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La Grande Boucherie, située rue Saint Denis derrière le Châtelet était le symbole de la puissance d'une profession au Moyen Age : les bouchers
3. La Grande Boucherie, un bâtiment vaste au cœur de la ville
Bien qu’à l’origine, les bouchers étaient installés en dehors de Paris, ils se retrouvent
au cœur de la ville lors de la construction de l’enceinte de Philippe Auguste à la fin du
XIIe siècle
La Grande Boucherie était une halle couverte de tuiles avec au moins deux étages. Elle
a contenu jusqu’à 31 étaux de viande à son apogée.
Au début de la rue Saint Denis, elle était donc très bien placée sur le parcours des
entrées royales.
En face d’elle, on retrouvait un marché, l’Apport et à proximité l’Hôpital Sainte Catherine et l’église
Sainte Opportune.
Le Châtelet, siège du Prévôt de Paris, était en face. La Grande Boucherie pouvait ainsi
faire l’objet d’une surveillance et d’un contrôle attentif.
Il convenant de surveiller les agissements des bouchers, ayant le droit d’être armés qui se révoltaient
souvent d’une part et l’approvisionnement en viande était essentiel dans le Paris du Moyen Age
d’autre part.
4. Un quartier presque entièrement dédié à la viande et les produits
de la transformation des carcasses
La Grande Boucherie était au centre d’un quartier professionnel grouillant et
mégissiers,
très organisé : écorcheurs, mégissiers, tanneurs, parcheminiers, artisans de la
rôtisseurs,
corne, chandeliers de suif, tripiers, rôtisseurs, charcutiers… Chacun avait sa rue
dans le quartier…
Ces regroupements par profession favorisaient le contrôle de la qualité et des
prix.
L’odeur du lieu était infecte : les restes des carcasses, le sang, les excréments
étaient déversés dans les rues et la Seine ; on y égorgeait les animaux en plein
centre ville.
Enfin, bien que cela soit interdit, la transformation du suif en chandelle à
l’arrière des boutiques dégageant une forte odeur.
5. Les bouchers, une profession avec beaucoup d’influence
Cette profession, essentielle pour la vie parisienne, avait obtenue au fil des
décennies de nombreux privilèges et avait accumulée de nombreuses
richesses.
Très sensible aux taxes, elle s’était rapprochée du parti Bourguignon au
début du XVe siècle.
Armée de masse et de couteaux, elle était très active dans les révoltes ,
notamment en 1413 contre les Armagnac sous l’autorité d’un de ses siens :
Simon Caboche.
Malgré leur rôle, les bouchers souffraient d’un manque de reconnaissance
sociale très fort.
6. En mai 1416, la Grande Boucherie est détruite sur ordonnance royale
Cette destruction s’accompagne d’une interdiction de tuer une bête dans le quartier :
aul’abattage des animaux devait se faire au-delà de la porte Saint Honoré.
Afin de permettre la vente de la viande, quatre boucheries royales sont créées : Halle
petitde Beauvais, Cimetière Saint Gervais, à proximité du petit-pont et à l’ancien
emplacement de la Grande Boucherie.
Plusieurs raisons sont évoquées pour cette légitimer cette destruction : hygiène du
centre ville, mais aussi la politique.
En effet, à cette date, les Armagnacs sont au pouvoir et viennent de découvrir un
complot contre eux à Pâques.
Avec la destruction de la grande boucherie, ce sont les privilèges de toute la profession
qui disparaissent.
7. Le quartier de la Grande Boucherie en 1552
- Extrait du plan de Truschet Hoyau -