Sortie du PortEcho Bulletin trimestriel d'information du Port de Toamasina SPAT 1er Trimestre 2024 | N°52
- L'impact de la guerre Israelo-Palestinienne sur le transport maritime
- " Un jour ne suffit pas pour célébrer la Femme "
- Ministère des Transports et de la Météorologie - Des relations bilatérales au beau fixe.
3. SOMMAIRE
PORTECHO N°52 / 1er
trimestre 2024
Directeur de la publication : Avellin Christian Eddy
Comité de rédaction : Liliane Melquiond-Zafinirina, Natacha Tsilangoy, Noeline Raharinantenaina, Safiditsoa Ratovoarinony
Infographie : Johany Marino Harindratsimba
Edition : ECOPRIM
Zone Industrielle Nord, route des Hydrocarbures - Ankorondrano Antananarivo
Tél : 020 22 320 89 | Fax : 020 22 690 87 | e-mail : commercial@sitram-ecoprim.com
DL N° 1838/03/2024
Nombre de tirage : 500 exemplaires
04. ÉDITORIAL
EN PREMIÈRE LIGNE
ÉCONOMIE
08. L’IMPACT DE LA GUERRE ISRAELO-PALESTINIENNE
SUR LE TRANSPORT MARITIME
14. Vision et compétence renforcées, garant du développement
économique et touristique du pays
16. Lancement dynamique de la deuxième partie
du terminal à conteneurs
17. Le développement de l’économie durable
dans le secteur portuaire
18. La clé de développement d’une entreprise prospère
19. Capitainerie de la SPAT aux Pays-Bas :
cap sur une maintenance de pointe
20. Le smart scanning au Port de Toamasina
22. La performance portuaire
23. Le graphite :
Madagascar au cœur de l’industrie mondiale
24. Les enjeux du secteur du voyage
26. Réforme de la gestion des dockers du Port de Toamasina
28. De l’Antarctique au cœur de l’Atsinanana
29. MS Bolette, une flotte symbolique
30. Africa Mercy, une mission prometteuse de vie et d’espoir
DU CÔTÉ DES QUAIS
36. Les avancées du dragage au Port de Toamasina
37. Le plan d’action pour réduire les bruits sous-marins
38. « Il faut que ce soit green »
32. TRAFIC MARITIME
34. MOUVEMENT DES NAVIRES
35. ANNUAIRE DES MARÉES
ENVIRONNEMENT
ÉVÈNEMENT
40. Journée internationale du droit des femmes
42. Pour un port exempt de corruption
43. Une formation intensive pour une gestion durable du port
44. Lancement de la saison de reboisement
de la région Atsinanana
45. Les officiers de l’ACMIL en visite au Port de Toamasina
46. Sensibilisation sur la conjonctivite
SANTÉ
47. Le sport, un pouvoir d’accomplissement
SPORT
48. Les îles Barren, la plus grande aire marine protégée
de l’océan Indien occidentale
ÉDUCATION & CULTURE
50. ACTUS EN PHOTOS
51. LOISIRS
07. « Un jour ne suffit pas pour célébrer la femme »
4. EDITO
EDITO
EDITO
Éditorial …
Constamment en quête d’innovation et de progrès, nous nous laissons facilement émerveiller par
la magie de l’avenir et ses promesses, allant jusqu’à oublier fréquemment de prendre en compte
les enseignements du passé. Pourtant, dans cette course effrénée, le véritable défi réside dans
notre capacité à tirer des leçons de l’histoire.
L’histoire est une source inestimable de connaissances et de perspectives. Elle nous offre un
aperçu des succès et des échecs du passé, des décisions judicieuses et des erreurs coûteuses.
En regardant en arrière, nous pouvons identifier les schémas, comprendre les tendances et capitaliser
les acquis. Autant de faits qui éclaireront notre chemin vers l’avenir.
Néanmoins, trop souvent fascinés par les innovations, nous sommes tentés de faire table rase du
passé. Nous nous emballons pour les nouvelles idées et les technologies avancées, optons pour un
changement de paradigme en omettant généralement de valoriser les expériences précédentes. Une
erreur que nous devons nous abstenir de commettre si nous voulons construire un avenir solide et durable.
Les défis environnementaux du 21e
siècle en sont une illustration. Les conséquences désastreuses de nos
actions passées nous montrent clairement ce qui peut arriver lorsque nous ignorons les avertissements
de la nature et négligeons notre responsabilité envers notre planète. En admettant nos bavures et nos
manquements tout en tirant des enseignements de nos actes passés, nous sommes en mesure de prendre
des décisions lucides et réfléchies pour préserver notre environnement.
Avec le concept de Solutions Fondées sur la Nature (SFN) à l’horizon 2025, une nouvelle expérience de
vie se précise avec une approche de développement à échelle humaine. Nous devrions adopter
une ligne de conduite qui va au-delà d’un simple aspect esthétique en s’orientant vers « le smart by nature »,
plus écologique tout en encourageant cette initiative. Planifions d’appliquer les principes des 3 R : Re-use –
Re-cycle – Reduce, par exemple à travers la récupération des eaux de pluie pour l’irrigation des espaces verts,
l’utilisation de panneaux solaires pour l’éclairage public.
De même, dans le domaine des relations internationales, l’histoire nous offre une mine d’informations sur les
conflits passés, les négociations réussies et les échecs diplomatiques. En scrutant le passé, nous pouvons
mieux comprendre les dynamiques complexes qui façonnent le monde d’aujourd’hui et guider nos efforts vers un
avenir de paix et de coopération.
En fin de compte, le défi du futur réside dans notre capacité à utiliser les leçons du passé pour
façonner un avenir meilleur. Ce qui nécessite une réflexion critique, un engagement envers l’apprentissage
continu et une volonté de regarder au-delà de notre fascination pour les nouveautés. En embrassant le passé, nous
pouvons nous donner les meilleures chances de façonner des lendemains meilleurs pour les générations futures.
Liliane Melquiond-Zafinirina
LE DÉFI DU FUTUR EST DANS LE PASSÉ
5. ORIAL
Constantly in search of innovation and progress, we easily find ourselves captivated by the
magic of the future and its promises, often forgetting to consider the lessons of the past. Yet,
in this relentless pursuit, the real challenge lies in our ability to learn from history.
History is an invaluable source of knowledge and perspectives. It provides us with insights
into the successes and failures of the past, wise decisions, and costly mistakes. By looking
back, we can identify patterns, understand trends, and capitalize on lessons learned. All of
which will illuminate our path towards the future.
However, all too often, we are tempted to dismiss the past in favor of novelty. We get carried away
by new ideas and advanced technologies, opting for a paradigm shift while generally neglecting
to value previous experiences. This is a mistake we must refrain from making if we want to build
a solid and sustainable future.
The environmental challenges of the 21st
century are a case in point. The disastrous consequences
of our past actions clearly demonstrate what can happen when we ignore nature’s warnings and
neglect our responsibility to our planet. By acknowledging our mistakes and shortcomings while
learning from our past deeds, we are able to make informed and thoughtful decisions for the future
of our environment.
With the concept of Nature-Based Solutions (NBS) on the horizon for 2025, a new way of living is
taking shape with a human-scale development approach. We should embrace a course of action that
goes beyond mere aesthetics, moving towards being « smart by nature » more environmentally friendly
while encouraging this initiative. Let’s plan to apply the principles of the 3 Rs : Reuse – Recycle –
Reduce, for example, through rainwater harvesting for green space irrigation, and the use of solar panels
for public lighting.
Similarly, in the field of international relations, history provides us with a wealth of information about past
conflicts, successful negotiations, and diplomatic failures. By studying the past, we can better understand
the complex dynamics that shape today’s world and guide our efforts towards a future of peace and
cooperation.
Ultimately, the challenge of the future lies in our ability to use the lessons of the past to shape a
better tomorrow. This requires critical reflection, a commitment to continuous learning, and a willingness
to look beyond our fascination with novelty. By embracing the past, we can give ourselves the best chances
of success in creating a prosperous and sustainable future for generations to come.
Liliane Melquiond-Zafinirina
THE CHALLENGE IN THE FUTURE LIES IN THE PAST
6. PortEcho | N°52
6
ÉCONOMIE
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de croître en termes de couverture, de taille et de
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► À la fin de 2023, elle compte 21 agences réparties
dans 17 régions de Madagascar, emploie plus de 250
personnes et sert plus de 17 000 clients à travers le
pays. Son objectif principal est d'accompagner sa
clientèle vers un niveau de vie plus élevé en proposant
des produits financiers adaptés, avantageux et
accessibles à tous, en particulier à la population
rurale et au secteur informel.
► La NIM SA se distingue par son crédit dédié à
l'agriculture et à l'élevage, accompagné d'une formation
adaptée pour améliorer la productivité et les revenus
des agriculteurs. Elle offre également des solutions
financières adaptées à divers secteurs, allant des salariés
aux PME, et incluant les services. Tout cela est mis en
œuvre avec un accent particulier sur la digitalisation et
l'orientation client.
UNE
OPPORTUNITÉ
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À MADAGASCAR
NIM SA ouvre son capital au public
Raison d’être de la NIM
Pourquoi une augmentation de capital ?
7. PortEcho | N°52 7
ÉCONOMIE
EN PREMIÈRE LIGNE
La journée du 8 mars placée sous le
thème«Investirenfaveurdesfemmes:
accélérer le rythme » a été largement
« fêtée » dans la Grande île avec en
apothéose une célébration nationale
à Toamasina placée sous le haut
patronage de la Première Dame Mialy
Rajoelina. Ce jour-là, la population est
venue massivement à Miami Beach,
le site nouvellement aménagé sur le
front de mer.
Femme engagée dans la lutte contre
les violences faites aux femmes sous
toutes leurs formes et surtout aux
enfants, l’épouse du Chef de l’Etat
a été nommée en 2019 Ambassadrice
du Fonds des Nations Unies pour la
Population (FNUAP) pour la lutte contre
les VBG puis sacrée « Championne de
laluttecontrelesviolencesbaséessur
le genre » le 11 mars 2024 toujours par
cette agence onusienne. La mission du
FNUAP est de parvenir à un monde où
chaquegrossesseestdésirée,oùchaque
accouchement est sans danger et où
chaque jeune réalise son plein potentiel.
La Première Dame malagasy s’y est
investi corps et âme et a joué un rôle de
premier plan en menant un plaidoyer
réussi pour l’adoption et l’application
de la loi n° 2019-008 du 16 janvier 2020
sur la lutte contre la violence basée sur
le genre, déjà en vigueur. Dans son
discours, elle a réitéré sa ferme volonté
tout comme son engagement à pour-
suivre le combat pour l’égalité et le
respect des droits des femmes. Elle a,
entreautres,insistésurl’améliorationdes
conditionsdeviedesfemmesmalgaches
et a lancé un vibrant appel aux parents
afin d’encourager la scolarisation des
jeunes filles et de les aider à poursuivre
leurs études jusqu’au bout.
« Un jour ne suffit pas pour célébrer les
femmes. Chaque jour, nous devrions
leur être reconnaissant. Et, en ce
jour du 8 mars, nous vous exprimons
mesdames, toute notre gratitude pour
vos efforts et votre dévouement. De
la femme vient la lumière qui nous
illumine dans notre quotidien. Aussi,
je serai toujours à vos côtés en nous
soutenant mutuellement », a souligné
le PrésidentAndry Rajoelina, lors de sa
prise de parole.
LilianeMelquiond-Zafinirina
Le 8 mars 2024, Toamasina a été le point focal de la journée
d’action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte
pour les droits des femmes. Près de 15 000 femmes issues des
24 régions du pays se sont données rendez-vous dans cette
grande ville portuaire de l’Est de Madagascar. En première ligne,
les femmes sont mises à l'honneur.
« UN JOUR NE SUFFIT PAS
POUR CÉLÉBRER LA FEMME »
Le couple présidentiel saluant le passage des femmes lors du défilé
Remise de trophée par la Directrice régionale de l’UNFPA pour l’Afrique orientale et australe
8. PortEcho | N°52
8
ÉCONOMIE
L’IMPACT DE LA GUERRE
ISRAELO-PALESTINIENNE
SUR LE TRANSPORT MARITIME
Après la pandémie COVID-19 et la guerre en Ukraine, le transport maritime subit les dommages
collatéraux du regain de tension entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas
avec notamment la proximité avec le canal de Suez, un couloir maritime stratégique.
Une escalade régionale de ce conflit pourrait déborder sur le détroit d’Ormuz, situé dans
la principale région productrice d’hydrocarbures.
9. PortEcho | N°52 9
ÉCONOMIE
LA VULNÉRABILITÉ DE LA
ROUTE COMMERCIALE
MARITIME MONDIALE
Le blocage du canal de Suez par le
navire Ever Given a eu des consé-
quences majeures sur le transport
maritime mondial.
● Perturbation sur les grandes
routes maritimes
Le canal de Suez est l’une des voies
navigables les plus importantes
au monde, reliant la mer Rouge à
la mer Méditerranée. Son blocage a
interrompu le passage de milliers de
navires commerciaux transportant
des marchandises entre l’Asie et
l’Europe, entraînant des retards
massifs dans les livraisons et des
perturbations dans les chaînes
d’approvisionnement mondiales.
● Saturation des ports
Les navires bloqués dans le canal ont
créé un engorgement impressionnant
obstruant l’accès aux ports et
perturbant les opérations portuaires
normales. Cela a provoqué des
retards dans le traitement du fret et
des congestions dans les ports de
destination.
Les discordes voire les affrontements
interétatiques ont en général des implica-
tions significatives sur le transport
maritime avec les éventuelles ferme-
tures temporaires ou restrictions des
voies navigables. De telles perturbations
entraînent des retards dans les livraisons
de marchandises comme les tensions
accrues augmentent le risque d’attaques
contre les navires commerciaux. Aussi,
le coût élevé des mesures de sécurité
additionnelles dissuade les compagnies
maritimes à desservir certaines zones.
En cas de conflits armés, les installations
portuaires figurent parmi les cibles.
Ce qui pourrait paralyser les opérations
maritimes ou limiter la capacité de traite-
ment des frets et retarder les opérations.
Demême,pourfairerespecterlessanctions
ou autres mesures politiques liées au
conflit, des gouvernements imposent
parfois des restrictions supplémentaires
sur le transport maritime.
Par ailleurs, le blocage durant six jours
du porte-conteneur Ever Given, au mois
de mars 2021, dans le canal de Suez
a mis en exergue la vulnérabilité des
routes maritimes majeures et par exten-
sion du commerce maritime mondial.
422 navires, chargés de 26 millions de
tonnes de marchandises y avaient été
bloqués, entraînant une perte entre 6 et
10 milliards de dollars par jour.
16. PortEcho | N°52
16
ÉCONOMIE
Depuis le début du remblaiement le 19
janvier 2024, de ce deuxième périmètre
de 5 ha qui vient compléter la première
partie déjà livrée, le site bourdonne
d’activités. Les ouvriers sont à l’œuvre.
Une fois les travaux achevés, l’espace
dédié au traitement et au stockage des
conteneurs sera doublé.
Cette nouvelle section héritera des
spécificités et objectifs de sa jumelle.
Elle promet la même capacité de
stockage d’environ 6 910 EVP et
s’inscrit dans la continuité du désir
d’accroître l’efficience du port. Comme
la première moitié, elle sera dotée de
tous les équipements spécifiques pour
cadrer avec l’augmentation attendue
du trafic maritime, projetant le port à un
flux d’un million d’EVP à l’horizon 2035.
La construction par séquences permet
une mise en œuvre méthodique et
une optimisation des ressources, qui
garantissent une qualité et une fiabilité
accrues. Tandis que le respect des
échéances est crucial pour maintenir
la cadence de développement et
Au Récif Hastie, la deuxième fraction des travaux d’aménagement du Terminal à conteneurs
s’accélère. Une véritable course contre la montre est engagée rien qu’à voir l’intensification des
va-et-vient des camions sur le site à remblayer. Il ne reste plus en effet que neuf mois avant la date
de livraison annoncée pour décembre 2024.
LANCEMENT DYNAMIQUE DE LA DEUXIÈME
PARTIE DU TERMINAL À CONTENEURS
répondre aux attentes commerciales
et logistiques.
Avec cette extension, le terminal à
conteneurs Hastie ambitionne de
devenir un hub logistique de premier
plan dans l’océan Indien. L’achèvement
de cette seconde tranche représentera
une étape majeure, non seulement
pour le port mais aussi pour l’économie
maritime de Madagascar.
Noeline Raharinantenaina
18. PortEcho | N°52
18
ÉCONOMIE
La Direction des Ressources Humaines
a prévu une semaine dédiée au partage
et à l’orientation avec notamment des
rendez-vous planifiés avec le Directeur
Général Avellin Christian Eddy et son
staff, les différentes directions, suivis
par une présentation du grand projet
d’extension du Port de Toamasina
et une mise en lumière des valeurs
de l’entreprise.
Pour Radotiana Randriamalala,
Directeur des Ressources Humaines,
« il est crucial d’avoir la bonne
personne au bon poste pour pouvoir
atteindre les objectifs fixés. Ainsi,
outre les tests écrits pour évaluer les
compétences et les capacités des
candidats répondant aux exigences
académiques et professionnelles de
l’emploi, nous portons une attention
particulière à leurs comportements
durant la phase d’intégration ».
En effet, la notoriété et la performance
d’une entreprise se jugent, entre autres
par la manière d’être, la conduite et
les agissements de l’ensemble de son
personnel, de la sphère dirigeante aux
employés qui doivent être en phase
avec ses valeurs. Aussi, le comporte-
ment figure parmi les critères de sé-
lection au même titre que les diplômes
et certifications ainsi que l’expérience
professionnelle. « Leadership inspirant,
culture d’entreprise positive, engage-
ment des employés, adaptabilité, res-
ponsabilité sociale et environnementale
sont des facteurs clés de progrès et
de succès » soutient la Directrice des
Ressources Humaines.
L’engagement de tous les employés
est également un indicateur clé de la
santé organisationnelle et du potentiel
de croissance de la société. Joelia
Dominique Rabefeno, Administrateur
système et réseaux qui fait partie des
quelques femmes de la promotion
2024 s’exprime sur ce point. « Le
préjugé selon lequel les métiers liés
à l’informatique sont réservés aux
hommes ne m’a jamais découragée.
On dit que les femmes sont plus
attentives aux détails que les hommes,
et c’est là où je trouve ma force, que je
mets au service de la prospérité de la
société » affirme-t-elle. Jeannot Rivo
Andrianjaka, capitaine remorqueur,
et Bruno Nambinintsoa, lamaneur et
cadet de la promotion ne sont pas en
reste. Ils se disent très enthousiastes
et prêts à relever les nombreux défis
liés aux emplois portuaires. « Nous
allons donner le meilleur de nous-
mêmes pour que le Port de Toamasina
atteigne son ambition de devenir le
port d’éclatement du Sud de l’océan
Indien » renchérissent-ils.
Cette récente campagne de recrute-
ment s’est distinguée de toutes les
précédentes grâce à la signature,
en 2023, d’une convention entre le
Lycée Technique de Toamasina et
la SPAT qui témoigne de sa volonté
d’être une entreprise responsable et
citoyenne. A compétences égales,
priorité est donnée aux élèves du lycée
comme certains postes leur ont été
spécifiquement réservés. Et, ils n’ont
pas à rougir des résultats.
Natacha Tsilangoy
Qui dit nouvelle année, dit nouvelles recrues. Ainsi 2024 n’a pas
dérogé à la règle depuis que la SPAT a fait de la planification de
la relève une de ses priorités. Elle s’est, en effet, engagé ces cinq
dernières années dans une démarche de recrutement afin de
combler le déficit en personnel et de pourvoir efficacement les
postes. Avant leur prise de fonction, les quarante trois nouveaux
collaborateurs sont passés par la phase d’intégration qui est une
tradition au sein de la SPAT, pour leur permettre de s’acclimater à
l’entreprise, de s’approprier rapidement leur nouvel environnement
de travail et de devenir le plus vite possible opérationnel.
LA CLÉ DE DÉVELOPPEMENT
D’UNE ENTREPRISE PROSPÈRE
Les nouveaux employés de la SPAT
19. PortEcho | N°52 19
ÉCONOMIE
Les trois stagiaires - le Chef mécani-
cien Raseta Rojosoa, l’Assistant du
chef de la maintenance Henintsoa
Raherijaona, le Graisseur M. Midasy -
rejoints un peu plus tard par l’ingé-
nieur électricien de Damen, Beriaka
RabearimananaAndriantsimarofy - ont
pu faire une immersion dans le monde
des nouvelles technologies en matière
de réparation et de maintenance
navale afin d’utiliser au mieux les
outils disponibles. La session s’est
déroulée de manière pratique, tout en
mettant l’accent sur la maîtrise de la
documentation technique, notamment
le « guide de dépannage », essentiel
pour la résolution rapide des pannes.
Le module comprenait des activités
pratiques au cours desquelles ils ont
pu expérimenter les connaissances
nouvellement acquises, à travers les
tests de capteurs et la vérification
des paramètres, des compétences
cruciales pour des interventions
efficaces.
Ils ont également été initiés à
l’utilisation de l’outil ET (Electronic
Technician), considéré comme un
atout majeur dans l’accomplissement
des tâches journalières. En effet, les
nouvelles technologies en matière
de motorisation combinent les
systèmes mécanique et électronique.
Henintsoa Raherijaona le confirme.
« Les nouveaux moteurs produits par
Caterpillar ne sont plus identiques
aux anciennes versions, ils sont tous
électroniques. Ils sont impérativement
composés de module ECM (Engine
control module). Ce module de
commande du moteur gère et surveille
les informations électroniques des
capteurs du remorqueur » souligne-t-il.
Grâce à ce stage au Pays-Bas, ils
seront en mesure de maintenir la per-
formance des nouvelles acquisitions
de la SPAT qui seront équipées des
nouvelles technologies de moteur.
L’excellence opérationnelle et la
sécurité maritime dans la région sont
à la base de la coopération entre la
SPAT et le groupe Damen. Les quatre
techniciens ont pu renforcer leur
expertise en système de propulsion
marine et être à même de répondre
aux défis complexes de la réparation
des navires dans un environnement
maritime exigeant.
Safiditsoa Ratovoarinony
Ensemble, la SPAT et le groupe Damen ont impulsé un programme de maintenance et d’assistance
basé sur le transfert des compétences, en proposant, des opportunités d’information et de formation
intensive sur mesure au personnel du Port de Toamasina. Une deuxième vague de techniciens a ainsi
effectué un stage aux Pays-Bas, du 22 janvier au 3 février 2024.
CAPITAINERIE DE LA SPAT AUX PAYS-BAS
CAP SUR UNE MAINTENANCE DE POINTE
Les quatre stagiaires de SPAT et de DAMEN avec leurs formateurs
20. PortEcho | N°52
20
ÉCONOMIE
LE SMART SCANNING
AU PORT DE TOAMASINA
La célébration de la Journée Internationale de la Douane placée sous
le thème « Pour une Douane mobilisant ses partenaires historiques et
nouveaux autour d’objectifs clairs » a été marquée par l’inauguration
du « Smart scanning » le 25 janvier dernier au Port de Toamasina.
L’évènement a été honoré de la présence de la Ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison,
du Directeur Général des Douanes Lainkana Zafivanona Ernest ainsi que des autorités de la région Atsinanana.
21. PortEcho | N°52 21
ÉCONOMIE
L’administration des douanes ne cesse
de se moderniser avec dernièrement
la concrétisation du projet « Smart
scanning », en partenariat avec les
sociétés Gasynet et Bricom afin d’amé-
liorer l’efficacité du contrôle douanier et
de réduire le délai de dédouanement.
Jadis laborieuses et chronophages,
les procédures de dédouanement des
marchandisessontdésormaisallégéeset
s’effectuentplusvitegrâceàl’introduction
de ce scanner de pointe.
Il a fallu trois ans de travaux intenses
avec un plan, divisé en 31 programmes
bénéficiant du soutien d’une vingtaine
de partenaires techniques et financiers
bilatéraux et multilatéraux pour arriver
à bout de ce projet. Selon Lainkana
Zafivanona Ernest, l’intégration de
l’intelligence artificielle dans ce système
permet une traçabilité optimale des
marchandises. Ce qui se traduit par
undélaidedédouanementrecorddetrois
heurespour98%desmarchandises,qu’il
s’agisse d’exportation ou d’importation.
Ce délai remarquable s’inscrit dans le
cadre des réformes ambitieuses lancées
depuis 2019 en vue de la relance éco-
nomique. Les opérateurs seront les
premiers à profiter de cette initiative
qui réduira leurs dépenses liées au
dédouanement et entrainera une baisse
des coûts et des prix des marchandises
sur le marché national.
En simultané avec cette modernisation,
la douane a également renforcé la
lutte contre les fraudes. En 2023,
une cinquantaine de cas de trafic de
richesses nationales ont été détectés
et sanctionnés, démontrant l’efficacité
croissante des mesures de contrôle.
L’installation de ce nouveau scanner au
Port de Toamasina représente bien plus
qu’une simple amélioration logistique.
Elle symbolise un engagement résolu
vers l’efficacité, la transparence et la
compétitivité et témoigne de la volonté
du pays de s’adapter aux exigences d’un
monde en constante évolution, tout en
stimulant son économie et en assurant
la sécurité de ses frontières. En somme,
la douane malagasy s’engage pleine-
ment dans ses missions économiques
et sécuritaires, offrant des délais de
dédouanement réduits et une meilleure
protection des intérêts nationaux.
Natacha Tsilangoy
Celui de la SPAT a été remis à son Directeur Général, Avellin Christian Eddy.
La Douane malagasy a également profité de cette journée pour remercier ses fidèles partenaires
par le biais d’un certificat de reconnaissance.
Une vue partielle des agents douaniers lors de la cérémonie
23. PortEcho | N°52 23
ÉCONOMIE
Le navire LCAW QINGDAO, accosté
au quai môle B du Port de Toamasina,
a embarqué une quantité significative
de 12 000 t de graphite en big bags,
une première pour un port habitué
aux exportations en conteneurs.
Une cargaison produite par les Etablisse-
ments Gallois, dont la mine réputée par
son graphite de haute qualité s’étend
sur 280 km2
. Elle sera expédiée princi-
palement vers la Chine et l’Inde, deux
géantséconomiquesoùlademandepour
ce minéral est en forte croissance.
Cette mine de graphite naturel en
paillettes située dans la province de
Toamasina, exploitée depuis plus d’un
siècle, illustre l’histoire de résilience et
d’innovation de Madagascar dans le
secteur minier. Créée en 1901 par la
famille Gallois, l’opération minière a
commencé à produire du graphite,
exporté à l’époque en Europe et aux
États-Unis. Elle a su évoluer au fil des
décennies pour répondre à la demande
mondiale croissante pour la fabrication
d’accumulateurs (piles alcalines et
lithium-ion) pour des véhicules hybrides
et électriques ainsi que pour les besoins
du secteur aérospatial. La taille du
marchémondialdugraphiteétaitestimée
à 3,45 milliards USD en 2023 et devrait
atteindre 4,41 milliards USD d’ici 2028.
Selon les données de l’United States
Geological Survey, publiées dans
Ressources Naturelles Canada, en
2022, la production minière mondiale
atteignait 1,3 million de tonnes, avec en
tête la Chine suivie du Mozambique et
deMadagascarentroisièmeplace.L’Asie
domine la consommation, tandis que des
pays comme Madagascar s’affirment
comme des fournisseurs clés, grâce à
leurs réserves et à leur expertise.
Cette évolution du marché du graphite,
essentiellementportéeparlesinnovations
dans le domaine des batteries et de
l’énergie, prédit un bel avenir pour la
Grande île qui pourrait jouer un rôle
encore plus central. En investissant
dans la valorisation de ses ressources
et en capitalisant sur sa position
stratégique, Madagascar ne se contente
pas seulement de participer à la
révolution verte mais aspire aussi
à en devenir un pilier.
Noeline Raharinantenaina
De par ses propriétés uniques, mélangeant les qualités métalliques
et non métalliques telles qu’une conductivité thermique et électrique
exceptionnelle, le graphite - naturel et synthétique - est au cœur de
secteurs de pointe de l’économie mondiale notamment dans les
technologies vertes et l’électro-mobilité.
LE GRAPHITE :
MADAGASCAR AU CŒUR
DE L’INDUSTRIE MONDIALE
LES PRINCIPALES UTILISATIONS
DU GRAPHITE NATUREL ET SYNTHÉTIQUE
À L’ÉCHELLE MONDIALE
Source : Rapport annuel de l'Europlan Carbon and Graphite Association (ECGA)
26. PortEcho | N°52
26
ÉCONOMIE
SÉLECTION
DE L’UNITÉ DE GESTION
DES MAINS-D’ŒUVRE (UGMO)
Les sociétés composant l’UGMO ont
été sélectionnées suite à des appels
à manifestation d’intérêt et des appels
d’offres (AMI n°024-MTTM/21 du 04
Novembre 21 – AOR N°009/MTM/
DGTMFA/ DTMF/UGMO-22 du 17
Janvier 22). Un comité AD HOC a été
constitué par le ministère des Transports
et de la Météorologie afin de sélectionner
et évaluer les dossiers d’offres. Parmi les
nombreuxcritèresprisencomptefigurela
capacité à incarner le professionnalisme
dans le milieu portuaire, à revaloriser le
métier entre autres par la formation, à
absorber les anciens dockers gérés par
la SMMC, à améliorer les conditions
d’emplois et à s’adapter au contexte
technologique, aux flux maritimes et à
l’évolution concurrentielle .
A l’issue du processus, trois sociétés
dont Madagascar Logistics & Sourcing
(MDLS), AGROAL Toamasina et
VEZO Logistics ont été officiellement
autorisées à exercer le 10 janvier 2024.
CONVENTION D’EXPLOITATION
DE L’UNITÉ DE GESTION
DES MAINS-D’ŒUVRE (UGMO)
Laduréedelaconventionaétéfixéepour
une période de cinq ans. Durant cette
période, les UGMO auront à prouver
leur professionnalisme et à rehausser
le niveau des dockers. Par ailleurs,
une des conditions exigées dans la
convention d’exploitation est l’absorption
d’au minimum 40 dockers et l’affiliation
de ces derniers aux organismes sociaux
(Cnaps, OSTIE). Chaque UGMO a déjà
sélectionné, en janvier 2024, les dockers
qu’ils emploieront à titre permanent
dans leur société respective. Enfin, pour
une sécurité au travail, les UGMO se
conformeront aux règles HSEQ exigées
par leurs clients respectifs.
L’Unité de Gestion des Mains-d’œuvre (UGMO) aujourd’hui
constituée de trois entreprises privées prend la relève de la
Société de Manutention et des Marchandises Conventionnelles
(SMMC) qui depuis 2008 s’était vue confier la gestion des dockers
appelés à répondre aux besoins de la manutention ou de la
maintenance dans l’espace portuaire. Une étape importante dans
l’adaptation au nouvel environnement institutionnel lancé par le
ministère des Transports et de la Météorologie pour garantir la
performance et la stabilité du métier.
RÉFORME DE LA GESTION DES DOCKERS
DU PORT DE TOAMASINA
27. PortEcho | N°52 27
ÉCONOMIE
LES PERSPECTIVES
DE LA SOCIÉTÉ MDLS
MDLS qui intervient dans les domaines
de la logistique et du sourcing est
spécialisée dans l’externalisation,
la gestion des ressources humaines et
le portage salarial. Aussi, c’est en toute
logique qu’elle a répondu à l’appel
d’offres de l’UGMO : « Le portage salarial
des dockers est un secteur prometteur
avec l’extension du Port de Toamasina
qui ambitionne de devenir le plus grand
port de l’Océan Indien en se hissant aux
normesinternationales.Nosdockerssont
aujourd’hui constitués des anciens de
la SMMC et des journaliers plus jeunes
dotés d’expériences mais qui, au contact
de leurs aînés peuvent développer
encore plus leurs compétences » confie
sa gérante, Mamy Rajaona.
Des sessions de formation, entre autres,
en normes internationales, en HSQE
avec la SMMC et des séances sportives
pour améliorer la dextérité et l’apti-
tude physique sont déjà programmées.
De même des stratégies sont planifiées,
et seront mises en place au fur et à
mesure de l’avancement des travaux
avec les partenaires.
Les dockers de MDLS sont entre 18 et
60ans,multisectorielsetmulti-culturels.
Et apparemment, ils se sentent à l’aise
à entendre l’optimisme de Raymond,
âgé de 56 ans. « Mon contrat maintient
tous mes avantages chez SMMC, tels
que l’affiliation à la Caisse nationale
de prévoyance sociale (CNAPS) et
l’allocation de primes. Mes collègues
et moi sommes pleins d’espoir, et très
satisfaits de notre niveau de salaire.
Et, nous attendons avec impatience que
la promesse d’une police d’assurance
se concrétise ».
Natacha Tsilangoy
Lors de la signature du contrat UGMO
Cale d'un navire avec à son bord des tonnes de sacs de ciments en big-bag
28. PortEcho | N°52
28
DU CÔTÉ DES QUAIS
Ce petit navire d’expédition qui se
distingue par son élégance et son
confort avait à son bord 97 passagers
et 80 membres d’équipage. Composé
uniquement de suites luxueuses et
spacieuses dotées d’équipements
haut de gamme, réparties en huit
catégories différentes, il offre une
expérience intimiste sans compter
les espaces de détente raffinés et
la gastronomie de qualité. Attentif et
professionnel, le personnel s’assure
que chaque moment passé à bord
demeure inoubliable. Réputé pour
ses itiné-raires exclusifs, le MS He-
bridean Sky permet à ses passagers
de visiter des destinations uniques,
souvent inaccessibles aux grands
bateaux de croisière.
À bord, le Capitaine Andrey
Rudenko, fort de ses 20 ans
d’expériences en tant que Ice
Captain, a chaleureusement accueilli
les visiteurs dans le salon du navire.
À proximité, la bibliothèque est
un véritable havre de paix où des
croisié-ristes plongés dans leurs
lectures semblaient complètement
détachés du va-et-vient des hôtes,
encore émerveillés par l’élégance et
le charme du décor.
Avant cette aventure, le Hebridean
Sky à travers ses expéditions en
Antarctique était plutôt habitué
aux contrées gelées, rendant cette
Le 3 janvier dernier, le MS
Hebridean Sky a jeté l’ancre au
Port de Toamasina, inaugurant
la saison 2024 des croisières
dans l’Atsinanana. Ce joyau de
la compagnie maritime Nassau,
connu pour ses expéditions
dans l’Antarctique, a offert à
ses passagers une expérience
inédite.
DE L’ANTARCTIQUE
AU CŒUR DE L’ATSINANANA
escale d’autant plus spéciale. Le
navire avait débuté cette nouvelle
orientation vers des destinations
plus chaudes ou tropicales en
faisant cap à Nosy Mangabe, dans
le nord-est de Madagascar, près de
Maroantsetra avant d’accoster au
Port de Toamasina. Le Capitaine
Andrey Rudenko a précisé que les
passagers sont principalement des
amoureux de la nature, en quête
d’authenticité et de savoir plutôt
que de distractions superficielles.
Ce qui se reflète dans l’absence
de divertissements classiques à
bord, mais plutôt un enrichissement
à travers des conférences et des
partages de connaissances.
L’intérêt pour la nature a guidé le
choix des 80 touristes de visiter
exclusivement le Parc Ivoloina pour
une immersion dans la biodiversité
unique de Madagascar. Le Capitaine
Andrey Rudenko a mis en exergue
l’attractivité croissante de Madagascar
comme destination de croisière. A
preuve, peu de temps après le passage
du Hebridean Sky, le paquebot de
croisière MS Bolette a accosté au Port
de Toamasina, avec à son bord, 818
touristes et 642 membres d’équipage.
Noeline Raharinantenaina
Visite à bord par les représentants des autorités locales
CHAQUE MOMENT PASSÉ
À BORD DEMEURE
INOUBLIABLE
29. PortEcho | N°52 29
DU CÔTÉ DES QUAIS
D’AMSTERDAM À LE BOLETTE
Fred Olsen Cruise Lines, une compa-
gnie à capitaux norvégiens avec
une riche histoire débutant en 1848,
a récemment renforcé sa flotte.
Elle s'est dotée de deux navires
de Holland America Line : le Bolette
(anciennement Amsterdam) et le
Borealis (anciennement Rotterdam).
Ces acquisitions, intervenant dans
un contexte difficile marqué par les
répercussions économiques de la
pandémie de Covid-19, illustrent
l’ambition de la compagnie de
naviguer vers l’avenir avec une flotte
modernisée.
L’histoire du Bolette est particulière-
ment symbolique. Mis en service en
2000 et ayant navigué sous le
pavillon de Holland America Line, ce
paquebot de 238 m et de 61,800 t
pouvant accueillir 1 400 passagers,
représente la résilience et l’adaptation.
En 2020, face à la nécessité de
réduire sa flotte due à la crise sani-
taire, Holland America Line a vendu
l’Amsterdam à Fred Olsen Cruise
Lines, où il a été rebaptisé Bolette.
Cette transition n’est pas seulement un
changement de nom ou de propriétaire.
Elle symbolise une évolution significative
dans l’approche des voyages maritimes,
avec une emphase renouvelée sur des
expériences de croisière plus intimes
et personnalisées, conformément à la
philosophie de Fred Olsen. En compa-
raison avec son « sister-ship », le MS
Rotterdam, maintenant le Borealis,
le Bolette porte en lui l’héritage d’une
navigation qui allie tradition maritime
et innovation.
L’ESCALE À TOAMASINA
Lapluieincessanten’apasfreinél’ardeur
des quinquagénaires aventureux qui
ont débarqué pour découvrir la ville
et ses environs. Bien équipés, ils ont
parcouru Toamasina sans se soucier
du mauvais temps.
La traditionnelle visite du bateau par
l’équipe de PortEcho, aux côtés des
représentants de la Région Atsinanana
et de la Direction régionale du Tourisme,
a été exceptionnelle avec l’accueil
chaleureux des cinq délégations clés du
navire. Mikaël Degerlund, le Capitaine,
C’est sous une pluie battante que le Bolette de Fred Olsen Cruise Lines a fièrement accosté au quai
môle C du Port de Toamasina, le 12 janvier 2024, marquant le second toucher de navire de l’année
après le passage du paquebot Hebridean Sky. Avec à son bord 818 croisiéristes et 642 membres
d’équipage, le paquebot modernisé, anciennement connu sous le nom d’Amsterdam, a apporté une
note joyeuse au temps maussade.
Brauno Murer, le Staff Captain, Miguel
Bohorquez, le Gérant du Restaurant et
du Bar,Amaro Domingez Rufino, le Chef
de la Sécurité, etAnca Tataru, la Gérante
duSpa,ontrenducettevisitemémorable.
L’instant le plus marquant fut sans nul
doute lorsque le Capitaine Mikaël
Degerlund, a lancé à l’assemblée :
« Where is the sun ? Où est le soleil ? »
Cette question, lancée avec un sourire
contagieux, a suscité un éclat de rire
général. Un moment de convivialité
qui a symbolisé le «soleil» de la journée,
un véritable rayon de lumière au milieu
de la grisaille.
Le Bolette, avec son allure élégante et
son riche passé, ne se contente pas de
naviguer à travers les mers. Il voyage
à travers le temps, reliant le passé
maritimeauconfortmoderne.Sonescale
à Toamasina sous une averse tropicale
atteste que le bonheur est fait de petits
moments de joie et que l’aventure réside
non seulement dans la destination mais
aussi dans le voyage lui-même.
Noeline Raharinantenaina
MS BOLETTE, UNE FLOTTE SYMBOLIQUE
30. PortEcho | N°52
30
DU CÔTÉ DES QUAIS
L’Africa Mercy est de nouveau à
Madagascar. Ce navire-hôpital
fraîchement rénové de l’ONG
Mercy Ships - engagée depuis
plus de quatre décennies
dans une mission humanitaire
sans précédent - offre des
soins médicaux vitaux et une
formation spécialisée là où ils
sont les plus nécessaires. Une
nouvelle qui ravive l’espoir de
bien des patients nécessitant
notamment des interventions
chirurgicales.
AFRICA MERCY
UNE MISSION PROMETTEUSE DE VIE ET D’ESPOIR
La salle d'opération est déjà prête à recevoir ses premiers patients
31. PortEcho | N°52 31
DU CÔTÉ DES QUAIS
Africa Mercy en est à sa quatrième
visite dans la Grande île après celles
de 1996, de 2014 et de 2016 au cours
desquelles 6 425 actes chirurgicaux
et 52 395 soins dentaires ont pu
être réalisés. Cette fois-ci, toujours
en collaboration avec le ministère de
la Santé, l’objectif de son équipage
médical bénévole est d’atteindre
1 150 patients pour des soins
chirurgicaux vitaux gratuits dans
diverses spécialités, notamment la
chirurgie maxillo-faciale, l’oto-rhino-
laryngologie, la chirurgie générale,
la chirurgie pédiatrique spécialisée, la
chirurgie orthopédique pédiatrique, la
chirurgie de la cataracte et la chirurgie
plastique reconstructrice. Il proposera
également des consultations post-
opératoires et un soutien psychologique
aux malades pour les rassurer et les
libérer de leur anxiété. Le mentorat
et la formation des professionnels de
la santé sont aussi au centre de leur
mission afin de renforcer les systèmes
chirurgicaux et anesthésiques du pays.
PLUS QU’UN ÉVÈNEMENT
MÉDICAL
Desdéplacementsdansleszonesrurales
sont dorénavant institués afin d’évaluer
les besoins et de faciliter l’enregistrement
des patients. Cette sélection a déjà
débuté au dernier trimestre de l’année
2023 en prévision de cette quatrième
escale du navire au Grand port de l’Est.
L’ONG s’engage à couvrir les frais de
déplacement des personnes malades,
garantissantunaccèséquitableauxsoins
médicaux pour tous. La participation
de la ville de Toamasina à l’accueil des
patients illustre la nature collaborative
de cette initiative.
S’alignant sur le plan stratégique de la
santédupays,MercyShipsseconcentrera
en priorité sur le renforcement des
partenariatsetl’établissementderelations
professionnelles solides dans le cadre
de son programme d’enseignement, de
formation et de mobilisation pour la santé
(EFM), tout en élaborant son programme
de chirurgie. Cette collaboration sur
le long terme avec le ministère de la
Santé vise à augmenter le nombre de
chirurgiens, à dispenser une formation
à l’ensemble de l’écosystème chirurgical,
à développer des programmes de
renforcement durable des capacités
médicales, à consolider un réseau de
prestataires de soins de santé.
Pour Esperant Mulumba, Directeur Pays
de Mercy Ships, « la présence du navire
au Port de Toamasina renforcera le
programmedeformationenchirurgiemis
en place par le gouvernement, en offrant
des sessions aux internes de l’hôpital
à bord, et d’autres opportunités de
formationsauxchirurgiens,anesthésistes
et autres professionnels de santé locaux,
en particulier ceux liés à l’environnement
chirurgical ». Selon lui, « les interventions
chirurgicales ont permis aux patients
opérés de réintégrer leur communauté
et pour certains de retrouver un travail.
Ils ont ainsi pu reprendre espoir… et cet
impact est sans mesure ».
L’arrivée de Mercy Ships à Madagascar
est, en effet, bien plus qu’un simple
évènement médical. C’est une
manifestation tangible de la solidarité
internationale et de la collaboration
pour le bien-être de la population. « Et,
lorsque nous regarderons vers l’avenir,
j’espère sincèrement que nous aurons
joué un petit rôle, mais significatif,
pour favoriser la dignité humaine sur
le continent africain » a témoigné
récemment Don Stephens qui avec
Deyon son épouse avaient fondé il y
a 45 ans Mercy Ships. « Un groupe
extraordinaire de personnes du monde
entier qui incarnent une expression
unique de compassion » avait souligné
en son temps Nelson Mandela
Safiditsoa Ratovoarinony
Esperant Mulumba, Directeur Pays de Mercy Ships
Ambiance festive sur le môle B pour l’accueil du navire
32. PortEcho | N°52
32
ÉCONOMIE
2022 2023 Évolution %
TOUCHÉES DE NAVIRES (Nombre)
Lignes commerciaux
Long cours 326 337
Caboteurs 52 29
Pétroliers 80 74
Divers - -
Total 458 440
Lignes non-commerciaux
Bornage & Pêche 1 395 1 227
TOTAL TOUCHÉE 1 853 1 667 -10,03
TRAFIC DE CONTENEURS (EVP)
Conteneurs pleins 133 890 146 235
Conteneurs vides 59 234 74 523
TOTAL 193 124 220 758 14,30
Poids de marchandises conteneurisées
(en tonnes)
2 139 314,20 2 473 778,55 15,63
Rendement operationnel (boîtes/h) 49,25 50,82
TRAFIC DES MARCHANDISES CONVENTIONNELLES (tonnes)
Trafic longs cours
Débarquement 909 894,50 574 824
Embarquement 11 058 12 504
Transbordement - -
Total 920 952,50 587 328
Trafic Cabotage
Débarquement 22 158,79 27 200
Embarquement 40 073,60 36 332
Total 62 232,39 63 532
Trafic des marchandises conventionnelles 983 184,39 650 860 -33,80
Manipulation (blé+ciment+autres) 119 278,27 98 840
TRAFIC BORNAGES
Trafic bornages (tonnes) 253 559,18 243 642,77 -3,91
HYDROCARBURES
Déchargement 995 441,71 1 076 499,66
Chargement 274 700,79 278 359,07
TOTAL 1 270 142,50 1 345 858,73 5,96
TRAFIC VRACS PERMISSIONAIRES* (tonnes)
TOTAL 2 531 237,34 3 143 658,61 24,19
* CEMENTIS, REFRIGEPÊCHE, HITA, DYNATEC, LMOI, AGRIVAL
TRAFIC MARITIME GLOBAL 7 178 038,11 7 866 798,66 9,60
STATISTIQUES SUR LE TRAFIC
MARITIME DU PORT DE TOAMASINA
Janvier à novembre 2022/2023
Source: Direction du Système d’Information et de l’Audit de la SPAT
36. PortEcho | N°52
36
ENVIRONNEMENT
Les travaux menés sous la houlette
de Penta Ocean-Daiho Joint-Venture
(PODJV) sont prévus être achevés ce
mois de mars 2024. Ils se divisent en
quatre lots :
1.Elargissementduchenald’approche
au quai C4 à -14 m de profondeur pour
garantir l’accès sécurisé des navires au
nouveau quai.
2. Dragage au niveau du Grand Récif
afin d’élargir le chenal d’accès au quai
C4 pour une navigation plus aisée des
grands navires.
3.Approfondissementjusqu’à-16mdu
bassin d’évitage pour la facilitation des
manœuvres des navires de grande taille.
4. Approfondissement des quais
existants (C1, C2, C3) à -14 m pour
accueillir des navires plus volumineux.
L’extraction des sédiments s’effectue
à l’aide de pelles mécaniques et en
recourant à la technologie des rideaux
de turbidité. Une solution innovante
et efficace agissant comme une
barrière physique pour empêcher la
dispersion incontrôlée des sédiments.
Elle répond à la nécessité de minimiser
les conséquences négatives sur
l’écosystème aquatique résultant
des opérations de dragage.
Au-delà de la technicité, le projet se
soucie de l’équilibre entre dévelop-
pement et bien-être communautaire,
et prend toutes les précautions pour
limiter dans la mesure du possible
les nuisances pour les habitants. Des
mesures sont inévitables comme les
restrictions temporaires à la baignade
qui certes ne feront pas l’unanimité. Les
riverains comme bien des commerçants
locaux s’y résignent avec toutefois
un pincement au cœur. « Cela nous
affecte car la plage était notre lieu de
détente hebdomadaire. Néanmoins,
nous comprenons l’importance de ces
travaux et acceptons cette situation
temporaire » exprime Fabrice Ranary
un habitué des lieux avec sa famille.
Chantal, une commerçante s’y adapte
également. Elle rapporte que « depuis
le début des travaux, la plage a changé.
Les baigneurs plus prudents, restent
en bordure. Certains, moins avisés,
s’aventurent encore près du chantier,
malgré les risques ».
Une fois le dragage achevé, place à la
construction du nouveau quai C4 et à la
modernisation des infrastructures.
Noeline Raharinantenaina
Le Port de Toamasina est en pleine transformation. Les opérations de dragage stratégiques pour faciliter
l’accès et l’amarrage des grands navires entamées depuis le 28 octobre 2023 avancent à grand pas.
Elles renforceront les capacités opérationnelles du port, et par conséquent boosteront l’économie locale
tout en générant des retombées significatives pour tout le pays.
LES AVANCÉES DU DRAGAGE
AU PORT DE TOAMASINA
37. PortEcho | N°52 37
ENVIRONNEMENT
L’élan de ce plan découle d'un atelier
d'experts organisé par l'Organisation
Maritime Internationale (OMI) en
septembre 2023. Cet atelier a examiné
diverses conceptions et pratiques
opérationnelles des navires, avec pour
objectif d'améliorer simultanément leur
efficacité énergétique, de réduire les
émissions de gaz à effet de serre et de
limiter le bruit sous-marin qu'ils émettent.
Le projet en question recherche à
accroître la sensibilisation, l'adoption et la
mise en œuvre des directives révisées
visant à réduire le bruit rayonné sous
l'eau produit par les navires, qui sont
entrées en vigueur en octobre 2023.
Cetteinitiative réfléchie ambitionne de
minimiser les effets néfastes du bruit
sous-marin sur l'écosystème marin,
en particulier sur la faune, la flore
et les communautés autochtones qui
en dépendent.
Ainsi, de cette réunion d’experts, est
né un plan d’action mettant l’accent sur
diverses mesures cruciales :
● Constituer d'une phase d'acquisition
d'expérience d'une durée de trois ans
au cours de laquelle les États membres
et les organisations internationales sont
invitésàpartagerlesenseignementstirés
et les meilleures pratiques lors de la mise
en œuvre des directives révisées
● Instituer une phase d'acquisition
d'expérience eu égard aux directives
révisées
● Renforcer la sensibilisation du public,
l'enseignement et la formation des
gens de mer
● Normaliser la procédure à suivre pour
planifier la gestion du bruit rayonné
sous l'eau
● Définir des objectifs relatifs au bruit
rayonné sous l'eau
● Poursuivre l'élaboration d'un cadre
stratégique relatif à la réduction du bruit
rayonné sous l'eau
●Créer,auseindel'OMI,desmécanismes/
groupestechniquesencequiconcernela
mise en commun de renseignements et
lapriseenconsidérationd'autresobjectifs
réglementaires de l'OMI
● Élaborer des outils visant à recueillir
des données et à mettre en commun les
renseignements
● Encourager la recherche sur la
corrélation entre le bruit rayonné sous
l'eau et les émissions de GES et la
corrélation entre le bruit rayonné sous
l'eau et la gestion de l'encrassement
biologique
● Encourager la recherche sur les
conséquences du bruit rayonné sous
l'eau sur les espèces et les habitats.
(cf : www.imo.org)
En outre, au-delà de ces mesures
déjà évoquées, le projet en question
s’inscrit dans une série d’initiatives de
l’OMI. Notamment, le projet de parte-
nariat GloNoise, développé en collabo-
ration avec le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD)
qui vise à aider les pays en dévelop-
pement à renforcer leurs capacités,
à sensibiliser le public et à collecter
des données pour informer les déci-
sions relatives à l'atténuation du bruit
sous-marin des navires.
Cette avancée marque une étape
significative dans les efforts mondiaux
visant à réduire les impacts néfastes
du bruit sous-marin des navires sur
l'environnement marin. En tant que tel,
ce plan d'action constitue une avancée
majeure vers la préservation de la
biodiversité marine et le maintien de
l'équilibre écologique des océans.
Natacha Tsilangoy
Au fil des décennies, la santé des océans a connu un déclin
persistant, exacerbé par les impacts cumulatifs et croissants
des activités humaines destructrices. À présent, plusieurs
instances tirent la sonnette d'alarme pour restaurer la stabilité
de l'environnement marin. Pour leur part, le sous-comité de la
conception et de la construction navale a franchi une étape
cruciale en adoptant un plan d'action visant à prévenir et à réduire
les niveaux de bruit émis par les navires.
LE PLAN D’ACTION
POUR RÉDUIRE
LES BRUITS SOUS-MARINS
40. PortEcho | N°52
40
ÉVÈNEMENT
POUR UN SENTIMENT
D’APPARTENANCE, DE PERTINENCE
ET D’AUTONOMISATION
La célébration de la Journée inter-
nationale de lutte pour les droits des
femmes varie d’un pays à l’autre et d’une
communauté à l’autre. Elle peut inclure
des manifestations, des conférences,
des ateliers, des expositions, des
concerts, des évènements politiques et
sociaux, ainsi que des campagnes de
sensibilisation aux questions liées aux
femmes.
Chaque année, la Journée internationale
delafemmeestl’occasionderéfléchirsur
les progrès réalisés en matière d’égalité
des sexes, de célébrer les réussites des
La Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année, est une journée
mondiale de solidarité avec les femmes du monde entier, dédiée à la reconnaissance des réalisations
des femmes, à la sensibilisation aux problèmes auxquels elles sont confrontées, et à la promotion de
l’égalité des sexes. C’est une occasion pour souligner les progrès réalisés dans la lutte pour les droits
des femmes, mais aussi pour mettre en lumière les défis persistants et les inégalités qui subsistent.
La ville du grand port, Toamasina a été choisie pour être cette fois-ci la ville hôte de la célébration
nationale placée sous le thème : « VEHIVAVY MIARINA SY MIRAY HINA, FIRENENA MANDROSO »,
traduit librement comme suit : « des femmes qui se lèvent et s’unissent, une nation développée»
JOURNEE INTERNATIONALE
DE LA LUTTE POUR LES DROITS DE LA FEMME
Après la remise de dons à la prison d'Ambalatavoahangy
41. PortEcho | N°52 41
ÉVÈNEMENT
femmes et de continuer à plaider en
faveur de l’égalité, de la justice et des
droits des femmes dans le monde entier.
L’Association du Personnel Féminin
(APF) de la SPAT l’a toujours célébrée
sous diverses formes tout en participant
aux activités liées à l’évènement. Et,
cette année n’a pas fait exception. Le
1er
mars, elle a procédé à une remise
de dons aux femmes en détention à la
prison d’Ambalatavoahangy. Comme
à l’accoutumée, dans une approche
intégrée des droits des femmes et des
droits des enfants, l’APF/ SPAT s’est
rendue le lendemain chez les sœurs de
la Maison de la Charité à Analankininina
qui prennent en charge des enfants en
situation d'handicap pour connaître leurs
besoins et y sont revenus le 5 mars dans
l’après-midi pour leur venir en aide.
« VALORISER LA DIFFERENCE
POUR PLUS D’INCLUSION
ET D’EPANOUISSEMENT »
Valoriser la différence pour l’inclusion
afin d’avoir plus d’impact. A l’occasion
de la Journée internationale de la femme
2024etau-delà,WILATmondials’efforce
d’inspirer l’inclusion. Membre à part
entière de ce mouvement international,
l’APF/ SPAT a fait sienne ce leitmotiv
et le partage également à d’autres
associations. Les femmes doivent
ressentir un sentiment d’appartenance,
de pertinence et d’autonomisation.
Lorsque nous valorisons vraiment la
différence, l’inclusion vient du cœur.
Aussi, inspirons les autres à contribuer à
forger un monde inclusif en partageant
notre image d’inspiration et d’inclusion.
En encourageant l’inclusion à l’occasion
de la Journée internationale de la femme
et chaque jour, nous pouvons créer une
société plus équitable et plus juste où
tous les individus ont la possibilité de
s’épanouir. Utilisons notre plateforme
pour amplifier les voix des femmes,
en particulier celles des communautés
marginalisées dont les voix sont souvent
ignorées. Partageons leurs histoires,
leurs expériences et leurs réalisations
poursensibiliseretinspirerlesautrespour
faire progresser la Nation.
Liliane Melquiond-Zafinirina
42. PortEcho | N°52
42
ÉVÈNEMENT
Après cinq ans de partenariat, la JICA
accompagne toujours la SPAT depuis la
miseenplacedelacelluleanti-corruption.
Cette collaboration, facilitée par le
Bureau Indépendant Anti-Corruption
(BIANCO), vise à minimiser la corruption
dans les investissements d’envergure,
notamment lors des travaux d’extension
du Port de Toamasina financés en
grande partie par la JICA, à travers un
prêt à taux minimum de 0,01% sur une
durée de 40 ans, avec un délai de grâce
de 10 ans. Les membres de la STAC
(Structure Anti-Corruption) sont ainsi
redevables envers le peuple japonais et
l’État malagasy.
La formation s’est focalisée sur l’éduca-
tion, la prévention et l’application de
la loi. Elle implique la dénonciation et
l’intolérance envers la corruption, ainsi
que des mesures de redressement et
de mobilisation, soutenues par des
actions concrètes et des preuves
tangibles. Le plaidoyer doit être clair
et mesurable, suivant un processus
classique comprenant la conception
de documents clés, la prise de rendez-
vous, l’organisation de rencontres et la
signature d’accords. La relation avec la
presse est également fondamentale.
Il est crucial de maîtriser le message
à communiquer à chaque étape. Le
FORMATION DE LA STRUCTURE ANTI CORRUPTION DE LA SPAT
Le leitmotiv de la tripartite BIANCO-SPAT-JICA lors de la séance
de renforcement des compétences en lutte contre la corruption
des 22 et 23 février au Motel d’Antananarivo Anosy, était de
bien communiquer au service de la lutte contre la corruption.
Cette séance a marqué un pas significatif depuis la création et la
mise en place de la Structure Anti-corruption au sein de la SPAT,
conformément à la loi numéro 2016-020.
POUR UN PORT EXEMPT DE CORRUPTION
processus d’apprentissage implique de
désapprendre pour mieux réapprendre,
suivi d’une réflexion constante. Ces
attitudes sont essentielles pour un bon
communicateur.
Lors de son allocution, le Directeur
Général du Bureau Indépendant
Anti-Corruption, Laza Andrianirina, a
souligné l’importance de préserver
la dignité de l’entreprise pour améliorer
l’économie nationale malagasy. De
son côté, la JICA, représentée par
Manoela Razafimahefa, a insisté sur
la rigueur, car il s’agit d’un prêt qui doit
être remboursé.
Les participants ont été convaincus de
l’utilité voire de l’intérêt de la STAC et
de son rôle dans le bon déroulement
des travaux d’extension. Les défis
sont de taille mais avec une bonne
maîtrise des processus la structure
anti-corruption est en mesure de les
relever.
Liliane Melquiond-Zafinirina
43. PortEcho | N°52 43
ÉVÈNEMENT
Des éléments clés de divers
départements : Police portuaire,
Installations et matériels spécialisés,
Hygiène, Sécurité au Travail et
Environnement, RSE ainsi que du
Centre Médical ont participé à la
formation. Cette diversité traduit la
volonté de la société d’intégrer les
normes ISO dans toutes ses activités.
La norme ISO 14001 version 2015
porte sur la mise en place du port
écologique qui vise à minimiser
les impacts environnementaux
tout en s’alignant aux objectifs de
développement durable. La norme
ISO 45001 version 2018, quant à elle,
propose l’optimisation de la sûreté et
de la sécurité du domaine portuaire.
Les connaissances (savoirs et
savoir-faire) acquises se situent
autour de la maîtrise de la procédure
de certification des normes ISO,
de l’élaboration d’une politique
QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité,
Environnement) adaptée aux besoins
de la SPAT, et du développement des
compétences requises pour atteindre
les objectifs fixés. Il s’agissait tout
d’abord d’aligner la santé et la
sécurité au travail du personnel sur
le projet de modernisation du Port de
Toamasina puis de mettre au même
niveau d’information tous les agents
en contact direct avec le système
de management HSE (Hygiène,
Sécurité, Environnement). « Après
avoir suivi cette formation, toute
l’équipe devrait être en mesure de
piloter efficacement la mise en place
du système tout en s’assurant que
les travaux entrepris répondront aux
besoins de la structure », souligne
Jaonasy Jean Berchman, chef du
Département Hygiène, Sécurité au
Travail et Environnement.
Les évaluations à chaud avant la
remise des certificats, et à froid un
mois après la formation permettront
à la SPAT d’identifier les points forts
et les points à améliorer pour une
intégration optimale des normes ISO
dans ses opérations futures.
Safiditsoa Ratovoarinony
Dans le cadre du projet de
modernisationetdecertifications
ISO du Port de Toamasina, le
cabinet TEKFUTURA a dispensé
une formation aux agents de
la direction technique ainsi
que celles de la capitainerie et
de l’appui à la gouvernance
de l’entreprise. La session s’est
déroulée au Port Academy
Center de Toamasina (PACT) du
12 au 16 février 2024
UNE FORMATION INTENSIVE
POUR UNE GESTION DURABLE DU PORT