2. Agenda
Une pénurie de solutions de transport à l’échelle européenne
Certains secteurs sont plus impactés par cette saisonnalité
Les chargeurs se mobilisent face à cette pénurie
3. Une pénurie de solutions de
transport à l’échelle européenne
1
4. La croissance se confirme en Europe.
L'UE a ainsi affiché, en 2017, la plus forte hausse de son PIB
depuis dix ans et la croissance s'annonce encore soutenue
cette année ainsi qu’en 2019. La production industrielle a
augmenté, de son côté, dans la zone Euro, de 4,8% sur l’année
2017 (source : Eurostat).
La France n’est pas en reste.
En effet, après une bonne année 2017, la Banque de France
table désormais sur une croissance de 1,9 % pour 2018 quand
l’OCDE prédit une hausse du PIB de 2,2 %.
Cette croissance stimule l’appareil productif (+4% sur 2017), ce
qui augmente, par ricochet, les besoins de transport des
industriels.
Une demande de transport qui s’accélère
Sources : Insee
Base 100 : année
2010
5. Une offre de transport sous-capacitaire
Cette reprise globale se heurte à un secteur du transport routier qui sort
d’une décennie de prix bas qui a réduit les capacités de transport
disponibles, notamment en Europe de l’Ouest, et tout particulièrement
en France.
À ce contexte tendu, s’ajoutent des tendances démographiques
problématiques. En effet, les chauffeurs routiers européens vieillissent et
le secteur a du mal à leur trouver des remplaçants - il manque
aujourd’hui 20 000 chauffeurs en France - et ce phénomène est appelé
à perdurer.
Le vieillissement se retrouve même dans les pays de l’Est européen,
notamment en Pologne, où le secteur est pourtant sur une dynamique
de croissance ces dernières années : il est désormais le premier pavillon
européen (sources : CNR). En effet, 20% des transporteurs connaissent
une pénurie constante de chauffeurs et 60% des épisodes réguliers de
pénurie (source : Trans Info).
Une offre qui ne suit plus
“ En l'espace de cinq ans, l'apparition d'un manque de
conducteurs a affaibli l'avantage principal sur lequel
reposait l'attractivité du pavillon polonais, à savoir la
productivité ”
CNR (2017)
47 ans
53 ans
53 ans
42 ans
Age moyen des chauffeurs routiers en
Europe :
Sources : IRU, BBC, SOeS,
Limbourg
6. La demande plus importante que
l’offre
La demande plus importante que l’offre
Depuis début 2017, le schéma est bien installé,
on retrouve une offre qui n’est structurellement
plus capable de répondre aux demandes des
chargeurs. On repère un pic autour du
printemps et de la fin d’été. La période creuse
du début d’année 2018 apparaît comme une
accalmie temporaire où la demande s’équilibre
avec l’offre de solutions de transport.
Dès les premiers beaux jours de 2018, on
retrouve les deux courbes qui s’éloignent.
L’offre est donc structurellement déficitaire et
nous retrouvons en 2018, le déséquilibre de l’
été 2017.
Un marché désormais durablement déséquilibré
9. Un rythme dicté par la Nature
Le temps des congés
Le rythme soutenu de cette filière, en
période estivale, est d’autant plus
sensible, que cette période est celle
des congés pour de nombreux
chauffeurs.
Plus de la moitiée des récoltes se concentrent sur 3 mois
Ce rythme, bien entendu, s’emballe lors des récoltes de juillet à août. Cette période voit une
noria de camions s’agiter pour évacuer les céréales vers les silos de stockage des
coopératives. Des arrêtés ont été même pris au Journal Officiel pour permettre aux camions
agricoles de rouler en dehors des horaires et jours légaux (le dimanche par exemple).
11. La France est le premier pays exportateur d’eaux au
monde (775 millions d’euros en 2015) et c’est plus de
22% de la production française qui est destiné à
l’export, notamment au Moyen-Orient.
Le pic saisonnier de consommation pose
de vrais défis pour les industriels.
Il court de mai à septembre, et oblige à constituer des
stocks chez les distributeurs et les industriels.
A titre d’exemple, l’entrepôt d’un grand distributeur
situé à Toulon, qui expédie environ 1000 à 1500
palettes de boissons par jour, peut en expédier jusqu’
à 5000 en saison estivale (sources : Cerema-Ouest,
2012).
Le cas des eaux minérales
12. Le secteur de la brasserie sous pression
Les brasseurs connaissent un pic traditionnel en été
La consommation de bière connaît un pic en période estivale. Les industriels du secteur se préparent dès la fin de l’hiver pour
répondre à cette hausse de consommation. Ils doivent ainsi s’assurer de partenaires de transport fiables afin de sécuriser leur
organisation de transport.
74% des consommateurs reconnaissent boire davantage à cette période de l'année. Deux tiers d'entre eux doublent leur
consommation, voire plus. Dans les bars et les brasseries, la bière représente 41% du chiffre d'affaires des boissons en été,
quand cette valeur n'est que de 25% en hiver (source : C10/Ifop).
Un vrai effet “Coup du Monde”
A cette situation somme toute normale, s'ajoute cette année la Coupe du Monde de football, événement qui a toujours un gros
impact sur les consommations.
14. Une hausse des prix sur les lignes régulières
Une hausse déjà sensible
Les prix de transport connaissent une hausse sensible
depuis un an (de 0,6 % sur l’année 2017) et
s'apprêtent à grimper sensiblement. Les plus fortes
hausses sont constatées dans le transport interurbain
(+ 0,9 %) et à l'international (+ 1,1 %). Dans le secteur
de la messagerie et du fret express, les prix repartent,
eux aussi, à la hausse (+ 1,7 %).
Depuis avril 2017, trois types de transport en
particulier connaissent une hausse quasi constante.
● Le camion 40t en transport régional : +3,30%
● Le camion 40t en transport longue distance :
+3,18%
● Le véhicule porteur en transport régional : +3,13%
Mais cette hausse n’est que la partie émergée de
l’iceberg.
Sources : CNR
Base 100 : année 2000
15. La contractualisation du transport par appels d’offre -
généralement menés en début d’année quand les prix sont bas -
montre ses limites.
L’objectif, pour les chargeurs, est de lisser les prix à l’année mais
ces appels d’offres n’apportent pas de garantie de capacitif ni de
qualité de service lorsque la demande augmente en période
estivale.
Les chargeurs qui ont fait le choix de la contractualisation sont
soudain tributaires du marché spot, quand les hausses tarifaires
se font plus conséquentes.
Une distinction contractualisé/spot brouillée en période de
pénurie
Temps
Disponibilité
des
transporteurs
16. Le marché spot déstabilisé
“Sur certains transports
spots, les hausses
peuvent atteindre +100
voire +200%”
Olivier Lanéry
Opérations & Supply
@FretLink
“Les hausses du marché
spot déstabilisent les
chargeurs qui ont des flux
réguliers en période de
pénurie”
Antoine Le Squeren
CPO
@FretLink
Des conséquences à tous les niveaux
Les hausses de prix dues à cette pénurie de solutions de transport
sont au global de l’ordre de quelques pourcents, elles peuvent être
bien plus fortes ponctuellement sur ce qu’on appelle couramment le
marché “spot” qui comprend les offres de lots non contractualisés et
dont les prix peuvent fluctuer de façon très brutale.
Ces hausses n’impactent pas seulement les chargeurs qui
recherchent des solutions spot. En effet, les transporteurs, n’ayant
pas eu l’occasion de construire des relations durables et fortes avec
les chargeurs, cherchent à maximiser leurs profits en cette période de
pénurie. Ils vont ainsi accepter des lots spot extrêmement bien
rémunérés au détriment des lots régulièrement acceptés et dont les
prix s’appuient des grilles tarifaires lissées à l’année. De cette
manière, non seulement les chargeurs cherchant des solutions spot
se retrouvent avec des lots extrêmement chers mais ceux qui se sont
engagés à l’année sont eux aussi pénalisés.
18. Sourcer le capacitif existant
La “longue traîne” des transporteurs : une
ressource inexploitée
L’impression de pénurie est accentuée par le fait que les chargeurs
n’ont plus d’accès direct aux transporteurs qui composent
l’essentiel de la supply européenne. En effet, il existe bien encore
du capacitif, mais celui-ci se trouve parmi la masse de TPE / PME
de transport européennes mal référencées par les chargeurs.
Ces dernières sont difficilement accessibles car ce sont des
entreprises qui ont de faibles forces commerciale et marketing. Ce
sont pourtant des transporteurs de grande qualité même si moins
connus que les grands noms du secteur et dont la petite taille
garantie la flexibilité. Conséquence : ces PME voient leurs
possibilités de développement freinées au moment même où la
demande augmente !
Lorsque ces transporteurs locaux de la “longue traîne” mobilisés, il
faut construire des relations de confiance durables avec eux afin de
les fidéliser sur le long terme et entrer ainsi dans une logique de
partenariat.
Sources : UE
19. Construire des organisations de transport sur le long terme
Construire des partenariats durables
Selon les derniers sondages, les responsables transport souhaitent bâtir des relations de long terme avec leurs partenaires de transport
afin de les sécuriser en amont des périodes de pénurie.
Afin de répondre à ce défi, il leur faut positionner des transporteurs sur des lignes régulières en mesure de leur assurer un capacitif et
une qualité de service garantis tout au long de l’année.
Mettre en commun les moyens disponibles
Techniquement difficile, commercialement délicate, la mutualisation des moyens de transport a longtemps rebutée les chargeurs. La
tension actuelle du marché incite les chargeurs à d’appréhender le sujet sous un angle nouveau.
Face à la hausse des prix, apporter du fret complémentaire ou du fret retour aux transporteurs est un moyen désormais raisonnable de
maîtriser le coût unitaire du transport. Le numérique apporte une aide précieuse dans ce contexte, en faisant coïncider les plans de
transport des différents chargeurs grâce à l’utilisation de la data.
Sources : AUTF, bp2r