1.
Le
positivisme
et
la
Pologne
Comment
l’influence
d’une
philosophie
française
aidait
une
nation
divisée
à
conserver
son
identité
de
1863
à
1900
Rebecca
J.E.
Radziejeski
14
mai
2014
Université
Washburn
2. Table
des
Matières
Résumé
de
la
thèse....................................................................................................................................1
I
Introduction...............................................................................................................................................2
II
Climat
politique
de
la
Pologne..........................................................................................................2
Le
premier
traité
de
partage
de
la
Pologne,
1772..................................................2
La
deuxième
séparation,
1793 .......................................................................................3
La
dernière
séparation,
1795..........................................................................................4
L’ère
des
insurrections,
1820-‐1863.............................................................................4
L’insurrection
de
janvier
1863.......................................................................................6
III
Principes
du
Positivisme...................................................................................................................7
La
philosophie
scientifique..............................................................................................7
Les
étapes
d’évolution
sociale
créées
par
Comte...................................................8
L’influence
de
la
philosophie
de
Comte......................................................................9
Positivisme
polonais........................................................................................................11
IV
Ecrivains
influent
du
mouvement..............................................................................................13
Aleksander
Świętochowski...........................................................................................13
Henryk
Sienkiewicz..........................................................................................................14
Bolesław
Prus .....................................................................................................................15
Eliza
Orzeszkowa ..............................................................................................................17
V
Conclusion..............................................................................................................................................18
Bibliographie.............................................................................................................................................19
3. 1
Résumé
de
la
thèse
L’histoire
de
la
Pologne
est
pleine
des
épreuves,
pleine
des
cases
des
pays
plus
grands
et
plus
puissants
qui
tentent
de
la
dépouiller
des
terres,
des
ressources
et
de
l'autonomie.
L’exemple
le
plus
monstrueux
de
cette
agression
est
possiblement
l'annexion
des
terres
polonaises
par
les
forces
allemandes
en
1939,
si
ce
n'est
que
pour
les
conséquences
internationales
que
cette
action
a
entraîné
;
mais
avant
que
ces
atrocités
ont
menacé
de
déchirer
le
pays,
il
y
avait
une
autre
menace
à
l'identité
nationale
de
la
Pologne.
De
1795
à
1918,
la
Pologne
n’existait
pas
comme
pays.
Après
23
ans
des
troubles
politiques,
la
Pologne
a
été
divisée
par
les
puissances
voisines,
y
inclus
la
Russie
et
l'Autriche,
qui
a
tenté
d'éradiquer
tous
les
vestiges
de
la
langue,
de
la
culture,
et
de
l'identité
polonaise.
Face
à
cette
oppression,
les
Polonais
se
sont
tournés
vers
la
philosophie
du
positivisme
et
le
principe
de
«
travail
organique,
»
ou
travail
aux
fondations,
pour
préserver
leur
patrimoine.
Cette
nouvelle
philosophie
a
souligné
l’importance
de
l'éducation,
de
l'alphabétisation,
et
de
l'activisme
avec
des
objectifs
réalisables
et
concrètes.
De
nombreux
écrivains
polonaises
ont
contribué
à
l’essor
et
la
popularité
de
cette
philosophie
sociale,
à
la
fois
en
créant
des
œuvres
et
des
personnages
qui
incarnaient
les
idéaux
du
mouvement,
et
en
critiquant
les
idées
romantiques
populaires
de
l'époque.
La
philosophie
du
positivisme
et
ses
promoteurs
aidaient
la
Pologne
partagée
à
conserver
son
identité
pour
123
ans
contre
tout
attente.
4. 2
I
Introduction
Cette
thèse
examinera
les
moyens
par
lesquels
un
mouvement
socio-‐
culturelle,
le
positivisme,
a
affecté
le
cours
de
l’histoire
de
la
Pologne
et
son
identité
nationale.
Il
commencera
avec
une
considération
brève
du
climat
politique
de
la
Pologne
en
1863,
suivant
l’insurrection
de
janvier,
afin
de
situer
le
contexte
historique
du
mouvement
positiviste.
Il
examinera
aussi
les
principes
du
positivisme
comme
philosophie
sociale,
et
comment
les
polonais
progressifs
ont
adapté
l’idéologie
pour
créer
un
fondement
unificateur
pour
l’éducation
et
la
culture
en
Pologne
séparée.
Enfin,
il
explorera
les
écrivains
influent
du
mouvement,
y
inclus
A.
Świętochowski
et
B.
Prus,
et
leur
impression
durable
sur
la
définition
et
stabilité
de
l’identité
polonais
malgré
les
décennies
de
bouleversement
politique
et
les
occupations
par
plusieurs
pays
étrangers.
II
Climat
politique
de
la
Pologne
Pour
bien
comprendre
le
mouvement
positiviste,
il
faut
connaître
le
climat
politique
de
la
Pologne
à
son
avènement.
Cette
histoire
commence
en
1772,
avec
le
premier
traité
de
partage
de
la
Pologne,
qui
faisait
à
cette
époque
partie
d’un
état
dualiste
avec
la
Lituanie,
qui
s’appelait
la
république
Pologne-‐Lituanie
(Pologne).
Le
traité
de
partage
était
composé
par
la
Prusse,
l’Autriche,
et
la
Russie,
trois
pays
qui
avaient
tous
un
grand
intérêt
dans
la
terre
de
la
Pologne
pour
les
raisons
politiques
et
financiers.
Le
traité
a
laissé
une
quatrième
partie
de
l’ancienne
Pologne,
un
«
état
5. 3
croupier,
»
qui
a
établi
un
sejm,
ou
parlement,
appelé
le
Sejm
Czteroletni
(Parlement
de
4
Ans).1
Ce
sejm
en
1791
a
adopté
la
Constitution
du
3
mai,
la
première
déclaration
de
loi
singulièrement
suprême
dans
tout
l’Europe
moderne.
Elle
restait
pendant
les
années
tumultueuses
suivantes
une
preuve
de
la
possibilité
de
la
reforme
interne
et
un
promis
de
la
retour
de
souveraineté
pour
la
Pologne.
La
deuxième
séparation
de
la
Pologne
s’est
produite
en
1793,
suivant
l’opposition
de
la
Constitution
du
3
mai
par
la
Confédération
de
Targowica,
un
groupe
polonais
représentant
les
intérêts
de
la
noblesse,
qui
a
divisée
et
affaiblie
le
pays.
En
voyant
cette
division
interne,
la
Prusse
et
la
Russie
ont
fait
les
«
alliances
»
qui
équivalaient
à
vraiment
rien
de
plus
que
la
fausse
espoir
pour
la
Pologne,
qu’elle
puisse
être
permettait
de
se
stabiliser
et
se
gouverner.2
La
Russie
était
opposé
à
la
Constitution
du
3
mai,
accusant
ses
défenseurs
d’être
de
mèche
avec
les
Jacobins,
qui
étaient
en
ce
temps-‐là
en
train
de
se
radicalisent
en
France.
Avec
un
désir
de
garder
la
Pologne
affaiblie
et
dépendante
sur
elle-‐même,
la
Russie
a
allié
avec
la
Confédération
de
Targowica
et
a
envahi
avec
les
soldats
en
1792,
qui
a
débouché
sur
la
guerre
russo-‐polonaise
de
1792,
ou
la
guerre
pour
la
défense
de
la
Constitution.
La
guerre
se
prolongeant
sur
trois
mois,
et
a
pris
fin
avec
la
capitulation
du
roi
polonais
Stanisław
August
Poniatowski,
qui
cherchait
plutôt
une
solution
diplomatique.3
Malheureusement,
cette
solution
n’arrivait
pas
;
les
soldats
russes
ont
soudoyé
les
membres
du
nouveau
sejm,
élus
en
1793
pour
créer
le
Grodno
Sejm,
qui
serait
le
dernier
sejm
dans
l’histoire
de
la
Pologne-‐Lituanie.
En
1793,
le
Grodno
Sejm
a
annulé
la
Constitution
du
3
mai
et
a
ratifié
la
deuxième
séparation
de
la
6. 4
Pologne,
dans
l’espoir
désespéré
que
cette
ratification
empêcherait
une
annexion
complète
de
la
Pologne.
La
Prusse
et
la
Russie
ont
chacune
reçu
du
territoire
polonais,
équivaloir
à
plus
que
300
000
km2
au
total.
La
troisième
et
dernière
séparation
de
la
Pologne-‐Lituanie
a
eu
lieu
en
1795.
Après
une
insurrection
brève
en
1794
à
Cracovie,
anéanti
par
les
forces
russes
et
prussiennes,
les
représentants
de
la
Russie,
la
Prusse,
et
l’Autriche
se
rassemblaient
pour
diviser
entre
eux
les
territoires
restant
de
la
Pologne.4
Ils
ont
rédigé
un
traité
qui
effaçait
la
Pologne-‐Lituanie
comme
entité
nationale,
et
comme
ils
ne
reconnaissaient
plus
les
institutions
de
la
Pologne,
ils
n’ont
même
pas
pris
la
peine
de
persuader
les
fonctionnaires
polonais
de
le
ratifier.
Toute
la
terre
restant
de
la
Pologne
était
partagée
entre
ces
trois
pouvoirs,
et
le
roi
Poniatowski
a
abdiqué
et
a
devenu
prisonnier
de
la
Russie.
La
Pologne
n’existait
plus,
et
ne
serait
pas
à
nouveau
jusqu'à
1918.
Dans
ce
nouveau
monde
sans
Pologne,
qu’est-‐ce
que
les
polonais
doivent
faire?
Les
années
1795
à
1863
sont
mieux
désignées
comme
l’ère
des
insurrections.
Plusieurs
polonais
se
sont
rejoints
aux
armées
de
la
France
napoléonienne,
avec
l’espoir
que
leurs
efforts
pourraient
contribuer
à
la
libération
de
leur
patrie.
Ces
efforts
ont
en
effet
entrainé
le
Royaume
du
Congrès
en
1815,
une
recognition
de
la
Pologne
comme
état
souverain
crée
par
le
congrès
de
Vienne
après
la
défaite
de
Napoléon,
mais
cette
reconnaissance
était
que
de
nom,
puisque
la
Pologne
restait
7. 5
assujetti
au
tsar
de
Russie.
Par
conséquent,
la
Pologne
restait
en
actualité
un
état
fantoche
au
début
des
années
1800.
En
juillet
1830,
la
Russie
avait
envie
de
supprimer
les
Trois
Glorieuses
en
France,
aussi
bien
que
la
révolution
belge,
pour
assurer
sa
position
de
pouvoir
et
éviter
l’expansion
des
idéologies
libérales
vers
l’est.
Plutôt
que
utiliser
sa
propre
armée
pour
ces
missions,
en
revanche,
la
Russie
échafaudait
un
plan
d’exploiter
l’armée
polonaise,
en
violation
directe
de
la
constitution
polonaise.
En
apprenant
de
ce
plan,
un
lieutenant
jeune
polonais,
Piotr
Wysocki,
a
mené
une
révolte
des
officiers
de
l’école
militaire
polonais
contre
les
forces
russes.
Les
citoyens
polonais,
avec
les
lituaniens,
biélorussiens,
et
ukrainiens,
ont
rejoint
aux
officiers
pour
organiser
ce
qui
allait
devenir
l’insurrection
de
novembre
1830.
Le
29
novembre
1830,
les
révoltés
ont
capturé
l’arsenal
de
Varsovie
et
ont
chassé
les
soldats
russes
au
nord
de
la
ville.5
Même
qu’il
avait
pleine
de
soutien
des
citoyens,
polonais
et
autrement,
la
révolte
ne
détenait
ni
un
but
unifié
ni
un
chef
central,
et
par
conséquent
a
perdu
son
élan.
Les
fonctionnaires
du
Royaume
de
Congrès
exigeaient
la
cessation
de
l’insurrection
afin
qu’une
solution
politique
pouvait
être
atteint,
mais
ils
découvraient
rapidement
que
le
tsar
de
Russie,
Nicolas
I,
n’avait
aucun
intérêt
a
parvenir
a
un
tel
accord,
et
en
février
1831,
Nicolas
a
envoyé
115
000
soldats
à
Pologne
pour
combattre
la
révolte.
Après
sept
mois
des
luttes,
y
inclus
les
mini-‐
révoltes
en
Lituanie,
Ukraine,
et
Biélorussie,
l’insurrection
de
novembre
a
fini
en
septembre
1831
avec
l’invasion
de
Varsovie
par
les
forces
russes.
8. 6
Le
dernier
grand
mouvement
de
résistance
armée
était
l’insurrection
de
janvier
1863.
En
1861,
la
Russie
venait
de
perdre
la
guerre
de
Crimée,
et
pendant
qu’elle
était
faible
économiquement,
les
polonais
ont
commencé
de
monter
les
manifestations
contre
l’occupation.
Après
quelques
mois
de
ces
démonstrations,
la
Russie
déclarait
la
loi
martiale,
qui
provoquait
une
série
des
réunions
secrètes
polonaises
pour
envisager
de
se
rebeller.
Deux
factions
des
polonais
émergeaient
:
les
rouges
et
les
blancs.
Les
rouges,
pour
la
plupart
les
paysans
et
ouvriers,
ont
représenté
les
progressistes
et
désirait
la
rébellion.
Les
blancs,
pour
la
plupart
les
propriétaires
fonciers
et
la
classe
moyenne,
préférait
la
diplomatie.
Tandis
que
les
blancs
essayaient
de
trouver
un
compromis
avec
le
gouvernement
du
tsar
Alexandre
II,
les
rouges
étaient
systématiquement
massacrés
aux
démonstrations
publiques.
Quand,
en
janvier
1863,
le
chef
provisoire
de
la
Pologne
tentait
de
faire
une
conscription
des
rouges
à
l’armée
russe
pour
les
disperser,
les
rouges
polonais
ont
commencé
leur
rébellion.
Les
peuples
de
la
Pologne,
la
Lituanie,
et
l’Ukraine
y
ont
rejoint
rapidement.
Après
quelques
mois,
les
blancs
polonais
y
ont
rejoint
aussi,
malheureux
avec
les
lois
proposés
par
la
Russie
concernant
la
reforme
des
droits
de
possession
foncière,
et
désireux
de
contrôler
le
mouvement.
Quoique
les
pays
d‘Europe
occidentale,
à
savoir
la
France,
l’Angleterre,
et
l’Autriche,
donnaient
leur
soutien
et
encouragement
a
la
révolte,
ils
n’ont
rien
fait
militairement.
A
la
suite,
les
révolutionnaires
étaient
limités
aux
armes
primitives
et
étaient
tout
a
fait
surpassés
en
puissance
par
les
forces
russes.
Durant
l’insurrection,
il
y
avait
plusieurs
exécutions
publiques
aussi
bien
que
les
expulsions
à
la
Sibérie
des
chefs
et
des
participants
de
la
révolte.4
L’insurrection
a
fini
en
aout
1865
quand
les
soldats
9. 7
russes
ont
capturé
le
dernier
chef
de
la
résistance,
Romuald
Traugutt,
et
l’ont
exécuté.
La
suite
de
l’insurrection
de
janvier
entrainait
les
peines
plus
sévères
que
jamais.
La
Pologne
était
reléguée
à
une
simple
province
de
la
Russie
:
des
milliers
des
propriétés
foncières
étaient
confisquées,
le
clergé
catholique
était
diminués
et
les
églises
chrétien
orthodoxe
étaient
construits,
et
encore
plus
des
polonais
étaient
expulsés
à
la
Sibérie.
Les
serfs
étaient
libérés
dans
une
tentative
de
s’attirer
leurs
bonnes
grâces,
mais
au
lieu
de
cela
ils
sont
devenus
plus
alliés
avec
leurs
origines
polonaises.
Il
est
important
de
connaître
cette
histoire
des
insurrections
et
les
milliers
des
morts
pour
bien
comprendre
comment
les
polonais
arrivaient
au
positivisme
comme
réponse
à
l’occupation
étrangère.
Il
faudrait
les
épreuves,
le
carnage,
et
la
défaite
à
maintes
reprises
avant
qu’ils
pourraient
chercher
et
sculpter
la
philosophie
qui
allait
finalement
être
tellement
essentielle
dans
la
préservation
de
la
culture
et
l’identité
polonaise.
III
Principes
du
Positivisme
Le
dictionnaire
Larousse
définit
le
positivisme
comme
«
Système
d'Auguste
Comte,
qui
considère
que
toutes
les
activités
philosophiques
et
scientifiques
ne
doivent
s'effectuer
que
dans
le
seul
cadre
de
l'analyse
des
faits
réels
vérifiés
par
10. 8
l'expérience
et
que
l'esprit
humain
peut
formuler
les
lois
et
les
rapports
qui
s'établissent
entre
les
phénomènes
et
ne
peut
aller
au-‐delà.
»7
À
l’origine
abordée
par
Platon
dans
son
étude
de
la
philosophie
comparée
à
la
poésie,
cette
question
à
l’ère
d’Auguste
Comte
a
été
reformulée
comme
les
sciences
physiques
comparées
aux
sciences
sociales.
Il
est
important
de
noter
que
«
positivité
»
dans
ce
contexte
ne
veut
pas
dire
«
un
avis
optimiste,
»
mais
plutôt
«
la
mesure
dans
laquelle
quelque
chose
peut
être
vérifiée
par
l'affirmative.
»
Tandis
que
les
philosophies
précédentes,
comme
l’historicisme,
comptait
sur
l’influence
des
traditions
et
de
contextualisation
empathique,
le
positivisme,
par
contre,
dépendait
complètement
de
l'observation
empirique
des
faits
comme
base
pour
déterminer
les
vérités
du
monde.
Comte,
dans
une
tentative
de
remédier
au
malaise
social
de
la
révolution
française,
commençait
à
écrire
son
Cours
de
Philosophie
Positive
en
1830,
qui
exposait
les
grandes
lignes
de
son
point
de
vue
sur
les
sciences
physiques
existantes
et
les
extrapolaient
aux
sciences
sociales.8
Comte
pensait
que
les
sciences
sociales
seraient
l’extension
naturelle
et
inévitable
des
sciences
physiques,
une
idée
qui
était
à
cette
ère
très
novatrice.
Il
proposait
une
évolution
sociale
en
trois
parties
:
théologique,
métaphysique,
et
positive.
La
première
étape
avait
lieu
avant
le
Siècle
des
Lumières
au
dix-‐huitième
siècle.
Elle
était
caractérisée
par
la
croyance
en
un
dieu,
l’adhésion
aux
lois
religieuses,
et
une
compréhension
du
monde
fondée
sur
les
explications
de
foi.
La
deuxième,
métaphysique,
avait
lieu
pendant
le
Siècle
des
Lumières,
jusqu'à
la
fin
de
la
révolution
française
en
1799.
La
notion
principale
de
cette
étape
était
que
les
11. 9
droits
humains
universels
étaient
de
la
plus
haute
importance,
et
de
nombreux
régimes
et
états
étaient
construits
et
détruits
en
quête
de
les
assurer
pour
tout
le
monde.
La
métaphysique
se
concentrait
sur
les
explications
plus
rationnelles
pour
déchiffrer
les
phénomènes
du
monde.
La
troisième
étape
de
la
théorie
d’évolution
sociale
conçue
par
Comte
était
la
positive.
D’après
Comte,
l’étape
positive
représentait
la
perfection
de
la
connaissance
humaine.
Elle
rejetait
la
validité
de
la
conjecture
métaphysique
et
la
capacité
de
comprendre
quelque
chose
dans
l’absolu,
et
s’occupait
avec
l’étude
des
faits
perceptibles
et
leurs
relations.
Cela
était
aussi
défini
par
l’idée
que
les
droits
de
l’individu
étaient
les
plus
importants,
même
plus
que
l’autorité
d’un
chef.
Cette
étape
est
différente
de
la
métaphysique
dans
la
notion
que
l’humanité
peut
se
gouverner
sans
un
pouvoir
central
;
n’importe
qui,
avec
l’autonomie
et
le
libre
arbitre,
peut
faire
les
découvertes
des
vérités
du
monde.
Comte
croyait
que
l’humanité
avait
déjà
commencé
cette
ère
de
positivisme
parfait
en
1830,
quoique
il
existait
les
critiques
de
l’idée
qui
déclarent
la
positive
inaccessible
parce
qu’elle
exige
d’avoir
une
compréhension
complète
de
l’univers
et
notre
monde,
sans
laquelle
la
spéculation
métaphysique
existera
toujours.
Si
l’état
parfait
positif
scientifique
de
Comte
existait
ou
non,
l’idée
inspirait
d’autres
penseurs,
notamment
les
membres
de
la
nouvelle
science
émergeante,
la
sociologie.
Harriet
Martineau,
largement
connue
comme
la
première
sociologue
féminine,
a
traduit
plusieurs
œuvres
de
Comte
du
français
à
l’anglais.
Le
principe
12. 10
positiviste
d’avancement
a
poussé
les
historiens
comme
Hippolyte
Taine
à
l’employer
dans
la
philosophie
de
l’histoire,
où
il
contribuait
à
la
pratique
émergeante
de
la
contextualisation
littéraire
et
soutenait
la
critique
de
la
philosophie
historiciste.
L’un
de
ces
nouveaux
sociologues
très
influent
était
Emile
Littré.
Ecrivain
des
articles
pour
la
Revue
des
deux
Mondes
et
membre
de
l’Académie
des
Inscriptions
et
Belles-‐Lettres
depuis
1839,
Littré
a
trouvé
les
œuvres
d’Auguste
Comte
en
1840
et
s’est
rapidement
érigé
en
défenseur
du
positivisme.
Les
deux
hommes
sont
devenus
des
amis
par
1843,
et
Littré
commençait
à
écrire
plusieurs
œuvres
sur
le
positivisme
:
Analyse
raisonnée
du
cours
de
philosophie
positive
de
M.
A.
Comte
(1845),
Application
de
la
philosophie
positive
au
gouvernement
(1849),
et
Paroles
de
la
philosophie
positive
(1859),
pour
n'en
citer
que
quelques-‐unes.
Ses
essais
pour
le
National
étaient
tous
publiés
sur
le
titre
Conservation,
révolution
et
positivisme
en
1852,
et
montraient
que
Littré
était
tout
à
fait
d’accord
avec
les
idées
de
Comte.
Même
si
alors
que
les
philosophies
de
Comte
évoluaient,
Littré
commençait
à
s’en
éloigner,
en
1863,
juste
au
moment
où
les
Polonais
commençaient
leur
insurrection
de
janvier,
il
a
publié
Auguste
Comte
et
la
philosophie
positive,
une
œuvre
qui
faisait
l’éloge
de
la
vie
de
Comte
(mort
en
1857),
ses
contributions
à
la
philosophie,
et
tous
les
domaines
sur
lesquels
ils
étaient
d’accord.
En
ceci
et
bien
d’autres
façons,
Littré
a
joué
un
rôle
éminent
dans
le
développement
et
la
répartition
du
positivisme,
aidant
à
rendre
les
idées
de
Comte
accessible
et
disponible
pour
l'application
sociale.
13. 11
En
regardant
le
développement
du
positivisme,
on
serait
négligent
de
ne
pas
mentionner
l’influence
anglaise.
Tandis
que
Comte
a
fourni
le
lexique
et
l’attention
au
scientifique,
les
utilitaristes
anglais
contribuaient
à
une
tendance
de
chercher
pour
les
analogies
entre
les
sociétés
humaines
et
les
organismes
biologiques,
qui
encourageait
une
approche
au
développement
plutôt
organique
que
révolutionnaire.9
Les
deux
disciplines
s’influençaient,
et
toutes
les
deux
défendaient
la
nouvelle
théorie
proposée
sur
l’évolution
par
Charles
Darwin
en
1859.
John
Stuart
Mill,
philosophe
anglais
éminent
et
contributeur
à
la
méthode
scientifique,
était
un
ami
et
collègue
de
Comte,
et
a
écrit
une
œuvre
sur
le
positivisme
en
1865.
Herbert
Spencer,
une
personnalité
de
premier
plan
de
la
vie
intellectuelle
de
l'époque
victorienne,
n’était
pas
d’accord
avec
toutes
les
idées
de
Comte,
mais
il
était
un
partisan
de
l’application
de
la
théorie
de
l'évolution
à
la
philosophie,
la
psychologie
et
l'étude
de
la
société.
Ces
philosophes
anglais
contribuaient
à
l’idée
d’avancement
par
évolution
naturelle,
10
et
leur
accent
sur
le
fonction
utilitaire
des
entreprises
des
humaines
aidait
à
poser
les
bases
de
l’aspect
crucial
du
positivisme
sociale
en
Pologne
:
praca
organiczna.
Une
«
devise
»
du
positivisme
de
Comte
était
influente
pour
la
Pologne
;
elle
se
lisait
«
L’amour
comme
principe,
l’ordre
comme
base,
l’avancement
comme
but.
»
Après
les
défaites
des
insurrections
polonaises
contre
les
forces
d’occupation,
l’avancement
restait
le
but
comme
toujours,
mais
les
moyens
de
l’atteindre
changeaient.
Inspiré
par
l’
«
ordre
comme
base
»
et
les
notions
environnantes,
les
positivistes
polonais
commençaient
à
promouvoir
un
nouveau
genre
d’activisme,
14. 12
qu’ils
appelaient
praca
organiczna
(travail
organique).
A
l’abri
des
armes
ou
des
morts,
ce
nouvel
activisme
déclarait
que
la
force
et
l’unité
d’une
civilisation
dépendaient
des
efforts
et
de
l’excellence
de
tous
ses
membres
dans
leurs
propres
milieux.
Il
exigeait
l’éducation
compulsive,
la
création
des
bibliothèques,
et
la
mise
à
jour
des
manuels
scolaires,
et
demandait
des
Polonais
de
n’importe
quelle
classe
sociale
de
travailler
«
aux
fondations
»
pour
établir
une
société
juste.10
Il
mettait
beaucoup
d’importance
sur
la
réalisation
des
devoirs
civiques
comme
la
tâche
la
plus
importante
pour
l’identité
nationale
de
la
Pologne.
D’après
Eliza
Orzeszkowa,
écrivain
polonaise
positiviste
prolifique,
«
Un
travail,
donc,
qui
rembourse
nos
dettes
à
la
société,
une
dévotion
au
bien-‐être
commun,
une
recherche
pour
la
vérité
partout
et
peu
importe
le
coût,
et
finalement
une
vaillance
d’épouser
cette
vérité
contre
tous
adversaires
personnels
–
ceux
sont
les
devoirs
indispensables
du
patriotisme.
»11
A
une
époque
où
la
langue
polonaise
était
interdite
de
parler
ou
enseigner,
la
Pologne
n’était
même
plus
un
pays,
et
la
politique
de
la
Russie
et
la
Prusse
devenait
de
plus
en
plus
agressive
et
oppressive,
praca
organiczna
a
fourni
un
moyen
par
lequel
chaque
Polonais
peut
garder
son
héritage,
individualité,
et
autonomie.
Egalement,
il
a
transformé
la
tâche
extrêmement
grande
de
libérer
la
Pologne
de
l’influence
étrangère
en
une
activité
quotidienne
faisable
–
plus
comme
un
style
de
vie,
en
fait
–
qui
contribuait
à
un
sens
d’affranchissement,
de
responsabilisation,
et
d’optimisme
général
qui
soutiendrait
l’identité
nationale
polonaise
malgré
tous
les
efforts
contraires.
15. 13
IV
Ecrivains
influent
du
mouvement
Le
mouvement
littéraire
des
positivistes
était
caractérisé
par
les
romans
et
les
périodiques,
et
une
aversion
envers
la
poésie
et
l’idéalisme
romantique.
Ils
croyaient
que
les
romans
doivent
présenter
les
personnages
de
la
classe
moyenne,
vivant
des
vies
quelconque
des
travailleurs,
et
qu’ils
doivent
développer
chez
le
lecteur
une
meilleure
compréhension
des
lois
sociales.
Les
écrivains
positivistes
ne
pouvaient
pas
s’exprimer
directement,
cependant,
en
raison
de
la
censure.
D’après
Czesław
Miłosz,
«
Sans
la
possibilité
d’exprimer
les
aspirations
politiques,
ils
ont
dû
mettre
tout
leur
espoir
dans
la
science
et
le
progrès
économique.
A
cause
de
la
censure
sévère,
ils
étaient
obligés
d’afficher
leurs
idées
dans
la
critique
littéraire,
par
une
méthode
des
allusions,
utilisant
les
œuvres
littéraires
comme
les
points
de
départ
pour
le
débat
sur
les
questions
plus
grandes.
»9
Ils
s’embarquaient
donc
dans
une
mission
d’apporter
la
vérité
et
la
science
aux
Polonais,
et
aussi
dans
un
programme
d’augmenter
le
taux
d’alphabétisation,
qui
était
en
1868
à
juste
10%
à
cause
d’un
manque
d’écoles
primaires.
On
ne
peut
pas
discuter
du
positivisme
polonais
sans
parler
d’Aleksander
Świętochowski.
Connu
comme
chef
idéologue
du
mouvement,
Świętochowski
était
même
appelé
«
Poseł
Prawdy
»
(Apôtre
de
la
Vérité)
et
considéré
comme
le
prophète
du
positivisme.
Il
était
vivement
influent
à
travers
ses
périodiques,
Prawda
(La
Verité)
et
Przegląd
Tygodniowy
(La
Revue
Hebdomadaire,
sur
laquelle
il
travaillait
avec
Adam
Wislicki),
qui
exprimaient
l’avis
que
tous
les
rêves
16. 14
révolutionnaires
doivent
être
abandonnés
parce
que
la
valeur
d’un
pays
n’est
pas
une
fonction
de
son
indépendance,
mais
de
son
apport
à
l’économie
et
à
la
culture.
De
1871
à
1912
il
écrivait
les
articles
pour
plusieurs
journaux
et
périodiques,
y
compris
les
collaborations
avec
Bolesław
Prus.
Il
mettait
plein
d’espoir
dans
l’éducation,
disant
«
Tous
les
grandes
problèmes
cachés
dans
le
ventre
de
humanité
peuvent
être
résolus
seulement
par
l’éducation,
et
cette
éducation
doit
absolument
être
compulsoire.
»9
Dans
ce
même
ordre
d’idée,
il
préconisait
un
programme
de
réforme
contre
l’ignorance
et
les
préjugés,
et
a
écrit
trois
nouvelles
dénonçant
la
haine
injustifiée
contre
les
étrangers,
à
savoir
les
Juifs
et
les
Slaves
des
régions
limitrophes.
Ses
romans
étaient
beaucoup
moins
influents
que
ses
articles,
et
sont
largement
considérés
pénibles,
froids,
et
excessivement
cérébrales.
Parmi
ces
romans,
le
plus
célèbre
est
une
œuvre
sur
l’histoire,
Historia
chłopow
polskich
(Histoire
des
paysans
polonais).
Quoique
ses
œuvres
littéraires
n’aient
jamais
atteint
la
popularité,
il
reste
la
personnalité
principale
du
positivisme,
un
adversaire
infatigable
de
la
superstition
et
de
la
stupidité,
qui
par
son
activisme
et
journalisme
représentaient
et
soutenaient
une
période
cruciale
dans
l'histoire
polonaise.
Henryk
Sienkiewicz,
parfois
appelé
par
son
nom
de
plume,
«
Litwos,
»
était
l’écrivain
le
plus
connu
de
son
époque.
Il
a
excellé
comme
journaliste,
romancier,
et
auteur
de
nouvelles,
et
a
influencé
fortement
le
nationalisme
polonais.
Il
est
surtout
connu
pour
ses
romans
historiques,
pour
la
plupart
écrit
dans
un
style
néoromantique.
Sa
Trilogie,
composée
des
œuvres
Ogniem
i
Mieczem
(Avec
le
Feu
et
l’Épée),
Potop
(La
Déluge),
et
Pan
Wołodyjowski
(Sir
Michel),
était
des
épopées
17. 15
nationales
qui
ont
dépeint
le
17ème
siècle
et
l’épreuve
de
la
république
Pologne-‐
Lituanie
contre
les
cosaques.11
Sienkiewicz
a
passé
deux
ans
aux
Etats-‐Unis,
en
Californie,
où
il
faisait
la
connaissance
des
plusieurs
gens
qui
allaient
servir
de
source
d'inspiration
pour
les
personnages
de
ses
romans.
Mais
avant
de
tourner
son
attention
à
l'histoire,
au
début
de
sa
carrière,
Sienkiewicz
a
écrit
les
nouvelles
qui
s’occupaient
des
problèmes
sociaux
urgents,
et
qui
étaient
largement
alignés
avec
les
idéaux
positivistes.
L’une
de
ses
premières
œuvres,
Szkice
węglem
(Esquisses
au
fusain),
raconte
l'histoire
d'un
chef
de
village
qui
exploite
ses
paysans
et
leur
fait
du
chantage.
A
la
fin,
il
enseigne
une
leçon
allégorique
sur
la
responsabilité
des
propriétaires
d'être
directement
impliqués
dans
la
vie
de
leurs
paysans,
et
de
ne
pas
laisser
leur
sort
entre
les
mains
des
tyrans
mesquins.
Ces
premières
nouvelles
soutenaient
souvent
les
personnages
constructifs
et
pratiques,
tel
que
Humoreski
z
teki
Woroszyłły,
qui
a
présenté
un
ingénieur
comme
protagoniste.
Bien
que
Sienkiewicz
se
soit
éloigné
du
mouvement
positiviste
lorsque
sa
carrière
a
progressé,
ses
premières
œuvres
et
ses
articles
périodiques
contribuaient
à
la
promotion
et
longévité
du
mouvement.
Bolesław
Prus,
le
nom
de
plume
d’Aleksander
Głowacki,
est
considéré
le
romancier
éminent
du
positivisme.
Un
orphelin
à
partir
d’un
jeune
âge,
Prus
a
rejoint
une
groupe
de
guérilla
pendant
l’insurrection
de
janvier
1863,
quand
il
avait
juste
18
ans
(ou
peut-‐être
16
;
les
archives
se
contredisent,
probablement
à
cause
d’un
extrait
de
naissance
falsifié).9
Prus
n’aimait
jamais
parler
de
cette
période
de
sa
vie,
qui
a
probablement
provoqué
le
trouble
panique
et
l’agoraphobie
qui
l’ont
18. 16
tracassé
pendant
sa
vie,
et
ont
contribué
à
son
aversion
à
la
résistance
armée.
Il
était
blessé
pendant
la
bataille,
a
passé
quelques
mois
à
l’hôpital,
et
a
été
brièvement
emprisonné
avant
d’être
libéré
pour
retourner
à
ses
études.
Après
son
départ
du
Szkola
Głowna
(l’Ecole
Principale)
à
Varsovie
par
suite
d’un
manque
de
fonds,
il
commençait
à
écrire
les
articles
pour
les
magazines
d’humeur,
et
à
lire
en
profondeur
les
œuvres
d’Herbert
Spencer
pendant
son
temps
libre.
Il
avait
un
esprit
mathématique
et
une
passion
pour
la
précision,
et
en
fait
n’appréciait
pas
l’écriture
humoristique,
disant
«
L’humour
de
bonne
qualité
est
comme
un
chardon
qui
pousse
habituellement
sur
les
ruines.
Il
blesse
une
bouche
ourlée,
mais
c’est
une
joie
pour
les
crétins.
»9
Malgré
ce
dégout,
il
essayait
d’utiliser
son
humour
comme
un
outil
pour
combattre
l’ignorance
et
informer
le
public.
Alors
qu’il
devenait
désenchanté
avec
l’efficacité
du
journalisme,
Prus
s’est
tourné
à
la
fiction,
et
y
était
inspiré
par
les
écrivains
anglophones
Charles
Dickens
et
Mark
Twain.
Dans
ses
nouvelles
il
s’agissait
presque
toujours
des
personnages
au
bord
de
la
famine
qui
habitent
dans
les
appartements
appauvris
varsoviens,
et
même
si
les
histoires
s’identifient
en
grande
partie
avec
les
pauvres,
les
riches
ne
sont
jamais
traités
avec
hostilité
;
cela
était
tout
à
fait
caractéristique
de
Prus,
remarquable
pour
sa
croyance
en
la
bonté
inhérente
de
l’humanité.
L’œuvre
de
Prus
la
plus
connue
et
célèbre
est
sans
doute
le
roman
Lalka
(La
Poupée),
écrit
en
1890.
Il
s’agit
de
Stanisław
Wokulski,
un
commerçant
dynamique
et
prospère,
qui
tombe
amoureux
d’Izabela
Łęcka,
une
femme
aristocratique
froide
et
inaccessible.
Le
roman
était
une
opportunité
pour
Prus
de
créer
un
portrait
de
19. 17
son
Varsovie
adoré
avec
les
détails
réalistes
minuscules,
et
aussi
de
saisir
l’essence
d’une
période
de
transition
sociale,
quand
la
bourgeoisie
et
leurs
mœurs
étaient
en
déclin
et
les
citadins
entreprenant
devenaient
plus
influents.10
Bolesław
Prus
est
connu
comme
positiviste,
mais
en
fait
il
s’est
identifié
plutôt
avec
les
philosophies
de
Spencer
qu’avec
celles
de
Comte.
Néanmoins,
il
s’est
fait
le
champion
des
droits
des
femmes,
des
valeurs
de
la
classe
moyenne
et
des
travailleurs,
et
de
l’éducation
des
enfants,
qui
étaient
toutes
les
grandes
priorités
des
positivistes,
et
sur
lesquelles
il
se
trouvait
d’accord
avec
leurs
idéaux.
Eliza
Orzeszkowa,
née
Pawłowska,
est
l'une
des
seules
femmes
écrivains
du
mouvement
positiviste,
et
entre
parenthèses,
le
seul
écrivain
mentionné
ici
dont
le
nom
ne
contient
pas
Aleksander
dans
une
certaine
mesure.
Comme
Prus,
elle
participait
à
l’insurrection
de
janvier
1863,
mais
son
point
de
vue
comme
écrivain
était
très
différent.
Alors
que
Prus
était
l'écrivain
de
la
ville,
Orzeszkowa
était
provinciale
à
la
fois
dans
ses
origines
et
ses
sujets.
Nominée
pour
le
prix
Nobel
de
littérature
en
1905,
et
un
auteur
prolifique
tout
au
long
de
sa
vie,
Orzeszkowa
est
surtout
connue
pour
son
roman
Nad
Niemnem
(Sur
les
rives
du
Niémen)
et
comme
un
défenseur
fidèle
des
paysans,
des
femmes
et
des
Juifs.
Le
motif
central
de
ses
œuvres
était
l'accomplissement
d'un
être
humain
de
lui-‐même
en
dépit
des
obstacles
créés
par
les
conditions
sociales.9
Elle
se
préoccupait
particulièrement
du
rôle
des
femmes
dans
la
famille
et
dans
la
société,
une
question
qu'elle
aborde
dans
les
romans
Marta
et
Meir
Ezofowicz.
Elle
participait
aussi
dans
«
praca
organiczna,
»
et
fondait
plusieurs
écoles
et
une
maison
d’édition
à
Wilno.
20. 18
V
Conclusion
A
partir
de
1795,
la
Pologne
n'était
pas
une
nation.
Elle
ne
la
serait
pas
encore
jusqu’en
1918,
au
fin
de
la
première
guerre
mondiale,
quand
les
puissances
d’occupation
étaient
vaincus
par
la
guerre.
A
partir
de
1863,
ses
habitants,
qui
s’identifiaient
encore
comme
«
Polonais
»
en
dépit
de
la
politique,
ont
commencé
un
nouveau
programme
de
résistance
à
l'occupation
;
révolte
après
révolte
se
révélait
vain
à
accomplir
des
objectifs
politiques,
et
mortel
pour
beaucoup
trop
de
jeunes
Polonais.
La
philosophie
du
positivisme,
développé
par
Auguste
Comte
et
influencé
par
les
utilitaristes
anglaises,
a
fourni
une
nouvelle
fondation
pour
la
préservation
polonaise.
Dans
un
climat
d'oppression,
d’un
manque
d'éducation,
et
de
la
russification
répandue,
le
positivisme
a
permis
les
Polonais
de
préserver
discrètement
leur
langue,
leur
culture
et
leur
identité
pendant
plus
que
cinquante
ans.
Lorsque
la
deuxième
république
était
finalement
fondée
en
1918,
les
Polonais
ont
adopté
immédiatement
des
lois
progressistes
sur
les
droits
civils,
et
ont
fait
de
grandes
contributions
aux
mathématiques
et
au
monde
universitaire.
Positivisme,
dans
sa
simplicité,
a
joué
un
rôle
dans
le
raffinement
d’un
fort
sens
de
fierté,
de
la
vision
et
de
la
détermination
qui
a
permis
à
la
nation
fracturée
de
récupérer
si
rapidement
après
son
long
voyage
à
travers
l’inexistence.
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