2. Introduc)on
• Le
premier
XIXème
siècle
a
longtemps
été
l’objet
d’un
certain
discrédit,
la
Restaura0on
étant
la
période
la
plus
mal
aimée.
Ce
retour
manque
vers
le
passe,,
se
clôt
seulement
et
défini0vement,
une
République
et
un
Empire
plus
tard,
en
1870,
par
la
IIIème
République.
• Les
années
1815-‐1848
ont
tout
d’abord
connu
une
réhabilita0on
par
l’économie
–
l’histoire
du
libéralisme
lui
rendant
hommage
a
travers
ses
penseurs
et
ses
acteurs.
• Avec
les
débuts
du
Second
Empire,
l’idée
de
rupture
est
commode
mais
le
Second
Empire
conserve
le
suffrage
universel,
poursuit
les
libertés
économiques
du
premier
XIXème,
main0ent
les
sociétés
mutuelles
coopéra0ves,
expression
de
l’organisa0on
ouvrière
qui
traverse
les
régimes.
3. Chateaubriand
dans
le
Génie
du
Chris)anisme
• «
On
a
des
devins
quand
on
n’a
plus
de
prophètes,
des
sor0lèges
quand
on
renonce
aux
cérémonies
religieuses,
et
l’on
ouvre
les
antres
des
sorciers
quand
on
ferme
les
temples
du
Seigneur.
»
4. Le
XIXème
siècle
démarre
en
1786
avec
le
déménagement
du
cime9ère
des
Innocents.
• Tout
va
disparaître,
s’effacer.
Les
cadavres
de
22
paroisses
absorbées
pendant
des
siècles
et
des
siècles
par
ce
marécage
généreux.
La
montagne
vivante
de
la
mort.
Les
putains
au
milieu
des
cadavres
eux-‐mêmes
a
fleur
de
terre,
les
bou0ques,
les
trafics,
les
chiens,
les
enfants,
les
écrivains
publics,
la
vie
quo0dienne,
les
transac0ons
pros0tu0onnelles,
les
coïts
la
nuit
tout
près
des
caveaux.
On
va
déménager
le
cime0ère.
Le
XIXème
siècle
est
l’entrée
de
la
mort
dans
sa
pompe.
Tout
cela
s’effectue
en
douceur,
prélude
pianissimo
aux
violentes
éradica0ons
nécrophilies
de
la
Révolu0on
française
et
des
autres
révolu0ons.
• Il
faut
d’ailleurs
noter
qu’au
début
du
chris0anisme,
les
païens,
qui
brulaient
leurs
morts,
étaient
scandalises
par
les
premiers
chré0ens
qui
voulaient
absolument
garder
les
leurs,
les
enterrer,
laisser
les
tombeaux
visibles.
• Le
ne[oyage
complet
du
terrain
des
Saints-‐Innocents
sera
termine
en
1788,
juste
avant
l’autre
grande
lessive,
le
vidage
de
la
monarchie.
On
pavera
le
sol,
on
construira
les
Halles,
on
plantera
une
fontaine
de
Jean
Goujon.
• Saint-‐Saëns,
Chopin:
le
style
du
XIXème
siècle
est
un
style
funéraire
d’abord
et
avant
tout,
le
style
officiel.
• Paris,
en
se
dotant
de
Catacombes
ar0ficielles,
s’inventant
brusquement
une
recons0tu0on
de
Catacombes,
affirme
son
inten0on
de
remplacer
Rome.
De
reprendre
Rome,
de
la
ressusciter.
Catherine
de
Médicis
Michel
de
L’Hospital
5. Naissance
aussi
des
musées
• Il
est
intéressant
de
se
souvenir
que
c’est
a
la
même
époque
qu’on
se
met
en
tète
d’inventer
le
concept
de
musée.
A
l’occasion
de
la
fête
du
10
1793.
Le
Louvre,
ancienne
résidence
des
rois,
devient
cime0ère
a
œuvres
d’art.
6. Kepler
9rait
des
horoscopes
• Kepler
0rait
des
horoscopes.
Il
prédisait
une
famine,
une
révolte
de
paysans,
une
guerre
contre
les
Turcs.
Ces
évènements
arrivaient.
Galilée
faisait
de
l’astrologie
pour
le
grand-‐duc
de
Toscane.
• En
ces
temps
lointains
ou
les
grands
esprits
étaient
persuades
que
les
comètes
et
la
lune,
le
soleil
ou
les
étoiles
exerçaient
leur
influence
sur
les
êtres
a
la
manière
dont
la
pluie
et
le
beau
temps
règlent
le
des0n
des
récoltes,
on
était
déjà
en
route,
encore
maladroitement
certes,
encore
bien
silencieusement,
vers
l’affirma0on
de
ce[e
chose
capital,
inséparable
de
tout
progressisme,
qui
consiste
a
vouloir
absolument
que
l’histoire
de
la
pe0te
famille
humaine
ait
un
sens
et
même
une
valeur,
et
même
peut-‐être
une
beauté.
• Le
délire
astrologique
annonce
le
culte
sociolatrique.
7. Josèphe
de
Maistre
et
l’occul9sme
• En
1811,
dans
ses
«
Chapitres
sur
la
Russie
»
rédigées
pour
le
Tsar,
il
classe
en
1811
les
occul0stes
en
trois
catégories:
i)
les
simples
francs-‐maçons,
mar0nistes
ou
pié0stes,
inoffensifs
mais
sujets
éventuellement
a
la
tenta0on;
ii)
ceux
qui
rhabillent
le
catéchisme
pour
prêcher
«
le
règne
de
l’intérieur
»,
l’amour,
dont
il
déplore
l’an0pathie
pour
le
dogme
et
l’ordre
sacerdotal;
iii)
«
la
philosophie
moderne
greffée
sur
le
protestan0sme,
«
monstre
compose
de
tous
les
monstres
»,
qui
invente
la
chimère
d’un
chris0anisme
universel.
• D’ailleurs,
l’occulte
n’est-‐il
pas
la
tenta0on?
La
tenta0on
en
fin
de
compte?
Le
vrai
diable
sexuel
rep0lien….
Le
serpent
nu
de
la
séduc0on.
Qu’qu’
il
propose
a
Eve
ce
serpent
sinon
le
progrès
expérimental
et
la
connaissance
des
secrets
de
la
créa0on?
N’est-‐il
pas
le
premier
dans
le
Genèse
a
faire
croire
qu’il
y
a
des
secrets?
De
la
magie?
• «
Nous
portons
dans
nos
cœurs
le
cadavre
pourri
De
la
religion
qui
vivait
dans
nos
pères
»
(Victor
Hugo)
Tout
le
XIXème
siècle
tourne
autour
de
ce[e
charogne
qui
prolifère
a
l’envers
symétriquement
d’un
fantasme
de
grossesse
et
d’enfantement
d’un
monde
nouveau.
Alexandre
Ier
Joseph
de
Maistre
8. Le
XIXème
siècle:
socialisme
et
occul9sme
• Comment
une
période
de
l’histoire
est
devenue
un
adjec0f
et
pas
des
plus
fla[eurs,
semble-‐
t’il.
L’occul0sme
et
le
socialisme:
ensemble
ou
alterna0vement
rumines.
Saint
Simon
tourne
autour
de
la
table
en
rêvant
et
en
dictant.
Et
Auguste
Comte
qui
n’a
que
19
ans
note
au
vol
dans
un
émerveillement
quo0dien
la
naissance
des
grands
principes
de
la
recherche
de
l’harmonie
perdue.
Il
est
en
train
d’écrire
sous
la
dictée
de
Saint
Simon
le
plan
enflamme
de
la
nouvelle
société.
• On
s’est
débarrassé
du
catholicisme
que
pour
être
en
rapport
direct
avec
ce
bruissement
général
stratosphérique
qui
est
l’objet,
depuis
sous
mille
formes,
de
phobies
et
de
désirs.
Les
penseurs
du
XIXème
siècle
vont
grandir
et
traverser
un
temps
étonnant
dont
l’idée
de
progrès
sera
le
puissant
opium.
La
philosophie
posi0ve
est
la
foi
future
du
prolétariat,
il
faut
enseigner
aux
ar0sans.
Cercles
spirites.
Cercles
révolu0onnaires.
Ellipse
a
double
foyer.
• L’occul0sme
est
en
somme
le
cheminement
de
fantaisie
du
socialisme.
L’occul0sme
prend
en
effet
les
différentes
formes
des
religions
du
progrès:
saint
simonisme,
posi0visme…
et
également
féminisme
et
an0sémi0sme.
• Le
XIXème
siècle
est
l’entrée
de
la
mort
dans
sa
pompe:
Saint
Saëns,
Chopin.
C’est
un
style
funéraire
d’abord
et
avant
tout…
le
style
officiel.
La
somme
des
malheurs
du
monde
n’est
rien
d’autre
que
l’addi0on
des
vivants…
véritable
«
summa
summarum
».
• XVIIIème:
illuminisme
et
lumière
–
XIXème
siècle:
occul0sme
et
socialisme
.
L’occulte
est
le
corps
glorieux
du
socialisme.
Le
socialisme
l’incarna0on
transitoire
et
décalée
du
corps
glorieux.
Les
morts
seront
les
vrais
locuteurs
de
l’ère,
ses
vrais
parlants.
Leurs
voix
vont
essayer
de
conjurer
l’absence
de
l’Eglise.
• Avant
Auguste
Comte,
les
morts
étaient
depuis
longtemps
boucles,
aphasiques.
Apres
lui,
on
ne
va
plus
cesser
d’entendre
leur
bavardage
s’amplifier.
«
Les
vivants
sont
de
plus
en
plus
gouvernes
par
les
morts,
qui
représentent
la
meilleure
por0on
de
l’humanité.
Saint
Simon
Auguste
Comte
9. Stendhal:
une
excep9on
dix-‐hui9emiste
imprévue.
• Stendhal,
c’est
l’excep0on
dixhui0emiste
au
XIXème
siècle.
10. Balzac:
un
légi9miste.
• Balzac
était
légi0miste.
Sa
grande
œuvre
est
une
élégie
perpétuelle
qui
déplore
la
décomposi0on
irrémédiable
de
la
haute
société:
ses
sympathies
sont
du
cote
de
la
classe
condamnée
a
mourir.
• Balzac
monarchiste
et
catholique
raconte
en
fin
de
compte
les
tourmentes
préliminaires
a
1848,
a
l’histoire
du
socialisme,
a
la
Commune
et
a
la
suite.
Comme
Dostoïevski
orthodoxe
et
réac0onnaire
fixe
le
ver0ge
de
la
possession
progressiste
en
train
de
s’emparer
de
la
Russie.
• Chacun
sait
depuis
que
Baudelaire
l’a
indique
avec
force
que
Balzac
n’est
pas
un
observateur
mais
un
visionnaire.
• Il
y
a
une
perpétuelle
menace
de
déluge
dans
la
Comédie
Humaine,
c’est-‐a-‐dire
comme
dans
la
tradi0on
biblique
une
puni0on
de
l’insolence
des
hommes
cherchant
le
moyen
d’accoupler
leurs
filles
aux
fils
de
Dieu.
11. Swedenborg,
«
le
prophète
du
Nord
»
• Docteur
en
philosophie
d’Uppsala,
organiste,
polyglo[e,
il
avait
tout
ce
qu’il
faut
pour
rester
dans
les
mémoires
comme
une
figure
du
savant.
Il
a
fait
quelques
inven0ons
a
la
Leonard
de
Vinci
(machine
volante
a
hélice,
sous-‐marin,
etc.)…
A
45
ans,
pourtant
tout
change
et
il
compromet
irréversiblement
sa
réputa0on.
Le
Seigneur
vient
de
se
révéler
a
lui,
on
a
mis
dans
sa
bouche
des
prières.
12. Auguste
Comte
et
la
naissance
du
totalitarisme
• Avant
de
connaître
le
futur
grand
prêtre
du
culte
de
l’Humanité,
Caroline
se
pros0tuait.
A
peine
les
difficultés
matérielles
surgissent-‐elles
dans
la
vie
du
couple
qu’elle
part
retrouver
ses
anciens
clients.
• Dans
son
genre,
Auguste
Comte
est
magnifique,
il
résume
une
grande
par0e
de
l’histoire
a
venir
du
sexe
masculin.
C’est
un
veuf.
Toujours
déjà
un
veuf.
Qui
met
a
nu
le
veuvage
fondamental
futur.
Il
est
toujours
déjà
qui[e.
Et
de
toutes
les
façons.
Par
l’épouse
lubrique
d’abord.
Par
la
‘sainte’
ensuite
qui
ne
0ent
pas
du
tout
a
laisser
entamer
sa
sainteté,
et
qui
l’abandonne
encore
d’une
autre
manière
en
mourant.
Comte
est
en
deuil.
Il
faut
être
en
deuil
pour
imaginer
que
l’avenir
est
aux
morts.
• Comte
était
bien
sur
terrifie
d’ins0nct
par
les
soulèvements
populaires,
mais
il
a[endait
tout
de
même
d’une
alliance
ouvriers-‐savants
la
poussée
des
forces
vives
de
demain.
Le
socialisme
scien0fique
scien0fique
en
somme.
Le
Brésil
a
adopte
le
sceau
et
la
devise
d’Auguste
Comte
sur
son
drapeau
na?onal
Auguste
Comte
13. Madame
de
Staël
et
«
le
congres
des
religions
»
• Elle
transforme
son
château
de
Coppet
en
congres
des
religions,
applaudit
a
la
confisca0on
des
biens
du
clergé
réclame
la
fin
de
«
la
folie
des
vœux
religieux
»
et
du
sinistre
culte
catholique
de
la
douleur.
Château
de
Coppet
14. Viollet-‐le-‐Duc,
la
pierre
de
cathédrale
angulaire
• Il
est
le
restaurateur
exemplaire
de
la
pétrifica0on
des
styles.
Traducteur
architectural
du
socialo-‐syncré0sme,
gérontologue
de
l’urbanisme,
injecteur
de
cellules
fraiches
dans
les
vieilles
pyramides
gothiques.
15. Sherlock
Holmes
et
le
spiri9sme
• Quelqu’un
qui
a
écrit
une
Histoire
du
Spiri0sme
tout
a
fait
complète,
c’est
Conan
Doyle.
Oui:
le
maitre
de
la
déduc0on
ra0onnelle
extra
lucide
reprenant
du
service
dans
l’arrière
monde…
Sherlock
Holmes
sur
la
piste
des
esprits…
16. Les
illumines
du
XIXème
siècle
• Allan
Kardec
fonde
la
revue
spirite
en
1858.
il
compose
son
maitre
ouvrage,
Le
Livre
des
Esprits,
sous
la
dictée
des
revenants.
En
collabora0on
étroite
avec
Socrate,
Swedenborg
et
Napoléon.
En
France,
le
recrutement
des
mediums
s’effectue
sans
surprise
chez
les
rescapés
de
la
révolu0on
de
1848.
On
tripote
beaucoup
le
spiri0sme
dans
les
milieux
révolu0onnaires.
Jusqu’à
Lénine
qui
pra0que
les
tables
tournantes
durant
son
exil
a
Paris.
• Louis
Auguste
Blanqui
est
l’inventeur
du
type
moderne
du
«
révolu0onnaire
professionnel
»,
théoricien
avant
Marx,
de
la
lu[e
des
classes
comme
moteur
de
l’Histoire,
libre
penseur
acharne,
militant
de
l’athéisme,
par0san
de
l’expulsion
des
prêtres
et
de
l’aboli0on
des
cultes,
sor0
de
prison
pour
la
dernière
fois
en
1879,
fondant
au
terme
de
sa
vie
un
journal
in0tule
«
Ni
Dieu
ni
maitre
».
• Armand
Barbes,
organisateur
de
nombreux
complots
sous
Louis
Philippe,
surnomme
par
Proudhon
le
«
Bayard
de
la
démocra0e
»,
ar0san
de
l’insurrec0on
d’avril
1834,
arrêté
et
libéré,
conspirateur
avec
Blanqui,
condamne
a
mort
âpre
l’insurrec0on
de
1839,
envoyé
en
déten0on
perpétuelle,
libéré
en
1848,
président
du
Club
de
la
Révolu0on,
député
de
l’Aude,
siégeant
a
l’extrême
gauche
des
socialistes,
condamne
a
nouveau,
gracie
par
Napoléon
III,
exile
volontaire
la
Haye.
Louis
Auguste
Blanqui
Allan
Kardec
Armand
Barbes
17. Victor
Hugo
et
l’orgie
parisienne
• Au
milieu
du
XIXème
siècle,
le
débauche
suprême,
le
prototype
du
liber0n
sans
scrupule,
chef
d’orchestre
des
orgasmes
cyniques
de
Paris,
c’est
Napoléon
III.
L’idée
que
le
Paris
impérial
est
un
enfer
de
libido
quo0dien,
un
bordel
de
luxe,
l’obscénité
crépitant
cheque
soir
rallumée
dans
les
beaux
quar0ers,
cons0tue
le
meilleur
résumé
possible
du
grave
et
somptueux
recueil
des
Châ0ments.
Le
sens
du
ver0ge
jaloux,
de
la
dégoûta0on
fascinée,
de
la
fureur
sacrée
qu’on
y
entend
rugir.
• Hugo
part
pour
Jersey
–
qui
est
une
sorte
d’ermitage
pour
anachorète
–
et
immédiatement
il
est
assiégé
comme
un
saint
Antoine
par
une
ronde
de
visions
sexuelles.
• Il
y
a
sur
l’i0néraire
de
Hugo
une
morte
bien
réelle
qui
le
touche
de
près,
c’est
sa
fille
Léopoldine
noyée
a
Villequier
en
1843.
• Il
ne
faut
pas
oublier
l’atmosphère
du
groupe
de
proscrits
dont
Hugo
fait
par0e.
Exiles
de
l’Histoire
aussi,
rebelles
au
régime
qui
con0nue
sans
eux,
loin
des
Français
qui
les
oublient
pendant
que
tombent
les
années,
socialistes
eux
mêmes
spectres
de
la
révolu0on
de
1848
ou
est
apparu
le
socialisme
dans
sa
forme
consciente.
Il
faut
les
imaginer
là-‐bas,
visualiser
leurs
rencontres,
leurs
querelles,
leurs
scènes
sur
ce
minuscule
plateau
insulaire.
Leurs
conciliabules
de
fantômes
autour
d’un
père
effare,
épouvanté
d’horreur,
obsédé
par
un
seul
projet:
entrer
en
communica0on
avec
une
morte.
18. Michelet
et
«
ses
morts
»
• C’est
aux
environs
de
1842
que
les
choses
changent
défini0vement.
Le
régime
de
Louis-‐Philippe
s’est
durci,
la
querelle
de
l’enseignement
laïque
déchainé
contre
l’école
catholique
fait
rage.
Michelet
comme
Quinet
ou
Cousin
affronte
le
0r
de
barrage
du
clergé.
• Michelet
annonce
le
règne
de
l’Esprit-‐Saint-‐Liberté
dans
la
pure
et
droite
ligne
dominante
de
l’hérésie
millénariste:
«
Le
Père
a
impose
le
travail
et
la
Discipline,
qui
est
la
sagesse;
le
Saint-‐Esprit
offre
la
liberté,
qui
est
l’amour.
»
Le
progressisme
magique
frémit
en
chaire
et
l’enthousiasme
roule
de
banc
en
banc.
• Pour
lui,
le
protestan0sme
est
l’ancêtre
pitecanthropique
de
l’Homo
sapiens
socialoculte.
• En
1846,
quand
son
père
meurt,
Michelet
applique
impitoyablement
ses
idées
et
le
fait
enterrer
civilement.
Nouveau
cran
dans
la
religion
progressante
de
la
mort.
L’incinéra0on.
On
aime
tellement
le
cadavre
qu’on
0ent
a
le
préserver
des
vers.
19. Zola
et
la
maladie
progressiste
• Zola
répète
la
mésaventure
inaugurale
d’Auguste
Comte
(dont
par
ailleurs
il
s’est
réclamé
des
le
début
de
sa
carrière).
La
précipita0on
progressiste
l’empêche,
tout
comme
pour
le
Grand
Prêtre
du
Culte
de
l’Humanité,
de
voir
ce
qui
devrait
lui
sauter
aux
yeux:
a
quel
degré
son
progressisme
est
fatalement
infiltre
de
ce
dont
il
croit
en
toute
bonne
foi
être
en
train
de
débarrasser
le
genre
humain
pour
faire
place
ne[e
a
l’esprit
scien0fique…
la
religion.
• En
1900,
Zola
qui[e
la
France
et
c’est
en
Angleterre
qu’il
rédige
les
Quatre
Evangiles…
Fécondité,
Travail,
Vérité…
• On
peut
voir
les
Rougon-‐Macquart
comme
une
saga
occul0ste
ou
comme
«
histoire
surnaturelle
et
socialiste
d’une
famille
sous
le
Second
Empire.
20. Eugene
Sue
et
les
mystères
de
Paris
• Eugene
Sue
est
devenu
socialiste
en
1842.
Tout
le
monde
est
cap0ve
par
les
mystères.
Happe,
englou0
dans
les
tunnels
du
mystère.
Les
mystères
de
Paris,
c’est
un
véritable
roman
policier
du
XIXème
siècle.
Les
hommes
noirs,
la
Compagnie
de
Jésus,
cannibales
de
la
société.
21. George
Sand
et
Spiridion
• Spiridion
est
un
roman
qui
enchanta
Renan
toute
sa
vie.
Dans
le
livre,
Jésus
apparaît
et
recommande
chaudement
la
lecture
de
saint
Jean.
«
Le
chris0anisme
a
eu
trois
époques
et
les
trois
époques
se
sont
accomplies
»
annonce
le
Christ
de
George
Sand.
La
troisième
époque
est
celle
du
Saint
Esprit
et
nous
commençons
tout
juste
a
y
entrer.
• Le
culte
du
Paraclet
sera
purement
spirituel,
sans
cérémonies,
ni
sacrements…
Tout
dans
l’abstrait
de
la
foi.
• Trois
idées
clefs
a
la
base
du
romanesque
de
Sand:
i)
l’homme
est
perfec0ble,
ii)
c’est
l’espèce
qui
est
immortelle
et
non
l’individu.
Iii)
la
propriété
individuelle
doit
être
abolie
au
profit
de
la
propriété
collec0ve.
22. Barres
et
la
patrie
• Barres:
«
Chaque
individu
possède
la
puissance
de
revivre
dans
ses
courtes
années
tous
les
ba[ements
dont
fut
agite
le
cœur
de
sa
race.
»…
«
L’âme
qui
habite
en
moi
est
faite
de
millions
de
morts
»…
«
La
patrie,
c’est
l’énergie
de
toutes
les
âmes
addi0onnées
des
morts.
»
23. Edmond
Dantès,
le
héros
du
XIXème
siècle
• Edmond
Dantès,
enferme
pendant
14
ans
derrière
les
murs
du
château
d’If
ne
fait
pas
n’importe
quoi,
il
profite
de
sa
déten0on
pour
se
faire
ini0er
par
l'abbé
Faria,
un
magicien
mathéma0cien
qui
le
métamorphose,
lui
donne
la
clef
du
trésor
de
Monte-‐Cristo
et
lui
permet
d’assouvir
une
vengeance
gigantesque,
proprement
divine…
Personne
n’a
l’air
de
s’étonner
que
l’occulte
soit
le
carburant
du
ressen0ment.
24. Marianne,
nouvelle
Mithra
• Reference
en
passant
au
culte
de
Mithra,
le
grand
totémisme
phrygien
des
baptêmes
dans
le
sang
des
taureaux.
25. L’Eglise
sort
de
l’Histoire
• Elle
se
re0re
derrière
l’agita0on.
Minuscule
pour
les
contemporains.
L’Eglise
est
une
espèce
d’œil
de
cyclone
avec
la
ronde
des
puissances
autour
d’elle
et
des
visions
échevelées
du
monde.
• Le
protestan0sme
est
l’affolement
de
la
raison
devant
la
folie
catholique.
Le
monde
est
donc
plein
d’idées
protestants
raisonnables.
• Le
Syllabus
(dit
des
erreurs)
explose
a
peu
près
au
mi-‐temps
du
siècle,
le
8
décembre
1864.
Syllabus
signifie
sommaire,
il
s’agit
bien
en
effet
d’un
résume
de
bévues.
Dans
le
vrac
des
erreurs
du
temps,
Pie
IX
en
aligne
deux
brusquement
et
les
met
ensemble…
socialisme
et
sociétés
secrètes.
26. Les
ferments
de
l’horreur
du
XXème
siècle
• "
On
a
souvent
dit
que
le
vieux
monde
du
19è
avait
sombré
corps
et
biens
dans
la
première
grande
boucherie
mondiale.
Dans
la
découverte
ahurie
d'épouvante
que
le
moteur
de
l'Histoire
n'était
pas
la
lu[e
des
classes
mais
la
rivalité
de
na0ons.
Leur
haine
intes0ne.
Leur
mimé0sme
d'intes0ns.
La
patrie,
les
fron0ères?
• Non
:
si
on
peut
s'entretuer
pour
trois
kilomètres
de
plus
de
territoire,
c'est
qu'il
s'agit
de
trois
kilomètres
carrés
de
plus
de
morts.
La
terre,
les
morts,
le
sang.
La
religion
des
ancêtres.
La
guerre
moderne
repose
sur
le
culte
nécrophile
qui
n'a
pas
besoin
d'être
avoué
pour
être
évident.
Ce
n'est
pas
le
19è
siècle
qui
est
mort
en
1914,
c'est
le
20è
qui,
à
peine
né,
a
plongé
dans
la
découverte
de
lui-‐même
comme
dix-‐neuvième
en
acte.
A
travers
l'enfer
de
fer,
de
feu,
de
boue,
du
na0onal-‐
occul0sme-‐socialisme
universel.
La
na0onalisa0on
intégrale
de
l'occulte
dans
sa
socialisa0on
achevée.
• Hitler
n'est
que
la
figure
la
plus
cauchemardesque
de
tous
les
revivals
dixneuvièmistes
de
notre
temps.
Comme
socialiste
d'abord,
réalisateur
et
accomplisseur
fana0que
du
marxisme
ayant
simplement
pris
au
sérieux
le
programme
envisagé
0midement
par
"ces
âmes
de
pe0ts
bou0quiers
et
de
dactylos"
qu'étaient
à
ses
yeux
les
socialistes
et
donnant
à
leur
"volonté
de
construc0on
révolu0onnaire"
la
logique
du
meurtre
intégral.
»
• Qu'avons-‐nous
besoin
de
socialiser
les
banques
et
les
usines?
s'écriait-‐il.
Nous
socialisons
les
hommes."
Disons
les
choses
brutalement
qui[e
à
scandaliser
:
le
marxisme,
sous
le
Troisième
Reich,
a
marché.
Il
a
même
couru
comme
la
peste.
Mais
sans
doute
faudra-‐t-‐il
des
siècles
pour
adme[re
que
le
nazisme
a
été
bel
et
bien
un
marxisme
non
perver0...
Le
programme
d'ex0rpa0on
du
chris0anisme
en
Allemagne
n'a
fait
que
relever
le
grand
défi
progressiste
théorisé
au
19è.
Hitler
a
aussi
son
chapitre
dans
l'histoire
des
religions
qui
con0nue
:
"Nous
sommes
nous
aussi
une
Eglise...
»
[...]
"Un
jour,
la
guerre
sera
finie.
A
ce
moment,
j'entreprendrai
la
dernière
oeuvre
de
ma
vie,
la
solu0on
du
problème
religieux
»
Philippe
Muray.
27. Socialisme
et
an9sémi9sme
• Le
nazisme
a
été
cela
aussi,
un
baquet
magique
aimanté
pour
le
ramassis
des
candidats
à
l'ini0a0on
:
"Tous
les
ambi0eux
médiocres,
tous
ceux
dont
les
aspira0ons
n'ont
pas
trouvé
sa0sfac0on,
et
qui
naguère
se
faisaient
nudistes,
végétariens,
édeniens,
ennemis
de
la
vaccina0on,
an0cléricaux,
fana0ques,
biosophes,
ces
réformateurs
de
tout
poil
qui
érigeaient
leurs
maro[es
en
systèmes
ou
fondement
des
religions
de
bazar,
tous
ces
dévoyés
s'entassent
maintenant
avec
enthousiasme
dans
la
nacelle
du
gigantesque
ballon
nazi..."
Le
ma0n
des
naziciens,
c'est
cela
même.
La
rentabilisa0on
de
la
magie
par
le
tripotage
des
cadavres."
• "
Inu0le
de
s'étonner
que
tout
le
monde
achoppe
sur
ce[e
ques0on
du
socialisme
dans
ses
rapports
à
l'an0sémi0sme.
Tant
que
l'on
aura
pas
vraiment
admis
que
l'universel
désir
d'Harmonie,
de
fusion
obligatoire
des
jouissances
égalisées,
entraîne
obligatoirement
la
folie
de
liquida0on
d'un
seul
ou
de
quelques-‐uns,
on
n'aura
pas
beaucoup
avancé
du
côté
des
véritables
Lumières...
• "On
croit
chaque
jour
avoir
tout
lu
sur
le
sujet,
ne
plus
rien
avoir
à
apprendre.
On
n'en
finira
pas,
en
réalité.
On
n'en
finira
jamais.
On
n'explorera
jamais
assez
les
tripes
puantes
de
l'an0sémi0sme,
son
mystère
d'infamie
sans
mesure.
La
bonne
conscience
générale
en
a
fait
une
passion
"de
droite"
pour
bloquer
l'enquête.
C'est
vrai,
mais
bien
entendu
à
cinquante
pour
cent.
L'an0sémi0sme
de
"gauche",
lui,
reste
encore
dans
le
brouillard.
Archives
planquées,
illusions.
La
férocité
an0juive
inouïe
de
Luther
commence
à
peine
à
émerger.
"Luther
inspirateur
de
Hitler"
est
une
formule
qui
va
sûrement
me[re
encore
beaucoup
de
temps
à
être
digérée.
"Luther
influenceur
du
socialisme"
rencontre
encore
plus
de
résistances."
28. De
Louis
XVIII
a
Louis-‐Philippe:
la
monarchie
limitée
• Louis
de
Bonald,
un
des
principaux
théoriciens
de
la
Contre-‐Révolu0on,
n’a
pas
eu
de
mots
assez
durs
pour
qualifier
le
retour
de
la
monarchie
française.
On
y
voit
encore
l’ombre
portée
de
la
Révolu0on
et
de
l’Empire
–
ce[e
Restaura0on
ressemble
trop
a
une
«
République
couronnée
de
prudence
».
Il
s’agit
d’une
monarchie
impossible.
• «
La
révolu0on
avait
eu
la
parole
sous
Robespierre;
le
canon
avait
eu
la
parole
sous
Bonaparte;
c’est
sous
Louis
XVIII
et
Charles
X
que
vint
le
tour
de
la
parole
et
de
l’intelligence.
(…)
Cela
alla
jusqu’en
1830
furent
un
instrument
de
civilisa0on
qui
cassa
dans
les
mains
de
la
Providence.
»
Victor
Hugo.
• La
drôle
de
Restaura0on:
la
France
vaincue
et
occupée:
avril
1814-‐mars
1815:
Le
1er
janvier
1814,
commence
l’invasion
de
la
France
par
500.000
allies.
L’Empereur
abdique
le
6
avril
a
Fontainebleau
et
doit
prendre
le
chemin
de
l’ile
d’Elbe.
• Les
Allies
ne
sont
pas
d’accord
entre
eux.
L’Autriche
souhaite
une
régence
de
Marie-‐Louise,
tandis
que
le
tsar
est
favorable
a
l’ancien
général
Bernado[e.
Tous
veulent
une
France
faible,
placée
sous
la
surveillance
de
l’Europe
et
s’accordent
par
défaut
sur
Louis
XVII,
l’héri0er
légi0me
du
trône
de
France.
• Le
traite
de
Paris
ramené
la
France
dans
ses
limites
de
janvier
1792.
Louis
XVIII
a
refuse
d’accepter
le
projet
de
cons0tu0on
rédigé
a
l’ins0ga0on
de
Talleyrand
et
approuve
par
le
Senat
au
lendemain
de
l’abdica0on
de
Napoléon.
Il
prévoyait
le
main0en
des
deux
assemblées
qui
partagent
avec
le
souverain
l’ini0a0ve
des
lois…
Louis
de
Bonald
29. De
Louis
XVIII
a
Louis-‐Philippe:
la
monarchie
limitée
• Le
texte
adopte,
la
Charte,
est
bâ0
dans
l’urgence,
est
rédigé
en
5
jours.
Dans
la
pensée
du
monarque,
le
terme
de
charte
cons0tu0onnelle
s’oppose
clairement
a
l’esprit
de
la
révolu0on.
• La
restaura0on
monarchique
est
affirmée,
des
l’ar0cle
1er,
qui
pose
que
le
gouvernement
français
est
monarchique
et
héréditaire
de
male
en
male
par
ordre
de
primogéniture.
• Le
corps
législa0f
est
élu
par
le
pays
tandis
que
le
Senat
est
compose
de
membres
héréditaires.
La
Chambre
haute
pérennise
au
sein
même
du
principe
d’une
souveraineté
na0onale,
un
principe
inégalitaire
qui
apparaît
au
mieux
comme
anachronique.
• Le
roi
encadre
le
processus
législa0f
qui
lui
appar0ent
par
principe.
La
Charte
ne
permet
pas
aux
Chambres
d’imposer
un
ministre
au
roi
sans
son
consentement.
• Le
retour
de
l’Aigle
conduit
une
seconde
restaura0on:
Le
retour
de
l’Empire
n’est
pas
seulement
un
espoir
pour
ses
par0sans:
des
fédéra0ons
se
forment
aux
accents
de
la
Marseillaise
dans
un
esprit
républicain.
• Comme
Napoléon
a
renonce
a
la
levée
en
masse,
ce
sont
au
total
340.000
Français
qui
sont
présents
sous
les
armes
a
la
mi-‐juin…
Le
chiffre
est
insuffisant
au
regard
des
forces
qui
lui
sont
opposées.
La
Charte
de
1814
30. De
Louis
XVIII
a
Louis-‐Philippe:
la
monarchie
limitée
• L’Empereur
avait
compte
sur
deux
facteurs
tac0ques
qui
se
révèlent
caducs:
la
surprise
et
la
rapidité
d’exécu0on,
or
ses
plans
sont
vite
compris
et
il
se
fait
imposer
a
Waterloo
un
champ
de
bataille
qui
lui
est
défavorable.
La
Charte
de
1814
Charge
de
la
cavalerie
française
a
Waterloo
31. De
Louis
XVIII
a
Louis-‐Philippe:
la
monarchie
limitée
• La
seconde
restaura0on:
La
Chambre
impose
des
lois
d’épura0ons
contre
les
complices
des
Cent-‐Jours.
Des
policiers
et
des
magistrats
sont
révoqués
et
parfois
inquiétés.
• Les
allies
qui
occupent
le
pays
sont
inquiets
de
ce[e
Terreur
Blanche
qui
se
poursuit
partout.
Ils
imposent
a
Louis
XVIII
le
duc
de
Richelieu,
lie
depuis
l’Emigra0on
au
tsar
de
Russie.
Il
a
servi
dans
l’armée
russe
et
a
été
nomme
par
le
tsar
gouverneur
de
la
Crimée.
• Le
temps
des
doctrinaires:
La
nouvelle
Chambre,
élue
en
octobre
en
1816
enregistre
le
recul
des
Ultras,
ils
ne
sont
plus
que
90
sur
238
députés.
Les
«
libéraux
conservateurs
»,
le
duc
de
Richelieu,
Decazes,
Laine
et
Serre,
sont
hos0les
a
l’expression
de
la
souveraineté
du
peuple.
Ils
sont
en
revanche
favorables
a
une
libéralisa0on
du
régime.
• Les
doctrinaires
veulent
surtout
moderniser
la
France,
colber0sme
moderne.
La
France
prohibe
les
produits
anglais
mais
laisse
presque
en
franchise
les
ma0ères
premières
nécessaires
a
l’industrie.
L’industrie
cotonnière
qui,
se
développe
est
protégé
de
la
concurrence
de
la
Grande
Bretagne
et
part
a
la
conquête
du
marche
na0onal.
• Le
gouvernement
est
successivement
dirige
par
le
duc
de
Richelieu
et
par
Elie
Decazes,
qui
incarnent
le
courant
moderniste.
Dénoncia?on
&
Arresta?on
Le
duc
de
Richelieu
32. De
Louis
XVIII
a
Louis-‐Philippe:
la
monarchie
limitée
• La
loi
de
Gouvion
Saint-‐Cyr
rétablit
une
forme
de
conscrip0on.
La
loi
électorale
de
Laine,
basée
sur
le
cens,
créé
un
pays
légal
au
sein
du
pays
réel,
soit
un
corps
électoral
de
90.000
électeurs,
composes
de
moyens
propriétaires,
de
commerçants
et
de
pe0ts
industriels,
les
plus
récep0fs
aux
idées
libérales.
• 1820-‐1830:
De
la
Restaura0on
a
la
réac0on
monarchique:
En
novembre
1820,
la
droite
ob0ent
la
majorité
de
la
Chambre.
C’est
non
pas
la
Chambre
introuvable
mais
la
Chambre
retrouvée…
Plus
que
l’échec
des
doctrinaires,
c’est
un
évènement
qui
a
assure
aux
Ultras
ce[e
victoire:
le
14
février
1820,
le
duc
de
Berry,
le
fils
cadet
du
Comte
d’Artois,
est
assassiné.
• La
propagande
Ultra
se
saisit
des
lors
de
cet
assassinat
pour
dénoncer
la
poli0que
menée
par
Decazes.
La
loi
dite
du
double
vote
remplace
la
loi
électorale
de
1817.
C’est
la
résurrec0on
d’une
idée
chère
aux
Ultras:
le
suffrage
a
deux
degrés.
Ce
système
casse
de
fond
en
comble
le
principe
de
l'Egalite
des
suffrages.
Le
but
est
évidemment
de
favoriser
les
grands
propriétaires
terriens.
• L’année
1819
amorce
un
tournant
économique:
le
prix
du
blé
chute
avec
l’arrivée
des
blés
russes
sur
le
marche
français.
Le
mécontentement
populaire
va
progressivement
enfler.
• L’influence
des
Ultras
s’exerce
par
l’entremise
de
«
l’enfant
du
miracle
»,
le
comte
d’Artois,
fils
du
duc
de
Berry,
dont
l’existence
enlevé
aux
libéraux
l'espérance
de
l’ex0nc0on
naturelle
de
la
branche
ainée
des
Bourbons.
La
situa0on
abou0t
a
la
forma0on
du
ministère
Villèle,
compose
uniquement
d’Ultras
en
décembre
1821.
Joseph
de
Villèle
Les
derniers
moments
du
duc
de
Berry
au
foyer
de
l’Opéra.
33. De
Louis
XVIII
a
Louis-‐Philippe:
la
monarchie
limitée
• Le
roi
est
mort,
vive
le
roi!:
Le
roi
Louis
XVIII
meurt
en
septembre
1824.
La
gangrène
s’est
généralisée
–
«
Le
roi
a
pourri
sur
son
trône
»
(Heinrich
Heine).
• Le
comte
d’Artois,
son
frère,
lui
succède.
Le
troisième
pe0t-‐fils
de
Louis
XV
n’avait
guère
de
chance
de
régner,
d’ou
peut-‐être
l’idée
d’un
des0n
guide
par
la
Providence.
• La
presse
libérale
exulte.
Charles
X
semble
prôner
l’union
des
par0s
et
vouloir
se
placer
en
dehors
des
lu[es
poli0ques.
Symboliquement,
il
donne
le
0tre
d’Altesse
royale
au
duc
d’Orléans,
le
futur
Louis-‐
Philippe,
fils
du
régicide,
Philippe-‐Egalite.
• Pourtant,
il
fait
voter
en
1825
la
loi
d’indemnisa0on
des
émigrés
dont
les
biens
ont
été
confisques
pendant
la
Révolu0on.
Le
débat
parlementaire
qui
précède
le
vote
de
la
loi
est
vif:
«
la
juste
répara0on
du
vol
»
commis
pendant
la
Révolu0on.
Pour
ses
détracteurs,
indemniser
les
émigrés
revient
a
spolier
la
France
en
faveur
de
ceux
qui
ont
pris
les
armes
contre
elle
aux
cotes
de
ses
ennemis.
• Le
sacre
de
Charles
X
a
lieu
a
Reims
en
mai
1825
semble
renouer
avec
l’Ancien
Régime
par
le
retour
de
pra0ques
comme
le
toucher
des
écrouelles
et
devient
le
symbole
du
retour
de
l’Eglise
dans
le
gouvernement
du
pays.
Entrée
de
Charles
X
a
Paris
par
la
porte
de
la
VilleUe.
Sacre
de
Charles
X
34. Une
filia9on
consternante:
Charles
IX
et
Charles
X
• Charles
IX,
ayant
ordonné
le
massacre
de
la
Saint-‐
Barthélemy
-‐
contre
son
gré
et
sous
la
pression
effrayante
de
sa
dingue
de
mère,
ses
frères
et
quelques
conseillers
allumés
-‐
devient
fou,
sanguinaire,
paranoïaque.
Une
couleur,
le
rouge
-‐
sang
-‐,
une
obsession,
la
mort,
des
autres
s’entend.
• Homme
de
le[res
et
de
rimes,
Charles
IX
se
plaît
en
la
compagnie
de
Ronsard,
mais
a
soudain
des
envies
de
meurtre
devant
le
bucolique
poète
amateur
de
chair
très
fraîche.
Le
roi
aime
la
chasse
à
courre
mais
parfois,
faute
de
gibier,
il
n’hésite
pas
à
trucider
toute
la
basse-‐cour
d’un
pauvre
paysan,
quand
il
ne
poursuit
pas
le
cerf
dans
les
salles
du
Louvre,
alors
résidence
royale.
Il
répugne
à
régner,
mais
abuse
de
tous
les
droits
dus
à
son
rang.
Charles
IX,
le
prince
de
la
saint
Barthelemy
Charles
X,
dernier
roi
de
France.
35. De
Louis
XVIII
a
Louis-‐Philippe:
la
monarchie
limitée
• Les
Libéraux
se
retranchent
dans
l’ac0on
clandes0ne
des
société
secrètes.
La
Charbonnerie,
qui
regroupe
militaires
bonapar0stes
et
civils
républicains,
défend
les
acquis
de
la
Révolu0on
et
adopte
le
drapeau
tricolore
comme
emblème.
Expansion
des
sociétés
secrètes
36. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• Le
2
mars
1830,
lors
du
discours
du
trône
pour
l’ouverture
de
la
session
parlementaire,
Charles
X
menace
et
fait
allusion
a
de
coupables
manœuvres.
• Le
18,
les
députés
votent
une
adresse
dite
des
221
(les
contre
ne
sont
que
181).
Charles
X
tranche
en
dissolvant
la
Chambre
et
en
réaffirmant
sa
préten0on
a
nommer
seul
les
ministres.
• Les
élec0ons
de
juillet
1830
donnent
encore
plus
de
force
a
ce[e
opposi0on.
Les
ministres
Polignac,
Chantelauze
(Jus0ce),
et
Peyronnet
(Intérieur),
préparent
quatre
ordonnances
que
le
roi
signe
le
26
juillet
:
la
première
rétablit
l’autorisa0on
préalable
pour
les
journaux,
les
autres
dissolvent
a
nouveau
la
chambre
et
prévoient
de
nouvelles
élec0ons,
avec
notamment
une
modifica0on
du
régime
électoral
qui
exclut
les
patentes
du
calcul
du
cens
–
et
donc,
la
bourgeoisie
d’affaires.
Le
pays
légal
se
réduit
ainsi
a
l’aristocra0e
foncière,
seul
sou0en
du
régime
du
moment.
Jules
de
Polignac
37. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• Les
trois
glorieuses:
Premiers
touches
par
les
ordonnances,
les
journalistes
réagissent:
Thiers
rédige
leur
protesta0on
en
réponse
aux
ordonnances
–
c’est
le
premier
appel
a
la
révolte.
• Le
lendemain,
environ
5000
ouvriers
imprimeurs
se
sentent
menaces
par
le
chômage.
Les
patrons
ferment
leurs
ateliers
et
des
ouvriers
inves0ssent
les
bou0ques
d’armurerie.
Les
étudiants
et
les
typographes
s’a[roupent
au
cri
de:
«
A
bas
Polignac!
A
bas
les
ministres!
Vive
la
charte!
»
• Le
27
juillet,
après
la
saisie
des
presses
des
imprimeries
de
journaux,
l’interven0on
populaire
transforme
ce[e
réac0on
hos0le
en
révolu0on.
3000
a
4000
jeunes
républicains,
étudiants,
polytechniciens,
entraines
par
Godefroy
Cavaignac
et
Raspail
entre
autres,
retrouvent
les
soldats
de
l’Empire.
Invisible
jusqu’alors,
le
peuple
semble
apparaître,
alors
que
commencent
les
évènements
les
plus
sanglants.
A
l’aube
du
28,
les
quar0ers
populaires
du
centre
et
de
l’est
sont
couverts
de
barricades
arborant
le
drapeau
tricolore.
• Marmont
évacue
Paris
par
l’Etoile
pour
gagner
Saint-‐Cloud
ou
est
le
roi.
Saisie
des
presses
au
Na?onal
Juillet
1830:
le
drapeau
tricolore
38. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• Charles
X
gagne
l’Angleterre
et
alors
que
l’opposi0on
républicaine
est
maitresse
de
la
rue,
une
proclama0on
rédigée
par
Thiers
désigne
le
duc
d’Orléans
comme
«
roi
citoyen
».
• Les
députes
proclament
alors
la
déchéance
de
Charles
X
et
offrent
au
duc
d’Orléans
la
lieutenance
générale
sans
condi0ons.
• Conscient
du
poids
déterminant
du
soulèvement
du
peuple
parisien
dans
son
avènement,
le
duc
d’Orléans
se
rend
a
l’Hôtel
de
Ville
pour
rencontrer
La
Faye[e
et
désarmer
les
ré0cences
des
républicains.
• Le
2
aout,
Charles
X
abdique
en
faveur
du
duc
de
Bordeaux,
fils
posthume
du
duc
de
Berry,
et
considère
le
duc
d’Orléans
comme
le
régent
du
royaume,
en
a[endant
la
majorité
du
prince
qui
n’a
que
9
ans.
S’opère
alors
la
division
entre
les
royalistes
qui
désormais
défendent
les
droits
de
la
branche
ainée
des
Bourbons,
les
légi0mistes,
et
ceux
qui
sont
rallies
au
duc
d’Orléans,
les
orléanistes.
• Le
7
aout,
les
députés
appellent
au
trône,
Louis-‐Philippe
Ier,
roi
des
Français
par
la
grâce
de
Dieu
et
de
la
volonté
na0onale.
Louis-‐Philippe
et
La
FayeUe
Louis-‐Philippe
traverse
les
barricades.
39. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• Une
révolu0on
escamotée:
«
Il
y
a
de
grandes
choses
qui
ne
sont
pas
l’œuvre
d’un
homme,
mais
d’un
peuple.
Les
pyramides
d’Egypte
sont
anonymes;
les
journées
de
Juillet
aussi.
»
(Victor
Hugo,
Choses
Vues).
Pourtant,
l’acteur
principal,
le
peuple,
semble
très
vite
s’évanouir.
• Le
14
aout,
la
Charte
révisée
est
promulguée
et
la
royauté
nouvelle
est
fondée:
les
Français
n
sont
plus
des
sujets
mais
des
citoyens,
la
religion
catholique
n’est
plus
d’Etat,
la
censure
est
formellement
interdite,
le
droit
de
légiférer
par
ordonnances
est
supprime,
les
Chambres
ont
désormais
comme
le
roi
l’ini0a0ve
des
lois.
• La
révolu0on
n’est
pas
terminée
(1830-‐1835):
La
révolu0on
de
1830
se
perpétue,
jusqu’en
1835,
dans
un
climat
insurrec0onnel
permanent.
• La
loi
électorale
d’avril
1831
abaisse
le
cens
de
300
a
200
francs
d’impôts
directs
(foncier
+patente).
L’éligibilité
passe
a
30
ans
et
un
cens
abaisse
de
1.000
a
500
francs
d’impôts.
Le
pouvoir
poli0que
reste
malgré
tout
étroitement
limite
car
l’élec0on
reste
une
fonc0on
qui
réclame
des
capacités,
c’est-‐a-‐dire
la
richesse
et
la
raison,
et
non
un
droit.
• Les
deux
grandes
tendances
poli0ques
sont
alors:
le
mouvement
(Dupont
de
l’Eure,
Lafi[e)
et
la
résistance
(Guizot,
de
Broglie).
Le
Mouvement
Dupont
de
l’Eure
LafiUe
La
Résistance
Guizot
de
Broglie
40. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• Les
Légi0mistes,
rallies
au
duc
de
Bordeaux,
qui
deviendra
Henri
V
après
la
mort
de
Charles
X
en
1836,
adoptent
des
modalités
d’ac0on
très
variées
d’ac0on.
Certains
se
refugient
dans
un
exil
intérieur
ou
ils
entendent
cependant
peser
sur
la
vie
locale.
• Les
Bonapar0stes
vivent
dans
la
nostalgie
de
l’Empire.
Ce[e
légende
doit
beaucoup
a
Napoléon
Ier
lui-‐même,
qui
a
largement
recompose,
en
exil,
son
propre
personnage
dans
«
Le
Mémorial
de
Saint
Helene,
dicte
a
Las
Cases
et
qui
est
publie
en
!822
–
1823.
• Avec
le
rapatriement
de
ses
cendres,
le
régime
de
Louis-‐Philippe
a
volontairement
cherche
la
recueillir
ce[e
ferveur
populaire
en
s’associant
au
culte
impérial,
plutôt
qu’en
le
dénigrant.
Il
tente
de
dépoli0ser
l’Empire
en
l’incluant
dans
un
culte
na0onal.
• La
loi
de
1835
sur
l’offense
au
roi
qui
n’est
plus
un
délit
mais
une
a[einte
a
la
sureté
de
l’Etat
marque
clairement
la
volonté
de
Louis-‐
Philippe
de
comba[re
a
la
fois
légi0mistes,
bonapar0stes
et
républicains.
• Le
mécontentement
populaire:
Les
incidents
an0cléricaux
et
notamment
les
destruc0ons
de
croix
se
mul0plient
sur
le
territoire.
Face
a
ce[e
agita0on,
le
gouvernement
réprime:
la
loi
du
10
avril
1831
contre
les
a[roupements
est
la
première
loi
qui
définit
les
formes
de
réunions
sur
la
voie
publique
qui
sont
ou
non
permises.
La
révolte
des
canuts
lyonnais
montre
que
la
situa0on
dans
la
capitale
n’est
pas
excep0onnelle
et
que
la
crise
est
autant
sociale
que
poli0que.
En
novembre
1831,
les
patrons
de
la
soie
refusent
d’observer
la
tarif
négocié
des
salaires,
ce
qui
provoque
l’insurrec0on
des
canuts
de
Lyon
et
la
violente
répression
qui
s’ensuit.
Révolte
des
Canuts
Le
retour
des
cendre
de
Napoléon
en
1840
41. Le
Mémorial
de
Sainte-‐Hélène
• Ce
qui
était
le
plus
désirable
et
0rait
quelqu'un
aussitôt
hors
de
la
ligne,
c'était
que
chez
lui
l'esprit
et
le
talent
furent
en
équilibre
avec
le
caractère
ou
le
courage
:
c'est
ce
que
j'appelle
être
carre
autant
de
base
que
de
hauteur.
Quant
au
courage
moral,
celui
de
deux
heures
du
ma0n
;
c'est
à
dire
le
courage
a
l'improviste
qui,
en
dépit
des
événements
les
plus
soudains,
laisse
néanmoins
la
même
liberté
d'esprit,
de
jugement
et
de
décision.
Lannes,
je
lʼai
pris
pygmée,
je
lʼai
perdu
géant.
Il
n'est
aucun
de
mes
généraux
dont
je
ne
connaisse
ce
que
j'appelle
son
0rant
d'eau.
• Le
succès
à
la
guerre
0ent
tellement
au
coup
d'œil
et
au
moment
que
la
bataille
d'Austerlitz,
gagnée
si
complètement,
eut
été
perdue
si
j'eusse
a[aqué
6
heures
plus
tôt.
Les
Russes
s'y
montrèrent
des
troupes
excellentes
qu'on
nʼa
jamais
retrouvées
depuis
:
l'armée
Russe
d'Austerlitz
n'aurait
pas
perdu
la
bataille
de
la
Moskova.
• Pendant
la
campagne
d'Italie,
jʼai
pu
suppléer
à
l'infériorité
en
nombre
de
l'armée
française
par
la
rapidité
des
marches,
la
nature
des
posi0ons
et
par
le
moral
de
nos
troupes
qui
était
excellent.
Je
voulais
surprendre
l'ennemi
dès
le
début
de
la
campagne,
et
l'étourdir
par
des
succès
éclatants
et
décisifs.
• À
ses
soldats
:
«
Vous
avez
gagné
des
batailles
sans
canon,
passe
des
rivières
sans
ponts,
fait
des
marches
forcées
sans
souliers,
bivouaque
sans
eau-‐de-‐vie
et
souvent
sans
pain.
Soldats
!
Il
ne
faut
pas
vous
le
dissimuler,
vous
nʼavez
rien
fait
puisqu'il
vous
reste
encore
à
faire.
Ni
Milan,
ni
Turin
ne
sont
à
vous
!
Je
ne
souffrirai
pas
que
des
brigands
souillent
vos
lauriers,
je
ferai
exécuter
a
la
rigueur
le
règlement
que
jʼai
fait
me[re
a
l'ordre.
»
• Ney
:
la
bravoure
que
doit
montrer
un
général
en
chef
est
différente
de
celle
que
doit
montrer
un
capitaine
de
grenadiers.
La
campagne
de
1813
:
Les
mauvaises
inten0ons
commençaient
à
glisser
parmi
nous
;
la
fa0gue,
le
découragement
gagnaient
le
grand
nombre
;
mes
lieutenants
devenaient
mous,
gauches,
maladroits
et
conséquemment
malheureux
;
ce
n'était
plus
les
hommes
du
début
de
notre
Révolu0on,
ni
ceux
de
mes
beaux
moments.
Le
feu
sacre
s'éteignait
:
ils
eussent
voulu
être
des
maréchaux
de
Louis
XV.
42. Le
Mémorial
de
Sainte-‐Hélène
• Ce
fut
le
plus
grand
succès
de
librairies
du
début
du
siècle.
Las
Cases
était
un
marquis
dʼAncien
Régime,
qui
avait
par0cipe
a
plusieurs
batailles
navales
pendant
la
guerre
d'Amérique,
et
ne
s'était
à
aucun
moment
illustre
dans
l'époque
impériale.
Il
s'agit
dʼune
oeuvre
de
propagande
des0née
à
faire
oublier
le
César
an0libéral
contre
lequel
s'étaient
soulevées
Espagne
et
Allemagne,
et
à
léguer
à
la
postérité
lʼimage
dʼun
Napoléon
démocrate,
soldat
de
la
révolu0on
et
libérateur
des
peuples.
Napoléon
Ier,
en
dépit
de
ses
affirma0ons
a
Las
Cases,
nʼa
jamais
songe
à
faire
l'unité
allemande
ou
italienne.
• «
Les
Anglais
venaient
se
saisir
de
Toulon,
on
avait
besoin
dʼun
officier
d'ar0llerie
dis0ngue
pour
diriger
les
opéra0ons
du
siège,
Napoléon
y
fut
envoyé.
Là,
le
prendra
histoire,
pour
ne
plus
le
qui[er
;
la
commence
son
immortalité.
Ce
fut
le
résultat
naturel
de
l'ascendant,
du
savoir,
de
l'ac0vité,
de
l'énergie
sur
l'ignorance
et
la
confusion
du
moment.
(...)
Ce
n'est
qu'après
Lodi
qu'il
me
vint
dans
l'idée
que
je
pourrais
bien
devenir,
après
tout,
un
acteur
décisif
sur
notre
scène
poli0que.
• Avec
l'armée
d'Italie,
c'est
la
première
fois,
dans
histoire
moderne,
qu'une
armée
fournit
aux
besoins
de
la
patrie,
au
lieu
de
lui
être
a
charge.
J'avais
le
goût
de
la
fonda0on
et
non
celui
de
la
propriété.
• La
Russie
a
le
rare
avantage
d'avoir
un
gouvernement
civilise
et
des
peuples
barbares
:
chez
eux
les
lumières
dirigent
et
commandent
;
l'ignorance
exécute
et
dévaste.
• La
plupart
de
ceux
qui
mʼont
abandonné,
si
j'avais
con0nué
d'être
heureux,
n'eussent
peut-‐être
jamais
soupçonné
leur
propre
défec0on.
Il
est
des
vices
et
des
vertus
de
circonstance.
L'opinion
publique
est
une
puissance
invisible,
mystérieuse,
a
laquelle
rien
ne
résiste,
rien
n'est
plus
mobile,
plus
vague
et
plus
fort
;
et
toute
capricieuse
quʼelle
est,
elle
est
cependant
vraie,
raisonnable,
juste,
beaucoup
plus
souvent
qu'on
ne
le
pense.”
43. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• L’a[entat
de
Fieschi
en
1835
est
l’occasion
pour
le
gouvernement
de
faire
voter
une
sérié
de
lois
en
septembre
1835
qui
prévoient
des
peines
sévères
contre
les
délits
de
presse
et
font
entrer
dans
l’illégalité
les
républicains.
• Une
autre
façon
de
moraliser
les
classes
populaires
et
d’éloigner
le
danger
révolu0onnaire
est
cependant
mis
en
avant:
‘l’instruc0on.
La
loi
Guizot
du
28
juin
1833
impose
l’ouverture
et
l’entre0en
d’une
école
dans
chaque
commune.
Un
moralisme
libéral
et
individualiste
inspire
la
reforme.
AUentat
de
Fieschi
44. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• Un
roi
qui
gouverne
(1835-‐1840):
Louis-‐Philippe
prenant
de
plus
en
plus
gout
au
pouvoir,
choisit
donc
un
ministre
docile
et
non
pas
un
homme
qui
ferait
évoluer
le
régime
dans
un
sens
plus
libéral.
Molé
applique
les
volontés
du
roi.
Peu
a
peu,
la
Chambre
se
cabre
contre
les
interven0ons
du
roi
et
toutes
les
tendances
de
l’opposi0on
s’opposent
a
ce[e
tenta0ve
de
gouvernement
personnel.
Molé
démissionne
en
mars
1839,
il
est
remplace
par
un
autre
homme
dévoué
au
roi:
le
maréchal
Soult.
• Guizot
et
le
gouvernement
conservateur
(octobre
1840-‐
poli0que
1848):
Guizot,
professeur
d’histoire
a
la
Sorbonne,
doctrinaire
du
mouvement
cons0tu0onnel,
par0san
de
la
Charte,
puis
après
1830,
de
la
Resistance,
a
une
longue
expérience
poli0que
et
gouvernementale.
«
Enrichissez-‐vous
par
le
travail
et
l’épargne…
et
vous
deviendrez
électeurs.
»
est
sa
cita0on
la
plus
célèbre.
• Pourtant
la
révolu0on
industrielle
ne
l’intéresse
guère,
les
ques0ons
économiques
et
meme
le
grand
débat
sur
la
loi
de
construc0on
des
chemins
de
fer
en
1842
ne
sont
jamais
évoqués
par
Guizot
dans
ses
Souvenirs.
• L’immobilisme
est
lie
a
des
groupes
de
pression
qui
bloque
la
moindre
reforme.
La
minorité
possédant
des
intérêts
dans
l’exploita0on
du
sucre
s’oppose
ainsi
au
vote
des
lois
abolissant
l’esclavage
en
1845.
• Les
élec0ons
de
1846
semblent
consacrer
le
triomphe
de
Guizot,
malgré
les
jugements
sévères
de
l’opposi0on
libérale.
La
réussite
provisoire
du
libéralisme
0ent
au
fait
qu’il
a
a[eint
son
but:
séparer
le
social
du
poli0que,
mais
cela
a
entraine
aussi
sa
cécité
poli0qué.
Le
maréchal
Soult
Comte
Louis
Mathieu
Mole
Guizot
par
Daumier
Louis-‐Philippe
et
ses
fils
45. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• La
Fabrique
de
l’opinion,
le
roi,
les
chambres,
l’esprit
public
et
la
rue:
Les
années
1815-‐1848
inaugurent
le
gouvernement
de
l’opinion,
c’est-‐
a-‐dire
que
la
poli0que
ne
relève
plus
d’un
cercle
étroit
d’ini0es,
mais
n’appar0ent
pas
non
plus
a
tous.
• Succès
et
échecs
de
la
propagande
royale:
Le
thème
de
la
réconcilia0on
des
Français
occupe
une
place
centrale,
de
la
mise
en
œuvre
de
la
Charte
jusqu'a
premières
années
du
règne
de
Louis-‐Philippe.
Le
roi
doit
dépasser
les
conflits.
• La
monarchie
sen0mentale
s’appuie
surtout
sur
les
femmes
qui
incarnent
la
figure
du
malheur
mais
aussi
celle
de
la
con0nuité
dynas0que
a
travers
leur
rôle
de
fille,
mère
et
épouse.
Semblables
a
des
héroïnes
classiques
ou
roman0ques
du
théâtre,
elles
sont
l’objet
de
nombreuses
ouvrages
et
images.
• Les
acclama0ons
de
la
foule
donnent
au
roi
des
barricades
«
une
onc0on
populaire
»lorsqu’il
se
rend
en
Normandie
et
en
Picardie
en
1831…
Deux
ans
plus
tard,
en
raison
des
a[entats,
le
roi
ne
qui[e
plus
ses
palais
franciliens
et
ses
fils
prennent
peu
a
peu
le
relais.
• Une
aristocra0e
na0onale
et
cons0tu0onnelle:
la
pairie.
Chateaubriand
compare
la
chambre
des
pairs
a
une
remise
de
vieillard.
L’âge.
L’esprit
salonnier
des
pairs
sont
férocement
brocardes.
Pourtant
la
plupart
des
paris
«
historiques
»
nommes
par
Louis
XVIII
sont
plus
jeunes
que
les
sénateurs
de
l’Empire.
46. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• Les
députés:
L’analogie
Paris-‐na0on-‐abstrac0on
s’oppose
a
Province-‐
local-‐concret.
A
cote
des
ténors
de
la
vie
poli0que,
la
plupart
des
députes
sont
les
representants
des
intérêts
locaux,
personnalités
obscures
qui
incarnent
la
lente
forma0on
d’une
classe
poli0que
liée
au
système
parlementaire.
• Les
armes
de
la
chambre,
l’éloquence,
le
droit
de
pé00on
et
d’adresse:
La
poli0que
est
un
art
oratoire,
le
«
bien
parler
»
est
essen0el
pour
convaincre.
Les
textes
de
loi
en
ma0ère
financière
–
notamment
la
loi
des
comptes
qui
arrête
les
comptes
de
l’Etat
–
sont
l’occasion
de
véritables
joutes.
Le
vote
du
budget
est
une
arme
poli0que.
• La
pé00on
devient
un
mode
d’expression
de
grande
importance.
C’est
sur
l’examen
des
pé00ons
que
sont
décidées
les
enquêtes
qui
cons0tuent
une
forme
d’empiètement
du
législa0f
sur
l’exécu0f.
• Autre
technique
de
contrôle
des0née
a
se
développer
sous
la
Restaura0on
l’adresse
au
roi
est
discutée
puis
votée,
en
réponse
au
discours
du
trône
prononce
par
le
roi
devant
les
Chambres
au
début
de
la
session
parlementaire.
• Les
salons:
de
la
sociabilité
mondaine
a
l’expression
poli0que:
Ancêtres
des
par0s,
diverses
formes
de
groupement
réunissent
les
hommes
poli0ques.
Confiden0elle,
comme
la
réunion
chez
un
députe,
ou
brillante
comme
les
salons,
ce[e
sociabilité
joue
un
rôle
moteur
dans
la
matura0on
des
idées
poli0ques
et
dans
la
prise
de
décision
des
hommes
poli0ques.
• Apres
1830,
la
dispari0on
de
la
vie
de
cour
encourage
a
son
tour
la
sociabilité
salonnière
et
les
échangés
d’idées
poli0ques
dans
ces
espaces
spécifiques.
Dans
le
faubourg
saint
Germain,
la
haute
noblesse
se
réunît
chez
la
princesse
de
Tremoille
chez
qui
les
Ultras
règnent
en
maitres.
La
duchesse
de
Broglie
rallie
une
aristocra0e
plus
libérale
autour
des
doctrinaires.
Princesse
de
Tremoille
Le
ventre
législa?f
(les
députés
du
centre)
par
Daumier
Princesse
de
Broglie
47. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• La
Chaussée
d’An0n,
quar0er
des
banquiers
et
des
financiers,
groupe
les
salons
ou
se
réunissent
les
libéraux,
Lafi[e
reçoit
d’une
manière
beaucoup
plus
ostentatoire.
Se
retrouvant
dans
une
commune
opposi0on
au
régime,
des
libéraux
et
des
bonapar0stes.
• Emergence
d’une
vie
poli0que
locale:
A
par0r
de
1827,
la
société
libérale
animée
par
Guizot,
«
Aide
toi
et
le
ciel
t’aidera
»,
travaille
a
faire
inscrire
sur
les
listes
électorales
tous
les
électeurs
qui
doivent
y
figurer
,
et
que
l’administra0on
s’efforce
d’écarter.
• Les
notables
locaux
sont
les
acteurs
du
réformisme
et
porteurs
du
discours
de
modernisa0on.
• Les
banquets:
Ce
sont
comme
la
Chambre
les
seuls
lieux
de
parole
a
Paris
et
plus
encore
en
Province.
Des
1830,
la
campagne
des
banquets
fait
office
de
mobilisa0on
électorale
au
moment
de
la
dissolu0on
de
la
Chambre.
Les
banquets
relayent
l’ini0a0ve
parlementaire,
et
sont
l’occasion
de
signature
de
pé00ons.
• Sociétés
secrètes
et
complots:
La
majorité
de
ces
sociétés
secrètes
sont
des
sociétés
d’ac0on
poli0que
qui
réunissent
un
certain
nombre
de
caractères
communs:
l’ac0on
illégale,
hiérarchisa0on
et
cloisonnement.
Leur
but
est
clair:
déstabiliser,
voire
renverser
le
gouvernement
ou
le
régime
en
place
• La
plus
célèbre
d’entre
elles
qui
prend
corps
en
1821,
est
la
Charbonnerie.
Elle
est
organisée
en
ventes,
pe0ts
groupes
de
militants
composes
d’étudiants
et
de
militaires
et
accueille
alors
des
libéraux,
des
bonapar0stes.
Rite
d’ini?a?on
Banquet
républicain
48. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• La
presse,
la
caricature
et
le
théâtre:
La
presse
est
le
moyen
privilégié
d’expression
de
l’opinion
dans
la
première
moi0e
du
XIXème
siècle.
• Les
Ultras
confortent
leur
cohésion
autour
des
journaux,
la
Gaze[e
de
France,
la
Quo0dienne,
le
Drapeau
blanc.
Cafés
et
cabinets
de
lecture
souscrivent
des
abonnements
qui
perme[ent
une
diffusion
plus
large.
• Sous
la
monarchie
de
Juillet,
le
journalisme
ouvre
de
plus
en
plus
la
voie
du
pouvoir.
En
1836,
Emile
de
Girardin
lance
la
Presse.
C’est
un
de
ces
nouveaux
journaux
qui
amorcent
une
double
transforma0on
–
l’abonnement
passe
de
80
francs
a
40
francs
par
an
et
ils
intègrent
de
la
publicité
pour
subvenir
a
leurs
frais.
• Meme
l’audience
de
la
Revue
des
Deux
Mondes,
proche
du
centre
gauche
et
au
contenu
surtout
li[éraire
et
culturel,
inquiété
le
pouvoir
qui
songe,
en
1841,
a
le
racheter.
• La
caricature:
C’est
le
procédé
qui
se
répand
des
la
restaura0on
par
intermi[ence
et
plus
encore
sous
la
monarchie
de
Juillet
pour
exprimer
une
cri0que
a
l’égard
du
régime:
elle
s’en
prend
au
roi,
a
la
famille
royale.
• Violence
et
poli0que:Durant
l’été
1841,
lors
du
recensement
quinquennal
de
la
popula0on,
le
gouvernement
Soult
Guizot
organise
parallèlement
un
recensement
des
portes
et
fenêtres,
objet
d’une
taxa0on
spécifique
depuis
le
Directoire.
L’opposi0on
au
recensement
revêt
alors
différentes
formes:
résistance
passive
par
refus
de
laisser
les
contrôleurs
pénétrer
dans
les
maisons
(érec0on
des
barricades).
Louis-‐Philippe
par
Honore
Daumier
49. 1830:
Une
révolu)on
et
une
monarchie
au
profit
de
qui?
• La
Garde
na0onale:
La
crainte
est
d’armer
les
citoyens
sans
droit
de
vote.
• La
place
centrale
accordée
au
garde
na0onal
dans
la
mise
en
scène
du
pouvoir
témoigne
de
la
reconnaissance
ambiguë
d’un
statut
de
citoyen
sans
droit
de
suffrage.
La
Garde
na0onale
est
un
lieu
d’expression
des
aspira0ons
mais
surtout
des
frustra0ons
tant
poli0ques
que
sociales…
• La
barricade
est
«
une
machine
a
produire
ce
peuple
qui
tout
au
long
du
XIXème
siècle
ne
cesse
d’advenir
par
l’insurrec0on
avant
de
s’effacer
des
que
retombe
la
violence
».
Mort
de
Gavroche
-‐
Deuil
des
citoyens
français
a
la
mort
du
général
Lamarque
50. La
France
des
champs
et
l’industrialisa)on
• La
période
1815-‐1848
est
encore
marquée
par
une
forte
croissance
démographique.
Si
l’on
excepte
la
Russie
qui
a
73
millions
d’habitants
au
milieu
du
siècle,
la
France
(30
millions
en
1821,
35
en
1846)
reste
le
pays
le
plus
peuple
d’Europe.
Les
séquelles
de
la
période
révolu0onnaire
et
des
guerres
de
l’Empire
sont
toutefois
présentes,
par
les
pertes
militaires
qui
ont
fait
1,3
million
de
morts.
• La
natalite
(31/00
en
1821,
27/00
en
1846)
ralen0t
sérieusement:
le
nombre
d’enfants
par
femme
n’a[eint
pas
4,5
alors
qu’en
Grande-‐Bretagne
il
est
encore
de
6.
• Le
recensement
en1821
établît
que
41/00
des
Français
ont
moins
de
20
ans.
Le
partage
entre
ruraux
et
urbains
est
a
l’avantage
écrasant
des
premiers
qui
représentent
75%
contre
25%
de
la
popula0on
en
1846.
La
France
reste
un
pays
de
pe0tes
villes.
• La
culture
intensive
et
l’élevage
scien0fique
se
pra0quent
sur
quelques
grands
domaines
comme
Liancourt,
domaine
du
duc
de
La
Rochefoucauld.
• La
vie
au
village,
l’entre
soi:
l’alimenta0on
s’améliore
en
quan0té,
meme
si
hormis
les
périodes
de
fêtes
religieuses
ou
privées,
la
nourriture
reste
monotone
et
la
viande
un
met
rare.
L’usage
des
boissons
alcoolisées
est
régional,
plutôt
le
cidre
et
ses
dérives
que
le
vin.
Courbet
–
La
femme
aux
bas
blancs
51. La
France
des
champs
et
l’industrialisa)on
• La
sociabilité
est
animée
par
les
cafés
pour
les
hommes
(jouer
aux
cartes
et
discuter)
,
les
carnavals
et
les
charivaris
pour
les
jeunes
qui
défendent
l’esprit
de
clocher.
• L’accès
a
la
scolarisa0on
et
a
l’alphabé0sa0on
se
renforce
grâce
a
la
loi
Guizot
de
1833,
qui
impose
a
chaque
commune
l’entre0en
d’une
école.
• Les
principaux
médiateurs
entre
ville
et
campagne
sont
les
migrant.
Cependant
le
terme
exode
est
alors
excessif
ou
anachronique.
• Le
village
contre
le
château?
La
communauté
paysanne
est
encore
fortement
encadrée
et
soumise
au
châtelain,
au
régisseur
du
grand
domaine,
au
cure,
au
médecin,
au
notaire,
qui
règle
les
héritages
et
les
ventes
de
terre,
au
maire,
enfin,
qui
est
nomme
par
le
préfet
après
1831.
Est
notable
celui
qui
concilie
présence
réelle
et
distance
sociale
au
point
de
susciter
la
déférence.
• La
situa0on
de
dépendance
n’est
pas
homogène
sur
le
territoire
ni
a
l’intérieur
meme
du
village:
elle
est
plus
forte
pour
les
salaries
agricoles
soumis
a
la
concurrence
et
a
l’embauche
que
pour
les
métayers
et
les
fermiers.
Le
salaire
réel
du
journalier
normand
fléchît
de
8%
en
1840.
la
précarité
s’accroit
aussi
avec
l’âge
et
le
sexe.
• En
janvier
1847
éclatent
les
émeutes
frumentaires,
qui
opposent
les
«
blouses
»
et
les
«
habits
».
La
popula0on
qui
s’est
emparée
des
chariots
des
convoyeurs
de
blé
entend
imposer
un
tarif
de
vente
aux
notables
de
la
pe0te
ville.
Courbet
–
Paysans
de
Flagey
revenant
de
la
foire.
52. La
France
des
champs
et
l’industrialisa)on
• Modernisa0on
douce
ou
industrialisa0on
sauvage?
La
révolu0on
industrielle
est
décrite
comme
une
triple
muta0on
par
l’u0lisa0on
des
machines,
le
recours
a
des
combinaisons
produc0ves
plus
capitalis0ques
et
enfin
la
concentra0on
des
travailleurs
dans
des
usines.
• Difficultés
et
faiblesses
des
échanges:
On
voyage
toujours
eu
et
mal,
les
transports
sont
lents:
la
moyenne
horaire
du
roulage
est
de
4
km/h.
Les
32.000
km
de
routes
royales
qui
relient
Paris
aux
grands
ports
et
aux
villes
fron0ères
sont
mal
entretenues.
La
voie
fluviale
reste
souvent
la
plus
rapide
et
la
plus
pra0cable.
• L’argent
rare,
le
crédit
et
les
banques:
Le
lourd
héritage
des
Cent
Jours
et
de
la
de[e
de
guerre
est
apurée
des
1818,
grâce
a
des
emprunts
émis
auprès
des
grandes
banques
étrangères
(Baring
de
Londres,
Hope
a
Amsterdam).
• La
Bourse
de
Paris
se
développe
lentement,
sept
valeurs
cotées
en
1816,
38
en
1830.
en
France
comme
en
Grande-‐Bretagne,
ce
sont,
tardivement
dans
la
période,
les
compagnies
ferroviaires
qui
vont
jouer
le
véritable
rôle
d’ini0ateur
du
marche
financier
moderne
et
de
modele
de
financement
des
sociétés
anonymes.
• Le
protec0onnisme
commercial:
Si
les
produits
manufactures
cons0tuent
la
plupart
des
ventes
françaises
a
l’étranger,
ce
sont
surtout
les
produits
d’origine
agricole
–
vin
ou
soie
et
laine
brute
–
qui
augmente
au
rythme
le
plus
rapide.
Les
soieries
représentent
un
0ers
des
exporta0ons
industrielles.
Forges
de
Cha?llon
sur
Seine.
Le
halage.
53. La
France
des
champs
et
l’industrialisa)on
• Révolu0on
industrielle
ou
industrialisa0on?
Le
secteur
majeur
de
l’industrialisa0on
est
le
tex0le
et
surtout
le
coton.
Or,
la
ma0ère
première
n’est
pas
européenne
et
la
fabrica0on
des
des
cotonnades
démarre
comme
une
ac0vité
dérivée
du
commerce
colonial,
en
imitant
les
produits
de
l’Inde
et
en
jouant
sur
les
prohibi0ons
d’importa0ons
qui
ne
sont
levées
défini0vement
en
France
qu’en
1846.
• L’essor
du
coton
est
lie
a
la
mode
des
0ssus
imprimes
que
fabriquaient
les
0sserands
indiens.
Devant
l’ampleur
de
la
demande,
l’idée
est
venue
de
les
fabriquer
en
Europe.
L’impression
sur
étoffes
se
développe
dans
le
Haut-‐Rhin
notamment
chez
Dollfuss
et
Kœchlin.
• La
proto-‐industrialisa0on
ne
disparaît
en
défini0ve
jamais
complètement
et
longtemps
subsiste
un
dualisme
entre
ce[e
pra0que
et
la
concentra0on
en
usine.
On
assiste
meme
a
des
cas
de
renversement.
C’est
le
cas
de
l’industrie
de
la
soie
ou,
pour
échapper
aux
revendica0ons
des
canuts,
les
industriels
créent
des
ateliers
ateliers
couvents
de
jeunes
filles
dans
la
région
lyonnaise
et
de
Saint-‐E0enne.
• La
technique,
de
l’inven0on
a
l’innova0on:
Jusqu’à
la
deuxième
moi0e
du
XIXème
siècle,
l’énergie
hydraulique
demeure
la
principale
source
d’énergie,
tant
que
le
cout
de
la
machine
a
vapeur
reste
élevé.
• Les
maitres
de
forge
n’adoptent
que
lentement
la
technologie
anglaise
de
la
fonte
au
coke.
L’usage
du
charbon
de
bois
témoigne
en
fait
du
retard
français.
• Le
procédé
Bessemer
permet
de
produire
directement
de
l’acier
a
par0r
de
la
fonte
n’apparaît
qu’en
1855.
• Au
total,
on
constate
un
lent
mais
véritable
éveil
industriel:
150
machines
a
vapeur
en
1815
contre
625
en
1830.
La
grande
forge
de
Fourchambault.