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Lyon, histoire et patrimoine

Lyon est une ville située dans le sud-est de la France, au confluent du Rhône et de la Saône. C'est le chef-lieu
du département du Rhône et de la région Rhône-Alpes. Ses habitants s'appellent les Lyonnais.
Lyon est en situation de carrefour géographique, au nord du couloir naturel de la vallée du Rhône (qui s'étend
de Lyon à Marseille). Située entre le Massif central à l'ouest, et le massif alpin à l'est, la ville de Lyon occupe une
position stratégique dans la circulation Nord-Sud en Europe. Lyon se trouve à 470 km de Paris, 320 km de
Marseille, 160 km de Genève, 280 km de Turin, 630 km de Barcelone. Ancienne capitale des Gaules au sein de
l'Empire romain, Lyon est le siège d'un archevêché dont le titulaire porte le titre de primat des Gaules. Lyon
devint une ville de foire à partir du Moyen Âge, puis une place financière de premier ordre de la Renaissance à la
fin du xixe siècle. Sa prospérité économique a été portée successivement par le monopole de la soie, puis par
l'apparition des industries notamment textiles et chimiques.
Lyon est historiquement une ville industrielle, et accueille de nombreuses industries pétrochimiques le long du
Rhône, dans le couloir de la chimie. Après le départ et la fermeture des industries textiles, Lyon s'est
progressivement recentrée sur les secteurs d'activité de techniques de pointe, telles que la pharmacie et les
biotechnologies aux côtés de Grenoble. Lyon est également la deuxième ville étudiante de France, avec quatre
universités (Claude Bernard Lyon 1, Lumière Lyon 2, Jean Moulin Lyon 3 et l'Université catholique de Lyon) et
plusieurs grandes écoles (École centrale de Lyon, CPE Lyon,École catholique d'arts et métiers, EMLYON
Business School, ENS Lyon, CNSMD de Lyon, Sciences Po Lyon, ENTPE, INSA, etc.). Enfin, la ville a conservé
un patrimoine architectural important allant de l'époque romaine au xxe siècle en passant par la Renaissance et,
à ce titre, les quartiers du Vieux Lyon, de la colline de Fourvière, de la Presqu'île et des pentes de la Croix-
Rousse sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Par sa population, Lyon constitue la troisième commune de France, avec 479 803 habitants en 20092. Lyon est
ville-centre de la 3e unité urbaine de France, laquelle comptait 1 521 030 habitants en 20083et de la 2e aire
urbaine (2 142 732 habitants en 2009)4 de France. Selon le critique littéraire d'entre-deux-guerres, Albert
Thibaudet, « Si Paris est la capitale de la France, Lyon est la capitale de la province ». Préfecture de la région
Rhône-Alpes, la ville de Lyon exerce une attraction d'importance nationale et européenne, et bénéficie ces deux
dernières décennies d'un afflux de population. Avec une population légale de 1 310 096 habitants au 1er janvier
2008, la communauté urbaine du Grand Lyon est la plus peuplée de France5 (Paris et sa banlieue n'étant pas
organisées en communauté urbaine).
Histoire de la ville[modifier]
Articles détaillés : Histoire de Lyon et Lugdunum.
L'histoire de Lyon est très riche18, son lieu a été occupé dès la Préhistoire mais la première ville date de la
Rome antique. Une citation de l'historien Fernand Braudel résume à elle seule la complexité de l'histoire de
Lyon :
« Le destin de Lyon n’est pas plus simple que celui du fleuve. Toute ville, sans doute, est un être compliqué,
Lyon plus qu’une autre, qui frappe l’historien par sa richesse, ses brusques transformations, ses originalités,
voire ses étrangetés. Elle n’est pas la même d’un siècle au siècle suivant et, plus contrainte qu’allant de son
plein gré, elle passe sans fin d’une originalité à une autre. Elle est, à elle seule, un difficile problème de l’historien
de France, peut-être le problème clef, sûrement l’indicateur clef19. »
Préhistoire et Antiquité[modifier]


Statue de Lucius Munatius Plancus, fondateur de Lyon.


Maquette de Lugdunum, ancienne capitale des Gaules conservée au musée gallo-romain de Fourvière.
Du Néolithique jusqu'au second âge du fer, les différentes découvertes de nombreuses traces d'habitat et
d'objets en tout genre attestent l'existence d'un relais de commerce de vin entre le littoral méditerranéen et le
nord (vie siècle). En l'absence d'artéfacts plus élaborés, on ne peut à ce stade parler de village ou de ville20. Sur
la colline de Fourvière, on a retrouvé des milliers d'amphores. Il est probable qu'il s'agisse d'un lieu où les chefs
gaulois se rassemblaient pour festoyer en l'honneur du dieu Lug.
Capitale des Gaules[modifier]
Lucius Munatius Plancus fonde la ville sous le nom de Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum en 43 av. J.-C.
21. Les débuts de la colonie sont mal connus. Elle n'est pas pourvue de muraille, tout au plus une levée de terre
l'entoure avec fossés et palissades à l'image des camps romains22. Mais la ville de terre et de bois laisse la
place à des bâtiments aux soubassements en maçonnerie de pierres23. L'essor de la cité est rapide du fait de
son emplacement éminemment stratégique. Le nom de la cité évoluera en Colonia Copia Lugdunum. En -27, le
général Agrippa, gendre et ministre d'Auguste, divise la Gaule. Lugdunum devient la capitale de la province de
Gaule lyonnaise et le siège du pouvoir impérial pour les trois provinces gauloises, et devient la Caput Galliarum,
la « Capitale des Gaules ». Dès -19, Auguste aménage le réseau urbain, qui accueille les quatre voies ouvertes à
travers la Gaule à partir de Lugdunum24. La ville avec la venue des différents empereurs successifs, va
s'agrandir, s'embellir et s'enrichir. Deux empereurs romains sont nés à Lyon : Claude, né en10 av. J.-C. et
Caracalla, né en 186. En 64, les notables de Lugdunum ont connaissance de l’incendie qui a ravagé Rome, et
envoient quatre millions de sesterces d’aide pour la reconstruction. L’année suivante, en 65, Lugdunum est
victime d’un terrible incendie ; Néron fait à son tour un don de quatre millions de sesterces à Lugdunum pour sa
reconstruction25.
La position clé de Lugdunum, au confluent de l'Arar (Saône) et du Rhodanus (Rhône), en fait un important port
fluvial. C'est aussi un nœud routier, relié au sud de la Gaule (la Narbonnaise), à l'Aquitaine, la Bretagne,
laGermanie et bientôt l'Italie. Cette double position met Lugdunum en contact avec l'ensemble de l'Empire. Son
statut de colonie romaine accordé par le Sénat et le rôle de capitale des Gaules favorisent l'essor de la ville.
Sous les Flaviens (de 69 à 96), puis sous les Antonins (de 96 à 192), Lugdunum prospère, et connaît la paix, à
l'instar du monde romain. Sa population est estimée entre 50 000 et 80 000 habitants26, ce qui en fait l'une
des plus grandes villes de la Gaule avec Narbo Martius (Narbonne). La ville s'étale principalement sur quatre
zones particulièrement délimitées : la ville haute (lieu où a été fondée la colonie originelle), le bourg celtique de
Condate, les Canabae et la rive droite de la Saône, en contrebas de la ville haute. Les nécropoles sont situées le
long des voies d'accès à la cité.
Déclin[modifier]
Sous les Sévères (193-235), la ville va commencer à décliner en raison des martyrs chrétiens et des querelles
de successions27.
À la fin du iiie siècle lors des réorganisations de la Tétrarchie, Lugdunum perd son rang de capitale des Gaules
en 297, au profit de Trèves, plus proche de la frontière du Rhin. Lugdunum n'est plus que le siège administratif
de la petite province de Première Lyonnaise (Lyonnais, Bourgogne et Franche-Comté). Dans les premières
années du ive siècle, la cité reçoit le coup de grâce28. Les pouvoirs municipaux n'ont plus les moyens de
surveiller les aqueducs et leurs indispensables tuyauteries de plomb. Une quelconque bande de pillards aura tôt
fait de voler ce fabuleux trésor. C'est ce qui arrive un jour, bien que l'on ne connaisse pas l'année exacte. La
fière cité haute se voit privée de son alimentation en eau et les habitants sont contraints de descendre vers la
Saône pour trouver une source pérenne : la colline de Fourvière est désertée. Du jour au lendemain, l'opulente
cité se voit réduite à néant. Seuls deux endroits sont susceptibles de satisfaire cette demande nouvelle de
sécurité contre les pillards et les troubles politiques : l'île Saint-Jean, dont le bras occidental ne sera comblé
qu'au milieu du ive siècle, et le secteur des Canabae, où l'on sait qu'on continue, vers 360, à embellir des
demeures du quartier29. Ce drame préfigure le Lyon médiéval, où ce nouvel embryon urbain deviendra
progressivement le cœur historique de la cité (Vieux Lyon), ce qu'il est toujours aujourd'hui. La campagne
alentour traverse une période de troubles attestée par la découverte de plusieurs trésors monétaires (enfouis
dans le sol par leur propriétaire).
En 437, des tribus germaniques burgondes sont installées en Savoie et Romandie comme troupes auxiliaires
par le général romain Aetius après la destruction de leur royaume de Worms par les Huns. En avril 457, le
général romain Ægidius, envoyé par l'empereur Majorien, reprend provisoirement la ville aux Burgondes. Ceux-ci
l'enlèvent à nouveau, et en font une capitale de leur royaume en 461, avec Vienne et Genève30. Le 4
septembre 476 marque la fin de l'Empire romain, avec l'abdication de l'empereur Romulus Augustule. À
l'automne 840, le forum de Fourvière s'écroule, les colonnes roulent jusqu'aux pieds de la colline31. Vers 1080,
la construction du pont sur la Saône marque le début de l'utilisation du site antique comme carrière de pierres
avec, par exemple, la construction de la basilique Saint-Martin d'Ainay, ou du pont de la Guillotière.
Christianisation et Moyen Âge[modifier]


Armes du Primat des Gaules
Seulement un siècle après la mort de Jésus-Christ, des chrétiens venus du Levant s'y installent. Saint Pothin et
Sainte Blandine figurent parmi les premiers martyrs, morts en 177 sous le règne de Marc Aurèle dans une
période incertaine pour l'Empire, marquée par la peste et les invasions barbares. Saint Irénée, successeur de
Saint Pothin, est l'un des premiers théologiens chrétiens. Lyon devient l'un des centres intellectuels de la
chrétienté, illustré au ve siècle par Sidoine Apollinaire32.
La ville, au centre du royaume des Burgondes de 470-474 à 534, puis du royaume de Bourgogne, est un foyer
de la renaissance carolingienne, sous l'impulsion de son archevêque Leidrade, ami d'Alcuin, du diacre Florus,
puis d'Agobard33. Après le traité de Verdun et la succession de Charlemagne, la ville revient, avec le royaume
de Bourgogne amputé de la Basse Bourgogne, futur duché de Bourgogne, à Lothaire, comme le reste de la rive
orientale de la Saône34. Lyon devient dès lors une ville de Francie médiane. Elle restera, au cours des
démantèlements successifs du royaume, du côté de la Haute-Bourgogne. Aux ixe et xe siècles, Lyon est victime
de raids et de pillages : les Normands remontent le Rhône, et, en 911, les Hongrois ravagent la Bourgogne.
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources. Merci d'ajouter en note des références vérifiables ou le
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La ville revint, en 1032, de même que l'ensemble du Royaume d'Arles (Royaume de Bourgogne), au Saint-
Empire romain germanique. À la Renaissance, Lyon connut, en raison de son commerce de la soie, un fort
renouveau de croissance. En 1310, la ville fut occupée par les troupes françaises. La peste la ravagea en 1348.


Agobard de Lyon sauvant des accusés lors de l'épisode des « navires »
La ville, bien que restant modeste par sa taille, rayonne sur le plan religieux. Tandis que l'archevêque de Lyon
est élevé au rang de Primat des Gaules par le pape Grégoire VIIdès 1078, le marchand lyonnais Pierre Valdo se
met, vers 1170, à prêcher la pauvreté évangélique après avoir vendu tous ses biens. D'abord toléré, puis
suspecté d'hérésie, il est excommunié en 1184 par le pape Lucius III. Ses partisans fuient Lyon, après avoir
incendié la trop luxueuse église de Saint-Nizier, et deviennent l'Église vaudoise. De nos jours, Lyon est toujours
une ville d'importance majeure pour les vaudois. La ville accueille deux conciles, en 1245 et 1274, et le
couronnement de deux papes : Clément V etJean XXII. Le prince-archevêque exerce les pouvoirs laïque et
religieux sur la ville, au détriment du roi de France ou de la Maison de Savoie.
Pendant la guerre de Cent Ans, Lyon reste fidèle aux rois de France, mais bien qu'épargnée, la ville vit dans la
peur. Imbert de Grôlée, sénéchal de Lyon, s'illustre dans la bataille d'Anthon et protège Lyon desBourguignons
et des orangistes. À partir de Louis XI, les rois de France en font le centre des activités françaises en Italie. Lyon
profite ainsi très tôt du développement économique et culturel italien. C'est à cette époque que Lyon obtient les
franchises pour ses quatre foires annuelles.
Renaissance et Guerres de religions[modifier]


Brocart de soie lyonnaise
C'est l'âge d'or de la ville, économiquement elle se développe surtout à partir du xvie siècle avec la venue de
banquiers florentins, de marchands attirés par les franchises royales et la tenue de quatre foires par an,
l'installation d'imprimeurs, et le maintien de liens commerciaux avec l'Allemagne. La poésie y brille grâce à
l'école lyonnaise. Le commerce de la soie se développe particulièrement, par le travail des canuts, les ouvriers
en soie. Ceux-ci influencent également l'architecture, car ils ont besoin de pièces de plus de 4 mètres sous
plafond pour y loger leurs métiers à tisser. De cette époque restent de nombreux immeubles de style
Renaissance, témoins de la richesse d'une ville qui atteint une envergure européenne.
Articles détaillés : Histoire de l'imprimerie à Lyon et Histoire de la soie à Lyon.
À cette époque la ville est extrêmement prospère. C'est la première place bancaire européenne, devant
Genève[réf. nécessaire], et l'une des plus grandes cités européennes. Le nombre de langues parlées y est très
important, ce qui lui vaut le surnom de « Myrelingues » (mille langues). La Cour y réside à de nombreuses
reprises, et le roi François Ier envisage très sérieusement de s'y sédentariser et donc de faire de Lyon sa capitale
mais il retournera finalement au Louvre à Paris, après la mort accidentelle de l'un de ses fils. À l'avènement
d'Henri II, Lyon est au faîte de sa puissance. C'est la deuxième ville la plus peuplée du royaume avec ses
50 000 habitants. La présence fréquente des derniers rois a entraîné une activité économique et culturelle
intense. Cependant l'endettement est énorme et la vie des gens simples reste difficile (la Grande Rebeyne,
révolte de la faim qui eut lieu le 18 avril 1529) vont signer un lent déclin.
Mais les guerres de religion vont déchirer la ville, elle sera marquée notamment par l'expédition du baron des
Adrets en 1562, qui organise des massacres de catholiques, des pillages et des destructions d'édifices religieux
(les églises Saint-Just et Saint-Nizier, l'abbaye d'Ainay, le monastère de Saint-Irénée, les statues de la
cathédrale St-Jean). La ville mettra du temps à s'en remettre et ne retrouvera pas le prestige antérieur : la
plupart des imprimeurs ont émigré à Genève ; de même, les grandes familles bancaires fuient Lyon à cette
époque pour n'y jamais revenir (la ville abrite 75 banques italiennes en 1568, mais seulement 21 en 1597).
Les xviie et xviiie siècles[modifier]


La Saône à Lyon au xviiie siècle
Au cours des deux siècles d'absolutisme royal, l'administration de la ville passe entre les mains des officiers
royaux : d'abord les gouverneurs (recrutés notamment dans la famille Villeroy), puis lorsque ceux-ci résideront
plus souvent à la Cour qu'en province, les Intendants (voir également la Liste des Prévôts des marchands de
Lyon).
À partir des années 1630, La tolérance règne et est même soutenue par l'archevêque Camille de Neuville de
Villeroy sous son épiscopat (1653-1693). Vers 1630, sous l'impulsion du collège des jésuites (actuel lycée
Ampère), Lyon devient un centre intellectuel de la République des Lettres. La richesse des notables lyonnais en
fait des amateurs éclairés de tableaux, médailles, et livres. La ville s'embellit avec la construction de l'hôtel de
ville, Lyon bénéficie des largesses royales grâce à sa fidélité à la couronne lors de la Fronde.
Dans le dernier quart de ce siècle, la fabrique de soie accapare l'essentiel des forces économiques de la ville au
détriment du négoce et de la banque, laissés aux étrangers, Genevois, Lombards, Toscans et Suisses.
Au xviiie siècle, la ville de Lyon est à l'étroit dans ses frontières historiques. En effet, la ville se limite à l'actuelle
presqu'île et au Vieux-Lyon. Les pentes de Fourvière et de la Croix-Rousse sont inconstructibles, car il s'agit de
terrains appartenant à l'Église, et la rive gauche l'est également dans sa grande majorité (à l'exception du
faubourg de la Guillotière) car elle est située en zone inondable (Brotteaux). C'est ce qui explique la propension
des immeubles lyonnais de l'époque à gagner en hauteur.
Deux personnes vont mettre en place des plans pharaoniques pour agrandir la ville de Lyon. Morand, tout
d'abord, prévoit d'assécher une partie des marais de la rive gauche et de lotir ces terrains suivant un plan en
damier. Il relie ce nouveau quartier à la Presqu'île par un pont, le pont Morand. Le deuxième projet est celui de
Perrache, qui projette de doubler la surface de la presqu'île en l'étendant au sud. Il mettra ce projet à exécution,
mais n'eut pas le temps de le lotir et le quartier projeté ne fut pas construit.
Le xviiie siècle lyonnais est marqué par deux inventions majeures qui furent testées chacune en 1783 : le bateau
à vapeur et la montgolfière.
La Révolution française et l'Empire[modifier]


Le siège de Lyon en 1793
Article détaillé : Soulèvement de Lyon contre la Convention nationale.
Sous la Constituante, Lyon devient chef-lieu du département de Rhône-et-Loire, qui sera scindé en deux après
l'insurrection lyonnaise.
Pendant la Révolution française, Lyon prend en 1793 le parti des Girondins et se soulève contre la Convention.
La ville subit un siège de plus de deux mois avant de se rendre. La répression de la Convention est féroce. Le
12 octobre 1793, le conventionnel Barère se vante de son succès en ces termes : Lyon fit la guerre à la liberté,
Lyon n'est plus. Lyon prend ainsi le nom de Ville-affranchie. Plus de 2 000 personnes sont fusillées ou
guillotinées, et plusieurs riches hôtels particuliers autour de la place Bellecour détruits, tout comme le château
de Pierre Scize.
Le 21 août 1794, la Convention nationale envoie à Lyon deux représentants, Louis Joseph Charlier et Pierre-
Pomponne-Amédée Pocholle, pour réorganiser la ville et le département après les excès de la répression. Ils
obtiendront notamment que la ville reprenne son nom.
La prise de pouvoir par Bonaparte est perçue favorablement, comme la fin de la période noire et le retour à la
paix civile. Le Consulat et l'Empire favorisent l'industrie de la soierie et portent intérêt aux inventions
deJacquard. Bonaparte fait désigner son oncle Joseph Fesch au siège archiépiscopal en 1802.
En 1804, est lancé un projet de palais impérial à Lyon (comme dans les autres grandes villes de France). En
1811, une lettre du duc de Cadore, alors ministre d'État, précise : « le palais impérial sera élevé sur la gare
d'eau, le jardin sera dans la presqu'île, entre les deux fleuves, jusqu'au pont de la Mulatière ». Mais le projet
n'aboutira jamais35.
Lyon accueille favorablement Napoléon 1er lors de son retour de l'île d'Elbe (voir Cent-Jours) le 10 mars 1815.
Ce dernier dira, avant de repartir vers Paris : « Lyonnais, je vous aime »36. Ce dernier décida même de faire
construire un palais impérial au niveau de Perrache dans le but d'avoir une résidence dans le quart sud-est de la
France, mais les finances de l'État étaient à court d'argent pour cause des récentes guerres dans toute
l'Europe.
Cet accueil vaudra à Lyon une réaction royaliste lors de la seconde Restauration.
La Restauration et la Monarchie de Juillet[modifier]
Article détaillé : révolte des Canuts.


La révolte des ouvriers de la soie, les canuts en 1834
Grâce aux compétences héritées de la soie, la ville entre dans la révolution industrielle avec l'industrie textile.
Elle devient au xixe siècle une importante ville industrielle, en grande partie grâce aux canuts.
La ville est reliée à Saint-Étienne par l'une des premières voies ferrées au monde (la première ligne de transport
de voyageurs en France) par l'ingénieur Marc Seguin de 1827 à 1832. La mécanisation entraîne de nombreuses
luttes sociales avec des crises insurrectionnelles, comme la révolte des Canuts en 1831.
L'implantation du métier à tisser de Jacquard marqua l'essor d'une culture sur les systèmes mécaniques
complexes. Les inventions de la machine à coudre par Thimmonier et, ultérieurement celle du cinéma par les
frères Lumière sont redevables des astuces mécaniques du métier à tisser enchaînant des séries d'actions
successives, dont les progressions de bande par à-coup.
Le Second Empire[modifier]
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Lyon en 1869 depuis la Croix-Rousse
Lors de la fête de l'Immaculée Conception du 8 décembre 1852 débute la coutume des lampions aux fenêtres.
L’histoire du 8 décembre est intimement liée à l’histoire religieuse lyonnaise.
En 1850, les autorités religieuses lancent un concours pour la réalisation d’une statue, envisagée comme un
signal religieux au sommet de la colline de Fourvière. Un an plus tard, ce concours est remporté par le sculpteur
lyonnais Fabisch, et la date du 8 septembre 1852 est choisie pour son inauguration. Mais au mois d’août, la
Saône sort de son lit et envahit le chantier où la statue doit être réalisée.
L’inauguration est donc reportée au 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception. Le jour même, les journaux
annoncent le programme de la soirée et toute la ville se prépare pour l’événement. Quelques-uns prévoient
même d’illuminer les façades de leurs habitations à l’aide de bougies. Mais le mauvais temps va à nouveau
contrarier les réjouissances, contraignant les autorités religieuses à remettre l’inauguration au 12 décembre.
Malgré ce contrordre, l’enthousiasme des Lyonnais ne fut pas éteint.
Dès 18h, les premières fenêtres s’allument, et à 20h, la ville entière est illuminée. Une grande partie de la
population descend dans la rue, joyeuse et attendrie, s’étonnant de ce geste spontané et communicatif. Les
autorités religieuses suivent le mouvement et la chapelle de Fourvière apparaît alors dans la nuit.


Plan des projets réalisés sur la Presqu'île de Lyon en 1863
Ce soir-là, une véritable fête est née ! Chaque année désormais, le 8 décembre, les Lyonnais déposent des
lumignons à leurs fenêtres et se retrouvent pour déambuler dans les rues de la ville.
Sur le plan économique, Lyon est encore la première place financière française, ce qu'illustre la création du
Crédit lyonnais en 1863, par Henri Germain. La modification de la structure économique qui va intervenir sous
ce régime va remettre en cause cette prééminence à l'avantage de Paris. Toutefois la ville s'enrichit réellement
sous le Second Empire, avec la poursuite de la révolution industrielle, notamment grâce aux capitaux lyonnais
investis dans les usines et mines de la région stéphanoise. L'industrie chimique se diversifie et le textile est
toujours aussi florissant.


Lyon au xixe siècle
À l'instar du baron Haussmann à Paris, Claude-Marius Vaïsse, maire de Lyon et préfet du Rhône, est à l'origine
d'une mise en place d'une politique de Grands Travaux : en 1848, le tissu urbain de la presqu'île est considéré
comme obsolète. Deux grandes percées sont réalisées pour aérer cet espace : la rue Impériale (rue de la
République) et la rue de l'Impératrice (rue de l'Hôtel de Ville, puis rue Président-Herriot). Des places sont
également créées : la place Impériale (place de la République) et la place des Cordeliers.
C'est également à cette époque que le parc de la Tête d'Or est aménagé sur la rive gauche. Il s'agit d'un
magnifique parc de 116 hectares.
Enfin, Lyon est dotée d'une grande gare, la gare de Perrache, reliant les voies ferrées en provenance de Saint-
Étienne (dès 1832 achèvement du tronçon Givors-Lyon qui permet dès lors la liaison Saint-Étienne-Lyon
première ligne de transport de voyageurs de France). La gare de Perrache permet aussi la liaison Paris-Lyon-
Méditerranée. Elle crée aussi une coupure au milieu de la Presqu'île.
Lyon contemporain[modifier]
Le début du siècle dernier est marqué par le mandat d'Édouard Herriot (1905-1957), dont les grands projets
d'urbanisme, mis en œuvre par Tony Garnier, conduisent à l'aménagement du quartier des Brotteaux, autour de
la gare du même nom et du grand lycée du Parc, désormais emblématique du rayonnement intellectuel de la
ville. Dans le quartier de Gerland la Grande Halle (auj. halle Tony-Garnier) et le stade de Gerland, édifié en 1914
et originellement prévu pour les jeux Olympiques de 1924 (qui se déroulèrent finalement à Paris). À Monplaisir
est construit l'hôpital de Grange-Blanche (1910) qui devait remplacer le vieil Hôtel-Dieu. Après la première
guerre mondiale, d'autres projets vont être réalisés : L'hôpital de la Charité est détruit, laissant sa place à la
poste centrale et à une place en continuité de la place Bellecour (auj. Place Antonin-Poncet). Le quartier des
États-Unis, quartier fortement inspiré de la cité idéale rêvée par Tony Garnier, est construit dans le VIIe
arrondissement (cette partie de l'arrondissement deviendra plus tard le VIIIe).
Durant la Seconde Guerre mondiale, étant située en zone libre jusqu'en 1943, et très proche de la ligne de
démarcation, la ville accueille les réfugiés et devient un foyer de résistance. Les traboules, très liées à l'histoire
de Lyon, y contribuent beaucoup car elles permettent de fuir la Gestapo facilement. Jean Moulin est capturé à
Caluire, dans sa banlieue. La ville est bombardée le 26 mai 1944 par l'aviation alliée, peu avant sa libération le 3
septembre 1944 par la 1re DFL et les FFI37. Le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation, ancien
siège de la Gestapo (voir Klaus Barbie, Paul Touvier), rend aujourd'hui hommage à ce passé. Lyon d'ailleurs
possède le titre de « capitale de la Résistance », un titre glorieux décerné par le général de Gaulle le
14 septembre 1944, quelques jours après la libération de la ville. Le Tata sénégalais de Chasselay, un cimetière
militaire édifié en 1942, rend hommage à l'action des tirailleurs sénégalais pour la défense de Lyon en juin 1940.
Le mandat du successeur d'Édouard Herriot, Louis Pradel, est marqué par l'aménagement en autoroute des
quais rive droite du Rhône, la construction du quartier de la Duchère, du centre d'échanges de Perrache, du
quartier de la Part-Dieu, du tunnel de Fourvière, du musée gallo-romain et du métro de Lyon notamment.
La ville est ensuite dirigée :

  ■     par Francisque Collomb qui pendant ses deux mandats (1976-1989) fut à l'origine de quelques
        grandes réalisations lyonnaises : la réhabilitation de la halle Tony Garnier, la création d'Eurexpo, du pont
        Winston Churchill, de la gare de la Part-Dieu, la venue d'Interpol, la rénovation du palais de justice, le
        lancement de la cité internationale et du palais des Congrès ;
  ■     par Michel Noir (ancien Ministre du Commerce extérieur), qui durant son mandat (1989-1995) rénova
        l'Opéra de la ville, la place des Célestins et la place des Terreaux, nomma « Grand Lyon » la
        Communauté urbaine de Lyon38, initia le plan lumière qui met en valeur les bâtiments de la ville la nuit
        et organisa le Championnat du monde d'échecs 1990 ;
  ■     et par Raymond Barre (ancien Premier Ministre), qui favorisa entre 1995 et 2001 la création à Lyon du
        forum mondial des sciences de la vie « Biovision », l'installation des Écoles Normales supérieures dans
        le quartier de Gerland, accueillit à Lyon en 1996 le22e sommet du G7 (en)39 et réussit à faire classer en
        199840 427 ha de sa ville au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.

Gérard Collomb est élu à la mairie en 2001 puis réélu au 1er tour en 2008. Il aménage les berges du Rhône,
dote l'agglomération lyonnaise d'un système de location de vélos en libre service (Velo'v) et entame
l'aménagement du quartier de la Confluence sur lequel des berges sont créées fin 2009, le long de la Saône, du
confluent jusqu'au bassin nautique relié à la Saône (inauguré en juin 2010). Il a aussi lancé plusieurs projets de
tour dans la quartier de la Part-Dieu (3e arrondissement) notamment la tour Oxygène et la futur tour Incity.
Nombres d'autres projets sont en cours d'étude la tour Eva, Silex 2, Icade et bien d'autres ...

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Lyon, histoire et patrimoine

  • 1. Lyon, histoire et patrimoine Lyon est une ville située dans le sud-est de la France, au confluent du Rhône et de la Saône. C'est le chef-lieu du département du Rhône et de la région Rhône-Alpes. Ses habitants s'appellent les Lyonnais. Lyon est en situation de carrefour géographique, au nord du couloir naturel de la vallée du Rhône (qui s'étend de Lyon à Marseille). Située entre le Massif central à l'ouest, et le massif alpin à l'est, la ville de Lyon occupe une position stratégique dans la circulation Nord-Sud en Europe. Lyon se trouve à 470 km de Paris, 320 km de Marseille, 160 km de Genève, 280 km de Turin, 630 km de Barcelone. Ancienne capitale des Gaules au sein de l'Empire romain, Lyon est le siège d'un archevêché dont le titulaire porte le titre de primat des Gaules. Lyon devint une ville de foire à partir du Moyen Âge, puis une place financière de premier ordre de la Renaissance à la fin du xixe siècle. Sa prospérité économique a été portée successivement par le monopole de la soie, puis par l'apparition des industries notamment textiles et chimiques. Lyon est historiquement une ville industrielle, et accueille de nombreuses industries pétrochimiques le long du Rhône, dans le couloir de la chimie. Après le départ et la fermeture des industries textiles, Lyon s'est progressivement recentrée sur les secteurs d'activité de techniques de pointe, telles que la pharmacie et les biotechnologies aux côtés de Grenoble. Lyon est également la deuxième ville étudiante de France, avec quatre universités (Claude Bernard Lyon 1, Lumière Lyon 2, Jean Moulin Lyon 3 et l'Université catholique de Lyon) et plusieurs grandes écoles (École centrale de Lyon, CPE Lyon,École catholique d'arts et métiers, EMLYON Business School, ENS Lyon, CNSMD de Lyon, Sciences Po Lyon, ENTPE, INSA, etc.). Enfin, la ville a conservé un patrimoine architectural important allant de l'époque romaine au xxe siècle en passant par la Renaissance et, à ce titre, les quartiers du Vieux Lyon, de la colline de Fourvière, de la Presqu'île et des pentes de la Croix- Rousse sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Par sa population, Lyon constitue la troisième commune de France, avec 479 803 habitants en 20092. Lyon est ville-centre de la 3e unité urbaine de France, laquelle comptait 1 521 030 habitants en 20083et de la 2e aire urbaine (2 142 732 habitants en 2009)4 de France. Selon le critique littéraire d'entre-deux-guerres, Albert Thibaudet, « Si Paris est la capitale de la France, Lyon est la capitale de la province ». Préfecture de la région Rhône-Alpes, la ville de Lyon exerce une attraction d'importance nationale et européenne, et bénéficie ces deux dernières décennies d'un afflux de population. Avec une population légale de 1 310 096 habitants au 1er janvier 2008, la communauté urbaine du Grand Lyon est la plus peuplée de France5 (Paris et sa banlieue n'étant pas organisées en communauté urbaine). Histoire de la ville[modifier] Articles détaillés : Histoire de Lyon et Lugdunum. L'histoire de Lyon est très riche18, son lieu a été occupé dès la Préhistoire mais la première ville date de la Rome antique. Une citation de l'historien Fernand Braudel résume à elle seule la complexité de l'histoire de Lyon : « Le destin de Lyon n’est pas plus simple que celui du fleuve. Toute ville, sans doute, est un être compliqué, Lyon plus qu’une autre, qui frappe l’historien par sa richesse, ses brusques transformations, ses originalités, voire ses étrangetés. Elle n’est pas la même d’un siècle au siècle suivant et, plus contrainte qu’allant de son plein gré, elle passe sans fin d’une originalité à une autre. Elle est, à elle seule, un difficile problème de l’historien de France, peut-être le problème clef, sûrement l’indicateur clef19. » Préhistoire et Antiquité[modifier] Statue de Lucius Munatius Plancus, fondateur de Lyon. Maquette de Lugdunum, ancienne capitale des Gaules conservée au musée gallo-romain de Fourvière. Du Néolithique jusqu'au second âge du fer, les différentes découvertes de nombreuses traces d'habitat et d'objets en tout genre attestent l'existence d'un relais de commerce de vin entre le littoral méditerranéen et le nord (vie siècle). En l'absence d'artéfacts plus élaborés, on ne peut à ce stade parler de village ou de ville20. Sur la colline de Fourvière, on a retrouvé des milliers d'amphores. Il est probable qu'il s'agisse d'un lieu où les chefs gaulois se rassemblaient pour festoyer en l'honneur du dieu Lug. Capitale des Gaules[modifier] Lucius Munatius Plancus fonde la ville sous le nom de Colonia Copia Felix Munatia Lugdunum en 43 av. J.-C. 21. Les débuts de la colonie sont mal connus. Elle n'est pas pourvue de muraille, tout au plus une levée de terre l'entoure avec fossés et palissades à l'image des camps romains22. Mais la ville de terre et de bois laisse la place à des bâtiments aux soubassements en maçonnerie de pierres23. L'essor de la cité est rapide du fait de son emplacement éminemment stratégique. Le nom de la cité évoluera en Colonia Copia Lugdunum. En -27, le général Agrippa, gendre et ministre d'Auguste, divise la Gaule. Lugdunum devient la capitale de la province de Gaule lyonnaise et le siège du pouvoir impérial pour les trois provinces gauloises, et devient la Caput Galliarum,
  • 2. la « Capitale des Gaules ». Dès -19, Auguste aménage le réseau urbain, qui accueille les quatre voies ouvertes à travers la Gaule à partir de Lugdunum24. La ville avec la venue des différents empereurs successifs, va s'agrandir, s'embellir et s'enrichir. Deux empereurs romains sont nés à Lyon : Claude, né en10 av. J.-C. et Caracalla, né en 186. En 64, les notables de Lugdunum ont connaissance de l’incendie qui a ravagé Rome, et envoient quatre millions de sesterces d’aide pour la reconstruction. L’année suivante, en 65, Lugdunum est victime d’un terrible incendie ; Néron fait à son tour un don de quatre millions de sesterces à Lugdunum pour sa reconstruction25. La position clé de Lugdunum, au confluent de l'Arar (Saône) et du Rhodanus (Rhône), en fait un important port fluvial. C'est aussi un nœud routier, relié au sud de la Gaule (la Narbonnaise), à l'Aquitaine, la Bretagne, laGermanie et bientôt l'Italie. Cette double position met Lugdunum en contact avec l'ensemble de l'Empire. Son statut de colonie romaine accordé par le Sénat et le rôle de capitale des Gaules favorisent l'essor de la ville. Sous les Flaviens (de 69 à 96), puis sous les Antonins (de 96 à 192), Lugdunum prospère, et connaît la paix, à l'instar du monde romain. Sa population est estimée entre 50 000 et 80 000 habitants26, ce qui en fait l'une des plus grandes villes de la Gaule avec Narbo Martius (Narbonne). La ville s'étale principalement sur quatre zones particulièrement délimitées : la ville haute (lieu où a été fondée la colonie originelle), le bourg celtique de Condate, les Canabae et la rive droite de la Saône, en contrebas de la ville haute. Les nécropoles sont situées le long des voies d'accès à la cité. Déclin[modifier] Sous les Sévères (193-235), la ville va commencer à décliner en raison des martyrs chrétiens et des querelles de successions27. À la fin du iiie siècle lors des réorganisations de la Tétrarchie, Lugdunum perd son rang de capitale des Gaules en 297, au profit de Trèves, plus proche de la frontière du Rhin. Lugdunum n'est plus que le siège administratif de la petite province de Première Lyonnaise (Lyonnais, Bourgogne et Franche-Comté). Dans les premières années du ive siècle, la cité reçoit le coup de grâce28. Les pouvoirs municipaux n'ont plus les moyens de surveiller les aqueducs et leurs indispensables tuyauteries de plomb. Une quelconque bande de pillards aura tôt fait de voler ce fabuleux trésor. C'est ce qui arrive un jour, bien que l'on ne connaisse pas l'année exacte. La fière cité haute se voit privée de son alimentation en eau et les habitants sont contraints de descendre vers la Saône pour trouver une source pérenne : la colline de Fourvière est désertée. Du jour au lendemain, l'opulente cité se voit réduite à néant. Seuls deux endroits sont susceptibles de satisfaire cette demande nouvelle de sécurité contre les pillards et les troubles politiques : l'île Saint-Jean, dont le bras occidental ne sera comblé qu'au milieu du ive siècle, et le secteur des Canabae, où l'on sait qu'on continue, vers 360, à embellir des demeures du quartier29. Ce drame préfigure le Lyon médiéval, où ce nouvel embryon urbain deviendra progressivement le cœur historique de la cité (Vieux Lyon), ce qu'il est toujours aujourd'hui. La campagne alentour traverse une période de troubles attestée par la découverte de plusieurs trésors monétaires (enfouis dans le sol par leur propriétaire). En 437, des tribus germaniques burgondes sont installées en Savoie et Romandie comme troupes auxiliaires par le général romain Aetius après la destruction de leur royaume de Worms par les Huns. En avril 457, le général romain Ægidius, envoyé par l'empereur Majorien, reprend provisoirement la ville aux Burgondes. Ceux-ci l'enlèvent à nouveau, et en font une capitale de leur royaume en 461, avec Vienne et Genève30. Le 4 septembre 476 marque la fin de l'Empire romain, avec l'abdication de l'empereur Romulus Augustule. À l'automne 840, le forum de Fourvière s'écroule, les colonnes roulent jusqu'aux pieds de la colline31. Vers 1080, la construction du pont sur la Saône marque le début de l'utilisation du site antique comme carrière de pierres avec, par exemple, la construction de la basilique Saint-Martin d'Ainay, ou du pont de la Guillotière. Christianisation et Moyen Âge[modifier] Armes du Primat des Gaules Seulement un siècle après la mort de Jésus-Christ, des chrétiens venus du Levant s'y installent. Saint Pothin et Sainte Blandine figurent parmi les premiers martyrs, morts en 177 sous le règne de Marc Aurèle dans une période incertaine pour l'Empire, marquée par la peste et les invasions barbares. Saint Irénée, successeur de Saint Pothin, est l'un des premiers théologiens chrétiens. Lyon devient l'un des centres intellectuels de la chrétienté, illustré au ve siècle par Sidoine Apollinaire32. La ville, au centre du royaume des Burgondes de 470-474 à 534, puis du royaume de Bourgogne, est un foyer de la renaissance carolingienne, sous l'impulsion de son archevêque Leidrade, ami d'Alcuin, du diacre Florus, puis d'Agobard33. Après le traité de Verdun et la succession de Charlemagne, la ville revient, avec le royaume de Bourgogne amputé de la Basse Bourgogne, futur duché de Bourgogne, à Lothaire, comme le reste de la rive orientale de la Saône34. Lyon devient dès lors une ville de Francie médiane. Elle restera, au cours des démantèlements successifs du royaume, du côté de la Haute-Bourgogne. Aux ixe et xe siècles, Lyon est victime de raids et de pillages : les Normands remontent le Rhône, et, en 911, les Hongrois ravagent la Bourgogne.
  • 3. Cette section ne cite pas suffisamment ses sources. Merci d'ajouter en note des références vérifiables ou le modèle {{Référence souhaitée}}. La ville revint, en 1032, de même que l'ensemble du Royaume d'Arles (Royaume de Bourgogne), au Saint- Empire romain germanique. À la Renaissance, Lyon connut, en raison de son commerce de la soie, un fort renouveau de croissance. En 1310, la ville fut occupée par les troupes françaises. La peste la ravagea en 1348. Agobard de Lyon sauvant des accusés lors de l'épisode des « navires » La ville, bien que restant modeste par sa taille, rayonne sur le plan religieux. Tandis que l'archevêque de Lyon est élevé au rang de Primat des Gaules par le pape Grégoire VIIdès 1078, le marchand lyonnais Pierre Valdo se met, vers 1170, à prêcher la pauvreté évangélique après avoir vendu tous ses biens. D'abord toléré, puis suspecté d'hérésie, il est excommunié en 1184 par le pape Lucius III. Ses partisans fuient Lyon, après avoir incendié la trop luxueuse église de Saint-Nizier, et deviennent l'Église vaudoise. De nos jours, Lyon est toujours une ville d'importance majeure pour les vaudois. La ville accueille deux conciles, en 1245 et 1274, et le couronnement de deux papes : Clément V etJean XXII. Le prince-archevêque exerce les pouvoirs laïque et religieux sur la ville, au détriment du roi de France ou de la Maison de Savoie. Pendant la guerre de Cent Ans, Lyon reste fidèle aux rois de France, mais bien qu'épargnée, la ville vit dans la peur. Imbert de Grôlée, sénéchal de Lyon, s'illustre dans la bataille d'Anthon et protège Lyon desBourguignons et des orangistes. À partir de Louis XI, les rois de France en font le centre des activités françaises en Italie. Lyon profite ainsi très tôt du développement économique et culturel italien. C'est à cette époque que Lyon obtient les franchises pour ses quatre foires annuelles. Renaissance et Guerres de religions[modifier] Brocart de soie lyonnaise C'est l'âge d'or de la ville, économiquement elle se développe surtout à partir du xvie siècle avec la venue de banquiers florentins, de marchands attirés par les franchises royales et la tenue de quatre foires par an, l'installation d'imprimeurs, et le maintien de liens commerciaux avec l'Allemagne. La poésie y brille grâce à l'école lyonnaise. Le commerce de la soie se développe particulièrement, par le travail des canuts, les ouvriers en soie. Ceux-ci influencent également l'architecture, car ils ont besoin de pièces de plus de 4 mètres sous plafond pour y loger leurs métiers à tisser. De cette époque restent de nombreux immeubles de style Renaissance, témoins de la richesse d'une ville qui atteint une envergure européenne. Articles détaillés : Histoire de l'imprimerie à Lyon et Histoire de la soie à Lyon. À cette époque la ville est extrêmement prospère. C'est la première place bancaire européenne, devant Genève[réf. nécessaire], et l'une des plus grandes cités européennes. Le nombre de langues parlées y est très important, ce qui lui vaut le surnom de « Myrelingues » (mille langues). La Cour y réside à de nombreuses reprises, et le roi François Ier envisage très sérieusement de s'y sédentariser et donc de faire de Lyon sa capitale mais il retournera finalement au Louvre à Paris, après la mort accidentelle de l'un de ses fils. À l'avènement d'Henri II, Lyon est au faîte de sa puissance. C'est la deuxième ville la plus peuplée du royaume avec ses 50 000 habitants. La présence fréquente des derniers rois a entraîné une activité économique et culturelle intense. Cependant l'endettement est énorme et la vie des gens simples reste difficile (la Grande Rebeyne, révolte de la faim qui eut lieu le 18 avril 1529) vont signer un lent déclin. Mais les guerres de religion vont déchirer la ville, elle sera marquée notamment par l'expédition du baron des Adrets en 1562, qui organise des massacres de catholiques, des pillages et des destructions d'édifices religieux (les églises Saint-Just et Saint-Nizier, l'abbaye d'Ainay, le monastère de Saint-Irénée, les statues de la cathédrale St-Jean). La ville mettra du temps à s'en remettre et ne retrouvera pas le prestige antérieur : la plupart des imprimeurs ont émigré à Genève ; de même, les grandes familles bancaires fuient Lyon à cette époque pour n'y jamais revenir (la ville abrite 75 banques italiennes en 1568, mais seulement 21 en 1597). Les xviie et xviiie siècles[modifier] La Saône à Lyon au xviiie siècle Au cours des deux siècles d'absolutisme royal, l'administration de la ville passe entre les mains des officiers royaux : d'abord les gouverneurs (recrutés notamment dans la famille Villeroy), puis lorsque ceux-ci résideront plus souvent à la Cour qu'en province, les Intendants (voir également la Liste des Prévôts des marchands de Lyon). À partir des années 1630, La tolérance règne et est même soutenue par l'archevêque Camille de Neuville de Villeroy sous son épiscopat (1653-1693). Vers 1630, sous l'impulsion du collège des jésuites (actuel lycée Ampère), Lyon devient un centre intellectuel de la République des Lettres. La richesse des notables lyonnais en
  • 4. fait des amateurs éclairés de tableaux, médailles, et livres. La ville s'embellit avec la construction de l'hôtel de ville, Lyon bénéficie des largesses royales grâce à sa fidélité à la couronne lors de la Fronde. Dans le dernier quart de ce siècle, la fabrique de soie accapare l'essentiel des forces économiques de la ville au détriment du négoce et de la banque, laissés aux étrangers, Genevois, Lombards, Toscans et Suisses. Au xviiie siècle, la ville de Lyon est à l'étroit dans ses frontières historiques. En effet, la ville se limite à l'actuelle presqu'île et au Vieux-Lyon. Les pentes de Fourvière et de la Croix-Rousse sont inconstructibles, car il s'agit de terrains appartenant à l'Église, et la rive gauche l'est également dans sa grande majorité (à l'exception du faubourg de la Guillotière) car elle est située en zone inondable (Brotteaux). C'est ce qui explique la propension des immeubles lyonnais de l'époque à gagner en hauteur. Deux personnes vont mettre en place des plans pharaoniques pour agrandir la ville de Lyon. Morand, tout d'abord, prévoit d'assécher une partie des marais de la rive gauche et de lotir ces terrains suivant un plan en damier. Il relie ce nouveau quartier à la Presqu'île par un pont, le pont Morand. Le deuxième projet est celui de Perrache, qui projette de doubler la surface de la presqu'île en l'étendant au sud. Il mettra ce projet à exécution, mais n'eut pas le temps de le lotir et le quartier projeté ne fut pas construit. Le xviiie siècle lyonnais est marqué par deux inventions majeures qui furent testées chacune en 1783 : le bateau à vapeur et la montgolfière. La Révolution française et l'Empire[modifier] Le siège de Lyon en 1793 Article détaillé : Soulèvement de Lyon contre la Convention nationale. Sous la Constituante, Lyon devient chef-lieu du département de Rhône-et-Loire, qui sera scindé en deux après l'insurrection lyonnaise. Pendant la Révolution française, Lyon prend en 1793 le parti des Girondins et se soulève contre la Convention. La ville subit un siège de plus de deux mois avant de se rendre. La répression de la Convention est féroce. Le 12 octobre 1793, le conventionnel Barère se vante de son succès en ces termes : Lyon fit la guerre à la liberté, Lyon n'est plus. Lyon prend ainsi le nom de Ville-affranchie. Plus de 2 000 personnes sont fusillées ou guillotinées, et plusieurs riches hôtels particuliers autour de la place Bellecour détruits, tout comme le château de Pierre Scize. Le 21 août 1794, la Convention nationale envoie à Lyon deux représentants, Louis Joseph Charlier et Pierre- Pomponne-Amédée Pocholle, pour réorganiser la ville et le département après les excès de la répression. Ils obtiendront notamment que la ville reprenne son nom. La prise de pouvoir par Bonaparte est perçue favorablement, comme la fin de la période noire et le retour à la paix civile. Le Consulat et l'Empire favorisent l'industrie de la soierie et portent intérêt aux inventions deJacquard. Bonaparte fait désigner son oncle Joseph Fesch au siège archiépiscopal en 1802. En 1804, est lancé un projet de palais impérial à Lyon (comme dans les autres grandes villes de France). En 1811, une lettre du duc de Cadore, alors ministre d'État, précise : « le palais impérial sera élevé sur la gare d'eau, le jardin sera dans la presqu'île, entre les deux fleuves, jusqu'au pont de la Mulatière ». Mais le projet n'aboutira jamais35. Lyon accueille favorablement Napoléon 1er lors de son retour de l'île d'Elbe (voir Cent-Jours) le 10 mars 1815. Ce dernier dira, avant de repartir vers Paris : « Lyonnais, je vous aime »36. Ce dernier décida même de faire construire un palais impérial au niveau de Perrache dans le but d'avoir une résidence dans le quart sud-est de la France, mais les finances de l'État étaient à court d'argent pour cause des récentes guerres dans toute l'Europe. Cet accueil vaudra à Lyon une réaction royaliste lors de la seconde Restauration. La Restauration et la Monarchie de Juillet[modifier] Article détaillé : révolte des Canuts. La révolte des ouvriers de la soie, les canuts en 1834 Grâce aux compétences héritées de la soie, la ville entre dans la révolution industrielle avec l'industrie textile. Elle devient au xixe siècle une importante ville industrielle, en grande partie grâce aux canuts. La ville est reliée à Saint-Étienne par l'une des premières voies ferrées au monde (la première ligne de transport de voyageurs en France) par l'ingénieur Marc Seguin de 1827 à 1832. La mécanisation entraîne de nombreuses luttes sociales avec des crises insurrectionnelles, comme la révolte des Canuts en 1831. L'implantation du métier à tisser de Jacquard marqua l'essor d'une culture sur les systèmes mécaniques complexes. Les inventions de la machine à coudre par Thimmonier et, ultérieurement celle du cinéma par les frères Lumière sont redevables des astuces mécaniques du métier à tisser enchaînant des séries d'actions successives, dont les progressions de bande par à-coup. Le Second Empire[modifier]
  • 5. Cette section ne cite pas suffisamment ses sources. Merci d'ajouter en note des références vérifiables ou le modèle {{Référence souhaitée}}. Lyon en 1869 depuis la Croix-Rousse Lors de la fête de l'Immaculée Conception du 8 décembre 1852 débute la coutume des lampions aux fenêtres. L’histoire du 8 décembre est intimement liée à l’histoire religieuse lyonnaise. En 1850, les autorités religieuses lancent un concours pour la réalisation d’une statue, envisagée comme un signal religieux au sommet de la colline de Fourvière. Un an plus tard, ce concours est remporté par le sculpteur lyonnais Fabisch, et la date du 8 septembre 1852 est choisie pour son inauguration. Mais au mois d’août, la Saône sort de son lit et envahit le chantier où la statue doit être réalisée. L’inauguration est donc reportée au 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception. Le jour même, les journaux annoncent le programme de la soirée et toute la ville se prépare pour l’événement. Quelques-uns prévoient même d’illuminer les façades de leurs habitations à l’aide de bougies. Mais le mauvais temps va à nouveau contrarier les réjouissances, contraignant les autorités religieuses à remettre l’inauguration au 12 décembre. Malgré ce contrordre, l’enthousiasme des Lyonnais ne fut pas éteint. Dès 18h, les premières fenêtres s’allument, et à 20h, la ville entière est illuminée. Une grande partie de la population descend dans la rue, joyeuse et attendrie, s’étonnant de ce geste spontané et communicatif. Les autorités religieuses suivent le mouvement et la chapelle de Fourvière apparaît alors dans la nuit. Plan des projets réalisés sur la Presqu'île de Lyon en 1863 Ce soir-là, une véritable fête est née ! Chaque année désormais, le 8 décembre, les Lyonnais déposent des lumignons à leurs fenêtres et se retrouvent pour déambuler dans les rues de la ville. Sur le plan économique, Lyon est encore la première place financière française, ce qu'illustre la création du Crédit lyonnais en 1863, par Henri Germain. La modification de la structure économique qui va intervenir sous ce régime va remettre en cause cette prééminence à l'avantage de Paris. Toutefois la ville s'enrichit réellement sous le Second Empire, avec la poursuite de la révolution industrielle, notamment grâce aux capitaux lyonnais investis dans les usines et mines de la région stéphanoise. L'industrie chimique se diversifie et le textile est toujours aussi florissant. Lyon au xixe siècle À l'instar du baron Haussmann à Paris, Claude-Marius Vaïsse, maire de Lyon et préfet du Rhône, est à l'origine d'une mise en place d'une politique de Grands Travaux : en 1848, le tissu urbain de la presqu'île est considéré comme obsolète. Deux grandes percées sont réalisées pour aérer cet espace : la rue Impériale (rue de la République) et la rue de l'Impératrice (rue de l'Hôtel de Ville, puis rue Président-Herriot). Des places sont également créées : la place Impériale (place de la République) et la place des Cordeliers. C'est également à cette époque que le parc de la Tête d'Or est aménagé sur la rive gauche. Il s'agit d'un magnifique parc de 116 hectares. Enfin, Lyon est dotée d'une grande gare, la gare de Perrache, reliant les voies ferrées en provenance de Saint- Étienne (dès 1832 achèvement du tronçon Givors-Lyon qui permet dès lors la liaison Saint-Étienne-Lyon première ligne de transport de voyageurs de France). La gare de Perrache permet aussi la liaison Paris-Lyon- Méditerranée. Elle crée aussi une coupure au milieu de la Presqu'île. Lyon contemporain[modifier] Le début du siècle dernier est marqué par le mandat d'Édouard Herriot (1905-1957), dont les grands projets d'urbanisme, mis en œuvre par Tony Garnier, conduisent à l'aménagement du quartier des Brotteaux, autour de la gare du même nom et du grand lycée du Parc, désormais emblématique du rayonnement intellectuel de la ville. Dans le quartier de Gerland la Grande Halle (auj. halle Tony-Garnier) et le stade de Gerland, édifié en 1914 et originellement prévu pour les jeux Olympiques de 1924 (qui se déroulèrent finalement à Paris). À Monplaisir est construit l'hôpital de Grange-Blanche (1910) qui devait remplacer le vieil Hôtel-Dieu. Après la première guerre mondiale, d'autres projets vont être réalisés : L'hôpital de la Charité est détruit, laissant sa place à la poste centrale et à une place en continuité de la place Bellecour (auj. Place Antonin-Poncet). Le quartier des États-Unis, quartier fortement inspiré de la cité idéale rêvée par Tony Garnier, est construit dans le VIIe arrondissement (cette partie de l'arrondissement deviendra plus tard le VIIIe). Durant la Seconde Guerre mondiale, étant située en zone libre jusqu'en 1943, et très proche de la ligne de démarcation, la ville accueille les réfugiés et devient un foyer de résistance. Les traboules, très liées à l'histoire de Lyon, y contribuent beaucoup car elles permettent de fuir la Gestapo facilement. Jean Moulin est capturé à Caluire, dans sa banlieue. La ville est bombardée le 26 mai 1944 par l'aviation alliée, peu avant sa libération le 3 septembre 1944 par la 1re DFL et les FFI37. Le Centre d'histoire de la résistance et de la déportation, ancien
  • 6. siège de la Gestapo (voir Klaus Barbie, Paul Touvier), rend aujourd'hui hommage à ce passé. Lyon d'ailleurs possède le titre de « capitale de la Résistance », un titre glorieux décerné par le général de Gaulle le 14 septembre 1944, quelques jours après la libération de la ville. Le Tata sénégalais de Chasselay, un cimetière militaire édifié en 1942, rend hommage à l'action des tirailleurs sénégalais pour la défense de Lyon en juin 1940. Le mandat du successeur d'Édouard Herriot, Louis Pradel, est marqué par l'aménagement en autoroute des quais rive droite du Rhône, la construction du quartier de la Duchère, du centre d'échanges de Perrache, du quartier de la Part-Dieu, du tunnel de Fourvière, du musée gallo-romain et du métro de Lyon notamment. La ville est ensuite dirigée : ■ par Francisque Collomb qui pendant ses deux mandats (1976-1989) fut à l'origine de quelques grandes réalisations lyonnaises : la réhabilitation de la halle Tony Garnier, la création d'Eurexpo, du pont Winston Churchill, de la gare de la Part-Dieu, la venue d'Interpol, la rénovation du palais de justice, le lancement de la cité internationale et du palais des Congrès ; ■ par Michel Noir (ancien Ministre du Commerce extérieur), qui durant son mandat (1989-1995) rénova l'Opéra de la ville, la place des Célestins et la place des Terreaux, nomma « Grand Lyon » la Communauté urbaine de Lyon38, initia le plan lumière qui met en valeur les bâtiments de la ville la nuit et organisa le Championnat du monde d'échecs 1990 ; ■ et par Raymond Barre (ancien Premier Ministre), qui favorisa entre 1995 et 2001 la création à Lyon du forum mondial des sciences de la vie « Biovision », l'installation des Écoles Normales supérieures dans le quartier de Gerland, accueillit à Lyon en 1996 le22e sommet du G7 (en)39 et réussit à faire classer en 199840 427 ha de sa ville au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Gérard Collomb est élu à la mairie en 2001 puis réélu au 1er tour en 2008. Il aménage les berges du Rhône, dote l'agglomération lyonnaise d'un système de location de vélos en libre service (Velo'v) et entame l'aménagement du quartier de la Confluence sur lequel des berges sont créées fin 2009, le long de la Saône, du confluent jusqu'au bassin nautique relié à la Saône (inauguré en juin 2010). Il a aussi lancé plusieurs projets de tour dans la quartier de la Part-Dieu (3e arrondissement) notamment la tour Oxygène et la futur tour Incity. Nombres d'autres projets sont en cours d'étude la tour Eva, Silex 2, Icade et bien d'autres ...