SlideShare une entreprise Scribd logo
ProducedbyGFAConsultingGroupGmbH|PhotoCredits(fromlefttoright):AfricanKingdoms:PropertyofAfricanStudiesCenter,MichiganStateUniversity·TheEmirandhisEntourage,Ilorin,South-WestNigeria:PropertyofFrobenius-Institut,JohannWolfgangGoethe-UniversityFrankfurt.·TheBattleofAdwa:PropertyofBritishMuseumImages·TreatybetweenKikuyuandBritishEastAfricaCompany.Kenya,1897.Propertyofpicture-alliance/MaryEvansPictureLibrary·DogonMaskShutterstock·Membersofthe5thPan-AfricanCongress.Manchester,UnitedKingdom.1945.ManchesterLibraries,Informationand
Archives,ManchesterCityCouncil·Tirailleurssenegalais,àLongchamp,le14juillet1913©Delius/Leemage,picture-alliance/maxppp·KairoShutterstock·WarofLiberation.RaidoftheprefectureofthedepartmentOran.Algeria.14.05.1958.Propertyof:picture-alliance/dpa.·PostertotheOAUfoundationpicture-alliance/dpa,A9999_DB_Sepp_Riff·CommunityPlanninginAngola,GFA;MagnusSchmid·Children:Fotolia·UNESCOWorldHeritageTimbuktu:Shutterstock·ConferencecentrefortheAfricanUnion(AU).AddisAbaba,Ethiopia.28.01.2012.Propertyofpicture-alliance/ZUMAPRESS.com.29265917.
1884/1885 : Conférence de Berlin, les zones d’influence d’Afrique sont
réparties entre les Etats européens en concurrence.
• Partage du continent sur le papier. Des décennies seront néanmoins
nécessaires pour venir à bout de la forte résistance des Africains et
établir une administration coloniale. L’Ethiopie, le Liberia et le Botswana
réussissent à sauvegarder leur indépendance.
• Des frontières fixes sont instaurées, coupant à travers les routes
commerciales et de transhumance, séparant des cultures naguère unies.
• Les langues de l’administration européenne relient ou au contraire
divisent des régions voisines.
• Le système de l’administration indirecte est appliqué par la Grande
Bretagne.
• La France, le Portugal, et la Belgique pratiquent le système de
l’administration directe.
• Les puissances coloniales se concentrent sur l’extraction des matières
premières (produits agricoles, ressources minières, etc.) et la création de
marchés pour leurs produits industriels.
• L’administration indirecte tolère les lois et règles traditionnelles à
condition que les chefs accomplissent leurs tâches administratives.
• L’administration directe se caractérise par une structure centralisée
rigide, un ordre unique établi et dicté par les lois européennes dites
« civilisées ». Les institutions indigènes ne sont pas reconnues, les
autorités traditionnelles locales sont le bras séculier d’un système
administratif centralisé.
• La collecte des impôts et le recrutement de la main d’œuvre forcée sont
les principales responsabilités des chefs dans les deux approches. Une
économie monétaire est imposée aux populations. L’administration
coloniale met la main-d’œuvre à la disposition des colons.
• Les chefs perçoivent un salaire, gardent une partie des taxes collectées.
Leurs familles bénéficient d’un accès privilégié à l’éducation.
• Le pouvoir des chefs est soutenu par l’administration coloniale. L’abus
du pouvoir traditionnel conduit à une diminution de la légitimité et de la
redevabilité envrs le peuple. Les ordres sont transmis du haut vers le bas
sans consultation.
• Les chefs peuvent servir de médiateurs dans l’intérêt de leurs peuples.
• A l’école, les Africains sont exposés à une vision euro-centrique du
monde. Les formes africaines de partage de connaissances, les valeurs
traditionnelles et l’histoire de l’Afrique sont négligées.
• Les Africains sont privés de l’égalité des droits.
• Les Africains ont un accès limité à l’éducation, l’enseignement supérieur
n’est pas encouragé. L’éducation vise à transmettre les connaissances de
base requises pour les emplois simples du secteur formel. Elle coupe les
Africains de leurs racines.
• La plupart des écoles sont situées près des grands centres économiques,
les zones rurales sont défavorisées.
• Le système éducatif suscite chez les Africains le désir d’intégrer le monde
moderne, un sens accru de l’injustice et un profond besoin de résistance.
• 1919 – 1945 : Cinq congrès internationaux panafricains réunissent
des Africains d’Afrique et de la diaspora pour débattrer des moyens de
mettre un terme à la colonisation.
• Années 1930 : La société civile africaine fait entendre sa voix
à l’intérieur et à l’extérieur du continent pour promouvoir l’auto-
gouvernance et lutter contre les inégalités et l’injustice.
• Années 1930 : En France, le mouvement de la Négritude, lancé par
des intellectuels francophones, (Césaire,Senghor,Damas) proclame la
fierté d’être Noir et revalorise l’histoire, les traditions et les croyances
africaines.
• 1918 – 1950 : Le fascisme et le socialisme dominent les débats
intellectuels. Les puissances coloniales sont fragilisées par la crise
économique en Europe et par la 1ère
et la 2ème
Guerre mondiale au cours
desquelles des Africains combattent.
• 1er
Décembre 1944 : Mutinerie des soldats africains (« Tirailleurs
sénégalais ») du Camp de Thiaroye près de Dakar. Sa répression
sanglante déclenche une vague de revendications nationales.
• La fuite devant les travaux forcés, les impôts et l’expropriation des terres
fertiles (par exemple en Algérie et au Kenya) provoque un exode massif
de population, majoritairement masculine, des zones rurales vers les
villes en développement pour travailler dans les mines, les ports, les
chemins de fer, etc.
• L’ordre traditionnel se désagrège dans les villes. Dans les régions
rurales, démeure une certaine continuité des formes traditionnelles de
gouvernance.
• Dans les années 1930 : Les Africains s’organisent en associations
d’agriculteurs, de travailleurs et d’étudiants qui constituent autant de
germes de résistance.
• Après 1945 : Création de centaines de partis politiques dans toute
l’ Afrique.
• 1944 : La Conférence des Gouverneurs d’Afrique noire francophone,
tenue à Brazzaville, propose que les colonies envoient des représentants
à l’Assemblée constituante de la IVème
République.
• Les populations des zones rurales restent soumises aux règles
traditionnelles et sont victimes des abus de pouvoir des chefs, du
despotisme colonial et de l’arbitraire.
• Le système traditionnel de valeurs reste puissant (solidarité mutuelle).
• Le mouvement de la Négritude et le Mouvement Panafricain restent
reliés mais se différencient. L’approche du Mouvement Panafricain se
focalise sur le pouvoir et les perspectives économiques tandis que le
mouvement de la Négritude met en avant les différences culturelles avec
l’Europe tout en les valorisant.
• L’élite urbaine éduquée d’Afrique s’engage à défendre les droits
des populations non intruites. La lutte pour la justice et l’égalité est
considérée comme la valeur primordiale.
• 1955 : Conférence afro-asiatique à Bandung, (Indonésie), réunissant
des participants de 29 pays. Objectif : lutter contre le colonialisme/néo-
colonialisme. Création du Mouvement des Non-alignés.
• Prolifération des mouvements de libération et des partis politiques.
• Dans les années 1950, 1960 et 1970 : Indépendance de la
majorité des Etats africains par processus de transition ou à travers des
guerres de libération.
• La majorité des Etats connaissent soit un système présidentiel du
parti unique, soit un système socialiste du parti unique, soit un régime
militaire. Une minorité d’ Etats adoptent un système de multipartisme
compétitif.
• Stratégie : Un Etat central fort et une stratégie de modernisation
rapide.
• Appui technique et financier fourni par les pays du bloc de l’Est ou de
l’Ouest, créant de nouveaux liens de dépendance.
• Le commerce se fait majoritairement avec les anciennes puissances
coloniales.
• 1963 : Création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).
• 1950 – 1989 : Instabilité politique généralisée. Guerres entre
nouveaux Etats, guerres civiles et coups d’Etat entravent le
développement économique et social.
• 1979 : Le premier des 36 Programmes d’ajustement structurel (PAS) de
la Banque mondiale
imposés à l’Afrique,
revendications sociales
à travers le continent.
• Les langues et
frontières coloniales
sont maintenues.
• Manque de personnel
qualifié pour assurer
la continuité du
secteur moderne de l’
économie.
• Administration
publique locale
peu qualifiée et peu efficace, la fourniture de services ne répond pas
aux attentes, les citoyens se replient sur les formes de gouvernance
traditionnelle.
• Des projets géants sont engagés (barrages, industries lourdes, fermes
d’Etat rattachées à des villages communaux).
• Les grandes sociétés d’ Etat luttent pour leur survie, les petites et
moyennes entreprises privées sont négligées.
• Montants considérables de crédits contractés auprès des alliés du bloc de
l’Est ou de l’Ouest.
• Les nouvelles élites politiques sont généralement issues des groupes
ethniques proches de la capitale (où se trouve le plus grand nombre de
diplômés). Des conflits ethniques s’en-suivent, dissimulant des conflits
sociaux et interdisant l’unité nationale.
• Les gouvernements locaux exécutent les politiques centrales sans
pouvoir les influencer.
• Les projets géants échouent, les sociétés créées sont mal gérées, mais
les crédits ayant servi à financer ces projets accroissent la charge de la
dette.
• Fin des années 1970 : La Banque Mondiale et le FMI recommandent
la réduction des dépenses publiques, le renforcement de l’efficacité, la
privatisation des entreprises publiques et la décentralisation.
• La première vague de décentralisation connaît un succès mitigé, les
gouvernements locaux ne disposant ni de moyens financiers, ni de
formation adéquate.
• Les régimes socialistes promeuvent les valeurs modernes: la science,
l’égalité des sexes, la solidarité internationale. La recherche du
consensus est peu développée. Pourtant les socialistes se relient aux
valeurs traditionnelles par l’esprit communautaire et la condamnation
des comportements individualistes. Les autorités traditionnelles sont
considérées comme des collaborateurs du système colonial et les
traditions comme rétrogrades.
• Peu d’espace pour la critique citoyenne constructive et la recherche du
consensus dans la politique publique.
• En 1967, le Président tanzanien Julius Nyerere met en avant le
concept de Socialisme Africain. Deux mots swahilis : Ujamaa (village,
communauté, famille, valeurs familiales, esprit communautaire) et
kujitegemea (auto-dépendance) revêtent une importance particulière.
Le respect mutuel, le bien commun et l’éthique du travail sont les valeurs
centrales. Les villages collectifs en Tanzanie ne réussissent certes pas
économiquement, mais le taux d’alphabétisation progresse fortement.
• L’unité nationale est proclamée comme valeur fondamentale,
supplantant l’identité ethnique et culturelle.
• 1989 : Fin de la guerre froide, le vent de démocratisation souffle à
l’échelle mondiale.
• Entre 1989 et 1994 : Elections multipartites dans plus de 40 pays
africains.
• 1998 : 1er
Sommet Africités. Dialogue panafricain sur la décentralisation
et le développement local.
• 2000 : 2ème
Sommet Africités. Création de la Conférence Africaine de la
Décentralisation et du Développement Local (CADDEL).
• 2001 : Création du Nouveau Partenariat pour le Développement de
l’Afrique (NEPAD) qui devient en 2010 Agence de planification et de
coordination intégrée à l’ Union Africaine.
• 2002 : L’Organisation de l’Unité africaine (OUA) devient l’Union
Africaine (UA). L’ accent est mis sur le développement économique,
l’apprentissage par les pairs, et l’action stratégique conjointe des Etats
membres.
• 2003 : Lancement du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs
(MAEP) comme instrument d’auto-évaluation agréé par les Etats
membres de l’UA.
• Depuis 1989 : Redynamisation ou création d’organisations régionales
œuvrant pour l’élimination des barrières au commerce intra-africain
(seulement 10-12 % à ce jour).
• Depuis 2011 : Vent de démocratisation en Afrique du Nord, favorisé
par le développement d’internet.
• Les autorités traditionnelles et le droit coutumier sont de plus en plus
intégrés dans la législation nationale (pluralisme juridique).
• L’influence de la société civile et des médias sur les politiques locales
augmente.
• Au cours des années 1990, plusieurs pays inscrivent la décentralisation
dans leur constitution avec pour conséquences:
- La tenue d’élections locales
- La dévolution partielle des responsabilités et des ressources aux
autorités locales
- La décentralisation de la prise de décision en matière de planification,
de gestion et de réalisation.
• La composante politique de la décentralisation fait des progrès.
• Les composantes budgétaire et administrative sont à la traîne.
Les Etats africains s’engagent résolument en faveur de la démocratie et de
ses valeurs partagées de gouvernance sous-jacentes. Ces valeurs sont :
1. L’inclusion de tous les citoyens sans distinction
2. Le respect et la prise en compte de la diversité culturelle
3. La promotion de l’intégration du niveau local
4. Le respect de l’Etat de droit
5. La participation des populations locales à la gouvernance
6. L’autonomie des Conseils locaux
7. La fiabilité et la redevabilité
8. La transparence
9. L’équité et l’égalité des genres
10. Le respect des droits de l’homme et des peuples
11. La valorisation des savoirs traditionnels
12. Le partage et la bonne gestion des ressources
13. Le respect de l’environnement.
Les liens entre les concepts démocratiques modernes et les concepts
traditionnels de gouvernance sont mis en relief. L’accent est mis sur l’esprit
communautaire et le respect des personnes (exemple : Ujamaa, Ubuntu).
TRAJECTOIRES CHRONOLOGIQUES DE LA GOUVERNANCE LOCALE EN AFRIQUE – ALGOT
LEÇONS EMERGENTES DE L’HISTOIRE DE LA GOUVERNANCE EN AFRIQUE
Déclencheurs
et interventions
programmatiques
au niveau macro
Panorama de la diversité régionale des
systèmes et des puissances politiques et
économiques du continent
AUTONOMIE
Invasion coloniale, résistance populaire,
intégration des systèmes politiques africains dans
la logique de gouvernement des colonisateurs
DOMINATION
Montée de la prise de conscience africaine,
opposition, mutations coloniales
PRISE DE CONSCIENCE POLITIQUE
L’Afrique indépendante, processus difficile
d’édification des nations, ajustement structurel
EDIFICATION DE LA NATION
AVANT 1885 1885 – 1918 1918 – 1950 1950 – 1989 APRES 1989
Tournant démocratique, décentralisation et
relance d’une architecture de gouvernance
panafricaine
DÉVELOPPEMENT LOCAL LEÇONS
Le développement économique local est une condition du
développement économique national, régional et continental
• La croissance économique au niveau local est essentielle.
Elle fournit aux communautés et à l’Etat à tous ses niveaux
de gouvernance les moyens nécessaires pour améliorer la
fourniture de services publics (écoles, hôpitaux, assainissement,
accès à l’eau et électricité).
• Les grandes, les moyennes et surtout les petites entreprises
privées au niveau local ont besoin, pour prospérer au niveau local,
d’un environnement favorable aux affaires, sans bureaucratie
excessive.
• Les transferts de fonds de la Diaspora sont de plus en plus
reconnus comme un facteur important du développement
économique local.
• Pour promouvoir le commerce intra-africain, les organisations
régionales doivent éliminer les barrières (douanes, impôts,
réglementations) afin que les frontières issues de l’époque
coloniale perdent graduellement leur caractère immuable
(soutien mutuel entre les Etats).
• La paix est à la fois une condition préalable et un résultat du
développement économique local.
Une nouvelle gouvernance publique pour l’Afrique
• Un Etat central souverain et de pleine capacité est nécessaire
pour conduire avec succès le processus de décentralisation.
• Un échange coopératif entre les structures de gouvernance
locales, régionales, nationales et continentales est nécessaire
pour la mise en œuvre réussie des stratégies de développement
local (planification harmonisée et complémentaire).
• Le financement de la décentralisation et une formation
adéquate pour les agents du service public sont les clés de
l’ amélioration de la fourniture de services publics.
• Il n’y a pas de concept tout fait pour la décentralisation en Afrique.
Les échanges d’ expériences et de pratiques entre Etats sont
souhaitables.
• Prendre le temps de bâtir un consensus au niveau local est la
condition de résultats durables.
Le savoir c’est le pouvoir
• Une connaissance approfondie de la gouvernance traditionnelle
aisi que des compétences en médiation doivent être valorisées
et enseignées.
• Des actions conjointes dans les domaines de la recherche et du
renforcement de capacités sont d’une importance capitale pour
la défense des intérêts des Africains (connaissance des richesses
du continent).
• La Diaspora africaine doit être reconnue comme un acteur
majeur du développement local.
Unité/Diversité
• Les traditions et les identités culturelles sont essentielles.
• Une nation dotée de structures décentralisées accorde toute sa
place à la diversité culturelle.
• Toutefois, l’Etat central doit garantir les valeurs et les droits
démocratiques universels à l’ensemble de la population (sans
distinction de croyance de sexe, d’âge).
Valeurs africaines partagées et principes communs
• Les pays africains se sont accordés sur un ensemble de valeurs
partagées. Ils ont entrepris d’élaborer une «Charte africaine sur
les valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance
locale et du développement local» susceptible de guider la
création d’une Afrique «intégrée, prospère et en paix, dirigée
par ses propres citoyens et représentant une force dynamique à
l’échelle mondiale».
Réponses
institutionnelles
au niveau de la
gouvernance
locale :
• Equilibre des
pouvoirs
• Participation
• Représentation
Valeurs :
• Equité et
égalité
• Redevabilité
• Recherche du
consensus/
résolution de
conflits
• Esprit
communautaire
3100 av. J.-C. – 332 av. J.-C. : Civilisation pharaonique en Egypte.
3ème
siècle av. J.-C. – 275 av. J.-C. : Bibliothèque d’Alexandrie.
7ème
siècle : Début des échanges commerciaux intra-africains à longue
distance, expansion progressive de l’Islam sur les routes commerciales.
1238 : Charte du Mandé au Mali, une des plus anciennes constitutions
incluant la première Déclaration des droits de l’homme.
9ème
– 19ème
siècle : Ascension et déclin des royaumes et empires
centralisés d’Afrique (situés pour la plupart le long des fleuves et des côtes).
Implication des Etats dans des échanges commerciaux avec des partenaires
africains, européens et arabes (or, ivoire, bois, sel, esclaves et épices).
Pas de frontières
bien établies. Une
grande partie de
la population vit
dans des sociétés
non-étatiques
décentralisées.
15ème
siècle :
Fondation de la
première Université
africaine à
Tombouctou (Mali).
Entre le 15ème
et
le début du 17ème
siècle : Période des
découvertes et des
conquêtes, extension
de la puissance
européenne dans
le monde au niveau
politique.
Fin du 17ème
– début du 19ème
siècle : Système triangulaire de
commerce transatlantique des esclaves.
Fin 18ème
et 19ème
siècle : Les expéditions scientifiques e Afrique
révèlent l’ importances des matières précieuses ressources et avivent le
désir des puissances européennes de s’en emparer.
• Lien entre leadership et spiritualité.
• Riche patrimoine des formes de gouvernance : les typologies des
systèmes de gouvernance précoloniaux distinguent les systèmes
décentralisés consenuels (systèmes par classes d’âge ou de parentés
villageoises) et les systèmes centralisés de chefferies avec différents
degrés d’ équilibre des pouvoirs de la part des dirigeants.
• Pouvoir politique légitime fondé sur la satisfaction des besoins
fondamentaux des administrés et/ou la supériorité technique (chevaux,
armes, richesses).
Systèmes centralisés, pouvoir absolu Abyssinie (Ethiopie), Rwanda, Swazi
Systèmes centralisés, équilibre des
pouvoirs limité
Nupe, Bouganda, Zoulou, Haoussa,
Yorouba
Systèmes centralisés, système
d’équilibre des pouvoirs bien défini
Ashanti, Busoge de l’Ouganda,
Lesotho, Tswana du Botswana
Systèmes décentralisés, par classes
d’âge
Oromo, Kikuyu, Maasai
Systèmes décentralisés de parenté
villageoise
Assemblées de village Ibo, Baito de
l’Erythrée, Tiv du Nigeria, Société
Owan du Nigeria, Système de
Conseil des Berbères
Source : Commission Economique pour l’Afrique, 2007
Attentes vis-à-vis des dirigeants transmises de génération en génération,
valorisation du «capital social», de la réputation de sagesse, négociation,
générosité, protection des intérêts collectifs et non individuels.
• Recours aux Conseils pour aplanir les différends et aboutir au consensus.
Existence d’espaces de rencontre publics («arbre/case à palabre»)
partout en Afrique.
• Possibilité de déposer le chef, sécessions fréquentes en cas de
dissension.
• En raison de la faible densité de la population sur le continent, possibilité
pour une partie de la population éprouvant du ressentiment contre
une forme de gouvernance, de se retirer pour former une nouvelle
communauté et occuper de nouveaux espaces.
• Femmes et jeunes en général exclus des processus de prise de décision.

Contenu connexe

Similaire à Algot poster fr

La citoyenneté au coeur des enjeux de la crise
La citoyenneté au coeur des enjeux de la criseLa citoyenneté au coeur des enjeux de la crise
La citoyenneté au coeur des enjeux de la criseTsilavina Ralaindimby
 
AFrik'actuelle juin juillet 2019
AFrik'actuelle juin juillet 2019AFrik'actuelle juin juillet 2019
AFrik'actuelle juin juillet 2019
ARTS DESIGN AFRICA
 
Panafricanisme ou marxisme leninisme ?
Panafricanisme ou marxisme leninisme ?Panafricanisme ou marxisme leninisme ?
Panafricanisme ou marxisme leninisme ?
Persoonlijke studie teksten
 
Presentation anne-morillon-brest-juin2017
Presentation anne-morillon-brest-juin2017Presentation anne-morillon-brest-juin2017
Presentation anne-morillon-brest-juin2017
Bibliothèque publique d'information - Centre Pompidou
 
Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !
Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !
Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !
Persoonlijke studie teksten
 
Quel avenir pour une vieille jeunesse fatié
Quel avenir pour une vieille jeunesse  fatiéQuel avenir pour une vieille jeunesse  fatié
Quel avenir pour une vieille jeunesse fatié
abdelcris
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...
Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits
 
Économie du Développement seance 6.pdf
Économie du Développement seance 6.pdfÉconomie du Développement seance 6.pdf
Économie du Développement seance 6.pdf
CarolCordilha1
 
"Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi...
"Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi..."Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi...
"Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi...
Viсtoria ANA-tolian SEMENENKO real ANASTASIA STEELE as Real Life Victory
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavage
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavageMémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavage
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavage
Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits
 
Bernhard Adriaensens : Sambrinvest Introduction Sur La Chine 09/2005
Bernhard Adriaensens : Sambrinvest  Introduction Sur La Chine 09/2005Bernhard Adriaensens : Sambrinvest  Introduction Sur La Chine 09/2005
Bernhard Adriaensens : Sambrinvest Introduction Sur La Chine 09/2005
Bernhard Adriaensens
 
LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS
LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS
LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS
Fernando Alcoforado
 
N59
N59N59
Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini?Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini?
UFPB
 
Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini? Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini?
Patrícia Pinheiro
 
La grande guerre
La grande guerreLa grande guerre
La grande guerre
mercheguillen
 
D’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptx
D’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptxD’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptx
D’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptx
aniss25
 
migratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFG
migratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFGmigratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFG
migratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFG
MUSTRAPHA
 
Notre manifeste fondateur
Notre manifeste fondateurNotre manifeste fondateur
Notre manifeste fondateur
Lescitoyens
 

Similaire à Algot poster fr (20)

La citoyenneté au coeur des enjeux de la crise
La citoyenneté au coeur des enjeux de la criseLa citoyenneté au coeur des enjeux de la crise
La citoyenneté au coeur des enjeux de la crise
 
AFrik'actuelle juin juillet 2019
AFrik'actuelle juin juillet 2019AFrik'actuelle juin juillet 2019
AFrik'actuelle juin juillet 2019
 
Panafricanisme ou marxisme leninisme ?
Panafricanisme ou marxisme leninisme ?Panafricanisme ou marxisme leninisme ?
Panafricanisme ou marxisme leninisme ?
 
Presentation anne-morillon-brest-juin2017
Presentation anne-morillon-brest-juin2017Presentation anne-morillon-brest-juin2017
Presentation anne-morillon-brest-juin2017
 
Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !
Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !
Combattre la mondialisation et la guerre impérialistes !
 
Quel avenir pour une vieille jeunesse fatié
Quel avenir pour une vieille jeunesse  fatiéQuel avenir pour une vieille jeunesse  fatié
Quel avenir pour une vieille jeunesse fatié
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 11. La mémoire de l’apartheid...
 
Économie du Développement seance 6.pdf
Économie du Développement seance 6.pdfÉconomie du Développement seance 6.pdf
Économie du Développement seance 6.pdf
 
"Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi...
"Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi..."Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi...
"Plan Coudenhove-Kalergi – le génocide des peuples d'Europe" Dr Ricardo Persi...
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavage
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavageMémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavage
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 02. La mémoire de l’esclavage
 
Bernhard Adriaensens : Sambrinvest Introduction Sur La Chine 09/2005
Bernhard Adriaensens : Sambrinvest  Introduction Sur La Chine 09/2005Bernhard Adriaensens : Sambrinvest  Introduction Sur La Chine 09/2005
Bernhard Adriaensens : Sambrinvest Introduction Sur La Chine 09/2005
 
LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS
LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS
LA GENÈSE DE LA RICHESSE ET DE LA PAUVRETÉ DES NATIONS
 
N59
N59N59
N59
 
Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini?Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini?
 
Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini? Coopérer, verbe infini?
Coopérer, verbe infini?
 
La grande guerre
La grande guerreLa grande guerre
La grande guerre
 
D’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptx
D’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptxD’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptx
D’âgée grrry cdgyhvchgrtug frhAfrique.pptx
 
Thomas sankara presentation
Thomas sankara presentationThomas sankara presentation
Thomas sankara presentation
 
migratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFG
migratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFGmigratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFG
migratioNS FFHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHYUJFG
 
Notre manifeste fondateur
Notre manifeste fondateurNotre manifeste fondateur
Notre manifeste fondateur
 

Algot poster fr

  • 1. ProducedbyGFAConsultingGroupGmbH|PhotoCredits(fromlefttoright):AfricanKingdoms:PropertyofAfricanStudiesCenter,MichiganStateUniversity·TheEmirandhisEntourage,Ilorin,South-WestNigeria:PropertyofFrobenius-Institut,JohannWolfgangGoethe-UniversityFrankfurt.·TheBattleofAdwa:PropertyofBritishMuseumImages·TreatybetweenKikuyuandBritishEastAfricaCompany.Kenya,1897.Propertyofpicture-alliance/MaryEvansPictureLibrary·DogonMaskShutterstock·Membersofthe5thPan-AfricanCongress.Manchester,UnitedKingdom.1945.ManchesterLibraries,Informationand Archives,ManchesterCityCouncil·Tirailleurssenegalais,àLongchamp,le14juillet1913©Delius/Leemage,picture-alliance/maxppp·KairoShutterstock·WarofLiberation.RaidoftheprefectureofthedepartmentOran.Algeria.14.05.1958.Propertyof:picture-alliance/dpa.·PostertotheOAUfoundationpicture-alliance/dpa,A9999_DB_Sepp_Riff·CommunityPlanninginAngola,GFA;MagnusSchmid·Children:Fotolia·UNESCOWorldHeritageTimbuktu:Shutterstock·ConferencecentrefortheAfricanUnion(AU).AddisAbaba,Ethiopia.28.01.2012.Propertyofpicture-alliance/ZUMAPRESS.com.29265917. 1884/1885 : Conférence de Berlin, les zones d’influence d’Afrique sont réparties entre les Etats européens en concurrence. • Partage du continent sur le papier. Des décennies seront néanmoins nécessaires pour venir à bout de la forte résistance des Africains et établir une administration coloniale. L’Ethiopie, le Liberia et le Botswana réussissent à sauvegarder leur indépendance. • Des frontières fixes sont instaurées, coupant à travers les routes commerciales et de transhumance, séparant des cultures naguère unies. • Les langues de l’administration européenne relient ou au contraire divisent des régions voisines. • Le système de l’administration indirecte est appliqué par la Grande Bretagne. • La France, le Portugal, et la Belgique pratiquent le système de l’administration directe. • Les puissances coloniales se concentrent sur l’extraction des matières premières (produits agricoles, ressources minières, etc.) et la création de marchés pour leurs produits industriels. • L’administration indirecte tolère les lois et règles traditionnelles à condition que les chefs accomplissent leurs tâches administratives. • L’administration directe se caractérise par une structure centralisée rigide, un ordre unique établi et dicté par les lois européennes dites « civilisées ». Les institutions indigènes ne sont pas reconnues, les autorités traditionnelles locales sont le bras séculier d’un système administratif centralisé. • La collecte des impôts et le recrutement de la main d’œuvre forcée sont les principales responsabilités des chefs dans les deux approches. Une économie monétaire est imposée aux populations. L’administration coloniale met la main-d’œuvre à la disposition des colons. • Les chefs perçoivent un salaire, gardent une partie des taxes collectées. Leurs familles bénéficient d’un accès privilégié à l’éducation. • Le pouvoir des chefs est soutenu par l’administration coloniale. L’abus du pouvoir traditionnel conduit à une diminution de la légitimité et de la redevabilité envrs le peuple. Les ordres sont transmis du haut vers le bas sans consultation. • Les chefs peuvent servir de médiateurs dans l’intérêt de leurs peuples. • A l’école, les Africains sont exposés à une vision euro-centrique du monde. Les formes africaines de partage de connaissances, les valeurs traditionnelles et l’histoire de l’Afrique sont négligées. • Les Africains sont privés de l’égalité des droits. • Les Africains ont un accès limité à l’éducation, l’enseignement supérieur n’est pas encouragé. L’éducation vise à transmettre les connaissances de base requises pour les emplois simples du secteur formel. Elle coupe les Africains de leurs racines. • La plupart des écoles sont situées près des grands centres économiques, les zones rurales sont défavorisées. • Le système éducatif suscite chez les Africains le désir d’intégrer le monde moderne, un sens accru de l’injustice et un profond besoin de résistance. • 1919 – 1945 : Cinq congrès internationaux panafricains réunissent des Africains d’Afrique et de la diaspora pour débattrer des moyens de mettre un terme à la colonisation. • Années 1930 : La société civile africaine fait entendre sa voix à l’intérieur et à l’extérieur du continent pour promouvoir l’auto- gouvernance et lutter contre les inégalités et l’injustice. • Années 1930 : En France, le mouvement de la Négritude, lancé par des intellectuels francophones, (Césaire,Senghor,Damas) proclame la fierté d’être Noir et revalorise l’histoire, les traditions et les croyances africaines. • 1918 – 1950 : Le fascisme et le socialisme dominent les débats intellectuels. Les puissances coloniales sont fragilisées par la crise économique en Europe et par la 1ère et la 2ème Guerre mondiale au cours desquelles des Africains combattent. • 1er Décembre 1944 : Mutinerie des soldats africains (« Tirailleurs sénégalais ») du Camp de Thiaroye près de Dakar. Sa répression sanglante déclenche une vague de revendications nationales. • La fuite devant les travaux forcés, les impôts et l’expropriation des terres fertiles (par exemple en Algérie et au Kenya) provoque un exode massif de population, majoritairement masculine, des zones rurales vers les villes en développement pour travailler dans les mines, les ports, les chemins de fer, etc. • L’ordre traditionnel se désagrège dans les villes. Dans les régions rurales, démeure une certaine continuité des formes traditionnelles de gouvernance. • Dans les années 1930 : Les Africains s’organisent en associations d’agriculteurs, de travailleurs et d’étudiants qui constituent autant de germes de résistance. • Après 1945 : Création de centaines de partis politiques dans toute l’ Afrique. • 1944 : La Conférence des Gouverneurs d’Afrique noire francophone, tenue à Brazzaville, propose que les colonies envoient des représentants à l’Assemblée constituante de la IVème République. • Les populations des zones rurales restent soumises aux règles traditionnelles et sont victimes des abus de pouvoir des chefs, du despotisme colonial et de l’arbitraire. • Le système traditionnel de valeurs reste puissant (solidarité mutuelle). • Le mouvement de la Négritude et le Mouvement Panafricain restent reliés mais se différencient. L’approche du Mouvement Panafricain se focalise sur le pouvoir et les perspectives économiques tandis que le mouvement de la Négritude met en avant les différences culturelles avec l’Europe tout en les valorisant. • L’élite urbaine éduquée d’Afrique s’engage à défendre les droits des populations non intruites. La lutte pour la justice et l’égalité est considérée comme la valeur primordiale. • 1955 : Conférence afro-asiatique à Bandung, (Indonésie), réunissant des participants de 29 pays. Objectif : lutter contre le colonialisme/néo- colonialisme. Création du Mouvement des Non-alignés. • Prolifération des mouvements de libération et des partis politiques. • Dans les années 1950, 1960 et 1970 : Indépendance de la majorité des Etats africains par processus de transition ou à travers des guerres de libération. • La majorité des Etats connaissent soit un système présidentiel du parti unique, soit un système socialiste du parti unique, soit un régime militaire. Une minorité d’ Etats adoptent un système de multipartisme compétitif. • Stratégie : Un Etat central fort et une stratégie de modernisation rapide. • Appui technique et financier fourni par les pays du bloc de l’Est ou de l’Ouest, créant de nouveaux liens de dépendance. • Le commerce se fait majoritairement avec les anciennes puissances coloniales. • 1963 : Création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). • 1950 – 1989 : Instabilité politique généralisée. Guerres entre nouveaux Etats, guerres civiles et coups d’Etat entravent le développement économique et social. • 1979 : Le premier des 36 Programmes d’ajustement structurel (PAS) de la Banque mondiale imposés à l’Afrique, revendications sociales à travers le continent. • Les langues et frontières coloniales sont maintenues. • Manque de personnel qualifié pour assurer la continuité du secteur moderne de l’ économie. • Administration publique locale peu qualifiée et peu efficace, la fourniture de services ne répond pas aux attentes, les citoyens se replient sur les formes de gouvernance traditionnelle. • Des projets géants sont engagés (barrages, industries lourdes, fermes d’Etat rattachées à des villages communaux). • Les grandes sociétés d’ Etat luttent pour leur survie, les petites et moyennes entreprises privées sont négligées. • Montants considérables de crédits contractés auprès des alliés du bloc de l’Est ou de l’Ouest. • Les nouvelles élites politiques sont généralement issues des groupes ethniques proches de la capitale (où se trouve le plus grand nombre de diplômés). Des conflits ethniques s’en-suivent, dissimulant des conflits sociaux et interdisant l’unité nationale. • Les gouvernements locaux exécutent les politiques centrales sans pouvoir les influencer. • Les projets géants échouent, les sociétés créées sont mal gérées, mais les crédits ayant servi à financer ces projets accroissent la charge de la dette. • Fin des années 1970 : La Banque Mondiale et le FMI recommandent la réduction des dépenses publiques, le renforcement de l’efficacité, la privatisation des entreprises publiques et la décentralisation. • La première vague de décentralisation connaît un succès mitigé, les gouvernements locaux ne disposant ni de moyens financiers, ni de formation adéquate. • Les régimes socialistes promeuvent les valeurs modernes: la science, l’égalité des sexes, la solidarité internationale. La recherche du consensus est peu développée. Pourtant les socialistes se relient aux valeurs traditionnelles par l’esprit communautaire et la condamnation des comportements individualistes. Les autorités traditionnelles sont considérées comme des collaborateurs du système colonial et les traditions comme rétrogrades. • Peu d’espace pour la critique citoyenne constructive et la recherche du consensus dans la politique publique. • En 1967, le Président tanzanien Julius Nyerere met en avant le concept de Socialisme Africain. Deux mots swahilis : Ujamaa (village, communauté, famille, valeurs familiales, esprit communautaire) et kujitegemea (auto-dépendance) revêtent une importance particulière. Le respect mutuel, le bien commun et l’éthique du travail sont les valeurs centrales. Les villages collectifs en Tanzanie ne réussissent certes pas économiquement, mais le taux d’alphabétisation progresse fortement. • L’unité nationale est proclamée comme valeur fondamentale, supplantant l’identité ethnique et culturelle. • 1989 : Fin de la guerre froide, le vent de démocratisation souffle à l’échelle mondiale. • Entre 1989 et 1994 : Elections multipartites dans plus de 40 pays africains. • 1998 : 1er Sommet Africités. Dialogue panafricain sur la décentralisation et le développement local. • 2000 : 2ème Sommet Africités. Création de la Conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement Local (CADDEL). • 2001 : Création du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) qui devient en 2010 Agence de planification et de coordination intégrée à l’ Union Africaine. • 2002 : L’Organisation de l’Unité africaine (OUA) devient l’Union Africaine (UA). L’ accent est mis sur le développement économique, l’apprentissage par les pairs, et l’action stratégique conjointe des Etats membres. • 2003 : Lancement du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) comme instrument d’auto-évaluation agréé par les Etats membres de l’UA. • Depuis 1989 : Redynamisation ou création d’organisations régionales œuvrant pour l’élimination des barrières au commerce intra-africain (seulement 10-12 % à ce jour). • Depuis 2011 : Vent de démocratisation en Afrique du Nord, favorisé par le développement d’internet. • Les autorités traditionnelles et le droit coutumier sont de plus en plus intégrés dans la législation nationale (pluralisme juridique). • L’influence de la société civile et des médias sur les politiques locales augmente. • Au cours des années 1990, plusieurs pays inscrivent la décentralisation dans leur constitution avec pour conséquences: - La tenue d’élections locales - La dévolution partielle des responsabilités et des ressources aux autorités locales - La décentralisation de la prise de décision en matière de planification, de gestion et de réalisation. • La composante politique de la décentralisation fait des progrès. • Les composantes budgétaire et administrative sont à la traîne. Les Etats africains s’engagent résolument en faveur de la démocratie et de ses valeurs partagées de gouvernance sous-jacentes. Ces valeurs sont : 1. L’inclusion de tous les citoyens sans distinction 2. Le respect et la prise en compte de la diversité culturelle 3. La promotion de l’intégration du niveau local 4. Le respect de l’Etat de droit 5. La participation des populations locales à la gouvernance 6. L’autonomie des Conseils locaux 7. La fiabilité et la redevabilité 8. La transparence 9. L’équité et l’égalité des genres 10. Le respect des droits de l’homme et des peuples 11. La valorisation des savoirs traditionnels 12. Le partage et la bonne gestion des ressources 13. Le respect de l’environnement. Les liens entre les concepts démocratiques modernes et les concepts traditionnels de gouvernance sont mis en relief. L’accent est mis sur l’esprit communautaire et le respect des personnes (exemple : Ujamaa, Ubuntu). TRAJECTOIRES CHRONOLOGIQUES DE LA GOUVERNANCE LOCALE EN AFRIQUE – ALGOT LEÇONS EMERGENTES DE L’HISTOIRE DE LA GOUVERNANCE EN AFRIQUE Déclencheurs et interventions programmatiques au niveau macro Panorama de la diversité régionale des systèmes et des puissances politiques et économiques du continent AUTONOMIE Invasion coloniale, résistance populaire, intégration des systèmes politiques africains dans la logique de gouvernement des colonisateurs DOMINATION Montée de la prise de conscience africaine, opposition, mutations coloniales PRISE DE CONSCIENCE POLITIQUE L’Afrique indépendante, processus difficile d’édification des nations, ajustement structurel EDIFICATION DE LA NATION AVANT 1885 1885 – 1918 1918 – 1950 1950 – 1989 APRES 1989 Tournant démocratique, décentralisation et relance d’une architecture de gouvernance panafricaine DÉVELOPPEMENT LOCAL LEÇONS Le développement économique local est une condition du développement économique national, régional et continental • La croissance économique au niveau local est essentielle. Elle fournit aux communautés et à l’Etat à tous ses niveaux de gouvernance les moyens nécessaires pour améliorer la fourniture de services publics (écoles, hôpitaux, assainissement, accès à l’eau et électricité). • Les grandes, les moyennes et surtout les petites entreprises privées au niveau local ont besoin, pour prospérer au niveau local, d’un environnement favorable aux affaires, sans bureaucratie excessive. • Les transferts de fonds de la Diaspora sont de plus en plus reconnus comme un facteur important du développement économique local. • Pour promouvoir le commerce intra-africain, les organisations régionales doivent éliminer les barrières (douanes, impôts, réglementations) afin que les frontières issues de l’époque coloniale perdent graduellement leur caractère immuable (soutien mutuel entre les Etats). • La paix est à la fois une condition préalable et un résultat du développement économique local. Une nouvelle gouvernance publique pour l’Afrique • Un Etat central souverain et de pleine capacité est nécessaire pour conduire avec succès le processus de décentralisation. • Un échange coopératif entre les structures de gouvernance locales, régionales, nationales et continentales est nécessaire pour la mise en œuvre réussie des stratégies de développement local (planification harmonisée et complémentaire). • Le financement de la décentralisation et une formation adéquate pour les agents du service public sont les clés de l’ amélioration de la fourniture de services publics. • Il n’y a pas de concept tout fait pour la décentralisation en Afrique. Les échanges d’ expériences et de pratiques entre Etats sont souhaitables. • Prendre le temps de bâtir un consensus au niveau local est la condition de résultats durables. Le savoir c’est le pouvoir • Une connaissance approfondie de la gouvernance traditionnelle aisi que des compétences en médiation doivent être valorisées et enseignées. • Des actions conjointes dans les domaines de la recherche et du renforcement de capacités sont d’une importance capitale pour la défense des intérêts des Africains (connaissance des richesses du continent). • La Diaspora africaine doit être reconnue comme un acteur majeur du développement local. Unité/Diversité • Les traditions et les identités culturelles sont essentielles. • Une nation dotée de structures décentralisées accorde toute sa place à la diversité culturelle. • Toutefois, l’Etat central doit garantir les valeurs et les droits démocratiques universels à l’ensemble de la population (sans distinction de croyance de sexe, d’âge). Valeurs africaines partagées et principes communs • Les pays africains se sont accordés sur un ensemble de valeurs partagées. Ils ont entrepris d’élaborer une «Charte africaine sur les valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local» susceptible de guider la création d’une Afrique «intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique à l’échelle mondiale». Réponses institutionnelles au niveau de la gouvernance locale : • Equilibre des pouvoirs • Participation • Représentation Valeurs : • Equité et égalité • Redevabilité • Recherche du consensus/ résolution de conflits • Esprit communautaire 3100 av. J.-C. – 332 av. J.-C. : Civilisation pharaonique en Egypte. 3ème siècle av. J.-C. – 275 av. J.-C. : Bibliothèque d’Alexandrie. 7ème siècle : Début des échanges commerciaux intra-africains à longue distance, expansion progressive de l’Islam sur les routes commerciales. 1238 : Charte du Mandé au Mali, une des plus anciennes constitutions incluant la première Déclaration des droits de l’homme. 9ème – 19ème siècle : Ascension et déclin des royaumes et empires centralisés d’Afrique (situés pour la plupart le long des fleuves et des côtes). Implication des Etats dans des échanges commerciaux avec des partenaires africains, européens et arabes (or, ivoire, bois, sel, esclaves et épices). Pas de frontières bien établies. Une grande partie de la population vit dans des sociétés non-étatiques décentralisées. 15ème siècle : Fondation de la première Université africaine à Tombouctou (Mali). Entre le 15ème et le début du 17ème siècle : Période des découvertes et des conquêtes, extension de la puissance européenne dans le monde au niveau politique. Fin du 17ème – début du 19ème siècle : Système triangulaire de commerce transatlantique des esclaves. Fin 18ème et 19ème siècle : Les expéditions scientifiques e Afrique révèlent l’ importances des matières précieuses ressources et avivent le désir des puissances européennes de s’en emparer. • Lien entre leadership et spiritualité. • Riche patrimoine des formes de gouvernance : les typologies des systèmes de gouvernance précoloniaux distinguent les systèmes décentralisés consenuels (systèmes par classes d’âge ou de parentés villageoises) et les systèmes centralisés de chefferies avec différents degrés d’ équilibre des pouvoirs de la part des dirigeants. • Pouvoir politique légitime fondé sur la satisfaction des besoins fondamentaux des administrés et/ou la supériorité technique (chevaux, armes, richesses). Systèmes centralisés, pouvoir absolu Abyssinie (Ethiopie), Rwanda, Swazi Systèmes centralisés, équilibre des pouvoirs limité Nupe, Bouganda, Zoulou, Haoussa, Yorouba Systèmes centralisés, système d’équilibre des pouvoirs bien défini Ashanti, Busoge de l’Ouganda, Lesotho, Tswana du Botswana Systèmes décentralisés, par classes d’âge Oromo, Kikuyu, Maasai Systèmes décentralisés de parenté villageoise Assemblées de village Ibo, Baito de l’Erythrée, Tiv du Nigeria, Société Owan du Nigeria, Système de Conseil des Berbères Source : Commission Economique pour l’Afrique, 2007 Attentes vis-à-vis des dirigeants transmises de génération en génération, valorisation du «capital social», de la réputation de sagesse, négociation, générosité, protection des intérêts collectifs et non individuels. • Recours aux Conseils pour aplanir les différends et aboutir au consensus. Existence d’espaces de rencontre publics («arbre/case à palabre») partout en Afrique. • Possibilité de déposer le chef, sécessions fréquentes en cas de dissension. • En raison de la faible densité de la population sur le continent, possibilité pour une partie de la population éprouvant du ressentiment contre une forme de gouvernance, de se retirer pour former une nouvelle communauté et occuper de nouveaux espaces. • Femmes et jeunes en général exclus des processus de prise de décision.