2. En 1944 l’Estonie est reprise par l'Union
soviétique, le pays lui est restée annexée, en
temps que république socialiste soviétique
d'Estonie pour presque 5 décennies.
Hymne de la république socialiste soviétique
d’Estonie :
https://www.youtube.com/watch?v=ymurzdXg
1-o
3. L'État soviétique a effectué une censure stricte.
Pour cela, les autorités ont mis en place un
„bureau de censure“ – GLAVLIT (Direction
générale pour la protection des secrets d’État
dans la presse).
Pendant des décennies, GLAVLIT a été le
principal instrument de contrôle de la presse,
de l’art et de la littérature.
4. A partir de 1944, les libertés ont été
supprimées :
pas de liberté d’expression (= parler
librement)
pas de liberté de presse (car il y a la censure)
pas de liberté d’opinion (un seul parti
politique a été autorisé : le parti communiste)
5. Contre les opposants, les autorités soviétiques
ont utilisé une violence cruelle :
la population a été PARTOUT surveillée par
une police politique,
les opposants ont été arrêtés et déportés en
camp de concentration, appelé Goulag.
Goulag
6. La propagande et les interdictions ont été partout
pour contrôler les pensées des Soviétiques : au
travail, dans les loisirs (cinéma), à l’école...
Les autorités soviétiques ont établi une interdiction
de posséder un tricolore bleu-noir-blanc, de parler
en langue estonienne dans les établissements et
de célebrer le Noël !!!
Les thèmes majeurs de la propagande ont été le
culte de la personnalité (adoration de Staline, le «
petit père des peuples»), les réussites du
communisme et la grandeur de l’URSS.
7. Revenez au plus vite dans votre Patrie,
Soviétiques libérés. Vous êtes délivrés du poids
de l’esclavage fasciste !
Staline= le père
des Soviétiques
La Russie
Soviétique=
La mère des
Soviétiques
8. Les journaux suivaient les directives du parti
communiste. Ils illustraient la pensée
communiste par d'importants articles de
propagande, en exaltant les réussites du
régime et en contrepartie en cachant ses
défaillances et ses échecs.
Les principaux journaux officiels étaient la
Pravda et les Izvestia ; ces journaux étaient
présents dans toutes les Républiques
Socialistes Soviétiques sous plusieurs éditions.
9. Ce monopole de la presse écrite par les
journaux officiels entraîne la non-existence de
journaux libres et reconnus.
L'existence des journaux officiels, de la
censure et de la propagande révèle bien
l'absence de liberté de la presse écrite en URSS.
10. A partir de 1986, avec le loi de la glasnost -
une politique de liberté d'expression et de la
publication d'informations – Mikhaïl
Gorbatchev a donné de nouvelles libertés au
peuple, comme la liberté d'expression.
Des milliers de prisonniers politiques et
beaucoup de dissidents ont été également
libérés.
11. La glasnost a aussi entraîné des manifestations
massives ainsi que le début des grèves. Elle a
contribué aussi au réveil des nationalismes
chez les minorités ethniques constituant la
fédération soviétique.
12. La glasnost a réveillé des revendications
autonomistes, puis indépendantistes, prenant le
relais des manifestations de rues réclamant la
démocratie.
En avril 1988 on a vu la première réapparition
massive des couleurs nationales (bleu-noir-blanc),
interdites durant toute la période soviétique.
https://www.youtube.com/watch?v=Ib1NCCD68lo
Le 24 février 1989 le drapeau bleu-noir-blanc,
redevenu officiel, a été hissé au sommet de la tour
du Grand Hermann à Tallinn.
13. Le 23 août 1989 : la grande chaîne humaine – la
voie balte - à travers les trois pays baltes, pour le
cinquantième anniversaire du pacte germano-
soviétique.
https://www.youtube.com/watch?v=GPkA_r2-vas
Moscou a protesté d'abord contre l'indépendance,
puis l’a reconnu en août 1991, en même temps
que celle de la Lettonie et de la Lithuanie.
Le 20 août 1991 – restauration de l’indépendance
de l’Estonie
https://www.youtube.com/watch?v=ZxqCuDWrx7
U
14. Aujourd’hui en 2018 la liberté d’expression est
très valorisée et bien respectée en Estonie.
En 2017, dans le classement mondial de la
liberté de la presse, l’Estonie a eu la 12ième
place (en 2007 la 3ième).
15. Pourquoi l’Estonie a chuté 9 places ?
(la 12ième place est pourtant bonne avec ses
13,55 points ! )
0 - 15 points : bonne situation
16. La raison se trouve dans la question des
dimensions de la liberté d’expression et dans
le procès „ Delfi „.
La société Delfi, est la propriétaire d’un des
plus gros portails d’actualités sur internet en
Estonie, publiant plusieurs centaines d’articles
par jour. Elle permet aux lecteurs de poster,
depuis son site, des commentaires en relation
avec les articles en ligne.
17. En l’espèce, un article publié le 24 janvier
2006, intitulé « SLK brise une route de glace en
formation » avait suscité l’émoi et le dérapage
de certains internautes qui s’en étaient pris
violemment à l’actionnaire unique de la
société : une vingtaine de commentaires était
d’évidence injurieux et offensant à l’encontre
de cette personne, certains relevant de
l’antisémitisme primaire.
18. Le 9 mars 2006, SLK exigeait de la société Delfi
de retirer les commentaires injurieux –ce
qu’elle fit le jour même- ainsi que 32 000 Eur à
titre d’indemnisation d’un dommage moral.
Suite à divers recours de droit interne, la
société Delfi fut condamnée en réparation à
320 Eur (une somme symbolique !), tant pour
n’avoir pas empêché la publication de
commentaires clairement illicites que pour ne
pas les avoir retirés de sa propre initiative.
19. La société Delfi a porté l’affaire devant la Cour
Européenne des droits de l’Homme voyant dans
cette condamnation l’imposition d’une
responsabilité et d’une censure préalable en
violation de la liberté d’expression.
9 ans plus tard, en 2015, la Cour a créé l’émoi de
certains juristes et des professionnels du web en
concluant à la non-violation de la liberté
d’expression et donc, à l’admission de la
responsabilité de la société Delfi.
20. Le procès a incité la société estonienne à la
réflection sur le mot „liberté d’expression“.
Plusieurs questions se posent :
La liberté, a-t-elle des limites ?
Pour protéger notre liberté, a-t-on le droit de
réduire la liberté d’autrui ?
Le droit à la liberté, est-elle accompagnée des
responsabilités ?
Le droit à la défense contre les offenses
(publiques), n’est-il pas un droit de l’homme ?
???
21. L’opinion de la Cour :
La Cour a considéré la condamnation
estonienne comme acceptable, au regard de la
liberté d’expression et de l’équilibre à
préserver avec les droits d’autrui c’est-à-dire
aux règles qui gouvernent toute société
démocratique. Pas de liberté sans
responsabilité. Même pour la liberté
d’expression.