SlideShare une entreprise Scribd logo
M
ark Gill est le réalisateur de En-
gland is mine, portrait du célèbre
chanteur et parolier du groupe my-
thiqueThe Smiths,Steven Patrick Morissey.
qui sera projeté ce soir à 18h30.
Pourquoi avoir réalisé un film sur les
Smiths ?
Tout d’abord parce que j’adore les Smiths
et que leur musique a changé ma vie. J’ai
grandi à deux kilomètres de chez Moris-
sey, dans le même quartier, et j’ai décidé
d’en parler parce que j’ai senti que c’était
une histoire à propos d’un jeune homme
qui tentait de trouver son but dans la vie,
ce qu’il voulait en faire. On est tous pas-
sé par là, alors c’était une histoire plus
facile à raconter que de faire un film sur
le groupe. C’est impossible de retranscrire
la magie de la création musicale, alors j’ai
essayé de raconter une histoire plus uni-
verselle.
Comment en êtes-vous arrivé à faire des
films ?
Avant cela, j’ai été musicien pendant 15
ans, mais j’ai toujours aimé les films et un
jour, j’ai voulu faire autre chose. Pendant
mes dernières tournées en Grande-
Bretagne, j’ai ramené une vieille caméra
et j’ai commencé à faire des films, puis
à apprendre à éditer. Ensuite, je suis en-
tré en école de cinéma. Le premier film
que j’ai fait a gagné un gros Award en
Grande-Bretagne, et j’ai pensé : « bon, je
suis pas mal pour ça ». Ensuite, j’ai fait un
autre film qui a été nominé pour un Oscar.
Vous êtes de Manchester, comme le leader
des Smiths. England is mine est-il aussi
une lettre d’amour à votre ville ?
Peut-être un peu. J’aime Manchester. Le
truc, c’est que le paradigme de mon film
se situe avant ma génération. Ā l’époque
de l’histoire du film, j’étais un enfant et je
ne me souviens pas comment c’était. Mais
Manchester n’a pas changé pendant long-
temps. De cette période, aux alentours de
1999, Manchester était vraiment une ville
industrielle, très pauvre, où il n’y avait
que peu d’investissement. Cela a entrainé
un vrai élan d’esprit créatif, car c’était le
meilleur moyen de s’évader mentalement
de la ville, et c’est pourquoi tant de bons
musiciens viennent de là. Je pense que
cet esprit n’est plus le même aujourd’hui,
dans les grandes villes comme New-York
ou Paris…
Quelle chanson des Smiths est votre favo-
rie ?
Oh, ne me faites pas choisir  ! En réalité
cela dépend des jours, des semaines,
voire de mon humeur.
la gazette
vendredi 20 octobre
no
4
© MARION LOURS
propos recueillis par Jeanne Bouillennec
(Critique du film p.6)
MARK GILL :
« RACONTER UNE HISTOIRE UNIVERSELLE »
LosAngeles,la cité des anges ? Ou pas.HeatherAn-
derson, jouée par Zoé Kravitz, est assassinée suite à
des menaces inquiétantes. Alors qu’elle essayait de
protéger la star hollywoodienne,Jill, son assistante,
est dans le viseur de la police. Leur échappant, elle
mènera sa propre enquête,rencontrant sur sa route
un réalisateur désabusé, un top model et un jeune
premier arrogant. S’entremêlent alors plusieurs en-
quêtes dans un film néo-noir hypnotisant. Ce film
vous est présenté dans la catégorie Compétition in-
ternationale.
Vous aurez également la chance d’échanger avec le
réalisateur du film,Aaron Katz,qui sera présent lors
desdeuxprojections.SonprécédentfilmLandHo!a
déjàremportéleprixJohnCassavetesauxFilmInde-
pendentSpiritAwards.
Aaron Katz
Vendredi à 21h - Concorde 1
Samedi à 18h - Auditorium Cyel
En présence du réalisateur
Laurie Dzimira
GEMINI
P
our son quatrième long-métrage,
Matthew Porterfield continue d’explo-
rer sa ville fétiche, Baltimore.
Découvrez Keith, beau gosse aux yeux bleus,
récemment sorti de prison, et libéré de son as-
signation à domicile pour neuf mois. En coha-
bitation avec son père devenu froid et distant,
le jeune homme de 26 ans goûte aux prémices
d’une liberté frémissante mais complexe. Au-
cune mention explicite n’est faite des raisons
de son incarcération, ce qui laisse au spectateur
le loisir de se perdre en hypothèses. On suit le
personnage de Keith errer dans de nombreux
recoins de Baltimore dans la chaleur moite de
l’été. En quête de son passé, mais également
d’un futur qu’il voudrait prometteur.
Sollers Point met en lumière de manière subtile
et délicate les difficultés rencontrées par les an-
ciens prisonniers cherchant à se réinsérer dans
la société. Renouer des liens avec son passé,
son ex-petite-amie, revoir sa famille, retrou-
ver ses amis, ses “copains” de prison... Autant
d’étapes que Keith doit affronter et qui mettent
à l’épreuve son ambition sincère de réussite,
dans un environnement qui ne s’est pas amé-
lioré durant le temps de son incarcération. De
fait, le jeune homme est soumis à une tension
permanente ; tension qui émane de son entou-
rage mais également tension avec lui-même.
Une performance stupéfiante soutenue par le
jeune et talentueux acteur américain McCaul
Lombardi, connu pour son rôle dans American
Honey qui a gagné le prix du jury au festival de
Cannes 2016.
MatthewPorterfield
Vendredi à 16h - Auditorium Cyel
Samedi à 9h30 - Concorde 2
En présence du réalisateur
Astrid Biry et Amélie Palladin
© FIF85
© FIF85 © FIF85
© ALADINJOUINI
SOLLERS POINT
LE SELFIE DU JOUR
Vous lui tournez le dos, et pourtant c’est grâce à
lui que vous passez de bons moments en regar-
dant devant vous. C’est donc justice, pour une
fois, que vous lui fassiez face. Voici la bobine
d’Aladin Jouini, projectionniste. Hommage à
l’homme de l’ombre, par qui la lumière arrive.
Erratas et précisions
La Gazette n°3 d’hier, jeudi, se révèle être un nid
grouillant de coquilles. En Une, Ex-Libris, The New
York Public Library, le docu de F. Wiseman, sera re-
diffusé dimanche 22 à 9h30 (et non pas à 22h30) ;
la photo de M. Wiseman en Une est de Louise Gi-
raud, et la phrase p. 1 « C’est pourquoi qu’il n’y a
aucune voix off ?»a été publiée,mais cela ne signi-
fie pas qu’elle est correcte, ni qu’elle fut prononcée
ainsi durant l’interview. Enfin le petit garçon de la
p. 8 a été photographié au Manège, et non pas au
Concorde. On est désolé, mais surtout honteux.
Décalé, pétillant, insolite : tel est l’univers de
l’œuvre Soyez Sympas, Rembobinez.
Mike travaille dans un magasin de location de
cassettes VHS ; il est accompagné de son ami
Jerry, un peu dérangé, prêt à toutes les expé-
riences.
À la suite d’une tentative de sabotage de la
centrale voisine, Jerry, électrocuté, se fait ma-
gnétiser le cerveau. Sauf qu’il supprime ainsi
tous les films enregistrés sur les cassettes qu’il
touche. La solution des deux amis pour conti-
nuer à les louer ? Refaire eux-mêmes les films.
À l’aide d’objets du quotidien, d’une simple ca-
méra et de quelques effets spéciaux, les deux
acolytes sillonnent la ville pour réalimenter en
images les cassettes effacées.
Une création collective se constitue peu à peu
en ville pour ces réalisations dites « suédées »
(films amateurs faits « à l’arrache »).
Cette aventure de personnages décalés
et touchants est une sorte de remake du
cinéma lui-même, et un hommage à ce-
lui-ci. Chacun retrouve ses références par-
mi les films les plus cultes : Ghost Buster,
Le Roi Lion, Robocop, L’Odyssée de l’espace,
King Kong, Men In Black, etc.
À travers cette histoire amusante, Michel
Gondry met en avant l’imagination et le
cinéma. Alors, pour ce film, soyez sympas, dé-
bobinez !
Michel Gondry
Mardi à 14h - Manège
Vendredi à 14h- Manège
Mélanie Jahan
SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ
LAURIE DZIMIRA ET MÉLANIE JAHAN
FOCUS SUR
Les concerts au Fuzz’yon
Nous : Comment s’est déroulée votre pre-
mière rencontre ?
Loon:J’avaisceprojetdefairedesvidéosqui
accompagnaient les musiques électroniques
d’un DJ. J’ai beaucoup aimé sa musique, et
doncjeluiaidemandés’ilétaitintéressé.
Persus Nine : Ce qui est drôle c’est que c’était
mon premier concert à Barcelone, et ça a été
unesuperopportunitépourmoi.
N: Comment êtes-vous venus à collaborer
ensemble ?
P: Onm’amontrécequ’ilfaisaitetsurquoiiltra-
vaillait et j’ai simplement trouvé ça intéressant.
Mais j’étais un peu hésitant au début. J’étais
intéressé, et donc quand il m’en a parlé, j’ai dit
“ok,c’estgénial”.J’aimeraisdévelopperl’idée.Je
pensequenousdevrionstravaillerensemble.
L: Oui c’est vraiment un concept que nous
développons tous les deux. Bien sûr, cha-
cun pour sa partie, mais les musiques et les
imagesnaissentensembles.
N : Quelle ambiance souhaitez-vous créer
en mêlant vidéo et musique ?
P:Onnecherchepasvraimentd’atmosphère.
On veut juste voir comment ces deux choses
peuvent marcher ensemble car durant le
mêmeconcert,onemmènelepublicdansdif-
férentesatmosphèresetdifférentslieux.
N : Pour vous, quelle est la place d’un
groupe tel que le vôtre au sein d’un festi-
val du cinéma ?
L:Vumonrapportàl’image,j’ail’habitudede
côtoyer des publics comme celui du festival.
Despersonnessensibles,sensiblesàl’image.
Je pense qu’une performance audiovisuelle
peut créer des émotions différentes de celles
dufilm,carelleestmoinslinéaire.
N: Sur quel film auriez-vous aimé poser
votre musique ?
L:Ça,cen’estpasunequestionpourmoi!
P : C’est une très bonne question. J’aime
beaucoup un réalisateur hispano-mexicain
appelé Alejandro González Iñárritu, qui a fait
de magnifiques films comme Amores Perros
[Amours chiennes, NDR], 21 grammes ou
Babel.J’aurais adoré composer pour lui,car il
m’inspire déjà depuis plusieurs années. Oui
j’auraisadorécomposédesbandesoriginales
pour des films comme celui-là.Donc,je dirais
Amores Perros. Je crois que c’est le meilleur
filmquej’aiejamaisvu.
Petit point sur cette salle : Le Fuzz’yon est la scène
de musiques actuelles de La Roche-sur-Yon et se
trouve à deux pas du Cyel. Cette salle de taille
moyenne offre une proximité avec l’artiste, don-
nant un aspect convivial aux concerts. La table
des ingénieurs son et lumière se situe au centre
delasallequidisposed’unesonoritéimpeccable,
d’aprèslesretoursdesartistes.LeFuzz’Yonestsitué
10 rue Pasteur.Hier soir,vous avez déjà eu l’occa-
sion d’assister à la soirée clips, première d’une
sériede3soirées,PaoloMorettiétantjuryduClip
d’Ici2017etMichelGondry,réalisateurdeclips.
Accompagné des lumières et des effets visuels de Loon, le musi-
cien et producteur italien Persus Nine (voir interview) vous offrira ce
vendredi soir une nouvelle collaboration musicale en vous emme-
nant dans son univers “audiovisionnaire”, flottant entre suspension
hypnotique et vagues dansantes. La fin de soirée sera assurée par
DJ Asuk.
Les sons futuristes électro d’Etienne Jaumet (saxophoniste de The Married
Monk), Cosmic Néman (batteur d’Herman Düne) et Doc Shonberg (aka
Jérôme Loricho) transporteront demain soir votre esprit zombie-zombifié
dans cet hyperespace sur lequel ils ont fait du krautrock moderne, mâtiné
desampleshypnotisants.Vouspouvezécouterd’avanceleurspectacleslow
futur sur le soundcloud de Versatile records. Projections est également un
groupedemusique:ilsjouerontleurdeuxièmeEPpourlapremièrefois.
A
vec les projections de England is Mine et If I think of Germany at night, le Festival international du film de La Roche-sur-Yon relie,
après Sing Street l’année dernière, cinéma et musique. C’est dans cette optique que cette édition accueillera de nouveau des
événements musicaux au Fuzz’yon.
Persus Nine X Loon + Dj Asuk
Vendredi à 22 h 30
Zombie Zombie + Projections
Samedi 21 octobre, 22 h 30
Zacharie Robillon
Zacharie Robillon
INTERVIEW DE PERSUS NINE (MUSICIEN ET PRODUCTEUR) ET LOON (VJ, VIDEO-JOCKEY)
Propos recueillis par Mathilda Praud
© FIF85
© FIF85
FOCUS SUR
DAVID O
L’exposition de David O’Reilly nous
plonge dans le monde du jeu vidéo,
sont-ce les prémices d’une ouverture
du festival à d’autres formes de créa-
tion?
L’idée, c’est que ce n’est pas une autre forme
de création : le jeu vidéo, si on le ramène à
son unité basique, c’est de l’image en mou-
vement et l’image en mouvement, c’est du
cinéma.
David O’reilly est quelqu’un qui n’est pas né
dans les jeux vidéos ; il y est arrivé en pas-
sant par l’animation, cette première forme
du cinéma. C’est quelqu’un qui, dans son
parcours de travail relativement court, à à
peine 30 ans, a déjà traversé un peu toute
l’histoire du cinéma en arrivant là, au jeu vi-
déo,et maintenant à l’interaction.C’est aussi
quelqu’un qui a même réussi une pirouette,
une mise en abyme, puisqu’il a tourné un
film dans un univers qu’il a lui même créé.
Tout cela laisse entrevoir les possibilités
d’évolution de ce qu’on appelle aujourd’hui
le cinéma. Un festival qui se veut contempo-
rain comme celui de La Roche-sur-Yon se doit
d’être attentif à ce genre de démarche.
POURQUOI L’EXPO D’OREILLY ? SELON PAOLO MORETTI
Propos recueillis par jeanne bouillennec
©LÉONIE MORCOU
© FIF85
O’REILLY
LE MONDE DE DAVID O’REILLY
David O’Reilly est né en 1985, la même année que Mario Bros sur console Nintendo
NES. Toutefois, et bien qu’elle marque symboliquement l’arrêt du jeu vectoriel, ce n’est
pas cette date qui importe pour comprendre l’œuvre du cinéaste. Ce qui compte, c’est
la période au cours de laquelle il grandit et mûrit. En 1985, la micro-informatique se
développait et le jeu vidéo renaîssait.
O’Reilly a sept ans lorsque sort la Super Nintendo,huit ans quand arrive sur le marché le
premier processeur Pentium. Il a vécu en tant que spectateur et acteur de la révolution
numérique et synthétique qui s’est mise en marche dans les années 1980 avant d’explo-
ser la décennie suivante.Ceci,jusqu’au tournant du millénaire marqué par l’émission de
télévision Big Brother, la permanence des microcaméras dans notre quotidien et l’avè-
nement d’Internet et de nouveaux moyens d’information et de communication. Pour le
pire et pour le meilleur.D’où ce mélange de comédie virulente,de violence amusante et
de politiquement incorrect que l’on retrouve dans la plupart de ses films.
Mais qui est-il ? Il répond lui-même partiellement à la question dans les génériques
de quelques-uns de ses films. Son nom apparaît après des termes aussi démonstra-
tifs qu’ambigus : « created by », « dimensionalized by », « directified by », « Aesthetic or-
chestration by ». David O’Reilly n’est donc pas un animateur ni un réalisateur au sens
classique de ces termes. Il se situe au-delà des frontières médiatiques et esthétiques
convenues. Pour lui, tout semble être un jeu : le monde est donné, mais les règles s’in-
ventent au fur et à mesure.
Sa force est d’avoir été absorbé dans cet univers d’informations virtuelles, de l’avoir en-
glouti sans limites puis digéré dans la plupart de ses films. Ce qui en ressortit, ce sont
des éléments pour la plupart violents, sexuellement explicites, surréalistes et possible-
ment choquants, mais qui sont le reflet d’une société qui ne cache plus son malaise et
qui n’a plus très bien su comment se positionner après les révolutions politiques et so-
ciales des années 60-70. Son humour est noir, l’ironie est grinçante, mais la mélancolie
et la critique ne sont jamais très loin.
Il est,en quelque sorte,l’animateur d’une génération qu’on a qualifiée d’«adulescente».
Quinze ans avant ou quinze ans après, les perspectives auraient été totalement diffé-
rentes.
© DR
©LÉONIE MORCOU
© FIF85
Extrait d’un article de nicolas Thys, paru dans le cahier du Festival
Après La Chute de la Maison-Blanche et La Chute de Londres, deux films
d’action assez explosifs,Mark Gill fait preuve de sa maîtrise des différents ci-
némasdansuneœuvrepoétiqueetpoignante:94minutesdemusique,de
guitare,depoésieetderéflexionquiimmergentlespectateurdansl’univers
duvinyledesannées70.
England is Mine, c’est Steven Patrick Morrisey avant le grand groupe de l’his-
toire Rock,The Smiths. Un jeune homme mal dans sa peau,perturbé autant
danssavieprofessionnellequesociale.Aigridenepasaccéderàlanotoriété,
persuadé de son génie,il reste cependant mélomane,et donne même dans
la critique au travers d’articles de presse dans lesquels il détruit en quelques
mots,lesconcertsderockanglaisdumoment.
Souhaitant monter son groupe, Patrick est confronté à ses propres
blocages. Au premier plan, sa timidité — ce qui l’empêche de répondre aux
petitesannoncesdisponiblesdanslemagasindemusiquequ’ilfréquente.
Jack Lowden interprète parfaitement le rôle de Steven Patrick Morrisey.
Au-delàdesonincarnationdupersonnage,laperformancedecetacteur,qui
réaliseunetransformationphysiqueetmentalevisibleetadmirableàl’écran,
esttoutsimplementremarquable.D’autantquelepersonnagevaévoluerse-
lonseschangementsd’environnementetsesinteractionsavecsonentourage.
EnglandisMine,seraunedécouvertedeTheSmithspourcertains,uneredé-
couverte pour d’autres. Quoiqu’il en soit, porté par des plans empreints de
l’esthétique seventies, England is mine assurera à tous un beau voyage, un
beauretourenarrière.
Mark Gill
Vendredi à 18h30 - Auditorium Cyel
En présence du réalisateur
© FIF85
Zacharie Robillon et Mélanie Jahan
ENGLAND IS MINE
AVANT-PREMIÈRE
Invitédela8e
éditionduFestival,MichelGondryfaitdécouvrirsontravailàtraversun
marathondefilms.Ethier,c’étaitautourducélèbrelong-métrageEternalSunshine
oftheSpotlessMind,sortien2004.InterprétéeparJimCarreyetKateWinslet,cette
histoired’amourentravéeparlamémoirescientifiquementeffacéedeClémentine
etparlavolontédeJoëldefairedemêmepourl’oublier,estbouleversante.Après
saruptureavecJoël,Clémentines’estadresséeàunmédecinspécialistedel’efface-
mentdessouvenirs.Plusriennesubsisteenelledeleurviecommune.Pardépit,
Joëldécideégalementdesubircetraitement.Maislejeunehommemesureque
l’amourqu’ilportaitpourClémentineestplusfortqu’ilnelepensait.S‘ensuivent
alorsledésespoiretlapeurdeperdresabien-aiméeàjamais.Danslavie,danssa
mémoire.Ilselancealorsdansdenombreuxstratagèmespoursauversespropres
souvenirsencoursd’effacement.
Nepermettantplusd’identifierledébutetlafindecetteaventureentrerêve,fiction,
passé,présent,futuretsouvenirs,MichelGondrydéclencheunespiraled’amour,
demélancolieetdetristesse.Onassistealors,impuissant,àlacourseeffrénéede
JoëlcontreletempspoursauvercequiluirestedeClémentine.Unchef-d’oeuvre
desincéritéetd’inventivitéquiémerveille.Entrescienceetprédestination,laquelle
sortiravainqueurdecettehistoire?
Adeptedecefilmoujustecurieuxdedécouvrirletravaildeceréalisateur,lema-
rathoncontinueaujourd’huiàpartirde14hauManègeetsetermineparlaren-
contredeMichelGondryà20h30danscemêmelieu.N’hésitezpasàalleracheter
vosticketsàlabilletterieduCyelcar,quisait,peut-êtrequecelong-métragevous
donneraenviedetomberamoureux ?
Michel Gondry
Vendredi à 18h - Manège
© FIF85
Tiphaine Ducept
ETERNAL SUNSHINE OF
THE SPOTLESS MIND
FOCUS
Quelle importance accordez-vous au regard
des enfants sur votre travail?
J’accorde une grande importance au regard des
enfants.Pour moi il est essentiel.D’abord parce que
jem’adresseàeuxquandj’écrisdeshistoires.Ensuite
parcequ‘ilsnemententpas.Lesenfants,quandilsai-
mentunfilm,ilsledisent... maisquandilsn’aiment
pas,ilsledisentégalement,avecdesmotstrèscrus!
Vous écrivez pour la bande-dessinée et le
dessin animé, comment définiriez-vous
la relation entre les mots et les images ?
Peut-on parler de complémentarité?
Ilmefaudraitquatreheures,huitheures,quinzeans
pour arriver à répondre à cette question,qui est très
difficile ! Disons qu’il ne doit pas y avoir de redon-
dance entre l’image et le texte.Dans la bande-dessi-
née,le texte est surtout un dialogue,il y a quelques
fois un petit peu de texte de situation.Dans l’anima-
tion,l’imagedoitnousdirequelquechoseetletexte
autrechose.C’estcetenrichissementquipeutcréerun
film ou une bande-dessinée.Donc oui,c’est complé-
mentaire(moncherWatson!).
Aimeriez-vous créer un dessin animé basé
sur une histoire dont vous seriez l’auteur ?
Jel’aidéjàfait,j’aidéjàécritunscénario,basésurune
histoire que j’avais écrite,et même une histoire que
j’ai vécue. Mais je trouve ça très intéressant d’être
scénariste ou co-scénariste, d’aider les autres, etc.
Travaillersursonpropreunivers,c’estaussiintéressant
maisjen’aipasbeaucoupd’égo,donc,moi,laplacedu
strapontinmeconvient.
Vous avez pensé raconter des histoires,
pour les adultes ?
Oui, j’ai notamment écrit des fictions pour la radio,
pourFranceCulturequiétaientdestinéesauxadultes.
Maisj’éprouvebeaucoupplusdeplaisiràécrirepour
les enfants. Parce que les enfants ne mentent pas,
parce que je pense qu’on peut changer le monde
en racontant des histoires aux enfants. En tout cas,
on peut changer un petit peu,peut-être planter des
grainesquideviendrontdeshistoiresoudesgraines
devérité.Alorsquelesadultessontdéjàfinis.Cesont
desfruits.Onnevapasdirepourris,maisbienmûrs.
Comment décririez-vous votre travail de
scénariste et la relation avec le réalisateur ?
Jetravailleavecleréalisateur,jel’aidesouventàécrire
l’histoire,lastructurer,maisdanslerespectdesonuni-
vers.Vraiment,jesuisàleurservice.C’estuniquement
pourleurdonneruncoupdemain.Êtreco-scénariste,
jepensequec’estça,lejob.
J
ean Regnaud est le scénariste du Le Grand méchant renard (qui a été projeté mercredi matin) et de Ernest et Célestine en hiver
présenté aux scolaires samedi à 10h au Cyel.Ces deux œuvres étant des plus remarquables de la programmation jeunesse de cette
année.
JEAN REGNAUD
« ON PEUT
CHANGER
LE MONDE
EN RACONTANT
DES HISTOIRES
AUX ENFANTS »
Propos recueillis par Julie Armouet
© JEAN REGNAUDJean Regnaud et Julie Armouet
Ernest et Célestine
Samedi à 10h - Auditorum Cyel
Ciné petit déj’
Avant-première
Quel plaisir intense que la sor-
tie cinéma du mercredi soir !
Le Concorde était plein à craquer, tout le
monde avait hâte de découvrir le film d’ani-
mation chinois Have a Nice Day qui fait,
nous confie-t-on, objet de censure en Chine.
Le directeur du Festival, Paolo Moretti, nous
a fait l’honneur de le présenter, renseignant
humblement le public sur son identité.
À la suite d’un générique de fin qui restera
gravé dans les mémoires en tant que « Laa la
la la laaaa » (insistez bien sur les derniers aaa),
chacun sort de la salle en rêvassant, l’entêtante
mélodie tournant en boucle dans les esprits.
Mais la séance du soir est aussi l’instant de tous
les espoirs : vous aurez peut-être eu la chance
de croiser deux beaux éphèbes transis murmu-
rant un timide«Salut les filles...»en regagnant
votre véhicule. Le Festival du Film est un lieu
de rencontres, c’est bien connu. Même si on
peut marquer une préférence pour celles avec
d’éminents réalisateurs...
Laissons là notre soirée riche en émotions.
Nous sommes arrivés au milieu de la semaine,
le Festival est déjà bien entamé mais peu de
choses changent. Les intervieweurs sprintent
toujours après leurs proies, les photographes
mitraillent sans cesse leurs victimes de flashs
aveuglants tandis que nos libraires en herbe se
languissent éternellement de leurs visiteurs.
Mais le meilleur reste la désormais familière
compagnie du présentateur des films de
Gondry. Il possède l’art, déroutant, de nous
faire voir le film avant qu’on puisse avoir l’op-
portunité de le contempler. Saviez-vous qu’à
la vingt-troisième minute, Clémentine disait à
Joël qu’elle se ferait bien un petit restaurant
chinois ce soir ? Ou que la couleur de ses che-
veux variait selon les scènes ? Certains diraient
presque qu’avec une pareille introduction, nul
besoin de voir le film…
Et justement, hier matin, après une énième
présentation détaillée de notre réalisateur
phare pour introduire le film Eternal Sunshine
of the Spotless Mind, une certitude s’est impo-
sée dans les rangs : Michel Gondry est l’ami
de chacun. Tout le monde peut dorénavant se
targuer de connaître intimement le réalisateur.
Même cette dame qui passe la séance à brasser
de l’air avec son éventail aux complexes mo-
tifs chinois. Même ce malappris qui saisit son
téléphone pour répondre à bobonne en pleine
séance.
Alors Michel,on le danse enfin ce«biglemoi»?
CASSANDRE DUMOULIN
DRÔLE
DE BOBINE
Directrice de publication
Claudine Paque
Encadrement éditorial
Francis Mizio et Louise Vuillemenot
Rédaction
Étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon,
département Information et Communication
Maquette et PAO
Marie Fonteneau et Margaux Daniaud
Tout le programme du festival
sur www.fif-85.com
Sur le web : articles, reportages vidéo,
capsules audio, fantaisies des rézos
goo.gl/zKNj1V
Festival international
du film de La Roche-sur-Yon
@FestFilmLRSY
#FestFilmLRSY
Impression: Belz, La Roche-sur-Yon
L’affiche du Festival,déclinée en sets de table dans les établissements partenaires a inspi-
ré un consommateur du Grand Café. Osons une lecture sémio : le cierge magique, sym-
bolique festive et débridée du festival 2017 a remplacé l’épée tranchante en référence
à la scène de l’Excalibur de John Boorman. Nous voici revenus à la notion d’appétit (du
cinéma), avec un clin d’œil évident aux jurys qui devront bientôt trancher.
LA PHOTO INSOLITE
©DR
L’écume des jours,
de Michel Gondry
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Gazette-4-vendredi

  • 1. M ark Gill est le réalisateur de En- gland is mine, portrait du célèbre chanteur et parolier du groupe my- thiqueThe Smiths,Steven Patrick Morissey. qui sera projeté ce soir à 18h30. Pourquoi avoir réalisé un film sur les Smiths ? Tout d’abord parce que j’adore les Smiths et que leur musique a changé ma vie. J’ai grandi à deux kilomètres de chez Moris- sey, dans le même quartier, et j’ai décidé d’en parler parce que j’ai senti que c’était une histoire à propos d’un jeune homme qui tentait de trouver son but dans la vie, ce qu’il voulait en faire. On est tous pas- sé par là, alors c’était une histoire plus facile à raconter que de faire un film sur le groupe. C’est impossible de retranscrire la magie de la création musicale, alors j’ai essayé de raconter une histoire plus uni- verselle. Comment en êtes-vous arrivé à faire des films ? Avant cela, j’ai été musicien pendant 15 ans, mais j’ai toujours aimé les films et un jour, j’ai voulu faire autre chose. Pendant mes dernières tournées en Grande- Bretagne, j’ai ramené une vieille caméra et j’ai commencé à faire des films, puis à apprendre à éditer. Ensuite, je suis en- tré en école de cinéma. Le premier film que j’ai fait a gagné un gros Award en Grande-Bretagne, et j’ai pensé : « bon, je suis pas mal pour ça ». Ensuite, j’ai fait un autre film qui a été nominé pour un Oscar. Vous êtes de Manchester, comme le leader des Smiths. England is mine est-il aussi une lettre d’amour à votre ville ? Peut-être un peu. J’aime Manchester. Le truc, c’est que le paradigme de mon film se situe avant ma génération. Ā l’époque de l’histoire du film, j’étais un enfant et je ne me souviens pas comment c’était. Mais Manchester n’a pas changé pendant long- temps. De cette période, aux alentours de 1999, Manchester était vraiment une ville industrielle, très pauvre, où il n’y avait que peu d’investissement. Cela a entrainé un vrai élan d’esprit créatif, car c’était le meilleur moyen de s’évader mentalement de la ville, et c’est pourquoi tant de bons musiciens viennent de là. Je pense que cet esprit n’est plus le même aujourd’hui, dans les grandes villes comme New-York ou Paris… Quelle chanson des Smiths est votre favo- rie ? Oh, ne me faites pas choisir  ! En réalité cela dépend des jours, des semaines, voire de mon humeur. la gazette vendredi 20 octobre no 4 © MARION LOURS propos recueillis par Jeanne Bouillennec (Critique du film p.6) MARK GILL : « RACONTER UNE HISTOIRE UNIVERSELLE »
  • 2. LosAngeles,la cité des anges ? Ou pas.HeatherAn- derson, jouée par Zoé Kravitz, est assassinée suite à des menaces inquiétantes. Alors qu’elle essayait de protéger la star hollywoodienne,Jill, son assistante, est dans le viseur de la police. Leur échappant, elle mènera sa propre enquête,rencontrant sur sa route un réalisateur désabusé, un top model et un jeune premier arrogant. S’entremêlent alors plusieurs en- quêtes dans un film néo-noir hypnotisant. Ce film vous est présenté dans la catégorie Compétition in- ternationale. Vous aurez également la chance d’échanger avec le réalisateur du film,Aaron Katz,qui sera présent lors desdeuxprojections.SonprécédentfilmLandHo!a déjàremportéleprixJohnCassavetesauxFilmInde- pendentSpiritAwards. Aaron Katz Vendredi à 21h - Concorde 1 Samedi à 18h - Auditorium Cyel En présence du réalisateur Laurie Dzimira GEMINI P our son quatrième long-métrage, Matthew Porterfield continue d’explo- rer sa ville fétiche, Baltimore. Découvrez Keith, beau gosse aux yeux bleus, récemment sorti de prison, et libéré de son as- signation à domicile pour neuf mois. En coha- bitation avec son père devenu froid et distant, le jeune homme de 26 ans goûte aux prémices d’une liberté frémissante mais complexe. Au- cune mention explicite n’est faite des raisons de son incarcération, ce qui laisse au spectateur le loisir de se perdre en hypothèses. On suit le personnage de Keith errer dans de nombreux recoins de Baltimore dans la chaleur moite de l’été. En quête de son passé, mais également d’un futur qu’il voudrait prometteur. Sollers Point met en lumière de manière subtile et délicate les difficultés rencontrées par les an- ciens prisonniers cherchant à se réinsérer dans la société. Renouer des liens avec son passé, son ex-petite-amie, revoir sa famille, retrou- ver ses amis, ses “copains” de prison... Autant d’étapes que Keith doit affronter et qui mettent à l’épreuve son ambition sincère de réussite, dans un environnement qui ne s’est pas amé- lioré durant le temps de son incarcération. De fait, le jeune homme est soumis à une tension permanente ; tension qui émane de son entou- rage mais également tension avec lui-même. Une performance stupéfiante soutenue par le jeune et talentueux acteur américain McCaul Lombardi, connu pour son rôle dans American Honey qui a gagné le prix du jury au festival de Cannes 2016. MatthewPorterfield Vendredi à 16h - Auditorium Cyel Samedi à 9h30 - Concorde 2 En présence du réalisateur Astrid Biry et Amélie Palladin © FIF85 © FIF85 © FIF85 © ALADINJOUINI SOLLERS POINT LE SELFIE DU JOUR Vous lui tournez le dos, et pourtant c’est grâce à lui que vous passez de bons moments en regar- dant devant vous. C’est donc justice, pour une fois, que vous lui fassiez face. Voici la bobine d’Aladin Jouini, projectionniste. Hommage à l’homme de l’ombre, par qui la lumière arrive. Erratas et précisions La Gazette n°3 d’hier, jeudi, se révèle être un nid grouillant de coquilles. En Une, Ex-Libris, The New York Public Library, le docu de F. Wiseman, sera re- diffusé dimanche 22 à 9h30 (et non pas à 22h30) ; la photo de M. Wiseman en Une est de Louise Gi- raud, et la phrase p. 1 « C’est pourquoi qu’il n’y a aucune voix off ?»a été publiée,mais cela ne signi- fie pas qu’elle est correcte, ni qu’elle fut prononcée ainsi durant l’interview. Enfin le petit garçon de la p. 8 a été photographié au Manège, et non pas au Concorde. On est désolé, mais surtout honteux. Décalé, pétillant, insolite : tel est l’univers de l’œuvre Soyez Sympas, Rembobinez. Mike travaille dans un magasin de location de cassettes VHS ; il est accompagné de son ami Jerry, un peu dérangé, prêt à toutes les expé- riences. À la suite d’une tentative de sabotage de la centrale voisine, Jerry, électrocuté, se fait ma- gnétiser le cerveau. Sauf qu’il supprime ainsi tous les films enregistrés sur les cassettes qu’il touche. La solution des deux amis pour conti- nuer à les louer ? Refaire eux-mêmes les films. À l’aide d’objets du quotidien, d’une simple ca- méra et de quelques effets spéciaux, les deux acolytes sillonnent la ville pour réalimenter en images les cassettes effacées. Une création collective se constitue peu à peu en ville pour ces réalisations dites « suédées » (films amateurs faits « à l’arrache »). Cette aventure de personnages décalés et touchants est une sorte de remake du cinéma lui-même, et un hommage à ce- lui-ci. Chacun retrouve ses références par- mi les films les plus cultes : Ghost Buster, Le Roi Lion, Robocop, L’Odyssée de l’espace, King Kong, Men In Black, etc. À travers cette histoire amusante, Michel Gondry met en avant l’imagination et le cinéma. Alors, pour ce film, soyez sympas, dé- bobinez ! Michel Gondry Mardi à 14h - Manège Vendredi à 14h- Manège Mélanie Jahan SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ
  • 3. LAURIE DZIMIRA ET MÉLANIE JAHAN FOCUS SUR Les concerts au Fuzz’yon Nous : Comment s’est déroulée votre pre- mière rencontre ? Loon:J’avaisceprojetdefairedesvidéosqui accompagnaient les musiques électroniques d’un DJ. J’ai beaucoup aimé sa musique, et doncjeluiaidemandés’ilétaitintéressé. Persus Nine : Ce qui est drôle c’est que c’était mon premier concert à Barcelone, et ça a été unesuperopportunitépourmoi. N: Comment êtes-vous venus à collaborer ensemble ? P: Onm’amontrécequ’ilfaisaitetsurquoiiltra- vaillait et j’ai simplement trouvé ça intéressant. Mais j’étais un peu hésitant au début. J’étais intéressé, et donc quand il m’en a parlé, j’ai dit “ok,c’estgénial”.J’aimeraisdévelopperl’idée.Je pensequenousdevrionstravaillerensemble. L: Oui c’est vraiment un concept que nous développons tous les deux. Bien sûr, cha- cun pour sa partie, mais les musiques et les imagesnaissentensembles. N : Quelle ambiance souhaitez-vous créer en mêlant vidéo et musique ? P:Onnecherchepasvraimentd’atmosphère. On veut juste voir comment ces deux choses peuvent marcher ensemble car durant le mêmeconcert,onemmènelepublicdansdif- férentesatmosphèresetdifférentslieux. N : Pour vous, quelle est la place d’un groupe tel que le vôtre au sein d’un festi- val du cinéma ? L:Vumonrapportàl’image,j’ail’habitudede côtoyer des publics comme celui du festival. Despersonnessensibles,sensiblesàl’image. Je pense qu’une performance audiovisuelle peut créer des émotions différentes de celles dufilm,carelleestmoinslinéaire. N: Sur quel film auriez-vous aimé poser votre musique ? L:Ça,cen’estpasunequestionpourmoi! P : C’est une très bonne question. J’aime beaucoup un réalisateur hispano-mexicain appelé Alejandro González Iñárritu, qui a fait de magnifiques films comme Amores Perros [Amours chiennes, NDR], 21 grammes ou Babel.J’aurais adoré composer pour lui,car il m’inspire déjà depuis plusieurs années. Oui j’auraisadorécomposédesbandesoriginales pour des films comme celui-là.Donc,je dirais Amores Perros. Je crois que c’est le meilleur filmquej’aiejamaisvu. Petit point sur cette salle : Le Fuzz’yon est la scène de musiques actuelles de La Roche-sur-Yon et se trouve à deux pas du Cyel. Cette salle de taille moyenne offre une proximité avec l’artiste, don- nant un aspect convivial aux concerts. La table des ingénieurs son et lumière se situe au centre delasallequidisposed’unesonoritéimpeccable, d’aprèslesretoursdesartistes.LeFuzz’Yonestsitué 10 rue Pasteur.Hier soir,vous avez déjà eu l’occa- sion d’assister à la soirée clips, première d’une sériede3soirées,PaoloMorettiétantjuryduClip d’Ici2017etMichelGondry,réalisateurdeclips. Accompagné des lumières et des effets visuels de Loon, le musi- cien et producteur italien Persus Nine (voir interview) vous offrira ce vendredi soir une nouvelle collaboration musicale en vous emme- nant dans son univers “audiovisionnaire”, flottant entre suspension hypnotique et vagues dansantes. La fin de soirée sera assurée par DJ Asuk. Les sons futuristes électro d’Etienne Jaumet (saxophoniste de The Married Monk), Cosmic Néman (batteur d’Herman Düne) et Doc Shonberg (aka Jérôme Loricho) transporteront demain soir votre esprit zombie-zombifié dans cet hyperespace sur lequel ils ont fait du krautrock moderne, mâtiné desampleshypnotisants.Vouspouvezécouterd’avanceleurspectacleslow futur sur le soundcloud de Versatile records. Projections est également un groupedemusique:ilsjouerontleurdeuxièmeEPpourlapremièrefois. A vec les projections de England is Mine et If I think of Germany at night, le Festival international du film de La Roche-sur-Yon relie, après Sing Street l’année dernière, cinéma et musique. C’est dans cette optique que cette édition accueillera de nouveau des événements musicaux au Fuzz’yon. Persus Nine X Loon + Dj Asuk Vendredi à 22 h 30 Zombie Zombie + Projections Samedi 21 octobre, 22 h 30 Zacharie Robillon Zacharie Robillon INTERVIEW DE PERSUS NINE (MUSICIEN ET PRODUCTEUR) ET LOON (VJ, VIDEO-JOCKEY) Propos recueillis par Mathilda Praud © FIF85 © FIF85
  • 4. FOCUS SUR DAVID O L’exposition de David O’Reilly nous plonge dans le monde du jeu vidéo, sont-ce les prémices d’une ouverture du festival à d’autres formes de créa- tion? L’idée, c’est que ce n’est pas une autre forme de création : le jeu vidéo, si on le ramène à son unité basique, c’est de l’image en mou- vement et l’image en mouvement, c’est du cinéma. David O’reilly est quelqu’un qui n’est pas né dans les jeux vidéos ; il y est arrivé en pas- sant par l’animation, cette première forme du cinéma. C’est quelqu’un qui, dans son parcours de travail relativement court, à à peine 30 ans, a déjà traversé un peu toute l’histoire du cinéma en arrivant là, au jeu vi- déo,et maintenant à l’interaction.C’est aussi quelqu’un qui a même réussi une pirouette, une mise en abyme, puisqu’il a tourné un film dans un univers qu’il a lui même créé. Tout cela laisse entrevoir les possibilités d’évolution de ce qu’on appelle aujourd’hui le cinéma. Un festival qui se veut contempo- rain comme celui de La Roche-sur-Yon se doit d’être attentif à ce genre de démarche. POURQUOI L’EXPO D’OREILLY ? SELON PAOLO MORETTI Propos recueillis par jeanne bouillennec ©LÉONIE MORCOU
  • 5. © FIF85 O’REILLY LE MONDE DE DAVID O’REILLY David O’Reilly est né en 1985, la même année que Mario Bros sur console Nintendo NES. Toutefois, et bien qu’elle marque symboliquement l’arrêt du jeu vectoriel, ce n’est pas cette date qui importe pour comprendre l’œuvre du cinéaste. Ce qui compte, c’est la période au cours de laquelle il grandit et mûrit. En 1985, la micro-informatique se développait et le jeu vidéo renaîssait. O’Reilly a sept ans lorsque sort la Super Nintendo,huit ans quand arrive sur le marché le premier processeur Pentium. Il a vécu en tant que spectateur et acteur de la révolution numérique et synthétique qui s’est mise en marche dans les années 1980 avant d’explo- ser la décennie suivante.Ceci,jusqu’au tournant du millénaire marqué par l’émission de télévision Big Brother, la permanence des microcaméras dans notre quotidien et l’avè- nement d’Internet et de nouveaux moyens d’information et de communication. Pour le pire et pour le meilleur.D’où ce mélange de comédie virulente,de violence amusante et de politiquement incorrect que l’on retrouve dans la plupart de ses films. Mais qui est-il ? Il répond lui-même partiellement à la question dans les génériques de quelques-uns de ses films. Son nom apparaît après des termes aussi démonstra- tifs qu’ambigus : « created by », « dimensionalized by », « directified by », « Aesthetic or- chestration by ». David O’Reilly n’est donc pas un animateur ni un réalisateur au sens classique de ces termes. Il se situe au-delà des frontières médiatiques et esthétiques convenues. Pour lui, tout semble être un jeu : le monde est donné, mais les règles s’in- ventent au fur et à mesure. Sa force est d’avoir été absorbé dans cet univers d’informations virtuelles, de l’avoir en- glouti sans limites puis digéré dans la plupart de ses films. Ce qui en ressortit, ce sont des éléments pour la plupart violents, sexuellement explicites, surréalistes et possible- ment choquants, mais qui sont le reflet d’une société qui ne cache plus son malaise et qui n’a plus très bien su comment se positionner après les révolutions politiques et so- ciales des années 60-70. Son humour est noir, l’ironie est grinçante, mais la mélancolie et la critique ne sont jamais très loin. Il est,en quelque sorte,l’animateur d’une génération qu’on a qualifiée d’«adulescente». Quinze ans avant ou quinze ans après, les perspectives auraient été totalement diffé- rentes. © DR ©LÉONIE MORCOU © FIF85 Extrait d’un article de nicolas Thys, paru dans le cahier du Festival
  • 6. Après La Chute de la Maison-Blanche et La Chute de Londres, deux films d’action assez explosifs,Mark Gill fait preuve de sa maîtrise des différents ci- némasdansuneœuvrepoétiqueetpoignante:94minutesdemusique,de guitare,depoésieetderéflexionquiimmergentlespectateurdansl’univers duvinyledesannées70. England is Mine, c’est Steven Patrick Morrisey avant le grand groupe de l’his- toire Rock,The Smiths. Un jeune homme mal dans sa peau,perturbé autant danssavieprofessionnellequesociale.Aigridenepasaccéderàlanotoriété, persuadé de son génie,il reste cependant mélomane,et donne même dans la critique au travers d’articles de presse dans lesquels il détruit en quelques mots,lesconcertsderockanglaisdumoment. Souhaitant monter son groupe, Patrick est confronté à ses propres blocages. Au premier plan, sa timidité — ce qui l’empêche de répondre aux petitesannoncesdisponiblesdanslemagasindemusiquequ’ilfréquente. Jack Lowden interprète parfaitement le rôle de Steven Patrick Morrisey. Au-delàdesonincarnationdupersonnage,laperformancedecetacteur,qui réaliseunetransformationphysiqueetmentalevisibleetadmirableàl’écran, esttoutsimplementremarquable.D’autantquelepersonnagevaévoluerse- lonseschangementsd’environnementetsesinteractionsavecsonentourage. EnglandisMine,seraunedécouvertedeTheSmithspourcertains,uneredé- couverte pour d’autres. Quoiqu’il en soit, porté par des plans empreints de l’esthétique seventies, England is mine assurera à tous un beau voyage, un beauretourenarrière. Mark Gill Vendredi à 18h30 - Auditorium Cyel En présence du réalisateur © FIF85 Zacharie Robillon et Mélanie Jahan ENGLAND IS MINE AVANT-PREMIÈRE Invitédela8e éditionduFestival,MichelGondryfaitdécouvrirsontravailàtraversun marathondefilms.Ethier,c’étaitautourducélèbrelong-métrageEternalSunshine oftheSpotlessMind,sortien2004.InterprétéeparJimCarreyetKateWinslet,cette histoired’amourentravéeparlamémoirescientifiquementeffacéedeClémentine etparlavolontédeJoëldefairedemêmepourl’oublier,estbouleversante.Après saruptureavecJoël,Clémentines’estadresséeàunmédecinspécialistedel’efface- mentdessouvenirs.Plusriennesubsisteenelledeleurviecommune.Pardépit, Joëldécideégalementdesubircetraitement.Maislejeunehommemesureque l’amourqu’ilportaitpourClémentineestplusfortqu’ilnelepensait.S‘ensuivent alorsledésespoiretlapeurdeperdresabien-aiméeàjamais.Danslavie,danssa mémoire.Ilselancealorsdansdenombreuxstratagèmespoursauversespropres souvenirsencoursd’effacement. Nepermettantplusd’identifierledébutetlafindecetteaventureentrerêve,fiction, passé,présent,futuretsouvenirs,MichelGondrydéclencheunespiraled’amour, demélancolieetdetristesse.Onassistealors,impuissant,àlacourseeffrénéede JoëlcontreletempspoursauvercequiluirestedeClémentine.Unchef-d’oeuvre desincéritéetd’inventivitéquiémerveille.Entrescienceetprédestination,laquelle sortiravainqueurdecettehistoire? Adeptedecefilmoujustecurieuxdedécouvrirletravaildeceréalisateur,lema- rathoncontinueaujourd’huiàpartirde14hauManègeetsetermineparlaren- contredeMichelGondryà20h30danscemêmelieu.N’hésitezpasàalleracheter vosticketsàlabilletterieduCyelcar,quisait,peut-êtrequecelong-métragevous donneraenviedetomberamoureux ? Michel Gondry Vendredi à 18h - Manège © FIF85 Tiphaine Ducept ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND
  • 7. FOCUS Quelle importance accordez-vous au regard des enfants sur votre travail? J’accorde une grande importance au regard des enfants.Pour moi il est essentiel.D’abord parce que jem’adresseàeuxquandj’écrisdeshistoires.Ensuite parcequ‘ilsnemententpas.Lesenfants,quandilsai- mentunfilm,ilsledisent... maisquandilsn’aiment pas,ilsledisentégalement,avecdesmotstrèscrus! Vous écrivez pour la bande-dessinée et le dessin animé, comment définiriez-vous la relation entre les mots et les images ? Peut-on parler de complémentarité? Ilmefaudraitquatreheures,huitheures,quinzeans pour arriver à répondre à cette question,qui est très difficile ! Disons qu’il ne doit pas y avoir de redon- dance entre l’image et le texte.Dans la bande-dessi- née,le texte est surtout un dialogue,il y a quelques fois un petit peu de texte de situation.Dans l’anima- tion,l’imagedoitnousdirequelquechoseetletexte autrechose.C’estcetenrichissementquipeutcréerun film ou une bande-dessinée.Donc oui,c’est complé- mentaire(moncherWatson!). Aimeriez-vous créer un dessin animé basé sur une histoire dont vous seriez l’auteur ? Jel’aidéjàfait,j’aidéjàécritunscénario,basésurune histoire que j’avais écrite,et même une histoire que j’ai vécue. Mais je trouve ça très intéressant d’être scénariste ou co-scénariste, d’aider les autres, etc. Travaillersursonpropreunivers,c’estaussiintéressant maisjen’aipasbeaucoupd’égo,donc,moi,laplacedu strapontinmeconvient. Vous avez pensé raconter des histoires, pour les adultes ? Oui, j’ai notamment écrit des fictions pour la radio, pourFranceCulturequiétaientdestinéesauxadultes. Maisj’éprouvebeaucoupplusdeplaisiràécrirepour les enfants. Parce que les enfants ne mentent pas, parce que je pense qu’on peut changer le monde en racontant des histoires aux enfants. En tout cas, on peut changer un petit peu,peut-être planter des grainesquideviendrontdeshistoiresoudesgraines devérité.Alorsquelesadultessontdéjàfinis.Cesont desfruits.Onnevapasdirepourris,maisbienmûrs. Comment décririez-vous votre travail de scénariste et la relation avec le réalisateur ? Jetravailleavecleréalisateur,jel’aidesouventàécrire l’histoire,lastructurer,maisdanslerespectdesonuni- vers.Vraiment,jesuisàleurservice.C’estuniquement pourleurdonneruncoupdemain.Êtreco-scénariste, jepensequec’estça,lejob. J ean Regnaud est le scénariste du Le Grand méchant renard (qui a été projeté mercredi matin) et de Ernest et Célestine en hiver présenté aux scolaires samedi à 10h au Cyel.Ces deux œuvres étant des plus remarquables de la programmation jeunesse de cette année. JEAN REGNAUD « ON PEUT CHANGER LE MONDE EN RACONTANT DES HISTOIRES AUX ENFANTS » Propos recueillis par Julie Armouet © JEAN REGNAUDJean Regnaud et Julie Armouet Ernest et Célestine Samedi à 10h - Auditorum Cyel Ciné petit déj’ Avant-première
  • 8. Quel plaisir intense que la sor- tie cinéma du mercredi soir ! Le Concorde était plein à craquer, tout le monde avait hâte de découvrir le film d’ani- mation chinois Have a Nice Day qui fait, nous confie-t-on, objet de censure en Chine. Le directeur du Festival, Paolo Moretti, nous a fait l’honneur de le présenter, renseignant humblement le public sur son identité. À la suite d’un générique de fin qui restera gravé dans les mémoires en tant que « Laa la la la laaaa » (insistez bien sur les derniers aaa), chacun sort de la salle en rêvassant, l’entêtante mélodie tournant en boucle dans les esprits. Mais la séance du soir est aussi l’instant de tous les espoirs : vous aurez peut-être eu la chance de croiser deux beaux éphèbes transis murmu- rant un timide«Salut les filles...»en regagnant votre véhicule. Le Festival du Film est un lieu de rencontres, c’est bien connu. Même si on peut marquer une préférence pour celles avec d’éminents réalisateurs... Laissons là notre soirée riche en émotions. Nous sommes arrivés au milieu de la semaine, le Festival est déjà bien entamé mais peu de choses changent. Les intervieweurs sprintent toujours après leurs proies, les photographes mitraillent sans cesse leurs victimes de flashs aveuglants tandis que nos libraires en herbe se languissent éternellement de leurs visiteurs. Mais le meilleur reste la désormais familière compagnie du présentateur des films de Gondry. Il possède l’art, déroutant, de nous faire voir le film avant qu’on puisse avoir l’op- portunité de le contempler. Saviez-vous qu’à la vingt-troisième minute, Clémentine disait à Joël qu’elle se ferait bien un petit restaurant chinois ce soir ? Ou que la couleur de ses che- veux variait selon les scènes ? Certains diraient presque qu’avec une pareille introduction, nul besoin de voir le film… Et justement, hier matin, après une énième présentation détaillée de notre réalisateur phare pour introduire le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind, une certitude s’est impo- sée dans les rangs : Michel Gondry est l’ami de chacun. Tout le monde peut dorénavant se targuer de connaître intimement le réalisateur. Même cette dame qui passe la séance à brasser de l’air avec son éventail aux complexes mo- tifs chinois. Même ce malappris qui saisit son téléphone pour répondre à bobonne en pleine séance. Alors Michel,on le danse enfin ce«biglemoi»? CASSANDRE DUMOULIN DRÔLE DE BOBINE Directrice de publication Claudine Paque Encadrement éditorial Francis Mizio et Louise Vuillemenot Rédaction Étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et Communication Maquette et PAO Marie Fonteneau et Margaux Daniaud Tout le programme du festival sur www.fif-85.com Sur le web : articles, reportages vidéo, capsules audio, fantaisies des rézos goo.gl/zKNj1V Festival international du film de La Roche-sur-Yon @FestFilmLRSY #FestFilmLRSY Impression: Belz, La Roche-sur-Yon L’affiche du Festival,déclinée en sets de table dans les établissements partenaires a inspi- ré un consommateur du Grand Café. Osons une lecture sémio : le cierge magique, sym- bolique festive et débridée du festival 2017 a remplacé l’épée tranchante en référence à la scène de l’Excalibur de John Boorman. Nous voici revenus à la notion d’appétit (du cinéma), avec un clin d’œil évident aux jurys qui devront bientôt trancher. LA PHOTO INSOLITE ©DR L’écume des jours, de Michel Gondry © FIF85