
de
leurs
administres:
l’officier
en
exercice
était
désormais
le
représentant
du
roi,
donc
une
personne
publique,
reconnaissable
a
son
costume,
sous
la
protecLon
spéciale
du
roi
et
non
responsable
devant
les
sujets
des
décisions
de
son
souverain.
Ce
statut
leur
survivra.
• Le
spectre
de
la
monarchie
élecLve,
apparu
en
1328,
était
écarté:
l’opposiLon
intérieure
était
désamorcée
par
une
poliLque
en
parLe
réformatrice,
tandis
que
l’Etat
royal
poursuivait
son
développement
en
s’étoffant
dans
deux
domaines
qui
lui
faisaient
défaut,
les
finances
et
la
guerre.
Charles
V
32. L’âge
d’or
curial
de
la
fin
du
XIVème
siècle
• Louis
d’Anjou
avait
hérite
en
1382
de
la
Provence,
qui
échappait
désormais
a
l’influence
impériale:
il
disputait
aussi
la
couronne
de
Naples
a
un
concurrent
hongrois.
• Les
contours
de
la
cour:
La
cour
avait
pour
foncLon
de
prendre
en
charge
les
besoins
du
roi,
tant
sur
le
plan
prive
que
public.
La
montée
des
effecLfs
de
la
cour
était
une
tendance
lourde
depuis
le
XIIIème
siècle.
On
ne
connaît
pas
ceux
de
la
cour
de
Philippe
Auguste,
mais
il
y
a
fort
a
parier
qu’ils
étaient
modestes,
a
une
époque
ou
la
royauté
est
encore
sparLate
et
champêtre.
On
esLme
que
la
populaLon
des
Hôtels
princiers
rassemblaient
en
1400,
5
a
10.000
personnes
qui
résidaient
le
plus
souvent
a
Paris,
formant
peut-‐être
10%
de
la
populaLon
de
la
ville.
La
populaLon
curiale
était
donc
nombreuse
et
structurée
en
réseaux
enchâsses.
• Un
microcosme
original:
Le
propre
de
la
cour
est
d’entasser
dans
un
espace
réduit
une
foule
d’hommes
qu’une
distance
sociale
et
maximale
sépare.
La
cour
était
donc
un
organisme
qui
tendait
a
se
singulariser
et
a
s’isoler
du
reste
de
la
société
médiévale
par
son
mode
de
vie
et
les
habitudes
qu’on
y
acquérait.
33. L’âge
d’or
curial
de
la
fin
du
XIVème
siècle
• Le
trésor
royal,
ciment
de
la
cour:
L’aQracLvité
de
la
cour
reflété
la
puissance
du
roi,
car
c’est
la
qu’il
redistribue
le
pouvoir
et
les
richesses,
concentrées
entre
ses
mains,
alors
que
l’exercice
de
l’autorité
reste
fortement
personnalise.
• Richesse
et
étalagé
de
richesse
parLcipaient
a
la
légiLmité
du
pouvoir.
• La
puissance
du
souverain
reposait
largement
au
Moyen
Age
sur
une
économie
du
don
et
du
contre-‐don
dont
la
cour
était
le
cadre
principal.
Le
trésor
royal
n’a
donc
pas
de
foncLon
patrimoniale,
mais
joue
le
rôle
d’une
pompe
a
finance
qui
irrigue
toute
la
société
curiale,
et
au-‐delà
une
bonne
parLe
de
la
société
poliLque.
A
la
fin
du
XIVème
siècle,
le
roi
s’affirmait
comme
le
grand
ordonnateur
des
richesses
du
pays,
qu’il
concentrait
pour
mieux
les
redistribuer.
Paris
sous
Charles
V
Le
Golden
Russl
(cheval
d’or)
offert
par
Charles
V
34. L’âge
d’or
curial
de
la
fin
du
XIVème
siècle
• Le
roi
ordonnateur
des
normes
poliLques:
La
poliLque
de
Charles
V
d’acquisiLon,
de
traducLon
et
de
rédacLon
d’ouvrages
intéressant
l’exercice
du
pouvoir
consacre
une
évoluLon
commencée
sous
le
règne
de
Philippe
le
Bel,
évoluLon
qui
tendait
a
déplacer
la
réflexion
poliLque
de
l’université
vers
la
cour,
et
des
philosophes
ou
théologiens
vers
les
juristes.
• Les
débuts
de
l’éLqueQe:
La
cour
ne
servait
pas
seulement
a
souder
des
élites
derrière
le
roi
par
la
circulaLon
des
richesses,
elle
était
aussi
un
écrin
pour
la
majesté
royale.
Jusque-‐la,
les
palais
princiers
se
divisaient,
selon
l’usage
hérite
des
Carolingiens,
en
aula
(grande
salle
publique),
capella
(espace
religieux),
et
camera
(résidence).
Philippe
le
Bel
innova
en
subdivisant
ceQe
dernière
parLe
entre
chambre
de
parement,
ou
le
roi
tenait
conseil,
chambre
de
retrait
ou
ne
pénétraient
que
ses
hôtes
de
marque,
et
chambre
a
coucher
ou
il
restait
seul,
quiQant
ainsi
par
paliers
son
rôle
public
pour
redevenir
une
personne
privée.
Palais
de
la
Cite
35. L’âge
d’or
curial
de
la
fin
du
XIVème
siècle
• Le
rayonnement
de
la
cour:
Le
renouveau
curial
a
la
fin
du
Moyen
Age
manqua
une
étape
importante
dans
l’apprenLssage
de
la
maitrise
de
soi,
que
la
nouvelle
éLqueQe
imposée
par
le
souverain
rendait
nécessaire.
• Lancelot,
c’est
le
héros
courtois
et
indémodable.
Il
est
l’archétype
du
chevalier
courtois:
il
est
beau,
bon,
généreux,
courageux,
preux,
et
aime
la
reine
Guenièvre
d’un
amour
aussi
impossible
qu’exclusif.
Les
tres
riches
heures
du
duc
de
Berry
36. L’âge
d’or
curial
de
la
fin
du
XIVème
siècle
• Le
développement
du
marche
de
l’art:
Jamais
on
n’a
produit
autant
d’objets
d’orfèvrerie,
de
tapisseries
ou
de
livres
a
peintures
que
lorsque
la
cour
est
devenue
le
moteur
de
la
consommaLon
de
luxe,
meme
si
une
grande
parLe
des
objets
de
luxe
produits
a
ceQe
époque
ont
une
dimension
modeste.
• L’essor
de
la
vie
de
cour
ne
fut
certes
pas
l’unique
facteur
de
celui
de
la
consommaLon
arLsLque:
la
concentraLon
des
patrimoines,
sous
l’effet
de
la
dépression
démographique,
ainsi
que
la
piète
théâtrale
de
la
fin
du
Moyen
Age,
qui
poussa
les
fideles
a
acquérir
des
livres
d’heures
ou
des
images
pieuses,
eurent
leur
importance
dans
ce
développement.
Hospice
de
Beaune
37. L’âge
d’or
curial
de
la
fin
du
XIVème
siècle
• La
définiLon
d’une
culture
d’élite:
La
cour
est
laboratoire
de
culture
d’élite.
C’est
en
effet
le
lieu
ou
se
concentre
et
se
hiérarchise
la
meilleure
part
de
la
société
poliLque:
il
est
donc
logique
que
chacun
tente
de
s’y
disLnguer.
• L’idéologie
courtoise
apparut
au
XIIème
siècle
dans
les
cours
princières
et
visait
a
civiliser
une
cour
peuplée
de
guerriers.
L’homme
courtois
devait
être
honnête,
loyal,
poli,
mesure,
mais
aussi
joyeux
et
généreux
(ce
qui
nourrissait
une
largesse
désinvolte).
• InsLtuLon
de
la
cour
amoureuse
a
l’iniLaLve
de
Philippe
le
Hardi
le
jour
de
la
saint
ValenLn
illustre
bien
ce
glissement.
CeQe
société
liQéraire,
créé
pour
s’occuper
gracieusement
pendant
qu’une
épidémie
de
peste
ravageait
le
pays,
se
donnait
pour
but
d’honorer
et
servir
les
dames
et
les
demoiselles.
L’offrande
du
cœur
de
l’amant
a
sa
dame
38. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• La
guerre
franco-‐anglaise
reprit
en
1415.
Le
roi
d’Angleterre
conLnua
a
revendiquer
le
Ltre
de
roi
de
France
jusqu’en
1801.
L’envie
de
faire
la
guerre
est
revenue
aux
Anglais
après
avoir
constate
l’état
de
faiblesse
dans
lequel
la
luQe
des
princes
autour
d’un
roi
fou
avait
plonge
le
royaume
de
France.
• La
seconde
phase
de
la
guerre
de
cent
ans
fut
avant
tout
le
fruit
de
la
concurrence
des
princes
pour
le
contrôle
de
l’Etat
qui
dégénéra
en
guerre
civile
et
relança
la
guerre
extérieure.
• Les
rapports
ambigus
du
roi
et
des
princes:
Incapable
d’exercer
l’autorité
dans
tout
le
royaume
avant
de
se
doter
d’une
administraLon,
les
rois
en
déléguèrent
une
parLe
a
leurs
parents
ou
allies
qui
l’exerçaient
en
leur
nom
sur
leurs
terres.
La
gesLon
du
royaume
était
confiée
a
une
communauté
de
princes
unis
par
le
sang
et
des
intérêts
convergents.
• Les
rapports
que
les
princes
entreLennent
avec
le
roi
oscillent
depuis
toujours
entre
soumission
et
émancipaLon,
selon
que
le
roi
est
fort
ou
qu’il
est
faible.
Or
Charles
VI
sombra
a
parLr
de
1392
dans
une
folie
de
30
ans.
En
ce
cas,
2
stratégies
s’offraient
aux
princes
les
plus
ambiLeux:
s’éloigner
du
centre
ou
au
contraire
tenter
de
le
dominer.
39. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• Philippe
le
Hardi
était
a
la
tète
d’une
vaste
principauté.
Mais
celle-‐ce
était
écartelée
entre
Flandre
et
Bourgogne,
France
et
Empire,
sans
cohérence
territoriale.
Il
en
était
de
meme
pour
celle
de
Louis
II,
duc
d’Anjou,
comte
de
Provence
et
roi
virtuel
de
Naples.
Philippe
le
Hardi,
duc
de
Bourgogne
Louis
II,
duc
d’Anjou
40. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• La
schizophrénie
dont
était
aQeint
Charles
VI
se
caractérisait
par
une
alternance
de
crises
de
démence,
durant
lesquelles
il
devenait
furieux,
ne
reconnaissait
plus
personne,
frappait
tout
le
monde,
prétendait
s’appeler
Georges
et
avoir
pour
armes
un
lion
transperce
d’une
épée,
et
des
phases
de
rémission
qu’il
tentait
de
meQre
a
profit
pour
reprendre
le
pouvoir
en
main.
Charles
VI
41. L’étrange
folie
de
Charles
VI
• Un
peuple
de
noblesse
avait
surgi
avec
un
chaos
de
douteux
blasons.
Simples
autrefois
comme
emblèmes
de
fiefs,
mais
devenus
alors
les
insignes
des
familles,
ces
blasons
allaient
s’embrouillant
de
mariages,
d’héritages,
de
généalogies
vraies
ou
fausses.
Nos
morts
du
XIIème
siècle
n’auraient
pas
vu
sans
humiliaLon
sans
horreur
leurs
successeurs
du
XIVème.
Les
femmes
portaient
des
cornes
a
la
tète,
les
hommes
aux
pieds
;
leurs
becs
de
souliers
se
tordaient
en
cornes,
en
griffes
en
queues
de
scorpion.
Costumes
échangés
entre
hommes
et
femmes.
CeQe
Babel
de
costumes
et
de
blasons
e x p r i m a i t
t r o p
f a i b l e m e n t
e n c o r e
l’embrouillement
des
idées.
• La
discorde
intellectuelle
et
morale
se
traduisait
en
guerre
civile
:
en
France
se
préparent
les
guerres
d’Orléans
et
de
Bourgogne,
en
Angleterre
celles
de
Lancaster
et
d’
York.
42. Un
roi
fini
d’a
peine
20ans!
• Les
nouveaux
gens
du
roi,
ces
marmousets,
comme
on
les
appelait,
rendirent
à
la
ville
de
Paris
ses
échevins
et
son
prévôt
des
marchands.
Le
gouvernement
était
plus
sage,
mais
le
roi
était
plus
fol.
A
défaut
de
batailles,
il
lui
fallait
des
fêtes.
Combien
fallait-‐il
de
tournois
pour
le
dédommager
des
combats
réels,
combien
de
fêtes,
de
bals,
de
vives
et
rapides
amours,
pour
lui
faire
oublier
la
vie
dramaLque
de
la
guerre,
ses
joies,
ses
hasards
!
A
la
fête
organisée
dans
l’abbaye
de
Saint
Denis,
le
lait
et
le
vin
coulaient
des
fontaines
;
des
musiciens
jouaient
à
chaque
porte
que
passait
la
reine.
A
vingt-‐deux
ans,
le
roi
était
fini
;
il
avait
use
deux
vies,
une
de
guerre,
une
de
plaisirs.
La
tète
était
morte,
le
cœur
vide
;
les
sens
commençaient
a
défaillir.
43. L’étrange
folie
de
Charles
VI
• Charles
fait
une
merveilleuse
rencontre
lors
d’une
chasse
:
il
vit
un
cerf
qui
portait
un
beau
collier
de
cuivre
dore,
ou
on
lisait
ces
mots
laLns
:
«
Cesar
hoc
mihi
donavit
».
La
faible
imaginaLon
de
l’enfant,
déjà
gâtée
par
les
romans
de
chevalerie,
fut
frappe
de
ceQe
aventure.
Des
lors,
il
plaça
su
son
écusson
le
cerf
merveilleux
et
donna
pour
support
aux
armes
de
France
la
malencontreuse
figure
du
cornu
et
fugiLf
animal.
Jamais
plus
faible
roi,
mais
jamais
la
France
n’avait
été
si
forte.
Pendant
tout
le
XIIIème
et
XIVème
siècles
a
travers
les
succès
et
les
désastres,
elle
avait
constamment
gagne.
Apres
la
défaite
de
Courtrai,
elle
gagna
la
Champagne
et
la
Navarre
;
après
la
défaite
de
Crécy,
le
Dauphine
et
Montpellier
;
après
celle
de
PoiLers,
la
Guyenne,
les
deux
Bourgognes,
la
Flandre.
Etrange
puissance,
qui
réussissait
toujours
malgré
ses
fautes,
par
ses
fautes.
44. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• La
rivalité
des
ducs:
Louis
d’Orléans
ne
visait
pas
la
sécession
comme
le
duc
de
Bretagne,
mais
plutôt
la
tutelle
de
son
frère
et
du
royaume
en
aQendant
que
ses
neveux
soient
en
âge
de
gouverner.
Chaque
dossier
évoque
au
conseil
l’oppose
a
son
oncle,
le
duc
de
Bourgogne.
Dans
la
paralysie
de
la
monarchie
entrainée
par
la
rivalité
des
ducs,
la
reine,
les
ducs
de
Berry
et
de
Bourbon
ainsi
que
d’autres
membres
influents
du
conseil
tentèrent,
avec
le
souLen
du
roi
dans
ses
moments
de
lucidité,
d’organiser
un
gouvernement
qui
pourrait
s’imposer
aux
ducs
rivaux.
• A
la
mort
de
Philippe
le
Hardi
en
1404,
le
rapport
de
force
entre
les
princes
s’inversa
brusquement
et
radicalisa
la
luQe
entre
les
deux
parLs:
le
nouveau
duc
de
Bourgogne,
Jean
sans
peur,
n’était
plus
qu’un
cousin
du
roi,
de
la
meme
généraLon
que
Louis
d’Orléans.
La
situaLon
de
Jean
sans
peur
au
conseil
du
roi
ne
s’améliorant
pas,
il
n’eut
d’autre
choix
que
de
renoncer
a
toute
ambiLon
ou
d’éliminer
son
rival.
Il
fit
assassiner
Louis
d’Orléans
a
Paris
en
1407.
Jean
sans
peur
Assassinat
du
duc
d’Orléans
45. La
rivalité
des
deux
maisons
Orléans
et
Bourgogne
• Portugal,
Bourgogne,
Bretagne,
Navarre,
Lancaster,
toutes
les
branches
cadeQes
se
trouvaient
liées
entre
elles.
Contre
ceQe
conjuraLon
de
la
poliLque,
le
duc
d’Orléans
se
porta
pour
champion
du
vieux
droit.
Le
duc
de
Bourgogne
n’avait
pas
besoin
d’une
bataille
pour
perdre
son
neveu,
il
n’y
avait
qu’a
le
laisser
faire
:
il
avait
pris
un
rôle
impopulaire
qui
le
menait
a
sa
ruine.
Le
duc
d’Orléans
voulait
la
guerre,
demandait
de
l’argent
au
peuple,
au
clergé
meme.
Le
duc
de
Bourgogne
voulait
la
paix
(le
commerce
flamand
y
avait
intérêt)
;
riche
d’ailleurs,
il
se
popularisait
par
un
moyen
facile,
il
défendait
de
payer
les
taxes.
• Le
duc
d’Orléans,
maitre
de
la
reine
Isabeau
semblait
vouloir
l’être
du
royaume.
Il
profita
d’une
rechute
de
son
frère
pour
se
faire
donner
par
lui
le
gouvernement
de
la
Normandie.
Le
duc
de
Bourgogne
arrêta
le
duc
d’Orléans
et
la
reine
dans
leur
fuite
pour
Melun.
L’exaspéraLon
de
Paris
contre
les
taxes,
la
jalousie
des
princes
contre
le
duc
d’Orléans,
rendirent
un
moment
Jean-‐sans-‐Peur
maitre
de
tout.
Le
duc
de
Bourgogne
comptait
sur
Paris.
Les
bourgeois
avaient
été
autorisés
à
se
meQre
en
défense,
à
refaire
les
chaines
de
fer
qui
barraient
les
rues
;
on
en
forgea
plus
de
600
en
8
jours.
La
reine
Isabeau
de
Bavière
46. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• La
luQe
entre
Armagnacs
et
Bourguignons:
L’assassinat
du
duc
d’Orléans
transforma
une
rivalité
poliLque
en
une
guerre
civile
pour
28
ans…
C’est
l’obsLnaLon
de
Jean
sans
peur
a
refuser
les
voies
tradiLonnelles
de
la
réconciliaLon
qui
rendait
la
famille
d’Orléans
d’autant
plus
intransigeante.
• La
guerre
civile
sans
les
Anglais:
Louis
d’Orléans
s’inscrivait
dans
la
conLnuité
poliLque
des
Marmousets,
allait
jusqu’au
bout
de
la
logique
réformatrice
qui
prônait
une
amélioraLon
de
l’Etat.
Cela
passait
par
l’affirmaLon
de
la
souveraineté
royale,
en
parLculier
contre
l’Angleterre
ou
le
pape.
En
face,
le
duc
de
Bourgogne
défendait
la
paix
par
la
diplomaLe
pour
résoudre
le
schisme
et
le
conflit
avec
l’Angleterre.
Sa
reforme
poliLque
s’entendait
plus
généralement
dans
un
perspecLve
réacLonnaire
de
retour
au
bon
temps
de
saint
Louis,
perçu
comme
un
âge
d’or
mythique
ou
la
monarchie
était
a
l’écouté
de
ses
sujets,
le
poids
de
l’Etat
royal
léger
et
l’impôt
inexistant.
47. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• Jean
sans
peur
entreLent
en
parLculier
la
sympathie
des
bouchers
parisiens,
riches
mais
mal
considères,
qui
s’opposaient
volonLers
a
l’establishment
de
financiers
qui
tenait
et
soutenait
le
parL
adverse.
L’agitaLon
soutenue
par
les
bouchers
bourguignons,
commença
a
gagner
la
populaLon
de
la
capitale
et
conduisit
l’écorcheur
Simon
Caboche
a
prendre
la
tète
d’une
insurrecLon
d’arLsans,
a
la
première
rumeur
de
menace
armagnaque.
Révolte
cabochienne
L’arrivée
de
Charles
d’Orléans
a
la
fin
du
mois
donna
le
signal
d’une
épuraLon
anL
bourguignonne.
Simon
Caboche
48. Armagnacs
et
Bourguignons
• Tout
semblait
rassurant,
en
entrant
dans
la
ville
de
Paris
ou
l’acte
avait
été
commis,
il
ne
pouvait
s’empêcher
de
trembler.
Le
duc
de
Bourgogne
alla
droit
a
son
hôtel,
fit
camper
toutes
se
troupes
autour.
Le
peuple,
comme
les
femmes,
aime
les
forts
:
Ferrum
est
quod
amant.
On
donna
au
duc
de
Bourgogne
le
surnom
de
Jean-‐sans-‐Peur
:
sans
peur
des
hommes
et
sans
peur
de
Dieu.
Tous
voulurent
être
du
cote
d’un
homme
qui
frappait
si
fort
;
la
mort
du
duc
d’Orléans,
celle
de
Montaigu,
le
massacre
de
Liège,
c’étaient
trois
grands
coups.
Il
prenait
les
finances
en
main,
desLtuant
au
nom
du
roi
et
des
princes
tous
les
trésoriers,
en
meQant
à
leur
place
des
bourgeois
de
Paris,
des
gens
riches,
Lmides
et
dépendants.
• Tel
était
Paris,
mais
hors
de
Paris
se
formait
un
grand
orage.
Le
duc
d’Orléans
n’était
qu’un
enfant,
un
nom
:
mais
autour
de
ce
nom
se
serraient
naturellement
tous
ceux
qui
haïssaient
le
duc
de
Bourgogne
et
le
roi
de
Navarre.
• Les
Armagnacs,
ces
chasseurs
de
Pyrénées
et
des
Landes,
ces
lestes
piétons
du
Midi,
valaient
mieux
pour
la
peLte
guerre
que
pour
commander
les
grandes
armées.
Nos
rois
crurent
s’aQacher
ces
Armagnacs
en
les
mariant
a
des
princesses
de
sang.
Des
que
le
duc
d’Orléans
fut
assassine,
le
comte
d’Armagnac
se
porta
pour
son
ami,
pour
son
vengeur.
Ce
qui
rendit
ces
Armagnacs
exécrables,
ce
fut,
outre
leur
férocité,
la
légèreté
impie
avec
laquelle
ils
traitaient
les
prêtres,
les
églises,
la
religion.
On
aurait
dit
une
vengeance
d’Albigeois,
ou
l’avant
gout
des
guerres
protestantes.
Les
choses
en
étaient
venues
à
ce
point
que
les
Anglais
étaient
moins
odieux
aux
Français
du
Nord
que
les
Français
du
Midi.
Les
deux
moiLes
de
la
France
se
sont
rapprochées,
il
est
vrai,
pour
se
haïr
;
le
Midi
est
venu
visiter
le
Nord,
comme
au
temps
des
Albigeois
le
Nord
visita
le
Midi.
49. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• La
guerre
civile
profite
aux
Anglais:
Elle
a
aiguise
leur
appéLt.
Jean
sans
peur
fut
le
premier
a
faire
appel
a
l’aide
anglaise
en
septembre
1411
pour
obtenir
un
conLngent
militaire
suscepLble
de
débloquer
Paris
que
Charles
d’Orléans
tentait
de
prendre.
• Henri
V
rêvait
de
fédérer
la
noblesse
anglaise
dans
une
grande
aventure
guerrière.
Il
reprit
donc
a
son
compte
les
revendicaLons
de
son
grand
père,
Edouard
III,
a
la
couronne
de
France.
La
retraite
d’Henri
V
fut
arrêtée
a
Azincourt
le
25
octobre
1415
par
une
armée
royale
sous
le
commandement
du
connétable
armagnac
Charles
d’Albret,
qui
n’avait
pas
juge
bon
de
convoquer
Jean
sans
peur.
Ce
jour
la,
15.000
Français,
vicLmes
de
la
pluie,
de
la
boue
et
surtout
de
la
mauvaise
disposiLon
stratégique
qui
les
empêcha
de
se
déployer
en
ligne
et
en
fit
une
proie
facile
pour
l’archerie
anglaise,
furent
défaits
par
7000
Anglais,
faLgues
et
sur
le
départ.
Henri
V
50. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• La
voie
était
libre
pour
la
conquête,
qui
commença
en
1417.
le
gouvernement
armagnac
s’avéra
incapable
d’enrayer
la
progression
des
Anglais.
Faute
de
pouvoir
lever
les
impôts
pour
poursuivre
la
guerre,
il
renoua
avec
la
praLque
des
mutaLons
monétaires,
qui
poussèrent
a
son
comble
son
impopularité.
• La
rencontre
de
Montereau
fut
conçue
comme
un
véritable
guet-‐apens:
sur
un
signe
du
Dauphin:
les
ultras
du
parL
armagnac
présents
dans
la
peLte
escorte
de
Charles
se
jetèrent
sur
Jean
sans
peur
pour
le
frapper
a
mort.
Assassinat
de
Montereau
51. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• Les
Trois
France
(1420-‐1435):
Henri
V
dominait
la
Guyenne
et
la
Normandie
depuis
1420,
l’Ile-‐de-‐France
après
1423,
le
Maine
après
1425,
ainsi
que
le
pays
chartrain,
la
Champagne
et
la
Brie:
il
reçut
aussi
l’hommage
de
la
Bretagne
et
de
la
Bourgogne
française.
• La
France
anglaise
n’était
pas
une,
mais
quadruple:
on
y
trouvait
le
vieux
duché
de
Gascogne
avec
sa
tradiLon
autonomiste,
les
conquêtes
récentes
de
Lancastre
en
Normandie
tenues
sous
tutelle
étroite,
une
principauté
de
Bourgogne
sur
la
réserve
et
une
Bretagne
franchement
neutre.
• Les
Armagnacs
conservaient
des
forteresses
en
plein
pays
ennemi,
dont
le
plus
célèbre
était
le
Mont
Saint-‐Michel.
52. La
guerre
des
princes
(1407-‐1435)
• Le
prince
et
sa
noblesse:
Charles
VII
est
un
souverain
pauvre,
aussi
la
vie
curiale
a
désormais
fui
PoiLers
ou
Paris
pour
se
recréer
au
profit
des
princes
dans
leurs
capitales
provinciales.
La
cour
la
plus
brillante
du
temps
était
assurément
celle
de
Philippe
le
Bon
(Philippe
de
Bourgogne).
• Il
organisa
le
banquet
du
Faisan
en
1454
pour
relancer
la
croisade.
Les
cérémonies
bourguignonnes
poursuivaient
avec
éclat
le
processus
de
théâtralisaLon
et
de
ritualisaLon
de
la
vie
poliLque
entame
au
XIVème
siècle.
Le
resserrement
des
liens
entre
les
princes
passait
aussi
par
la
fondaLon
d’ordres
de
chevalerie
–
l’ordre
de
la
Toison
d’or
créé
par
Philippe
le
Bon
en
1429.
Banquet
du
Faisan
53. Épidémie
et
la
saignée
démographique
• Un
des
aspects
les
plus
évidents
et
les
plus
spectaculaires
de
la
crise
de
la
fin
du
Moyen
Age
est,
avec
la
guerre
de
cent
ans,
la
chute
sans
précédent
de
la
populaLon
entre
le
milieu
du
XVème
siècle.
Les
pertes
militaires
sont
finalement
tres
limitées
et
le
facteur
plus
évident
de
la
chute
démographique,
c’est
la
peste
de
1347.
• Toutes
les
provinces
de
France
sont
touchées
par
la
dépression
démographique.
Les
plus
impactées
d’entre
elles
perdirent,
a
l’éLage,
près
de
70%
de
leur
populaLon.
La
peste
noire
sévit
dans
le
royaume
entre
1347
et
1352:
la
brutalité
et
l’énormité
de
la
saignée
la
meQent
au
rang
des
cataclysmes
dont
les
hommes
se
souviennent.
• La
peste
noire
(1347-‐1352):
La
peste
étonne
les
hommes
du
XIVème
siècle
parce
qu’elle
a
disparu
d’Occident
depuis
l’an
767.
54. Épidémie
et
la
saignée
démographique
• La
peste
n’est
pas
une
épidémie
d’origine
humaine:
c’est
avant
tout
une
épizooLe
de
rongeurs.
La
peste
aQeint
la
populaLon
seulement
de
manière
indirecte,
par
l’intermédiaire
de
la
puce
du
rat
noir.
Puces
et
rats
se
déplacent
avec
les
hommes
et
leur
bagages,
dans
lesquels
ils
nichent
volonLers
;
ils
déciment
en
1347
les
troupes
d’un
khan
tatare
qui
assiégé
le
comptoir
génois
de
Ca|a
en
Mer
Noire.
La
tradiLon
veut
que
la
peste
soit
passée
des
assiégeants
aux
assiégés
par
catapultage
de
cadavres
pesLférés…
Les
Génois
résistèrent,
mais
contractèrent
la
peste
et
la
rapportèrent
sur
leurs
vaisseaux,
a
Messine…
puis
a
Marseille.
55. Épidémie
et
la
saignée
démographique
• L’impuissance:
L’aQente
d’une
mort
annoncée
suscita
naturellement
des
réacLons
de
panique.
Elles
consistaient
pour
certains
a
développer
un
épicurisme
aussi
débride
que
désespère,
rapporte
dans
le
Decameron
de
Boccace.
• La
colère
de
Dieu:
La
Nature
est
un
grand
livre
que
les
hommes
doivent
méditer
comme
ils
méditent
la
Bible.
La
peste
apparaît
comme
une
puniLon
infligée
aux
chréLens
pour
leurs
pèches.
• L’immense
majorité
des
chréLens
pria
les
saints,
en
parLculier
la
Vierge
et
saint
SébasLen,
pour
obtenir
du
Créateur
d’être
épargne
ou
guéri
de
la
peste.
Saint
SébasLen
devient
le
patron
des
pesLférés
parce
que
les
flèches
de
son
martyre
évoquent
la
soudaineté
de
l’épidémie,
qui
prend
souvent
les
hommes
au
dépourvu.
56. Épidémie
et
la
saignée
démographique
• La
médecine
savante:
Guy
de
Chauliac
préconise
dans
sa
grande
chirurgie
de
purifier
l’air
corrompu
par
des
feux
odoriférants,
selon
le
principe
de
la
compensaLon
par
les
contraires,
de
luQer
contre
l’empoisonnement
du
a
l’air
par
un
contrepoison
universel
d’une
composiLon,
aussi
complexe
que
mystérieuse,
la
thériaque,
et
d’aider
la
Nature
a
rétablir
l’harmonie
des
humeurs
en
faisant
murir
et
en
incisant
les
abcès,
mais
aussi
en
libérant
directement
le
corps
de
ses
excès
par
des
saignées
et
des
pilules
d’aloès
qui
ont
la
réputaLon
de
purger
la
bile
et
le
phlegme.
• La
peste
d’après
le
Décameron:
le
livre
raconte
comment
sept
jeunes
FlorenLnes
accompagnées
de
trois
jeunes
gens
occupent
leur
temps
alors
qu’ils
ont
fui
a
la
campagne
la
peste
qui
ravage
la
ville.
Aucune
des
100
nouvelles
que
racontent
ces
beaux
jeunes
gens
n’évoque
le
macabre,
la
maladie
ou
la
mort,
comme
si
la
peste
était
une
sombre
parenthèse
qu’il
fallait
fermer
au
plus
vite
pour
s’intéresser
au
passe
heureux
ou
au
futur
promeQeur.
Guy
de
Chauliac
57. Épidémie
et
la
saignée
démographique
• Les
épidémies
de
la
fin
du
Moyen
Age:
Maintenant
que
le
germe
est
semé
a
travers
le
monde,
l’existence
de
cycles
de
peste
est
moins
liée
a
la
circulaLon
de
la
maladie
qu’aux
condiLons
de
vie
des
rats
noirs.
• Le
nouveau
régime
démographique:
L’incapacité
a
assurer
le
renouvellement
des
généraLons
entraine
le
vieillissement
de
la
populaLon.
Dans
la
civilisaLon
du
Moyen
Age,
les
quadragénaires
(pas
si
rares)
déLennent
le
pouvoir
et
l’autorité.
Les
jeunes
généraLons
sont
alors
régulièrement
fauchées
par
les
épidémies
et
les
mauvaises
condiLons
sanitaires,
tandis
que
les
adultes
résistent
mieux
et
survivent
en
général
longtemps.
58. Dépression
agraire
et
muta.on
industrielle
• L’existence
d’une
grande
dépression
économique
en
France
et
plus
généralement
en
Occident
a
la
fin
du
Moyen
Age
fut
une
évidence
pour
les
contemporains
et,
a
leur
suite,
pour
les
historiens.
Le
blocage
de
la
croissance
agricole:
La
mise
en
place
du
régime
seigneurial
aux
XI
XIIème
siècles
avait
conduit
le
tenancier
a
produire
toujours
plus,
car
il
organisait
librement
son
travail
tout
en
reversant
une
grande
parLe
de
sa
producLon
a
son
seigneur.
Pour
produire
le
surplus
nécessaire
a
sa
survie,
il
était
donc
pousse
a
défricher.
Les
techniques
agricoles
efficaces
sur
les
terres
lourdes
des
plateaux
sédimentaires
du
Nord
ne
l’étaient
pas
sur
les
sols
légers
et
fragiles
du
Midi,
dont
le
climat
sec
n’autorisait
pas
la
culture
de
l’avoine
et
par
conséquent
l’entreLen
d’un
cheval.
L’arrêt
des
défrichements
signifiait
l’appauvrissement
du
seigneur.