SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  8
Télécharger pour lire hors ligne
H
ier le grand documentariste «culte»
Frederick Wiseman a présenté Ex
Libris, 197 minutes passionnantes
d’immersion dans la The New York Public
Library. Rediffusion dimanche, au Manège
à 22h30.
Comment choisissez-vous un sujet qui
vous intéresse ?
Je veux regarder les gens dans des situations
différentes. Les choses qui m’intéressent c’est
de regarder le comportement humain, com-
ment les gens parlent, ce qui les intéresse,
comment ils passent le temps.
Vous questionnez la place et la fonction
de la bibliothèque publique et sa fonction
dans la vie des gens, pourquoi avoir choisi
celle de New York ?
J’ai l’ai choisie parce que c’est une des plus
grandes bibliothèques du monde, avec la BNF
de Paris,et la bibliothèque du Congrès.J’ai été
très content qu’ils me donnent la permission.
Pourquoi ajouter l’inscription “Ex-libris”,au
nom de “The New York Public Library” ?
C’est une sorte, un peu, de blague ! Ça
m’amuse, les titres en latin. Il y a des gens qui,
pourleurbibliothèque,mettentquelquechose
en première page de leurs livres, un “ex-libris”,
et j’ai toujours trouvé ça très prétentieux.
Vous êtes touche-à-tout durant la réalisa-
tion de vos documentaires (prise de son,
montage, …). Est-ce la seule recette pour
réaliser un bon documentaire ?
Non, il y a toutes sortes de façon de tourner et
de faire des documentaires. Je ne dis pas que
la seule manière de faire est celle que j’utilise
depuis 50 ans...
En septembre, The New Yorker reprochait à
Ex-libris le fait que les intervenants n’était
pas nommés. C’est un choix de votre part,
et motivé par quoi ?
Je n’ai jamais fait ça parce que je ne sais pas
où je vais m’arrêter. Est-ce que je nomme que
le conseiller d’administration ? Est-ce que je
nomme les gens tel Elvis Costello et pourquoi
je ne dis pas “c’est le chef bibliothécaire au
Bronx” ?... pour que l’image soit pleine encore
de sous-titrages ? Mais tous les noms sont à la
fin du film.Si les gens ont connaissance de qui
sont les gens, il n’y a pas besoin de quelque
chose pour les identifier. Si l’on a pas connais-
sance de ces gens, leurs noms ne font rien. Je
ne veux pas détruire l’image avec les noms.
C’est pourquoi qu’il n’y a aucune voix off ?
Oui. Parce que, par exemple, quand j’ai tourné
un film sur la compagnie de Ballet à l’Opéra
de Paris, si j’avais dû donner les noms, cela
auraient dû être ceux des étoiles...et pourquoi
pas celuio du danseur principal ? Si je donne le
nom du danseur principal... pourquoi pas tout
le cours ? Je ne sais pas où je vais m’arrêter !
la gazette
jeudi 19 octobre
no
3
« CE QUI M’INTÉRESSE,
C’EST LE COMPORTEMENT HUMAIN »
FREDERICK WISEMAN
propos recueillis par Camille Gautron
A
u cœur de la forêt finlandaise, quatre
adolescents décident de résoudre le
mystère de meurtres non élucidés 57
ans plus tôt. Inspiré d’une histoire vraie, ce
film finlandais est projeté dans les salles
françaises pour la première fois.
Une bande d’amis, une forêt, une ancienne affaire
criminelle… Mélangez tout ça et vous obtenez Lake
Bodom. Cela peut sembler être une banale histoire
d’horreur mais Taneli Mustonen surprend avec un
scénarioquisedévoilepeuàpeu.Toutpartd’uneidée
folle:découvrirlavéritésurletristesortdecesquatres
adolescentstuéslanuitdu5juin1960.Pourcela,rien
demieux,évidemment,quedeserendresurleslieux
du crime pour s’imprégner de l’ambiance sordide.
C’estavecangoissequel’onplongeaveceuxdansles
eauxglacéesdulacBodom.
Peuconnudupublicfrançais,leréalisateurfinlandais
est pourtant loin de débuter dans le milieu du ciné-
ma. Il est, selon la célèbre revue Variety, l’un des dix
talentsnordiquesàsuivreabsolument.Lesacteursne
sont également pas à exclure de cette performance
cinématographique.Pourlaplupartjeunesacteurs,ils
serévèlentetportentcefilmavecbrio.
TaneliMustonenmêleàlaperfectionmystèrecriminel,
histoires d’adolescents, secrets d’amis, mensonges et
manipulationpouraufinalnoussurprendrejusqu’au
bout.Lesplanssontsubtilementmenésavecunstyle
rappelantcertainsvisuelsdeShining.
Loind’êtreunfilmquiseconformeauxattentes,Lake
Bodom déconcerte sur tous les plans avec une mu-
sique aussi belle qu’angoissante et une esthétique
visuellesurprenante.
Taneli Mustonen
Jeudi à 21h - Auditorium CYEL
Samedi à 22h45 - Concorde 2
Première Française
Lauréna Carmet et Amélie Palladin
© FIF85
LAKE BODOM
À
l’occasion de la venue du réalisateur et
créateur numérique David O’Reilly, le
Festival vous propose de (re)découvrir
Her, ce drame romantique dans lequel notre
talentueux irlandais a réalisé les séquences
du jeu vidéo. Coup de projecteur sur ce film
déjà culte.
Jeudi après-midi, faites la rencontre de Théodore
Twombly,écrivain solitaire et déprimé dans un LosAn-
geles futuriste où les nouvelles technologies sont plei-
nementintégréesdanslasociété.Futuriste,vraiment ?
C’est dans ce contexte que Théodore, incarné par le
talentueux Joaquim Phoenix, va faire la connaissance
de Samantha et en tomber amoureux.Jusque là tout
semble normal, voire même banal… Or pas du tout.
Celan’ariend’unepetitehistoired’amouràlaNicholas
Sparks,bienaucontraire.Etpourcause:Samanthan’est
autre qu’un système d’exploitation d’intelligence artifi-
cielledotéed’unevoixdouceetsensuelle,portéeparla
talentueuse ScarlettJohansson.Un duo singulier dont
ledialogueseconstruitenpartieenoff.Undéficinéma-
tographique brillamment relevé.SpikeJonze imagine
pour nous un futur où nous pouvons converser sans
complexe avec les machines qui semblent savoir déjà
tout de nous.Tout au long du film, on suit l’évolution
decettelovestoryvirtuellesubliméepardesplansaux
couleurs douces et chatoyantes,rendant le tout visuel-
lementattirant.Onassisteàleurrelationhorsducom-
mun,où les limites entre l’homme et la machine sont
complètementbrouillées,oùl’amourneprendplusen
comptelaréalitéphysiqueducorps.
Spike Jonze
Jeudi à 16h45
Auditorium Cyel
En présence
de David O’Reilly
Lauréna Carmet
© FIF85
HER
LE SELFIE DU JOUR
Benjamin Crotty, membre du jury Nouvelles
Vagues, a présenté hier son propre film Fort
Buchanan, burlesque et sentimental, au
Concorde 2. C’est un auteur bourré d’idées,
qui en jaillissent même de sa casquette.
MOVE TON BODY !
À 22h30, une sélection subjective de
clips de ces 15 dernières années, ef-
fectuée par Nicolas Thévenin, sera dif-
fusée au Fuzz-Yon. Ça va groover, puis
ce sera suivi d’un concert surprise.
BLABLA BAR
L’espace Bar du Cyel est ouvert tous
les jours de 10h30 à minuit, sauf
dimanche 22 de 10h30 à 18h.
Tous les jours, venez rencontrer les
réalisateurs, les comédiens, les pro-
ducteurs, les équipes et les distribu-
teurs des films lors des Happy Hours.
VIDÉOS
Les étudiantes du DUT Infocom
de l’IUT de La Roche-sur-Yon filment,
effectuent des captations, inter-
viewent et montent à tour de bras
et de logiciels des vidéos que vous
pouvez retrouver à l’adresse :
goo.gl/zKNj1V
LE BURGER
DE LA MORT !
Vous sortez affamé
de votre séance cinéma ? Filez chez
le partenaire GRIND qui donne dans
le burger fait maison, et vous réserve
une surprise sur présentation de
votre ticket de cinéma du jour.
C’est 13 bis place du marché (www.
grindcafeshop.fr), et c’est un super
bon plan disent les gourmandes
de la rédac.
Jeune franco-portugaise de 18 ans, désemparée face à de nombreux
échecs,Pamela se sent perdue.Entre ses amis,sa famille et sa terre d’ori-
gine, le Portugal, la jeune femme est en quête de son émancipation.
Ce personnage rêveur qui garde néanmoins les pieds sur terre a un
caractère quelque peu contradictoire : entre soumission et résistance,
manquedeconfianceenelleetentêtement.
Le film est réalisé par Laurence Ferreira Barbosa,qui n’est pas portugaise
mais a souvent été imaginée comme telle, si bien qu’elle a voulu repré-
sentercettecommunautéportugaiseenFrancequis’estnaturellementet
silencieusementintégréeàlapopulationfrançaise.
Pamela Constantino-Ramos interprète d’autant mieux le personnage
principalquecelui-ciaétéconstruitparlaréalisatriceàpartirdesapropre
personnalité. Évocation somme toute d’une vie assez ordinaire : le quo-
tidien, les petits et plus grands aléas de l’existence (tels les échecs aux
examens), les relations amicales toutefois plus présentes que le cercle
familial.
Derrière cette apparente banalité intégrée dans la société française d’au-
jourd’hui, se cache sans doute un manque : celui de ce Portugal magni-
fique, de ces paysages, de ces gens, de ces senteurs trop peu retrouvés
chaque année lors des vacances. Pamela, la franco-portugaise, partagée
entredeuxpays,cédera-t-elleàl’appeldesesorigines?
Laurence Ferreira Barbosa
Vendredi à 9h15 au Concorde 1
LAURIE DZIMIRA ET MÉLANIE JAHAN
FOCUS SUR
LE DUO « TOUS LES RÊVES DU MONDE »
Laurence Ferreira-Barbosa, pourquoi
avoir choisi de traiter le sujet de la com-
munauté portugaise au travers de l’iti-
néraire d’une femme ?
Parce que je suis une femme, cela m’in-
téressait davantage que ce soit une jeune
femme plutôt qu’un jeune homme.
Pamela Constantino-Ramos,
comment avez-vous trouvé
cette 1ère expérience
de long-métrage?
C’était un peu difficile parfois
parce que je n’étais pas habituée...
mais c’était vraiment une très belle
expérience !
Vous vous êtes inspirée de Pamela Constantino
pour écrire votre personnage principal, pour
quelles raisons ?
Parce qu’elle est inspirante ! C’est-à-dire qu’à partir
d’elle, j’ai imaginé cette histoire et… il y a des gens
qui vous inspirent et qui ne vous inspirent pas, et là,
elle, m’a inspirée.
Commentêtes-vousdevenueactrice ?
Laurenceestvenueunmardimatindansmon
lycée.J’étaisenclassedeportugais.Elleest
venueafindesavoirsionvoulaitparleravec
elle,raconterunpeunotrevie.Parpeurque
mescamaradessemoquentdemoi,j’airefu-
sé,commeelles.Maispeuaprèsj’aiattrapé
Laurencedanslacouretjeluiaidit :
«Moi, jeveuxbienlefaire!».
In extremis elle m’a rattrapé, et elle
a bien fait ! Maintenant elle est là,
devant une caméra, à répondre aux
questions comme une star !
Comment s’est déroulé le tournage,
avec une actrice qui se découvrait et
que vous découvriez ?
J’ai dirigé Pamela comme j’aurais dirigé
n’importe quelle actrice. Évidemment,
elle n’a pas de formation, donc il y a des
choses qu’elle a dû apprendre. On a pris
un peu plus de temps ; il a fallu que
je sois peut-être un peu plus patiente
qu’avec des acteurs confirmés... mais si-
non c’est identique !
Qu’est-ce qui vous a séduit dans
ce rôle ?
Le fait que l’héroïne arrive à gran-
dir, à s’ouvrir, à se connaître elle-
même. C’est-à-dire qu’au début
elle se recherche et à la fin elle sait
qui elle est. C’est ce qui m’a séduit.
Parce que c’est un peu comme
moi...,mais un peu différent aussi !
© PAMELA CONSTANTINO-RAMO
S
propos recueillis par
Jeanne Bouillennec et Camille Gautron
Adapté d’un roman éponyme,Chien,publié en mars 2015 aux éditions
Grasset par le réalisateur lui-même, Samuel Benchetrit signe son si-
xième long-métrage,une comédie dramatique belge,à la fois cruelle et
drôle. Présenté par son éditeur comme « le plus déjanté, drôle, tendre
et cruel de notre monde contemporain où l’homme est un chien pour
l’homme»,ce livre aurait servi d’exutoire à l’écrivain suite à une période
dedépressionetdedoutes.L’auteurseseraitinspiréd’unmomentdesa
vie quotidienne : alors qu’il sortait son jeune chien dans la rue, celui-ci
attirait l’attention et les caresses des passants tandis qu’un sans-abri qui
pleurait sur le trottoir juste à côté laissait les gens totalement indifférents.
C’est à partir de là que Samuel Benchetrit a imaginé Chien. Plus tard,
un scénario écrit en collaboration avec Gabor Rassov vit le jour en vue
d’une prochaine adaptation cinématographique. Le travail de Gabor
Rassov ne nous est pas inconnu.En effet,ce dernier a participé à l’élabo-
ration du dernier film en date de Samuel Benchetrit, à savoir Asphalte,
sorti en 2015 et qui relate le quotidien des résidents d’un HLM dont
l’ascenseur tombe régulièrement en panne.
Samuel Benchetrit, né en 1973 est un écrivain, acteur, scénariste, réali-
sateur et metteur en scène français.
Il met un terme à sa scolarité à 15 ans pour se lancer dans la vie profes-
sionnelle. Dans les années 2000, il publie son premier roman et réalise
son premier court-métrage de neuf minutes Nouvelles de la tour L.Trois
ans plus tard,il s’essaie au long métrage avec Janis et John,relatant une
arnaqued’unagentd’assurancequitentedefairepassersafemmeetun
acteur pour Janis Joplin et John Lennon afin de soutirer de l’argent à un
parent. En 2001 et en 2005, on le retrouve également au théâtre dans
Comédie sur un quai de gare et Moins deux.
À 33 ans, il entame sa biographie sous le titre Les Chroniques de l’as-
phalte, dont le premier tome est paru en 2005, le deuxième en 2007 et
le troisième de la série en 2010. Le réalisateur garde un souvenir dou-
loureux de son adolescence, un thème récurrent dans ses romans.
En 2008, Samuel Benchetrit revient au cinéma avec J’ai toujours rêvé
d’être un gangster qui relate quatre histoires se déroulant dans ou au-
tour d’une cafétéria. Des célébrités sont présentes pour ce tournage : le
regretté Jean Rochefort, Arno, Alain Bashung... Le film reçoit le prix du
meilleur scénario au Festival du film de Sundance de la même année.
Un an plus tard, le réalisateur publie son nouveau roman, Le Cœur en
dehors qui obtiendra le prix populiste de 2009.
En 2015 sort Asphalte, qui s’inspire de ses romans autobiographiques
Les Chroniques de l’asphalte.Il y dirige notamment Michael Pitt,Isabelle
Huppert, Valeria Bruni Tedeschi et Gustave Kervern. La même année, il
publie son roman Chien. L’année suivante paraît également un autre
roman La nuit avec ma femme dans lequel il rend hommage à Marie
Trintignant, parle de son absence et de la violence faite aux femmes.
Vous pourrez retrouver ses livres Chien, La nuit avec ma femme ainsi
que Le Cœur en dehors à la table des libraires Les Bien-Aimés près de la
billetterie centrale, au Cyel.
FOCUS SUR
« CHIEN » (
© DR
La génèse de « Chien »
Samuel Benchetrit en quelques mots et dates.
Samuel Benchetrit
Jeudi 19 octobre 21h – Concorde 1
En présence du réalisateur
Vendredi 20 octobre 14h – Auditorium Cyel
AVANT-PREMIÈRE
«Il faudrait que tu partes…Maintenant ! Ça commence à me gratter… ».
C’est sur ces doux mots que commence Chien.La femme de Jacques,in-
terprétée parVanessa Paradis,est malade.Ses ongles jaunissent à cause
d’une maladie rare : elle est allergique à son mari. C’est ce côté absurde
qui permet de lancer le film sur le cynisme ambiant que l’on retiendra
de ces 92 minutes.
Le cinéma de Samuel Benchetrit, c’est aussi un cosmonaute de la NASA
dans un immeuble de banlieue (Asphalte),ou un braqueur sans pistolet
qui tente de dévaliser une braqueuse (J’ai toujours rêvé d’être un gangs-
ter).Tout laisse à croire qu’il utilise seulement un ressort comique.Pour-
tant, c’est une certaine poésie qui ressortit de ces films. Alors que Chien
utilise souvent le travelling, Asphalte est composé de plans fixes qui ac-
centuent le côté exigû de l’immeuble où se situe l’action. De même, les
portraits réalistes des personnages sont mis en valeur dans cet étonnant
contexte. Procédé que l’on peut observer également dans Chien où le
protagoniste en tant qu’homme torturé exacerbe le côté psychologique
du film.
De longues scènes en plan séquence ne comportant qu’un dialogue,
voir des blancs dans les conversations sont récurrents dans ses films. Ils
nous immergent totalement dans l’histoire. Benchetrit nous livre ainsi
sa vision de la réalité, déformée mais prenante, angoissante, gênante
parfois. Voir un de ses films est une démarche psychologique, qui à la
fois nous interroge, nous reste en tête et nous fascine.
© FIF85
UR
N » (ET AUTRES)
© DR
« Chien », le film
Chien, met en scène, un homme, Jacques Blanchot que le réalisateur
définit comme « un personnage dénué de cynisme et qui n’a pas d’am-
bition. Mais qui va essayer de vivre quand même.» Celui-ci a tout perdu
: sa femme, son logement, son travail. Il se retrouve à la rue et décide
dans un premier temps d’acheter un chien pour son fils. Malheureu-
sement celui-ci meurt. Peu à peu, le personnage de Jacques Blanchot
devient étranger au monde qui l’entoure jusqu’à ce que le patron d’une
animalerie, composée essentiellement de chiens, le recueille et lui de-
mande d’assister à ses leçons d’éducation canine en tant que « chien ».
Progressivement l’homme va laisser place à l’animal. Une fable sur l’hu-
manité qui ne manque pas de chien !
ASTRID BIRY ET ZACHARIE ROBILLON
Présenté au 32e Festival International du Film Francophone en Bel-
gique, Chien est alors triplement récompensé notamment avec le
Bayard d’Or du Meilleur Film. Ce long-métrage reçoit également le
Bayard du Meilleur Scénario ainsi que le Bayard du Meilleur Comédien
pour Vincent Macaigne qui incarne le rôle principal de Jacques Blan-
chot. On retrouve à l’affiche Vanessa Paradis et Bouli Lanners aux côtés
deVincent Macaigne,respectivement dans le rôle de Madame Blanchot
et du gérant de l’animalerie. La sortie française du film est assurée par
Paradis Films, également le distributeur du précédent film de Samuel
Benchetrit, Asphalte.
L’absurde et Benchetrit
THREE
Soyez prêt à retenir votre souffle et à vivre une expérience intense pen-
dant deux heures et dix minutes. Suivez l’histoire palpitante de Lynn.,
jeuneétudiantethaïlandaise,pousséeparsonpèreàintégrerunepres-
tigieuseécole.Rienn’esttropbeaupoursafille,carLynnn’estpasseule-
mentunetrèsbonneélève,c’estungénie.Ilneluifautquequelquesse-
condespournousleprouver.Rapidement,elleselied’amitiéavecGrace,
uneautreétudiante,quiluidemanded’êtresonmentorpourl’aiderpour
ses cours,notamment ceux de maths.Tout commence lors d’un devoir
enclasse.SipourLynnc’estunjeud’enfant,poursonamiec’estuneautre
histoire. Grâce à un moyen ingénieux, elle va lui permettre de tricher.
L’étudiante est alors loin de penser que cette fraude va l’emmener bien
plusloin.Quandlesenjeuxdeviennentplusgrandetquel’argententre
encompte,quechoisir?S’arrêter?Continuer?Entraînéemalgréellepar
Nattawut Poonpiriya
Jeudi à 14h - Auditorium Cyel
Samedi à 13h45 - Concorde 1
© FIF85
plusieursétudiants,lajeunefemmevaseretrouveravecBank,unautreétudiantde
génie,à tout risquer pour un examen,avec 2 millions de dollars à la clef.Suivez le
parcours de cette étudiante et découvrez comment l’intelligence peut être mise à
profitpourdemauvaisesraisons.
Inspiré d’un fait réel,ce second long-métrage du réalisateur et scénariste Nattawut
Poonpiriya reprend avec brio les mécanismes du thriller et du film à suspens.
Celui-ci s’est classé premier au box office thaïlandais pendant deux semaines. Pré-
sentéauFestivaldufilmasiatiquedeNewYork2017,lefilmareçuleprixdumeilleur
dulong-métrage,leprixInternationalrisingstarAsiaainsiqueleprixdelameilleure
réalisation au Fantasia International Film Festival 2017.Vous pouvez retrouver cette
atmosphèreprocheduthrilleravecCountdownparuen2012,dumêmeréalisateur.
Astrid Biry
BAD GENIUS
Unejournée,unhôpitaletuntrianglepsychologique
infernal.C’est autour de ces éléments qu’est construit
lescénariocomplexedeJohnnieTopoursondernier
film,Three.Cetteintriguepolicièrehongkongaisemet
en scène une jeune neurochirurgienne au bord du
burn-out, un policier traquant un gang et un
de ses suspects, blessé d’une balle dans la tête.
Cedernierrefusetouteopération,bienqu’ilneluireste
que6hàvivre.Untriplecompteàreboursestlancé:
chaquepersonnageaunenjeupersonnelàrésoudre
dans le temps imparti. Pendant 88 minutes vous re-
tiendrez votre souffle, en rassemblant les quelques
indicesqueJohnnieToauralaisséderrièrelui.Parfois
drôle,parfoistouchant,cepolars’interrogesurlaplace
d’unmédecinauprèsd’unpatientquis’avèreêtreun
criminel.Entresensdudevoiretangoisse,JohnnieTo
exploiteàmerveillelamiseenscèneduhuisclos.
The Rules for everything est le premier long-métrage
de Kim Hiorthøy, réalisateur norvégien, présenté en
Franceicipourlapremièrefois.
Stormestunepetitefillequiessayedecomprendrele
mondequil’entoure.Maistoutestremisenquestionà
lamortsubitedesonpère.Cetévénementinattendu
la pousse dans une quête du savoir à trouver les ré-
ponsesàsesnombreusesquestions…quideviennent
lesnôtres:noschoixsont-ilsintentionnels?Ouimpli-
citementimposéspardesrèglesquinousdépassent?
La sensibilité du réalisateur pour le graphisme et le
design se retrouve dans l’esthétique particulièrement
soignéedufilm.L’imageestenferméedansuncadre,
effet qui rappelle que nos vies sont encadrées, elles
aussi, mais par une infinité de règles. De quoi nous
fairephilosophersurlavieetlamort,etdevouloiraussi
quérir«lesrèglespourtouteschoses».
Merci Suzette de nous avoir invité dans votre
vie, d’avoir retracé votre parcours d’ensei-
gnante depuis les années 1950 jusqu’à la fin
des années 1980 !
Danscedocumentaireintimiste,MichelGondry
nous convie dans sa famille, entre sa tante et
son cousin, en évoquant leurs souvenirs. Tout
en simplicité, ce reportage ne s’attarde pas sur
la forme mais sur le fond, sans jamais que le
spectateur ne se sente de trop. Suzette nous
entraîne dans le train de sa vie passée,entre ar-
chives vidéos personnelles, prises de vue avec
une caméra Super 8, et rencontres avec ceux
ayant marqué sa vie. Laissez-vous transpercer
le cœur ce vendredi à 16h !
THE RULES FOR EVE. L’ÉPINE DANS LE CŒUR
Laurie Dzimira Marie Hermouet et Lauréna Carmet Florine Baudry
Around
Ba
S
Walkie
Johnnie To
Jeudi à 18h15 - Manège, Samedi à 21h - Concorde 2
Kim Hiorth0y
Jeudi à 21h & Vendredi à 14h - Concorde 2
Michel Gondry
Vendredi à 16h - Manège
FOCUS
«LE MONDE DES IDÉES» : UNE SÉLECTION
DE CLIPS RÉALISÉS PAR MICHEL GONDRY
Lacamérazoomeetdézoomesansfin,ensaccadesfranches,dansunclubaumilieu
de danseurs, de vinyles et de paillettes, puis sort dans la rue, le quartier, la ville....
Oucommentexprimerungroove,pardesplansquasimentsstatiques,maisquise
calentaurythmedecerapvariété.
Michel Gondry a réalisé une centaine de clips pour des chanteurs et groupes
de musique. Parmi ceux diffusés ce jeudi, la Gazette en a sélectionné 5.
Dessquelettes,desnageusesàbonnetetmaillotsàpaillettes,des
hommes en survêtement,des momies qui dansent sur un fond
coloréetlumineux…MichelGondryintègreunespiralefascinante
dedanseurssurlamusiquedeDaftPunkrépétitive,litanique.
Seullemouvementcirculairedelacamérachangelescadresdans
lesquelsapparaissentlesmembresdugroupeévoluantdansune
sortedeboîte,entrecartonpâteetcoloriagerappelantl’esthétique
deLaSciencedesrêves.
Daft Punk
AroundtheWorld
Hypnotisant
Björk mise en scène comme un personnage de fiction dans un
universàlafoisannées1930ouvintagesixties,maisaussidefaux
effetsdeplateauxdesannées1970oudecomédiesdemusic-hall.
Étrangeetenfantin,nostalgiqueetarchiviste.
Un univers totalement construit à partir de laine,boutons et car-
ton.Toutsecoudetsedécoudsurlesondelamusique.Legroupe
Steriogram joue sur des guitares et des batteries en laine,du ja-
maisvuavantMichelGondry…
Metrnomy
Love Letters
Cadré
Björk
Bachelorette
Vintage
Steriogram
WalkieTalkieMan
Tricoté
IAM
Je danse le Mia
Infini
Jeudi à 11h30-Concorde 2
À force d’errer dans les files et dans les salles
de cinéma, on remarque les mêmes profils,
comme des copies qui ignoreraient en avoir
une, voire une dizaine. Je vous propose de
jouer au bingo du festival.
Le premier à détecter, facile, c’est le scolaire.
Regardez autour de vous, vous le voyez forcé-
ment coincé au milieu du troupeau, craignant
plus que tout au monde de se retrouver aban-
donné dans la pénombre. Le scolaire ne se dé-
place qu’en petit groupe, formé de quatre ou
cinq membres. Il n’arrive pas à saisir pourquoi
on passe encore des films en noir et blanc au
cinéma. Sa phrase préférée : l’union fait la force.
Penchons-nous sur le personnage phare
de chaque festival de cinéma, j’ai nommé
« la vieille instit’ ». Souvent prof’ de français à
la retraite,«la vieille instit’»a acheté ses places
dès l’ouverture de la billetterie. Curieusement,
elle s’étonne toujours de retrouver ses amies pro-
fesseurs d’histoire ou de philosophie à chaque
événementculturel.Commelemondeestpetit...
Passons maintenant aux choses sérieuses.
Pouvez-vous retrouver le mari de ladite insti-
tutrice ? Un indice : il est seul. Largué par les
fantaisies culturelles de sa chère et tendre, il
se tient en retrait, maussade, faisant mine de
lire le journal froissé qu’il tient à bout de bras.
Son visage fermé illustre tout le désespoir qu’il
éprouve envers son regrettable mariage... Nul
doute qu’il songe à la rediffusion à laTVdu der-
nier Franck Dubosc qu’il est en train de rater.
Trouvé ?
Il y a également l’intello discret. Muni de pe-
tites lunettes à bords ronds, il fume un cigare
à la porte du Concorde, sans se mêler au reste
des visiteurs. Il a déjà vu tous les films de
Gondry mais l’envie de les revoir le tenaille.
Il se glisse dans la salle sans un bruit, prêt à
savourer le film tel un gourmet enfournant un
met dans son palais délicat.
Si vous allez au Cyel, vous pourrez certai-
nement apercevoir un visiteur incongru.
Cherchant le Conservatoire, il trimballe son
clairon de salle en salle, en quête de son pro-
fesseur attitré. Malheureusement pour lui, le
lieu est bondé de festivaliers qui le bousculent
sans vergogne. Puisse-t-il s’en sortir vivant...
Je pourrais aussi vous décrire cet homme, ap-
pelons-le Michel, qui connaît la plupart des
gens de la salle et ressent le devoir de leur
faire la bise à tous. Je souhaiterais vous parler
pendant des heures de ce vieil homme qui,
ayant peur de la solitude, vient se placer juste
à côté de vous dans la salle déserte, ou encore
de cette dame dont le rire carillonne à chaque
fois qu’un personnage du film ouvre la bouche,
mais le mieux c’est que vous les cherchiez vous-
même.Alors, où est Charlie ?
CASSANDRE DUMOULIN
DRÔLE DE BOBINE
Directrice de publication
Claudine Paque
Encadrement éditorial
Francis Mizio et Louise Vuillemenot
Rédaction
Étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
département Information et Communication
Maquette et PAO
Marie Fonteneau et Margaux Daniaud
Tout le programme du festival
sur www.fif-85.com
Sur le web : articles, reportages vidéo,
capsules audio, fantaisies des rézos
goo.gl/zKNj1V
Festival international
du film de La Roche-sur-Yon
@FestFilmLRSY
#FestFilmLRSY
Impression: Belz, La Roche-sur-Yon
Qui est ce passionné durant « Lumières », le concert d’Ellie James, hier, au Concorde ? Ou
plutôt : qui sera-t-il ? Un de ces «métalleux», adeptes du hard-rock et du signe de recon-
naissance que cette tribu s’adresse de deux doigts ? Un futur chef-op en train de visualiser
le cadre potentiel d’une scène ? Un spectateur fasciné qui voudrait qu’on «bisse» ? Un
ingé-son qui veut qu’on monte les basses ? On le saura un jour,mais il est déjà sur scène !
LA PHOTO INSOLITE
©LOUISE GIRAUD

Contenu connexe

Tendances

Campus mag 189 - mai 2014
Campus mag  189 - mai 2014Campus mag  189 - mai 2014
Campus mag 189 - mai 2014Laetitia Naon
 
Campus mag 183 - Novembre 2013
Campus mag 183 - Novembre 2013Campus mag 183 - Novembre 2013
Campus mag 183 - Novembre 2013Laetitia Naon
 
Gazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 Octobre
Gazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 OctobreGazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 Octobre
Gazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 OctobreInfocomLeRoche
 
Gazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-YonGazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-YonSolène Chartier
 
Gazette blog 2. Mercredi 12 Octobre
Gazette blog 2. Mercredi 12 OctobreGazette blog 2. Mercredi 12 Octobre
Gazette blog 2. Mercredi 12 Octobreolivier
 
Campus mag etudiant avril 2015
Campus mag etudiant avril 2015Campus mag etudiant avril 2015
Campus mag etudiant avril 2015Laetitia Naon
 
Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015
Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015
Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015InfocomLeRoche
 
Gazette 1 Festival international du film. 2016
Gazette 1 Festival international du film. 2016Gazette 1 Festival international du film. 2016
Gazette 1 Festival international du film. 2016olivier
 
Tim Burton n°1
Tim Burton n°1Tim Burton n°1
Tim Burton n°1Art E Show
 
Reves de jeunesse
Reves de jeunesseReves de jeunesse
Reves de jeunesseTxaruka
 
Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014
Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014
Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014Jean-François Fiorina
 
Campus mag 181 - Septembre 2013
Campus mag 181 - Septembre 2013Campus mag 181 - Septembre 2013
Campus mag 181 - Septembre 2013Laetitia Naon
 
Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014
Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014
Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014olivier
 
Campus mag - 178 Avril 2013
Campus mag - 178 Avril 2013Campus mag - 178 Avril 2013
Campus mag - 178 Avril 2013Laetitia Naon
 
Suite armoricaine
Suite armoricaineSuite armoricaine
Suite armoricaineTxaruka
 
Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015
Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015
Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015InfocomLeRoche
 
Valérie Mrejen
Valérie MrejenValérie Mrejen
Valérie MrejenTxaruka
 

Tendances (20)

Campus mag 189 - mai 2014
Campus mag  189 - mai 2014Campus mag  189 - mai 2014
Campus mag 189 - mai 2014
 
Campus mag 183 - Novembre 2013
Campus mag 183 - Novembre 2013Campus mag 183 - Novembre 2013
Campus mag 183 - Novembre 2013
 
Gazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 Octobre
Gazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 OctobreGazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 Octobre
Gazette n°5. Numéro double. Samedi 17 Dimanche 18 Octobre
 
Gazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-YonGazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 2 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
 
Nbm134 web
Nbm134  webNbm134  web
Nbm134 web
 
Gazette blog 2. Mercredi 12 Octobre
Gazette blog 2. Mercredi 12 OctobreGazette blog 2. Mercredi 12 Octobre
Gazette blog 2. Mercredi 12 Octobre
 
Campus mag etudiant avril 2015
Campus mag etudiant avril 2015Campus mag etudiant avril 2015
Campus mag etudiant avril 2015
 
Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015
Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015
Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015
 
Gazette 1 Festival international du film. 2016
Gazette 1 Festival international du film. 2016Gazette 1 Festival international du film. 2016
Gazette 1 Festival international du film. 2016
 
ITW Eric Tolédano
ITW Eric TolédanoITW Eric Tolédano
ITW Eric Tolédano
 
Tim Burton n°1
Tim Burton n°1Tim Burton n°1
Tim Burton n°1
 
Reves de jeunesse
Reves de jeunesseReves de jeunesse
Reves de jeunesse
 
Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014
Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014
Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014
 
New Box Magazine #130
New Box Magazine #130New Box Magazine #130
New Box Magazine #130
 
Campus mag 181 - Septembre 2013
Campus mag 181 - Septembre 2013Campus mag 181 - Septembre 2013
Campus mag 181 - Septembre 2013
 
Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014
Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014
Gazette numéro 1 - Jeudi 15 Otobre 2014
 
Campus mag - 178 Avril 2013
Campus mag - 178 Avril 2013Campus mag - 178 Avril 2013
Campus mag - 178 Avril 2013
 
Suite armoricaine
Suite armoricaineSuite armoricaine
Suite armoricaine
 
Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015
Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015
Gazette n°3 Jeudi 15 Octobre 2015
 
Valérie Mrejen
Valérie MrejenValérie Mrejen
Valérie Mrejen
 

Similaire à Gazette3-jeudi

Gazette 3. Festival international du Film.
Gazette 3. Festival international du Film.Gazette 3. Festival international du Film.
Gazette 3. Festival international du Film.olivier
 
Gazette n°4. Vendredi 16 Octobre
Gazette n°4. Vendredi 16 OctobreGazette n°4. Vendredi 16 Octobre
Gazette n°4. Vendredi 16 OctobreInfocomLeRoche
 
Fiche critique films b1 eoi la carolina fle
Fiche critique films b1 eoi la carolina fleFiche critique films b1 eoi la carolina fle
Fiche critique films b1 eoi la carolina fleIsabel Montes
 
New box Magazine 131 2016
New box Magazine 131 2016New box Magazine 131 2016
New box Magazine 131 2016Gilles Rolland
 
Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon
Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yonGazette 3 Festival international du film de la roche sur yon
Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yonolivier
 
Gazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-YonGazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-YonSolène Chartier
 
Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010
Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010
Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010Ciné-Club Atmosphères
 
Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...
Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...
Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...ecoleetcinema91
 
Forum Opera-Interview to Enric Mtz-Castignani
Forum Opera-Interview to Enric Mtz-CastignaniForum Opera-Interview to Enric Mtz-Castignani
Forum Opera-Interview to Enric Mtz-Castignani3C Media Cultura
 
Programme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de Gérardmer
Programme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de GérardmerProgramme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de Gérardmer
Programme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de Gérardmeractumcl
 
Rendez-vous avec le cinéma français - printemps 2011
Rendez-vous avec  le cinéma français -  printemps 2011Rendez-vous avec  le cinéma français -  printemps 2011
Rendez-vous avec le cinéma français - printemps 2011Institut français de Norvège
 
New Box Magazine #138
New Box Magazine #138 New Box Magazine #138
New Box Magazine #138 Newboxmagazine
 
Livret Mois du Doc 2013
Livret Mois du Doc 2013Livret Mois du Doc 2013
Livret Mois du Doc 2013tchokendoc
 
Tract prisioneros a4
Tract prisioneros a4Tract prisioneros a4
Tract prisioneros a4jpflahaut
 

Similaire à Gazette3-jeudi (20)

Nbm128 web
Nbm128 webNbm128 web
Nbm128 web
 
Gazette 3. Festival international du Film.
Gazette 3. Festival international du Film.Gazette 3. Festival international du Film.
Gazette 3. Festival international du Film.
 
Gazette n°4. Vendredi 16 Octobre
Gazette n°4. Vendredi 16 OctobreGazette n°4. Vendredi 16 Octobre
Gazette n°4. Vendredi 16 Octobre
 
Fiche critique films b1 eoi la carolina fle
Fiche critique films b1 eoi la carolina fleFiche critique films b1 eoi la carolina fle
Fiche critique films b1 eoi la carolina fle
 
New box Magazine 131 2016
New box Magazine 131 2016New box Magazine 131 2016
New box Magazine 131 2016
 
Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon
Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yonGazette 3 Festival international du film de la roche sur yon
Gazette 3 Festival international du film de la roche sur yon
 
New Box Magazine #137
New Box Magazine #137New Box Magazine #137
New Box Magazine #137
 
Gazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-YonGazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
Gazette 3 du Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
 
Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010
Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010
Gazette du 12 octobre au 18 novembre 2010
 
Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...
Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...
Curation des ressources bibliographiques "Les aventures du Prince Ahmed", "Pr...
 
Forum Opera-Interview to Enric Mtz-Castignani
Forum Opera-Interview to Enric Mtz-CastignaniForum Opera-Interview to Enric Mtz-Castignani
Forum Opera-Interview to Enric Mtz-Castignani
 
Campus Mage
Campus MageCampus Mage
Campus Mage
 
Programme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de Gérardmer
Programme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de GérardmerProgramme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de Gérardmer
Programme Ciné du 22/02 au 4/03 // MCL de Gérardmer
 
New Box Magazine #143
New Box Magazine #143New Box Magazine #143
New Box Magazine #143
 
Franskefilmer flyer en francais
Franskefilmer flyer en francaisFranskefilmer flyer en francais
Franskefilmer flyer en francais
 
Rendez-vous avec le cinéma français - printemps 2011
Rendez-vous avec  le cinéma français -  printemps 2011Rendez-vous avec  le cinéma français -  printemps 2011
Rendez-vous avec le cinéma français - printemps 2011
 
New Box Magazine #138
New Box Magazine #138 New Box Magazine #138
New Box Magazine #138
 
Livret Mois du Doc 2013
Livret Mois du Doc 2013Livret Mois du Doc 2013
Livret Mois du Doc 2013
 
New Box Magazine #127
New Box Magazine #127New Box Magazine #127
New Box Magazine #127
 
Tract prisioneros a4
Tract prisioneros a4Tract prisioneros a4
Tract prisioneros a4
 

Gazette3-jeudi

  • 1. H ier le grand documentariste «culte» Frederick Wiseman a présenté Ex Libris, 197 minutes passionnantes d’immersion dans la The New York Public Library. Rediffusion dimanche, au Manège à 22h30. Comment choisissez-vous un sujet qui vous intéresse ? Je veux regarder les gens dans des situations différentes. Les choses qui m’intéressent c’est de regarder le comportement humain, com- ment les gens parlent, ce qui les intéresse, comment ils passent le temps. Vous questionnez la place et la fonction de la bibliothèque publique et sa fonction dans la vie des gens, pourquoi avoir choisi celle de New York ? J’ai l’ai choisie parce que c’est une des plus grandes bibliothèques du monde, avec la BNF de Paris,et la bibliothèque du Congrès.J’ai été très content qu’ils me donnent la permission. Pourquoi ajouter l’inscription “Ex-libris”,au nom de “The New York Public Library” ? C’est une sorte, un peu, de blague ! Ça m’amuse, les titres en latin. Il y a des gens qui, pourleurbibliothèque,mettentquelquechose en première page de leurs livres, un “ex-libris”, et j’ai toujours trouvé ça très prétentieux. Vous êtes touche-à-tout durant la réalisa- tion de vos documentaires (prise de son, montage, …). Est-ce la seule recette pour réaliser un bon documentaire ? Non, il y a toutes sortes de façon de tourner et de faire des documentaires. Je ne dis pas que la seule manière de faire est celle que j’utilise depuis 50 ans... En septembre, The New Yorker reprochait à Ex-libris le fait que les intervenants n’était pas nommés. C’est un choix de votre part, et motivé par quoi ? Je n’ai jamais fait ça parce que je ne sais pas où je vais m’arrêter. Est-ce que je nomme que le conseiller d’administration ? Est-ce que je nomme les gens tel Elvis Costello et pourquoi je ne dis pas “c’est le chef bibliothécaire au Bronx” ?... pour que l’image soit pleine encore de sous-titrages ? Mais tous les noms sont à la fin du film.Si les gens ont connaissance de qui sont les gens, il n’y a pas besoin de quelque chose pour les identifier. Si l’on a pas connais- sance de ces gens, leurs noms ne font rien. Je ne veux pas détruire l’image avec les noms. C’est pourquoi qu’il n’y a aucune voix off ? Oui. Parce que, par exemple, quand j’ai tourné un film sur la compagnie de Ballet à l’Opéra de Paris, si j’avais dû donner les noms, cela auraient dû être ceux des étoiles...et pourquoi pas celuio du danseur principal ? Si je donne le nom du danseur principal... pourquoi pas tout le cours ? Je ne sais pas où je vais m’arrêter ! la gazette jeudi 19 octobre no 3 « CE QUI M’INTÉRESSE, C’EST LE COMPORTEMENT HUMAIN » FREDERICK WISEMAN propos recueillis par Camille Gautron
  • 2. A u cœur de la forêt finlandaise, quatre adolescents décident de résoudre le mystère de meurtres non élucidés 57 ans plus tôt. Inspiré d’une histoire vraie, ce film finlandais est projeté dans les salles françaises pour la première fois. Une bande d’amis, une forêt, une ancienne affaire criminelle… Mélangez tout ça et vous obtenez Lake Bodom. Cela peut sembler être une banale histoire d’horreur mais Taneli Mustonen surprend avec un scénarioquisedévoilepeuàpeu.Toutpartd’uneidée folle:découvrirlavéritésurletristesortdecesquatres adolescentstuéslanuitdu5juin1960.Pourcela,rien demieux,évidemment,quedeserendresurleslieux du crime pour s’imprégner de l’ambiance sordide. C’estavecangoissequel’onplongeaveceuxdansles eauxglacéesdulacBodom. Peuconnudupublicfrançais,leréalisateurfinlandais est pourtant loin de débuter dans le milieu du ciné- ma. Il est, selon la célèbre revue Variety, l’un des dix talentsnordiquesàsuivreabsolument.Lesacteursne sont également pas à exclure de cette performance cinématographique.Pourlaplupartjeunesacteurs,ils serévèlentetportentcefilmavecbrio. TaneliMustonenmêleàlaperfectionmystèrecriminel, histoires d’adolescents, secrets d’amis, mensonges et manipulationpouraufinalnoussurprendrejusqu’au bout.Lesplanssontsubtilementmenésavecunstyle rappelantcertainsvisuelsdeShining. Loind’êtreunfilmquiseconformeauxattentes,Lake Bodom déconcerte sur tous les plans avec une mu- sique aussi belle qu’angoissante et une esthétique visuellesurprenante. Taneli Mustonen Jeudi à 21h - Auditorium CYEL Samedi à 22h45 - Concorde 2 Première Française Lauréna Carmet et Amélie Palladin © FIF85 LAKE BODOM À l’occasion de la venue du réalisateur et créateur numérique David O’Reilly, le Festival vous propose de (re)découvrir Her, ce drame romantique dans lequel notre talentueux irlandais a réalisé les séquences du jeu vidéo. Coup de projecteur sur ce film déjà culte. Jeudi après-midi, faites la rencontre de Théodore Twombly,écrivain solitaire et déprimé dans un LosAn- geles futuriste où les nouvelles technologies sont plei- nementintégréesdanslasociété.Futuriste,vraiment ? C’est dans ce contexte que Théodore, incarné par le talentueux Joaquim Phoenix, va faire la connaissance de Samantha et en tomber amoureux.Jusque là tout semble normal, voire même banal… Or pas du tout. Celan’ariend’unepetitehistoired’amouràlaNicholas Sparks,bienaucontraire.Etpourcause:Samanthan’est autre qu’un système d’exploitation d’intelligence artifi- cielledotéed’unevoixdouceetsensuelle,portéeparla talentueuse ScarlettJohansson.Un duo singulier dont ledialogueseconstruitenpartieenoff.Undéficinéma- tographique brillamment relevé.SpikeJonze imagine pour nous un futur où nous pouvons converser sans complexe avec les machines qui semblent savoir déjà tout de nous.Tout au long du film, on suit l’évolution decettelovestoryvirtuellesubliméepardesplansaux couleurs douces et chatoyantes,rendant le tout visuel- lementattirant.Onassisteàleurrelationhorsducom- mun,où les limites entre l’homme et la machine sont complètementbrouillées,oùl’amourneprendplusen comptelaréalitéphysiqueducorps. Spike Jonze Jeudi à 16h45 Auditorium Cyel En présence de David O’Reilly Lauréna Carmet © FIF85 HER LE SELFIE DU JOUR Benjamin Crotty, membre du jury Nouvelles Vagues, a présenté hier son propre film Fort Buchanan, burlesque et sentimental, au Concorde 2. C’est un auteur bourré d’idées, qui en jaillissent même de sa casquette. MOVE TON BODY ! À 22h30, une sélection subjective de clips de ces 15 dernières années, ef- fectuée par Nicolas Thévenin, sera dif- fusée au Fuzz-Yon. Ça va groover, puis ce sera suivi d’un concert surprise. BLABLA BAR L’espace Bar du Cyel est ouvert tous les jours de 10h30 à minuit, sauf dimanche 22 de 10h30 à 18h. Tous les jours, venez rencontrer les réalisateurs, les comédiens, les pro- ducteurs, les équipes et les distribu- teurs des films lors des Happy Hours. VIDÉOS Les étudiantes du DUT Infocom de l’IUT de La Roche-sur-Yon filment, effectuent des captations, inter- viewent et montent à tour de bras et de logiciels des vidéos que vous pouvez retrouver à l’adresse : goo.gl/zKNj1V LE BURGER DE LA MORT ! Vous sortez affamé de votre séance cinéma ? Filez chez le partenaire GRIND qui donne dans le burger fait maison, et vous réserve une surprise sur présentation de votre ticket de cinéma du jour. C’est 13 bis place du marché (www. grindcafeshop.fr), et c’est un super bon plan disent les gourmandes de la rédac.
  • 3. Jeune franco-portugaise de 18 ans, désemparée face à de nombreux échecs,Pamela se sent perdue.Entre ses amis,sa famille et sa terre d’ori- gine, le Portugal, la jeune femme est en quête de son émancipation. Ce personnage rêveur qui garde néanmoins les pieds sur terre a un caractère quelque peu contradictoire : entre soumission et résistance, manquedeconfianceenelleetentêtement. Le film est réalisé par Laurence Ferreira Barbosa,qui n’est pas portugaise mais a souvent été imaginée comme telle, si bien qu’elle a voulu repré- sentercettecommunautéportugaiseenFrancequis’estnaturellementet silencieusementintégréeàlapopulationfrançaise. Pamela Constantino-Ramos interprète d’autant mieux le personnage principalquecelui-ciaétéconstruitparlaréalisatriceàpartirdesapropre personnalité. Évocation somme toute d’une vie assez ordinaire : le quo- tidien, les petits et plus grands aléas de l’existence (tels les échecs aux examens), les relations amicales toutefois plus présentes que le cercle familial. Derrière cette apparente banalité intégrée dans la société française d’au- jourd’hui, se cache sans doute un manque : celui de ce Portugal magni- fique, de ces paysages, de ces gens, de ces senteurs trop peu retrouvés chaque année lors des vacances. Pamela, la franco-portugaise, partagée entredeuxpays,cédera-t-elleàl’appeldesesorigines? Laurence Ferreira Barbosa Vendredi à 9h15 au Concorde 1 LAURIE DZIMIRA ET MÉLANIE JAHAN FOCUS SUR LE DUO « TOUS LES RÊVES DU MONDE » Laurence Ferreira-Barbosa, pourquoi avoir choisi de traiter le sujet de la com- munauté portugaise au travers de l’iti- néraire d’une femme ? Parce que je suis une femme, cela m’in- téressait davantage que ce soit une jeune femme plutôt qu’un jeune homme. Pamela Constantino-Ramos, comment avez-vous trouvé cette 1ère expérience de long-métrage? C’était un peu difficile parfois parce que je n’étais pas habituée... mais c’était vraiment une très belle expérience ! Vous vous êtes inspirée de Pamela Constantino pour écrire votre personnage principal, pour quelles raisons ? Parce qu’elle est inspirante ! C’est-à-dire qu’à partir d’elle, j’ai imaginé cette histoire et… il y a des gens qui vous inspirent et qui ne vous inspirent pas, et là, elle, m’a inspirée. Commentêtes-vousdevenueactrice ? Laurenceestvenueunmardimatindansmon lycée.J’étaisenclassedeportugais.Elleest venueafindesavoirsionvoulaitparleravec elle,raconterunpeunotrevie.Parpeurque mescamaradessemoquentdemoi,j’airefu- sé,commeelles.Maispeuaprèsj’aiattrapé Laurencedanslacouretjeluiaidit : «Moi, jeveuxbienlefaire!». In extremis elle m’a rattrapé, et elle a bien fait ! Maintenant elle est là, devant une caméra, à répondre aux questions comme une star ! Comment s’est déroulé le tournage, avec une actrice qui se découvrait et que vous découvriez ? J’ai dirigé Pamela comme j’aurais dirigé n’importe quelle actrice. Évidemment, elle n’a pas de formation, donc il y a des choses qu’elle a dû apprendre. On a pris un peu plus de temps ; il a fallu que je sois peut-être un peu plus patiente qu’avec des acteurs confirmés... mais si- non c’est identique ! Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce rôle ? Le fait que l’héroïne arrive à gran- dir, à s’ouvrir, à se connaître elle- même. C’est-à-dire qu’au début elle se recherche et à la fin elle sait qui elle est. C’est ce qui m’a séduit. Parce que c’est un peu comme moi...,mais un peu différent aussi ! © PAMELA CONSTANTINO-RAMO S propos recueillis par Jeanne Bouillennec et Camille Gautron
  • 4. Adapté d’un roman éponyme,Chien,publié en mars 2015 aux éditions Grasset par le réalisateur lui-même, Samuel Benchetrit signe son si- xième long-métrage,une comédie dramatique belge,à la fois cruelle et drôle. Présenté par son éditeur comme « le plus déjanté, drôle, tendre et cruel de notre monde contemporain où l’homme est un chien pour l’homme»,ce livre aurait servi d’exutoire à l’écrivain suite à une période dedépressionetdedoutes.L’auteurseseraitinspiréd’unmomentdesa vie quotidienne : alors qu’il sortait son jeune chien dans la rue, celui-ci attirait l’attention et les caresses des passants tandis qu’un sans-abri qui pleurait sur le trottoir juste à côté laissait les gens totalement indifférents. C’est à partir de là que Samuel Benchetrit a imaginé Chien. Plus tard, un scénario écrit en collaboration avec Gabor Rassov vit le jour en vue d’une prochaine adaptation cinématographique. Le travail de Gabor Rassov ne nous est pas inconnu.En effet,ce dernier a participé à l’élabo- ration du dernier film en date de Samuel Benchetrit, à savoir Asphalte, sorti en 2015 et qui relate le quotidien des résidents d’un HLM dont l’ascenseur tombe régulièrement en panne. Samuel Benchetrit, né en 1973 est un écrivain, acteur, scénariste, réali- sateur et metteur en scène français. Il met un terme à sa scolarité à 15 ans pour se lancer dans la vie profes- sionnelle. Dans les années 2000, il publie son premier roman et réalise son premier court-métrage de neuf minutes Nouvelles de la tour L.Trois ans plus tard,il s’essaie au long métrage avec Janis et John,relatant une arnaqued’unagentd’assurancequitentedefairepassersafemmeetun acteur pour Janis Joplin et John Lennon afin de soutirer de l’argent à un parent. En 2001 et en 2005, on le retrouve également au théâtre dans Comédie sur un quai de gare et Moins deux. À 33 ans, il entame sa biographie sous le titre Les Chroniques de l’as- phalte, dont le premier tome est paru en 2005, le deuxième en 2007 et le troisième de la série en 2010. Le réalisateur garde un souvenir dou- loureux de son adolescence, un thème récurrent dans ses romans. En 2008, Samuel Benchetrit revient au cinéma avec J’ai toujours rêvé d’être un gangster qui relate quatre histoires se déroulant dans ou au- tour d’une cafétéria. Des célébrités sont présentes pour ce tournage : le regretté Jean Rochefort, Arno, Alain Bashung... Le film reçoit le prix du meilleur scénario au Festival du film de Sundance de la même année. Un an plus tard, le réalisateur publie son nouveau roman, Le Cœur en dehors qui obtiendra le prix populiste de 2009. En 2015 sort Asphalte, qui s’inspire de ses romans autobiographiques Les Chroniques de l’asphalte.Il y dirige notamment Michael Pitt,Isabelle Huppert, Valeria Bruni Tedeschi et Gustave Kervern. La même année, il publie son roman Chien. L’année suivante paraît également un autre roman La nuit avec ma femme dans lequel il rend hommage à Marie Trintignant, parle de son absence et de la violence faite aux femmes. Vous pourrez retrouver ses livres Chien, La nuit avec ma femme ainsi que Le Cœur en dehors à la table des libraires Les Bien-Aimés près de la billetterie centrale, au Cyel. FOCUS SUR « CHIEN » ( © DR La génèse de « Chien » Samuel Benchetrit en quelques mots et dates. Samuel Benchetrit Jeudi 19 octobre 21h – Concorde 1 En présence du réalisateur Vendredi 20 octobre 14h – Auditorium Cyel AVANT-PREMIÈRE
  • 5. «Il faudrait que tu partes…Maintenant ! Ça commence à me gratter… ». C’est sur ces doux mots que commence Chien.La femme de Jacques,in- terprétée parVanessa Paradis,est malade.Ses ongles jaunissent à cause d’une maladie rare : elle est allergique à son mari. C’est ce côté absurde qui permet de lancer le film sur le cynisme ambiant que l’on retiendra de ces 92 minutes. Le cinéma de Samuel Benchetrit, c’est aussi un cosmonaute de la NASA dans un immeuble de banlieue (Asphalte),ou un braqueur sans pistolet qui tente de dévaliser une braqueuse (J’ai toujours rêvé d’être un gangs- ter).Tout laisse à croire qu’il utilise seulement un ressort comique.Pour- tant, c’est une certaine poésie qui ressortit de ces films. Alors que Chien utilise souvent le travelling, Asphalte est composé de plans fixes qui ac- centuent le côté exigû de l’immeuble où se situe l’action. De même, les portraits réalistes des personnages sont mis en valeur dans cet étonnant contexte. Procédé que l’on peut observer également dans Chien où le protagoniste en tant qu’homme torturé exacerbe le côté psychologique du film. De longues scènes en plan séquence ne comportant qu’un dialogue, voir des blancs dans les conversations sont récurrents dans ses films. Ils nous immergent totalement dans l’histoire. Benchetrit nous livre ainsi sa vision de la réalité, déformée mais prenante, angoissante, gênante parfois. Voir un de ses films est une démarche psychologique, qui à la fois nous interroge, nous reste en tête et nous fascine. © FIF85 UR N » (ET AUTRES) © DR « Chien », le film Chien, met en scène, un homme, Jacques Blanchot que le réalisateur définit comme « un personnage dénué de cynisme et qui n’a pas d’am- bition. Mais qui va essayer de vivre quand même.» Celui-ci a tout perdu : sa femme, son logement, son travail. Il se retrouve à la rue et décide dans un premier temps d’acheter un chien pour son fils. Malheureu- sement celui-ci meurt. Peu à peu, le personnage de Jacques Blanchot devient étranger au monde qui l’entoure jusqu’à ce que le patron d’une animalerie, composée essentiellement de chiens, le recueille et lui de- mande d’assister à ses leçons d’éducation canine en tant que « chien ». Progressivement l’homme va laisser place à l’animal. Une fable sur l’hu- manité qui ne manque pas de chien ! ASTRID BIRY ET ZACHARIE ROBILLON Présenté au 32e Festival International du Film Francophone en Bel- gique, Chien est alors triplement récompensé notamment avec le Bayard d’Or du Meilleur Film. Ce long-métrage reçoit également le Bayard du Meilleur Scénario ainsi que le Bayard du Meilleur Comédien pour Vincent Macaigne qui incarne le rôle principal de Jacques Blan- chot. On retrouve à l’affiche Vanessa Paradis et Bouli Lanners aux côtés deVincent Macaigne,respectivement dans le rôle de Madame Blanchot et du gérant de l’animalerie. La sortie française du film est assurée par Paradis Films, également le distributeur du précédent film de Samuel Benchetrit, Asphalte. L’absurde et Benchetrit
  • 6. THREE Soyez prêt à retenir votre souffle et à vivre une expérience intense pen- dant deux heures et dix minutes. Suivez l’histoire palpitante de Lynn., jeuneétudiantethaïlandaise,pousséeparsonpèreàintégrerunepres- tigieuseécole.Rienn’esttropbeaupoursafille,carLynnn’estpasseule- mentunetrèsbonneélève,c’estungénie.Ilneluifautquequelquesse- condespournousleprouver.Rapidement,elleselied’amitiéavecGrace, uneautreétudiante,quiluidemanded’êtresonmentorpourl’aiderpour ses cours,notamment ceux de maths.Tout commence lors d’un devoir enclasse.SipourLynnc’estunjeud’enfant,poursonamiec’estuneautre histoire. Grâce à un moyen ingénieux, elle va lui permettre de tricher. L’étudiante est alors loin de penser que cette fraude va l’emmener bien plusloin.Quandlesenjeuxdeviennentplusgrandetquel’argententre encompte,quechoisir?S’arrêter?Continuer?Entraînéemalgréellepar Nattawut Poonpiriya Jeudi à 14h - Auditorium Cyel Samedi à 13h45 - Concorde 1 © FIF85 plusieursétudiants,lajeunefemmevaseretrouveravecBank,unautreétudiantde génie,à tout risquer pour un examen,avec 2 millions de dollars à la clef.Suivez le parcours de cette étudiante et découvrez comment l’intelligence peut être mise à profitpourdemauvaisesraisons. Inspiré d’un fait réel,ce second long-métrage du réalisateur et scénariste Nattawut Poonpiriya reprend avec brio les mécanismes du thriller et du film à suspens. Celui-ci s’est classé premier au box office thaïlandais pendant deux semaines. Pré- sentéauFestivaldufilmasiatiquedeNewYork2017,lefilmareçuleprixdumeilleur dulong-métrage,leprixInternationalrisingstarAsiaainsiqueleprixdelameilleure réalisation au Fantasia International Film Festival 2017.Vous pouvez retrouver cette atmosphèreprocheduthrilleravecCountdownparuen2012,dumêmeréalisateur. Astrid Biry BAD GENIUS Unejournée,unhôpitaletuntrianglepsychologique infernal.C’est autour de ces éléments qu’est construit lescénariocomplexedeJohnnieTopoursondernier film,Three.Cetteintriguepolicièrehongkongaisemet en scène une jeune neurochirurgienne au bord du burn-out, un policier traquant un gang et un de ses suspects, blessé d’une balle dans la tête. Cedernierrefusetouteopération,bienqu’ilneluireste que6hàvivre.Untriplecompteàreboursestlancé: chaquepersonnageaunenjeupersonnelàrésoudre dans le temps imparti. Pendant 88 minutes vous re- tiendrez votre souffle, en rassemblant les quelques indicesqueJohnnieToauralaisséderrièrelui.Parfois drôle,parfoistouchant,cepolars’interrogesurlaplace d’unmédecinauprèsd’unpatientquis’avèreêtreun criminel.Entresensdudevoiretangoisse,JohnnieTo exploiteàmerveillelamiseenscèneduhuisclos. The Rules for everything est le premier long-métrage de Kim Hiorthøy, réalisateur norvégien, présenté en Franceicipourlapremièrefois. Stormestunepetitefillequiessayedecomprendrele mondequil’entoure.Maistoutestremisenquestionà lamortsubitedesonpère.Cetévénementinattendu la pousse dans une quête du savoir à trouver les ré- ponsesàsesnombreusesquestions…quideviennent lesnôtres:noschoixsont-ilsintentionnels?Ouimpli- citementimposéspardesrèglesquinousdépassent? La sensibilité du réalisateur pour le graphisme et le design se retrouve dans l’esthétique particulièrement soignéedufilm.L’imageestenferméedansuncadre, effet qui rappelle que nos vies sont encadrées, elles aussi, mais par une infinité de règles. De quoi nous fairephilosophersurlavieetlamort,etdevouloiraussi quérir«lesrèglespourtouteschoses». Merci Suzette de nous avoir invité dans votre vie, d’avoir retracé votre parcours d’ensei- gnante depuis les années 1950 jusqu’à la fin des années 1980 ! Danscedocumentaireintimiste,MichelGondry nous convie dans sa famille, entre sa tante et son cousin, en évoquant leurs souvenirs. Tout en simplicité, ce reportage ne s’attarde pas sur la forme mais sur le fond, sans jamais que le spectateur ne se sente de trop. Suzette nous entraîne dans le train de sa vie passée,entre ar- chives vidéos personnelles, prises de vue avec une caméra Super 8, et rencontres avec ceux ayant marqué sa vie. Laissez-vous transpercer le cœur ce vendredi à 16h ! THE RULES FOR EVE. L’ÉPINE DANS LE CŒUR Laurie Dzimira Marie Hermouet et Lauréna Carmet Florine Baudry Around Ba S Walkie Johnnie To Jeudi à 18h15 - Manège, Samedi à 21h - Concorde 2 Kim Hiorth0y Jeudi à 21h & Vendredi à 14h - Concorde 2 Michel Gondry Vendredi à 16h - Manège
  • 7. FOCUS «LE MONDE DES IDÉES» : UNE SÉLECTION DE CLIPS RÉALISÉS PAR MICHEL GONDRY Lacamérazoomeetdézoomesansfin,ensaccadesfranches,dansunclubaumilieu de danseurs, de vinyles et de paillettes, puis sort dans la rue, le quartier, la ville.... Oucommentexprimerungroove,pardesplansquasimentsstatiques,maisquise calentaurythmedecerapvariété. Michel Gondry a réalisé une centaine de clips pour des chanteurs et groupes de musique. Parmi ceux diffusés ce jeudi, la Gazette en a sélectionné 5. Dessquelettes,desnageusesàbonnetetmaillotsàpaillettes,des hommes en survêtement,des momies qui dansent sur un fond coloréetlumineux…MichelGondryintègreunespiralefascinante dedanseurssurlamusiquedeDaftPunkrépétitive,litanique. Seullemouvementcirculairedelacamérachangelescadresdans lesquelsapparaissentlesmembresdugroupeévoluantdansune sortedeboîte,entrecartonpâteetcoloriagerappelantl’esthétique deLaSciencedesrêves. Daft Punk AroundtheWorld Hypnotisant Björk mise en scène comme un personnage de fiction dans un universàlafoisannées1930ouvintagesixties,maisaussidefaux effetsdeplateauxdesannées1970oudecomédiesdemusic-hall. Étrangeetenfantin,nostalgiqueetarchiviste. Un univers totalement construit à partir de laine,boutons et car- ton.Toutsecoudetsedécoudsurlesondelamusique.Legroupe Steriogram joue sur des guitares et des batteries en laine,du ja- maisvuavantMichelGondry… Metrnomy Love Letters Cadré Björk Bachelorette Vintage Steriogram WalkieTalkieMan Tricoté IAM Je danse le Mia Infini Jeudi à 11h30-Concorde 2
  • 8. À force d’errer dans les files et dans les salles de cinéma, on remarque les mêmes profils, comme des copies qui ignoreraient en avoir une, voire une dizaine. Je vous propose de jouer au bingo du festival. Le premier à détecter, facile, c’est le scolaire. Regardez autour de vous, vous le voyez forcé- ment coincé au milieu du troupeau, craignant plus que tout au monde de se retrouver aban- donné dans la pénombre. Le scolaire ne se dé- place qu’en petit groupe, formé de quatre ou cinq membres. Il n’arrive pas à saisir pourquoi on passe encore des films en noir et blanc au cinéma. Sa phrase préférée : l’union fait la force. Penchons-nous sur le personnage phare de chaque festival de cinéma, j’ai nommé « la vieille instit’ ». Souvent prof’ de français à la retraite,«la vieille instit’»a acheté ses places dès l’ouverture de la billetterie. Curieusement, elle s’étonne toujours de retrouver ses amies pro- fesseurs d’histoire ou de philosophie à chaque événementculturel.Commelemondeestpetit... Passons maintenant aux choses sérieuses. Pouvez-vous retrouver le mari de ladite insti- tutrice ? Un indice : il est seul. Largué par les fantaisies culturelles de sa chère et tendre, il se tient en retrait, maussade, faisant mine de lire le journal froissé qu’il tient à bout de bras. Son visage fermé illustre tout le désespoir qu’il éprouve envers son regrettable mariage... Nul doute qu’il songe à la rediffusion à laTVdu der- nier Franck Dubosc qu’il est en train de rater. Trouvé ? Il y a également l’intello discret. Muni de pe- tites lunettes à bords ronds, il fume un cigare à la porte du Concorde, sans se mêler au reste des visiteurs. Il a déjà vu tous les films de Gondry mais l’envie de les revoir le tenaille. Il se glisse dans la salle sans un bruit, prêt à savourer le film tel un gourmet enfournant un met dans son palais délicat. Si vous allez au Cyel, vous pourrez certai- nement apercevoir un visiteur incongru. Cherchant le Conservatoire, il trimballe son clairon de salle en salle, en quête de son pro- fesseur attitré. Malheureusement pour lui, le lieu est bondé de festivaliers qui le bousculent sans vergogne. Puisse-t-il s’en sortir vivant... Je pourrais aussi vous décrire cet homme, ap- pelons-le Michel, qui connaît la plupart des gens de la salle et ressent le devoir de leur faire la bise à tous. Je souhaiterais vous parler pendant des heures de ce vieil homme qui, ayant peur de la solitude, vient se placer juste à côté de vous dans la salle déserte, ou encore de cette dame dont le rire carillonne à chaque fois qu’un personnage du film ouvre la bouche, mais le mieux c’est que vous les cherchiez vous- même.Alors, où est Charlie ? CASSANDRE DUMOULIN DRÔLE DE BOBINE Directrice de publication Claudine Paque Encadrement éditorial Francis Mizio et Louise Vuillemenot Rédaction Étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et Communication Maquette et PAO Marie Fonteneau et Margaux Daniaud Tout le programme du festival sur www.fif-85.com Sur le web : articles, reportages vidéo, capsules audio, fantaisies des rézos goo.gl/zKNj1V Festival international du film de La Roche-sur-Yon @FestFilmLRSY #FestFilmLRSY Impression: Belz, La Roche-sur-Yon Qui est ce passionné durant « Lumières », le concert d’Ellie James, hier, au Concorde ? Ou plutôt : qui sera-t-il ? Un de ces «métalleux», adeptes du hard-rock et du signe de recon- naissance que cette tribu s’adresse de deux doigts ? Un futur chef-op en train de visualiser le cadre potentiel d’une scène ? Un spectateur fasciné qui voudrait qu’on «bisse» ? Un ingé-son qui veut qu’on monte les basses ? On le saura un jour,mais il est déjà sur scène ! LA PHOTO INSOLITE ©LOUISE GIRAUD