Déjà deux ans de crise sanitaire !
Les entreprises ont été contraintes d’adapter leurs services et prestations liés à la bonne gestion
opérationnelle et stratégique. Dans un rapport de près de 200 pages, la Belgian Facility Association (belfa),
en coopération avec Procos, fait le point sur les tendances de ce secteur en ébullition. Il est le résultat d’une
vaste enquête auprès des services de Facility Management (FM) des entreprises belges.
Beci brussels business_La majorité des services sont désormais externalisés_02/22
1. FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
16
Facility Management
La majorité des services sont
désormais externalisés
Un vaste secteur
Le FM comprend de nombreuses activités qui touchent
autant aux infrastructures qu’à leurs occupants. Le rapport
de belfa et Procos se penche sur le nettoyage des locaux,
la restauration, la maintenance technique, l’accueil, la
sécurité, l’entretien des espaces verts, etc., à l’exclusion de
l’immobilier et de l’informatique. La crise du Covid-19 mais
aussi les nombreuses évolutions technologiques impactent
considérablement ces activités. Le développement des
bâtiments intelligents, les changements liés à la mobilité,
l’attention accrue au bien-être des collaborateurs, les
nouvelles normes en matière de durabilité aussi.
Déjà deux ans de crise sanitaire !
Les entreprises ont été contraintes d’adapter leurs services et prestations liés à la bonne gestion
opérationnelle et stratégique. Dans un rapport de près de 200 pages, la Belgian Facility Association (belfa),
en coopération avec Procos, fait le point sur les tendances de ce secteur en ébullition. Il est le résultat d’une
vaste enquête auprès des services de Facility Management (FM) des entreprises belges.
Les services de nettoyage au top
de la sous-traitance
Les résultats qui suivent résultent d’une enquête auprès
de quelque 200 sociétés, sur la base de questionnaires
et de leurs rapports annuels. 55 % des répondants font
partie d’organisations de plus 1.000 employés et 34 %
d’organisations de 100 à 1.000 employés. Quand on sait
que, selon la Fédération des entreprises de Belgique, 98 %
des entreprises belges comptent toujours moins de 50
collaborateurs, on comprend que ces résultats ne concernent
en majorité que les grandes entreprises.
Parts de marché des services
Tanja Barella, Directrice de belfa, souligne que « comme
c’était déjà le cas depuis bien avant 2015, le nettoyage
constitue le service de FM sous-traité le plus important ; il
représente 39 % des budgets des entreprises. Sans surprise,
dans le contexte de la crise sanitaire, ce pourcentage est en
hausse par rapport aux 37 % de 2019… et plus encore par
rapport aux 32 % de 2017, ce qui démontre ici une tendance
de fond, même hors crise. »
À l’inverse, la restauration ne représentait plus que 16 % du
marché en 2020, contre encore 22 % l’année précédente.
« La crise du Covid-19 a évidemment engendré beaucoup
de télétravail et la fermeture temporaire de l’ensemble
des restaurants d’entreprise servant des repas chauds
ainsi que de nombreux services de catering », précise notre
interlocutrice.
Les services de maintenance technique affichent en revanche
de la constance depuis six ans, tandis que la sécurité occupe
désormais la 2e
place du budget des services de FM. Elle a
progressé de 17 % en 2019 à 24 % en 2020.
Les autres marchés - Accueil, Total Facilities Management
(TFM), Entretien des espaces verts - demeurent de petits
marchés. Ensemble, ils représentent 6 % des services de FM
et sont en nette diminution par rapport aux 10 % de 2015.
0%
39%
16%
15%
24%
4%
2%
■ Entretien des espaces verts
■ Nettoyage
■ Restauration
■ Maintenance technique
■ Accueil
■ TFM
■ Sécurité
Chiffres clés
Le chiffre d’affaires total
du marché belge du FM s’élevait à
4,525
milliards d’euros en 2020.
55 %
des services facilitaires
étaient externalisés en 2020,
contre 48 % en 2019.
D’ici à 2024,
on s’attend à grimper à
58 %
de services externalisés.
Le marché belge du FM est
cependant en décroissance,
représentant
1,02 %
du PIB belge en 2020 contre
1,15 % en 2019.
2. 17
Facility Management
■ 2015 ■ 2017 ■ 2019 ■ 2021
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
RestaurationM aintenance
technique
TFM Sécurité Entretien
des
espaces
verts
Accueil
Nettoyage
Services internalisés versus services externalisés
Progression des parts de marché
0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14%
Tous les services + la gestion
(Integrated facility management)
Facility management
(Managing agent)
Nettoyage
Restauration (vending)
Restauration (restaurant)
Accueil
Gestion technique
et maintenance
Gestion informatique (FMIS)
Service desk
Gestion immobilière
Gestion de la flotte automobile
Gestion des déchets
Sécurité
Gestion des documents
Entretien des espaces verts
Rien
Quels services facilitaires sont aujourd’hui sous-traités à un prestataire de services
facilitaires ? Quels services votre organisation offre-t-elle ?
Comme on peut le constater, nombre d’entreprises font appel à des prestataires externes qui gèrent l’ensemble de leurs
services facilitaires, en ce compris les aspects liés à la gestion. D’ailleurs, 13 % des prestataires de services de FM indiquent
eux-mêmes proposer tous ces services.
Lorsqu’on interroge les entreprises sur les raisons de faire appel à des sous-traitants, les réponses sont, dans l’ordre
d’importance, l’augmentation de la flexibilité, la hausse de la qualité des prestations, les ressources et compétences internes
trop limitées, la réduction des coûts, l’élargissement des prestations de services ou encore, tout simplement, une décision
de stratégie managériale.
L
’impact du Covid-19
Bienévidemment,lapandémieaengendrédesconséquences
sur le fonctionnement des services des entreprises. Dans la
majorité des cas, cela entraîne une remise en question de la
manière dont les services de FM seront rendus à l’avenir…
au-delà de la crise sanitaire !
Lorsqu’on demande aux entreprises quelles actions seront
mises en place concernant l’environnement de travail post-
Covid-19, il en ressort que l’attention sera portée, par ordre
de priorités, sur les éléments suivants : l’intégration des
nouvelles technologies dans l’environnement de travail pour
permettre des réunions numériques et hybrides ; l’adaptation
de l’environnement de travail standard à la distanciation
sociale ; l’augmentation des espaces de concertation et
de réunion au détriment des lieux de travail habituels ; la
réduction des espaces de bureau en raison du télétravail ;
une hausse de l’offre d’espaces de travail à distance hors
du bureau habituel et hors du domicile du collaborateur.
Voilà une série d’informations riches d’enseignements…
■ Philippe VAN LIL
Le Covid-19 a-t-il eu un impact sur
l’évolution de votre plan stratégique ?
0%
10%
20%
30%
40%
50%
■ Non, la pandémie n’a pas eu d’impact
■ Non, pas encore, mais cela fait l’objet d’une
réflexion
■ Oui, la pandémie a remis en question le plan
stratégique actuel, mais aucune action concrète
n’a encore été définie
■ Oui, la pandémie a eu un impact important Le plan
stratégique a été modifié et des actions concrètes
ont été définies
Facility Management nu
meestal uitbesteed
Uit een enquête bij de afdelingen Facility
Management (FM) in Belgische bedrijven blijkt
dat de Covid-19 crisis en de vele technologische
ontwikkelingen deze activiteiten beïnvloeden.
Schoonmaak is de voornaamste uitbestede FM-
dienst. Veel bedrijven doen een beroep op externe
FM dienstverleners. Redenen zijn o.a. een grotere
flexibiliteit, hogere kwaliteit, beperkte interne
middelen en vaardigheden, kostenverlaging,
uitbreiding van de dienstverlening of een
strategische beslissing van het management.
Na de coronacrisis zal de FM sector zich moeten
aanpassen aan nieuwe technologieën op de
werkplek, sociale distantiëring, een toename
van de ontmoetingsruimten en
de vermindering van de
kantoorruimte
ten gevolge
van
telewerken.
■
■ Services internalisés
Services externalisés
3. Cet
exemplaire
ne
peut
être
vendu.
Février / Februari 2022
Beci
-
Avenue
Louise
500
Louizalaan
Bruxelles
1050
Brussel
-
Belgique/België
bpost
PB - PP I B-714
BELGIE(N) - BELGIQUE
P505378
Mensuel - Ne paraît pas en juillet et en août
Verschijnt maandelijks - Niet in juli en augustus
Editeur responsable/Verantwoordelijke uitgever :
Olivier Willocx
400 m2
d'espace dédié à l'échange
et à la concertation à Bruxelles
p. 10-11
Zoektocht naar duurzame alternatieven
in afwachting van kernuitstap.
p. 12
Exposition immersive
consacrée à Salvator Dali.
p. 30
p. 5-9
UNE NÉGOCIATION RÉUSSIE
est une négociation préparée.
p. 20-21
En 2024 58%
des services facilitaires
seront externalisés.
p. 16-17
4. 2
2
Édito
Éditeur responsable / Verantwoordelijke uitgever
Olivier Willocx
Rédacteur en Chef et Directeur de la rédaction
sba@beci.be
Journalistes ayant contribué à ce numéro
Journalisten die aan dit nummer hebben bijgedragen
Etienne du Bary - Julien Seminckx - Philippe Beco -
Alanah Reynor - Gaelle Hoogsteyn - Giles Daoust -
Paul Gebruers - Camille Trad - Camille Callens -
Philippe Van Lill.
Photos / Foto’s Journalistes Belga
Traductions / vertalingen : Litteris
Layout et Graphisme / Lay-out en afbeeldingen
Maïté Dufrasne - db Studio.be
maite@dbstudio.be
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Tirage moyen par numéro
Gemiddelde oplage per nummer:
15.500 ex (à Bruxelles - voor Brussel)
Rédaction / redactie
BECI Brussels Business
BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles
Avenue Louise 500, 1050 Bruxelles
BECI – Kamer van Koophandel van Brussel
Louizalaan 500, 1050 Brussel
N°14
–
Février/
Februari
2022
Les taux d’intérêts très faibles adoptés ces derniers
mois par les banques centrales pour contrer la crise
ont clairement produit leurs effets sur les marchés
financiers. Ils ont permis aux bourses mondiales
une belle croissance durant ces douze derniers
mois portés par la profusion de liquidités sur le
marché.
Coté investissements privés, la presse nous
apprenait il y a quelques jours que près de 1,4
milliard d'euros ont été injectés dans les jeunes
pousses belges en 2021. C’est 40% de plus encore que
l’année précédente, qui constituait déjà un record.
Fonds d’investissements, société de crowdfunding ou de
crowdlending, invests publics…A Bruxelles aussi, les acteurs prêts à accompagner
financièrement les starters « qui en veulent » ont connu une année 2021 très
porteuse. Ils affichent plus que jamais leurs ambitions.
Je pense par exemple à finance&invest.brussels. Le bras financier de la transition
bruxelloise, après avoir soutenu les entrepreneurs pendant la crise, se démultiplie
pour proposer aux plus petites structures des prêts à conditions avantageuses,
en même temps qu’elle investit dans des start-ups, scale-
ups et PME prometteuses de notre région.
Au fil des ans, le secteur du financement participatif
étend, lui aussi son rayon d’action en même
temps qu’il se spécialise. Ainsi, Bruxelles compte
aujourd’hui 3 plateformes de crowdlending, que sont Bolero, BeeBonds, et
Look&Fin Avec plus de 400 PME financées, cette dernière – aussi active dans la
prise de participation - a enregistré une croissance historique de +140% en 2021!
Spreds, la plateforme bruxelloise de crowdfunding, affichait quant à elle le nombre
record de 20 campagnes simultanées il y a quelques semaines à peine.
Pasdedoutes,donc:desfinancementssontdisponiblesàtous
les étages pour les porteurs de projets de
biens et services qui tiennent la route -
qu’ils soient technologiques, digitaux, à
impact…ou tout cela à la fois.
De quoi encourager résolument la businesswoman
ou le businessman qui réside en chacun de nous à frapper aux bonnes portes
afin de concrétiser ses rêves d’entreprise...
SAISIR LE MOMENT …
Les montants dont disposent les investisseurs sont aujourd’hui plus élevés
que jamais. Le moment est bon pour exposer ses projets d’entreprise.
Pas de doutes, donc :
les financements sont disponibles
pour les porteurs de projets
qui tiennent la route
■ Marc DECORTE,
Président BECI
6. FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
4
Industrie
Nouvelles recettes
Michel Croisé, Président de Sodexo Belux, nous explique comment la restauration d’entreprise s’adapte
au travail hybride et aux demandes des employés/consommateurs.
Comment ces deux années de covid ont-
elles impacté votre société ?
Les volumes d’activité des restaurants ont été nettement
plus faibles dans les environnements « cols blancs ». Mais
l’impact a été limité, et parfois même favorable, sur nos
autres services comme la maintenance technique, la sécurité,
les services d'accueil ou l'entretien. La restauration dans les
environnements « col bleu » a continué à bien fonctionner.
Certains de nos clients ont pris en charge la totalité du coût
des repas de leurs employés. Cette diversité nous a permis
d’amortir le choc.
L
’hybridation du travail vous force-t-elle
à revoir votre business model ?
Cette nouvelle ère de travail rebat les cartes. Notre dernière
étude montre que 78 % des dirigeants veulent trouver des
modèles alimentaires innovants pour leurs équipes. Avec des
employés absents plusieurs jours par semaine, nos solutions
évoluent, par exemple via des repas à emporter pour la
maison. Via l’appli Modern Recipe, on peut aujourd’hui
commander notre nouvelle gamme de produits, qu'il suffit de
retirer au restaurant d'entreprise. On peut aussi choyer ses
employés à distance avec des offres de livraison attrayantes.
L
’ergonomie des restaurants d’entreprise
est-elle appelée à évoluer ?
Dans la recherche de plus-value à apporter à l’expérience
bureau, l’alimentation a un rôle majeur à jouer. Manger
avec ses collègues en est un élément essentiel pour créer
des liens. La restauration d’entreprise de demain doit
donc être conviviale et créative pour créer des moments
particuliers qui donnent envie de revenir… Pour optimiser
les espaces de restauration, il faut en faire des lieux de
rencontre permanents. C’est ce que nous avons fait au
siège de Sodexo à Bruxelles. Des espaces lounges et des
box confortables ont été installés pour permettre la tenue
de réunions formelles et informelles. Une démarche que
nous observons aussi chez nos clients et qui nous conforte
dans notre stratégie : une présence à tous les moments de
la journée, avec des offres saines et qualitatives.
Déjeuner, ce n’est pas juste se retrouver
entre collègues…
Manger avec plaisir et sainement contribue au bonheur, au
bien-être et à la santé. Ces éléments combinés favorisent
une meilleure productivité et les entreprises en sont de plus
en plus conscientes. Il est crucial d’élaborer des modèles
qui répondent à tous les besoins et profils alimentaires, qui
sont parfois très hétéroclites tant en termes d’ingrédients,
d’horaires que de lieux. Les nouveaux lieux de restauration
doivent accueillir tant un restaurant d’entreprise plus
classique que des services de take-away modernes, par
exemple des micromarchés du frais ou des solutions de
distribution automatique.
Comment répondez-vous aux attentes
croissantes de durabilité ?
Le Covid-19 les a rendues encore plus aigües. Depuis le
mois de septembre, nous proposons une nouvelle gamme
de légumes principalement locaux et de saison, et toutes
nos soupes sont préparées de manière 100 % naturelle et
sans additifs. Nos plats proviennent de circuits courts et de
collaborations avec des partenaires hyper locaux comme
Gomad, une entreprise de transformation de légumes qui
offre à des réfugiés un nouveau départ, ou la Ferme Nos
Pilifs. Nous croyons aussi à l'objectif « zéro déchet » et « zéro
plastique ». Les desserts, par exemple, sont conditionnés
dans des bocaux en verre que les consommateurs peuvent
emporter chez eux et réutiliser.
La chasse au gaspillage est aussi un
enjeu.
Via notre programme WasteWatch, 130 de nos restaurants
mesurent tous leurs restes grâce à une balance connectée.
Nous analysons finement les résultats et adaptons notre
offre en fonction des comportements et de la fréquentation
journalière. Ainsi, nous avons depuis 2019 réduit le
gaspillage de 40 % et devrions atteindre les 50 % en 2022.
Le programme a aussi mis en lumière des comportements
intéressants, comme le fait que les assiettes sont nettement
mieux vidées dans les restaurants
du secteur public ou que le
potage vient en tête de
liste des aliments que
nous jetons dans les
restaurants d’entreprise.
Comment le bio s’insère-t-il dans les
menus de vos restaurants ? Quel est sa
part?
Je n’ai pas de chiffres concrets mais le bio fait partie de nos
recettes depuis longtemps. Il est intégré en fonction des
demandes et exigences de nos clients, comme à l’ULB où
19 ingrédients sont proposés exclusivement en version bio.
Nous participons aussi à des campagnes de sensibilisation à
l'alimentation végétarienne, formons nos chefs et proposons
des repas à base de protéines végétales dans plus de cent
restaurants. Enfin, nous avons développé de nombreuses
recettes à base de produits Fairtrade et collaborons avec
Max Havelaar, Oxfam et Ethiquable. En Belgique, 28 % des
cafés servis par nos clients sont certifiés équitables.
■ Philippe BECO
Dans la recherche de
plus-value à apporter
à l’expérience bureau,
l’alimentation a un rôle
majeur à jouer
Michel Croisé, Président Sodexo Belux
Bedrijfsrestaurants
passen zich aan hybride
werk aan
De diversiteit van diensten en klanten hielp
Sodexo de impact van twee jaar Covid op te
vangen.
De afwezigheid van werknemers meerdere
dagen per week leidde tot nieuwe oplossingen
zoals meeneemmaaltijden en aantrekkelijke
leveringsaanbiedingen.
Eten met collega's blijft echter essentieel om
relaties aan te knopen. Eetgelegenheden
moeten permanente ontmoetingsplaatsen
worden, met een gezond en kwalitatief
aanbod. Het klassieke bedrijfsrestaurant
moet gepaard gaan met moderne take-
away diensten.
Qua duurzaamheid biedt Sodexo een
nieuw gamma lokale en seizoensgebonden
groenten aan, afkomstig van korte circuits.
Het bedrijf streeft ook naar "nul afval" en "nul
plastic". Sinds 2019 heeft het de hoeveelheid
afval met 40% verminderd. En biologische en
Fairtrade-producten maken deel uit van de
recepten.
8. 6
La 5G arrive en Belgique
Un enjeu stratégique essentiel
pour nos entreprises
Sylvain Chevallier est Partner et Global Leader Communications, Media, Entertainment chez BearingPoint.
À ce titre, il accompagne, depuis plus de 20 ans, des opérateurs télécoms dans leurs projets de
transformation axés sur le très haut débit. Son analyse nous éclaire sur les enjeux stratégiques de la 5G.
Quelles sont les perspectives d’une
économie en 5G ?
... Sylvain Chevallier : « Lorsqu’on parle de 5G, il
faut savoir qu’il existe deux niveaux : la 5G NSA
- Not Stand Alone - dont nous disposons déjà
aujourd’hui - et la 5G Stand Alone qui arrivera d’ici à 2023-
2024. Cette dernière nécessite de modifier le cœur de
réseau ; il ne s’agit pas simplement, comme c’est le cas pour
la 5G NSA, de placer des antennes 5G sur des fréquences
5G en gardant les réseaux actuels. La 5G Stand Alone ouvrira
de réelles perspectives pour nos entreprises. La première
innovation sera la capacité de faire du Network Slicing,
autrement dit de partager le réseau avec différents niveaux
de qualité et de priorité. »
À quelles fins ?
... S. Ch. : « C’est essentiel si l’on veut faire fonctionner
simultanément et correctement plusieurs appareils
sur le même réseau. Exemple : faire fonctionner
en même temps une voiture autonome, qui doit pouvoir
réagir en une fraction de seconde, et le téléphone mobile
de monsieur et madame Tout-le-Monde, qui pourrait très
bien attendre quelques secondes avant d’accéder à la vision
d’une vidéo. Plus globalement, certains métiers auront
besoind’énormémentdedonnées,d’undélaidetransmission
extrêmement court et donc d’un débit très important pour
éviter des interruptions du service. »
Quels sont les autres avantages ?
... S. Ch. : « Un deuxième est la possibilité de relier
au réseau 5G un nombre d’objets bien plus
important. Ce sera l’avènement de l’Internet des
objets, avec des millions voire des milliards d’objets
connectés : machines, véhicules, compteurs intelligents,
lampadaires, places de parking, etc. Tout ceci est impossible
aujourd’hui avec la 4G et le réseau actuel. Un autre bénéfice
indirect de la 5G et de la hausse des débits est de pouvoir
garantir la fiabilité des réseaux. La multiplication de ceux-ci
permettra par exemple aux forces de l’ordre et d’intervention
urgente de communiquer sur des réseaux spécifiques et
sécurisés. »
Nos entreprises aussi ont besoin de
réseaux sécurisés…
... S. Ch. : « En effet ! C’est pourquoi on verra se
développer un grand nombre de réseaux privés
à destination des entreprises mais aussi des
acteurs publics comme les villes et communes. Un exemple
type, ce sont les aéroports ; ils ont besoin de caméras de
télésurveillance, de talkies-walkies et autres appareils pour
communiquer avec les pilotes, les tours de contrôle, les
véhicules sur les tarmacs, etc. Certaines sociétés, comme
Mercedes ou Audi en Allemagne, se sont déjà dotées de
tels réseaux privés. »
Quand les entreprises belges pourront-
elles en bénéficier ?
... S. Ch. : « Ici comme ailleurs, on aura affaire à un
certain séquencement dans le déploiement de la
5G et donc à un phasage dans les projets. En clair,
la voiture autonome, ce n’est pas pour 2023 ! En revanche,
nos entreprises pourront en profiter à court terme. Les
nouvelles opportunités de l’industrie 4.0 permettront
notamment de connecter l’ensemble des machines d’une
usine, d’obtenir une gestion plus réactive du manufacturing
et de la supply chain, et de proposer de nombreux nouveaux
services à l’ensemble des acteurs économiques. »
Qu’en sera-t-il du développement des
Smart Cities ?
S. Ch. : « Ici aussi, des projets verront le jour à court terme mais
pas forcément sur de la 5G. Connecter les éclairages permet
une gestion plus intelligente, comme ne pas éclairer quand
il n’y a personne, et peut se faire sans la 5G. En revanche,
si l’on veut coupler cela avec de la vidéosurveillance ou de
l’analyse d’images pour détecter les problèmes de sécurité
ou les places de parking disponibles, la 5G sera nécessaire. »
■ Propos recueillis par Philippe VAN LIL
On verra se développer
un grand nombre de
réseaux privés à destination
des entreprises
La 5G sera 10 à 100 X plus rapide
que la technologie 4G actuelle.
Un réseau 5G prendra en charge des millions d'appareils
par km2
. Plus d’utilisateurs pourront être
en même temps sur le réseau.
Dans des conditions optimales, la latence,
soit le retard dans la communication, se situera
entre 1 et 4 millisecondes, au lieu de 10 en 4G.
Avantages de la 5G
FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
9. 7
- FÉVRIER/FEBRUARI 2022
« Lancer la 5G nécessite de nouveaux
matériels et logiciels dans le système
d'exploitation du réseau mobile et ainsi que
de nouvelles antennes de mâts de transmission.
Le déploiement se fera progressivement, à
commencer en priorité par les zones les plus
densément peuplées. »
« Fin 2021, la couverture 5G était limitée
à quelques zones autour d'Anvers, de Louvain et de la côte. En 2022, elle
sera considérablement étendue et disponible dans les grandes villes
flamandes et le long des autoroutes. D'ici à 2025, l'ensemble du réseau
mobile de Telenet et de BASE devrait être équipé. »
« Pour l’instant, Telenet utilise la licence de spectre provisoire
attribuée en 2020 par l'Institut belge des services postaux et
des télécommunications (IBPT). Pour passer au déploiement
complet de la 5G, il faut attendre la mise aux enchères des licences par
le gouvernement fédéral. Elle est prévue pour le 2e
trimestre de 2022.
D’ici là, Telenet réutilise à certains endroits le spectre 4G pour la 5G. »
« Les normes d’émission en matière de rayonnement
électromagnétique sont édictées par chaque Région. À Bruxelles
et en Wallonie, ces normes sont plus strictes qu’en Flandre et ne
permettent toujours pas un déploiement optimal de la 5G. L
’adaptation de
ces normes est prévue mais cela risque de prendre encore du temps.
En attendant, nous préparons techniquement nos sites pour la 5G, sans
pouvoir toutefois les activer. »
« L
’ajout d’antennes supplémentaires et la modification des sites
existants pour déployer la 5G nécessitent des permis
d’urbanisme. Au-delà du temps que ça prend, les autorités
locales et des riverains font parfois de l’opposition. »
« De nombreuses communes, en particulier à Bruxelles, taxent
aujourd’hui les infrastructures mobiles. Ceci constitue
un véritable frein au déploiement de la 5G. »
« Pour utiliser la 5G, il est nécessaire de disposer d’un GSM
compatible. Environ 10 % des appareils mobiles sur le réseau
Telenet sont actuellement compatibles avec la 5G. Toutefois,
50 % de ceux vendus en septembre 2021 l’étaient déjà, contre
seulement 6 % de ceux vendus un an plus tôt. »
La 5G arrive en Belgique
Quoi de neuf du côté
des opérateurs télécoms ?
Quand bénéficierons-nous de la 5G ? En 2021, les opérateurs télécoms avaient déjà lancé leurs premières
offres dans quelques zones limitées. Pour un déploiement complet, plusieurs conditions doivent encore être
remplies et certains obstacles levés. Coup de sonde auprès de deux opérateurs.
« Proximus a lancé son réseau 5G en
Belgique et principalement en Flandre
avec une offre commerciale en avril
2020. Chez Proximus, la 5G est déjà présente
dans une septantaine de communes et de
villes. Grâce au déploiement d’un nouveau
réseau, nous donnons un réel coup
d’accélérateur en 2022. D’ici 2 à 3 ans, chaque
site sera équipé d’un nouveau matériel et
d’une antenne 5G afin d’assurer une couverture complète de la
population belge. »
« Nous sommes contents d’avoir obtenu un calendrier
clair concernant la mise aux enchères des licences. Cet
élément clé nous permettra de disposer de bandes de
fréquences assurant à la fois la couverture des zones et la vitesse
nécessaires pour le déploiement de la 5G. »
« En matière de normes d’émissions, la Flandre a montré le
chemin en les revoyant à la hausse. À Bruxelles et en
Wallonie, nous devrons attendre leur évolution pour pouvoir
réellement y émettre en 5G. Dans les deux Régions, des progrès ont
été enregistrés dans les discussions et des intentions ont été exprimées
mais le timing reste encore flou. »
« Nous espérons qu’à Bruxelles, la nouvelle norme sera
officiellement adaptée pour la fin 2022. La norme actuellement en
vigueur dans la capitale est déjà totalement consommée par les
technologies existantes et il est absolument impossible de déployer de la 5G
dans de telles conditions. Bruxelles préconise des normes au bas mot 20 fois
plus exigeantes que l’OMS ! »
« En ce moment, nous débattons avec les autorités locales afin de gérer
le niveau de taxation sur les pylônes. C’est clairement ici un frein
supplémentaire à l’investissement. »
« Afin de diminuer les risques éventuels en termes d’environnement et de
nuisances, Proximus et Orange se sont alliés pour bénéficier conjointement
de leurs sites respectifs. Ceci réduira le nombre total de pylônes présents
en Belgique et améliorera l’expérience clients. »
« Sur nos quelque 4 millions d’abonnés, à peu près 450.000 appareils
supportent déjà la 5G. La majorité des smartphones vendus
aujourd’hui ainsi que les modèles récents de laptops et tablettes
permettront de se connecter à la 5G. »
TELENET
PROXIMUS
Orange est le 3e
opérateur connu à ce jour dans la mise
en œuvre de la 5G sur le territoire belge. En octobre
dernier, il a lancé son 5G Lab à Anvers. À l’instar de ce
que font aussi Proximus et Telenet, Orange permet ainsi
à des entreprises de découvrir, tester et développer, en
conditions réelles, des utilisations innovantes induites
par la technologie 5G Stand Alone. Dans le cadre de ce
programme, les entreprises bénéficient d’explications, de
démonstrations et d’animations de la part des experts de l’opérateur. Différents
types d’appareils peuvent ainsi être testés avec un recours spécifique à la 5G :
routeurs, smartphones, tablettes, lunettes intelligentes, appareils photo, etc.
Lors de l’inauguration du 5G Lab, plusieurs nouveaux cas d’utilisation de la 5G
ont été présentés. L
’un d’eux est un premier pas vers la conduite autonome
sur rail. Le train est équipé de caméras, de capteurs et d’un moteur basé sur
l’intelligence artificielle. Celle-ci fournit une assistance au conducteur en détectant
automatiquement les obstacles devant le train et, le cas échéant, en l’arrêtant.
Micha Berger, Chief Technology Officer
Vincent Licoppe,
Directeur stratégique de la division Réseau
10. FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
La 5G arrive en Belgique
Le satellite,
un complément
indispensable à la fibre
Implantée à Auderghem, SatADSL propose, depuis dix ans,
aux opérateurs télécoms une large gamme de services satellitaires
à l'échelle mondiale.
La société s'appuie sur sa plateforme « neXat », développée avec
le support de l’Agence spatiale européenne (ASE) et connectée à
un nombre sans cesse croissant de satellites - 31 actuellement.
Michel Dothey, son directeur commercial, nous explique pourquoi
le satellite est un complément à la fibre optique pour le déploiement
de la 5G.
En quoi consiste l'initiative « Satellite for
5G » menée par l'ASE ?
... Michel Dothey : « Elle a pour objectif d’aider
l’industrie européenne du satellite à intégrer les
solutions satellitaires dans la solution 5G d’une
façon globale, tant en termes de normes que de
développements technologiques ou de prototypages. Cette
initiative est cruciale : l’industrie spatiale européenne ne
peut pas prendre le risque d’être distanciée par les industries
spatiales américaine et chinoise, surtout au vu des
opportunités économiques immenses offertes par la 5G. »
En quoi les systèmes satellitaires
constituent-ils un avantage pour le
déploiement de la 5G ?
... M. D. : « La 5G dépend en grande partie des
systèmes de télécommunications terrestres.
Ceux-ci reposent fortement sur les câbles à fibres
optiques enterrés dans le sol. Toutefois, cela ne suffira pas
pour atteindre les ‘zones blanches’, soit celles où il est
impossible de placer de la fibre : en mer, dans les régions
marécageuses, etc. Les satellites ont l’avantage d’offrir une
couverture très large : à l’échelle d’un pays, voire d’un
continent. C’est donc là aussi une solution idéale pour couvrir
des zones peu peuplées où le déploiement de la fibre n’est
pas rentable ou possible. De plus, la 5G est une technologie
fortement virtualisée et repose sur le ‘edge computing’,
autrement dit sur une capacité de calcul délocalisée dans
les stations de base afin de réduire la latence. Ces éléments
rendent la 5G intégrable de manière d’autant plus pertinente
avec les réseaux satellitaires. »
Une nouvelle génération de satellites
sera-t-elle nécessaire ?
... M. D. : « La 5G peut déjà utiliser les satellites
existants. Toutefois, pour une intégration optimale,
une nouvelle génération sera nécessaire. Elle
offrira plus de capacité à moindre coût, grâce aux satellites
géostationnaires, ainsi qu’une moindre latence, grâce à la
nouvelle génération de satellites à orbite basse comme
Starlink ou OneWeb. »
Techniquement, comment les satellites
se connecteront-ils aux GSM et autres
appareils ?
... M. D. : « La connexion des satellites aux
smartphones se fera via les stations de base 5G.
Dans les zones moins peuplées, ces stations seront
connectées au réseau mondial via les satellites au lieu de
la fibre. Pour l’utilisateur final, ceci ne changera donc rien ;
il ne s’en rendra même pas compte. Il en sera de même
pour le recours aux objets connectés, sauf lorsque les
équipements IoT seront trop éloignés d’une station de base
GSM. Dans ce cas, des terminaux spécifiques
communiqueront directement avec les satellites. »
■ Propos recueillis par Philippe VAN LIL
Les satellites permettent
d’atteindre les ‘zones
blanches’, où il est
impossible de placer
de la fibre
8
11. 9
5G binnenkort in België
De bedrijfswereld zal er als eerste van profiteren.
5G wordt bovendien een grote sprong voorwaarts
in alles wat "Smart" is: Smart Cities, Smart Mobility,
Smart Engineering, Smart Agriculture, enz. Dit
alles zorgt echter voor enige bezorgdheid over
elektromagnetische straling en de effecten daarvan
op milieu en gezondheid. Ook het toenemende
verbruik van toch al uiterst gulzige datacentra blijft
een delicaat punt.
De veilingen van de 5G-licenties zullen in mei of juni
plaatsvinden. De telecomoperatoren krijgen daarna
twee jaar de tijd om een dekking van 98% van het
Belgische grondgebied te bereiken.
De vooruitzichten voor een 5G-economie? Met
Network Slicing – het delen van het netwerk in
verschillende kwaliteits- en prioriteitsniveaus –
zullen talloze apparaten tegelijk en correct kunnen
werken. Het wordt het tijdperk van het internet van
de dingen, met miljarden aangesloten objecten. Een
groot aantal privé netwerken voor ondernemingen
en overheidsinstanties zullen dan worden
ontwikkeld.
De lancering van 5G vereist nieuwe hardware en
software, alsook nieuwe zendmastantennes. De
invoering zal geleidelijk gebeuren. Satellieten
kunnen worden gebruikt om "witte gebieden"
te bereiken, waar het onmogelijk is glasvezel te
plaatsen. Zij zullen meer capaciteit bieden tegen
lagere kosten, alsook een lagere latentie. Kortom,
we gaan grote vooruitgang tegemoet voor
bedrijven en particulieren!
La 5G arrive en Belgique
BIENVENUE DANS
Nous sommes en 2026. Qu’elle fasse rêver ou donne le tournis, la technologie nous a désormais plongés
dans un monde qui nous paraissait encore fantasmagorique il y a quelques années à peine.
Les progrès industriels accomplis depuis 2022 semblaient inimaginables à cette époque…
ou alors à des années-lumière de se réaliser.
Vite, plus vite, toujours plus vite… Aldous Huxley avait raison :
nous vivons dans le Meilleur des mondes. Si l’univers décrit
par ce romancier de génie était plutôt sombre, la société dans
laquelle nous vivons à présent se rapproche bien plus de celle
des Robots du nouvelliste Isaac Asimov, qui nous prédisait
une cohabitation sereine entre l’homme et la machine.
Il y a 4 ans - nous étions fin 2022 - la 5G avait commencé à
offrir plus de vitesse, plus de capacités de transmissions de
datas, plus de services. L’industrie avait déjà fait un bond
considérable : l’intelligence artificielle, la réalité augmentée
et la fabrication de produits sur mesure commençaient à se
déployer à grande échelle. Grâce à leurs lunettes intelligentes,
les techniciens recevaient désormais une assistance à distance
et en temps réel pour les réparations qu’ils effectuaient
sur chantier. Les professionnels du bâtiment présents sur
chantier étaient en contact direct avec les architectes, qui
suivaient les opérations en 3D depuis leur bureau. Des drones
autonomes effectuaient des missions de surveillance sur des
sites industriels, tout en réalisant l'inventaire des entrepôts.
De nouvelles applications en phase de
test
Partout, les entreprises, gouvernements, hôpitaux, écoles et
autres collectivités développaient de nouvelles applications
technologiques. En 2022, la plupart de celles-ci étaient bien
sûr encore en phase de test. Mais les divers essais réalisés un
an plus tôt avaient déjà procuré de grands espoirs, comme
celui réalisé à Leuven. Ici, le placement de 17 antennes
dans la ville avait permis la création de réseaux 5G privés et
l’installation de caméras mobiles. Celles-ci pouvaient, entre
autres, résoudre des problèmes de mobilité et détecter des
dépôts clandestins ou toute forme de nuisance.
La même année, un projet pilote avait été mené à l’hôpital
universitaire d’Anvers. Des lunettes de réalité virtuelle et
un petit robot - baptisé VR-Ami - équipé d’une caméra et
de capteurs sonores permirent à des enfants hospitalisés
pour de longues périodes d’être plongés dans leur domicile,
classe de cours ou salle de sport, de voir en direct ce qui s’y
passait et de communiquer avec les personnes présentes.
Des avancées extraordinaires pour les
entreprises…
Aujourd’hui, en 2026, la saturation des réseaux et les temps de
latence ne sont plus que de mauvais souvenirs. En entreprise,
un nombre incalculable de capteurs analyse les mouvements,
la température et d’autres facteurs. Des robots mobiles
interviennent directement sur des chaînes de montage
en cas de problème mais aussi de manière prédictive. Les
premiers véhicules autonomes ont fait leur apparition sur
de vastes espaces industriels et pour le transport fluvial de
marchandises. Les conférences holographiques dans des
salles de réunion virtuelle avec vous ou votre avatar sont
devenues monnaie courante.
Toutes ces opérations sont aussi mieux contrôlées. Le réseau
en tranches - le « network slicing » en anglais - permet en
effet d’accroître la cybersécurité car les attaques restent
confinées à de petites parties du réseau.
… et les particuliers
Au même titre que les entreprises, les particuliers jouissent
aussi de nouvelles avancées technologiques. Les ordinateurs
ont commencé à être remplacés par des lunettes de réalité
virtuelle permettant de visualiser un écran et un clavier. Les
débits plus importants et les temps de latence réduits ont
aussi amélioré le streaming, le gaming et le téléchargement
d’applications.
La télésanté a également fait des progrès énormes. Des
vidéos de haute qualité à haut débit permettent notamment
aux professionnels de la santé de diagnostiquer des urgences
médicales à distance avant d’arriver sur place. Ce ne sont là
que quelques aspects de l’amélioration de notre quotidien.
Aujourd’hui, nous sommes le 2e juillet 2026. Hier, j’ai fêté
mes 60 ans et c’est avec une nostalgie toute relative que je
me suis souvenu de mes jeunes années. Nous disposions de
téléviseurs en noir et blanc, de téléphones fixes, des toutes
premières calculatrices de poche… On ne parlait quasiment
pas encore d’ordinateurs à domicile, on ne surfait pas sur
Internet, on n’avait pas de GSM, on ne prenait pas le TGV,
on ne réchauffait pas sa pizza au micro-ondes… Mais, déjà,
de gigantesques programmes informatiques, électroniques
et de télécommunications incarnaient un virage industriel…
Aujourd’hui, l’histoire s’est accélérée à un rythme effréné :
l’industrie 4.0 est devenue réalité.
■ Philippe VAN LIL
■
Vous avez dit « Le Meilleur des mondes » ?
UN MONDE FUTURIS T E
- FÉVRIER/FEBRUARI 2022
12. FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
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400 m2
dédiés à la création et
à l’échange
Le monde évolue en permanence et tant nos modes de travail que les espaces dédiés au travail doivent
changer. Consciente de cette réalité, BECI a profité des périodes de confinement pour accélérer
la modernisation de son bâtiment. Au 2e
étage du 500 avenue Louise, vous trouverez donc prochainement
des espaces dédiés à la réflexion, à la création et à la négociation. Suivez le guide !
« À quoi ressemblera le monde du travail de demain ? Tel a
été le point de départ de notre réflexion lorsque nous avons
décidé de réaménager le 2e
étage de notre bâtiment »,
commence Olivier Willocx, CEO de BECI. « Le monde de
demain sera celui de la communication. Intégrer les médias
et l’audiovisuel dans notre offre de services était donc une
nécessité, notamment pour les start-up, mais aussi pour les
entreprises en difficulté et les lobbys. Nous sommes déjà
sur la bonne voie, grâce à notre collaboration avec BXFM
dans nos locaux », poursuit-il.
Tisser du lien
Convivialité, confidentialité et connectivité… autant de
qualificatifs qui ont guidé BECI tout au long de son projet
de réaménagement. « Après presque deux ans de crise et
de travail à distance, les gens ont besoin de se revoir »,
assure Olivier Willocx. « Avec ce nouvel espace, nous
voulons répondre aux besoins des entreprises de trouver
des lieux de discussion et de concertation. Même si les
visioconférences sont très pratiques, il est temps de se
retrouver pour reconstruire et imaginer le monde ensemble.
Covid ou pas… »
Workspace
Nous souhaitons que
les gens se sentent chez eux
dans ce nouvel espace. »
Francis De Molder, porteur du projet
chez BECI
13. 11
Workspace
400 m² gewijd
aan creatie en
gedachtewisseling bij
BECI
Op de 2e verdieping van Louizalaan 500 komen
binnenkort zalen voor denkwerk, creatie en
onderhandelingen. Gezelligheid, vertrouwelijkheid
en verbondenheid zijn de leidraad bij de
herinrichting van de volledige verdieping. Mensen
moeten elkaar kunnen ontmoeten.
Deze zalen binnen de Kamer van Koophandel van
Brussel zullen dienen om relaties aan te knopen en
bedrijfsactiviteiten zinvol te houden. De verdieping
wordt heringericht in een loftstijl, met ruimtes
verdeeld rond een keuken. Glazen wanden zullen
de vertrouwelijkheid vrijwaren, met behoud van
transparantie en licht. De nieuwe ruimte wordt
in eerste instantie voorbehouden aan grote
ondernemingen. De benedenverdieping blijft open
voor iedereen: een essentieel trefpunt.
Comment Bruxelles peut-elle sortir gagnante de la crise
du Covid
? Comment va-t-on concevoir le monde de
l’immobilier, de l’horeca ou de l’événementiel ? Comment
réorganiser le secteur aérien en Belgique ? Quel avenir pour
le rail ? Voilà autant de discussions qui pourront être menées
au 2e
étage, fraîchement rénové. Olivier Willocx espère y
voir naître « des réflexions et des projets porteurs de valeur
pour notre communauté. »
En 2021, le CEO de BECI a été en contact avec plus de 400
entreprises. Il a été frappé de voir que des entreprises aux
profils similaires et actives dans le même secteur étaient
parfois dans des situations très différentes. Certaines
connaissaient une croissance énorme tandis que d’autres
n’avaient plus de clients. Selon lui, c’est directement lié à
la capacité d’adaptation des entreprises. « Les entreprises
résilientes s’en sortent. Plus que jamais, il est important
de tisser du lien et de donner du sens à ce que l’on fait.
Grâce à cet espace au sein de la Chambre de Commerce
de Bruxelles, nous espérons offrir aux entreprises le cadre
dont elles ont besoin », explique-t-il.
Comme chez soi
Et puisque le monde change, BECI a inversé la logique
traditionnelle des bureaux. L’ancien plateau sera réaménagé
dans un esprit « loft ». La cuisine ne sera plus placée dans
un coin discret au fond de la pièce, mais bien au centre de
celle-ci. D’autres espaces seront distribués autour de la
cuisine. Ils seront dédiés à la réflexion, à la négociation et à
la concertation. Une pièce a aussi été spécialement conçue
pour créer et concevoir dans le meilleur environnement
possible. Par ailleurs, dans chacun de ces espaces, il sera
possible de filmer ou de capter ce qui se dit et se fait.
Des parois vitrées, de larges espaces, de grandes fenêtres…
permettront de « fermer » les pièces pour préserver la
confidentialité des discussions, tout en gardant un côté
très transparent et lumineux.
« Nous souhaitons que les gens se sentent chez eux dans
ce nouvel espace », explique Francis De Molder, porteur du
projet chez BECI. « Après deux ans de télétravail, cela nous
semblait primordial. Cuisine américaine, coin salon doté
d’une cheminée pour se détendre… nous voulons que les
entrepreneurs se sentent bien dans cet espace. »
Ce réaménagement permet à BECI de
s’adapter à la réalité du travail d’aujourd’hui,
y compris dans sa dimension hybride. «
Les entreprises qui souhaitent sortir de
leurs bureaux, pour travailler dans un
cadre agréable, où il est aussi possible
de se relaxer et se restaurer, dans un
cadre verdoyant au cœur de Bruxelles,
pourront utiliser cet espace. Les
chambres de commerce bilatérales
y sont aussi les bienvenues », assure-
t-il.
Pour Francis De Molder, la notion de
proximité est très importante. « Pour
renforcer le sentiment d’être comme
chez soi, un escalier intérieur réunit
le 1er
et le 2e
étage, comme dans
un duplex », illustre-t-il.
Garder un lieu de partage
Si ce nouvel espace sera dans un premier temps réservé aux
grandes entreprises, le rez-de-chaussée de la Chambre de
Commerce de Bruxelles reste ouvert à tous. Les activités
destinées au grand public y sont organisées. « Laisser notre
porte ouverte est primordial », assure Olivier Willocx. « C’est
notre vocation première. Dans cette optique, le rez-de-
chaussée est un lieu de partage essentiel. »
BECI souhaite d’ailleurs, elle aussi, travailler davantage
dans une logique de communauté et d’adhésion pour ses
propres projets. « Coproduire avec notre communauté est
désormais au cœur de notre stratégie. Que cela soit avec
un secteur ou avec une entreprise, nous souhaitons créer
ensemble du contenu pour les médias sociaux, la télévision
ou la radio par exemple. Nous le faisons d’ailleurs depuis
longtemps déjà pour les formations. Nous ne voulons plus
faire de produits 100 % BECI. Notre objectif est de nous
inscrire dans une culture de partage », assure le CEO. Le
réaménagement du 2e
étage s’intègre dans cette logique.
« En tant que chambre de commerce, nous voulons devenir
une plateforme d’échange », ajoute-t-il.
Le rez-de-chaussée a subi un petit lifting, lui aussi, en
adéquation avec le respect de l’environnement et des règles
sanitaires. Des frigos intelligents qui permettent aux gens de
se servir sans contact y ont par exemple été installés. Tout le
monde peut y venir, dans une logique de communauté par
rapport à des thèmes que BECI va développer. Les salles
de réunion vont aussi être rénovées dans des matériaux
plus nobles afin de créer une ambiance conviviale tout en
permettant la distanciation sociale. « Qu’on le veuille ou
non, cette distanciation risque de perdurer, voire de devenir
la norme. Notre objectif est d’accueillir plus de monde en
mode ‘safe’ », conclut Olivier Willocx.
■ Gaëlle HOOGSTEYN
- FÉVRIER/FEBRUARI 2022
LE 2e
ÉTAGE CHEZ
BECI, CE SERA
BIENTÔT :
Une salle de travail pour 8 personnes
✓ Une autre pour 6 personnes
✓ Trois « phone booths »
✓ Une « workshop room » dédiée à la création
✓ Un studio vidéo
✓ Un mini open space
✓ Une cuisine ouverte avec coin repas
✓
Un salon de relaxation avec cheminée et vue sur
le jardin
✓ Des sanitaires avec douche
DÉJÀ INTÉRESSÉ ?
Plus d’infos auprès de Francis De Molder
fdm@beci.be
Nous voulons répondre
aux besoins des entreprises
de trouver des lieux de
discussion et
de concertation.
Olivier Willoxc, CEO de BECI
Après presque deux ans de
crise et de travail à distance,
les gens ont besoin de se
revoir. Covid ou pas… »
En tant que chambre
de commerce, nous voulons
devenir une plateforme
d’échange
14. 12
Green
De federale topministers bereikten op 23 december
2021 na een hele nacht vergaderen een akkoord over het
energiedossier. Ze opteren voor een volledige kernuitstap
in 2025, het plan A. De piste van een verlenging van de
levensduur van de twee jongste kerncentrales is nog niet
volledig afgeschreven, maar meer dan een optie is het
niet. Premier Alexander De Croo (Open Vld) en minister
van Energie Tinne Van der Straeten (Groen) achten die kans
“onwaarschijnlijk klein”.
De regering plant op 15 maart een evaluatiemoment. Dan
wordt onder meer bekeken of er nog altijd een probleem
is met de vergunning van de gascentrale in Vilvoorde.
Dat ligt in de lijn van de verwachtingen. De blik gaat dan
naar gascentrales in Seraing, Manage en Tessenderlo, de
volgende in het rijtje van vergunde capaciteit in de CRM-
veiling (capaciteitsvergoedingsmechanisme). Alleen als ook
dan nog een probleem rijst met de bevoorradingszekerheid
wil de regering andere mogelijkheden bekijken. De
verlenging van de reactoren van Doel 4 en Tihange 3 is
een van de opties.
Het energiedossier ligt in handen van de federale regering,
maar dat impliceert niet dat regionale overheden lijdzaam
(moeten) toekijken. Het Brussels Hoofdstedelijk Gewest reikt
de hand uit naar duurzame alternatieven. Zo verhoogde
het de coëfficiënt voor groenestroomcertificaten. Dat
mechanisme is een ondersteuningssysteem voor de
productie van groene stroom, geregeld door een besluit
van de Brusselse regering.
Brugel, de instantie die de energiemarkt in het Brussels
Hoofdstedelijk Gewest reguleert, stelde in september vorig
jaar voor om de toekenningsgraad van die certificaten te
verhogen met vier tot vijftien procent voor de installaties in
respectievelijk de laagste en hoogste vermogenscategorie.
Deze nieuwe steunmaatregel voor fotovoltaïsche energie is
sinds 1 januari 2022 van kracht en geldt alleen voor nieuwe
installaties.
Nog op 1 januari van dit nieuwe jaar werden de nieuwe
Renolution-premies van kracht. Dat is de overkoepelende
naam van de bestaande premies voor energie en renovatie,
die de Brusselse regering op 25 november goedkeurde.
Het Brussels Gewest beschikt voortaan over slechts één
aanspreekpunt voor alle aanvragen voor premies en
verhoogde het budget tot 53,6 miljoen euro.
Al ruim tien jaar denkt het Brussels Gewest na over
een vergistingsinstallatie die organisch afval omzet in
biomethaangas en compost. Zo'n installatie maakt het
mogelijk om binnen de grenzen van het gewest energie
op te wekken uit organisch afval. De Brusselse regering
heeft in het najaar de knoop doorgehakt en wil een
biomethanisatiecentrale installeren.
De start van de bouw staat gepland in het eerste semester
van 2024, dus nog in de huidige legislatuur. De fabriek moet
operationeel zijn in 2026 om vanaf dan jaarlijks 50.000 ton
gft-afval te verwerken tot biogas en compost. Drie mogelijke
locaties worden bestudeerd. Twee sites genieten bijzondere
aandacht: het waterzuiveringsstation naast het kanaal
aan de Budabrug en het terrein van Net Brussel aan de
Humaniteitslaan in Vorst.
Zoektocht naar
duurzame alternatieven
in afwachting
van kernuitstap
In afwachting van de geplande kernuitstap in 2025 werkt het
Brussels Hoofdstedelijk Gewest aan duurzame alternatieven
voor energievoorziening binnen de eigen grenzen. De bouw
van een biomethanisatiecentrale krijgt stilaan maar zeker een
gelaat. Nieuw in 2022 zijn een verhoging van de coëfficiënt voor
groenestroomcertificaten en een hervorming van het premiestelsel
voor energie en renovatie met een groter budget.
FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
15. 13
- FÉVRIER/FEBRUARI 2022
Votre premier job
rémunéré ?
Pigiste à la RTBF. Changer de sujet tous les
jours me permettait d’assouvir ma curiosité
sociale et anthropologique ainsi que ma
passion pour les rencontres.
Le « defining
moment » de votre vie
professionnelle ?
Une proposition de fonction à Paris qu’ING
m’a proposée…et qui ne me convenait
pas. En disant « non », je me suis délesté
de chaines symboliques pour lancer mes
activités, dont l’école 19.
Votre plus belle réussite
professionnelle ?
J’espère qu’elle est devant moi. J’ai
l’impression d’avoir été en « incubation
positive » pendant 20 ans avant de déployer
mes propres ailes. Depuis, mes meilleurs
moments ont été de voir des étoiles dans
les yeux des partenaires avec qui je travaille
à l’évocation de projets à haute valeur
sociétale, comme l’école ou LN24.
Votre plus gros échec
professionnel ?
Très honnêtement, c’est difficile d’en
sortir un en particulier. J’aurais peut-être
pu accélérer ma trajectoire en ayant le
courage de quitter plus vite des fonctions
avec lesquelles je n’étais plus en phase. Or
le temps est précieux.
Votre super-pouvoir ?
Ma plus grande force est qu’on me sous-
estime. J’ai pas tous les codes du corporate
mais j’analyse beaucoup. Et je pense être
bon pour attirer et connecter des talents et
fédérer une vision.
Votre plus grand défaut ?
Je suis assez insatiable et je veux parfois
aller trop vite.
L
’élément clef du succès
de votre entreprise ?
Il y a une vrai raison d’être à l’école.
Elle permet à des gens issus de milieux
différents de se mélanger et de s’épanouir.
Du startuper à l’hypertatoué qui intègre
un big 4, on change vraiment des vies en
libérant les énergies et en dépassant les
biais cognitifs. Le soutien d’un nombre
important d’entreprises est aussi clé.
Si vous n’aviez pas été
CEO de l’école 19, quel
job auriez-vous souhaité
exercer ?
Tailleur, potier, créateur de mode, libraire…
Je sais en tous cas que je créerai un jour
une marque de produits créatifs tangibles…
Qui est votre héros ?
Votre modèle ? Votre
source d’inspiration ?
Le duo Pierre Bergé – Yves Saint Laurent.
Une relation dont la portée créative a été
pérenne et pleine de sens. Et qui enseigne
qu’il faut accepter la complexité des
rapports humains pour mener des projets
ambitieux à bien.
Votre hobby préféré ?
Les ventes aux enchères. J’aime m’entourer
d’objets à l’histoire singulière.
Votre livre préféré ?
Ce serait un Beigbeder ou un Houellebecq.
Mon métier consiste beaucoup à
réenchanter. Quand je lis des ouvrages
comme « La carte et le territoire » ou «
Soumission », j’ai le sentiment de voir l’autre
côté d’un même pièce.
Votre film préféré ?
Pulp fiction. Tout comme Travolta qui faisait
un retour inattendu avec ce film, j’aime aussi
l’idée qu’on puisse me retrouver là où on
ne m’attend pas.
Votre endroit préféré ?
Paris. J’ai eu la chance d’y vivre. Cette
ville me stimule et me repose. Je m’y sens
totalement libéré.
Quel conseil donneriez-
vous à votre « vous » du
début de votre carrière ?
N’attends pas 20 ans pour te lancer. Prends
des risques.
Quelle est votre devise ?
Never give up. Les choses arrivent quand
elles doivent arrivent.
■ Philippe BECO
Esprits d’entrepreneurs
■ Sous la direction de Giles Daoust
STEFAN SALBERTER,
Directeur Général de l’Ecole
de codage 19 et de LN24
Envie de lire le livre préféré de Florence Posschelle?
Nous vous offrons 10 EXEMPLAIRES
de La carte et le territoire de Houellebecq.
Ecrivez-nous à books@daoust.be
en mentionnant votre adresse.
16. 14
Un jour avec…
RESTOS DE QUARTIER, LE MIDI
« Tous les jours, je vais déjeuner dans un petit resto du quartier. C’est souvent un asiatique où
je commande quelque chose de léger, des légumes avec un peu de poulet ou du poisson. J’y
vais à pied. Ensuite, je retourne à l’atelier et je poursuis mon travail. »
À PIED OU À VÉLO DANS
BRUXELLES
« Dans Bruxelles, j’essaie de me déplacer au maximum à pied ou à
vélo. C’est tellement facile, on ne subit pas les embouteillages et il ne
faut pas tourner dans le quartier pour trouver une place de stationnement.
Je n’ai pas de vélo personnel. Je les loue et ça me suffit amplement. Ils sont
plus lourds et demandent plus d’effort, mais cela me permet de faire du sport. Même
quand il pleut, je me déplace à vélo. Je mets une casquette ou un chapeau, un
imperméable, et je suis parti. »
ATELIER ET DOMICILE DANS
LE MÊME IMMEUBLE
« Je descends à mon atelier vers 10h30-11h, parfois un peu plus tôt. Mon domicile et
mon atelier se trouvent dans le même immeuble : l’un au 13e
étage, l’autre au 3e
étage.
J’ai toujours des choses à faire car j’ai beaucoup de commandes. J’ai cependant dû
apprendre à dire ‘Non’ car je n’ai pas le temps de tout accepter. »
UN SCRABBLE EN PRENANT
LE PETIT-DÉJEUNER
« Tous les matins, en prenant le petit-déjeuner, je fais une partie de Scrabble avec mon
compagnon. Cela me détend et me permet de soigner mon orthographe. De plus en
plus, je prends du temps pour moi. Je ne travaille plus comme un fou, j’ai décidé de plus
me consacrer à mes amis et mon entourage. »
PAS FAN DU TÉLÉPHONE
« Confectionner des chapeaux, c’est comme méditer. On ne pense à rien d’autre. À ce
moment-là, je ne réponds pas au téléphone. En général, les gens savent qu’il ne faut pas trop
m’appeler en journée. De toute façon, je les rappelle s’ils me laissent un message ou un SMS.
Je ne suis pas trop un adepte du téléphone. Je préfère voir les gens et fixer un rendez-vous
pour converser. Sauf évidemment pour les personnes et les amis qui habitent loin. »
Né à Liège en 1961, Elvis Pompilio est célèbre
pour ses créations de chapeaux. Établi depuis belle
lurette à Bruxelles, sur l’Avenue Louise, non loin du
Bois de la Cambre, il a coiffé les plus grandes stars,
de nombreuses têtes couronnées et collabore avec
les plus grandes marques de la mode.
NATURELLEMENT DEBOUT VERS 8H
« Généralement, je me lève automatiquement à 8h du matin. C’est un petit-déjeuner
léger et équilibré avec deux petites tranches de pain, de la confiture et un décaféiné. Je
suis très attentif à ma ligne et fais régime assez régulièrement. Je m’impose cela car je
veux vivre très vieux pour pouvoir profiter encore et encore de la vie. Je vois toujours le
petit morceau de ciel bleu. »
LA RADIO EN TRAVAILLANT
« Il m’est impossible de travailler sans musique. Dès que j’arrive à l’atelier, j’allume la radio.
J’en change la fréquence plusieurs fois par jour, pour varier les styles de musique et les
bulletins d’information. »
FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
■ Propos recueillis par Julien SEMNINCKX
ÉNERVÉ PAR LES
EMBOUTEILLAGES
« Je dispose d’une voiture, mais je l’utilise vraiment très peu car les embouteillages
m’énervent. Je suis un impatient et déteste les pertes de temps inutiles. Et je ne me
vois pas appeler tout le monde depuis mon GSM, déjà que je n’aime pas trop le
téléphone. »
Elvis Pompilio :
« Je dois toujours être occupé
à quelque chose ! »
DES CONSEILS PRÉCIEUX
AUSSI EN… TEMPS
« Deux fois par semaine, au moins, je fais acte de
présence dans mes boutiques et pop-up stores qui
sont ouverts du mercredi au samedi. Les gens y
viennent aussi pour me voir et afin que je les
conseille. Pour les personnes exubérantes,
il faut plutôt un chapeau qui calme le jeu.
Pour les timides, ce sera quelque chose
d’un peu plus extravagant que ce qu’ils
auraient normalement choisi. Les
gens sont très contents de mes
conseils, ça peut parfois me
prendre une heure. »
Elvis Pompilio,
bezige bij met een
hoed
Elvis Pompilio is beroemd om zijn
hoedenontwerpen, o.a. voor beroemdheden,
koningshuizen en de grootste modemerken.
Een deel van de talrijke opdrachten moet hij
helaas weigeren.
Hij bezoekt zijn boetieks en pop-up winkels
twee keer per week, om klanten te adviseren.
U vindt hem ook regelmatig in
tweedehandswinkels, op zoek naar kleren uit
de jaren 40 en 50, want die waren stevig en
gemaakt van mooie stoffen.
Hij begon hoeden te maken in de jaren
1980, toen er een tekort was aan ontwerpers
van hoeden en accessoires. Al snel bouwde
hij een clientèle op van beroemdheden,
modehuizen als Chanel, Mugler of Valentino
en een resem Belgische ontwerpers. Elk
model is uniek en gemaakt met houten
vormen.
17. 15
ÉMISSIONS CULINAIRES ET
CULTURELLES
« Au soir, j’aime bien regarder la télévision. Cela me
calme. Ce sont surtout des émissions culinaires comme
‘Top Chef’ ou ‘Le Meilleur cuisinier’ mais aussi des
programmes ayant trait aux voyages, aux animaux
ou à la culture. Parfois, c’est une série dont on
m’a parlé. »
Een dag met...
‘LE ROI DU SHOPPING’
« Il m’arrive quelquefois d’accompagner gratuitement des amis pour les aider à
choisir leurs vêtements. Je fais cela pour le plaisir et je suis de bon conseil pour
les looks. Je déteste le prêt-à-jeter. Je vais souvent dans des friperies où
l’on peut trouver des vêtements des années ’40 et ’50. À cette époque,
les vêtements étaient solides et fabriqués avec de belles matières. Le
prêt-à-porter n’existait pas et on savait coudre. Je vais régulièrement
au Marché aux puces, place du Jeu de Balle où j’achète divers objets
comme des poupées en feutre, des vases, des meubles... J’ai un
garage avec plein d’étagères où je dépose ces objets qui m’inspirent
pour mes créations. »
STOP À 18H
« Le soir, je m’oblige à cesser de travailler à 18h. Même si j’ai encore
beaucoup à faire, j’arrête tout et je remonte dans mes appartements.
Quitte à me lever plus tôt le lendemain et être à l’atelier à 8h du
matin. »
CHEF À DOMICILE
« Une fois par semaine, j’organise un repas à domicile
où j’invite des amis. Je dresse une belle table pour 4
à 10 personnes. Pas plus, sinon on ne parle plus qu’à
son voisin. J’aime les conversations uniques où chacun
écoute tout le monde. Je fais un plan de table et sélectionne les
convives par intérêt des gens, entre personnes qui ont des choses à se dire
et à apprendre. Au menu, ce sont des bons plats que je prépare moi-même.
J’adore cuisiner mais j’essaie de faire les choses intelligemment avec des
plats que j’ai préparé à l’avance et qui ne me demandent que de rester
dix minutes en cuisine. C’est, par exemple, un saumon que je fais
mariner avec du gingembre, une sauce soja, de l’ail, du miel et que je
n’ai plus qu’à mettre au four. »
« TOUS LES
PAYS ME
FASCINENT »
« J’adore voyager. L’Inde, le Vietnam,
la Russie, les Etats-Unis, le Japon, la
Chine, l’Islande, le Canada… Tous les
pays me fascinent. J’adore autant les pays
nordiques où il fait froid que les contrées
tropicales. Même si je suis sur une plage au
soleil, je dois trouver quelque chose pour
m’occuper. Quitte à acheter des perles
pour faire un collier. Sinon, j’ai l’impression
de perdre mon temps. »
MARCHE
NORDIQUE PAR
TOUS LES TEMPS
« Je fais régulièrement de la marche nordique,
au Bois de la Cambre qui est tout proche : quand
j’ai moins de travail, avant de descendre dans mon
atelier... Parfois une heure, parfois deux. Cela me permet
de penser à des créations, à trouver l’inspiration… Je
pars marcher en toute saison et par tous les temps. J’adore
la pluie, c’est apaisant : même le bruit qu’elle fait. Et je ne
parle même pas de la neige. Rien que voir les flocons qui
tombent, c’est magique. Le blanc, c’est tellement beau. C’est
ma couleur préférée. Elle est tellement pure, elle attire et rejette
la lumière. »
BOTTES EN
CAOUTCHOUC GUCCI,
CHANEL, BURBERRY…
« Pour me promener, j’ai plein d’équipements. J’ai
notamment une dizaine de paires de bottes de pluie en
caoutchouc. J’en ai des simples, colorées ou de marque
comme Gucci, Chanel, Prada et des Burberry avec de grands
carreaux. »
CHAQUE CHAPEAU
EST UNIQUE
« Lorsque j’ai commencé à confectionner des chapeaux,
dans les années 1980, il manquait de créateurs de chapeaux
et d’accessoires. Très vite, j’ai eu une clientèle de célébrités
et de maisons de mode célèbres comme Chanel, Mugler,
Valentino. Sans oublier de nombreux créateurs belges. J’en
ai directement eu beaucoup de succès. Mais je ne suis pas un
imposteur. Chacun de mes modèles est unique et je travaille
à partir de formes en bois. »
UN LUXE BRUXELLOIS
DE DISPOSER
D’UN 100 M²
« Bruxelles est une capitale internationale où l’on peut tout
trouver et avoir un grand confort de vie. On dispose par
exemple du luxe de pouvoir vivre dans des appartements de
plus de 100 m² sans trop casser sa tirelire. »
UNE VILLE QUI NE CESSE
DE S’AMÉLIORER
« Je trouve peu de défauts à Bruxelles car elle ne cesse de
s’améliorer. Peut-être plus de mobilité, de transports en
commun. L’offre en métro n’est pas vraiment la même qu’à
Paris ou Londres. Pour se déplacer d’un point à l’autre, c’est
parfois compliqué et il faut prendre deux ou trois bus ou
trams. »
ENSEIGNANT
À LA CAMBRE
« Je suis professeur à La Cambre, un jour par semaine,
le mardi. J’enseigne en Master accessoires, bijoux,
maroquineries. J’ai une dizaine d’étudiants par an. Je leur
apprends à confectionner des chapeaux, réaliser leurs formes
en bois… Ils sont tous très motivés, comme chacun des
professeurs qui donnent le maximum pour les former au
mieux. Je donne cours dans le bâtiment de la Cambre, qui
est voisin de quelques mètres, ou directement dans mon
atelier. Certains de mes élèves ont déjà fait leur place dans
des maisons de haute couture, comme chez Hermès, pour y
confectionner des accessoires. C’est très gratifiant ! »
ET POUR 2022 ?
« J’ai toujours des choses imprévues qui arrivent et je suis
rarement dans la projection. Je vis au jour le jour, sans trop
regarder devant moi. Ni derrière moi d’ailleurs… »
- FÉVRIER/FEBRUARI 2022
Madonna, Sharon Stone, Stromae, Harrison Ford,
Blondie, Etienne Daho, Yannick Noah, Axelle Red,
Mickey Rourke, Roméo Elvis, Amélie Nothomb, Lio,
Arielle Dombasle, Valérie Lemercier, Annie Cordy…
Quelques-unes des stars qui portent des chapeaux
Elvis Pompilio.
Mais aussi des membres des familles royales
d’Angleterre, de Norvège, de Suède ainsi que de
Belgique.
18. Devenir indépendant
Les statuts des travailleurs
doivent évoluer
Que ce soit à titre d’activité principale ou complémentaire ou en tant que pensionnés actifs, les indépendants
sont de plus en plus nombreux. Dans le même temps, le pourcentage de travailleurs salariés parmi la
population active stagne à 85 % depuis plus de 10 ans. Si le statut d’indépendant attire de plus en plus car,
par définition, synonyme d’indépendance, il présente également des inconvénients…
18
Travailler seul - L’absence d’échanges avec des
collègues peut peser. La tentation de
procrastiner ou, au contraire, la difficulté à
décrocher peuvent aussi se manifester.
Savoir tout faire - Hormis votre cœur de
métier, il y a aussi la prospection,
l’administration, la comptabilité,
l’informatique, l’autoformation, etc.
Last minutes - Travailler en catastrophe le
soir ou le week-end est monnaie courante.
Salaire irrégulier - L’ampleur des projets varie d’un
mois à l’autre… et le tiroir-caisse peut parfois
tirer la langue !
Moins de droits que le salarié - Pas de congés payés, de 13e
mois,
de primes, de congés de maladie, peu d’accès réel au chômage, c’est
ça aussi être indépendant !
Peu de temps pour se former - À l’heure de la transformation
digitale et de l’évolution des métiers, ça peut constituer un véritable
handicap.
Moins d’accès au crédit - Obtenir un prêt auprès des banques ou
louer un logement est plus difficile pour l’indépendant que le salarié.
Ce dernier dispose d’un CDI et de rentrées fixes… pas vous !
Vivre de sa passion - Créer son job, c’est
ouvrir des horizons avant tout personnels, c’est
réaliser un rêve dans lequel on s’épanouit.
Être son propre patron - Personne pour
vous expliquer quoi faire et comment le
faire. Et puis quelle fierté d’avoir sa propre
structure !
Horaires - Organiser ses journées et ses
congés comme on l’entend. Si vous n’êtes
pas un adepte des horaires fixes, c’est
évidemment… le pied !
Liberté géographique - Travailler d’où l’on veut, même en
voyage… Mmm… sur une plage de sable fin à siroter un
cocktail !
Peu d’outils - Un ordinateur portable, un GSM et une connexion wifi
suffisent bien souvent pour nombre de professions
Choisir ses clients, collaborateurs et associés - Une liberté de plus,
non négligeable.
Salaire poche - Il est bien souvent plus intéressant que celui d’un
salarié.
Les
Les
Avantages
fréquents
du
freelance
Inconvénients
fréquents
du
freelance
Choix de vie, besoin sociétal
Devenir indépendant procède d’abord le plus souvent d’un choix : un autre
style de vie synonyme de plus de liberté, notamment dans l’organisation de son
activité et de son temps de travail. Ce n’est pas le seul avantage : l’indépendant
dispose d’un meilleur salaire poche que le salarié… mais il perd le plus souvent
une garantie de revenu.
La croissance du nombre d’indépendants correspond aussi à un réel besoin;
en 2021, les nouveaux indépendants sont encore plus nombreux qu’en 2019.
Et soyons clairs : depuis le Covid, beaucoup d’employeurs en ont assez du
système du salariat dans sa forme actuel ! Il les contraint à octroyer de nombreux
avantages aux employés : 13e
et 14e
mois, voiture de société, chèques-repas,
etc. En bout course, compte tenu des multiples charges patronales, le salaire
net d’un employé est multiplié par plus que trois. Même si s’il est essentiel
de maintenir une certaine protection des salariés, il faut aussi trouver un juste
équilibre. Dans le contexte actuel, « l’uberisation de l’économie » est un fait ; à
situation inchangée, le nombre d’indépendants ne fera que croître.
De nombreuses contraintes
Devenir indépendant n’est évidemment pas de tout repos. Diverses enquêtes
auprès des indépendants relèvent leurs doléances : charge de travail énorme,
manque de protection sociale, manque de temps pour la formation continue,
sentimentd’êtremalreprésentévoireinvisible…Maiscesontsurtoutleslourdeurs
imposées par l’administration et le manque de droits octroyés aux indépendants
qui sont pointés du doigt.
Ces dernières années, un chemin immense a été parcouru dans le bons sens mais
cela reste insuffisant. Les lois sont tellement compliquées que l’indépendant est
notamment dans l’obligation de facto de s’adjoindre les services d’un expert
fiscal pour s’en sortir. S’il ne le fait pas, il prend le risque de lourdes sanctions, par
exemple s’il commet une erreur involontaire en matière de TVA. Et un comptable
coûte cher au « petit » indépendant. Tout cela n’est pas normal !
La vie des indépendants doit être facilitée. De même, le système salarié doit
évoluer s’il ne veut pas signer son arrêt de mort. Enfin, un nouveau statut
devrait être mis en discussion pour tous ceux qui désirent n’être ni salariés ni
indépendants… ou les deux en même temps !
■ Olivier WILLOCX, CEO de BECI
FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
19. 19
Devenir indépendant
Gare aux pièges et difficultés !
À quelles difficultés majeures
sont aujourd’hui confrontés les
indépendants ?
... Eliot Huisman : « Elles sont très variées : la gestion
administrative, les limites de leur couverture
sociale,leburnout,etc.Lemanquedeconnaissance
des aides accessibles est particulièrement criant. Pourtant,
des aides financières régionales conséquentes et rapides
existent pour de multiples aspects : construction d’un plan
financier, assistance au management, développement de
l’image de l’entreprise, création d’un site internet, etc. Peu
connus et donc sous-utilisés, ces outils sont essentiels au
développement d’un business. »
La crise sanitaire a-t-elle accentué des
problèmes spécifiques ?
... E. H. : « Elle a clairement renforcé la problématique
du burnout. Sous la pression de multiples facteurs,
de plus en plus d’indépendants finissent par
craquer. Malheureusement, les filets de sécurité sont peu
nombreux : le burnout n’est pas encore complètement
reconnu comme une maladie ; beaucoup de médecins
l’assimilent encore à de la paresse ; il n’existe pas de fonds
pour le burnout ; les projets pilotes sont très limités, n’offrant
que quelques consultations chez un psy ; etc. À cela, s’ajoute
aussi souvent un problème de déni de la maladie, soit dans
le chef de la personne concernée, soit dans celui de son
entourage professionnel ou privé. »
Que faire alors ?
... E. H. : « En tant que membre de l’Institut pour la
prévention du burnout, je peux affirmer que des
solutions existent. Outre l’intervention d’équipes
pluridisciplinaires sur le plan médico-social - médecins
généralistes, psychologues, assistants sociaux, coaches, etc.
-, un avocat peut aussi apporter une aide pour compléter
les formulaires administratifs déclarant une situation de
burnout, demander des dispenses de cotisations sociales,
éventuellement suspendre l’activité, etc. De telles démarches
sont souvent ingérables pour une personne en burnout. »
Quels types de conflits impliquent le
plus souvent les indépendants ?
... E. H. : « Pour l’indépendant en personne physique,
ce sont les cotisations sociales, le lancement de
l’activité après une période en tant que salarié ou
chômeur, et le manque d’information sur le statut
d’indépendant complémentaire. Pour l’indépendant en
personne morale, ce sont les subventions et avantages
patronaux ainsi que le manque d’appui et de communication
de la part des secrétariats sociaux. Nombre d’indépendants
fortement concentrés sur leur activité laissent par exemple
traîner des questions relatives aux cotisations sociales jusqu’à
attendre l’assignation voire la saisie. Ce type de litige est
pourtant beaucoup plus simple à gérer qu’on ne le croit. »
D’autres litiges le sont moins…
... E. H. : « En effet ! Pour le salarié ou le chômeur
désireux par exemple de lancer une activité
d’indépendant, les informations sur les modalités de tremplin
sont mal connues et amènent beaucoup d’erreurs. Nombre
de conflits naissent alors entre des indépendants de bonne
foi et l’ONEM, qui réclame des indemnités de chômage
indûment perçues. Il est vrai que l’on gagnerait à simplifier
les choses du côté de l’administration, de même que lorsqu’il
s’agit de vouloir développer une activité d’indépendant
complémentaire. »
Quels conseils donnez-vous encore aux
indépendants ?
... E. H. : « Le premier est d’avoir une attitude
préventive dans tous les domaines : mieux vaut
prévenir que guérir… ça coûte moins cher ! Le
deuxième est de souscrire à une assurance protection
juridique. Ceci évite bien des angoisses pour un prix de
base de quelque 400 € à titre individuel, dont 150 €
déductibles fiscalement ; pour une PME, cela tourne entre
1.000 et 2.000 €. Enfin, prendre une assurance de revenu
garanti est également fortement conseillé. »
■ Propos recueillis par Philippe VAN LIL
Eliot Huisman est avocat spécialisé en droit administratif, du travail et de la sécurité sociale
auprès du cabinet B49. Au quotidien, il est confronté aux difficultés que vivent les indépendants.
Son regard aiguisé et ses conseils nous éclairent sur les multiples pièges à éviter.
La crise sanitaire
a clairement renforcé
la problématique
du burnout.
- JANVIER/JANUARI 2022
Het statuut van
zelfstandigen moet
dringend veranderen
Het aantal zelfstandigen stijgt, als gevolg van een
levenskeuze en een maatschappelijke behoefte.
De nadelen van dit statuut zijn echter talrijk:
de enorme werklast, het gebrek aan sociale
bescherming en aan tijd voor bijscholing, het gevoel
slecht of niet vertegenwoordigd te zijn, de logge
administratie en het gebrek aan rechten. Bovendien
moet de zelfstandige vaak alleen werken, alles zelf
kunnen doen – m.i.v. de administratieve rompslomp
–, dringende opdrachten aanvaarden en van een
onregelmatig inkomen leven. Hij geniet ook minder
toegang tot krediet en verzeilt vaak in conflicten
met overheidsdiensten. Geen wonder dat hij vaker
dan wie ook een burnout ontwikkelt.
Hij leeft echter van zijn passie en is zijn eigen baas.
Hij bepaalt vrij zijn werkuren en waar hij werkt. In
de dienstensector kan hij zich vaak redden met
weinig hulpmiddelen. Hij kiest zelf zijn klanten,
medewerkers en partners.
En chiffres
1.182.747
est le nombre d’indépendants et
aidants que comptait la Belgique
fin 2020
64,8 %
le sont à titre principal
24,8 %
le sont à titre complémentaire
10,4 %
le sont en tant qu’actifs à la
pension
64,9 %
des indépendants sont
des hommes
31,7 %
des indépendants travaillent dans
les professions libérales
28,2 %
des indépendants travaillent
dans le commerce
24 %
est l’accroissement du nombre
d’indépendants de 2010 à 2020
- FÉVRIER/FEBRUARI 2022
20. FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
20
Vendre ou négocier ?
« Une grande partie des gens confondent la vente avec la
négociation », commence Jean-Paul Guedj. « Vendre, c’est
promouvoir. Tandis que négocier, c’est rechercher un accord.
La négociation, c’est la rencontre d’un argument et d’une
objection. » Pour notre expert, la négociation fait partie du
processus de vente… sans en être une étape obligatoire.
« De nombreux achats, surtout en B to C, s’effectuent, en
effet, sans négociation. Il y a davantage de négociation
en B to B, même si l’on voit toutefois que cela commence
aussi à arriver dans le B to C. La négociation est un outil au
service de la vente », explique-t-il.
Manager ou négocier ?
La négociation est aussi de plus en plus au cœur des
pratiques managériales. C’est devenu un outil essentiel du
bien-être au travail, de l’engagement
des travailleurs et de la rétention des
talents. Pourtant, négocier n’est pas
toujours facile pour les managers. Jean-
Paul Guedj commente : « Le rôle du manager
est de diriger. Il fixe un cadre, des délais et des
Vente et management
Que vous soyez vendeur ou manager, la négociation s’invite régulièrement dans votre travail.
Une pratique qui ne plaît pas à tout le monde... Pourtant, réussir ses négociations commerciales et
managériales réussies est primordial. Comment la négociation peut-elle vous aider à mieux performer ?
Pourquoi n’osez-vous pas négocier ? Comment devenir un bon négociateur ?
Jean-Paul Guedj, coach-consultant et formateur en négociation, nous donne quelques pistes.
Négocier efficacement et
durablement, cela s’apprend !
Conseils pour réussir s
e
s
n
é
g
o
c
i
a
t
io
n
s
Préparer sa négociation,
la structurer, l’organiser,
en faire une stratégie.
Bien négocier implique d’avoir
réfléchi à ce que l’on veut, aux
compromis que l’on est prêt à faire et
à la stratégie que l’on va utiliser
pour obtenir ce que l’on souhaite.
Cette stratégie doit être déterminée
en amont.
La négociation est un outil
essentiel du bien-être
au travail, de l’engagement
des travailleurs
et de la rétention
des talents.
Nul ne doit subir une
négociation qu’il n’a pas eu
le temps de préparer
22. FÉVRIER/FEBRUARI 2022 -
22
Baromètre BECI : quel temps fait-il
dans votre entreprise ?
Ralentissement de la croissance, hausse du prix des matières premières,
modification des comportements d’achat, concurrence, faillite d’un
fournisseur… La vie d’une entreprise est rarement un long fleuve
tranquille. Dans un contexte économique fluctuant, il est indispensable
de se pencher régulièrement sur la santé financière de son entreprise.
En utilisant, par exemple, le nouveau baromètre de BECI !
Un diagnostic objectif
Conçu comme un outil de diagnostic, le baromètre de
BECI tire ses origines des « stress tests » imposés aux
banques. « Avec notre baromètre, nous voulons
faire prendre conscience aux entreprises de
leur (in)capacité à affronter les tempêtes
économiques éventuelles », commence
Salima Serouane, responsable du
projet et coordinatrice du Centre
pour Entreprises en difficulté (CEd).
Les indicateurs sont-ils plutôt verts,
orange ou rouges
? Les deux
dernières éventualités doivent
alerter l’entrepreneur sur la
nécessité d’agir. « L’objectif de
ce baromètre est d’aider les
entrepreneurs à anticiper les
problèmes. » » Actuellement,
près de 4 entreprises
bruxelloises sur 10 sont en
danger. 1 société sur 10 est
même au bord de la faillite.
Et faire son propre diagnostic, c’est tout simple et c’est
gratuit ! « Il suffit d’introduire son numéro d’entreprise dans
notre outil en ligne. » Le baromètre va ainsi aller chercher
toutes sortes de données financières, objectives et concrètes
pour anticiper la situation de l’entreprise. Citons, par
exemple, l’âge de la société, son secteur d’activité, ses
dettes, ses capitaux propres et ses revenus. Ce baromètre
permet aussi de benchmarker son entreprise par rapport
à son secteur. Ou encore, de permettre aux entreprises
de grandir. « Savoir que tous les feux sont verts peut aussi
encourager les entreprises à s’agrandir, à engager une
personne en plus, à faire des investissements, etc. ».
Étudier régulièrement sa situation
Pour être efficace, ce baromètre ne doit pas être utilisé
en « one-shot ». Il s’agit de refaire le point aussi souvent
que nécessaire. Les entreprises, surtout les plus petites,
ne sont pas toujours conscientes de la réalité de leur
situation financière. « Les entrepreneurs ont parfois une
méconnaissance totale de ce qui se passe dans leur arrière-
boutique. Ils sont en première ligne. Ils connaissent leurs
marchandises, leurs biens et services et savent les vendre.
Mais ils ne savent pas toujours comment gérer les aspects
plus administratifs tels que la comptabilité, les aspects
juridiques, les assurances, etc. » Or, quel que soit son
métier, sa profession, son secteur… il y a des bases que
tout entrepreneur doit connaître pour réussir.
« Dans un monde post-covid, où le changement est
permanent, faire régulièrement le point de la situation
financière de son entreprise est essentiel. Grâce à notre
baromètre, les entrepreneurs pourront pressentir les
éléments potentiellement dangereux pour la viabilité
de leur société. Ce baromètre doit leur permettre d’être
suffisamment armés pour faire face aux accidents de
parcours. »
Du diagnostic à l’accompagnement
« Nousvoulonsfairedelapréventionparlebiaisdubaromètre,
mais aussi par la formation. » BECI lancera donc aussi, en
2022, des formations permettant aux entrepreneurs
de maîtriser le B-A.BA de la gestion d’entreprise.
« En tant que Chambre de Commerce, notre
mission est d’encourager les entrepreneurs
concernés à agir tant qu’il en est encore
temps. Au-delà du diagnostic fourni par
le baromètre, nous sommes présents
et disponibles pour accompagner les
entreprises. »
■ Gaëlle HOOGSTEYN
BECI Barometer:
het weer in uw bedrijf!
In een fluctuerende economie nemen we best
regelmatig de financiële gezondheid van onze
onderneming onder de loep. Dat kan met de
nieuwe BECI barometer!
De diagnose is eenvoudig en gratis! Voer gewoon
het bedrijfsnummer in de onlinetool in. Herhaal
de beoordeling zo vaak nodig. Ondernemingen,
vooral kleine, zijn zich niet altijd bewust van hun
financiële situatie. De barometer zal elementen aan
het licht brengen die een risico inhouden voor de
levensvatbaarheid van het bedrijf. Daarnaast start
BECI in 2022 opleidingscursussen over het ABC van
bedrijfsbeheer.
Risk Management
Les indicateurs sont-ils
plutôt verts, orange ou
rouges ?
Les entrepreneurs ont
parfois une méconnaissance
totale de ce qui se passe
dans leur arrière-boutique
Salima Serouane, responsable du projet
et coordinatrice du CEd
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