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KIE - 3 Mars - Avril 2013
numéro 3 Mars­ Avril 2013 ­ Prix: 300 FCFA Le journal Bimestriel de l'IEF de Kédougou
KKEEDDOOUUGGOOUU
IINNFFOOSS
EEDDUUCCAATTIIOONN
PPééddaaggooggiiee:: (( ppaaggeess::22-- 88))
Del'antiquitéàlaconventioninternationaledes
Droitsdel'enfant: les violences magistrales
PédagogieDifférenciée:quelsprincipes?
Education:quellestatégiepouruneparticipation
effectivedescommunautés?
EEccoollee eett MMiilliieeuu ::
Crd spécial Education,Sérigne Mbaye Thiam,le ministre de l'Educa-
tionpasseenrevuelesproblemesdel'école
PPrreessccoollaaiirree:: ((ppaaggeess 1155-- 1166))
leveedescouleurs CTPGomba
focussurleCTPd'Ibel
focussurleCTPdeDalaba
SSoommmmaaiirree
"Uncrdvautmieuxquemillerapports.Ilfautpartiràlabase
pourrencontrerlesacteurs"ConvictiondeMSérigne
MbayeThiam,ministredel'EducationNationale.
FFoorruumm ddee àà TThhiiaabbééddjjii
llaa SSccooffii ccoommbbaatt llaa ddééppeerrddiittiioonn ssccoollaaiirree
pages(11-13)
QQuuaanndd ll''ééccoollee jjoouuee ssoonn rrôôllee
ssoocciiaall eenn ffaavveeuurr ddeess ddéétteennuuss
page14
Luttecontrelatuberculose,l'écoleditsonmot(page13)
PPooiinntt ddee vvuuee:(page17)
PPaarrtteennaarriiaatt : Laligue38enappuipourlafor-
mationdesenseignants (page18)
Lettreouverteàunjeuneinstituteur (page18)
DDiivveerrttiisssseemmeenntt:: (page19)
CCooiinn dduu rriirree eett//oouu dduu ppooèèttee:: (page20))
BakarySeckabritela célébrationdelajournéemondialedeluttecontrelepaludisme
ppaaggee 1100
Miseenplacedecomitésdeprotectiondel'enfant(( ppaaggee 1111))
LeCRACSdéclinesafeuillederoute ((ppaaggee 1155))
EEccoollee àà llaa UUnnee (page2)
Focussurl'écoleMangaDian
PathéTraorédeDindéfélo
IInnttrroodduuccttiioonn
Dans un monde ouvert, en proie
aux effets dévastateurs de la mon-
dialisation sauvage, réfléchir sur la
violence en général et la violence
magistrale en particulier nous
paraît tout à fait indiqué. En effet,
l’école a un rôle capital à jouer
dans l’œuvre de construction
d’une société démocratique, une
société multiculturelle éprise de
bonheur et de paix. Or elle n’est
pas elle-même épargnée des ti-
raillements sociaux et des
turbulences de toutes sortes qui
assaillent la communauté hu-
maine.Cette réflexion tente de
montrer, dans une perspective
historique, que l’enfance malgré la
longue et ennuyeuse persécution
dont elle a été victime ne mérite
paslesortquiluiestréservée.Elle
vise aussi, au-delà de l’aspect for-
mateur, à créer chez l’enseignant
et chez tous les acteurs qui
gravitent autour de l’école, un
choc mental susceptible d’induire
une prise de conscience sur les
effets nocifs produits par les châti-
ments corporels et autres puni-
tionsrépriméesparlaloi.
II))UUnn ccoonnssttaatt :: DDee llaa lloonngguuee ppeer-r-
ssééccuuttiioonn àà llaa pprrootteeccttiioonn ddee ll''een-n-
ffaannccee
Dans le cours de l’histoire la
conception de l’enfance n’a pas
été univoque et fixe. C’est comme
si chaque époque réinvente l’en-
EEccoollee àà llaa uunnee ::
FFooccuuss ssuurr ll’’ééccoollee éélléémmeennttaaiirree MMaan-n-
ggaa DDiiaann PPaatthhéé TTrraaoorréé ddee DDiinnddééfféélloo
KKééddoouuggoouu IInnffooss EEdduuccaattiioonn((KKIIEE)) aa
ppoosséé sseess bbaalllluucchhoonnss àà ll’’éélléémmeennttaaiirree
ddee DDiinnddééfféélloo,, uunnee ééccoollee qquuii ssuur-r-
mmoonnttee lleess ddiiffffiiccuullttééss ddee ffoonnccttiioonnnne-e-
mmeenntt ggrrââccee aauu ppaarrtteennaarriiaatt
ddééccoouullaanntt ddee ll’’eesspprriitt dd’’iinniittiiaattiivvee ddeess
ffiillss dduu vviillllaaggee..
L’école élémentaire de Dindéfélo a
été créée en depuis 1946 à
Mamadou Boundou (actuel Madina
Boussra) Madické Wade comme
premier chargé d’école. A partir de
1956, l’école sera transférée de
Mamadou Boundou à Dindéfélo
avec comme directeur Mamadou
Bâ.
L’école a connu beaucoup de di-
recteurs dont le vingt troisième et
actuel directeur est M Ousmane
Diallodepuisoctobre2009.
PPrroobbllèèmmeess ffoonnccttiioonnnneemmeenntt
« Les problèmes sont minimes
puisque que la fréquentation est
bonne tous les enfants viennent ré-
gulièrement. Et le taux de fréquen-
tationdesélèvesavoisineles100%.
Le personnel s’absente générale-
ment pour les besoins de retrait de
salaires et les heures perdues sont
remboursées.
Les élèves malades sont pris en
charge au niveau du poste de san-
té. Avec le gouvernement scolaire,
nous avons responsabilisé les
élèves. Il y a un élève chargé de la
gestionducahierdemalades.Tous
les matins, aux environs de la ré-
création, il fait circuler le cahier
dans les classes pour recenser les
malades.»
Il faut dire par ailleurs que l’équipe
pédagogique entretient de bons
rapports avec l’Association des
Parents d’Elèves qui met tout en
œuvre pour un fonctionnement ré-
gulierdelacantinescolaire.
PPaarrtteennaarriiaatt:
Compte tenu de sa situation de vil-
lage abritant des sites touristiques
notamment la cascade, Dindéfélo
tire beaucoup d’avantages en
termesdepartenariats.
« Nous recevons chaque année
beaucoupdepartenaires.C’estune
occasion pour les remercier de tout
ce qu’ils font pour notre école et
pour le reste du village » a précisé
M Ousmane Diallo,le Directeur de
l’école.
Il faut dire que les partenariats
naissent en grande partie à partir
des propres initiatives des fils de
cette localité. Ce qui justifie leur im-
plication pour le développement de
l’Educationdansleurvillage.
Les « fils du terroir » s’impliquent
dans le développement de l’Educa-
tiondansleurvillage
Mamadou Aliou Diallo ,l’ ex-chef de
la brigade des Douanes de Kédou-
gou, Ousmane Diallo, et Assane
Diallo … Voilà autant de noms que
les enfants de l’école élémentaire
de Dindéfélo se souviendront à
jamais pour avoir apporté leurs
pierres à l’entreprise éducative de
leurvillage.
« C’est grâce à M Mamadou Aliou
Diallo ex- commandant de la bri-
gade des Douanes de Kédougou,
que les élèves de notre école ont
participé pour la première fois au
défilé du 4avril. Lors de la commé-
moration du cinquantenaire de la
fête de l’indépendance, pendant 3
jours il a assuré notre restauration,
et notre transport pour partir à Ké-
dougou et prendre part au défilé »
a laissé entendre M Ousmane Dial-
lo,leDirecteurdel’école.
Aussi ajoutera-t-il « Cela a permis
aux élèves de compétir à l’aise. Et
l’école s’est classée deuxième au
défilé. . (Pointant du doigt le di-
plôme de participation accroché
sur le mur de son bureau).Il nous a
été décerné ce diplôme de partici-
pation. Nous remercions Mamadou
AliouDiallo aunomdelahiérarchie
»OOuussmmaannee DDiiaalllloo
Loin d’être le Directeur de l’école,
OusmaneDialloestunressortissant
de Dindéfélo, émigré en Espagne.
Par ses relations, il est parvenu à
établir une correspondance sco-
laire entre une école catalane
(Espagne) et l’école élémentaire de
Dindéfélo. Ce partenariat s’est sol-
déparlaposedumurdeclôturede
l’école. Cela a permis d’assurer la
sécurité et de contrôler la fréquen-
tationdesélèves.
AAssssaannaa DDiiaalllloo
Avec ses amis américains une salle
polyvalente est en cours de finition
àl’école.Etserviradesalleinforma-
tique où tout le monde aura l’accès
facileàl’internet.
LLee PPAAMM
Le Programme Alimentaire Mon-
dial(PAM) est le plus ancien parte-
naire de l’école. C’est grâce à lui
que la fréquentation est bonne.
L’Unicef /eau vive mérite aussi nos
remerciements pour avoir doté
l’écoled’unpointd’eauetdesblocs
sanitaires.Nousn’aurionsjamaispu
bénéficier de cet appui si nous
n’avions pas de mur de clôture.
C’est ce qu’a compris la commu-
nauté qui s’est très tôt engagée à
creuserlesfosses.
AAddaammaa DDiiaabbyy
KIE 3- Mars- Avril 2013 2
DDiirreecctteeuurr ddee ppuubblliiccaattiioonn::
Inspecteur Sory Danfakha
RRééddaacctteeuurr eenn cchheeff
Inspecteur Amédy Dieng
CCoommiittéé ddee rrééddaaccttiioonn::
Inspecteur Cheikh Ndiaye
Inspecteur Mamoudou Oumar
Guèye...
MMiissee eenn ppaaggee:Adama Diaby
DDee ll''aannttiiqquuiittéé àà llaa CCoonnvveennttiioonn IInntteerrnnaattiioonnaallee ddeess
DDrrooiittss ddee ll''EEnnffaanntt::
UUnnee lleeccttuurree hhiissttoorriiqquuee ddee llaa vviioolleennccee mmaaggiissttrraallee
KIE -3 Mars- Avril 2013 3
fance en fonction des spécificités
qui lui sont propres. Pour le com-
prendre, il importe de remonter à
l’antiquité.Durant l’antiquité, les
parents n’avaient pas, pour re-
prendre ainsi l’expression de
Philippe Ariès, le « sentiment de
l’enfance » .Dans la Grèce
antique, l’enfant jouait un rôle de
second plan car il était jugé non
seulement trop fragile mais aussi
improductif. Du coup, l’infanticide
était permis et frappait systémati-
quement les enfants nés handica-
pés.Plus proche de chez nous,
cette pratique a survécu en milieu
Joola où ceux-ci étaient éliminés
enraisondeleurinfirmité.
L’eugénisme, courant de pensée
théorisé par l’anglais Francis Gal-
ton en 1883 est une variante mo-
dernisée des infanticides. En effet
selon Galton, afin de préserver la
pureté de la population, il faut la
débarrasser de ceux qui la gan-
grènent à savoir les enfants mal
formés, les handicapés, les idiots,
les débiles mentaux, etc. Ce cou-
rant de pensée atteint son apogée
en Allemagne nazie des années
1930-1940.Dans la cité guerrière
de Sparte (VIIIè-VIè siècle av JC),
l’enfant n’était pas mieux loti puis-
qu’il était tout simplement consi-
déré comme un petit être à former
à la future condition guerrière de
citoyen. Aussi l’éducation « à la
spartiate » qui lui était destinée
s’attelait-elle à lui endurcir le corps
en le confrontant au froid, à la faim
et aux exercices physiques
(chasse, lutte, attaques nocturnes,
etc). Cette forme d’éducation rap-
pelle la société initiatique Bassari
du Sénégal Oriental. Dans cette
petite communauté où l’ambofor
(case commune) joue un rôle de
socialisation sans commune me-
sure, l’enfant doit faire l’apprentis-
sage de la persévérance et de
l’endurance. En effet dans la
psychologie collective Bassari, il
faut souvent soumettre l’enfant à
de légères brimades corporelles
(en public, au village), à la nudité
ou au silence afin de forger sa
personnalité. Mais ces brimades
de classe avaient une fonction de
régulation sociale car elles
permettaient de vider les que-
relles et d’abaisser les tensions
.Dans la Rome antique, l’enfant
était tantôt aimé mais, en raison
du patria potestas (puissance
paternelle), le père avait sur lui le
droit de vie et de mort. Chez les
plus démunis, l’infanticide offrait
l’opportunité d’éliminer une
bouche à nourrir. On retrouve
cette pratique contraire à toute
morale actuelle en Arabie pré-isla-
mique où les filles étaient enter-
rées vivantes dès leur naissance.
D’ailleurs deux passages du Co-
ran (Sourate VI -Al-An’am- Les
bestiaux, verset 151 et Sourate
XVII-Al-Isrâ-Le voyage nocturne,
verset 31) interdisent ce meurtre
des enfants pour motif écono-
mique.
Durant l’époque médiévale, le sta-
tut de l’enfant évolue car à partir
du VIIè siècle émergea une ten-
dance à le protéger. Désormais,
les auteurs d’infanticides sont
passibles de la peine d’excom-
munication ou de mort. D’une
bouche à nourrir, l’enfant passe
pour un être sacré, innocent et im-
peccable qu’il faut protéger car il
est indemne de tout pêché.Plus
tard, à l’époque moderne l’enfant
obtint un statut à part entière
même s’il sera victime de l’exploi-
tation sauvage du capitalisme de
la période contemporaine. En
France, la loi de 1841 tenta d’ap-
porter une alternative en fixant
l’âge minimum requis pour le tra-
vail des enfants à 8 ans et l’horaire
journalierà12heures.
Aujourd’hui, l’adoption de la
Convention internationale des
droits de l’enfant par l’ONU en
1989, de la Charte africaine des
droits et du bien-être de l’enfant
en 1990 et de la Convention euro-
péenne des droits de l’enfant en
1995 dénote une volonté interna-
tionale partout affichée de proté-
gerdavantagel’enfance.
IIII)) LLaa vviioolleennccee mmaaggiissttrraallee dd''hhiieerr àà
aauujjoouurrdd''hhuuii
Nous appelons violence ma-
gistrale celle qui est liée à la vie
scolaire c’est-à-dire provoquée de
manière visible ou latente dans le
processus d’acquisition des
connaissances. A ce titre, il
convient de distinguer la « vio-
lence à l’école » (importée de l’ex-
térieur) de la « violence de l’école
» qu’on peut assimiler à la vio-
lencemagistrale.
aa))EEvvoolluuttiioonn ddeess ppuunniittiioonnss
L’intention manifeste des éduca-
teurs d’instaurer une discipline mi-
litaire à l’école a généré des
dérives avec le développement
des châtiments corporels. Cette
violence physique exercée sur
l’élève serait liée à un pessimisme
aveugle et au manque de
confiance en l’homme. En fait, en
faisant sienne la théorie de
Nietzsche certains enseignants en
sont arrivés à penser que « sans
la cruauté du châtiment, [l’enfant],
ne pouvait devenir assez régulier
et assez responsable pour intério-
riser les exigences sociales, et il
fallait que sa mémoire soit mar-
quée comme au fer rouge, pour
que la menace le rappelle sans
cesse aux exigences du groupe
». D’ailleurs, dans la tradition pé-
dagogique française, la contrainte
et la coercition étaient considé-
rées comme une nécessité. Le
vieux Code 1275 l’illustre
éloquemment:
« Si l’élève a été battu avec des
verges, ou à la main, sans traces
de sang, il n’y a pas de faute ; s’il
saigne seulement du nez, il n’y a
pas lieu à sanction non plus. Mais
s’il a été frappé à d’autres endroits
et qu’il saigne (excepté si c’est
avec des verges) il doit y avoir
sanction. Si l’élève a été battu à
mort, le maître doit être déféré à la
justice »
A l’instar de ce qui se passe à
l’école sous sa forme formelle, les
centres d’apprentissage tradition-
nel de métiers et les daara
(écoles coraniques) étaient des
lieux de distribution de la violence
physique et symbolique. Là, la
transmission des savoir-faire et la
culture des valeurs comme la per-
sévérance, l’humilité et la foi s’ac-
compagnaient de l’exercice d’une
violence inouïe sur l’apprenti ou le
taalibe . L’apprenant était donc à
la merci du maître à qui était délé-
gué le « droit de correction » du
père . Aujourd’hui, grâce à l’action
conjuguée des organismes inter-
nationaux, des ONG, des mouve-
ments associatifs et de la presse,
les législations nationales ac-
cordent beaucoup plus d’attention
à la préservation de l’intégrité
physique des enfants.Il faut, du
reste, dire que les adeptes de la
contrainte physique à l’école
méconnaissent entièrement la lé-
gislation en vigueur. En effet, que
ce soit dans les pays du Nord ou
du Sud, les textes régissant la dis-
cipline scolaire prohibent les châ-
timentscorporels.
Au Sénégal, le décret 79-1165 du
20 décembre 1979 fixant organi-
sation de l’enseignement élémen-
taire prévoit en son article 14 les
sanctionslégalessuivantes:
-laréprimande;
-la retenue après les classes sous
la surveillance du maître chargé
de la classe ou du maître de ser-
vice;
-l’exclusion temporaire de 1 à 8
jours;
-l’exclusiondéfinitive.
Il précise que les châtiments cor-
porelssontinterdits.
L’article 15 stipule que le direc-
teur, sur proposition du maître
peut prononcer la réprimande ou
la
retenue après les classes ou en-
core l’exclusion temporaire sur
proposition du conseil de disci-
pline. retenue apr les classes
KIE 3- Mars -Avril 2013 4
ou encore l’exclusion temporaire
sur proposition du conseil de dis-
cipline.
Quant à l’exclusion définitive, elle
ne peut être prononcée que par
l’inspecteurdépartemental sur
proposition du conseil de disci-
pline à condition d’en informer l’IA
etleMEN.
Dans tous les cas, il n’est fait men-
tion de la compétence de l’ensei-
gnantàappliquerunesanction.
Il faut par ailleurs noter qu’en de-
hors de ces coercitions qui
pèsent sur l’élève et venant de
maîtres ignorants ou peu soucieux
de la réglementation, il y a ce que
par néologisme nous pouvons ap-
peler « violence programmatique
»et«violenceergonomique».
La violence programmatique
résulte d’une légèreté dans
l’exécutionduprogramme.
Ainsi des matières aussi capitales
que l’éducation physique et spor-
tive et les arts plastiques sont par-
fois injustement considérées
comme les parents pauvres du
systèmeéducatif.
A terme, l’école qui avait pour mis-
sion d’éclore des talents ar-
tistiques cachés chez certains
élèves devient le bourreau de
ceux-ci puisque étouffant leurs
potentialités. Un principe de la
Convention internationale des
droits de l’enfant axé sur la non-
discrimination n’est-il pas que «
tous les enfantsontlemêmedroit
de développer leur potentiel » ?
(Art 2).Par violence ergonomique,
il faut comprendre qu’il y a un mi-
nimum de normes architecturales
que l’école doit respecter sous
risque de se transformer en lieu
d’exclusion. C’est très souvent le
cas de filles adolescentes qui
quittent l’école parce que n’y trou-
vant pas de toilettes adaptées (sé-
parées garçons/filles) ou d’enfants
handicapés qui finissent par se
lasser d’escalader très pénible-
ment les escaliers menant à leur
classe.
bb)) SSeennttiimmeennttss pprroodduuiittss ppaarr lleess
cchhââttiimmeennttss ccoorrppoorreellss
Le châtiment corporel produit un
choc émotionnel intense tant chez
la victime que chez le parent ou
l’auteur. La violence physique
exercée sur l’élève génère chez lui
une souffrance psychique aussi
funeste que la peste car cette «
blessure qui ne se voit pas » reste
toujours très profonde. Au bout du
compte, elle débouche sur la for-
mation d’une personnalité faible,
peu sûre d’elle-même et toujours
dépendante. Il s’ensuit un senti-
ment de haine se traduisant soit
par une révolte intérieure soit par
un mutisme complet, des cauche-
mars …qui témoignent d’une bles-
sure de l’âme .Un parent bien
conscient des séquelles laissées
par les châtiments corporels ne
saurait y exposer son enfant.
Ayant confié à l’enseignant ce qu’il
a de plus cher, le parent d’élève
victime de punitions corporelles
peut être transformé à jamais en
ennemiirréductibledel’école.
Enfin, chez l’auteur de châtiments
corporels lui-même naît un senti-
ment d’incapacité et d’impuis-
sance. A défaut de pouvoir
impliquer l’élève, le motiver et le
mettre au travail par le biais de si-
tuations significatives pour lui, le
maître se réfugie dans la « péda-
gogie de la rudesse », prêt à ta-
pern’importequand.
Cette solution du moindre effort
doit être bannie de nos classes.
CCoonncclluussiioonn
Au terme de cette réflexion, il
importe de rappeler la pertinence
delaConventioninternationale
des droits de l’enfant dans la
construction d’un monde de paix
et de stabilité dans lequel l’enfant
n’est plus considéré comme un
acteur entièrement à part mais
comme un être humain à part en-
tière. Face à la persistance de la
violence magistrale, le maître stra-
tégique du XXIè siècle est celui
qui sait adopter la posture de la
patience, de la tolérance et du
respect de l’élève en tant qu’être
humaindepleindroit.
P.Ariès,L’Enfantetlaviefamilialesousl’Ancien
Régime,1960
O. Faye, « Violence, droits de l’enfant et
(dés)saisissement de l’adulte sénégalais », Les
Cahiers Histoire et Civilisations, N°2, 2004, p. 97,
note34
M. Gessain, La femme et le masque ou l’éloge
de l’équilibre chez les Bassari, France, 2006,
pp.15-16
«Il n’yapointd’êtresurterredontlanourriture
n’incombe à Dieu », Coran, Sourate XXIX, verset
6.
S. Garcia et F. Poupeau, « Violences à l’école,
violence de l’école », Le Monde diplomatique,
octobre2000
Nietzsche,Généalogiedelamorale,1887
LeifetRustin,rapportéparA.Fall,«Laviolence
magistrale dans l’éducation sénégalaise, une si
longue histoire », Les Cahiers Histoire et Civilisa-
tions,N°2,2004,p.129
O.Faye,2004,art-cit,p.95
Nous ne sous-estimons pas la violence morale
ousymboliquenotéedansnosclasses.Ainsipar
lebiaisdesinsultes,desmenacesetdesexpres-
sionsdugenre«imbécile»,«nullard»,«brebis
galeuse », certains maîtres transforment leurs
élèves en d’éternels « moins que rien », toujours
battusdujeusocial.
Sur l’utilité de l’ergonomie voir B. Bodian et M.
Kébé, L’importance de l’ergonomie dans l’affecti-
vité et les rendements scolaires à l’IDE de Dakar
Banlieue,DossierderechercheF2B2, FASTEF,
UCAD,2005-2006
J. Mamou, « Guerres aux enfants », Le Monde
diplomatique,septembre2001
AmedyDieng,Inspecteur
del’EnseignementElémentaire,IDEN
de Kédougou DoctorantenHistoire
àl’UCAD
e-mail:diengamedy2000@yahoo.fr
Tel77-651-55-13
Bibliographie consultée
KIE 3-Mars -Avril 2013 5
Face à un traitement scolaire iden-
tique, les différences se trans-
forment en inégalités car un mode
unifié d’enseignement valorise tou-
jourslesmêmesélèves.
Dans la pédagogie différenciée le
rôle de l’enseignant n’est plus
seulement de dispenser du savoir,
mais aussi d’organiser des situa-
tions d’apprentissage variées.
Puisque les obstacles ne sont pas
les mêmes pour tous les appre-
nants, ils pourront être franchis en
mettant à la disposition de chacun
une diversité d’outils, de dé-
marches, d’entrées dans les ap-
prentissages ou une possibilité de
choixdanslesobjectifsàatteindre.
Plusieurs entrées sont possibles
pour faire de la différenciation pé-
dagogique:
- La pédagogie par objectifs cor-
respond à l’effet attendu d’une si-
tuation d’enseignement sur les
apprentissages, donc chez l’élève.
L’objectif se définit comme le résul-
tat escompté, par opposition au but
qui énonçait le résultat recherché.
Avec cette nuance il ne s’agit plus
de répondre seulement à la
question « qu’est-ce qu’on veut »
mais d’y adjoindre la question «
qu’est-ce que l’on peut ? » c’est-à-
dire la prise en compte des condi-
tions et des moyens qui vont
permettre à l’enseignant comme
aux apprenants de prévoir. Un ob-
jectif énonce les habiletés à acqué-
rir pour maitriser un savoir. Il
précise les performances dont l’ap-
prenant doit se montrer capable
pourêtrereconnucompétent.
Ainsi la notion d’objectif est insépa-
rable de celle de l’évaluation, non
au sens de la notation et de la
sanction, mais au sens de la vérifi-
cation du fait que les résultats
escomptés ont été atteints ou non.
La notation a pour but de juger une
personne à travers une valeur ab-
solue. Le système de notation fonc-
tionne sur une échelle quantitative.
L’évaluation quant à elle, mesure
l’écart entre le début et la fin d’une
séquence pédagogique. C’est la
progressionquiestmesurée.L’éva-
luation permet de mesurer où l’on
en est, c’est l’outil de pilotage des
apprentissages.
L’évaluation formative va de pair
avec la différenciation pédago-
gique car elle aide l’élève dans son
apprentissage dans la mesure où
elle lui permet de mesurer ses pro-
grès à chaque étape de l’élabora-
tion de la tâche et lui donne ainsi la
confiance nécessaire pour la pour-
suite de son travail. L’évaluation for-
mative est une évaluation en cours
d’apprentissage qui aide l’élève à
mieux comprendre ce qu’il fait et à
adapter sa démarche. L’évaluation
des acquisitions est importante
pour l’élève car il pourra situer la
nature et le degré de compétences
qu’il a déjà acquises. Elle est aussi
importante pour le maitre car il
pourra, en vue des compétences
déjà acquises par l’élève, lui propo-
ser des itinéraires d’apprentissage
adaptés à ses possibilités et à son
profilpédagogique.
-La méthodologie de la pédagogie
parprojet
Le projet se situe entre action et or-
ganisation. La pédagogie de projet
consiste à travailler par anticipation
durésultat,etàtraverscettefinalité,
organiser son action. L’anticipation
de l’action est alors organisatrice.
Elle permet de mettre en œuvre un
savoir, de planifier le travail,
d'instaurer une dimension sociale,
de mettre en place un accompa-
gnement, et de concevoir l’évalua-
tion de son aboutissement. Le
projet s’inscrit dans une dimension
socioconstructiviste. Il implique
l’élève dans les apprentissages et
permet de comprendre la dimen-
sion sociale des savoirs. Le projet
est une modalité du métier d’élève.
C’est une véritable formation à l’au-
tonomie.
La démarche de projet consiste
dans un premier temps à faire un
étatdeslieuxavecuneanalysedes
besoinsetuneanalysedesmoyens
disponibles.Ilfautdéfinirensuiteles
objectifs à atteindre et les valeurs
qui vont orienter l’action. On
distingue donc trois temps dans la
démarche de projet : le temps d’or-
ganisation, le temps de mise en
œuvre et le temps de l’évaluation.
Pourcefaire,ilfaut:
-prendreencomptelesspécificités
dechacun
Lesenfantsontdesmotivationstrès
différentes pour travailler, ap-
prendre et comprendre le sens
d’un apprentissage. L’enseignant
doit observer comment l’enfant s’y
prend pour apprendre. Cette ob-
servation s’accompagne d’un
temps de réflexion accordé aux
élèvespourqu’ilspuissentexpliciter
leurs procédures, leurs stratégies :
onparledemétacognition.
-varier les modes de communica-
tion. La communication peut être
écrite, orale, imagée ou encore
gestuelle.
-varier les situations d’apprentis-
sage
Pour cela il faut développer les ap-
prentissages « méthodologiques »
comme le tutorat qui permet une
entraide entre élèves de niveaux
différents, l’aide au travail person-
nel,lesoutien,laremédiation.
-diversifier les activités proposées
auxélèves
Cette diversification peut se faire
par un aménagement de l’emploi
du temps, afin de mieux respecter
lerythmedechacunenévitantbien
entendu de pénaliser ceux qui sont
les plus lents simplement parce
qu’ils doivent utiliser une stratégie
d’apprentissage plus complexe
pouratteindreunobjectiffixé.Enef-
fet, un élève pourra exécuter une
tâche rapidement tandis qu’un
autre aura besoin de plus de
temps.
La diversification peut aussi se faire
en variant les lieux de déroulement
desactivités:autourd’unetable,au
coin lecture, dans une bibliothèque
et bien d’autres endroits, ou en va-
riant les supports utilisés : internet,
supportaudioousupportvidéo.
L’enseignant peut aussi varier le
mode de regroupement des élèves
dans la classe : travail individuel ou
travail de groupe. Il faut regrouper
les élèves selon leurs besoins.
Créer en quelque sorte de la discri-
minationpositive.Lapédagogiedif-
férenciée va de pair avec la notion
de parcours, il n’y pas de pro-
gramme général mais un curricu-
lum avec plusieurs itinéraires
possibles.
Les regroupements devraient
permettre, même pour de courtes
périodes, la création de véritables
groupes favorables aux échanges
entre élèves, à la coopération entre
euxetàl'émergencedeconflitsso-
ciocognitifs c’est-à-dire la rencontre
entre conceptions et représenta-
tions mentales différentes verbali-
sées par différents élèves et créant
ainsiundéséquilibrelespoussantà
ensavoirplusetàadopteruncode
commun.
Différencier revient tout simplement
à varier le plus possible les actions
pédagogiques pour que chaque
élève puisse rencontrer à un mo-
ment de son cursus, des situations
dans lesquelles il puisse réussir.
Car lorsque ce moment arrive,
l’élève prend conscience de sa va-
leur et trouve l’assurance néces-
saire lui permettant d’affronter des
tâches plus difficiles, construisant
ainsi sa propre progression. En ce-
la, la pédagogie différenciée est
une pédagogie de la réussite, ai-
dantlesélèvesendifficultéetluttant
contrel’échecscolaire.
Pratiquer la pédagogie différenciée
revientàdifférencier:
•les contenus (chaque élève selon
sescapacitésetpossibilités);
PPééddaaggooggiiee ddiifffféérreenncciiééee oouu ddiifffféérreenncciiaattiioonn ppééddaaggooggiiqquuee ::
qquueellss pprriinncciippeess ??
KIE 3 Mars- Avril 2013 6
IInnttrroodduuccttiioonn ::
Au Sénégal,la volonté d’impliquer
les communautés dans la gestion
de l’éducation est de plus en plus
une réalité.Le transfert de
compétences aux régions ,aux
communes et communautés rurales
consacré par la loi 96-07 du 22
mars 1996 s’appuie sur une planifi-
cation ascendante qui repose sur la
concertation et la contribution de
tous les acteurs.Il s’avère donc
nécessaire de mettre en place des
structures de pilotage du système
éducatif.Aussi le programme
décennaldel’éducationetdelafor-
mation(PDEF) fournit –il aux élus lo-
caux ces instruments de
planification tels que : le plan local
de développement de l’éduca-
tion(PLDE)etleplanrégionaldedé-
veloppement de l’éducation(PRDE)
au sein de ses organes de gestion
et de pilotage tels que : CGE, CLEF
,CDDetCRCS.
Au demeurant, la léthargie notée
dans le fonctionnement de ces or-
ganes invite à une réflexion pro-
fonde pour susciter une réelle
participation des communautés à la
gestiondusystèmeéducatif.
11..LLeess ddiissppoossiittiioonnss llééggaalleess
ppoouurr uunnee iimmpplliiccaattiioonn ddee llaa
ssoocciiééttéé cciivviillee ::
Le décret n°2002-652 du 2 juillet
2002 portant création, organisation
et fonctionnement des organes
décentralisés de gestion du PDEF,
amisenplace:
AAuu nniivveeaauu nnaattiioonnaall ::
-a)LeConseilSupérieurdel’Educa-
tion et de la Formation (CONSEF)
-b) Le Comité National de Coordi-
nationetdeSuivi(CNCS);remplacé
par le un comité de pilotage
national (CNP) restreint et mieux
conçu.
AAuu nniivveeaauu rrééggiioonnaall ::
le Comité Régional de Coordination
etdeSuivi(CRCS);
AAuu nniivveeaauu ddééppaarrtteemmeennttaall :: le Comi-
té Départemental de Coordination
et de Suivi (CDCS), qui est rempla-
cé par : le Comité Départemental
deDéveloppement(CDD);
AAuu nniivveeaauu ddee llaa CCoommmmuunnee oouu ddee llaa
CCoommmmuunnaauuttéé RRuurraallee : le Comité Lo-
cal d’Education et de Formation
(CLEF);
AAuu nniivveeaauu ddee cchhaaqquuee ééccoollee : le Co-
mitédeGestiond’Ecole(CGE).
Cependant l’appropriation, par les
membres des différents organes
(CGE, CLEF, CDD, CRCS) et des
élus locaux, de leurs rôles et res-
ponsabilités reste encore timide au
vue des résultats sur le terrain.Il
urge donc, de rappeler la nécessité
de l’implication de la communauté
dans la gestion de l’éducation et de
la formation eu égards aux
principes de transparence, de
bonne gouvernance et d’équité qui
fondent, aujourd’hui, toute action
enverslespopulations.
22..OOrrggaanniissaattiioonn eett ffoonnccttiioonnnneemmeenntt
ddeess ssttrruuccttuurreess eexxiissttaanntteess:
Le comité de gestion de
l’école(CGE) qui est une organisa-
tion ayant pour objectif d’améliorer
l’accès, la qualité et la gestion de
l’éducation à travers la participation
de la communauté, des collectivités
locales et des autres partenaires,
demeure le premier maillon de la
chaine d’engagement de la com-
munauté dans la gestion de
l’école.En effet, le décret nn°°22000022--
665522 dduu 0022 jjuuiilllleett 22000022 portant créa-
tion, organisation et fonctionnement
des organes de gestion du PDEF,
fait de lui un cadre fédérateur de
l’ensemble des interventions au ni-
veaudel’école.
LLeess pprriinncciippaalleess mmiissssiioonnss dd’’uunn CCGGEE
sont :-Mobiliser parents, commu-
nautés, équipes pédagogiques et
autres partenaires de l’Education
pourlaréalisationdesobjectifsfixés
àtraversunpland’action;
-Initier des actions en faveur la sco-
larisation des filles et de leur
maintienàl’école
-Soutenir les enfants vulnérables à
ladéperditionscolaire;
-Elaborer et mettre en oeuvre les
Plans d’action volontariste (PAV)
centrés sur des activités d’améliora-
tion de l’accès à l’éducation, de la
qualité des enseignements /appren-
tissagesetdelagestiondel’école;
-Rechercher et gérer les ressources
matériellesetfinancièresdel’école
-Appuyer le renforcement pédago-
gique : Formation des enseignants
et fonctionnement des classes
spéciales (double flux, multigrades,
etc.) ;- Gérer des cantines et ap-
puyerleurfonctionnement;
-Entretenir les infrastructures et les
équipementsscolaires;
-Elaborer et exécuter les projets
d’école(PE);
-Suivre et évaluer le temps d’ap-
prentissage des élèves dans le
cadre de l’observatoire de gestion
duQuantumhoraire;
-Servir d'organe de prévention, de
médiation et de règlement des
conflits entre les différents acteurs
du système éducatif au niveau local
-Délibérer sur toutes les questions
ayanttraitàlaviedel’école.
QQuueellllee eesstt llaa ccoommppoossiittiioonn dd’’uunn
CCGGEE ??
-Le CGE est composé des
membressuivants:
-1)LeChefdevillageouleDélégué
dequartier;
-2) Un(e) (1) représentant(e) du
Conseil Rural ou du Conseil Munici-
pal (de préférence un membre de
lacommissionéducation);
-3)Le(la)Directeur(rice)del’école
-4)Un(e)(1)représentant(e)duper-
sonnelenseignantdel’école;
-5) Un représentant du personnel
deservicedel’école;
-6) Deux représentants des élèves
dontunefille;
-7) Deux (2) représentants de l’APE
dontunefemme;
-8) Une (1) représentante de l’AME
ouàdéfautduGPF;
-9)Un(e)(1)représentant(e)d’ASC
-10) Un(e) (1) représentant(e) des
autorités religieuses et/ou coutu-
mières.
Un arrêté du Maire ou du Président
du Conseil Rural consacre la créa-
tionduCGE,
Une fois tout le processus de mise
enplaceterminé.LeCGEpeuts’ad-
joindre les services de toute per-
sonne ressource, dont la
compétence peut être utile à
l’exécutiondesamission.
La durée du mandat des membres
du CGE est de deux ans renouve-
lable une fois.A ce propos, il est re-
tenu que cette disposition
s’applique plutôt à la durée des
mandats et non à leur nombre. En
effet, un ancien membre du bureau
du CGE peut se représenter à un
poste électif une fois la durée du
mandatdesessuccesseursécoulé.
QQuueellss ssoonntt lleess oorrggaanneess dd’’uunn
CCGGEE ??
--11.. AAsssseemmbbllééee GGéénnéérraallee ((AAGG)) dduu
vviillllaaggee oouu dduu qquuaarrttiieer:
-L’AG regroupe l’ensemble de la
communauté villageoise ou du
quartier. L’AG est l’organe suprême
au niveau duquel toutes les déci-
sionsimportantessontprises.
•les structures de travail (définir
desgroupesd’élèves);
•les processus (varier les façons
dontvasefairel’apprentissagedes
élèves, recourir à différentes straté-
giesd’enseignement)
Différencier, c’est permettre à cha-
cun, au sein du groupe « classe »,
de voyager vers des buts com-
muns, par des chemins parfois dif-
férents, mais toujours accompagné
parlemaître.
EEdduuccaattiioonn:: QQuueelllleess ssttrraattééggiieess ppoouurr uunnee ppaarrttiicciippaattiioonn
eeffffeeccttiivvee ddeess ccoommmmuunnaauuttééss ??
IInnssppeecctteeuurr MMaammoouuddoouu OOuummaarr GGuuèèyyee
tel:775455026/709320234
Email:mamoudou1310@yahoo.fr
77KIE 3 - Mars- Avril 2013
--22.. RRééuunniioonn dduu CCGGEE ::
-La réunion du CGE regroupe l’en-
semble des membres du CGE pour
statuer sur des questions d’organi-
sation interne ou ayant trait au fonc-
tionnementdel’école.
-33.. BBuurreeaauu eexxééccuuttiiff dduu CCGGEE:
-LeCGEestreprésentéparsonBu-
reauexécutif.
-Le Bureau exécutif du CGE est
constituécommesuit:
-1) Un(e) Président(e) du CGE : -
Elu par l’AG du village ou du quar-
tier
-2) Un Secrétaire (le Directeur de
l’Ecole) : - Poste statutaire attribué
parledécret
-3) Un(e) Trésorier(ère) : - Elu par
l’AGduvillageouduquartier
-4)Un(e)représentant(e)desélèves
: - Poste statutaire à pourvoir par
l’école
-4.Commissairesauxcomptes:
-Deux (02) Commissaires aux
comptes sont élus par l’AG en de-
hors des membresdu CGE:l’un est
un(e) enseignant(e) de l’école pro-
posé par ses pairs et l’autre un
membredelacommunauté.
-55.. CCoommmmiissssiioonnss ssppéécciiaalliissééeess dduu
CCGGEE:
-Les CGE mettent sur pied des
commissions spécialisées prési-
dées par des membres du CGE –
Exemples : Commission pédago-
gique ; Commission d’achat ; Com-
mission de réception ; Commission
chargée de l’organisation ; Com-
mission chargée de la mobilisation
sociale ; Commission chargée de la
recherche de moyens, etc.Les
membres des commissions sont
choisis dans la communauté par le
CGE, en dehors du Bureau exécutif
etdesCommissairesauxcomptes.
--QQuueelllleess ssoonntt lleess aattttrriibbuuttiioonnss //
rrôôllee ddeess mmeemmbbrreess dd’’CCGGEE ??
1.Président(e):
Elu(e) en dehors du personnel de
l’écolepourunmandatdedeuxans
renouvelableunefois,ildoitassurer:
- La coordination des activités du
CGE;
- La tenue régulière des réunions
desinstances;
- La collaboration entre les
membresduCGE;
- Le bon fonctionnement, la péren-
nité et la responsabilisation des
commissionsspécialisées;
- La co-signature de tous les mou-
vementsdefondsetdematériels;
- La présentation du rapport moral
et d’activités à l’AG villageoise ou
duquartierenfind’année.
2. Secrétaire Directeur /trice de
l’école)doitassurer:
- La préparation des réunions du
CGE (local, convocation, rapports à
présenter,etc.);
- L’élaboration des PV à l’issue des
AG et des réunions du Bureau
exécutif;
- La transmission, la réception et la
ventilationducourrier;
- La convocation des différentes
instances;
- La préparation des documents
utiles aux travaux de l’AG, du bu-
reauetdescommissions;
- La gestion du patrimoine de
l’école par lui-même ou son re-
présentant mais sous sa responsa-
bilité;
-Laco-signaturedetouteentréeou
sortie de matières et de fonds ve-
nantdelacaissedétenueparletré-
sorier;
- L’archivage des documents admi-
nistratifs.
3. Trésorier(ère) :Elu(e) en dehors
du personnel de l’école pour un
mandat de deux ans renouvelable
unefois,il(elle)doitassureroufaire
assurersoussaresponsabilité:
-Lagestionfinancière;
- L’élaboration des rapports finan-
ciers qu’il (elle) présente aux
instances ;- La tenue à jour des do-
cumentscomptables;
- La mise à la disposition des
membres du Bureau du CGE, des
commissaires aux comptes et des
auditeurs externes, des documents
comptables.
NB : LLee TTrrééssoorriieerr ddooiitt ssaavvooiirr lliirree eett
ééccrriirree..
4. Commissairesauxcomptes:
Ilsontpourattributions:
- La vérification des rapports finan-
ciersens’assurantdel’existencede
pièces justificatives probantes pour
touteslesopérationsréalisées;
- Le contrôle du respect, par le
CGE, des procédures (achats,
mouvementsdefonds)etc.;
-Lesuividel’enregistrementcorrect
de toutes les ressources dans les
livrescomptables;
- La mise à disposition des livres
comptables pour les membres du
bureau;
- L’élaboration et la présentation
d’un rapport à l’AG du village/quar-
tier (et à la réunion du CGE au be-
soin) sur la gestion matérielle et
financière;
-L’envoidirectd’unrapportàl’IDEN
en cas de blocage des instances
ou de découvertes de manque-
mentsgravesdanslagestion.
-Quel est le fonctionnement d’CGE
-L’AG du village ou du quartier se
réunit obligatoirement trois fois par
an : une AG en début d’année pour
l’élaboration et la validation du Plan
d’Action, une AG en milieu d’année
pour une évaluation à mi-parcours
et une AG en fin d’année pour ef-
fectuer le bilan des activités réali-
séespendanttoutel’annéescolaire.
-LeComitédeGestiondel’Ecolese
réunit au moins une fois tous les
deuxmois
-en session ordinaire. Il peut être
convoqué en session extraordinaire
par son président ou sur demande
de la majorité des membres aux
2/3.
-Le Bureau exécutif se réunit au
moins une fois par mois sur convo-
cationdesonprésident.
-Toutes ces réunions sont sanction-
nées par un PV dont copie est
transmise à l’IDEN et à l’Union de
CGE(UCGE).
-NB : 1. Bien préparer les réunions
(choix des dates, des lieux et de
l’ordre du jour, information à temps
desmembresdesinstances,etc.);
-2. Eviter les réunions qui tirent en
longueur.
-llaa ccoommppoossiittiioonn dduu CCGGEE eett lleess ddeeuuxx
mmooddeess ddee nnoommiinnaattiioonn ddeess
mmeemmbbrreess:
-a)MembresdedroitduCGE:
-- Le chef de village/quartier : 1
poste
-- Le Maire/PCR ou son représen-
tant:1poste
-- Le Directeur de l’Ecole : 1 poste
(Secrétaire)
-b) En dehors de ces personnes
toutes les autres sont des Membres
élus
-NNBB :: êêttrree mmeemmbbrree dduu bbuurreeaauu dduu
CCGGEE rreellèèvvee dduu bbéénnéévvoollaatt
LeCGEdemeureleseulorganedu
PDEF fonctionnel, malgré le faible
engagement noté ici et là. Les
autres organes ne sont que des
cadres théoriques sans capacité
réelle de mobilisation.Aussi les au-
torités du secteur avaient-elles pré-
coniséleurredynamisation.
3.L’apport des communautés dans
la qualité de l’éducation :
Les principes de transparence, de
bonne gouvernance et d’équité qui
fondent, aujourd’hui, toute action
envers les populations com-
mandent que la gestion de l’éduca-
tion n’incombe plus, seulement aux
autorités centrales ou déconcent-
rées. L’éducation étant une
compétence transférée, les collecti-
vités et la société civile doivent par-
ticiper à sa gestion. Il importe donc
de créer un environnement favo-
rableàlaqualitédel’éducationet à
l’atteinte des objectifs fixés dans le
programme qui s’appuie sur le
principedelaresponsabilsation.
Les enjeux de cette nouvelle poli-
tique bien compris de tous
permettent de mettre en oeuvre
dessolutionslocalescentréessurle
développementdel’école.
Lacommunautéaintérêtàypartici-
per pour le bénéfice de leurs en-
fants.
4.Quelques pistes de réflexion pour
KIE 3 - Mars- Avril 2013 8
SSéérriiggnnee MMbbaayyee TThhiiaamm,, mmiinniissttrree ddee
ll’’EEdduuccaattiioonn àà KKééddoouuggoouu ppoouurr ppaas-s-
sseerr eenn rreevvuuee lleess pprroobbllèèmmeess dduu sseec-c-
tteeuurr
Les différents acteurs de l’Educa-
tion(autoritésadministratives,syndi-
cats, Ong entre autres…) se sont
retrouvéscemardi9avril auCdeps
deKédougoupouréchangerautour
des questions liées à l’Education
danslarégiondeKédougou.
Ce Comité Régional de Dévelop-
pement(CRD) aétéunmomentop-
portun saisi par les différents
acteurs de l’école pour poser sur la
table les véritables obstacles qui
freinent le développement de l’Edu-
cationdanslarégiondeKédougou
LLeess aabbrriiss pprroovviissooiirreess
« Nos enfants ne sontpas en sécu-
rité dans les abris provisoires. Nous
vous prions de tout faire pour
améliorer leurs conditions d’études.
Nous ne voudrons pas que nos en-
fantsécourtentleursétudesàcause
des difficiles conditions d’apprentis-
sage comme nous l’avions fait en
étantjeunes.»asoutenuMmeAdja
Gnima Dibassy, membre de l’Union
Départementale de l’Association
desParentsd’Elèves.
La problématique de
la scolarisation des
filles
« La SCOFI fait plai-
doyer, de la sensibili-
sation mais nous
sommes souvent blo-
quées par le manque
de moyens lo-
gistiques.Nous passonslanuitàla
belle étoile pour aller à la rencontre
desparentsencoreréticentspourla
scolarisation des filles. A Saïensou-
tou, une fille a été battue devant
son collège emmenée de force
chez son mari. » a laissé entendre
Mme Bintou Founé Danfakha, la
présidente d u comité dépar-
temental de la SCOFI de Kédou-
gou. Cela entraine des cas
abandons scolaires accentués
aussi par le phénomène de l’or-
paillage traditionnel. En termes
d’indicateur de performances, Ké-
dougou se trouve dans une situa-
tiond’incertitude.
KKééddoouuggoouu ddaannss llaa zzoonnee rroouuggee
« Le taux d’abandon scolaire se
trouve à 16,2% par rapport au taux
national de 8%.Les filles réussissent
le moins aux examens, restent le
moins longtemps à l’école et re-
doublent le plus A Kédougou, il n’y
a pas de parité, tous les indicateurs
de rendements internes sont au
rouge.»alaisséentendre
Les enseignants sont de plus en
plus dans la rue pour revendiquer
les indemnités et les salaires qui
n’arriventjamaisaumomentvoulu.
LL’’EEssppooiirr eesstt ppeerrmmiiss
Malgré tous ces obstacles, l’espoir
n’est pas perdu, la mobilisation des
acteurs autour de l’école serait un
atoutdetaille.
« Si on peut se réjouir des ten-
dances haussières de nos effectifs
à tous les niveaux, de l’amélioration
progressive de notre environne-
ment pédagogique , il demeure
que la résorption du déficit en infra-
structures et en moyens logistiques,
le manque d’enseignants qualifiés
et d’intrants pédagogiques, la ré-
duction des disparités écono-
miques, géographiques et de
genre ainsi que la diversification de
l’offre éducative restent des
chantiers importants pour lesquels
nous appelons à la mobilisation de
toutes les énergies ». a précisé M
El hadj Ndao, inspecteur d’aca-
démiedeKédougou.
Par ailleurs, l’inspection d’aca-
démie se fixe comme perspec-
tives, la construction de salles de
classe dans le cadre du fast track ,
la Construction de points d’eau et
de blocs d’hygiène dans le cadre
du programme PEQT2, la construc-
tion de points d’eau et de blocs
d’hygiène dans le cadre du pro-
gramme « Paquet de services inté-
grés pour la promotion de la
scolarisation des filles et la qualité
de l’éducation »,la construction de
l’Inspection d’Académie de Kédou-
goudanslecadreduBCI2012.
Le ministre de l’Education tient un
langagedevéritéauxacteurs
« Le gouvernement est en train de
fournir de gros efforts dans la ré-
sorption des abris provisoires. Il
nousfaut beaucoupd’annéespour
résorber ce gap puisque la de-
mande d’Education augmente. Le
gouvernement a une volonté de ré-
gler cette question. Nous allons en-
core injecter des sommes pour
placer les enfants dans des condi-
tions les meilleures. Il ne faut pas
qu’on laisse de côté les aspects
pédagogiques pour laisser les en-
fantstrainerdanslarue.
Dans les abris, ce sont les
questions pédagogiques qui im-
pactent sur les résultats scolaires.
L’orpaillage qui devrait être pour la
région une source de richesses est
entraindedevenirunfléau.Ilnefait
que gonfler le taux de déperdition
scolaire. Face à cette question, il
fautytrouverdessolutionslocales»
a précisé M Sérigne Mbaye Thiam,
ministredel’EducationNationale.
EEnn ppeerrssppeeccttiivveess,,lleess pprroommeesssseess dduu
mmiinniissttrree……
«En2013,nousallonsmultiplierles
programmes d’alphabétisation,
nous allons sillonner les 14 régions
pour partager et valider les docu-
ments. Le programme NESA va re-
démarrer sous peu. Les IA et les
IEF seront dotées en matériels
informatique .Les collectivités lo-
cales seront impliquées à tous les
niveaux » a précisé Mme Ndèye
NamDiouf,laDirectricedesdel’Al-
phabétisation et des Langues Na-
tionales.
une meilleure participation des
communautés:
Pour mieux assumer les responsa-
bilitésquileursontdévoluesnotam-
ment à travers le processus de
planification ascendante, les parte-
naires à la base (notamment les
élus) doivent être informés sur des
rôles et responsabilités qui leur sont
dévolus dans les structures de pi-
lotagedusystèmeéducatif.
Ilestdoncimportantde:
•vulgariser auprès des différents
acteurs les documents des pro-
grammes en cours (PDEF par
exemple).
•Susciter la mise en place, la redy-
namisation et/ou le renouvellement
des organes de gestion et de
concertation.
•Informeretformerlesdifférentsac-
teurs, notamment les élus locaux
sur les enjeux de la décentralisation
del’éducation.
•L’intégration dans le Fonds de do-
tation d’une rubrique pour le fonc-
tionnementdesorganesdegestion.
Conclusion :
La gestion axée sur les résultats,
exige la participation et la réddition
descomptes.Lamiseenplaced’un
dispositif de capitalisation des
acquis doit accompagner tous les
projets / programmes pour assurer
la pérennisation et l’appropriation
des résultats par les communau-
tés.Une telle démarche donne l’oc-
casion aux acteurs de mesurer les
avancées et de les comparer aux
performances envisagées. Aussi
trouveront-ils la motivation, néces-
saire pour s’engager à relever
d’autresdéfis.
CChheeiikkhh NNddiiaayyee Inspecteur de
l’Education Nationale Inspection de
l’Education et de la Formation de
Kédougou
EEmmaaiill ::
boromgawan229@yahoo.fr
TTeell:: 7777 556611 6688 6655 // 7700 440044 2211 5500
CCRRDD ssppéécciiaall ssuurr ll’’EEdduuccaattiioonn
KIE 3 - Mars -Avril 2013 9
UUnn CCRRDD vvaauutt mmiieeuuxx qquuee 11000000 rraappppoorrttss ……
CC’’eesstt llaa sseeuullee ccoonnvviiccttiioonn ddee SSéérriiggnnee MMbbaayyee
TThhiiaamm,, llee mmiinniissttrree ddee ll’’EEdduuccaattiioonn NNaattiioonnaallee.. IIll ffaauutt
ppaarrttiirr àà llaa bbaassee ppoouurr rreennccoonnttrreerr,, ééccoouutteerr lleess aac-c-
tteeuurrss ddee vviivvee vvooiixx aaffiinn ddee ssee rreennddrree ccoommppttee ddeess
vvrraaiiss pprroobbllèèmmeess ddee ll’’ééccoollee..
C’est pourquoi, en compagnie d’une forte délé-
gation, Sérigne Mbaye Thiam, le ministre de
l’Education a eu droit à une visite guidée dans
les quelques établissement et écoles ciblés pour
lescirconstances.
Premièreétape,écoleBakarySeck
Sur place, enseignants et élèves attendaient la
délégation. Après quelques mots échangés
avec la délégation, ce fut un moment favorable
pour immortaliser un événement qui peut-être ne
sereproduirapassivite.
De temps à autre, le ministre de l’Education
échangeait quelques mots avec les élèves qui
nesavaientpaslavaleurdel’hommequiétaiten
faced’eux.
Les explications du gouverneur de région qui
présentait de temps à autre l’hôte de marque,
laissaient apparaître quelques sourires anodins
sur le visage des plus petits élèves. Les plus
grands s’empressaient de serrer la main au mi-
nistre de l’Education qui, en père de famille ac-
compli, prenait son temps pour entretenir
quelquesdiscussionsaveceux.
Le ministre dans les abris provisoires du collège
Kédougoucommune2
L’état des abris provisoires, la chaleur qui y
règne et quelques écritures abandonnées sur
un tableau qui laissaient difficilement apparaître
leslettres,motsetphrasesontattirél’attentiondu
ministre del’Education.
Sérigne Mbaye Thiam a exhorté l’équipe péda-
gogique à prendre son mal en patience étant
donné que les nouvelles constructions seront
achevéesd’iciàlarentréeprochaine.
LL’’ééccoollee TThhiieerrnnoo SSaalliiff SSiiddiibbéé,, llaaiissssee uunnee bboonnnnee
iimmaaggee ddee ll’’ééccoollee
L’équipe pédagogique de cette école a pris
toutes les dispositions pour accueillir le ministre
de l’Education Nationale. Une banderole accro-
chée portail de l’école, annonçait déjà l’arrivée
deshautespersonnalitésdel’Etat.Ilasuffiquele
ministre et sa délégation arrivent dans l’enceinte
de l’école pour que de part d’autre les élèves
sortent des salles de classes pour occuper les
tables-bancsdansunordreparfait.
Danssonallocution,MHamadySow,ledirecteur
de l’école laissé une bonne impression au mi-
nistredel’Education
Extraitdudiscours
«Il m’échoitl’honneurd’accueilliraujourd’hui09
avril 2013 dans notre modeste école de si
hautes personnalités que vous êtes.Soyez ras-
surés que ce jour sera inscrit en lettre d’or dans
notre mémoire tant l’honneur que vous nous
faites est immense. Merci à l’Inspecteur d’Aca-
démiepourcela.ThiernoSalif Sidibén’estpasla
seule école de notre jeune région donc le choix
qui est porté sur nous est un grand plaisir que
nous partageons avec les autres car elles aussi
ont du mérite sinon plus que nous. Créée en
1982,l’écolefutportéesurlesfondsbaptismaux
en1986etportadepuiscejourlenomdeThier-
noSalifSIDIBEquifutl’undesplusillustrefilsde
Kédougou. Depuis lors cet établissement a suivi
avec succès toutes les innovations pédago-
giques parmi lesquelles la PPO, Eaux Hygiène
Assainissement,EVF/EMP,Curriculumdel’Ecole
de Base ce qui nous a permis d’avoir de bons
résultats au CFEE et à l’Entrée en sixième.Un
très bon taux d’achèvement a pu être réalisé
grâce au concours des partenaires comme
PapaWalyDanfakhaenFrance, leKEOHavec
Feu Moustapha Sylla, GESS avec Assane Bâ,
Alcatras etc..MonsieurleMinistrepermettezmoi
du haut de cette tribune de vous remercier très
chaleureusementdevotrevisitemaiségalement
rendrehommageàtouslesenseignantsdetout
ordre exerçant dans notre région de Kédougou
connaissant toutes les difficultés auxquelles on
est quotidiennement confrontés et les sacri-
fices consentis. Dans cet élan ma pensée va
vers un bâtisseur un homme qui a donne corps
etâmeal’éductionengénéraletaudéveloppe-
ment de Kédougou en particulier je veux
nommer l’inspecteur Aliou Sylla. Que la terre de
Samécoutaluisoitlégère.Danscesmomentsde
troubles qui secouent le système éducatif,
choix ne peut être plus judicieux que la montée
et ladescentedescouleursnationales.L’Instal-
lation chez les élèves et même chez les éduca-
teurs d’un tel comportement citoyen
responsable face aux symboles de la répu-
blique doit être pérennisée. Les autres valeurs
comme le « jom » le « mougne » le « kersa »
qui ont toujours fait la force de nos anciens
doivent être également revisitées avec les en-
fantsd’aujourd’huiafindeleurassurerunavenir
pleind’espoir.
Monsieur le Ministre, je ne voudrais point vous
accabler de doléances car vous devez en avoir
assezaujourd’huimaisavecvotreautorisationje
vous demanderais au nom de toute la commu-
nauté
Des paquets de services pour nous accompa-
gner dans nos taches quotidiennes.Un lycée à
Kédougou car ce que l’on voit à Maciré Bâ ne
l’est pas.Et au moins un véhicule à chaque IEF
delarégion afinde fairesles centaines dekm
dans leur circonscription pour voir ce qui se
passe dans les innombrables abris provi-
soires.Monsieur le Ministre je vous souhaite de
tout cœur des années chargées de succès et
de véritables satisfactions à la tête de ce minis-
tère. Vous en avez les compétences et l’enga-
gement. Bon retour à Dakar et vive le Sénégal
quenousaimons!
Jevousremerciedevotreaimableattention!»
Par ailleurs, le ministre de l’Educa-
tion a promis d’améliorer les condi-
tions de travail du personnel de l’IA
etdesIEFparlaconstructiondelo-
caux, la dotation de matériels de
reprographie et la construction
d’un lycée digne de ce nom à Ké-
dougou car il y va de la cohésion
nationale.A la suite du CRD, le mi-
nistre de l’Education et sa déléga-
tionontvisitéquelquesécolesdela
communedeKédougou.
AAddaammaa DDiiaabbyy,sécretaire Bureau Activités Péri-Para Post
-Scolaires (BAPPPS) /IEF Kédougou
Contacts: tel: 77435 85 48/ 33 980 55 08
E-mail: adamadiaby60@gmail.com
SSkkyyppee:: aaddaammaa..ddiiaabbyy11
KIE 2- Mars- Avril 2013 10
CCéélléébbrraattiioonn ddee llaa jjoouurrnnééee mmoonnddiiaallee
ddee lluuttttee ccoonnttrree llee ppaalluuddiissmmee
EEccoollee BBaakkaarryy SSeecckk,, lliieeuu ddee ccoonnvveer-r-
ggeennccee
Les différents acteurs de l’école se
sont retrouvés le jeudi 25 avril à
l’école élémentaire Bakary Seck
pour célébrer la journée internatio-
nale de lutte contre le paludisme.
Allocutions et sketch ont occupé
une place de choix dans les activi-
tés de cette journée célébrée sous
le signe : investir sur l’avenir vaincre
lepaludisme.
L’école élémentaire Bakary Seck de
Kédougou a refusé du monde ce
jeudi 25 Avril, journée mondiale de
lutte contre le paludisme. Sur place,
la communauté scolaire, les chefs
de services régionaux et départe-
mentaux, parents d’élèves autorités
religieuses et coutumières. Tous ont
é rallié l’école Bakary Seck pour
prendrepartàcetteimportantejour-
née.
Le comité d’organisation n’a pas lé-
siné sur les
moyens pour offrir
aux invités un
cadreaccueillant.
M Saïbo Cisso-
kho, le directeur de l’école a ma-
gnifié le choix porté sur Bakary
Seck pour abriter cette importante
journée.
« Le combat contre ce fléau bien
qu’ayant connu des n’est pas en-
core terminé l’école milieu d’éduca-
tion par excellence est et demeure
le cadre approprié pour faire des
élèves futurs acteurs du développe-
ment durable des vecteurs
d’information sur la sensibilisation
contrecemalquifaitencoredesra-
vages à travers le monde. Votre
présencesurcelieuetlechoixpor-
té sur l’école Bakary Seck sont
sources de motivation pour nous…
»a-t-illaisséentendre.
Pour traduire cette motivation en
actes, les élèves de l’école Bakary
Seck, « artistes en herbe » ont
montré leurs talents en présentant
un sketch sur le thème de la jour-
née.
SSaannttéé //EEdduuccaattiioonn,, uunn ppaarrtteennaarriiaatt ffé-é-
ccoonndd
« Au nom de M Sory Danfakha,
inspecteur de l’Education et de la
Formation empêché je remercie le
médecinchefderégionetleméde-
cin chef de district sanitaire de Ké-
dougou qui de plus en plus
impliquent l’école dans la lutte
contre les maladies qui nous em-
pêchent de dormir, qui freinent la
performance de nos élèves qui
ruinentnoséconomies.Ils’agitdela
tuberculose, du VIH /Sida, du Palu-
dismeentreautres.»
LL’’ééccoollee eesstt uunn lleevviieerr dduu cchhaannggeemmeenntt
ddee ccoommppoorrtteemmeenntt..
Lechoixportésur l’écolepourabri-
ter cette journée de lancement sur
la prévention contre le paludisme
comme l’illustre bien le thème in-
vestir sur l’avenir, vaincre le palu-
dismen’estpointfortuit.
En effet, les élèves constituent de
véritables vecteurs d’information, on
ne doit pas minimiser les capacités
de nos élèves. Ils sont capables de
toutcequ’unadulte nepeut imagi-
ner. Ils viennent d’ailleurs de le dé-
montrer à travers cette présentation
théâtrale».
« Il est donc temps d’inverser cette
tendance qui veut que l’enfant soit
toujours éduqué par un adulte ».
Les enfants sont bien capables
d’éduquer, d’amener les adultes
vers le changement de comporte-
ment .Si nous voulons freiner ces
fléaux qui gangrènent la société, il
faudra donc aller progressivement
vers le changement de comporte-
ment. Et ce en écoutant nos en-
fants.»apréciséMDiaby
Il a par ailleurs manifesté toute la
disponibilité de l’IEF de Kédougou
àtravailleravectouteslesstructures
qui le voudront pour que l’école
puisse apporter sa modeste contri-
« Nous avons été impressionnés
par l’ordre qui caractérise les tra-
cés qui ont été effectués, les cou-
leurs nationales et la propreté de
l’école. Nous avons été impression-
nés par la discipline des élèves
lorsquevousleuravezdemandéde
sortir des salles de classe et de re-
gagnerlestables-bancs.
Nous avons été impressionnés par
l’organisationquiacaractérisélere-
groupement des enseignants pour
venirsaluerceuxquisontsurlepré-
sidium.Nous avons aussi été im-
pressionnés par la qualité de votre
discours où vous avez évoqué des
problèmes généraux concernant la
région et le département pas spéci-
fiquement votre école et vous avez
situélesensducérémonialetladé-
férence que nous devons à un des
symboles de notre République, le
drapeau national.Ce qui nous
conforte dans l’idée que ce n’est
pas une montée ou une descente
des couleurs de circonstance que
nousavonsaussiétéimpressionnés
par le cérémonial par lequel, les
élèves se sont mis autour du dra-
peaupourcélébrerledrapeau.
Je voudrai donc donner en modèle
votre établissement. Je suis persua-
dé que si on regarde les résultats ;
ils seront un peu au- dessus des
autres parce qu’il y a un rapport in-
trinsèque entre la discipline, la ri-
gueur qu’on se donne dans les
actes de tous les jours et les résul-
tats scolaires.Je voudrai donc félici-
ter tout le corps enseignant leur
rendre hommage.Il faut retenir que
ce que vous faites n’a pas de prix
mais cela a une valeur parce que
parmi les élèves que vous avez, il y
a de futurs hommes et femmes qui
vontservirlepaysàdesniveauxde
responsabilité élevés certaine-
ment.Et ça n’a pas de prix. C’a une
valeur donc je voudrai rendre un
hommage à tous les enseignants
de la région, je connais les condi-
tionsdanslesquellesvoustravaillez.
L’Etat fera tout pour améliorer les
conditions de travail des ensei-
gnants mais je tiens toujours un lan-
gage de vérité aux gens. Les défis
sont énormes dans notre pays, les
problèmes sont énormes dans le
secteurdesroutes,delasanté,par-
tout. Nous avons à cœur de ré-
soudre tous ces problèmes. Mais
on ne peut pas les résoudre en un
an ni en deux ans. Tous les ans,
vous constaterez qu’on va avancer
un peu partout. On vient de visiter
un Cem ,le chantier qui doit abriter
ce Cem est pratiquement en cours
de finition. L’année prochaine, ils
vont regagner leurs nouvelles
constructions. C’est comme ça que
nous allons procéder. Je vais de-
mander à monsieur l’inspecteur
d’Académie des informations com-
plémentaires sur ce que j’ai vu ici
pour des actions à prendre sur ce
quej’aivuiciaujourd’hui.»
A la suite de cette étape, l’en-
semble des chefs de services
départementaux et régionaux ont
raccompagné le ministre et sa
délégation jusqu’à l’aérodrome
deKédougou.
AAddaammaa DDiiaabbyy
Sérigne Mbaye Thiam, séduit, encore séduit par la
dynamique organisationnelle dans l’école Thierno
Salif Sidibé de Kédougou.
KIE 3 Mars- Avril 2013 11
FFoorruumm ssuurr lleess ddééffiiss ddee llaa ssccoollaarriissa-a-
ttiioonn ddeess ffiilllleess
LLee CCEEMM ddee TThhiiaabbééddjjii aaccccuueeiillllee llaa
SSCCOOFFII
Le comité départemental pour la
scolarisation des filles a organisé le
samedi 9 mars un forum
d’échanges autour des mariages
et/ou grossesses précoces à Thia-
bédji. Il fait 10 h, les membres de la
délégation montent à bord des
deux véhicules affrétés pour les cir-
constances. A quelques kilomètres
de Fadiga, le second véhicule tous-
sote, grince et s’éteint. Les mouve-
ments du véhicule n’inspirent plus
confiance.
UUnn ddéébbuutt ddee vvooyyaaggee mmoouuvveemmeennttéé
Letempspresse, lechauffeurveut
foncermalgrélessignesdumoteur,
mais le reste du groupe n’est plus
rassuré de l’état du véhicule pour
avancer plus loin. Les membres de
la délégation ne veulent non plus
rebrousserchemin.
LLeess ccoonnddiittiioonnss ddee ttrraavvaaiill
La solution a été vite trouvée. Une
BBaannddaaffaassssii :: MMiissee eenn ppllaaccee
ddee ccoommiittééss ddee pprrootteeccttiioonn ddee
ll’’eennffaanntt
Les différents acteurs de l’école se
sont retrouvés ce samedi pour
mettre en place un comité de veille
surlamaltraitancedesenfants.
L’atelier a été présidé par M Mou-
hamadou Moustapha Thiandoum,
lesous-préfetdeBandafassi.
Dans la région de Kédougou,
toutes les conditions sont réunies
pour empêcher les enfants de jouir
pleinement de leurs droits. Ce qui
les empêche de grandir convena-
blement.
A l’origine de cette situation, des
considérations d’ordre sociocultu-
rel et économique (les mariages et
ou grossesses précoces, la mal-
nutrition,letravail des enfants dans
lessitesd’orpaillage).
Tous ces faits favorisent l’augmen-
tation du taux de déperdition sco-
laire (16,2%) à
Kédougou contrai-
rement au taux na-
tionalde8%.
Raisons suffisantes
pour que l’ong
World Vision invite les différents ac-
teurs de l’enfance à la mise en
place de comités de veille et
d’alerte contre toute forme de mal-
traitancedesenfants.
Selon M Mamadou Diouf, manager
de World Vision « l’objectif de cette
rencontreestdemettreenplaceun
dispositif qui permettra de prévenir,
de réduire toutes les formes de vio-
lation des droits de l’enfant, de
combattrelesnégligencesàl’égard
desenfants»
Baye Modou Diop, le chef de ser-
vice de l’Action Educative en Milieu
Ouvert (AEMO) a saisi cette occa-
sion pour faire un petit exposé sur
différents aspects liés à son travail.
« L’Action Educative en Milieu Ou-
vert est un service qui dépend du
ministère de la Justice et a pour
objectifs la prise en charge des en-
fants en conflits avec la loi, les en-
fants en situation de vulnérabilité,
assurerauniveaulocal leurprotec-
tion, les mineurs en danger moral »
a-t-illaisséentendre.
Le Sénégal a ratifié diverses
conventions dont la Convention des
Droits de l’Enfant(CDE) la Conven-
tion Africaine des Droits de l’En-
fant(CADE)
Il a également échangé avec les
participants sur les perceptions
qu’onadel’enfantetladéfinitionde
l’enfant.
« L’enfant est un être sans défense,
un don de dieu, un trésor, un arbre
qu’on doit entretenir, qu’on ne doit
pas négliger .Est enfant tout être
humain âgé entre 0 à 18 ans. Tout
enfant a des besoins (alimentation,
santé, Education, Protection,
Parents,…Touscesbesoinsdel’en-
fant se transforment en droits que
tout parent est tenu de respecter
cartouteviolationd’undecesdroits
est une infraction.» a précisé M
Diop.
Il faut dire que trois principes fon-
damentaux fondent les droits de
l’enfant.Ils’agit duprincipedesur-
vie et de développement, du
principe de la participation et du
principedelanon-discrimination.
Parlasuite,ilaétémissurpied,un
cadre de concertation pour la pro-
tection de l’enfant (au niveau de
l’arrondissement) présidé par le
sous-préfet puis un comité de
concertation et de protection des
droitsdel’enfant(niveaudelacom-
munauté rurale, présidé par le pré-
sidentduconseilrural…).
Dans les prochains jours, le sous-
préfet et le président du conseil ru-
ral prendront chacun en ce qui le
concerne des arrêtés qui vont vali-
der ces différentes structures mises
enplacepourprotégerl’enfant.
AAddaammaa DDiiaabbyy eennvvooyyéé ssppéécciiaall àà
BBaannddaaffaassssii
bution dans toutes les activités de
développementdecedépartement.
Force est de reconnaître que l’Etat
duSénégalàtraversleministèrede
la santé et le programme national
de lutte contre le paludisme a
consenti beaucoup d’efforts par
rapport à la prise en charge des
cas et la lutte contre le paludisme
parl’introductiondesTDR,lagratui-
té des ACT et des moustiquaires
imprégnées. Mais Kédougou traine
encore.
AA KKééddoouuggoouu,, eennccoorree ddeess eeffffoorrttss àà
ffoouurrnniirr
« Kédougou fait partie des poches
qui tirent le levier au niveau national
vers le bas. Nous devrons nous ap-
pesantir sur la jeunesse surtout sur
l’Education, les enseignants, les
élèves pour qu’on puisse essayer
de faire de telle sorte qu’il y ait un
changement de comportement
chez les populations. Ce change-
ment de comportement doit nous
amener à savoir l’utilité de dormir
sous les moustiquaires imprégnées
mais aussi l’utilité de les entretenir.
Les Moustiquaires Imprégnées à
Longue Durée d’Action (MILDA)
sont des moustiquaires qu’on peut
utiliser. Il faut au moins que les
populations puissent s’habituer. » a
précisé Docteur Kéba Diongue, re-
présentant du médecin chef de
district..
Le réseau Palu a magnifié par
ailleurs le défi relevé par le comité
d’organisationpouravoirtoutmisen
œuvrepourréussircepari.
UUnnee oorrggaanniissaattiioonn rrééuussssiiee
« Mentionspécialeàl’écoleBakary
Seck. Le gros du travail reste à
faire.Laluttecontrelepaludismene
doit pas s’arrêter en cette seule
journée. Nous demandons à
l’équipe pédagogique de renforcer
ses actions de sensibilisation en di-
rection des parents d’élèves du
quartier afin de booter le paludisme
du quartier voire du département,
de la région. Nous fondons beau-
coup d’espoir sur vous. » a laissé
entendreMmeBintaDiallo,laprési-
dente du réseau de lutte contre le
paludisme.
AAddaammaa DDiiaabbyy
KIE -3 Mars- Avril 2013 12
partie des membres de la déléga-
tion a décidé de rester dans la ca-
bine, l’autre partie s’est s’engagée
à se mettre au vent et à la pous-
sière à l’arrière du bon véhicule.
Oubliant le temps mis pour se faire
très coquettes, les braves dames
de la SCOFI ont ainsi tourné le dos
au confort pour s’adapter à la si-
tuation nouvelle. Cela traduit nette-
ment la volonté et l’engagement
des membres de la SCOFI à pro-
mouvoir la scolarisation des filles
partout où le besoin se fera sentir
dans le département de Kédougou
voirelarégion.
EEnn rroouuttee vveerrss TThhiiaabbééddjjii
Localité située à environ 9km au
nord-ouest de Bandafassi son chef-
lieu de communauté rurale, Thia-
bédji est un village connu à travers
son marché hebdomadaire qui se
tient tous les mercredis. Thiabédji
abrite une école élémentaire et un
collège de proximité créé à la rent-
rée scolaire 2011 -2012 pour ré-
pondreàunecertaineexigence.
Les élèves qui réussissaient à l’ent-
réeen6èmeétaientorientésaucol-
lège de Bandafassi qui recevait en
même temps les élèves des autres
villages. Les familles d’accueil
éprouvaient d’énormes difficultés
pour assurer une bonne prise en
chargedesélèves.
LLaa ccrrééaattiioonn dduu ccoollllèèggee,, uunnee
nnéécceessssiittéé
Par découragement et du fait de
grossesses et/ou mariages pré-
coces certains élèves qui ne pou-
vaient plus supporter le coup ont
finiparmettrefinàleursétudes.
CCoollllèèggee ddee TThhiiaabbééddjjii,, uunn nnoouuvveeaauu--
nnéé,, bbeeaauuccoouupp ddee ddééffiiss àà rreelleevveerr
« Le collège compte 140 élèves 38
tables –bancs avec un ratio tables-
bancs très faible. Pas de point
d’eau Cependant sur place
quelques maçons s’affairaient au-
tourdequelquesbâtiments.
« Ce sont malgré tout nous
sommesentraindefairedesefforts
avec l’appui de l’ICP ,le collège tra-
vailleavecl’outilinternet4abrispro-
visoires, le projet fast track est
entrain de construire deux salles de
classes et le bureau du principal Je
félicite au passage l’IEF et l’Ia pour
avoir affecté le nombre suffisant de
professeurs au niveau du collège »
apréciséleprincipalducollège.
Il faisait chaud, dans l’une des
salles de classes, quelques profes-
seurs dispensaient des cours de
mathématiquesetd’anglais.
L’arrivée de la délégation n’a pas
surpris tout le monde. Il a suffi envi-
ron une demi-heure au principal
pour réunir les élèves, le corps pro-
fessoral, les parents d’élèves. A la
suite des mots de bienvenue, les
différents acteurs ont échangé sur
le thème du forum à savoir com-
ment lutter efficacement contre les
mariagesetgrossessesprécoces.
LLeess mmaauuvvaaiisseess pprraattiiqquueess eett lleess
mmaauuvvaaiiss ccoommppoorrtteemmeennttss ddeess ééllèèvveess
Enseréférantàleurspropresexpé-
riences les membres de la déléga-
tion, les professeurs et les parents
d’élèvesont émisdestémoignages
émouvants en pointant du doigt les
comportements exemplaires à
adopter et ceux à éviter car entrai-
nant et/ou aggravant la déperdition
scolaire.
«J’étais la seule fille de mon
groupe. A l’école, les garçons me
protégeaient, A la maison, à
chaque fois que j’apprenais mes le-
çons les autres disaient que j’étais
paresseuse. Mon papa me défen-
dait toujours et souhaitait que j’aille
le plus loin possible dans mes
études. J’ai suivi ses conseils sans
relâche.Ainsiai–jeététoujoursma-
jor de ma promotion. Je me de-
mande pourquoi vous ne voudrez
pas rester longtemps à l’école.» ci-
ré Balaba, présidente de
l’APECEK/France.
A M Mamadou Moustapha Bâ
d’abonderdanslemêmesillage
« Si à la maison vous n’ouvrez
jamais le cahier. S’il n’y a pas cours
voustrainezdanslevillageetlesoir
vousfaitesle«hirougol»(laveillée)
jusqu’ à 23h ou minuit. Vous ne
pourrez jamais avoir de bons résul-
tats scolaires. La première chose à
faire appartient à vous-mêmes. Il
faut votre effort personnel avant
l’appui des autres. Faites vos choix
maintenant, les choix d’aujourd’hui,
plus tard, vous permettront d’être
autonomesoudépendants».
LLeess ppaarreennttss ccrraacchheenntt lleeuurr vvéérriittéé
« Quevousvoudrezqu’unpèrede
famille fasse de sa fille qui passe
tout son temps à vadrouiller dans le
village derrière les garçons ? Si ma
fille étudie bien et se comporte
bien, je ne vais jamais songer à la
donner en mariage. En année sco-
laire comme en vacances les
jeunes filles font ce que bon leur
semble. Nous savons tous que
même si l’école ferme ses portes
cela ne veut pas dire qu’on doit
fermer les cahiers. Si ma fille mani-
feste à travers ses comportements
qu’elle n’aime que rôder autour des
garçons, je ferai ne que de lui cher-
cher un époux avant qu’elle n’ait
des enfants hors mariage. Et per-
sonne ne pourra me faire changer
d’avis.»
UUnnee ggrroosssseessssee eett// oouu mmaarriiaaggee
pprrééccooccee eesstt ttoouujjoouurrss ssyynnoonnyymmee
ddee ddaannggeerr
« Il y a un véritable problème c’est
qu’on ne touche pas le nœud de la
question.Ilfautmettreledoigtsurle
nœud du problème. J’ai reçu une
fille de 15 ans enceinte suite à un
mariage précoce, ses organes
génitaux n’étaient même pas ma-
tures. J’ai été obligé de la référer à
Tambacarelle ne pouvaitpasac-
coucher ici. Ce sont des leçons
pouréviterdemariagesprécoces»
a laissé entendre M Touré ICP de
Thiabédji
LL’’oorrppaaiillllaaggee,, uunnee aauuttrree mmeennaaccee
ppoouurr ll’’ééccoollee
Avec le phénomène de prolifération
des sites d’orpaillage, Thiabédji
n’est pas à l’abri des effets collaté-
raux de cette activité sur la scolari-
sation. Cela a donné l’occasion aux
participants de tirer la sonnette
d’alarme par rapport à ce danger
quiseprofileàl’horizon.
« L’or, ça va finir. C’est une res-
source non renouvelable. Si nous
n’avionspasprislesoindenousin-
vestir dans les études que ferions-
nous après ? Comment faire pour
vivre si nous n’avons pas la force
physique de travailler ? » a laissé
entendreMBâ
Attaquésdetoutespartsparlesdif-
férents intervenants, les élèves ne
resteront pas bouches-bée .Ils vont
défendreleurpointdevuesurcette
situation d’abandons scolaires dus
aux grossesses et /ou mariages
précoces.
LLeess ééllèèvveess rriippoosstteenntt
« Je ne suis pas d’accord avec
certains propos tenus par les vieux.
La nuit, il nous faut sortir quelques
foispourallerapprendrenosleçons
dehors si nos parents refusent de
nous payer des bougies pour que
nous ayons de la lumière pour ap-
prendre nos leçons » a précisé
Bala Diallo, le ministre de la com-
munication .
Mme Bintou Founé Danfakha a sait
cette occasion pour rebondir « Il
ne faut pas défendre tes cama-
rades. Organisez –vous davantage
pour apprendre vos leçons la jour-
KIE 3 - Mars- Avril 2013 13
LLuuttttee ccoonnttrree llaa ttuubbeerrccuulloossee,,
ll’’ééccoollee mmeett eenn ooeeuuvvrree ssaa
ssttrraattééggiiee
LLaa rrééggiioonn mmééddiiccaallee ddee KKééddoouuggoouu aa
oorrggaanniisséé eenn ppaarrtteennaarriiaatt aavveecc
ll’’IInnssppeeccttiioonn ddee ll’’EEdduuccaattiioonn eett ddee llaa
ffoorrmmaattiioonn uunn aatteelliieerr ddee ccrrééaattiioonn eett
ddee sseennssiibbiilliissaattiioonn ssuurr llaa lluuttttee ccoonnttrree
llaa ttuubbeerrccuulloossee.. LLeess aauutteeuurrss ddeess
mmeeiilllleeuurreess pprroodduuccttiioonnss oonntt ééttéé rré-é-
ccoommppeennssééss ppoouurr uunnee ccaaggnnoottttee
dd’’uunn ppeeuu pplluuss ddee 115500 000000 FFCCFFAA..
OOrrggaanniissaattiioonn ddee ll’’AAtteelliieerr:
L’atelier a été organisé le samedi
16 mars 2013 à l’école maternelle
municipale de Kédougou en pré-
sence des élèves de leurs accom-
pagnateurs, de leurs parents et de
l’équiped’encadrement.
Par un jeu de questions /réponses,
Hamidou Thiam, le responsable du
Service de Santé Primaire a donné
des explications sur l’objectif pour-
suivi, le contexte et la justification
decetatelierdecréationetdesen-
sibilisationdanslaluttecontrelatu-
berculose.
« L’objectif principal de cet atelier
est de sensibiliser et d’amener les
élèves de produire des dessins ou
des poèmes dans la lutte contre la
tuberculose»a-t-ilprécisé.
Revenant sur la situation de la tu-
berculose au Sénégal et dans le
monde, M Thiam a présenté des
chiffres en insistant notamment sur
les modes de transmission, les
signes de la tuberculose, les
moyens de prévention et les
moyens curatifs. Après chaque
point développé, il a pris le soin de
demander aux élèves de faire un
résumé de ce qu’ils ont compris de
sesexplications.
Productions:
Après avoir reçu le matériel didac-
tique nécessaire, les élèves ont eu
un temps suffisant pour produire
lesdessinsetlespoèmesdesensi-
bilisationcontrelatuberculose.
Lesmembresdujurysontpassésà
la mise sous anonymat puis à la
correction des différentes produc-
tions suivant différents critères défi-
nis (présentation, compréhension
du sujet, maitrise de la technique
et créativité).Avant la proclamation
définitive des résultats, le corps
d’encadrement a présenté et expli-
qué aux parents d’élèves le sens
des différentes productions de
leurs enfants.
DDeess rrééccoommppeennsseess ppoouurr lleess llaau-u-
rrééaattss A l’occasion de cette céré-
monie de clôture présidée par
Docteur Habib Ndiaye, le médecin
chef de région, M Hamidou Thiam
a fait la présentation des résultats
de l’atelier en présence des élèves,
des parents d’élèves et des
membresdujury.
11 OOuusssseeyynnoouu DDiieeuuddoonnnnéé SSèènnee
66èèmmee ccoollllèèggee ccoommmmuunnee 11
22 OOlliimmaattaa DDiioouumm CCMM22 IIbbrraahhi-i-
mmaa DDaannffaakkhhaa
33 HHaabbiibbaattoouu DDiiaalllloo CCMM22 EEll hhaaddjj
OOmmaarr AAïïddaarraa
Ainsi, à tour de rôle, les directeurs
d’écoles, les parents
d’élèves et les élèves ont
magnifié à sa juste valeur
cette activité. Tout en se ré-
jouissant de la tenue de cet
atelier, Docteur Habib
Ndiaye, le médecin-chef de
région a magnifié la qualité
de la production des élèves
: « Nous sommes très satis-
faits de vos productions.
Désormais nous savons que nous
avons des alliés sûrs dans la lutte
contre la tuberculose et les autres
maladies. Je vous exhorte à pour-
suivre la sensibilisation partout où
besoinsefera»a-t-ilsoutenu.
LLaa ccéérréémmoonniiee ddee rreemmiissee ddeess pprriixx..
Le lundi suivant, Sory Danfakha,
IEF de Kédougou et Bara Tine, le
gestionnaire de la région médicale
se sont rendus dans chacune des
écoles pour primer les lauréats.
L’émotion y était grande. Chaque
lauréatareçuuneenveloppede50
000 FCFA.Ce fut un moment favo-
rable pour lancer des messages
clés de la lutte contre la tubercu-
lose.
Il faut dire que pour l’atteinte des
objectifs de ces genres d’activités
dans les écoles, il faut: démultiplier
les résultats de l’atelier dans toutes
les écoles, exhorter les chefs d’Eta-
blissements et les Directeurs
d’écoles à accorder beaucoup
plus d’importance aux Activités
ParaPériPostscolaires
AdamaDiaby
née. Nous savons que toutes les
filles qui sortent ne limitent pas
seulement à aller travailler en
groupe. Il y en a qui se dérobent
pourallerailleurs».
LLaa ssuurrcchhaarrggee ddeess ttrraavvaauuxx ddo-o-
mmeessttiiqquueess
« Nous ne nous reposons presque pas à
la maison. Certains parents sont
pressés de nous voir revenir de
l’école pour nous confier d’autres
travaux. Nous ne refusons pas d’ai-
der nos parents ou d’effectuer les
travaux domestiques mais il nous
faut du temps pour apprendre nos
leçons » a laissé entendre Mariama
Diallo, la présidente du gouverne-
mentscolaire.
Il faut dire que ce forum a été salué
par tous les participants qui y ont ti-
ré de grands profits. « Cette activité
nous réconforte c’est mon souci. La
scolarisation des filles est un défi
national, il faut que tout le monde
mettelamainàlapâte.Jeremercie
la présidente de la SCOFI pour les
efforts consentis dans l’organisation
de cette conférence très importante
sur la scolarisation des filles » a
laissé entendre M Ibou Sao,le
principal ducollège.
Reste à savoir si les différents ac-
teurs (parents d’élèves et, élèves)
vont prendre en compte les dif-
férentesrecommandationstiréesde
cetterencontreafindelesmettreen
application.
AAddaammaa DDiiaabbyy
LLeess ééllèèvveess ddee ll’’ééccoollee MMaarrcceell
PPaarraavvyy mmaanniiffeesstteenntt lleeuurr
ssoolliiddaarriittéé aauuxx ppeennssiioonnnnaaiirreess ddee llaa
mmaaiissoonn dd’’aarrrrêêtt eett ddee ccoorrrreeccttiioonn ddee
KKééddoouuggoouu((MMAACC))..
Une belle manière offerte aux
élèves pour s’imprégner sur la vie
carcérale. Un geste salué à sa juste
valeur par les bénéficiaires et les
responsables de la Maison d’Arrêt
etdeCorrectiondeKédougou.
Du détergent, du savon, du sucre,
du lait, du café, du chocolat, et du
beurre pour les pensionnaires de la
MAC de Kédougou. C’est l’heu-
reuse initiative entreprise par les
élèves de l’école Marcel Paravy. La
cérémonie de remise de ces dons
s’est déroulée loin des caméras et
appareils photos des reporters pré-
sents sur les lieux. Il leur a été
formellement interdit de filmer ou de
photographier quoique ce soit dans
la grande cour où s’étaient regrou-
péstouslesdétenus.
Certains qui faisaient leur linge ont
tout arrêté pour venir se joindre au
groupe. A voir des personnes de
l’extérieur venir vers eux, certains
détenus ouvraient grandement les
yeux tandis que d’autres baissaient
latête.
La présentation de l’objet de cette
visitefitrevenircertainssurterre.
« Cette initiative découle des dif-
férentes visites de
la commission so-
ciale de l’église
catholique du Sé-
négal dans les dif-
férentes prisons
dupays.
Cela a suscité en
eux une prise de
conscience des
besoins et sou-
haits des prisonniers. Aussitôt, la
commission a-t-elle lancé un appel
de détresse à l’ensemble des
écoles privées catholiques du pays
pour une collecte au profit des pri-
sonniers. » a précisé la sœur Hé-
lèneBianquinch
Aussi a –t- elle ajouté : « L’école
Marcel Paravy de Kédougou
montrel’exempleàtraverscegeste.
Nous venons répondre positivement
àvotreappel,àl’appeldejésus qui
disait « j’étais en prison et vous
m’avez visité… Nous souhaitons
que ce petit geste procure joie à
nosfrèresprisonniers.»
Les élèves qui ont mis à exécution
cetteintentionde lacommissionso-
ciale de l’église catholique ont aussi
saisi cette occasion pour livrer leur
message aux destinataires de cet
appui.
LLaa pprriissoonn nn’’eesstt qquu’’uunnee mmaaiissoonn…
« Nous venons pour quelque temps
partager avec vous ces moments
difficiles .Notre apprentissage ne se
limite pas seulement à incorporer
des connaissances mais à les réin-
vestir dans le milieu. Nous sommes
venus solidariser, manifester notre
amour, notre attachement à vous.
La prison n’est qu’une maison où vit
une famille qui doit se réconcilier.
Cela n’est qu’un passage de notre
vie. Nous vous encourageons à
supporter ce manque de liberté, à
savoir pardonner » a laissé en-
tendre Ernestine Bindia, porte-pa-
roledesélèves.
Ouf de soulagement pour les pen-
sionnairesdelaMACdeKédougou
Il faut dire que ce geste des élèves
a été accueilli à sa juste valeur par
lespensionnairesdelamaisond’ar-
rêt et de correction. C’est pourquoi,
ilsn’ontpashésitéàsaluercetteini-
tiativequiestvenueàsonheure.
« Nous saluons votre geste hu-
manitaire. Votre déplacement seul
pouvait nous réconforter. Nous
comprenons à travers ce geste que
nous ne sommes pas oubliés. Vous
pouviez pourtant dire que c’est in-
utile d’aider les prisonniers car au
dehors de cette prison, il y a bien
plein de personnes en liberté qui
sont plus nécessiteuses que nous.
Mercid’avoirpenséànous.»alais-
séentendreunvolontaire.
Un autre prisonnier dira à son tour
que « la vie carcérale est difficile
.Nous vivons ici loin de tout et nous
n’avons aucune information sur les
membres de nos familles. La visite
des gens de l’extérieur nous récon-
forte. Nous sommes contents de
votrereligion».
Le plus grand bonheur revient au
régisseur de la MAC qui a trouvé
cet acte symbolique mais plein de
sens
LLeess eennffaannttss ss’’iimmpprrèèggnneenntt ddee llaa vviiee
ssoocciiaallee
« jesuissoulagé.C’estungestequinous
permetd’améliorerlesconditionsde
nos prisonniers .C’est une as-
sistance directe la première du
genre depuis le début de l’année
2013. Elle a une particularité puis
que fait par des enfants. C’est une
belle manière d’imprégner les en-
fants de la vie sociale. Leurs mes-
sages témoignent d’un esprit
d’ouverture envers ces gens qui
doivent pendant un certain temps
subir la douleur et savoir pardonner
le péché » a précisé M Baïla Cis-
sokho,lerégisseurdelaMAC.
Pour soulager les enfants qui sem-
blaient être un peu perdus à M Cis-
sokhod’avancer:«icinotremission
n’est pas seulement de réprimer
mais de ramener les gens qui ont
fauté de par le passé à la raison.
C’estaussipourlimiterlacriminalité.
Ils sont victimes d’abandon et de
frustration. Il ne faut pas les aban-
donner.Cettevisite lespréparedé-
jààlaréinsertion».
QQuuee ddee lleeççoonnss ttiirrééeess ddee cceettttee vviissiittee
eenn pprriissoonn
A travers cette visite à la MAC de Ké-
dougou, les jeunes élèves ont par
ailleurs eu droit à un exposé sur les
conditions de détention, le traite-
ment des pensionnaires de la mai-
son.
« Nous avons ouvert la prison à la
société pour faciliter la réinsertion
des détenus une fois après avoir
purgé leurs peines. La prison c’est
aussi le stress C’est pourquoi, nous
les aidons à avoir la force et le cou-
rage d’accepter leurs conditions de
détenus. L’Etat participe à hauteur
d’une allocation symbolique de 600
FCFAparjourpardétenu».
Une visite guidée à l’infirmerie a ré-
vélé que les pensionnaires de la
MAC de Kédougou bénéficient
d’un suivi médical. « Ici nous pro-
curons aux détenus les premiers
soins. Généralement, ils se
plaignent de céphalées. Quand le
un cas nous dépasse, nous le réfé-
rons au centre de santé de Kédou-
gou.
Force est de reconnaître que la
MAC de Kédougou a de temps à
autrebesoindegesteshumanitaires
des ONG, projets ou programmes
afin d’améliorer les conditions de
détention des pensionnaires. L’allo-
cation symbolique accordée par
l’Etat n’arrive point à satisfaire les
besoins des détenus qui ont eux
aussi le droit de vivre dans des
conditionsdécentes.
AAddaammaa DDiiaabbyy
KIE 3 Mars - Avril 2013 14
QQuuaanndd ll''ééccoollee jjoouuee ssoonn rrôôllee ssoocciiaall::
KIE 3 Mars - Avril 2013
PPoouurr pprréévveenniirr ddeess ccoonnfflliittss eenn
mmiilliieeuu ssccoollaaiirree,,llee CCRRAACCSS
ddéécclliinnee ssaa ffeeuuiillllee ddee rroouuttee
Pour rappel, le CRACS (Cadre de
Réflexion et d’Anticipation des
Crises Scolaires) est un espace pri-
vilégié de dialogue et de concerta-
tion mis en place par les autorités
administratives(IEF, Préfet,) et les
syndicats d’enseignants du dépar-
tement de Kédougou pour prévenir
etgérerlesdifférentescrisesquise-
couent le milieu scolaire. Depuis
lors, un comité restreint avait été
installé pour réfléchir sur les conte-
nus à mettre dans la corbeille du
CRACS.Il faut dire que cette ren-
contreestlasuitelogiquedelapre-
mière qui consacrait le CRACS.
L’objectif poursuivi dans cette ren-
contre est de dégager les axes
prioritaires et proposer les actions à
menerpourchacundecesaxes.
Ainsi les participants ont-ils retenu
et échangé autour des axes priori-
taires suivants : Les Salaires, in-
demnités, la Gestion des
établissements des infrastructures
scolaires, la Scolarisation des filles,
l’Etat–civil.
Les membres de ce comité restreint
présidé par M Moussa Bâ, adjoint
aupréfetdeKédougouontexaminé
sans complaisance, les différents
axes en relevant un certain nombre
de problèmes. Il a été proposé des
solutions pour chaque famille de
problèmes.
11--RReettaarrdd ddaannss llee ppaaiieemmeenntt ddeess
ssaallaaiirreess,, ddeess iinnddeemmnniittééss
Anticiper les signatures, Anticiper l’engage-
ment,-Confectionner des états de
paiement à temps-mise en place
descréditsàtempsetdefaçonsuf-
fisante au niveau de l’IA, élaborer
descritèresdesélectiondesexami-
nateurs -publieràtempslalistedes
membres de commissions des exa-
mens en prévoyant un surplus
pour régler le problème des
absents, -Alerter les structures fi-
nancières de la disponibilité des
fonds,-sensibiliser pour le dépôt à
temps de la liste des enseignants
détenantdesCMGetdesdirections
22 GGeessttiioonn ddeess ééttaabblliisssseemmeennttss
Cet axe comporte concerne- la
gestion du quantum horaire - la
qualité des enseignements appren-
tissages -les relations ensei-
gnants/élèves : discipline-le
fonctionnementdesCGE…
Pour éviter tout manquement à ce
niveau, il a été préconisé de veiller
à ce que les absences soient régu-
lières, de renforcer la sensibilisation
des enseignants au point de vue
déontologie,- de demander aux
chefs d’établissements de renforcer
le contrôle, de veiller au renforce-
mentdesheuresdeclassedues
-desanctionnerlesenseignantsfau-
tifs,-former et encadrer les ensei-
gnants ,multiplier les rencontres
entre enseignants au sein de
l’équipe pédagogique,-équiper suf-
fisamment les écoles en matériels
didactiques,-planifier, exécuter,
évaluer et remédier les enseigne-
ments apprentissages-encourager
le partenariat pour la prise en
charge des repas au profit des
élèves ,respecter les programmes
Application stricte et rigoureuse du
règlement intérieur-restaurer la note
de conduite Créer et /ou redynami-
serlesCGE
IInnffrraassttrruuccttuurreess ssccoollaaiirreess
Afindemettrelesenseignantsetles
élèvesdansdebonnesconditions,il
faut construire suffisamment de
salles de classes, équiper en tables
-bancs, réhabiliter les salles et le
mobilierscolaire
SSccoollaarriissaattiioonn ddeess ffiilllleess
Rencontrer et sensibiliser les popu-
lations des zones ciblées pour le
maintien des filles à l’école -Organi-
ser des focus groupes pour sensi-
biliser sur les violences faites aux
filles
EEttaatt ––cciivviill
Redynamiser les cahiers des vil-
lages,-impliquer les enseignants
dans les déclarations de nais-
sances -sensibiliser les parents
pourdonnerlavraieidentitédesen-
fants.L’exécution de ce plan d’ac-
tion dépendra de l’engagement des
principaux acteurs de l’école no-
tamment les leaders communau-
taires, les communautés parents,
chefs de village, délégués de quar-
tiers, officiers d’état-civil président
du tribunal SCOFI, IEF, IA, services
techniques de l’Etat, les partenaires
techniquesAPEentreautres.
Chaque acteur aura une tache par-
ticulière à remplir afin de maintenir
un climat apaisé dans le secteur de
l’Education dans le département de
Kédougou.
OOuulliimmaattaa DDiiééddhhiioouu secrétaire IEF
kédougou
PPrrééssccoollaaiirree::
CCTTPP GGoommbbaa,, lleess «« ttoouutt--ppeettiittss
ss’’iinnssccrriivveenntt ddaannss llee ssiillllaaggee ttrraaccéé
ppaarr llee PPrrééssiiddeenntt ddee llaa RRééppu-u-
bblliiqquuee..
La CTP de Gomba a procédé ce
mercredi 16 Avril à une cérémonie
symboliquedelevéedescouleurs.
Il fait 9h ce mercredi à la CTP de
Gomba, sur place quelques en-
fants soigneusement habillés sont
assis. De temps en temps, ils se
jettent de petits sourires. D’autres se
tapotent et jouent. Les chefs de
services départementaux et régio-
naux arrivent les uns après les
autres. Tous attendaient d’un mo-
ment à l’autre, l’arrivée du gouver-
neur de région.Un peu plus loin, M
Mamadou Thiam, le coordonnateur
régional de la petite enfance , Mme
Bintou Founé Danfakha, la directrice
de l’école et quelques uns de ses
élèves, écoutaient les explications
de Praïa, un militaire de la place
d’armes de Kédougou.« Le dra-
peau doit toujours être accroché en
faisant de telle sorte que l’étoile
puisse se tenir sur ses deux pieds
.En absence de lumière, le drapeau
nedoitpaspasserlanuitendehors.
». Quelques instants après l’arrivée
de M Abib L éon Ndiaye, le préfet
de Kédougou, M Cheikh Tidiane
Diouf fit son entrée. Sur un ton sec,
Praïa annonça la levée des cou-
leurs.« Attentionpourlescouleurs!
Envoyez ! »Ainsi, furent envoyées
les couleurs du drapeau national
dans un profond recueillement. On
entendait plus que les élèves qui
entonnaient l’hymne national dans
un rythme sûr donné par une mai-
tresse placée devant eux. Ce fut
une grande joie pour les partici-
pants qui ont été dépassés par la
sagesse des « tout-petits » pendant
le moment solennel de levée des
couleurs. Le gouverneur de région
engardedebonssouvenirs.«C’est
un symbole d’initier les tout- petits
au civisme. La région de Kédougou
est partie pour que ces enfants
puissent prendre en compte ces
valeurs que nous sommes en train
de perdre. C’est avec un réel plaisir
que j’ai pris part à cette cérémonie
avec mon staff pour stimuler l’esprit
des « tout-petits » a laissé entendre
M Cheikh Tidiane Diouf, le gouver-
neur de région. Cette activité
symbolique est plein de sens.« Le
civisme n’a pas de niveau » «
Nous travaillons à revaloriser le ci-
visme, le respect des symboles de
la nation Si ces enfants grandissent
avec cet esprit, on aura résolu pas
mal de problèmes. Le civisme n’a
pas de niveau. C’est à bas âge, a
à l’âge jeune, qu’il faut forger la per-
sonnalité de l’individu par la forma-
tion aux valeurs parmi lesquelles la
nation se retrouve » a laissé en-
tendre M Mamadou Thiam, le coor-
donnateur régional de la petite
enfanceetdelacasedestout-petits
de Kédougou. La directrice l’école
s’est réjouie de l’organisation de
cette activité, la première du genre
dans la région de Kédougou.«
Nous venons d’accomplir un acte
civique en initiant les tout-petits au
civisme. Le civisme n’a pas de prix
maisilaunevaleur.Resteàsavoirsi
cette cérémonie de levée de cou-
leurs à elle seule suffira à installer
chez les tout-petits des valeurs rela-
tives au civisme et à la citoyenneté.
AAddaammaa DDiiaabbyy
15
CCTTPP IIbbeell :: uunn pprroojjeett ddee
ccoonnssttrruuccttiioonn eennttaamméé eett
aabbaannddoonnnnéé
Crééedepuis2009,laCasedes«
Tout-petits »( CTP) d’Ibel tra-
verseunesériededifficultéspour
sonbonfonctionnement.
Il est 8 h, ce lundi à la case des
tout-petits d’Ibel localité située à
environ21kmdeKédougou.
Sur le côté gauche juste à une
quinzaine de mètres de la route
principale Kédougou-Salémata,
se dressent trois abris provisoires
faisant office de salles de classes
pourlepréscolaire.
A l’intérieur de l’un de ces abris,
de tout- petits élèves ,une ving-
taine environ sont assis sur une
natte étalée au sol, chaussures
rangées d’un côté, de l’autre
quelques petiteschaises
.
Notre entrée dans cette salle a
coupé le souffle pour certains qui
ne pouvaient pas rester tran-
quilles. A quelques pas de là
,dans la salle d’à côté ,un enfant
se débattait entre son parent ac-
compagnateuretsamaitresse:«
je vais rentrer, je vais rentrer, ne
me laisse pas ici ». Les plus
grands, un peu aguerris sourient,
font de petites grimaces. Tout
mouvement cesse, quand la voix
rauque du maitre se fait entendre
en un ton sec « silence » . Ils ar-
rêtent,écoutentattentivementleur
maitre. Mais cela ne dure pas
pourlongtemps.
Les premiers jours
d’écoles,ledébutdel’en-
ferpourlestout-petits
Les premiers jours
d’écoles constituent des
moments difficiles pour les
enfants qui sont surtout
comme défaut l’impatience .
Maintenir un enfant pendant 4
bonnes heures loin des jupons
desamèren’estpaschoseaisée
surtout à la case des « tout-petits
» d’Ibel qui n’offre pas tout le
confort nécessaire à ces « petits
boutsdeboisdeDieu».
Les conditions ne sont pas des
meilleures dans ces abris de for-
tune dont la reconstruction freine
lebondémarragedescours.
Dufaitdelagratuitédelascolari-
té, les parents de versent aucune
cotisation pour permettre à l’
école de fonctionner. Et ils
trainent à construire les abris pro-
visoiresàtemps.
« C’est nous-mêmes qui allons
en brousse couper des piquets
pour faire les abris .Cette année,
nous avons reçu un soutien fi-
nancier du collège et de l’école
élémentaire pour pouvoir
construire les abris . Les parents
d’élèves ont complètement
démissionné» a précisé M Ou-
mar Tounkara, le directeur du
CTPd’Ibel.
Parmi les trois enseignants qui
forment l’équipe pédagogique,
un seul a bénéficié d’une forma-
tion. Il faut y ajouter le déficit en
matériel didactique (jouets,
guidespédagogiques.
La proximité de l’école à la route
constitue un autre danger poten-
tiel de taille pour les enfants qui
fréquentent la CTP d’Ibel. Et
l’école ne dispose ni de toilettes
nidefemmedecharge.
un projet de construction entamé
etabandonné
Danslacourdel’école nonclô-
turée quelques rangées de
briques meublent le décor dans
un espace susceptible d’être
propice aux animaux qui
divaguent.àdésirer.
« Nous regrettons le départ de
l’Ong Batangala( Espagne) qui
avait promis de bâtir une case
fonctionnelle ici. » se désole M
Kalidou Bâ montrant du doigt les
briques déjà fabriquées par cette
Ong.
Depuis lors ,aucune suite n’a été
donnée à ce projet . L’autre diffi-
culté concerne l’absence de
cantine scolaire pour les élèves
delaCTP.
« A chaque fois, les élèves me
demandent pourquoi, eux aussi
nemangentpasàl’écolecomme
ceux de l’élémentaire . Je suis
parfois très gêné de répondre «
»alaisséentendreMTounkara.
Aussi faudra-t-il le rappeler que
laCTPd’Ibelaétécrééeen2009
suite à un demande formulée par
la communauté . Par la diligence
de Doyen Bocar Bâ ex-directeur
del’écoled’Ibel,ElhadjAliouSyl-
la, inspecteur départemental de
l’Education de Kédougou à
l’époque avait satisfait cette de-
mandeenautorisantsacréation.
Cette case a été créée dans
l’optiquedemettrelesenfants(en
lieux sûrs(en sécurité ) pendant
que les parents sont débordés
par les travaux domestiques et
surtout pour mieux les préparer
pourlecycleélémentaire.
L’ atteinte des objectifs affichés
au départ ne sera possible
qu’avec une nette amélioration
des conditions de travail des
élèves et de l’équipe pédago-
giqueauniveaudelaCTPd’Ibel.
AAddaammaa DDiiaabbyy
KIE 3 Mars- Avril 2013 16
CCoouupp ddee pprroojjeecctteeuurr ssuurr llaa CCaassee ddeess ««
ttoouutt--ppeettiittss »» ddee DDaallaabbaa
Lacasedes«tout-petitsdeDalaba»aété
créée dans le cadre d’un projet de lutte
contre la pauvreté(PLCP) financé par la
FAD et la BAD et de l’Etat du Sénégal en
2004etinauguréeen2006.
L’école reçoit en général des enfants issus
de milieux sociaux défavorisés dont les
parents n’ont pas souvent assez de
moyens et de temps pour s’occuper de
leursenfants.
Avecuneffectifde51élèvesdont25filles
,la case des « tout-petits »de Dalaba n’est
pas à l’abri des difficultés.« Cette infra-
structure souffre dans son fonctionnement
de manque de matériels de jeux (tobog-
gan, balançoires) .Les factures d’électricité
sont entièrement prises en charge par
l’APEsansaucunsoutiendelamunicipalité
»apréciséMme KhadyWade.
Par ailleurs, il s’y pose un besoin réel de
dotation en ordinateurs et de formation en
informatique.
LL’’iimmpplliiccaattiioonn ddeess ppaarreennttss dd’’ééllèèvveess rreessttee àà
ddééssiirreerr..
Lafemmechoisieauparavantpourassurer
les fonctions de femme de charge n’ac-
complit pas ses fonctions par manque de
temps.Le comité de gestion se résume à
une seule personne qui se déploie pour
accompagner l’équipe pédagogique dans
la résolution des problèmes de l’école.
fournirdeseffortsintenses.
UUnnee ddiirreeccttrriiccee aammbbiittiieeuussee
Face aux difficultés de son école ,Mme
KhadyWade,ladirectricedelacasedes«
tout-petits » de Dalaba promet de tout
mettre enœuvrepourrechercherdespar-
tenariatsenvuederésoudrelesproblèmes
defonctionnementdel’école.
Kie 3
Kie 3
Kie 3
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  • 1. KIE - 3 Mars - Avril 2013 numéro 3 Mars­ Avril 2013 ­ Prix: 300 FCFA Le journal Bimestriel de l'IEF de Kédougou KKEEDDOOUUGGOOUU IINNFFOOSS EEDDUUCCAATTIIOONN PPééddaaggooggiiee:: (( ppaaggeess::22-- 88)) Del'antiquitéàlaconventioninternationaledes Droitsdel'enfant: les violences magistrales PédagogieDifférenciée:quelsprincipes? Education:quellestatégiepouruneparticipation effectivedescommunautés? EEccoollee eett MMiilliieeuu :: Crd spécial Education,Sérigne Mbaye Thiam,le ministre de l'Educa- tionpasseenrevuelesproblemesdel'école PPrreessccoollaaiirree:: ((ppaaggeess 1155-- 1166)) leveedescouleurs CTPGomba focussurleCTPd'Ibel focussurleCTPdeDalaba SSoommmmaaiirree "Uncrdvautmieuxquemillerapports.Ilfautpartiràlabase pourrencontrerlesacteurs"ConvictiondeMSérigne MbayeThiam,ministredel'EducationNationale. FFoorruumm ddee àà TThhiiaabbééddjjii llaa SSccooffii ccoommbbaatt llaa ddééppeerrddiittiioonn ssccoollaaiirree pages(11-13) QQuuaanndd ll''ééccoollee jjoouuee ssoonn rrôôllee ssoocciiaall eenn ffaavveeuurr ddeess ddéétteennuuss page14 Luttecontrelatuberculose,l'écoleditsonmot(page13) PPooiinntt ddee vvuuee:(page17) PPaarrtteennaarriiaatt : Laligue38enappuipourlafor- mationdesenseignants (page18) Lettreouverteàunjeuneinstituteur (page18) DDiivveerrttiisssseemmeenntt:: (page19) CCooiinn dduu rriirree eett//oouu dduu ppooèèttee:: (page20)) BakarySeckabritela célébrationdelajournéemondialedeluttecontrelepaludisme ppaaggee 1100 Miseenplacedecomitésdeprotectiondel'enfant(( ppaaggee 1111)) LeCRACSdéclinesafeuillederoute ((ppaaggee 1155)) EEccoollee àà llaa UUnnee (page2) Focussurl'écoleMangaDian PathéTraorédeDindéfélo
  • 2. IInnttrroodduuccttiioonn Dans un monde ouvert, en proie aux effets dévastateurs de la mon- dialisation sauvage, réfléchir sur la violence en général et la violence magistrale en particulier nous paraît tout à fait indiqué. En effet, l’école a un rôle capital à jouer dans l’œuvre de construction d’une société démocratique, une société multiculturelle éprise de bonheur et de paix. Or elle n’est pas elle-même épargnée des ti- raillements sociaux et des turbulences de toutes sortes qui assaillent la communauté hu- maine.Cette réflexion tente de montrer, dans une perspective historique, que l’enfance malgré la longue et ennuyeuse persécution dont elle a été victime ne mérite paslesortquiluiestréservée.Elle vise aussi, au-delà de l’aspect for- mateur, à créer chez l’enseignant et chez tous les acteurs qui gravitent autour de l’école, un choc mental susceptible d’induire une prise de conscience sur les effets nocifs produits par les châti- ments corporels et autres puni- tionsrépriméesparlaloi. II))UUnn ccoonnssttaatt :: DDee llaa lloonngguuee ppeer-r- ssééccuuttiioonn àà llaa pprrootteeccttiioonn ddee ll''een-n- ffaannccee Dans le cours de l’histoire la conception de l’enfance n’a pas été univoque et fixe. C’est comme si chaque époque réinvente l’en- EEccoollee àà llaa uunnee :: FFooccuuss ssuurr ll’’ééccoollee éélléémmeennttaaiirree MMaan-n- ggaa DDiiaann PPaatthhéé TTrraaoorréé ddee DDiinnddééfféélloo KKééddoouuggoouu IInnffooss EEdduuccaattiioonn((KKIIEE)) aa ppoosséé sseess bbaalllluucchhoonnss àà ll’’éélléémmeennttaaiirree ddee DDiinnddééfféélloo,, uunnee ééccoollee qquuii ssuur-r- mmoonnttee lleess ddiiffffiiccuullttééss ddee ffoonnccttiioonnnne-e- mmeenntt ggrrââccee aauu ppaarrtteennaarriiaatt ddééccoouullaanntt ddee ll’’eesspprriitt dd’’iinniittiiaattiivvee ddeess ffiillss dduu vviillllaaggee.. L’école élémentaire de Dindéfélo a été créée en depuis 1946 à Mamadou Boundou (actuel Madina Boussra) Madické Wade comme premier chargé d’école. A partir de 1956, l’école sera transférée de Mamadou Boundou à Dindéfélo avec comme directeur Mamadou Bâ. L’école a connu beaucoup de di- recteurs dont le vingt troisième et actuel directeur est M Ousmane Diallodepuisoctobre2009. PPrroobbllèèmmeess ffoonnccttiioonnnneemmeenntt « Les problèmes sont minimes puisque que la fréquentation est bonne tous les enfants viennent ré- gulièrement. Et le taux de fréquen- tationdesélèvesavoisineles100%. Le personnel s’absente générale- ment pour les besoins de retrait de salaires et les heures perdues sont remboursées. Les élèves malades sont pris en charge au niveau du poste de san- té. Avec le gouvernement scolaire, nous avons responsabilisé les élèves. Il y a un élève chargé de la gestionducahierdemalades.Tous les matins, aux environs de la ré- création, il fait circuler le cahier dans les classes pour recenser les malades.» Il faut dire par ailleurs que l’équipe pédagogique entretient de bons rapports avec l’Association des Parents d’Elèves qui met tout en œuvre pour un fonctionnement ré- gulierdelacantinescolaire. PPaarrtteennaarriiaatt: Compte tenu de sa situation de vil- lage abritant des sites touristiques notamment la cascade, Dindéfélo tire beaucoup d’avantages en termesdepartenariats. « Nous recevons chaque année beaucoupdepartenaires.C’estune occasion pour les remercier de tout ce qu’ils font pour notre école et pour le reste du village » a précisé M Ousmane Diallo,le Directeur de l’école. Il faut dire que les partenariats naissent en grande partie à partir des propres initiatives des fils de cette localité. Ce qui justifie leur im- plication pour le développement de l’Educationdansleurvillage. Les « fils du terroir » s’impliquent dans le développement de l’Educa- tiondansleurvillage Mamadou Aliou Diallo ,l’ ex-chef de la brigade des Douanes de Kédou- gou, Ousmane Diallo, et Assane Diallo … Voilà autant de noms que les enfants de l’école élémentaire de Dindéfélo se souviendront à jamais pour avoir apporté leurs pierres à l’entreprise éducative de leurvillage. « C’est grâce à M Mamadou Aliou Diallo ex- commandant de la bri- gade des Douanes de Kédougou, que les élèves de notre école ont participé pour la première fois au défilé du 4avril. Lors de la commé- moration du cinquantenaire de la fête de l’indépendance, pendant 3 jours il a assuré notre restauration, et notre transport pour partir à Ké- dougou et prendre part au défilé » a laissé entendre M Ousmane Dial- lo,leDirecteurdel’école. Aussi ajoutera-t-il « Cela a permis aux élèves de compétir à l’aise. Et l’école s’est classée deuxième au défilé. . (Pointant du doigt le di- plôme de participation accroché sur le mur de son bureau).Il nous a été décerné ce diplôme de partici- pation. Nous remercions Mamadou AliouDiallo aunomdelahiérarchie »OOuussmmaannee DDiiaalllloo Loin d’être le Directeur de l’école, OusmaneDialloestunressortissant de Dindéfélo, émigré en Espagne. Par ses relations, il est parvenu à établir une correspondance sco- laire entre une école catalane (Espagne) et l’école élémentaire de Dindéfélo. Ce partenariat s’est sol- déparlaposedumurdeclôturede l’école. Cela a permis d’assurer la sécurité et de contrôler la fréquen- tationdesélèves. AAssssaannaa DDiiaalllloo Avec ses amis américains une salle polyvalente est en cours de finition àl’école.Etserviradesalleinforma- tique où tout le monde aura l’accès facileàl’internet. LLee PPAAMM Le Programme Alimentaire Mon- dial(PAM) est le plus ancien parte- naire de l’école. C’est grâce à lui que la fréquentation est bonne. L’Unicef /eau vive mérite aussi nos remerciements pour avoir doté l’écoled’unpointd’eauetdesblocs sanitaires.Nousn’aurionsjamaispu bénéficier de cet appui si nous n’avions pas de mur de clôture. C’est ce qu’a compris la commu- nauté qui s’est très tôt engagée à creuserlesfosses. AAddaammaa DDiiaabbyy KIE 3- Mars- Avril 2013 2 DDiirreecctteeuurr ddee ppuubblliiccaattiioonn:: Inspecteur Sory Danfakha RRééddaacctteeuurr eenn cchheeff Inspecteur Amédy Dieng CCoommiittéé ddee rrééddaaccttiioonn:: Inspecteur Cheikh Ndiaye Inspecteur Mamoudou Oumar Guèye... MMiissee eenn ppaaggee:Adama Diaby DDee ll''aannttiiqquuiittéé àà llaa CCoonnvveennttiioonn IInntteerrnnaattiioonnaallee ddeess DDrrooiittss ddee ll''EEnnffaanntt:: UUnnee lleeccttuurree hhiissttoorriiqquuee ddee llaa vviioolleennccee mmaaggiissttrraallee
  • 3. KIE -3 Mars- Avril 2013 3 fance en fonction des spécificités qui lui sont propres. Pour le com- prendre, il importe de remonter à l’antiquité.Durant l’antiquité, les parents n’avaient pas, pour re- prendre ainsi l’expression de Philippe Ariès, le « sentiment de l’enfance » .Dans la Grèce antique, l’enfant jouait un rôle de second plan car il était jugé non seulement trop fragile mais aussi improductif. Du coup, l’infanticide était permis et frappait systémati- quement les enfants nés handica- pés.Plus proche de chez nous, cette pratique a survécu en milieu Joola où ceux-ci étaient éliminés enraisondeleurinfirmité. L’eugénisme, courant de pensée théorisé par l’anglais Francis Gal- ton en 1883 est une variante mo- dernisée des infanticides. En effet selon Galton, afin de préserver la pureté de la population, il faut la débarrasser de ceux qui la gan- grènent à savoir les enfants mal formés, les handicapés, les idiots, les débiles mentaux, etc. Ce cou- rant de pensée atteint son apogée en Allemagne nazie des années 1930-1940.Dans la cité guerrière de Sparte (VIIIè-VIè siècle av JC), l’enfant n’était pas mieux loti puis- qu’il était tout simplement consi- déré comme un petit être à former à la future condition guerrière de citoyen. Aussi l’éducation « à la spartiate » qui lui était destinée s’attelait-elle à lui endurcir le corps en le confrontant au froid, à la faim et aux exercices physiques (chasse, lutte, attaques nocturnes, etc). Cette forme d’éducation rap- pelle la société initiatique Bassari du Sénégal Oriental. Dans cette petite communauté où l’ambofor (case commune) joue un rôle de socialisation sans commune me- sure, l’enfant doit faire l’apprentis- sage de la persévérance et de l’endurance. En effet dans la psychologie collective Bassari, il faut souvent soumettre l’enfant à de légères brimades corporelles (en public, au village), à la nudité ou au silence afin de forger sa personnalité. Mais ces brimades de classe avaient une fonction de régulation sociale car elles permettaient de vider les que- relles et d’abaisser les tensions .Dans la Rome antique, l’enfant était tantôt aimé mais, en raison du patria potestas (puissance paternelle), le père avait sur lui le droit de vie et de mort. Chez les plus démunis, l’infanticide offrait l’opportunité d’éliminer une bouche à nourrir. On retrouve cette pratique contraire à toute morale actuelle en Arabie pré-isla- mique où les filles étaient enter- rées vivantes dès leur naissance. D’ailleurs deux passages du Co- ran (Sourate VI -Al-An’am- Les bestiaux, verset 151 et Sourate XVII-Al-Isrâ-Le voyage nocturne, verset 31) interdisent ce meurtre des enfants pour motif écono- mique. Durant l’époque médiévale, le sta- tut de l’enfant évolue car à partir du VIIè siècle émergea une ten- dance à le protéger. Désormais, les auteurs d’infanticides sont passibles de la peine d’excom- munication ou de mort. D’une bouche à nourrir, l’enfant passe pour un être sacré, innocent et im- peccable qu’il faut protéger car il est indemne de tout pêché.Plus tard, à l’époque moderne l’enfant obtint un statut à part entière même s’il sera victime de l’exploi- tation sauvage du capitalisme de la période contemporaine. En France, la loi de 1841 tenta d’ap- porter une alternative en fixant l’âge minimum requis pour le tra- vail des enfants à 8 ans et l’horaire journalierà12heures. Aujourd’hui, l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant par l’ONU en 1989, de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en 1990 et de la Convention euro- péenne des droits de l’enfant en 1995 dénote une volonté interna- tionale partout affichée de proté- gerdavantagel’enfance. IIII)) LLaa vviioolleennccee mmaaggiissttrraallee dd''hhiieerr àà aauujjoouurrdd''hhuuii Nous appelons violence ma- gistrale celle qui est liée à la vie scolaire c’est-à-dire provoquée de manière visible ou latente dans le processus d’acquisition des connaissances. A ce titre, il convient de distinguer la « vio- lence à l’école » (importée de l’ex- térieur) de la « violence de l’école » qu’on peut assimiler à la vio- lencemagistrale. aa))EEvvoolluuttiioonn ddeess ppuunniittiioonnss L’intention manifeste des éduca- teurs d’instaurer une discipline mi- litaire à l’école a généré des dérives avec le développement des châtiments corporels. Cette violence physique exercée sur l’élève serait liée à un pessimisme aveugle et au manque de confiance en l’homme. En fait, en faisant sienne la théorie de Nietzsche certains enseignants en sont arrivés à penser que « sans la cruauté du châtiment, [l’enfant], ne pouvait devenir assez régulier et assez responsable pour intério- riser les exigences sociales, et il fallait que sa mémoire soit mar- quée comme au fer rouge, pour que la menace le rappelle sans cesse aux exigences du groupe ». D’ailleurs, dans la tradition pé- dagogique française, la contrainte et la coercition étaient considé- rées comme une nécessité. Le vieux Code 1275 l’illustre éloquemment: « Si l’élève a été battu avec des verges, ou à la main, sans traces de sang, il n’y a pas de faute ; s’il saigne seulement du nez, il n’y a pas lieu à sanction non plus. Mais s’il a été frappé à d’autres endroits et qu’il saigne (excepté si c’est avec des verges) il doit y avoir sanction. Si l’élève a été battu à mort, le maître doit être déféré à la justice » A l’instar de ce qui se passe à l’école sous sa forme formelle, les centres d’apprentissage tradition- nel de métiers et les daara (écoles coraniques) étaient des lieux de distribution de la violence physique et symbolique. Là, la transmission des savoir-faire et la culture des valeurs comme la per- sévérance, l’humilité et la foi s’ac- compagnaient de l’exercice d’une violence inouïe sur l’apprenti ou le taalibe . L’apprenant était donc à la merci du maître à qui était délé- gué le « droit de correction » du père . Aujourd’hui, grâce à l’action conjuguée des organismes inter- nationaux, des ONG, des mouve- ments associatifs et de la presse, les législations nationales ac- cordent beaucoup plus d’attention à la préservation de l’intégrité physique des enfants.Il faut, du reste, dire que les adeptes de la contrainte physique à l’école méconnaissent entièrement la lé- gislation en vigueur. En effet, que ce soit dans les pays du Nord ou du Sud, les textes régissant la dis- cipline scolaire prohibent les châ- timentscorporels. Au Sénégal, le décret 79-1165 du 20 décembre 1979 fixant organi- sation de l’enseignement élémen- taire prévoit en son article 14 les sanctionslégalessuivantes: -laréprimande; -la retenue après les classes sous la surveillance du maître chargé de la classe ou du maître de ser- vice; -l’exclusion temporaire de 1 à 8 jours; -l’exclusiondéfinitive. Il précise que les châtiments cor- porelssontinterdits. L’article 15 stipule que le direc- teur, sur proposition du maître peut prononcer la réprimande ou la retenue après les classes ou en- core l’exclusion temporaire sur proposition du conseil de disci- pline. retenue apr les classes
  • 4. KIE 3- Mars -Avril 2013 4 ou encore l’exclusion temporaire sur proposition du conseil de dis- cipline. Quant à l’exclusion définitive, elle ne peut être prononcée que par l’inspecteurdépartemental sur proposition du conseil de disci- pline à condition d’en informer l’IA etleMEN. Dans tous les cas, il n’est fait men- tion de la compétence de l’ensei- gnantàappliquerunesanction. Il faut par ailleurs noter qu’en de- hors de ces coercitions qui pèsent sur l’élève et venant de maîtres ignorants ou peu soucieux de la réglementation, il y a ce que par néologisme nous pouvons ap- peler « violence programmatique »et«violenceergonomique». La violence programmatique résulte d’une légèreté dans l’exécutionduprogramme. Ainsi des matières aussi capitales que l’éducation physique et spor- tive et les arts plastiques sont par- fois injustement considérées comme les parents pauvres du systèmeéducatif. A terme, l’école qui avait pour mis- sion d’éclore des talents ar- tistiques cachés chez certains élèves devient le bourreau de ceux-ci puisque étouffant leurs potentialités. Un principe de la Convention internationale des droits de l’enfant axé sur la non- discrimination n’est-il pas que « tous les enfantsontlemêmedroit de développer leur potentiel » ? (Art 2).Par violence ergonomique, il faut comprendre qu’il y a un mi- nimum de normes architecturales que l’école doit respecter sous risque de se transformer en lieu d’exclusion. C’est très souvent le cas de filles adolescentes qui quittent l’école parce que n’y trou- vant pas de toilettes adaptées (sé- parées garçons/filles) ou d’enfants handicapés qui finissent par se lasser d’escalader très pénible- ment les escaliers menant à leur classe. bb)) SSeennttiimmeennttss pprroodduuiittss ppaarr lleess cchhââttiimmeennttss ccoorrppoorreellss Le châtiment corporel produit un choc émotionnel intense tant chez la victime que chez le parent ou l’auteur. La violence physique exercée sur l’élève génère chez lui une souffrance psychique aussi funeste que la peste car cette « blessure qui ne se voit pas » reste toujours très profonde. Au bout du compte, elle débouche sur la for- mation d’une personnalité faible, peu sûre d’elle-même et toujours dépendante. Il s’ensuit un senti- ment de haine se traduisant soit par une révolte intérieure soit par un mutisme complet, des cauche- mars …qui témoignent d’une bles- sure de l’âme .Un parent bien conscient des séquelles laissées par les châtiments corporels ne saurait y exposer son enfant. Ayant confié à l’enseignant ce qu’il a de plus cher, le parent d’élève victime de punitions corporelles peut être transformé à jamais en ennemiirréductibledel’école. Enfin, chez l’auteur de châtiments corporels lui-même naît un senti- ment d’incapacité et d’impuis- sance. A défaut de pouvoir impliquer l’élève, le motiver et le mettre au travail par le biais de si- tuations significatives pour lui, le maître se réfugie dans la « péda- gogie de la rudesse », prêt à ta- pern’importequand. Cette solution du moindre effort doit être bannie de nos classes. CCoonncclluussiioonn Au terme de cette réflexion, il importe de rappeler la pertinence delaConventioninternationale des droits de l’enfant dans la construction d’un monde de paix et de stabilité dans lequel l’enfant n’est plus considéré comme un acteur entièrement à part mais comme un être humain à part en- tière. Face à la persistance de la violence magistrale, le maître stra- tégique du XXIè siècle est celui qui sait adopter la posture de la patience, de la tolérance et du respect de l’élève en tant qu’être humaindepleindroit. P.Ariès,L’Enfantetlaviefamilialesousl’Ancien Régime,1960 O. Faye, « Violence, droits de l’enfant et (dés)saisissement de l’adulte sénégalais », Les Cahiers Histoire et Civilisations, N°2, 2004, p. 97, note34 M. Gessain, La femme et le masque ou l’éloge de l’équilibre chez les Bassari, France, 2006, pp.15-16 «Il n’yapointd’êtresurterredontlanourriture n’incombe à Dieu », Coran, Sourate XXIX, verset 6. S. Garcia et F. Poupeau, « Violences à l’école, violence de l’école », Le Monde diplomatique, octobre2000 Nietzsche,Généalogiedelamorale,1887 LeifetRustin,rapportéparA.Fall,«Laviolence magistrale dans l’éducation sénégalaise, une si longue histoire », Les Cahiers Histoire et Civilisa- tions,N°2,2004,p.129 O.Faye,2004,art-cit,p.95 Nous ne sous-estimons pas la violence morale ousymboliquenotéedansnosclasses.Ainsipar lebiaisdesinsultes,desmenacesetdesexpres- sionsdugenre«imbécile»,«nullard»,«brebis galeuse », certains maîtres transforment leurs élèves en d’éternels « moins que rien », toujours battusdujeusocial. Sur l’utilité de l’ergonomie voir B. Bodian et M. Kébé, L’importance de l’ergonomie dans l’affecti- vité et les rendements scolaires à l’IDE de Dakar Banlieue,DossierderechercheF2B2, FASTEF, UCAD,2005-2006 J. Mamou, « Guerres aux enfants », Le Monde diplomatique,septembre2001 AmedyDieng,Inspecteur del’EnseignementElémentaire,IDEN de Kédougou DoctorantenHistoire àl’UCAD e-mail:diengamedy2000@yahoo.fr Tel77-651-55-13 Bibliographie consultée
  • 5. KIE 3-Mars -Avril 2013 5 Face à un traitement scolaire iden- tique, les différences se trans- forment en inégalités car un mode unifié d’enseignement valorise tou- jourslesmêmesélèves. Dans la pédagogie différenciée le rôle de l’enseignant n’est plus seulement de dispenser du savoir, mais aussi d’organiser des situa- tions d’apprentissage variées. Puisque les obstacles ne sont pas les mêmes pour tous les appre- nants, ils pourront être franchis en mettant à la disposition de chacun une diversité d’outils, de dé- marches, d’entrées dans les ap- prentissages ou une possibilité de choixdanslesobjectifsàatteindre. Plusieurs entrées sont possibles pour faire de la différenciation pé- dagogique: - La pédagogie par objectifs cor- respond à l’effet attendu d’une si- tuation d’enseignement sur les apprentissages, donc chez l’élève. L’objectif se définit comme le résul- tat escompté, par opposition au but qui énonçait le résultat recherché. Avec cette nuance il ne s’agit plus de répondre seulement à la question « qu’est-ce qu’on veut » mais d’y adjoindre la question « qu’est-ce que l’on peut ? » c’est-à- dire la prise en compte des condi- tions et des moyens qui vont permettre à l’enseignant comme aux apprenants de prévoir. Un ob- jectif énonce les habiletés à acqué- rir pour maitriser un savoir. Il précise les performances dont l’ap- prenant doit se montrer capable pourêtrereconnucompétent. Ainsi la notion d’objectif est insépa- rable de celle de l’évaluation, non au sens de la notation et de la sanction, mais au sens de la vérifi- cation du fait que les résultats escomptés ont été atteints ou non. La notation a pour but de juger une personne à travers une valeur ab- solue. Le système de notation fonc- tionne sur une échelle quantitative. L’évaluation quant à elle, mesure l’écart entre le début et la fin d’une séquence pédagogique. C’est la progressionquiestmesurée.L’éva- luation permet de mesurer où l’on en est, c’est l’outil de pilotage des apprentissages. L’évaluation formative va de pair avec la différenciation pédago- gique car elle aide l’élève dans son apprentissage dans la mesure où elle lui permet de mesurer ses pro- grès à chaque étape de l’élabora- tion de la tâche et lui donne ainsi la confiance nécessaire pour la pour- suite de son travail. L’évaluation for- mative est une évaluation en cours d’apprentissage qui aide l’élève à mieux comprendre ce qu’il fait et à adapter sa démarche. L’évaluation des acquisitions est importante pour l’élève car il pourra situer la nature et le degré de compétences qu’il a déjà acquises. Elle est aussi importante pour le maitre car il pourra, en vue des compétences déjà acquises par l’élève, lui propo- ser des itinéraires d’apprentissage adaptés à ses possibilités et à son profilpédagogique. -La méthodologie de la pédagogie parprojet Le projet se situe entre action et or- ganisation. La pédagogie de projet consiste à travailler par anticipation durésultat,etàtraverscettefinalité, organiser son action. L’anticipation de l’action est alors organisatrice. Elle permet de mettre en œuvre un savoir, de planifier le travail, d'instaurer une dimension sociale, de mettre en place un accompa- gnement, et de concevoir l’évalua- tion de son aboutissement. Le projet s’inscrit dans une dimension socioconstructiviste. Il implique l’élève dans les apprentissages et permet de comprendre la dimen- sion sociale des savoirs. Le projet est une modalité du métier d’élève. C’est une véritable formation à l’au- tonomie. La démarche de projet consiste dans un premier temps à faire un étatdeslieuxavecuneanalysedes besoinsetuneanalysedesmoyens disponibles.Ilfautdéfinirensuiteles objectifs à atteindre et les valeurs qui vont orienter l’action. On distingue donc trois temps dans la démarche de projet : le temps d’or- ganisation, le temps de mise en œuvre et le temps de l’évaluation. Pourcefaire,ilfaut: -prendreencomptelesspécificités dechacun Lesenfantsontdesmotivationstrès différentes pour travailler, ap- prendre et comprendre le sens d’un apprentissage. L’enseignant doit observer comment l’enfant s’y prend pour apprendre. Cette ob- servation s’accompagne d’un temps de réflexion accordé aux élèvespourqu’ilspuissentexpliciter leurs procédures, leurs stratégies : onparledemétacognition. -varier les modes de communica- tion. La communication peut être écrite, orale, imagée ou encore gestuelle. -varier les situations d’apprentis- sage Pour cela il faut développer les ap- prentissages « méthodologiques » comme le tutorat qui permet une entraide entre élèves de niveaux différents, l’aide au travail person- nel,lesoutien,laremédiation. -diversifier les activités proposées auxélèves Cette diversification peut se faire par un aménagement de l’emploi du temps, afin de mieux respecter lerythmedechacunenévitantbien entendu de pénaliser ceux qui sont les plus lents simplement parce qu’ils doivent utiliser une stratégie d’apprentissage plus complexe pouratteindreunobjectiffixé.Enef- fet, un élève pourra exécuter une tâche rapidement tandis qu’un autre aura besoin de plus de temps. La diversification peut aussi se faire en variant les lieux de déroulement desactivités:autourd’unetable,au coin lecture, dans une bibliothèque et bien d’autres endroits, ou en va- riant les supports utilisés : internet, supportaudioousupportvidéo. L’enseignant peut aussi varier le mode de regroupement des élèves dans la classe : travail individuel ou travail de groupe. Il faut regrouper les élèves selon leurs besoins. Créer en quelque sorte de la discri- minationpositive.Lapédagogiedif- férenciée va de pair avec la notion de parcours, il n’y pas de pro- gramme général mais un curricu- lum avec plusieurs itinéraires possibles. Les regroupements devraient permettre, même pour de courtes périodes, la création de véritables groupes favorables aux échanges entre élèves, à la coopération entre euxetàl'émergencedeconflitsso- ciocognitifs c’est-à-dire la rencontre entre conceptions et représenta- tions mentales différentes verbali- sées par différents élèves et créant ainsiundéséquilibrelespoussantà ensavoirplusetàadopteruncode commun. Différencier revient tout simplement à varier le plus possible les actions pédagogiques pour que chaque élève puisse rencontrer à un mo- ment de son cursus, des situations dans lesquelles il puisse réussir. Car lorsque ce moment arrive, l’élève prend conscience de sa va- leur et trouve l’assurance néces- saire lui permettant d’affronter des tâches plus difficiles, construisant ainsi sa propre progression. En ce- la, la pédagogie différenciée est une pédagogie de la réussite, ai- dantlesélèvesendifficultéetluttant contrel’échecscolaire. Pratiquer la pédagogie différenciée revientàdifférencier: •les contenus (chaque élève selon sescapacitésetpossibilités); PPééddaaggooggiiee ddiifffféérreenncciiééee oouu ddiifffféérreenncciiaattiioonn ppééddaaggooggiiqquuee :: qquueellss pprriinncciippeess ??
  • 6. KIE 3 Mars- Avril 2013 6 IInnttrroodduuccttiioonn :: Au Sénégal,la volonté d’impliquer les communautés dans la gestion de l’éducation est de plus en plus une réalité.Le transfert de compétences aux régions ,aux communes et communautés rurales consacré par la loi 96-07 du 22 mars 1996 s’appuie sur une planifi- cation ascendante qui repose sur la concertation et la contribution de tous les acteurs.Il s’avère donc nécessaire de mettre en place des structures de pilotage du système éducatif.Aussi le programme décennaldel’éducationetdelafor- mation(PDEF) fournit –il aux élus lo- caux ces instruments de planification tels que : le plan local de développement de l’éduca- tion(PLDE)etleplanrégionaldedé- veloppement de l’éducation(PRDE) au sein de ses organes de gestion et de pilotage tels que : CGE, CLEF ,CDDetCRCS. Au demeurant, la léthargie notée dans le fonctionnement de ces or- ganes invite à une réflexion pro- fonde pour susciter une réelle participation des communautés à la gestiondusystèmeéducatif. 11..LLeess ddiissppoossiittiioonnss llééggaalleess ppoouurr uunnee iimmpplliiccaattiioonn ddee llaa ssoocciiééttéé cciivviillee :: Le décret n°2002-652 du 2 juillet 2002 portant création, organisation et fonctionnement des organes décentralisés de gestion du PDEF, amisenplace: AAuu nniivveeaauu nnaattiioonnaall :: -a)LeConseilSupérieurdel’Educa- tion et de la Formation (CONSEF) -b) Le Comité National de Coordi- nationetdeSuivi(CNCS);remplacé par le un comité de pilotage national (CNP) restreint et mieux conçu. AAuu nniivveeaauu rrééggiioonnaall :: le Comité Régional de Coordination etdeSuivi(CRCS); AAuu nniivveeaauu ddééppaarrtteemmeennttaall :: le Comi- té Départemental de Coordination et de Suivi (CDCS), qui est rempla- cé par : le Comité Départemental deDéveloppement(CDD); AAuu nniivveeaauu ddee llaa CCoommmmuunnee oouu ddee llaa CCoommmmuunnaauuttéé RRuurraallee : le Comité Lo- cal d’Education et de Formation (CLEF); AAuu nniivveeaauu ddee cchhaaqquuee ééccoollee : le Co- mitédeGestiond’Ecole(CGE). Cependant l’appropriation, par les membres des différents organes (CGE, CLEF, CDD, CRCS) et des élus locaux, de leurs rôles et res- ponsabilités reste encore timide au vue des résultats sur le terrain.Il urge donc, de rappeler la nécessité de l’implication de la communauté dans la gestion de l’éducation et de la formation eu égards aux principes de transparence, de bonne gouvernance et d’équité qui fondent, aujourd’hui, toute action enverslespopulations. 22..OOrrggaanniissaattiioonn eett ffoonnccttiioonnnneemmeenntt ddeess ssttrruuccttuurreess eexxiissttaanntteess: Le comité de gestion de l’école(CGE) qui est une organisa- tion ayant pour objectif d’améliorer l’accès, la qualité et la gestion de l’éducation à travers la participation de la communauté, des collectivités locales et des autres partenaires, demeure le premier maillon de la chaine d’engagement de la com- munauté dans la gestion de l’école.En effet, le décret nn°°22000022-- 665522 dduu 0022 jjuuiilllleett 22000022 portant créa- tion, organisation et fonctionnement des organes de gestion du PDEF, fait de lui un cadre fédérateur de l’ensemble des interventions au ni- veaudel’école. LLeess pprriinncciippaalleess mmiissssiioonnss dd’’uunn CCGGEE sont :-Mobiliser parents, commu- nautés, équipes pédagogiques et autres partenaires de l’Education pourlaréalisationdesobjectifsfixés àtraversunpland’action; -Initier des actions en faveur la sco- larisation des filles et de leur maintienàl’école -Soutenir les enfants vulnérables à ladéperditionscolaire; -Elaborer et mettre en oeuvre les Plans d’action volontariste (PAV) centrés sur des activités d’améliora- tion de l’accès à l’éducation, de la qualité des enseignements /appren- tissagesetdelagestiondel’école; -Rechercher et gérer les ressources matériellesetfinancièresdel’école -Appuyer le renforcement pédago- gique : Formation des enseignants et fonctionnement des classes spéciales (double flux, multigrades, etc.) ;- Gérer des cantines et ap- puyerleurfonctionnement; -Entretenir les infrastructures et les équipementsscolaires; -Elaborer et exécuter les projets d’école(PE); -Suivre et évaluer le temps d’ap- prentissage des élèves dans le cadre de l’observatoire de gestion duQuantumhoraire; -Servir d'organe de prévention, de médiation et de règlement des conflits entre les différents acteurs du système éducatif au niveau local -Délibérer sur toutes les questions ayanttraitàlaviedel’école. QQuueellllee eesstt llaa ccoommppoossiittiioonn dd’’uunn CCGGEE ?? -Le CGE est composé des membressuivants: -1)LeChefdevillageouleDélégué dequartier; -2) Un(e) (1) représentant(e) du Conseil Rural ou du Conseil Munici- pal (de préférence un membre de lacommissionéducation); -3)Le(la)Directeur(rice)del’école -4)Un(e)(1)représentant(e)duper- sonnelenseignantdel’école; -5) Un représentant du personnel deservicedel’école; -6) Deux représentants des élèves dontunefille; -7) Deux (2) représentants de l’APE dontunefemme; -8) Une (1) représentante de l’AME ouàdéfautduGPF; -9)Un(e)(1)représentant(e)d’ASC -10) Un(e) (1) représentant(e) des autorités religieuses et/ou coutu- mières. Un arrêté du Maire ou du Président du Conseil Rural consacre la créa- tionduCGE, Une fois tout le processus de mise enplaceterminé.LeCGEpeuts’ad- joindre les services de toute per- sonne ressource, dont la compétence peut être utile à l’exécutiondesamission. La durée du mandat des membres du CGE est de deux ans renouve- lable une fois.A ce propos, il est re- tenu que cette disposition s’applique plutôt à la durée des mandats et non à leur nombre. En effet, un ancien membre du bureau du CGE peut se représenter à un poste électif une fois la durée du mandatdesessuccesseursécoulé. QQuueellss ssoonntt lleess oorrggaanneess dd’’uunn CCGGEE ?? --11.. AAsssseemmbbllééee GGéénnéérraallee ((AAGG)) dduu vviillllaaggee oouu dduu qquuaarrttiieer: -L’AG regroupe l’ensemble de la communauté villageoise ou du quartier. L’AG est l’organe suprême au niveau duquel toutes les déci- sionsimportantessontprises. •les structures de travail (définir desgroupesd’élèves); •les processus (varier les façons dontvasefairel’apprentissagedes élèves, recourir à différentes straté- giesd’enseignement) Différencier, c’est permettre à cha- cun, au sein du groupe « classe », de voyager vers des buts com- muns, par des chemins parfois dif- férents, mais toujours accompagné parlemaître. EEdduuccaattiioonn:: QQuueelllleess ssttrraattééggiieess ppoouurr uunnee ppaarrttiicciippaattiioonn eeffffeeccttiivvee ddeess ccoommmmuunnaauuttééss ?? IInnssppeecctteeuurr MMaammoouuddoouu OOuummaarr GGuuèèyyee tel:775455026/709320234 Email:mamoudou1310@yahoo.fr
  • 7. 77KIE 3 - Mars- Avril 2013 --22.. RRééuunniioonn dduu CCGGEE :: -La réunion du CGE regroupe l’en- semble des membres du CGE pour statuer sur des questions d’organi- sation interne ou ayant trait au fonc- tionnementdel’école. -33.. BBuurreeaauu eexxééccuuttiiff dduu CCGGEE: -LeCGEestreprésentéparsonBu- reauexécutif. -Le Bureau exécutif du CGE est constituécommesuit: -1) Un(e) Président(e) du CGE : - Elu par l’AG du village ou du quar- tier -2) Un Secrétaire (le Directeur de l’Ecole) : - Poste statutaire attribué parledécret -3) Un(e) Trésorier(ère) : - Elu par l’AGduvillageouduquartier -4)Un(e)représentant(e)desélèves : - Poste statutaire à pourvoir par l’école -4.Commissairesauxcomptes: -Deux (02) Commissaires aux comptes sont élus par l’AG en de- hors des membresdu CGE:l’un est un(e) enseignant(e) de l’école pro- posé par ses pairs et l’autre un membredelacommunauté. -55.. CCoommmmiissssiioonnss ssppéécciiaalliissééeess dduu CCGGEE: -Les CGE mettent sur pied des commissions spécialisées prési- dées par des membres du CGE – Exemples : Commission pédago- gique ; Commission d’achat ; Com- mission de réception ; Commission chargée de l’organisation ; Com- mission chargée de la mobilisation sociale ; Commission chargée de la recherche de moyens, etc.Les membres des commissions sont choisis dans la communauté par le CGE, en dehors du Bureau exécutif etdesCommissairesauxcomptes. --QQuueelllleess ssoonntt lleess aattttrriibbuuttiioonnss // rrôôllee ddeess mmeemmbbrreess dd’’CCGGEE ?? 1.Président(e): Elu(e) en dehors du personnel de l’écolepourunmandatdedeuxans renouvelableunefois,ildoitassurer: - La coordination des activités du CGE; - La tenue régulière des réunions desinstances; - La collaboration entre les membresduCGE; - Le bon fonctionnement, la péren- nité et la responsabilisation des commissionsspécialisées; - La co-signature de tous les mou- vementsdefondsetdematériels; - La présentation du rapport moral et d’activités à l’AG villageoise ou duquartierenfind’année. 2. Secrétaire Directeur /trice de l’école)doitassurer: - La préparation des réunions du CGE (local, convocation, rapports à présenter,etc.); - L’élaboration des PV à l’issue des AG et des réunions du Bureau exécutif; - La transmission, la réception et la ventilationducourrier; - La convocation des différentes instances; - La préparation des documents utiles aux travaux de l’AG, du bu- reauetdescommissions; - La gestion du patrimoine de l’école par lui-même ou son re- présentant mais sous sa responsa- bilité; -Laco-signaturedetouteentréeou sortie de matières et de fonds ve- nantdelacaissedétenueparletré- sorier; - L’archivage des documents admi- nistratifs. 3. Trésorier(ère) :Elu(e) en dehors du personnel de l’école pour un mandat de deux ans renouvelable unefois,il(elle)doitassureroufaire assurersoussaresponsabilité: -Lagestionfinancière; - L’élaboration des rapports finan- ciers qu’il (elle) présente aux instances ;- La tenue à jour des do- cumentscomptables; - La mise à la disposition des membres du Bureau du CGE, des commissaires aux comptes et des auditeurs externes, des documents comptables. NB : LLee TTrrééssoorriieerr ddooiitt ssaavvooiirr lliirree eett ééccrriirree.. 4. Commissairesauxcomptes: Ilsontpourattributions: - La vérification des rapports finan- ciersens’assurantdel’existencede pièces justificatives probantes pour touteslesopérationsréalisées; - Le contrôle du respect, par le CGE, des procédures (achats, mouvementsdefonds)etc.; -Lesuividel’enregistrementcorrect de toutes les ressources dans les livrescomptables; - La mise à disposition des livres comptables pour les membres du bureau; - L’élaboration et la présentation d’un rapport à l’AG du village/quar- tier (et à la réunion du CGE au be- soin) sur la gestion matérielle et financière; -L’envoidirectd’unrapportàl’IDEN en cas de blocage des instances ou de découvertes de manque- mentsgravesdanslagestion. -Quel est le fonctionnement d’CGE -L’AG du village ou du quartier se réunit obligatoirement trois fois par an : une AG en début d’année pour l’élaboration et la validation du Plan d’Action, une AG en milieu d’année pour une évaluation à mi-parcours et une AG en fin d’année pour ef- fectuer le bilan des activités réali- séespendanttoutel’annéescolaire. -LeComitédeGestiondel’Ecolese réunit au moins une fois tous les deuxmois -en session ordinaire. Il peut être convoqué en session extraordinaire par son président ou sur demande de la majorité des membres aux 2/3. -Le Bureau exécutif se réunit au moins une fois par mois sur convo- cationdesonprésident. -Toutes ces réunions sont sanction- nées par un PV dont copie est transmise à l’IDEN et à l’Union de CGE(UCGE). -NB : 1. Bien préparer les réunions (choix des dates, des lieux et de l’ordre du jour, information à temps desmembresdesinstances,etc.); -2. Eviter les réunions qui tirent en longueur. -llaa ccoommppoossiittiioonn dduu CCGGEE eett lleess ddeeuuxx mmooddeess ddee nnoommiinnaattiioonn ddeess mmeemmbbrreess: -a)MembresdedroitduCGE: -- Le chef de village/quartier : 1 poste -- Le Maire/PCR ou son représen- tant:1poste -- Le Directeur de l’Ecole : 1 poste (Secrétaire) -b) En dehors de ces personnes toutes les autres sont des Membres élus -NNBB :: êêttrree mmeemmbbrree dduu bbuurreeaauu dduu CCGGEE rreellèèvvee dduu bbéénnéévvoollaatt LeCGEdemeureleseulorganedu PDEF fonctionnel, malgré le faible engagement noté ici et là. Les autres organes ne sont que des cadres théoriques sans capacité réelle de mobilisation.Aussi les au- torités du secteur avaient-elles pré- coniséleurredynamisation. 3.L’apport des communautés dans la qualité de l’éducation : Les principes de transparence, de bonne gouvernance et d’équité qui fondent, aujourd’hui, toute action envers les populations com- mandent que la gestion de l’éduca- tion n’incombe plus, seulement aux autorités centrales ou déconcent- rées. L’éducation étant une compétence transférée, les collecti- vités et la société civile doivent par- ticiper à sa gestion. Il importe donc de créer un environnement favo- rableàlaqualitédel’éducationet à l’atteinte des objectifs fixés dans le programme qui s’appuie sur le principedelaresponsabilsation. Les enjeux de cette nouvelle poli- tique bien compris de tous permettent de mettre en oeuvre dessolutionslocalescentréessurle développementdel’école. Lacommunautéaintérêtàypartici- per pour le bénéfice de leurs en- fants. 4.Quelques pistes de réflexion pour
  • 8. KIE 3 - Mars- Avril 2013 8 SSéérriiggnnee MMbbaayyee TThhiiaamm,, mmiinniissttrree ddee ll’’EEdduuccaattiioonn àà KKééddoouuggoouu ppoouurr ppaas-s- sseerr eenn rreevvuuee lleess pprroobbllèèmmeess dduu sseec-c- tteeuurr Les différents acteurs de l’Educa- tion(autoritésadministratives,syndi- cats, Ong entre autres…) se sont retrouvéscemardi9avril auCdeps deKédougoupouréchangerautour des questions liées à l’Education danslarégiondeKédougou. Ce Comité Régional de Dévelop- pement(CRD) aétéunmomentop- portun saisi par les différents acteurs de l’école pour poser sur la table les véritables obstacles qui freinent le développement de l’Edu- cationdanslarégiondeKédougou LLeess aabbrriiss pprroovviissooiirreess « Nos enfants ne sontpas en sécu- rité dans les abris provisoires. Nous vous prions de tout faire pour améliorer leurs conditions d’études. Nous ne voudrons pas que nos en- fantsécourtentleursétudesàcause des difficiles conditions d’apprentis- sage comme nous l’avions fait en étantjeunes.»asoutenuMmeAdja Gnima Dibassy, membre de l’Union Départementale de l’Association desParentsd’Elèves. La problématique de la scolarisation des filles « La SCOFI fait plai- doyer, de la sensibili- sation mais nous sommes souvent blo- quées par le manque de moyens lo- gistiques.Nous passonslanuitàla belle étoile pour aller à la rencontre desparentsencoreréticentspourla scolarisation des filles. A Saïensou- tou, une fille a été battue devant son collège emmenée de force chez son mari. » a laissé entendre Mme Bintou Founé Danfakha, la présidente d u comité dépar- temental de la SCOFI de Kédou- gou. Cela entraine des cas abandons scolaires accentués aussi par le phénomène de l’or- paillage traditionnel. En termes d’indicateur de performances, Ké- dougou se trouve dans une situa- tiond’incertitude. KKééddoouuggoouu ddaannss llaa zzoonnee rroouuggee « Le taux d’abandon scolaire se trouve à 16,2% par rapport au taux national de 8%.Les filles réussissent le moins aux examens, restent le moins longtemps à l’école et re- doublent le plus A Kédougou, il n’y a pas de parité, tous les indicateurs de rendements internes sont au rouge.»alaisséentendre Les enseignants sont de plus en plus dans la rue pour revendiquer les indemnités et les salaires qui n’arriventjamaisaumomentvoulu. LL’’EEssppooiirr eesstt ppeerrmmiiss Malgré tous ces obstacles, l’espoir n’est pas perdu, la mobilisation des acteurs autour de l’école serait un atoutdetaille. « Si on peut se réjouir des ten- dances haussières de nos effectifs à tous les niveaux, de l’amélioration progressive de notre environne- ment pédagogique , il demeure que la résorption du déficit en infra- structures et en moyens logistiques, le manque d’enseignants qualifiés et d’intrants pédagogiques, la ré- duction des disparités écono- miques, géographiques et de genre ainsi que la diversification de l’offre éducative restent des chantiers importants pour lesquels nous appelons à la mobilisation de toutes les énergies ». a précisé M El hadj Ndao, inspecteur d’aca- démiedeKédougou. Par ailleurs, l’inspection d’aca- démie se fixe comme perspec- tives, la construction de salles de classe dans le cadre du fast track , la Construction de points d’eau et de blocs d’hygiène dans le cadre du programme PEQT2, la construc- tion de points d’eau et de blocs d’hygiène dans le cadre du pro- gramme « Paquet de services inté- grés pour la promotion de la scolarisation des filles et la qualité de l’éducation »,la construction de l’Inspection d’Académie de Kédou- goudanslecadreduBCI2012. Le ministre de l’Education tient un langagedevéritéauxacteurs « Le gouvernement est en train de fournir de gros efforts dans la ré- sorption des abris provisoires. Il nousfaut beaucoupd’annéespour résorber ce gap puisque la de- mande d’Education augmente. Le gouvernement a une volonté de ré- gler cette question. Nous allons en- core injecter des sommes pour placer les enfants dans des condi- tions les meilleures. Il ne faut pas qu’on laisse de côté les aspects pédagogiques pour laisser les en- fantstrainerdanslarue. Dans les abris, ce sont les questions pédagogiques qui im- pactent sur les résultats scolaires. L’orpaillage qui devrait être pour la région une source de richesses est entraindedevenirunfléau.Ilnefait que gonfler le taux de déperdition scolaire. Face à cette question, il fautytrouverdessolutionslocales» a précisé M Sérigne Mbaye Thiam, ministredel’EducationNationale. EEnn ppeerrssppeeccttiivveess,,lleess pprroommeesssseess dduu mmiinniissttrree…… «En2013,nousallonsmultiplierles programmes d’alphabétisation, nous allons sillonner les 14 régions pour partager et valider les docu- ments. Le programme NESA va re- démarrer sous peu. Les IA et les IEF seront dotées en matériels informatique .Les collectivités lo- cales seront impliquées à tous les niveaux » a précisé Mme Ndèye NamDiouf,laDirectricedesdel’Al- phabétisation et des Langues Na- tionales. une meilleure participation des communautés: Pour mieux assumer les responsa- bilitésquileursontdévoluesnotam- ment à travers le processus de planification ascendante, les parte- naires à la base (notamment les élus) doivent être informés sur des rôles et responsabilités qui leur sont dévolus dans les structures de pi- lotagedusystèmeéducatif. Ilestdoncimportantde: •vulgariser auprès des différents acteurs les documents des pro- grammes en cours (PDEF par exemple). •Susciter la mise en place, la redy- namisation et/ou le renouvellement des organes de gestion et de concertation. •Informeretformerlesdifférentsac- teurs, notamment les élus locaux sur les enjeux de la décentralisation del’éducation. •L’intégration dans le Fonds de do- tation d’une rubrique pour le fonc- tionnementdesorganesdegestion. Conclusion : La gestion axée sur les résultats, exige la participation et la réddition descomptes.Lamiseenplaced’un dispositif de capitalisation des acquis doit accompagner tous les projets / programmes pour assurer la pérennisation et l’appropriation des résultats par les communau- tés.Une telle démarche donne l’oc- casion aux acteurs de mesurer les avancées et de les comparer aux performances envisagées. Aussi trouveront-ils la motivation, néces- saire pour s’engager à relever d’autresdéfis. CChheeiikkhh NNddiiaayyee Inspecteur de l’Education Nationale Inspection de l’Education et de la Formation de Kédougou EEmmaaiill :: boromgawan229@yahoo.fr TTeell:: 7777 556611 6688 6655 // 7700 440044 2211 5500 CCRRDD ssppéécciiaall ssuurr ll’’EEdduuccaattiioonn
  • 9. KIE 3 - Mars -Avril 2013 9 UUnn CCRRDD vvaauutt mmiieeuuxx qquuee 11000000 rraappppoorrttss …… CC’’eesstt llaa sseeuullee ccoonnvviiccttiioonn ddee SSéérriiggnnee MMbbaayyee TThhiiaamm,, llee mmiinniissttrree ddee ll’’EEdduuccaattiioonn NNaattiioonnaallee.. IIll ffaauutt ppaarrttiirr àà llaa bbaassee ppoouurr rreennccoonnttrreerr,, ééccoouutteerr lleess aac-c- tteeuurrss ddee vviivvee vvooiixx aaffiinn ddee ssee rreennddrree ccoommppttee ddeess vvrraaiiss pprroobbllèèmmeess ddee ll’’ééccoollee.. C’est pourquoi, en compagnie d’une forte délé- gation, Sérigne Mbaye Thiam, le ministre de l’Education a eu droit à une visite guidée dans les quelques établissement et écoles ciblés pour lescirconstances. Premièreétape,écoleBakarySeck Sur place, enseignants et élèves attendaient la délégation. Après quelques mots échangés avec la délégation, ce fut un moment favorable pour immortaliser un événement qui peut-être ne sereproduirapassivite. De temps à autre, le ministre de l’Education échangeait quelques mots avec les élèves qui nesavaientpaslavaleurdel’hommequiétaiten faced’eux. Les explications du gouverneur de région qui présentait de temps à autre l’hôte de marque, laissaient apparaître quelques sourires anodins sur le visage des plus petits élèves. Les plus grands s’empressaient de serrer la main au mi- nistre de l’Education qui, en père de famille ac- compli, prenait son temps pour entretenir quelquesdiscussionsaveceux. Le ministre dans les abris provisoires du collège Kédougoucommune2 L’état des abris provisoires, la chaleur qui y règne et quelques écritures abandonnées sur un tableau qui laissaient difficilement apparaître leslettres,motsetphrasesontattirél’attentiondu ministre del’Education. Sérigne Mbaye Thiam a exhorté l’équipe péda- gogique à prendre son mal en patience étant donné que les nouvelles constructions seront achevéesd’iciàlarentréeprochaine. LL’’ééccoollee TThhiieerrnnoo SSaalliiff SSiiddiibbéé,, llaaiissssee uunnee bboonnnnee iimmaaggee ddee ll’’ééccoollee L’équipe pédagogique de cette école a pris toutes les dispositions pour accueillir le ministre de l’Education Nationale. Une banderole accro- chée portail de l’école, annonçait déjà l’arrivée deshautespersonnalitésdel’Etat.Ilasuffiquele ministre et sa délégation arrivent dans l’enceinte de l’école pour que de part d’autre les élèves sortent des salles de classes pour occuper les tables-bancsdansunordreparfait. Danssonallocution,MHamadySow,ledirecteur de l’école laissé une bonne impression au mi- nistredel’Education Extraitdudiscours «Il m’échoitl’honneurd’accueilliraujourd’hui09 avril 2013 dans notre modeste école de si hautes personnalités que vous êtes.Soyez ras- surés que ce jour sera inscrit en lettre d’or dans notre mémoire tant l’honneur que vous nous faites est immense. Merci à l’Inspecteur d’Aca- démiepourcela.ThiernoSalif Sidibén’estpasla seule école de notre jeune région donc le choix qui est porté sur nous est un grand plaisir que nous partageons avec les autres car elles aussi ont du mérite sinon plus que nous. Créée en 1982,l’écolefutportéesurlesfondsbaptismaux en1986etportadepuiscejourlenomdeThier- noSalifSIDIBEquifutl’undesplusillustrefilsde Kédougou. Depuis lors cet établissement a suivi avec succès toutes les innovations pédago- giques parmi lesquelles la PPO, Eaux Hygiène Assainissement,EVF/EMP,Curriculumdel’Ecole de Base ce qui nous a permis d’avoir de bons résultats au CFEE et à l’Entrée en sixième.Un très bon taux d’achèvement a pu être réalisé grâce au concours des partenaires comme PapaWalyDanfakhaenFrance, leKEOHavec Feu Moustapha Sylla, GESS avec Assane Bâ, Alcatras etc..MonsieurleMinistrepermettezmoi du haut de cette tribune de vous remercier très chaleureusementdevotrevisitemaiségalement rendrehommageàtouslesenseignantsdetout ordre exerçant dans notre région de Kédougou connaissant toutes les difficultés auxquelles on est quotidiennement confrontés et les sacri- fices consentis. Dans cet élan ma pensée va vers un bâtisseur un homme qui a donne corps etâmeal’éductionengénéraletaudéveloppe- ment de Kédougou en particulier je veux nommer l’inspecteur Aliou Sylla. Que la terre de Samécoutaluisoitlégère.Danscesmomentsde troubles qui secouent le système éducatif, choix ne peut être plus judicieux que la montée et ladescentedescouleursnationales.L’Instal- lation chez les élèves et même chez les éduca- teurs d’un tel comportement citoyen responsable face aux symboles de la répu- blique doit être pérennisée. Les autres valeurs comme le « jom » le « mougne » le « kersa » qui ont toujours fait la force de nos anciens doivent être également revisitées avec les en- fantsd’aujourd’huiafindeleurassurerunavenir pleind’espoir. Monsieur le Ministre, je ne voudrais point vous accabler de doléances car vous devez en avoir assezaujourd’huimaisavecvotreautorisationje vous demanderais au nom de toute la commu- nauté Des paquets de services pour nous accompa- gner dans nos taches quotidiennes.Un lycée à Kédougou car ce que l’on voit à Maciré Bâ ne l’est pas.Et au moins un véhicule à chaque IEF delarégion afinde fairesles centaines dekm dans leur circonscription pour voir ce qui se passe dans les innombrables abris provi- soires.Monsieur le Ministre je vous souhaite de tout cœur des années chargées de succès et de véritables satisfactions à la tête de ce minis- tère. Vous en avez les compétences et l’enga- gement. Bon retour à Dakar et vive le Sénégal quenousaimons! Jevousremerciedevotreaimableattention!» Par ailleurs, le ministre de l’Educa- tion a promis d’améliorer les condi- tions de travail du personnel de l’IA etdesIEFparlaconstructiondelo- caux, la dotation de matériels de reprographie et la construction d’un lycée digne de ce nom à Ké- dougou car il y va de la cohésion nationale.A la suite du CRD, le mi- nistre de l’Education et sa déléga- tionontvisitéquelquesécolesdela communedeKédougou. AAddaammaa DDiiaabbyy,sécretaire Bureau Activités Péri-Para Post -Scolaires (BAPPPS) /IEF Kédougou Contacts: tel: 77435 85 48/ 33 980 55 08 E-mail: adamadiaby60@gmail.com SSkkyyppee:: aaddaammaa..ddiiaabbyy11
  • 10. KIE 2- Mars- Avril 2013 10 CCéélléébbrraattiioonn ddee llaa jjoouurrnnééee mmoonnddiiaallee ddee lluuttttee ccoonnttrree llee ppaalluuddiissmmee EEccoollee BBaakkaarryy SSeecckk,, lliieeuu ddee ccoonnvveer-r- ggeennccee Les différents acteurs de l’école se sont retrouvés le jeudi 25 avril à l’école élémentaire Bakary Seck pour célébrer la journée internatio- nale de lutte contre le paludisme. Allocutions et sketch ont occupé une place de choix dans les activi- tés de cette journée célébrée sous le signe : investir sur l’avenir vaincre lepaludisme. L’école élémentaire Bakary Seck de Kédougou a refusé du monde ce jeudi 25 Avril, journée mondiale de lutte contre le paludisme. Sur place, la communauté scolaire, les chefs de services régionaux et départe- mentaux, parents d’élèves autorités religieuses et coutumières. Tous ont é rallié l’école Bakary Seck pour prendrepartàcetteimportantejour- née. Le comité d’organisation n’a pas lé- siné sur les moyens pour offrir aux invités un cadreaccueillant. M Saïbo Cisso- kho, le directeur de l’école a ma- gnifié le choix porté sur Bakary Seck pour abriter cette importante journée. « Le combat contre ce fléau bien qu’ayant connu des n’est pas en- core terminé l’école milieu d’éduca- tion par excellence est et demeure le cadre approprié pour faire des élèves futurs acteurs du développe- ment durable des vecteurs d’information sur la sensibilisation contrecemalquifaitencoredesra- vages à travers le monde. Votre présencesurcelieuetlechoixpor- té sur l’école Bakary Seck sont sources de motivation pour nous… »a-t-illaisséentendre. Pour traduire cette motivation en actes, les élèves de l’école Bakary Seck, « artistes en herbe » ont montré leurs talents en présentant un sketch sur le thème de la jour- née. SSaannttéé //EEdduuccaattiioonn,, uunn ppaarrtteennaarriiaatt ffé-é- ccoonndd « Au nom de M Sory Danfakha, inspecteur de l’Education et de la Formation empêché je remercie le médecinchefderégionetleméde- cin chef de district sanitaire de Ké- dougou qui de plus en plus impliquent l’école dans la lutte contre les maladies qui nous em- pêchent de dormir, qui freinent la performance de nos élèves qui ruinentnoséconomies.Ils’agitdela tuberculose, du VIH /Sida, du Palu- dismeentreautres.» LL’’ééccoollee eesstt uunn lleevviieerr dduu cchhaannggeemmeenntt ddee ccoommppoorrtteemmeenntt.. Lechoixportésur l’écolepourabri- ter cette journée de lancement sur la prévention contre le paludisme comme l’illustre bien le thème in- vestir sur l’avenir, vaincre le palu- dismen’estpointfortuit. En effet, les élèves constituent de véritables vecteurs d’information, on ne doit pas minimiser les capacités de nos élèves. Ils sont capables de toutcequ’unadulte nepeut imagi- ner. Ils viennent d’ailleurs de le dé- montrer à travers cette présentation théâtrale». « Il est donc temps d’inverser cette tendance qui veut que l’enfant soit toujours éduqué par un adulte ». Les enfants sont bien capables d’éduquer, d’amener les adultes vers le changement de comporte- ment .Si nous voulons freiner ces fléaux qui gangrènent la société, il faudra donc aller progressivement vers le changement de comporte- ment. Et ce en écoutant nos en- fants.»apréciséMDiaby Il a par ailleurs manifesté toute la disponibilité de l’IEF de Kédougou àtravailleravectouteslesstructures qui le voudront pour que l’école puisse apporter sa modeste contri- « Nous avons été impressionnés par l’ordre qui caractérise les tra- cés qui ont été effectués, les cou- leurs nationales et la propreté de l’école. Nous avons été impression- nés par la discipline des élèves lorsquevousleuravezdemandéde sortir des salles de classe et de re- gagnerlestables-bancs. Nous avons été impressionnés par l’organisationquiacaractérisélere- groupement des enseignants pour venirsaluerceuxquisontsurlepré- sidium.Nous avons aussi été im- pressionnés par la qualité de votre discours où vous avez évoqué des problèmes généraux concernant la région et le département pas spéci- fiquement votre école et vous avez situélesensducérémonialetladé- férence que nous devons à un des symboles de notre République, le drapeau national.Ce qui nous conforte dans l’idée que ce n’est pas une montée ou une descente des couleurs de circonstance que nousavonsaussiétéimpressionnés par le cérémonial par lequel, les élèves se sont mis autour du dra- peaupourcélébrerledrapeau. Je voudrai donc donner en modèle votre établissement. Je suis persua- dé que si on regarde les résultats ; ils seront un peu au- dessus des autres parce qu’il y a un rapport in- trinsèque entre la discipline, la ri- gueur qu’on se donne dans les actes de tous les jours et les résul- tats scolaires.Je voudrai donc félici- ter tout le corps enseignant leur rendre hommage.Il faut retenir que ce que vous faites n’a pas de prix mais cela a une valeur parce que parmi les élèves que vous avez, il y a de futurs hommes et femmes qui vontservirlepaysàdesniveauxde responsabilité élevés certaine- ment.Et ça n’a pas de prix. C’a une valeur donc je voudrai rendre un hommage à tous les enseignants de la région, je connais les condi- tionsdanslesquellesvoustravaillez. L’Etat fera tout pour améliorer les conditions de travail des ensei- gnants mais je tiens toujours un lan- gage de vérité aux gens. Les défis sont énormes dans notre pays, les problèmes sont énormes dans le secteurdesroutes,delasanté,par- tout. Nous avons à cœur de ré- soudre tous ces problèmes. Mais on ne peut pas les résoudre en un an ni en deux ans. Tous les ans, vous constaterez qu’on va avancer un peu partout. On vient de visiter un Cem ,le chantier qui doit abriter ce Cem est pratiquement en cours de finition. L’année prochaine, ils vont regagner leurs nouvelles constructions. C’est comme ça que nous allons procéder. Je vais de- mander à monsieur l’inspecteur d’Académie des informations com- plémentaires sur ce que j’ai vu ici pour des actions à prendre sur ce quej’aivuiciaujourd’hui.» A la suite de cette étape, l’en- semble des chefs de services départementaux et régionaux ont raccompagné le ministre et sa délégation jusqu’à l’aérodrome deKédougou. AAddaammaa DDiiaabbyy Sérigne Mbaye Thiam, séduit, encore séduit par la dynamique organisationnelle dans l’école Thierno Salif Sidibé de Kédougou.
  • 11. KIE 3 Mars- Avril 2013 11 FFoorruumm ssuurr lleess ddééffiiss ddee llaa ssccoollaarriissa-a- ttiioonn ddeess ffiilllleess LLee CCEEMM ddee TThhiiaabbééddjjii aaccccuueeiillllee llaa SSCCOOFFII Le comité départemental pour la scolarisation des filles a organisé le samedi 9 mars un forum d’échanges autour des mariages et/ou grossesses précoces à Thia- bédji. Il fait 10 h, les membres de la délégation montent à bord des deux véhicules affrétés pour les cir- constances. A quelques kilomètres de Fadiga, le second véhicule tous- sote, grince et s’éteint. Les mouve- ments du véhicule n’inspirent plus confiance. UUnn ddéébbuutt ddee vvooyyaaggee mmoouuvveemmeennttéé Letempspresse, lechauffeurveut foncermalgrélessignesdumoteur, mais le reste du groupe n’est plus rassuré de l’état du véhicule pour avancer plus loin. Les membres de la délégation ne veulent non plus rebrousserchemin. LLeess ccoonnddiittiioonnss ddee ttrraavvaaiill La solution a été vite trouvée. Une BBaannddaaffaassssii :: MMiissee eenn ppllaaccee ddee ccoommiittééss ddee pprrootteeccttiioonn ddee ll’’eennffaanntt Les différents acteurs de l’école se sont retrouvés ce samedi pour mettre en place un comité de veille surlamaltraitancedesenfants. L’atelier a été présidé par M Mou- hamadou Moustapha Thiandoum, lesous-préfetdeBandafassi. Dans la région de Kédougou, toutes les conditions sont réunies pour empêcher les enfants de jouir pleinement de leurs droits. Ce qui les empêche de grandir convena- blement. A l’origine de cette situation, des considérations d’ordre sociocultu- rel et économique (les mariages et ou grossesses précoces, la mal- nutrition,letravail des enfants dans lessitesd’orpaillage). Tous ces faits favorisent l’augmen- tation du taux de déperdition sco- laire (16,2%) à Kédougou contrai- rement au taux na- tionalde8%. Raisons suffisantes pour que l’ong World Vision invite les différents ac- teurs de l’enfance à la mise en place de comités de veille et d’alerte contre toute forme de mal- traitancedesenfants. Selon M Mamadou Diouf, manager de World Vision « l’objectif de cette rencontreestdemettreenplaceun dispositif qui permettra de prévenir, de réduire toutes les formes de vio- lation des droits de l’enfant, de combattrelesnégligencesàl’égard desenfants» Baye Modou Diop, le chef de ser- vice de l’Action Educative en Milieu Ouvert (AEMO) a saisi cette occa- sion pour faire un petit exposé sur différents aspects liés à son travail. « L’Action Educative en Milieu Ou- vert est un service qui dépend du ministère de la Justice et a pour objectifs la prise en charge des en- fants en conflits avec la loi, les en- fants en situation de vulnérabilité, assurerauniveaulocal leurprotec- tion, les mineurs en danger moral » a-t-illaisséentendre. Le Sénégal a ratifié diverses conventions dont la Convention des Droits de l’Enfant(CDE) la Conven- tion Africaine des Droits de l’En- fant(CADE) Il a également échangé avec les participants sur les perceptions qu’onadel’enfantetladéfinitionde l’enfant. « L’enfant est un être sans défense, un don de dieu, un trésor, un arbre qu’on doit entretenir, qu’on ne doit pas négliger .Est enfant tout être humain âgé entre 0 à 18 ans. Tout enfant a des besoins (alimentation, santé, Education, Protection, Parents,…Touscesbesoinsdel’en- fant se transforment en droits que tout parent est tenu de respecter cartouteviolationd’undecesdroits est une infraction.» a précisé M Diop. Il faut dire que trois principes fon- damentaux fondent les droits de l’enfant.Ils’agit duprincipedesur- vie et de développement, du principe de la participation et du principedelanon-discrimination. Parlasuite,ilaétémissurpied,un cadre de concertation pour la pro- tection de l’enfant (au niveau de l’arrondissement) présidé par le sous-préfet puis un comité de concertation et de protection des droitsdel’enfant(niveaudelacom- munauté rurale, présidé par le pré- sidentduconseilrural…). Dans les prochains jours, le sous- préfet et le président du conseil ru- ral prendront chacun en ce qui le concerne des arrêtés qui vont vali- der ces différentes structures mises enplacepourprotégerl’enfant. AAddaammaa DDiiaabbyy eennvvooyyéé ssppéécciiaall àà BBaannddaaffaassssii bution dans toutes les activités de développementdecedépartement. Force est de reconnaître que l’Etat duSénégalàtraversleministèrede la santé et le programme national de lutte contre le paludisme a consenti beaucoup d’efforts par rapport à la prise en charge des cas et la lutte contre le paludisme parl’introductiondesTDR,lagratui- té des ACT et des moustiquaires imprégnées. Mais Kédougou traine encore. AA KKééddoouuggoouu,, eennccoorree ddeess eeffffoorrttss àà ffoouurrnniirr « Kédougou fait partie des poches qui tirent le levier au niveau national vers le bas. Nous devrons nous ap- pesantir sur la jeunesse surtout sur l’Education, les enseignants, les élèves pour qu’on puisse essayer de faire de telle sorte qu’il y ait un changement de comportement chez les populations. Ce change- ment de comportement doit nous amener à savoir l’utilité de dormir sous les moustiquaires imprégnées mais aussi l’utilité de les entretenir. Les Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) sont des moustiquaires qu’on peut utiliser. Il faut au moins que les populations puissent s’habituer. » a précisé Docteur Kéba Diongue, re- présentant du médecin chef de district.. Le réseau Palu a magnifié par ailleurs le défi relevé par le comité d’organisationpouravoirtoutmisen œuvrepourréussircepari. UUnnee oorrggaanniissaattiioonn rrééuussssiiee « Mentionspécialeàl’écoleBakary Seck. Le gros du travail reste à faire.Laluttecontrelepaludismene doit pas s’arrêter en cette seule journée. Nous demandons à l’équipe pédagogique de renforcer ses actions de sensibilisation en di- rection des parents d’élèves du quartier afin de booter le paludisme du quartier voire du département, de la région. Nous fondons beau- coup d’espoir sur vous. » a laissé entendreMmeBintaDiallo,laprési- dente du réseau de lutte contre le paludisme. AAddaammaa DDiiaabbyy
  • 12. KIE -3 Mars- Avril 2013 12 partie des membres de la déléga- tion a décidé de rester dans la ca- bine, l’autre partie s’est s’engagée à se mettre au vent et à la pous- sière à l’arrière du bon véhicule. Oubliant le temps mis pour se faire très coquettes, les braves dames de la SCOFI ont ainsi tourné le dos au confort pour s’adapter à la si- tuation nouvelle. Cela traduit nette- ment la volonté et l’engagement des membres de la SCOFI à pro- mouvoir la scolarisation des filles partout où le besoin se fera sentir dans le département de Kédougou voirelarégion. EEnn rroouuttee vveerrss TThhiiaabbééddjjii Localité située à environ 9km au nord-ouest de Bandafassi son chef- lieu de communauté rurale, Thia- bédji est un village connu à travers son marché hebdomadaire qui se tient tous les mercredis. Thiabédji abrite une école élémentaire et un collège de proximité créé à la rent- rée scolaire 2011 -2012 pour ré- pondreàunecertaineexigence. Les élèves qui réussissaient à l’ent- réeen6èmeétaientorientésaucol- lège de Bandafassi qui recevait en même temps les élèves des autres villages. Les familles d’accueil éprouvaient d’énormes difficultés pour assurer une bonne prise en chargedesélèves. LLaa ccrrééaattiioonn dduu ccoollllèèggee,, uunnee nnéécceessssiittéé Par découragement et du fait de grossesses et/ou mariages pré- coces certains élèves qui ne pou- vaient plus supporter le coup ont finiparmettrefinàleursétudes. CCoollllèèggee ddee TThhiiaabbééddjjii,, uunn nnoouuvveeaauu-- nnéé,, bbeeaauuccoouupp ddee ddééffiiss àà rreelleevveerr « Le collège compte 140 élèves 38 tables –bancs avec un ratio tables- bancs très faible. Pas de point d’eau Cependant sur place quelques maçons s’affairaient au- tourdequelquesbâtiments. « Ce sont malgré tout nous sommesentraindefairedesefforts avec l’appui de l’ICP ,le collège tra- vailleavecl’outilinternet4abrispro- visoires, le projet fast track est entrain de construire deux salles de classes et le bureau du principal Je félicite au passage l’IEF et l’Ia pour avoir affecté le nombre suffisant de professeurs au niveau du collège » apréciséleprincipalducollège. Il faisait chaud, dans l’une des salles de classes, quelques profes- seurs dispensaient des cours de mathématiquesetd’anglais. L’arrivée de la délégation n’a pas surpris tout le monde. Il a suffi envi- ron une demi-heure au principal pour réunir les élèves, le corps pro- fessoral, les parents d’élèves. A la suite des mots de bienvenue, les différents acteurs ont échangé sur le thème du forum à savoir com- ment lutter efficacement contre les mariagesetgrossessesprécoces. LLeess mmaauuvvaaiisseess pprraattiiqquueess eett lleess mmaauuvvaaiiss ccoommppoorrtteemmeennttss ddeess ééllèèvveess Enseréférantàleurspropresexpé- riences les membres de la déléga- tion, les professeurs et les parents d’élèvesont émisdestémoignages émouvants en pointant du doigt les comportements exemplaires à adopter et ceux à éviter car entrai- nant et/ou aggravant la déperdition scolaire. «J’étais la seule fille de mon groupe. A l’école, les garçons me protégeaient, A la maison, à chaque fois que j’apprenais mes le- çons les autres disaient que j’étais paresseuse. Mon papa me défen- dait toujours et souhaitait que j’aille le plus loin possible dans mes études. J’ai suivi ses conseils sans relâche.Ainsiai–jeététoujoursma- jor de ma promotion. Je me de- mande pourquoi vous ne voudrez pas rester longtemps à l’école.» ci- ré Balaba, présidente de l’APECEK/France. A M Mamadou Moustapha Bâ d’abonderdanslemêmesillage « Si à la maison vous n’ouvrez jamais le cahier. S’il n’y a pas cours voustrainezdanslevillageetlesoir vousfaitesle«hirougol»(laveillée) jusqu’ à 23h ou minuit. Vous ne pourrez jamais avoir de bons résul- tats scolaires. La première chose à faire appartient à vous-mêmes. Il faut votre effort personnel avant l’appui des autres. Faites vos choix maintenant, les choix d’aujourd’hui, plus tard, vous permettront d’être autonomesoudépendants». LLeess ppaarreennttss ccrraacchheenntt lleeuurr vvéérriittéé « Quevousvoudrezqu’unpèrede famille fasse de sa fille qui passe tout son temps à vadrouiller dans le village derrière les garçons ? Si ma fille étudie bien et se comporte bien, je ne vais jamais songer à la donner en mariage. En année sco- laire comme en vacances les jeunes filles font ce que bon leur semble. Nous savons tous que même si l’école ferme ses portes cela ne veut pas dire qu’on doit fermer les cahiers. Si ma fille mani- feste à travers ses comportements qu’elle n’aime que rôder autour des garçons, je ferai ne que de lui cher- cher un époux avant qu’elle n’ait des enfants hors mariage. Et per- sonne ne pourra me faire changer d’avis.» UUnnee ggrroosssseessssee eett// oouu mmaarriiaaggee pprrééccooccee eesstt ttoouujjoouurrss ssyynnoonnyymmee ddee ddaannggeerr « Il y a un véritable problème c’est qu’on ne touche pas le nœud de la question.Ilfautmettreledoigtsurle nœud du problème. J’ai reçu une fille de 15 ans enceinte suite à un mariage précoce, ses organes génitaux n’étaient même pas ma- tures. J’ai été obligé de la référer à Tambacarelle ne pouvaitpasac- coucher ici. Ce sont des leçons pouréviterdemariagesprécoces» a laissé entendre M Touré ICP de Thiabédji LL’’oorrppaaiillllaaggee,, uunnee aauuttrree mmeennaaccee ppoouurr ll’’ééccoollee Avec le phénomène de prolifération des sites d’orpaillage, Thiabédji n’est pas à l’abri des effets collaté- raux de cette activité sur la scolari- sation. Cela a donné l’occasion aux participants de tirer la sonnette d’alarme par rapport à ce danger quiseprofileàl’horizon. « L’or, ça va finir. C’est une res- source non renouvelable. Si nous n’avionspasprislesoindenousin- vestir dans les études que ferions- nous après ? Comment faire pour vivre si nous n’avons pas la force physique de travailler ? » a laissé entendreMBâ Attaquésdetoutespartsparlesdif- férents intervenants, les élèves ne resteront pas bouches-bée .Ils vont défendreleurpointdevuesurcette situation d’abandons scolaires dus aux grossesses et /ou mariages précoces. LLeess ééllèèvveess rriippoosstteenntt « Je ne suis pas d’accord avec certains propos tenus par les vieux. La nuit, il nous faut sortir quelques foispourallerapprendrenosleçons dehors si nos parents refusent de nous payer des bougies pour que nous ayons de la lumière pour ap- prendre nos leçons » a précisé Bala Diallo, le ministre de la com- munication . Mme Bintou Founé Danfakha a sait cette occasion pour rebondir « Il ne faut pas défendre tes cama- rades. Organisez –vous davantage pour apprendre vos leçons la jour-
  • 13. KIE 3 - Mars- Avril 2013 13 LLuuttttee ccoonnttrree llaa ttuubbeerrccuulloossee,, ll’’ééccoollee mmeett eenn ooeeuuvvrree ssaa ssttrraattééggiiee LLaa rrééggiioonn mmééddiiccaallee ddee KKééddoouuggoouu aa oorrggaanniisséé eenn ppaarrtteennaarriiaatt aavveecc ll’’IInnssppeeccttiioonn ddee ll’’EEdduuccaattiioonn eett ddee llaa ffoorrmmaattiioonn uunn aatteelliieerr ddee ccrrééaattiioonn eett ddee sseennssiibbiilliissaattiioonn ssuurr llaa lluuttttee ccoonnttrree llaa ttuubbeerrccuulloossee.. LLeess aauutteeuurrss ddeess mmeeiilllleeuurreess pprroodduuccttiioonnss oonntt ééttéé rré-é- ccoommppeennssééss ppoouurr uunnee ccaaggnnoottttee dd’’uunn ppeeuu pplluuss ddee 115500 000000 FFCCFFAA.. OOrrggaanniissaattiioonn ddee ll’’AAtteelliieerr: L’atelier a été organisé le samedi 16 mars 2013 à l’école maternelle municipale de Kédougou en pré- sence des élèves de leurs accom- pagnateurs, de leurs parents et de l’équiped’encadrement. Par un jeu de questions /réponses, Hamidou Thiam, le responsable du Service de Santé Primaire a donné des explications sur l’objectif pour- suivi, le contexte et la justification decetatelierdecréationetdesen- sibilisationdanslaluttecontrelatu- berculose. « L’objectif principal de cet atelier est de sensibiliser et d’amener les élèves de produire des dessins ou des poèmes dans la lutte contre la tuberculose»a-t-ilprécisé. Revenant sur la situation de la tu- berculose au Sénégal et dans le monde, M Thiam a présenté des chiffres en insistant notamment sur les modes de transmission, les signes de la tuberculose, les moyens de prévention et les moyens curatifs. Après chaque point développé, il a pris le soin de demander aux élèves de faire un résumé de ce qu’ils ont compris de sesexplications. Productions: Après avoir reçu le matériel didac- tique nécessaire, les élèves ont eu un temps suffisant pour produire lesdessinsetlespoèmesdesensi- bilisationcontrelatuberculose. Lesmembresdujurysontpassésà la mise sous anonymat puis à la correction des différentes produc- tions suivant différents critères défi- nis (présentation, compréhension du sujet, maitrise de la technique et créativité).Avant la proclamation définitive des résultats, le corps d’encadrement a présenté et expli- qué aux parents d’élèves le sens des différentes productions de leurs enfants. DDeess rrééccoommppeennsseess ppoouurr lleess llaau-u- rrééaattss A l’occasion de cette céré- monie de clôture présidée par Docteur Habib Ndiaye, le médecin chef de région, M Hamidou Thiam a fait la présentation des résultats de l’atelier en présence des élèves, des parents d’élèves et des membresdujury. 11 OOuusssseeyynnoouu DDiieeuuddoonnnnéé SSèènnee 66èèmmee ccoollllèèggee ccoommmmuunnee 11 22 OOlliimmaattaa DDiioouumm CCMM22 IIbbrraahhi-i- mmaa DDaannffaakkhhaa 33 HHaabbiibbaattoouu DDiiaalllloo CCMM22 EEll hhaaddjj OOmmaarr AAïïddaarraa Ainsi, à tour de rôle, les directeurs d’écoles, les parents d’élèves et les élèves ont magnifié à sa juste valeur cette activité. Tout en se ré- jouissant de la tenue de cet atelier, Docteur Habib Ndiaye, le médecin-chef de région a magnifié la qualité de la production des élèves : « Nous sommes très satis- faits de vos productions. Désormais nous savons que nous avons des alliés sûrs dans la lutte contre la tuberculose et les autres maladies. Je vous exhorte à pour- suivre la sensibilisation partout où besoinsefera»a-t-ilsoutenu. LLaa ccéérréémmoonniiee ddee rreemmiissee ddeess pprriixx.. Le lundi suivant, Sory Danfakha, IEF de Kédougou et Bara Tine, le gestionnaire de la région médicale se sont rendus dans chacune des écoles pour primer les lauréats. L’émotion y était grande. Chaque lauréatareçuuneenveloppede50 000 FCFA.Ce fut un moment favo- rable pour lancer des messages clés de la lutte contre la tubercu- lose. Il faut dire que pour l’atteinte des objectifs de ces genres d’activités dans les écoles, il faut: démultiplier les résultats de l’atelier dans toutes les écoles, exhorter les chefs d’Eta- blissements et les Directeurs d’écoles à accorder beaucoup plus d’importance aux Activités ParaPériPostscolaires AdamaDiaby née. Nous savons que toutes les filles qui sortent ne limitent pas seulement à aller travailler en groupe. Il y en a qui se dérobent pourallerailleurs». LLaa ssuurrcchhaarrggee ddeess ttrraavvaauuxx ddo-o- mmeessttiiqquueess « Nous ne nous reposons presque pas à la maison. Certains parents sont pressés de nous voir revenir de l’école pour nous confier d’autres travaux. Nous ne refusons pas d’ai- der nos parents ou d’effectuer les travaux domestiques mais il nous faut du temps pour apprendre nos leçons » a laissé entendre Mariama Diallo, la présidente du gouverne- mentscolaire. Il faut dire que ce forum a été salué par tous les participants qui y ont ti- ré de grands profits. « Cette activité nous réconforte c’est mon souci. La scolarisation des filles est un défi national, il faut que tout le monde mettelamainàlapâte.Jeremercie la présidente de la SCOFI pour les efforts consentis dans l’organisation de cette conférence très importante sur la scolarisation des filles » a laissé entendre M Ibou Sao,le principal ducollège. Reste à savoir si les différents ac- teurs (parents d’élèves et, élèves) vont prendre en compte les dif- férentesrecommandationstiréesde cetterencontreafindelesmettreen application. AAddaammaa DDiiaabbyy
  • 14. LLeess ééllèèvveess ddee ll’’ééccoollee MMaarrcceell PPaarraavvyy mmaanniiffeesstteenntt lleeuurr ssoolliiddaarriittéé aauuxx ppeennssiioonnnnaaiirreess ddee llaa mmaaiissoonn dd’’aarrrrêêtt eett ddee ccoorrrreeccttiioonn ddee KKééddoouuggoouu((MMAACC)).. Une belle manière offerte aux élèves pour s’imprégner sur la vie carcérale. Un geste salué à sa juste valeur par les bénéficiaires et les responsables de la Maison d’Arrêt etdeCorrectiondeKédougou. Du détergent, du savon, du sucre, du lait, du café, du chocolat, et du beurre pour les pensionnaires de la MAC de Kédougou. C’est l’heu- reuse initiative entreprise par les élèves de l’école Marcel Paravy. La cérémonie de remise de ces dons s’est déroulée loin des caméras et appareils photos des reporters pré- sents sur les lieux. Il leur a été formellement interdit de filmer ou de photographier quoique ce soit dans la grande cour où s’étaient regrou- péstouslesdétenus. Certains qui faisaient leur linge ont tout arrêté pour venir se joindre au groupe. A voir des personnes de l’extérieur venir vers eux, certains détenus ouvraient grandement les yeux tandis que d’autres baissaient latête. La présentation de l’objet de cette visitefitrevenircertainssurterre. « Cette initiative découle des dif- férentes visites de la commission so- ciale de l’église catholique du Sé- négal dans les dif- férentes prisons dupays. Cela a suscité en eux une prise de conscience des besoins et sou- haits des prisonniers. Aussitôt, la commission a-t-elle lancé un appel de détresse à l’ensemble des écoles privées catholiques du pays pour une collecte au profit des pri- sonniers. » a précisé la sœur Hé- lèneBianquinch Aussi a –t- elle ajouté : « L’école Marcel Paravy de Kédougou montrel’exempleàtraverscegeste. Nous venons répondre positivement àvotreappel,àl’appeldejésus qui disait « j’étais en prison et vous m’avez visité… Nous souhaitons que ce petit geste procure joie à nosfrèresprisonniers.» Les élèves qui ont mis à exécution cetteintentionde lacommissionso- ciale de l’église catholique ont aussi saisi cette occasion pour livrer leur message aux destinataires de cet appui. LLaa pprriissoonn nn’’eesstt qquu’’uunnee mmaaiissoonn… « Nous venons pour quelque temps partager avec vous ces moments difficiles .Notre apprentissage ne se limite pas seulement à incorporer des connaissances mais à les réin- vestir dans le milieu. Nous sommes venus solidariser, manifester notre amour, notre attachement à vous. La prison n’est qu’une maison où vit une famille qui doit se réconcilier. Cela n’est qu’un passage de notre vie. Nous vous encourageons à supporter ce manque de liberté, à savoir pardonner » a laissé en- tendre Ernestine Bindia, porte-pa- roledesélèves. Ouf de soulagement pour les pen- sionnairesdelaMACdeKédougou Il faut dire que ce geste des élèves a été accueilli à sa juste valeur par lespensionnairesdelamaisond’ar- rêt et de correction. C’est pourquoi, ilsn’ontpashésitéàsaluercetteini- tiativequiestvenueàsonheure. « Nous saluons votre geste hu- manitaire. Votre déplacement seul pouvait nous réconforter. Nous comprenons à travers ce geste que nous ne sommes pas oubliés. Vous pouviez pourtant dire que c’est in- utile d’aider les prisonniers car au dehors de cette prison, il y a bien plein de personnes en liberté qui sont plus nécessiteuses que nous. Mercid’avoirpenséànous.»alais- séentendreunvolontaire. Un autre prisonnier dira à son tour que « la vie carcérale est difficile .Nous vivons ici loin de tout et nous n’avons aucune information sur les membres de nos familles. La visite des gens de l’extérieur nous récon- forte. Nous sommes contents de votrereligion». Le plus grand bonheur revient au régisseur de la MAC qui a trouvé cet acte symbolique mais plein de sens LLeess eennffaannttss ss’’iimmpprrèèggnneenntt ddee llaa vviiee ssoocciiaallee « jesuissoulagé.C’estungestequinous permetd’améliorerlesconditionsde nos prisonniers .C’est une as- sistance directe la première du genre depuis le début de l’année 2013. Elle a une particularité puis que fait par des enfants. C’est une belle manière d’imprégner les en- fants de la vie sociale. Leurs mes- sages témoignent d’un esprit d’ouverture envers ces gens qui doivent pendant un certain temps subir la douleur et savoir pardonner le péché » a précisé M Baïla Cis- sokho,lerégisseurdelaMAC. Pour soulager les enfants qui sem- blaient être un peu perdus à M Cis- sokhod’avancer:«icinotremission n’est pas seulement de réprimer mais de ramener les gens qui ont fauté de par le passé à la raison. C’estaussipourlimiterlacriminalité. Ils sont victimes d’abandon et de frustration. Il ne faut pas les aban- donner.Cettevisite lespréparedé- jààlaréinsertion». QQuuee ddee lleeççoonnss ttiirrééeess ddee cceettttee vviissiittee eenn pprriissoonn A travers cette visite à la MAC de Ké- dougou, les jeunes élèves ont par ailleurs eu droit à un exposé sur les conditions de détention, le traite- ment des pensionnaires de la mai- son. « Nous avons ouvert la prison à la société pour faciliter la réinsertion des détenus une fois après avoir purgé leurs peines. La prison c’est aussi le stress C’est pourquoi, nous les aidons à avoir la force et le cou- rage d’accepter leurs conditions de détenus. L’Etat participe à hauteur d’une allocation symbolique de 600 FCFAparjourpardétenu». Une visite guidée à l’infirmerie a ré- vélé que les pensionnaires de la MAC de Kédougou bénéficient d’un suivi médical. « Ici nous pro- curons aux détenus les premiers soins. Généralement, ils se plaignent de céphalées. Quand le un cas nous dépasse, nous le réfé- rons au centre de santé de Kédou- gou. Force est de reconnaître que la MAC de Kédougou a de temps à autrebesoindegesteshumanitaires des ONG, projets ou programmes afin d’améliorer les conditions de détention des pensionnaires. L’allo- cation symbolique accordée par l’Etat n’arrive point à satisfaire les besoins des détenus qui ont eux aussi le droit de vivre dans des conditionsdécentes. AAddaammaa DDiiaabbyy KIE 3 Mars - Avril 2013 14 QQuuaanndd ll''ééccoollee jjoouuee ssoonn rrôôllee ssoocciiaall::
  • 15. KIE 3 Mars - Avril 2013 PPoouurr pprréévveenniirr ddeess ccoonnfflliittss eenn mmiilliieeuu ssccoollaaiirree,,llee CCRRAACCSS ddéécclliinnee ssaa ffeeuuiillllee ddee rroouuttee Pour rappel, le CRACS (Cadre de Réflexion et d’Anticipation des Crises Scolaires) est un espace pri- vilégié de dialogue et de concerta- tion mis en place par les autorités administratives(IEF, Préfet,) et les syndicats d’enseignants du dépar- tement de Kédougou pour prévenir etgérerlesdifférentescrisesquise- couent le milieu scolaire. Depuis lors, un comité restreint avait été installé pour réfléchir sur les conte- nus à mettre dans la corbeille du CRACS.Il faut dire que cette ren- contreestlasuitelogiquedelapre- mière qui consacrait le CRACS. L’objectif poursuivi dans cette ren- contre est de dégager les axes prioritaires et proposer les actions à menerpourchacundecesaxes. Ainsi les participants ont-ils retenu et échangé autour des axes priori- taires suivants : Les Salaires, in- demnités, la Gestion des établissements des infrastructures scolaires, la Scolarisation des filles, l’Etat–civil. Les membres de ce comité restreint présidé par M Moussa Bâ, adjoint aupréfetdeKédougouontexaminé sans complaisance, les différents axes en relevant un certain nombre de problèmes. Il a été proposé des solutions pour chaque famille de problèmes. 11--RReettaarrdd ddaannss llee ppaaiieemmeenntt ddeess ssaallaaiirreess,, ddeess iinnddeemmnniittééss Anticiper les signatures, Anticiper l’engage- ment,-Confectionner des états de paiement à temps-mise en place descréditsàtempsetdefaçonsuf- fisante au niveau de l’IA, élaborer descritèresdesélectiondesexami- nateurs -publieràtempslalistedes membres de commissions des exa- mens en prévoyant un surplus pour régler le problème des absents, -Alerter les structures fi- nancières de la disponibilité des fonds,-sensibiliser pour le dépôt à temps de la liste des enseignants détenantdesCMGetdesdirections 22 GGeessttiioonn ddeess ééttaabblliisssseemmeennttss Cet axe comporte concerne- la gestion du quantum horaire - la qualité des enseignements appren- tissages -les relations ensei- gnants/élèves : discipline-le fonctionnementdesCGE… Pour éviter tout manquement à ce niveau, il a été préconisé de veiller à ce que les absences soient régu- lières, de renforcer la sensibilisation des enseignants au point de vue déontologie,- de demander aux chefs d’établissements de renforcer le contrôle, de veiller au renforce- mentdesheuresdeclassedues -desanctionnerlesenseignantsfau- tifs,-former et encadrer les ensei- gnants ,multiplier les rencontres entre enseignants au sein de l’équipe pédagogique,-équiper suf- fisamment les écoles en matériels didactiques,-planifier, exécuter, évaluer et remédier les enseigne- ments apprentissages-encourager le partenariat pour la prise en charge des repas au profit des élèves ,respecter les programmes Application stricte et rigoureuse du règlement intérieur-restaurer la note de conduite Créer et /ou redynami- serlesCGE IInnffrraassttrruuccttuurreess ssccoollaaiirreess Afindemettrelesenseignantsetles élèvesdansdebonnesconditions,il faut construire suffisamment de salles de classes, équiper en tables -bancs, réhabiliter les salles et le mobilierscolaire SSccoollaarriissaattiioonn ddeess ffiilllleess Rencontrer et sensibiliser les popu- lations des zones ciblées pour le maintien des filles à l’école -Organi- ser des focus groupes pour sensi- biliser sur les violences faites aux filles EEttaatt ––cciivviill Redynamiser les cahiers des vil- lages,-impliquer les enseignants dans les déclarations de nais- sances -sensibiliser les parents pourdonnerlavraieidentitédesen- fants.L’exécution de ce plan d’ac- tion dépendra de l’engagement des principaux acteurs de l’école no- tamment les leaders communau- taires, les communautés parents, chefs de village, délégués de quar- tiers, officiers d’état-civil président du tribunal SCOFI, IEF, IA, services techniques de l’Etat, les partenaires techniquesAPEentreautres. Chaque acteur aura une tache par- ticulière à remplir afin de maintenir un climat apaisé dans le secteur de l’Education dans le département de Kédougou. OOuulliimmaattaa DDiiééddhhiioouu secrétaire IEF kédougou PPrrééssccoollaaiirree:: CCTTPP GGoommbbaa,, lleess «« ttoouutt--ppeettiittss ss’’iinnssccrriivveenntt ddaannss llee ssiillllaaggee ttrraaccéé ppaarr llee PPrrééssiiddeenntt ddee llaa RRééppu-u- bblliiqquuee.. La CTP de Gomba a procédé ce mercredi 16 Avril à une cérémonie symboliquedelevéedescouleurs. Il fait 9h ce mercredi à la CTP de Gomba, sur place quelques en- fants soigneusement habillés sont assis. De temps en temps, ils se jettent de petits sourires. D’autres se tapotent et jouent. Les chefs de services départementaux et régio- naux arrivent les uns après les autres. Tous attendaient d’un mo- ment à l’autre, l’arrivée du gouver- neur de région.Un peu plus loin, M Mamadou Thiam, le coordonnateur régional de la petite enfance , Mme Bintou Founé Danfakha, la directrice de l’école et quelques uns de ses élèves, écoutaient les explications de Praïa, un militaire de la place d’armes de Kédougou.« Le dra- peau doit toujours être accroché en faisant de telle sorte que l’étoile puisse se tenir sur ses deux pieds .En absence de lumière, le drapeau nedoitpaspasserlanuitendehors. ». Quelques instants après l’arrivée de M Abib L éon Ndiaye, le préfet de Kédougou, M Cheikh Tidiane Diouf fit son entrée. Sur un ton sec, Praïa annonça la levée des cou- leurs.« Attentionpourlescouleurs! Envoyez ! »Ainsi, furent envoyées les couleurs du drapeau national dans un profond recueillement. On entendait plus que les élèves qui entonnaient l’hymne national dans un rythme sûr donné par une mai- tresse placée devant eux. Ce fut une grande joie pour les partici- pants qui ont été dépassés par la sagesse des « tout-petits » pendant le moment solennel de levée des couleurs. Le gouverneur de région engardedebonssouvenirs.«C’est un symbole d’initier les tout- petits au civisme. La région de Kédougou est partie pour que ces enfants puissent prendre en compte ces valeurs que nous sommes en train de perdre. C’est avec un réel plaisir que j’ai pris part à cette cérémonie avec mon staff pour stimuler l’esprit des « tout-petits » a laissé entendre M Cheikh Tidiane Diouf, le gouver- neur de région. Cette activité symbolique est plein de sens.« Le civisme n’a pas de niveau » « Nous travaillons à revaloriser le ci- visme, le respect des symboles de la nation Si ces enfants grandissent avec cet esprit, on aura résolu pas mal de problèmes. Le civisme n’a pas de niveau. C’est à bas âge, a à l’âge jeune, qu’il faut forger la per- sonnalité de l’individu par la forma- tion aux valeurs parmi lesquelles la nation se retrouve » a laissé en- tendre M Mamadou Thiam, le coor- donnateur régional de la petite enfanceetdelacasedestout-petits de Kédougou. La directrice l’école s’est réjouie de l’organisation de cette activité, la première du genre dans la région de Kédougou.« Nous venons d’accomplir un acte civique en initiant les tout-petits au civisme. Le civisme n’a pas de prix maisilaunevaleur.Resteàsavoirsi cette cérémonie de levée de cou- leurs à elle seule suffira à installer chez les tout-petits des valeurs rela- tives au civisme et à la citoyenneté. AAddaammaa DDiiaabbyy 15
  • 16. CCTTPP IIbbeell :: uunn pprroojjeett ddee ccoonnssttrruuccttiioonn eennttaamméé eett aabbaannddoonnnnéé Crééedepuis2009,laCasedes« Tout-petits »( CTP) d’Ibel tra- verseunesériededifficultéspour sonbonfonctionnement. Il est 8 h, ce lundi à la case des tout-petits d’Ibel localité située à environ21kmdeKédougou. Sur le côté gauche juste à une quinzaine de mètres de la route principale Kédougou-Salémata, se dressent trois abris provisoires faisant office de salles de classes pourlepréscolaire. A l’intérieur de l’un de ces abris, de tout- petits élèves ,une ving- taine environ sont assis sur une natte étalée au sol, chaussures rangées d’un côté, de l’autre quelques petiteschaises . Notre entrée dans cette salle a coupé le souffle pour certains qui ne pouvaient pas rester tran- quilles. A quelques pas de là ,dans la salle d’à côté ,un enfant se débattait entre son parent ac- compagnateuretsamaitresse:« je vais rentrer, je vais rentrer, ne me laisse pas ici ». Les plus grands, un peu aguerris sourient, font de petites grimaces. Tout mouvement cesse, quand la voix rauque du maitre se fait entendre en un ton sec « silence » . Ils ar- rêtent,écoutentattentivementleur maitre. Mais cela ne dure pas pourlongtemps. Les premiers jours d’écoles,ledébutdel’en- ferpourlestout-petits Les premiers jours d’écoles constituent des moments difficiles pour les enfants qui sont surtout comme défaut l’impatience . Maintenir un enfant pendant 4 bonnes heures loin des jupons desamèren’estpaschoseaisée surtout à la case des « tout-petits » d’Ibel qui n’offre pas tout le confort nécessaire à ces « petits boutsdeboisdeDieu». Les conditions ne sont pas des meilleures dans ces abris de for- tune dont la reconstruction freine lebondémarragedescours. Dufaitdelagratuitédelascolari- té, les parents de versent aucune cotisation pour permettre à l’ école de fonctionner. Et ils trainent à construire les abris pro- visoiresàtemps. « C’est nous-mêmes qui allons en brousse couper des piquets pour faire les abris .Cette année, nous avons reçu un soutien fi- nancier du collège et de l’école élémentaire pour pouvoir construire les abris . Les parents d’élèves ont complètement démissionné» a précisé M Ou- mar Tounkara, le directeur du CTPd’Ibel. Parmi les trois enseignants qui forment l’équipe pédagogique, un seul a bénéficié d’une forma- tion. Il faut y ajouter le déficit en matériel didactique (jouets, guidespédagogiques. La proximité de l’école à la route constitue un autre danger poten- tiel de taille pour les enfants qui fréquentent la CTP d’Ibel. Et l’école ne dispose ni de toilettes nidefemmedecharge. un projet de construction entamé etabandonné Danslacourdel’école nonclô- turée quelques rangées de briques meublent le décor dans un espace susceptible d’être propice aux animaux qui divaguent.àdésirer. « Nous regrettons le départ de l’Ong Batangala( Espagne) qui avait promis de bâtir une case fonctionnelle ici. » se désole M Kalidou Bâ montrant du doigt les briques déjà fabriquées par cette Ong. Depuis lors ,aucune suite n’a été donnée à ce projet . L’autre diffi- culté concerne l’absence de cantine scolaire pour les élèves delaCTP. « A chaque fois, les élèves me demandent pourquoi, eux aussi nemangentpasàl’écolecomme ceux de l’élémentaire . Je suis parfois très gêné de répondre « »alaisséentendreMTounkara. Aussi faudra-t-il le rappeler que laCTPd’Ibelaétécrééeen2009 suite à un demande formulée par la communauté . Par la diligence de Doyen Bocar Bâ ex-directeur del’écoled’Ibel,ElhadjAliouSyl- la, inspecteur départemental de l’Education de Kédougou à l’époque avait satisfait cette de- mandeenautorisantsacréation. Cette case a été créée dans l’optiquedemettrelesenfants(en lieux sûrs(en sécurité ) pendant que les parents sont débordés par les travaux domestiques et surtout pour mieux les préparer pourlecycleélémentaire. L’ atteinte des objectifs affichés au départ ne sera possible qu’avec une nette amélioration des conditions de travail des élèves et de l’équipe pédago- giqueauniveaudelaCTPd’Ibel. AAddaammaa DDiiaabbyy KIE 3 Mars- Avril 2013 16 CCoouupp ddee pprroojjeecctteeuurr ssuurr llaa CCaassee ddeess «« ttoouutt--ppeettiittss »» ddee DDaallaabbaa Lacasedes«tout-petitsdeDalaba»aété créée dans le cadre d’un projet de lutte contre la pauvreté(PLCP) financé par la FAD et la BAD et de l’Etat du Sénégal en 2004etinauguréeen2006. L’école reçoit en général des enfants issus de milieux sociaux défavorisés dont les parents n’ont pas souvent assez de moyens et de temps pour s’occuper de leursenfants. Avecuneffectifde51élèvesdont25filles ,la case des « tout-petits »de Dalaba n’est pas à l’abri des difficultés.« Cette infra- structure souffre dans son fonctionnement de manque de matériels de jeux (tobog- gan, balançoires) .Les factures d’électricité sont entièrement prises en charge par l’APEsansaucunsoutiendelamunicipalité »apréciséMme KhadyWade. Par ailleurs, il s’y pose un besoin réel de dotation en ordinateurs et de formation en informatique. LL’’iimmpplliiccaattiioonn ddeess ppaarreennttss dd’’ééllèèvveess rreessttee àà ddééssiirreerr.. Lafemmechoisieauparavantpourassurer les fonctions de femme de charge n’ac- complit pas ses fonctions par manque de temps.Le comité de gestion se résume à une seule personne qui se déploie pour accompagner l’équipe pédagogique dans la résolution des problèmes de l’école. fournirdeseffortsintenses. UUnnee ddiirreeccttrriiccee aammbbiittiieeuussee Face aux difficultés de son école ,Mme KhadyWade,ladirectricedelacasedes« tout-petits » de Dalaba promet de tout mettre enœuvrepourrechercherdespar- tenariatsenvuederésoudrelesproblèmes defonctionnementdel’école.