PAQUET ÉNERGIE CLIMAT DE L’UNION EUROPÉENNE BILAN ET PERSPECTIVES POUR 2030Tifoouu
L’Europe a entamé les négociations de son prochain Paquet énergie-climat à l’horizon 2030. C’est l’occasion pour le RAC de tirer des enseignements du Paquet actuel (qui s’applique jusqu’en 2020), en rappelant sa structure, et de formuler des recommandations pour ce prochain Paquet. C’est l’objet de cette nouvelle publication, qui effectue un tour d’horizon des politiques climat-énergie de l’UE et se positionne sur les éléments du Paquet 2030. Elle se concentre notamment sur la question de la coordination des objectifs climat-énergie de l’Europe.
Ce document vise à tirer des enseignements relatifs relatifs à l’amélioration du cadre européen existant et à l’élaboration du prochain "Paquet énergie-climat" de l’UE à l’horizon 2030. Il analyse le Paquet au regard de son héritage, et notamment de sa capacité à placer l’Europe sur les bons rails pour atteindre ses objectifs climat-énergie à l’horizon 2050.
L’Europe doit remplir sa part de l’eff ort mondial qui consiste à limiter le réchauffement de la température moyenne sur terre à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est l’objectif adopté officiellement par les chefs d’Etat et de gouvernement européens, ainsi que par tous les pays sous l’égide des Nations unies.
Ce document s’intéresse particulièrement à la question de la coordination des politiques et mesures européennes en matière d’énergie et de lutte contre le changement climatique. C’est un sujet qui fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des commentateurs et des gouvernements nationaux, parfois à tort.
En revanche, ce document n’analyse pas en détail la transposition et la mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat 2020.
Après un rappel des objectifs et textes européens (partie 1), ce document effectue un bilan de la mise en œuvre du Paquet au niveau européen, en analysant ses principaux avantages et ses principales lacunes (partie 2). Enfin, le document en tire les principaux enseignements pour le prochain cadre énergie-climat de l’UE à l’horizon 2030 (partie 3).
PAQUET ÉNERGIE CLIMAT DE L’UNION EUROPÉENNE BILAN ET PERSPECTIVES POUR 2030Tifoouu
L’Europe a entamé les négociations de son prochain Paquet énergie-climat à l’horizon 2030. C’est l’occasion pour le RAC de tirer des enseignements du Paquet actuel (qui s’applique jusqu’en 2020), en rappelant sa structure, et de formuler des recommandations pour ce prochain Paquet. C’est l’objet de cette nouvelle publication, qui effectue un tour d’horizon des politiques climat-énergie de l’UE et se positionne sur les éléments du Paquet 2030. Elle se concentre notamment sur la question de la coordination des objectifs climat-énergie de l’Europe.
Ce document vise à tirer des enseignements relatifs relatifs à l’amélioration du cadre européen existant et à l’élaboration du prochain "Paquet énergie-climat" de l’UE à l’horizon 2030. Il analyse le Paquet au regard de son héritage, et notamment de sa capacité à placer l’Europe sur les bons rails pour atteindre ses objectifs climat-énergie à l’horizon 2050.
L’Europe doit remplir sa part de l’eff ort mondial qui consiste à limiter le réchauffement de la température moyenne sur terre à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est l’objectif adopté officiellement par les chefs d’Etat et de gouvernement européens, ainsi que par tous les pays sous l’égide des Nations unies.
Ce document s’intéresse particulièrement à la question de la coordination des politiques et mesures européennes en matière d’énergie et de lutte contre le changement climatique. C’est un sujet qui fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des commentateurs et des gouvernements nationaux, parfois à tort.
En revanche, ce document n’analyse pas en détail la transposition et la mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat 2020.
Après un rappel des objectifs et textes européens (partie 1), ce document effectue un bilan de la mise en œuvre du Paquet au niveau européen, en analysant ses principaux avantages et ses principales lacunes (partie 2). Enfin, le document en tire les principaux enseignements pour le prochain cadre énergie-climat de l’UE à l’horizon 2030 (partie 3).
Alors qu’une canicule précoce et intense frappe de plein fouet la
France entière, on entend murmurer « le changement climatique,
y a-t-il un lien ? » et les voix s’élèvent pour imposer une transition rapide, que ça soit dans les rues des capitales, au Parlement europeéen, ou au gouvernement français. Il va donc de soi que les nouvelles portant sur le climat, la transition énergétique et les projets durables prolifèrent, plusieurs des articles de ce numéro y feront référence.
Quels défis l'accord de Paris doit-il relever pour répondre aux besoins des p...rac_marion
Les prochaines négociations internationales sur le climat (COP21) se tiendront du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris en France. Le sommet de Paris sera déterminant car il doit aboutir à un accord international sur le climat qui préservera des chances de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C d’ici 2100. Pour le Réseau Climat & Développement, ce sommet doit répondre au double défi de la lutte contre les changements climatiques et contre la pauvreté dans les pays les plus affectés par ces derniers. Le RC&D appelle à un accord qui :
- Protège et renforce les droits humains et l’égalité des genres
- Finance la lutte contre les changements climatiques dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables
- Investit massivement dans l’accès aux services énergétiques durables pour tous
- Permet aux populations les plus vulnérables de faire face aux impacts des changements climatiques
- Préserve la sécurité alimentaire et le climat en investissant massivement dans l’agriculture familiale et agro-écologique.
Découvrez dans la dernière publication du RC&D "Quels défis l'accord de paris doit-il relever pour répondre aux besoins des populations africaines ?" les enjeux majeurs liés au climat pour la société civile africaine et les recommandations politique qu'elle propose.
Alors qu’une canicule précoce et intense frappe de plein fouet la
France entière, on entend murmurer « le changement climatique,
y a-t-il un lien ? » et les voix s’élèvent pour imposer une transition rapide, que ça soit dans les rues des capitales, au Parlement europeéen, ou au gouvernement français. Il va donc de soi que les nouvelles portant sur le climat, la transition énergétique et les projets durables prolifèrent, plusieurs des articles de ce numéro y feront référence.
Quels défis l'accord de Paris doit-il relever pour répondre aux besoins des p...rac_marion
Les prochaines négociations internationales sur le climat (COP21) se tiendront du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris en France. Le sommet de Paris sera déterminant car il doit aboutir à un accord international sur le climat qui préservera des chances de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C d’ici 2100. Pour le Réseau Climat & Développement, ce sommet doit répondre au double défi de la lutte contre les changements climatiques et contre la pauvreté dans les pays les plus affectés par ces derniers. Le RC&D appelle à un accord qui :
- Protège et renforce les droits humains et l’égalité des genres
- Finance la lutte contre les changements climatiques dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables
- Investit massivement dans l’accès aux services énergétiques durables pour tous
- Permet aux populations les plus vulnérables de faire face aux impacts des changements climatiques
- Préserve la sécurité alimentaire et le climat en investissant massivement dans l’agriculture familiale et agro-écologique.
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La computadora ha evolucionado a lo largo de varias generaciones desde la máquina analítica creada por Charles Babbage en el siglo XIX. La primera computadora electrónica, ENIAC, fue construida en 1947 y ocupaba un sótano completo. En las décadas siguientes, las computadoras se hicieron más pequeñas, rápidas y eficientes energéticamente con la introducción del transistor y los circuitos integrados, llevando al surgimiento de las computadoras personales en la cuarta generación.
La informática es la ciencia que estudia el procesamiento automático de la información utilizando sistemas computacionales. La informática educativa emerge de la intersección entre la informática y la educación para aplicar la tecnología en la educación y asegurar el desarrollo continuo del campo. Aunque la tecnología ha entrado tímidamente en los sistemas educativos formales, los avances recientes han llevado a cambios drásticos en cómo se enseña y aprende, requiriendo que maestros y estudiantes se adapten constante
El documento describe las tecnologías de la información y la comunicación (TIC). Explica que las TIC permiten crear, modificar, almacenar, proteger e recuperar información a través de ordenadores y programas. También describe cómo las empresas utilizan las TIC para gestionar aspectos como finanzas, empleados, facturación y más. Finalmente, explica que las TIC se aplican en ámbitos económicos, sociales, políticos, educativos y científicos para dar acceso a información.
Este documento presenta un proyecto de fotonovela creado en InDesign. La fotonovela se titula "Los vegetales rebeldes, amigos eternos" y cuenta la historia de un grupo de vegetales que se hacen amigos en una cocina y planean escapar para ser libres. Sin embargo, dos de ellos son elegidos para ser cocinados. Los otros vegetales los rescatan pero durante su intento de escape uno de ellos es aplastado. Al final, todos los vegetales son cocinados y usados para hacer una ensalada. El documento incluye los objetivos del pro
Una base de datos es un conjunto de datos almacenados sistemáticamente para su uso futuro, como en la gestión de empresas e instituciones públicas. Existen bases de datos estáticas para datos históricos, dinámicas para empresas, bibliográficas para localizar información, y de texto completo que almacenan contenidos completos. Un campo es la unidad mínima de información en una base de datos, y varios campos forman un registro. Las ventajas de las bases de datos incluyen obtener más información de los datos, y compartir datos entre usuarios; la des
La Web 2.0 representa la evolución de las aplicaciones tradicionales a aplicaciones enfocadas en el usuario, permitiéndole interactuar e intercambiar información. Está asociada con un fenómeno social de compartir y colaborar mediante aplicaciones web. Surgió del término acuñado en una conferencia para describir sitios que permitían la interacción y colaboración entre usuarios, aunque su significado sigue generando debate.
El documento describe las partes internas y externas del computador. Las partes internas incluyen el disco duro, la memoria y la placa base, mientras que las partes externas son el monitor, la torre, el teclado y el mouse. El objetivo es familiarizar a los lectores con cada una de las partes del computador de una manera visual e interactiva.
La comunicacion desde una perspectiva humano tecnologicaguerreroepico1976
Este documento describe la evolución de la comunicación humana desde una perspectiva tecnológica. Explica que la necesidad del ser humano de comunicarse ha impulsado el desarrollo de nuevas tecnologías que han permitido formas más avanzadas de intercambiar información. Se dividen los principales hitos en la revolución agrícola con la invención de la escritura, la revolución industrial con la imprenta, y la actual revolución de la información con Internet. Finalmente, se argumenta que las tecnologías de la información y
El documento describe los pasos para elaborar un panorama de factores de riesgos ocupacionales en una empresa. Explica que este estudio identifica las condiciones laborales y ambientales que pueden afectar la salud de los trabajadores. Detalla los 8 tipos principales de factores de riesgo y los pasos a seguir que incluyen identificar las áreas de trabajo, analizar los procesos productivos, inspeccionar para identificar riesgos e implementar medidas, y elaborar un mapa de riesgos usando símbolos en un plano de las instalaciones.
Ley modificacion normativa en seguridad industrialEduardo Lirola
El Real Decreto 560/2010 introduce cambios en 16 reglamentos relacionados con la seguridad industrial y las condiciones de los instaladores. Las principales modificaciones incluyen cambiar el concepto de "autorizado" por "habilitado", eliminar el registro industrial y permitir la declaración responsable, y requerir que la comprobación de requisitos sea a posteriori en lugar de antes del ejercicio de la actividad.
El documento habla sobre el comercio electrónico y las tiendas virtuales. Explica que el comercio electrónico permite a las empresas llegar a clientes de todo el mundo las 24 horas con bajos costos, y que actualmente más del 69% de los usuarios de Internet han realizado compras en línea. También describe las ventajas que ofrecen las tiendas virtuales como aumentar las ventas, acceder a nuevos mercados, y brindar un servicio las 24 horas los 365 días del año.
Este documento describe un proyecto para crear una maqueta de ascensor. Se detalla el planteamiento del problema que incluye conseguir materiales como tiras de aluminio y hacer un circuito eléctrico para que el ascensor se detenga en cada piso y se mueva despacio. También resume el programa Microsoft Project, explicando que es un software de gestión de proyectos que mantiene la información, programación y finanzas del proyecto para mejorar la productividad.
Ofertasamanta es una comunidad de anuncios clasificados gratuitos en España donde las personas y empresas pueden publicar anuncios para comprar, vender u ofrecer servicios sin costo, así como encontrar empleo u ofertar puestos de trabajo. Los usuarios también pueden agregar enlaces a videos de YouTube o mapas de Google a sus anuncios. El sitio ofrece foros de discusión y servicios gratuitos para empresas.
Hungría se encuentra entre dos culturas, la occidental y la oriental. Los romanos dejaron una huella en este país centroeuropeo, cuyo verdadero auge cultural se produjo entre los siglos XI y XV. La Plaza de los Héroes de Budapest alberga importantes edificios como el Museo de Bellas Artes y el Palacio de Arte.
El documento explica la jerarquía de operaciones para resolver expresiones aritméticas. Indica que primero se resuelven las expresiones entre paréntesis, luego la multiplicación y división de izquierda a derecha, y por último la suma y resta. Proporciona un ejemplo complejo con varias operaciones anidadas que sigue esta jerarquía y da el resultado total de 7,424 al evaluarla paso a paso.
Este decreto establece el Sistema Nacional para la Prevención y Atención de Desastres en Colombia. El sistema está compuesto por entidades públicas y privadas que trabajan para prevenir y atender desastres. Se crea la Oficina Nacional para la Atención de Desastres para coordinar el sistema y desarrollar un Plan Nacional para la Prevención y Atención de Desastres. El decreto también requiere que las entidades territoriales incluyan componentes de prevención de desastres en sus planes de desarrollo.
Il a été préparé par un groupe de travail animé par Jean-Marie Brom, physicien au CNRS, et Anne Henry, ingénieure de recherche chez EDF.
Il a été rendu public à l'occasion de la journée de l'écologie de la France insoumise organisée le samedi 25 février 2017.
Pour atteindre comme prévu la neutralité carbone en 2050, la France doit réduire drastiquement son utilisation des énergies les plus carbonées (gaz, pétrole et charbon). Notre consommation totale d’énergie va diminuer mais notre consommation d’électricité décarbonée va s’accroître très sensiblement. Le président Emmanuel Macron a donc annoncé en février 2022 à Belfort sa volonté de développer massivement les énergies renouvelables tout en modernisant le parc nucléaire. L’avenir est-il tout tracé pour autant ?
Non, montrent les auteurs de cet ouvrage. D’abord parce qu’il ne faudrait pas oublier que l’exécutif s’est également donné pour objectif – salutaire – de renforcer notre base industrielle : nos besoins en électricité seront donc plus élevés qu’annoncé. Ensuite, même si le renouvellement du parc nucléaire est mené à un rythme très soutenu, celui-ci sera nécessairement complété par d’importantes capacités renouvelables, à déployer massivement elles aussi.
Enfin, cette configuration inédite, où nucléaire et EnR se compléteront, réclamera également de développer de nouveaux moyens de flexibilité (modulation de la demande, imports-exports, stockage) pour préserver l’équilibre constant entre offre et demande.
Cet ouvrage propose un tableau prospectif complet des mix énergétiques possibles à l’horizon 2050, en optimisant les coûts, sous contrainte d’évolution de la demande, de renouvellement de l’offre et des engagements climatiques du pays. Ce faisant, il met au jour les principales technologies énergétiques dans lesquelles il est opportun d’investir en priorité. En plus d’éclairer les citoyens sur la question essentielle de la souveraineté énergétique, il offre des pistes de réflexion d’une grande utilité pour les décideurs publics et les entreprises.
Refonder la croissance énergétique sans oublier la croissance ! Fondation iFRAP
Réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 75 % en 2050, par rapport à 1990 ;
Réduire la consommation finale d’énergie de 20 % en 2030, 50 % en 2050 ;
Porter la part des énergies renouvelables à 23 % en 2020, 32 % en 2030 ;
Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 33 % d’ici 2025.
Un plan qui n’aurait pas dû négliger deux objectifs essentiels :
Minimiser les prix de l’énergie pour les consommateurs ;
Maximiser l’indépendance énergétique de la France.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES, principalement le CO2) est un objectif clair, mais les méthodes imposées pour y parvenir soulèvent de sérieux doutes. La faisabilité de la baisse de la consommation d’énergie est peu crédible. Elle n’est pas effective malgré dix ans de crise économique, d’investissements dans les économies
d’énergie et de campagnes massives de communication. De son côté, le coût brut des nouvelles énergies renouvelables, de deux à huit fois supérieur au niveau du marché de gros en ce qui concerne l’électricité, est insupportable pour les ménages et les entreprises. Quant à la baisse d’un tiers de la part du nucléaire d’ici 2025, elle est contradictoire avec l’objectif CO2 et irréaliste.
La consommation française d’énergie est modérée par rapport aux autres pays industrialisés, et ses émissions de gaz à effet de serre sont très faibles. Avec 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, notre pays ne peut pas sacrifier seul son économie.
En cette fin de période de vacances et pour accompagner votre rentrée, la promotion 2017 des élèves du mastère OSE se sont mobilisés pour vous présenter leur dernière édition de l’inf’OSE.
Si l’on se concentre sur le secteur de l’énergie et que l’on exclut de fait l’affaire Benalla, on peut dire que l’actualité est restée calme cet été. C’était sans compter sur cette nouvelle tombée mardi 28 août qui marque la rentrée : la démission surprise de Nicolas Hulot. L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire a dit ne plus vouloir se mentir. Qu’en sera-t-il des arbitrages rendus dans le cadre de la PPE dont la première version sera rendue publique au cours de ce mois?
La France, qui comme nous vous le montrons dans ce numéro a pour le moment seulement fait part de ses ambitions, va-t-elle en tirer les enseignements pour enfin se décider à engager les bons moyens pour atteindre ses objectifs climatiques?
Les attentes sont nombreuses, particulièrement pour l’avenir du secteur électrique français, l’occasion pour nous de vous partager une vision du réseau électrique de demain au centre duquel interviendra le stockage.
Nicolas Hulot le martelait constamment : il faut changer de modèle et changer d’échelle. Nous évoquons dans ce numéro l’exemple d’un modèle de transition écologique en Inde ainsi qu’une solution innovante pour le traitement de l’eau.
Enfin, puisque le problème du changement climatique est mondial, nous vous proposons une synthèse du rapport édifiant de l’AIE sur les investissements énergétiques dans le monde en 2017.
Le moment est venu pour nous de passer la main à la prochaine promotion du mastère OSE. Nous la rencontrerons à l’occasion du Congrès OSE 2018 : « L’Hydrogène : Vecteur énergétique du futur ? », auquel vous êtes tous conviés et qui se déroulera le mardi 25 septembre prochain à l’Ecole des Mines de Paris, site de Sophia Antipolis (site d’inscription : https//congresose2018.eventbrite.fr).
Florian ROUOT
Position de FO dans le débat sur la transition énergétiqueSociété Tripalio
Document récapitulant les positions du syndicat FO sur la transition énergétique. Ce document soutient la place du nucléaire et préconise l'évaluation des réserves en gaz de schiste.
Note d'analyse - Quelle sécurité d’approvisionnement électrique en Europe à h...France Stratégie
Après qu'à l'automne le gestionnaire de réseau a mis en garde sur de potentielles difficultés d'approvisionnement en électricité en cas de grand froid cet hiver, la question d’éventuelles défaillances des systèmes électriques en Europe et en particulier en France a été remise dans le débat alors qu’elle avait quasiment disparu des préoccupations du grand public.
En savoir plus :
https://strategie.gouv.fr/publications/securite-dapprovisionnement-electrique-europe-horizon-2030
Dossier du débat national sur la transition énergétiqueDNTE
Imaginons ensemble notre énergie de demain : le Secrétariat général du débat national sur la transition énergétique met à disposition des citoyen-ne-s ce dossier du débat (socle de connaissances, état des lieux, engagements, enjeux, débat).
La fin de l’année 2018 a su réserver son lot de cadeaux empoisonnés concernant le climat et a été l’occasion de rappeler l’urgence des mesures à entreprendre pour limiter au maximum les effets du changement climatique. Deux rapports illustrent cet appel à l’action. Le premier d’entre eux est le rapport du GIEC du 8 octobre qui incite à une action immédiate pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, limite au-delà de laquelle les risques encourus seront bien plus importants. Vient ensuite le rapport du WWF sur la biodiversité datant du 30 octobre qui présente un résultat alarmant, 60% des populations d’animaux sauvages ont disparu sur Terre en moins de 50 ans, en lien avec l’expansion des activités humaines sur les lieux de vie sauvage. Ainsi, l’urgence qu’il y a agir pour la préservation de l’environnement commence à faire écho dans le monde politique et certaines mesures, telles que la taxe sur les carburants ont été mises en place. Mais cette dernière, du fait d’un manque de considération de ses implications sociales, a rencontré le succès qu’on lui connaît en donnant naissance au mouvement des Gilets Jaunes. Enfin, dernière ombre au tableau de cette fin d’année, l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil qui vient renforcer l’influence des climato-sceptiques à l’échelle mondiale.
C’est donc sur ces constats plutôt amers que l’année 2019 débute, ne laissant pas beaucoup de place à l’optimisme. Mais, c’est parfois dans ces moments qu’un sursaut se produit là où on ne l’attend pas. Ainsi le cri du cœur de la jeune suédoise Greta Thunberg lors de la COP 24 sera peut être entendu et permettra de faire de 2019 l’année « du changement, que ça vous plaise ou non ». Un premier pas dans cette direction a d’ailleurs pu être effectué lors de la COP 24 avec un accord de près de 200 pays sur les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris.
Au menu de ce numéro de l’Inf’OSE, nous vous proposons de faire le point sur le démantèlement des centrales nucléaires en France ainsi que sur les interconnexions électriques du futur. D’autres articles traitant de la réglementation thermique du bâtiment, de la situation énergétique de Taïwan et de l’impact de la gratuité des transports en commun accompagneront votre lecture.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et une année 2019 en apothé’OSE !
Lyes Ait Mekourta
Analyse intégrale et synthétique de l'industrie du solaire en France et de sa politique : les enjeux de demain et les solutions pour le développement du solaire
Colloque Rexel-CGEMP - L'efficacité énergétique : une responsabilité économiq...Energy 3.0
L’efficacité énergétique est désormais considérée par les experts et les dirigeants politiques comme l’une des solutions économique et sociale majeure face à la crise énergétique que nous traversons.
Ce colloque, organisé par Rexel et le CGEMP a été l’occasion de tracer des lignes d’action concrètes en matière d’efficacité énergétique et d’approfondir quelques axes de réflexion :
- En quoi l’efficacité énergétique constitue-t-elle une solution génératrice d’économies et d’emplois?
- Quels sont les comportements des utilisateurs face à ces problématiques et comment les accompagner, en particulier dans les bâtiments d’habitations?
- Face à ces évolutions des techniques et des usages, quel doit être le rôle, en France et en Europe, des entreprises du secteur de l’énergie, des pouvoirs publics et des consommateurs?
1. Synthèse générale
Jacques
Jacques Percebois
Claude Mandil
L’analyse des scénarios énergétiques à 2050, effectuée dans le corps du rapport,
apporte des réponses aux questions posées par la lettre de mission du ministre, en
particulier sur la place souhaitable du nucléaire. Elle montre tout d’abord le rôle
essentiel que doivent avoir les actions d’efficacité énergétique. Pour ce qui concerne
l’énergie nucléaire, question centrale en ce moment dans le débat politique national,
elle montre que la trajectoire optimale pour notre pays consiste à prolonger la durée
de vie des centrales existantes aussi longtemps que l’autorité de sûreté nucléaire le
permettra, à prévoir un petit nombre d’EPR pour lisser la production au moment de la
fermeture des centrales les plus anciennes, et à préparer l’avenir en poursuivant, au
côté du développement des énergies renouvelables, le développement de la
génération 4, tout en laissant ouverte la question de la part du nucléaire en 2050 et
même en 2030. Celle-ci dépendra en effet de plusieurs facteurs : réussite des
politiques de maîtrise de la demande, baisse des coûts des énergies renouvelables,
percées technologiques, retour d’expérience sur le fonctionnement des EPR français
et étrangers, prix du gaz naturel.
Mais en outre, les débats du groupe de travail ont mis en lumière quelques données
de base qui doivent être prises en compte lors de toutes les décisions de politique
énergétique à venir.
1. Il n’existe ni énergie sans inconvénients, ni scénario idéal, ni trajectoire idéale pour
y parvenir. Chaque scénario implique des choix entre différents avantages et
inconvénients, et l’opinion publique doit en être clairement informée. Les analyses
partielles ou simplistes, celles qui présentent les avantages en oubliant les
inconvénients, devraient être proscrites d’où qu’elles proviennent. Certains
scénarios ne sont envisageables qu’au prix de révolutions dans les
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2. Commission Energies 2050
comportements individuels et sociaux, qui ne nous semblent ni crédibles, ni
souhaitables. Il faudra certes adapter fortement nos comportements à de
nouvelles contraintes, notamment pour économiser une énergie qui risque d’être
chère et largement polluante, mais pas au prix de scénarios qui prônent la mise en
œuvre d’une société autarcique et qui ne ferait que gérer la pénurie dans tous les
domaines de la vie courante.
2. Notre pays n’est pas un isolat énergétique ; il s’approvisionne sur des marchés
mondiaux, il participe pleinement à la grande œuvre de progrès et de solidarité
qu’est l’Union européenne, ses entreprises se développent et sont en compétition
sur les marchés mondiaux, la contrainte climatique est mondiale, la crise
financière est durable et profonde. Cela ne signifie pas qu’aucune politique
autonome n’est possible, mais qu’on ne peut pas agir comme si l’extérieur était
insignifiant. Or les tendances lourdes de l’évolution du paysage énergétique
mondial sont décrites dans les publications récentes de l’AIE, et elles sont souvent
très différentes de ce que nous percevons comme nécessaire ou souhaitable :
croissance continue de la demande d’énergie et en particulier d’électricité, tirée
par les besoins des économies émergentes, place durablement prépondérante
des énergies fossiles et en particulier du charbon, maintien du pétrole comme
énergie de choix pour les besoins de transport, développement spectaculaire de la
production des hydrocarbures non conventionnels (pétrole et gaz), part croissante
mais modérée des énergies renouvelables et du nucléaire, maintien d’une grande
partie de l’humanité dans un état de pauvreté énergétique insupportable. Nous ne
pouvons pas nier ce contexte, nous devons nous y insérer. Quels que soient les
choix qui seront faits il faudra investir massivement et il faudra le faire en tenant
compte des perspectives qui s’offriront à la France dans les pays émergents et
des données de la construction européenne.
3. En particulier, la contrainte du changement climatique est considérable. D’après
l’AIE, les émissions mondiales de gaz à effet de serre créées par la production ou
l’utilisation de l’énergie sont d’environ 30 milliards de tonnes par an et risquent,
même avec les politiques ambitieuses décidées dans plusieurs pays, de dépasser
35 milliards de tonnes en 2035, alors que pour avoir des chances raisonnables de
respecter l’objectif de Cancun (augmentation de la température moyenne à long
terme limitée à 2°C) les émissions ne devraient pas dépasser 20 milliards de
tonnes en 2035 et 13 en 2050. Il s’agit réellement d’opérer sans délai un
changement complet de trajectoire et cela signifie que tous les outils à notre
disposition seront nécessaires. C’est vrai pour l’offre : il faudra plus de
renouvelables, plus de nucléaire, encore beaucoup d’énergie fossile et donc de la
capture et de la séquestration du dioxyde de carbone, mais c’est tout aussi vrai
pour la demande : le point commun entre tous les scénarios que nous avons
examinés est le rôle primordial de la sobriété (réduire la consommation de services
énergétiques) et de l’efficacité (réduire la consommation d’énergie pour un même
service rendu). Certes l’Europe, et a fortiori notre pays ne peuvent pas à eux seuls
apporter la solution à ce défi et il serait dangereux pour l’économie européenne de
vouloir faire cavalier seul, mais en sens inverse personne ne comprendrait que
notre continent ne fasse pas sa part de l’effort indispensable. En d’autres termes,
et sans sous-estimer la contrainte liée à l’épuisement des ressources énergétiques
fossiles, c’est la contrainte environnementale qui prend aujourd’hui le pas sur
celle du « peak-oil ». La stratégie engagée par notre pays par le Grenelle de
l’environnement prend bien en compte, jusqu’en 2020, le besoin de maîtrise de la
demande et de diversification de l’offre. Il s’agit maintenant de voir plus loin.
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3. - Synthèse générale –
4. Beaucoup des politiques nécessaires vont impliquer de manière croissante les
collectivités locales et en particulier les municipalités. C’est évident pour la
maîtrise de l’énergie, avec les deux cibles prioritaires qui sont l’habitat et le
transport. C’est vrai également pour le développement des énergies renouvelables
décentralisées, le développement des réseaux de chaleur et la mise en place
réussie des « smart grids ».
5. De fait, personne ne peut prédire ce que sera le paysage énergétique en 2050.
Qu’il suffise de penser à ce que nous aurions écrit fin 1972 sur des scénarios
énergétiques pour les quarante années à suivre jusqu’en 2012 ! L’incertitude
porte sur tous les domaines : elle est technologique, économique, politique,
financière et même démographique. La flexibilité est donc essentielle : une
caractéristique indispensable d’un scénario acceptable est la possibilité d’en
changer en cours de route pour tenir compte de l’imprévu, et quel que soit le
scénario à long terme, nous devrons à court terme prendre les décisions de
moindre regret et celles qui évitent de fermer prématurément des options qui
pourraient ultérieurement se révéler indispensables. Un certain nombre des
scénarios étudiés n’entrent pas dans ces catégories: ceux qui se passent d’un
effort sur la sobriété et l’efficacité, bien sûr, mais aussi ceux qui font l’impasse sur
la R&D en capture et séquestration du CO2 (CSC) ou dans le domaine du
stockage de l’électricité, car nous pourrons en avoir besoin à l’avenir, ou ceux qui
comportent la fermeture de centrales nucléaires avant que ce soit exigé par
l’autorité de sûreté.
6. C’est l’occasion de dire ici le parti que nous avons pris sur la question de la
sûreté de l’énergie nucléaire : nous avons refusé d’avoir un avis autonome sur le
sujet. La France dispose d’une Autorité de sûreté nucléaire (ASN) exigeante,
compétente et indépendante. Conformément à la loi "transparence et sécurité en
matière nucléaire" du 13 juin 2006, l'ASN communique aux Ministres chargés de
la sûreté nucléaire son avis indépendant sur le niveau de sûreté des installations
qu'elle contrôle. Nous considérons donc comme sûre une installation nucléaire
dont l’Autorité de sûreté a déclaré le niveau de sûreté acceptable. En revanche, il
serait préoccupant que la démarche de sûreté ne soit pas portée au même niveau
que le nôtre dans tous les pays qui ont fait le choix de l’énergie nucléaire et que
se développe une sûreté nucléaire à deux vitesses. Nous recommanderons que la
France prenne toutes les initiatives utiles pour que cette situation soit évitée, en
améliorant la gouvernance mondiale de la sûreté.
7. Le développement de l’énergie éolienne, mais aussi du photovoltaïque au-delà de
2020, pose un problème d’intermittence qu’il ne faut pas sous-estimer dès que la
part de ces énergies dans la production nationale d’électricité devient
significative. Une grande attention doit être apportée à toutes les perspectives de
stockage massif de l’énergie et de gestion de la demande, sans passer leurs
coûts sous silence ; certes les stations de transfert d’électricité par pompage
(STEP) apportent une réponse utile mais limitée, mais tant que d’autres solutions
ne seront pas disponibles et compétitives, des centrales à gaz (dont le
financement sera problématique) devront assurer la permanence de la
production ; le « foisonnement », même à l’échelle de l’Europe, ne permet pas
d’exclure une situation d’absence de vent pendant plusieurs jours consécutifs. En
tout état de cause l’investissement sur les réseaux de transport et de distribution
doit être amplifié et les procédures d’acceptation des lignes aériennes par le
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4. Commission Energies 2050
public simplifiées. Une attention particulière doit également être apportée à la
gestion de la pointe électrique et aux conséquences sur la volatilité des prix de
l’électricité, sur le marché spot, que ferait peser un développement massif des
énergies renouvelables en l’absence de solutions de stockage de cette électricité.
8. Les notions de coût et de financement sont particulièrement importantes pour au
moins deux raisons. La première est que tous les scénarios s’accordent sur une
perspective de hausse durable des coûts énergétiques : demande croissante,
raréfaction de l’offre bon marché, coût croissant des équipements et des matières
premières, coût de la sûreté et de la protection de l’environnement, nécessité de
financer les conséquences de l’intermittence des énergies renouvelables, tous
ces facteurs augurent de prix des énergies de plus en plus élevés pour le
consommateur final. Pour l’électricité il n’y a pas que le prix du kWh aux bornes
de la centrale qui est concerné, il faut aussi tenir compte des coûts liés à
l’entretien et au développement des réseaux. En outre la hausse de la CSPE
semble inéluctable sauf à abandonner renouvelables et péréquation tarifaire
Raison de plus pour ne pas « en rajouter » en faisant supporter au kWh des coûts
qui auraient pu être évités par des choix énergétiques moins dispendieux ; la
compétitivité du prix de l’électricité est un atout de l’économie française et doit le
rester La seconde raison est que presque tous les choix de politique énergétique
à notre disposition sont extrêmement capitalistiques : c’est vrai de l’efficacité
énergétique, en particulier dans le gisement le plus important, celui de l’habitat
existant , c’est vrai de l’électricité renouvelable, et encore plus si on prend en
compte la nécessité d’installations de « back-up » pour compenser l’intermittence
de l’éolien et dans une moindre mesure du photovoltaïque, c’est vrai des
nouvelles centrales nucléaires, c’est vrai de la capture et de la séquestration du
CO2, c’est vrai des interconnexions électriques et gazières ; dans tous ces cas de
lourdes dépenses en capital précèdent les revenus ou les atténuations de
dépenses. Il ne s’agit pas là d’une constatation nouvelle, mais le contexte
financier mondial actuel rend cette situation particulièrement préoccupante et
confère un avantage aux rares solutions peu capitalistiques qui sont la sobriété
énergétique (consommer moins de services énergétiques), les cycles combinés à
gaz et naturellement la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires
existantes aussi longtemps que l’autorité de sûreté nucléaire le juge possible. A
cet égard, même si on ne connaît pas encore le coût exact des mesures
imposées par l’ASN à EDF pour autoriser la prolongation de la durée de vie des
centrales en incluant les travaux dits « post-Fukushima », il semble bien ces coûts
doivent rester très en dessous de1000€/kW installé, c’est-à-dire nettement
inférieurs à ceux de n’importe quelle solution alternative, qu’elle soit fossile ou
renouvelable. La contrainte économique et financière impose donc de recourir en
priorité aux solutions les moins coûteuses. Encore faut-il avoir évalué les coûts ;
certains des scénarios étudiés ont refusé de considérer le coût de leurs
propositions ; nous pensons que cette attitude n’est pas responsable.
9. Lié à la question du financement est le déficit particulièrement préoccupant de
notre balance commerciale, qui est à peu près exactement égal à celui de la
balance énergétique ; même s’il s’agit d’une coïncidence, elle est frappante. Plus
que la notion d’indépendance énergétique, qui est de toute façon limitée par la
géographie et la géologie et qui n’assure pas la sécurité avec certitude, c’est ce
problème qui justifie que l’on porte une attention particulière d’une part à la
maîtrise de la demande, d’autre part aux énergies dont la production comporte
une valeur ajoutée nationale importante, sans oublier les métaux et les terres
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5. - Synthèse générale –
rares dans le calcul. Il s’agit notamment du nucléaire et de certaines énergies
renouvelables (hydraulique, biomasse, en particulier la valorisation de la ressource
en bois, éolien et à un moindre degré photovoltaïque), mais aussi, faut-il le dire,
des hydrocarbures conventionnels ou non, dont les réserves, si elles étaient
prouvées et exploitables avec un total respect de l’environnement, apporteraient
un soulagement significatif au déséquilibre des comptes extérieurs.
10. L’ampleur des programmes énergétiques à lancer au cours des prochaines
années invite à examiner la possibilité de retombées industrielles créatrices
d’emplois et notamment d’emplois qualifiés. Il s’agit en effet d’une perspective
très attractive, mais qu’il faut étudier avec sérieux et en évitant les conclusions
hâtives et les erreurs de jugement. Quatre règles nous paraissent s’imposer à cet
égard : i) on ne crée pas une filière industrielle en la fondant prioritairement sur le
marché intérieur (sauf naturellement pour ce qui concerne les activités artisanales
d’installation et d’entretien), il faut considérer le marché mondial en prenant en
compte les stratégies énergétiques souvent différentes des principaux grands
pays mondiaux ; à titre d’exemple, il est peu probable que la France connaisse
prochainement une croissance importante du photovoltaïque ou de la CSC sur
son territoire, mais puisque ces technologies sont appelées à un fort
développement mondial, il serait absurde de ne pas les considérer si l’industrie
française peut y exceller (ce qui est le cas) ii) on ne lâche pas la proie pour
l’ombre en sacrifiant une filière énergétique française d’excellence : la France est
le pays de référence dans le monde dans le domaine nucléaire, il serait
irresponsable d’abandonner toute présence sur cette technologie au moment où
la Chine, l’Inde, la Corée du Sud et la Russie deviennent des acteurs importants ;
dans tous les cas il y aura des besoins dans le démantèlement des centrales et le
savoir-faire français pourra être valorisé iii) les seules emplois industriels durables
sont ceux qui sont créés par une activité non subventionnée, car autrement on
détruit ailleurs plus d’emplois qu’on n’en a créés. En d’autres termes on créera
des filières industrielles compétitives non en maintenant durablement des tarifs
d’achat subventionnés, mais par en favorisant par des outils appropriés des
projets innovants appuyés par des programmes de recherche, de développement
et d’innovation associant laboratoires publics et groupes industriels, grands et
petits, en visant le marché mondial. Il ne faut donc pas exclure qu’une partie de la
production soit effectuée dans d’autres pays que le nôtre ; iv) les transitions que
cette nouvelle donne industrielle implique devront être accompagnées de manière
anticipée par une réorientation de l’effort de formation des professions
concernées.
Des places sont à prendre ou à maintenir dans de nombreux domaines, nucléaire,
photovoltaïque, éolien offshore, biocarburants des générations futures stockage
de l’électricité, gestion intelligente de l’énergie et notamment réseaux intelligents,
CSC, efficacité énergétique dans les secteurs des transports et du résidentiel-
tertiaire, entre autres. C’est dans ces domaines que les efforts de R&D en
partenariat privé-public doivent être privilégiés.
11. La France bénéficie, grâce aux décisions passées, d’une énergie à un prix
généralement acceptable et en particulier d’une électricité à un prix nettement
moins élevé que ses voisins. Mais nous avons déjà souligné que tous les facteurs
de coût vont orienter durablement les prix à la hausse. Il est important que les
consommateurs subissent, sauf exception, ces hausses sans atténuation. Des
prix maintenus artificiellement à un niveau insuffisant sont triplement nocifs : ils
impliquent des subventions destructrices d’emploi et incompatibles avec l’état
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6. Commission Energies 2050
des finances publiques, ils donnent aux consommateurs un signal erroné les
dissuadant de pratiquer des économies d’énergie, et ils empêchent les opérateurs
de dégager l’autofinancement nécessaire à leurs investissements. La vérité des
prix de l’électricité requiert notamment que la tarification tienne davantage
compte des problèmes de pointe et il importe donc de porter une attention
particulière aux mécanismes permettant de mieux valoriser l’effacement de la
demande ou la mise en place de capacités de production de pointe. Cette
politique de vérité des prix, indispensable, pose un problème difficile pour deux
catégories de consommateurs : les ménages en situation de précarité et les
entreprises « énergie-intensives ». Ces deux catégories doivent recevoir les
atténuations nécessaires, adaptées à la réalité de leur situation, mais il serait très
regrettable que tous les problèmes, de nature complètement différente, soient
traités de la même façon c’est-à-dire par la gestion administrative des tarifs.
Nous avons noté avec intérêt et une certaine perplexité que le gouvernement
allemand, qui reconnaît les conséquences tarifaires de ses décisions récentes sur
le nucléaire, semble décidé à en éviter le surcoût à ses entreprises électro-
intensives, par une série de moyens (recyclage des certificats ETS, tarification
spéciale du transport), dont on pourrait s’inspirer dans la mesure où ils sont
compatibles avec le droit communautaire.
12. Le Marché Intérieur Européen apporte aux économies des pays membres de
grands avantages : il accroît la sécurité à un coût raisonnable en permettant la
solidarité et donne aux différents acteurs économiques la possibilité d’exercer
une liberté fondamentale : celle de choisir leur fournisseur. Il doit donc être
défendu contre les attaques qu’il subit. Cela étant dit, il n’est pas contradictoire
d’affirmer que, tel que ce marché a été bâti, il ne permet pas de résoudre les
problèmes qui se posent aujourd’hui et qui exigent que les Etats-membres et
l’Union en tant que telle puissent prendre des décisions politiques sur le mix
énergétique et que les investissements nécessaires soient financés ; or on voit
bien que ce n’est pas le cas aujourd’hui, par exemple pour la prise de décision
sur les interconnexions transfrontières, les flux de rebours gaziers ou le
financement des centrales de « back up ». On voit bien également que la décision
unilatérale de l’Allemagne sur la sortie du nucléaire, quelque légitime qu’elle soit
pour un pays souverain, entraîne des conséquences parfois très difficiles à gérer
pour ses voisins et pour l’Union prise globalement. Il faudra revoir en profondeur
l’architecture du marché intérieur.
Pour clore et résumer cette note de synthèse, nous aimerions formuler quelques
recommandations :
Recommandation n° 1 : faire de la sobriété et de l’efficacité énergétique une grande
cause nationale ; lancer des appels à proposition afin de mobiliser la R&D et
l’innovation dans ce domaine en privilégiant les secteurs du bâtiment et des
transports.
Recommandation n° 2 : pour chaque décision de politique énergétique, évaluer le
coût et l’effet sur les finances publiques, sur la balance commerciale, sur les
émissions de CO2 et sur l’emploi (à la fois en postes et en qualifications créés), par
comparaison avec une décision différente, afin de dégager des priorités.
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7. - Synthèse générale –
Recommandation n° 3 : s’interdire toute fermeture administrative d’une centrale
nucléaire qui n’aurait pas été décidée par l’exploitant à la suite des injonctions de
l’autorité de sûreté.
Recommandation n° 4 : s’engager courageusement dans une politique de vérité
(c’est-à-dire de hausse) des prix de l’énergie et des émissions de CO2, en traitant de
façon spécifique et différente le cas de la précarité et celui des industries grosses
consommatrices.
Recommandation n° 5 : prendre l’initiative de proposer à nos principaux partenaires
européens un réexamen en profondeur des règles du marché intérieur de l’énergie :
celui-ci doit permettre le financement des investissements nécessaires, en particulier
ceux permettant d’assurer la pointe, et assurer la cohérence des décisions des
acteurs
Recommandation n°6 : envisager une initiative dans le domaine de l’harmonisation
internationale des règles et des pratiques de sûreté nucléaire afin de faire converger
ces règles et pratiques vers le niveau le plus élevé
Recommandation n° 7 : maintenir, voire accroître l’effort de recherche publique dans
le domaine de l’énergie, en coopération internationale et en accordant une priorité
absolue aux programmes mis en œuvre conjointement par des laboratoires publics et
des entreprises innovantes, grandes ou petites, capables de s’attaquer au marché
mondial. Les renouvelables et le stockage de l’énergie devront recevoir une attention
toute particulière.
Recommandation n° 8 : ne pas se fixer aujourd’hui d’objectif de part du nucléaire à
quelque horizon que ce soit, mais s’abstenir de compromettre l’avenir et pour cela
maintenir une perspective de long terme pour cette industrie en poursuivant le
développement de la génération 4. La prolongation de la durée de vie du parc actuel
nous paraît donc la solution de moindre regret (sous la condition absolue que cela soit
autorisé par l’ASN).
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