En plus d'avoir une économie fragile à la merci des forces du marché mondial en raison de sa dépendance économique et technologique, Brésil n'a pas la puissance militaire et nucléaire car, à travers ce dernier, pour éviter que leurs richesses naturelles, y compris l'eau et le pétrole, ne soient pillées par les grandes puissances militaires de la planète et par de grandes entreprises multinationales. Le Brésil n'est pas un pays souverain parce qu'il n'a pas la puissance économique, militaire et nucléaire pour assurer l'exercice de sa souveraineté.

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LA FRAGILITÉ DU BRÉSIL EN TANT QUE PAYS SOUVERAIN
Fernando Alcoforado *
C'est de l'Etat moderne, après la Révolution française, que la notion de souveraineté
nationale a commencé à être conçue. La théorie constitutionnelle française du XVIIIe
siècle présente une distinction entre la souveraineté nationale et la souveraineté
populaire. Il y avait dans cette distinction la conception, dans le concept de souveraineté
nationale, que le pouvoir représentatif, avec une autonomie juridique absolue,
représentait non seulement la volonté générale, mais était représentatif de la Nation. La
souveraineté populaire reposait sur le fait que son représentant exprimait dans le
gouvernement ce que le représenté veut, de manière démocratique. La souveraineté est
une, puisqu'elle est inadmissible dans le même Etat, la coexistence de deux
souverainetés. Il est inaliénable, car s'il n'y a pas de souveraineté, celui qui le retient
disparaît, qu'il s'agisse du peuple, de la nation ou de l'Etat.
Le maintien de la souveraineté de l'État actuel est directement lié au pouvoir de l'État en
imposant sa suprématie sur le territoire national. La souveraineté dans l'État se
concentre sur l'autorité suprême du pouvoir représentatif du peuple, ne permettant pas à
la société d'avoir un pouvoir supérieur à lui-même. L'institut de souveraineté a subi une
évolution constante de la naissance de l'État moderne au moment présent. Aujourd'hui,
la souveraineté est comprise comme la volonté du peuple, représentée par la suprématie
du pouvoir d'État, garantie par la Constitution. Le principe de la souveraineté est l'un
des fondements du droit international, par lequel, par exemple, un État ne peut être
soumis à une juridiction autre que la sienne. Au niveau externe, la souveraineté
nationale se traduit par l'égalité entre les États, et il n'est pas nécessaire de parler de
subordination ou d'asservissement sur la scène internationale, et des conditions
équitables doivent être assurées dans les affaires juridiques, que ce soit dans le domaine
économique, social ou politique.
Cependant, la mondialisation néolibérale récente représente la fin de la notion classique
de souveraineté nationale due à l'interdépendance croissante entre les pays, matérialisée
dans la circulation du commerce, du capital, des personnes et de la technologie. Les
principales caractéristiques de la mondialisation récente sont le déclin de l'État-nation et
la restructuration du système interétatique pour faire face à la crise de l'économie
mondiale capitaliste à l'époque contemporaine. Le déclin de l'État-nation est démontré
par la perte de sa capacité à constituer une économie nationale confinée territorialement
et à la mettre sous son contrôle. Depuis la Seconde Guerre mondiale, mais surtout
depuis les années 1960, le rôle des économies nationales a été érodé ou même remis en
question par des transformations majeures dans la division internationale du travail,
dont les unités de base sont des organisations de toutes tailles, multinationales et
transnationales, et par le développement correspondant des centres internationaux et des
réseaux de transactions économiques qui, à des fins pratiques, échappent au contrôle du
gouvernement des États nationaux.
Outre le fait que la souveraineté nationale a pris fin dans la plupart des pays avec la
mondialisation néolibérale récente, l'exercice de la souveraineté nationale par la plupart
des pays est mis en échec, en outre, par le Traité sur la non-prolifération nucléaire
(TNP), signé en 1968, ce qui a légitimé la possession d'armes nucléaires par les États-
Unis, l'Union soviétique, la Grande-Bretagne, la France et la Chine et a tenté
d'empêcher d'autres nations de les développer en limitant leur accès à la technologie
nucléaire. Comme l'Union soviétique n'existe plus, la Russie a pris sa place. Il y a

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cinquante ans, des restrictions ont été imposées par les grandes puissances qui ont
développé des armes nucléaires à d'autres pays non nucléaires, limitant l'utilisation de
l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, en évitant son utilisation à des fins militaires.
Le TNP a été adopté en ce sens que les pays non nucléaires abandonneraient l'accès aux
armes nucléaires en échange du désarmement progressif des grandes puissances qui, au
fil des ans, conduirait à l'interdiction des armes nucléaires, ce qui ne s'est pas produit.
En outre, les pays non nucléaires bénéficieront du transfert de technologie nucléaire à
des fins pacifiques. Le TNP est en fait un traité qui a divisé le monde en deux groupes:
les «qui ont» et «ceux qui n'ont pas» des armes nucléaires.
En pratique, le TNP a été une solution adoptée pour prévenir l'armement des pays non
armés, alors que ceux qui sont armés sont sans limites. Le TNP n'a pas pleinement
atteint ses objectifs parce que la Corée du Nord, qui était signataire du traité, ainsi que
l'Inde, Israël et le Pakistan, qui n'étaient pas signataires, ont développé des armes
nucléaires. Les restrictions du TNP ont toutefois été volontairement acceptées par
certains pays, y compris le Brésil, qui a été convaincu par erreur depuis 1992 que la
possession d'armes nucléaires ne profiterait pas au pays. À ce jour, 187 pays ont ratifié
le TNP, y compris le Brésil, et aucun d'entre eux ne s'est retiré du pacte, à l'exception de
la Corée du Nord, ce qui l'a fait en 2003 et parvient à assurer sa souveraineté grâce à son
arsenal nucléaire et ses missiles intercontinentaux. Plusieurs pays ont critiqué le
monopole nucléaire perpétuel que le traité impose pour légitimer les armes existantes et
n'admet pas que d'autres pays les possèdent. Dans la pratique, les pays qui détiennent
des armes nucléaires sont ceux qui, en fait, ont le pouvoir d'exercer leur souveraineté,
contrairement à ceux qui n'en ont pas.
L'affaiblissement des États nationaux par la mondialisation néolibérale récente et
l'exercice du monopole des armes nucléaires par les grandes puissances militaires
(États-Unis, Russie, Angleterre, France et Chine) remettent en cause la souveraineté de
la grande majorité des pays du monde, à de rares exceptions près, comme les pays dotés
d'armes nucléaires comme Israël, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. Alors que les
guerres du XXIe siècle auront comme point d'appui la bataille pour les ressources
naturelles, les pays qui disposent de ces ressources peuvent être menacés d'invasions,
comme cela s'est produit récemment avec l'invasion d'Irak et de la Libye pour les États-
Unis par la domination de leurs réserves de pétrole. Avec le manque de ressources
naturelles nécessaires à leur survie et l'absence d'un gouvernement mondial capable de
médiatiser les conflits, l'humanité tend à régresser à la barbarie et aux comportements
cruels.
L'eau devient une source de guerre en raison de la concurrence internationale pour les
ressources en eau. Si le taux d'extraction des ressources minérales se poursuit tel quel,
l'humanité verra certainement que certains minerais disparaissent. La concurrence pour
des ressources telles que le pétrole est actuellement la principale source potentielle de
conflit mondial. Le conflit continu du pétrole entraînera un état de guerre permanente
caractérisé par la présence de grandes puissances dans ses régions productrices. Les
pays qui ont des ressources naturelles sans pouvoir militaire, en particulier sans armes
nucléaires, pourraient être victimes d'invasions par les grandes puissances au service des
grands monopoles internationaux, comme c'est le cas pour le Brésil.
Cette situation révèle la vulnérabilité du Brésil qui, en plus d'avoir une économie fragile
à la merci des forces du marché mondial en raison de sa dépendance économique et
technologique, n'a pas la puissance militaire et nucléaire car, à travers ce dernier, pour

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éviter que leurs richesses naturelles, y compris l'eau et le pétrole, ne soient pillées par
les grandes puissances militaires de la planète et par de grandes entreprises
multinationales. Le Brésil n'est pas un pays souverain parce qu'il n'a pas la puissance
économique, militaire et nucléaire pour assurer l'exercice de sa souveraineté. Le Brésil
n'est pas un pays souverain parce que les filiales étrangères contrôlent 82% du secteur
de l'industrie scientifique; 73% de la production continue différenciée et 68% de la
production continue. La dépendance de l'industrie brésilienne n'est pas seulement du
capital, mais aussi de la technologie étrangère. Le Brésil occupe la 43ème place dans le
classement mondial de la technologie de l'ONU, ce qui affecte directement la
performance industrielle du pays.
Le Brésil n'est pas un pays souverain parce que la dénationalisation de l'économie
brésilienne est mise en évidence quand on observe que des 50 plus grandes entreprises
brésiliennes, 26 sont étrangères. Plus de la moitié des entreprises brésiliennes dans des
secteurs haut de gamme tels que l'automobile, l'aéronautique, l'électronique, les
technologies de l'information, les produits pharmaceutiques, les télécommunications,
l'agro-industrie et les minéraux sont entre les mains des capitaux étrangers. Le capital
étranger est présent dans 17605 entreprises brésiliennes qui représentent 63% du produit
intérieur brut (PIB) et contrôle 36% du secteur bancaire et détient 25% des actions de
Bradesco et 20% des actions de Banco do Brasil. Le capital étranger possède plus de
30% de hectares de terres dans le pays pour produire de la canne à sucre, du bétail et du
soja. Dans le secteur du sucre et de l'éthanol seul, les multinationales détiennent 33% de
tous les terrains et moulins [Falcão. Lula. Crescimento capitalista aumenta submissão
do Brasil ao capital estrangeiro (La croissance capitaliste augmente la soumission du
Brésil au capital étranger). Affichée sur le site
<http://averdade.org.br/2012/02/crescimento-capitalista-aumenta-submissao-do-brasil-
ao-capital-estrangeiro/>].
Enfin, en plus de ne pas exercer le statut de pays souverain, le Brésil a actuellement des
dirigeants qui acte contre la souveraineté populaire en adoptant des politiques contraires
aux intérêts de la population.
* Fernando Alcoforado, 77, membre Académie Bahia de l'Education et l'Académie Rotary Brésilienne de
Lettres - Section de Bahia, ingénieur et docteur de planification du territoire et du développement régional
pour l'Université de Barcelone, professeur d'université et consultant en planification stratégique, la
planification la planification stratégique, la planification d'entreprise, planification des systèmes d'énergie,
est l'auteur de livres de la Globalização (Editora Nobel, São Paulo, 1997), De Collor a FHC- O Brasil e a
Nova (Des)ordem Mundial (Editora Nobel, São Paulo, 1998), Um Projeto para o Brasil (Editora Nobel,
São Paulo, 2000), Os condicionantes do desenvolvimento do Estado da Bahia (Tese de doutorado.
Universidade de Barcelona,http://www.tesisenred.net/handle/10803/1944, 2003), Globalização e
Desenvolvimento (Editora Nobel, São Paulo, 2006), Bahia- Desenvolvimento do Século XVI ao Século XX
e Objetivos Estratégicos na Era Contemporânea (EGBA, Salvador, 2008), The Necessary Conditions of
the Economic and Social Development- The Case of the State of Bahia (VDM Verlag Dr. Müller
Aktiengesellschaft & Co. KG, Saarbrücken, Germany, 2010), Aquecimento Global e Catástrofe
Planetária (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do Rio Pardo, São Paulo, 2010), Amazônia Sustentável-
Para o progresso do Brasil e combate ao aquecimento global (Viena- Editora e Gráfica, Santa Cruz do
Rio Pardo, São Paulo, 2011), Os Fatores Condicionantes do Desenvolvimento Econômico e Social
(Editora CRV, Curitiba, 2012), Energia no Mundo e no Brasil- Energia e Mudança Climática
Catastrófica no Século XXI (Editora CRV, Curitiba, 2015), As Grandes Revoluções Científicas,
Econômicas e Sociais que Mudaram o Mundo (Editora CRV, Curitiba, 2016) et A Invenção de um novo
Brasil (Editora CRV, Curitiba, 2017). Il a Blog propre sur Internet (http://fernando.alcoforado.zip.net).
E-mail: falcoforado@uol.com.br.

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