A la réflexion, la déprofessionnalisation de notre métier se poursuit rapidement depuis plus de 50 ans. C’est un processus au cours duquel les frontières du champ dans lequel un groupe professionnel exerce son activité, sont réduites, ouvertes ou abolies, rappelons nous la médecine physique en 1965, la psychomotricité et l’ergothérapie en 1974, les Apa en 1991 et récemment l’ostéopathie en 2004. Une question reste toujours sans réponse. Quel est l’objet de la kinésithérapie ? Il est urgent de consolider, si cela est encore possible, les frontières pour que la clientèle cesse d’être sous l’emprise d’autres groupes. La profession est à la recherche d’un savoir spécialisé qui lui est propre. Le monopole de 1946 a totalement disparu. Massage et gymnastique médicale ont été accaparés par d’autres métiers. La déclaration de l’autonomie reste encore une injonction sans résultat en son absence, le choix est cornélien. Quelle domination choisir ? Celle du médecin spécialiste ou celle de l’infirmière ? L’universitarisation, qui est une voie nouvelle, est loin d’être mise en place. De nombreux problèmes qui n’ont pas été abordés vont se poser notamment celui du financement. Offrira-t-elle le développement de ce savoir théorique et spécialisé qui sous-tendrait la profession ? Quelle est la discipline scientifique sur laquelle s’appuie le métier ? Des exemples existent dans d’autres activités, la linguistique pour l’orthophonie ou encore la psychologie pour la psychomotricité. La cinésiologie pourrait être celle qui soustendrait le notre mais hélas partagée par d’autres. resauprosante.fr