Alors qu’une canicule précoce et intense frappe de plein fouet la
France entière, on entend murmurer « le changement climatique,
y a-t-il un lien ? » et les voix s’élèvent pour imposer une transition rapide, que ça soit dans les rues des capitales, au Parlement europeéen, ou au gouvernement français. Il va donc de soi que les nouvelles portant sur le climat, la transition énergétique et les projets durables prolifèrent, plusieurs des articles de ce numéro y feront référence.
En cette fin de période de vacances et pour accompagner votre rentrée, la promotion 2017 des élèves du mastère OSE se sont mobilisés pour vous présenter leur dernière édition de l’inf’OSE.
Si l’on se concentre sur le secteur de l’énergie et que l’on exclut de fait l’affaire Benalla, on peut dire que l’actualité est restée calme cet été. C’était sans compter sur cette nouvelle tombée mardi 28 août qui marque la rentrée : la démission surprise de Nicolas Hulot. L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire a dit ne plus vouloir se mentir. Qu’en sera-t-il des arbitrages rendus dans le cadre de la PPE dont la première version sera rendue publique au cours de ce mois?
La France, qui comme nous vous le montrons dans ce numéro a pour le moment seulement fait part de ses ambitions, va-t-elle en tirer les enseignements pour enfin se décider à engager les bons moyens pour atteindre ses objectifs climatiques?
Les attentes sont nombreuses, particulièrement pour l’avenir du secteur électrique français, l’occasion pour nous de vous partager une vision du réseau électrique de demain au centre duquel interviendra le stockage.
Nicolas Hulot le martelait constamment : il faut changer de modèle et changer d’échelle. Nous évoquons dans ce numéro l’exemple d’un modèle de transition écologique en Inde ainsi qu’une solution innovante pour le traitement de l’eau.
Enfin, puisque le problème du changement climatique est mondial, nous vous proposons une synthèse du rapport édifiant de l’AIE sur les investissements énergétiques dans le monde en 2017.
Le moment est venu pour nous de passer la main à la prochaine promotion du mastère OSE. Nous la rencontrerons à l’occasion du Congrès OSE 2018 : « L’Hydrogène : Vecteur énergétique du futur ? », auquel vous êtes tous conviés et qui se déroulera le mardi 25 septembre prochain à l’Ecole des Mines de Paris, site de Sophia Antipolis (site d’inscription : https//congresose2018.eventbrite.fr).
Florian ROUOT
PAQUET ÉNERGIE CLIMAT DE L’UNION EUROPÉENNE BILAN ET PERSPECTIVES POUR 2030Tifoouu
L’Europe a entamé les négociations de son prochain Paquet énergie-climat à l’horizon 2030. C’est l’occasion pour le RAC de tirer des enseignements du Paquet actuel (qui s’applique jusqu’en 2020), en rappelant sa structure, et de formuler des recommandations pour ce prochain Paquet. C’est l’objet de cette nouvelle publication, qui effectue un tour d’horizon des politiques climat-énergie de l’UE et se positionne sur les éléments du Paquet 2030. Elle se concentre notamment sur la question de la coordination des objectifs climat-énergie de l’Europe.
Ce document vise à tirer des enseignements relatifs relatifs à l’amélioration du cadre européen existant et à l’élaboration du prochain "Paquet énergie-climat" de l’UE à l’horizon 2030. Il analyse le Paquet au regard de son héritage, et notamment de sa capacité à placer l’Europe sur les bons rails pour atteindre ses objectifs climat-énergie à l’horizon 2050.
L’Europe doit remplir sa part de l’eff ort mondial qui consiste à limiter le réchauffement de la température moyenne sur terre à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est l’objectif adopté officiellement par les chefs d’Etat et de gouvernement européens, ainsi que par tous les pays sous l’égide des Nations unies.
Ce document s’intéresse particulièrement à la question de la coordination des politiques et mesures européennes en matière d’énergie et de lutte contre le changement climatique. C’est un sujet qui fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des commentateurs et des gouvernements nationaux, parfois à tort.
En revanche, ce document n’analyse pas en détail la transposition et la mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat 2020.
Après un rappel des objectifs et textes européens (partie 1), ce document effectue un bilan de la mise en œuvre du Paquet au niveau européen, en analysant ses principaux avantages et ses principales lacunes (partie 2). Enfin, le document en tire les principaux enseignements pour le prochain cadre énergie-climat de l’UE à l’horizon 2030 (partie 3).
Un mois de novembre plutôt gris si on parle météo sur la côte d’Azur ou encore si on analyse les rapports sur les questions environnementales publiés depuis la rentrée.
Le 8 octobre le GIEC a publié son rapport sur le réchauffement climatique et le tweet d’Emmanuel Macron est plein d’espoir : « Le rapport du #GIEC le prouve scientifiquement : nous avons toutes les cartes en main pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais il faut que tout le monde agisse maintenant ! #OnePlanetSummit… ».
Le GIEC alerte sur la nécessité de transformations radicales immédiates si on ne veut pas imposer aux générations futures le recours à des techniques d’extraction du CO2 atmosphérique risquées. Pour rentrer dans le détail, nous vous proposons dans ce numéro un inventaire de ces technologies dites « Carbon Dioxide Removal », imaginées afin de parvenir à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
En dehors de Donald Trump et ses admirateurs, l’enjeu environnemental est compris par tout le monde. En France, l’agenda annoncé par le Président en cette fin de mois prévoit la fermeture de 4 à 6 réacteurs nucléaires d’ici 2030 ainsi que la fermeture de la totalité des centrales à charbon d’ici 2022. Deux de nos articles traiteront de la fermeture ou de la reconversion de ces centrales, ainsi que de la situation des Etats-Unis, qui font figure de mauvais élève avec l’exploitation massive du gaz de schiste au Texas et l’impact environnemental qui en résulte.
Côté mobilité durable, nous ferons un zoom sur l’intégration de l’hydrogène en tant que vecteur énergétique dans le domaine aéronautique, ainsi que sur les émissions de ce secteur, tant pointées du doigt ces derniers temps.
Enfin, nous vous donnerons également quelques détails sur le rapport Planète Vivante 2018 du WWF qui, contrairement aux évolutions du prix des carburants, n’a suscité malheureusement ni assez d’indignation, ni assez d’engagements.
Ana DAVID
En cette fin de période de vacances et pour accompagner votre rentrée, la promotion 2017 des élèves du mastère OSE se sont mobilisés pour vous présenter leur dernière édition de l’inf’OSE.
Si l’on se concentre sur le secteur de l’énergie et que l’on exclut de fait l’affaire Benalla, on peut dire que l’actualité est restée calme cet été. C’était sans compter sur cette nouvelle tombée mardi 28 août qui marque la rentrée : la démission surprise de Nicolas Hulot. L’ancien ministre de la transition écologique et solidaire a dit ne plus vouloir se mentir. Qu’en sera-t-il des arbitrages rendus dans le cadre de la PPE dont la première version sera rendue publique au cours de ce mois?
La France, qui comme nous vous le montrons dans ce numéro a pour le moment seulement fait part de ses ambitions, va-t-elle en tirer les enseignements pour enfin se décider à engager les bons moyens pour atteindre ses objectifs climatiques?
Les attentes sont nombreuses, particulièrement pour l’avenir du secteur électrique français, l’occasion pour nous de vous partager une vision du réseau électrique de demain au centre duquel interviendra le stockage.
Nicolas Hulot le martelait constamment : il faut changer de modèle et changer d’échelle. Nous évoquons dans ce numéro l’exemple d’un modèle de transition écologique en Inde ainsi qu’une solution innovante pour le traitement de l’eau.
Enfin, puisque le problème du changement climatique est mondial, nous vous proposons une synthèse du rapport édifiant de l’AIE sur les investissements énergétiques dans le monde en 2017.
Le moment est venu pour nous de passer la main à la prochaine promotion du mastère OSE. Nous la rencontrerons à l’occasion du Congrès OSE 2018 : « L’Hydrogène : Vecteur énergétique du futur ? », auquel vous êtes tous conviés et qui se déroulera le mardi 25 septembre prochain à l’Ecole des Mines de Paris, site de Sophia Antipolis (site d’inscription : https//congresose2018.eventbrite.fr).
Florian ROUOT
PAQUET ÉNERGIE CLIMAT DE L’UNION EUROPÉENNE BILAN ET PERSPECTIVES POUR 2030Tifoouu
L’Europe a entamé les négociations de son prochain Paquet énergie-climat à l’horizon 2030. C’est l’occasion pour le RAC de tirer des enseignements du Paquet actuel (qui s’applique jusqu’en 2020), en rappelant sa structure, et de formuler des recommandations pour ce prochain Paquet. C’est l’objet de cette nouvelle publication, qui effectue un tour d’horizon des politiques climat-énergie de l’UE et se positionne sur les éléments du Paquet 2030. Elle se concentre notamment sur la question de la coordination des objectifs climat-énergie de l’Europe.
Ce document vise à tirer des enseignements relatifs relatifs à l’amélioration du cadre européen existant et à l’élaboration du prochain "Paquet énergie-climat" de l’UE à l’horizon 2030. Il analyse le Paquet au regard de son héritage, et notamment de sa capacité à placer l’Europe sur les bons rails pour atteindre ses objectifs climat-énergie à l’horizon 2050.
L’Europe doit remplir sa part de l’eff ort mondial qui consiste à limiter le réchauffement de la température moyenne sur terre à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. C’est l’objectif adopté officiellement par les chefs d’Etat et de gouvernement européens, ainsi que par tous les pays sous l’égide des Nations unies.
Ce document s’intéresse particulièrement à la question de la coordination des politiques et mesures européennes en matière d’énergie et de lutte contre le changement climatique. C’est un sujet qui fait l’objet de beaucoup d’attention de la part des commentateurs et des gouvernements nationaux, parfois à tort.
En revanche, ce document n’analyse pas en détail la transposition et la mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat 2020.
Après un rappel des objectifs et textes européens (partie 1), ce document effectue un bilan de la mise en œuvre du Paquet au niveau européen, en analysant ses principaux avantages et ses principales lacunes (partie 2). Enfin, le document en tire les principaux enseignements pour le prochain cadre énergie-climat de l’UE à l’horizon 2030 (partie 3).
Un mois de novembre plutôt gris si on parle météo sur la côte d’Azur ou encore si on analyse les rapports sur les questions environnementales publiés depuis la rentrée.
Le 8 octobre le GIEC a publié son rapport sur le réchauffement climatique et le tweet d’Emmanuel Macron est plein d’espoir : « Le rapport du #GIEC le prouve scientifiquement : nous avons toutes les cartes en main pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais il faut que tout le monde agisse maintenant ! #OnePlanetSummit… ».
Le GIEC alerte sur la nécessité de transformations radicales immédiates si on ne veut pas imposer aux générations futures le recours à des techniques d’extraction du CO2 atmosphérique risquées. Pour rentrer dans le détail, nous vous proposons dans ce numéro un inventaire de ces technologies dites « Carbon Dioxide Removal », imaginées afin de parvenir à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
En dehors de Donald Trump et ses admirateurs, l’enjeu environnemental est compris par tout le monde. En France, l’agenda annoncé par le Président en cette fin de mois prévoit la fermeture de 4 à 6 réacteurs nucléaires d’ici 2030 ainsi que la fermeture de la totalité des centrales à charbon d’ici 2022. Deux de nos articles traiteront de la fermeture ou de la reconversion de ces centrales, ainsi que de la situation des Etats-Unis, qui font figure de mauvais élève avec l’exploitation massive du gaz de schiste au Texas et l’impact environnemental qui en résulte.
Côté mobilité durable, nous ferons un zoom sur l’intégration de l’hydrogène en tant que vecteur énergétique dans le domaine aéronautique, ainsi que sur les émissions de ce secteur, tant pointées du doigt ces derniers temps.
Enfin, nous vous donnerons également quelques détails sur le rapport Planète Vivante 2018 du WWF qui, contrairement aux évolutions du prix des carburants, n’a suscité malheureusement ni assez d’indignation, ni assez d’engagements.
Ana DAVID
Note de position inter-associative pour la COP20RAC-F
La conférence de Lima est une des dernières étapes décisives pour préparer l'accord mondial qui sera signé Paris, fin 2015, pour lutter contre les changements climatiques
Marché européen du carbone par Benoît Leguet et Jean-Marc JancoviciThe Shift Project
Présentation du marché européen du Carbone par Benoît Leguet, Directeur de Recherche à la CDC Climat et Jean-Marc Jancovici, Président The Shift Project
Ateliers du Shift 26 novembre 2013
La fin de l’année 2018 a su réserver son lot de cadeaux empoisonnés concernant le climat et a été l’occasion de rappeler l’urgence des mesures à entreprendre pour limiter au maximum les effets du changement climatique. Deux rapports illustrent cet appel à l’action. Le premier d’entre eux est le rapport du GIEC du 8 octobre qui incite à une action immédiate pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, limite au-delà de laquelle les risques encourus seront bien plus importants. Vient ensuite le rapport du WWF sur la biodiversité datant du 30 octobre qui présente un résultat alarmant, 60% des populations d’animaux sauvages ont disparu sur Terre en moins de 50 ans, en lien avec l’expansion des activités humaines sur les lieux de vie sauvage. Ainsi, l’urgence qu’il y a agir pour la préservation de l’environnement commence à faire écho dans le monde politique et certaines mesures, telles que la taxe sur les carburants ont été mises en place. Mais cette dernière, du fait d’un manque de considération de ses implications sociales, a rencontré le succès qu’on lui connaît en donnant naissance au mouvement des Gilets Jaunes. Enfin, dernière ombre au tableau de cette fin d’année, l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil qui vient renforcer l’influence des climato-sceptiques à l’échelle mondiale.
C’est donc sur ces constats plutôt amers que l’année 2019 débute, ne laissant pas beaucoup de place à l’optimisme. Mais, c’est parfois dans ces moments qu’un sursaut se produit là où on ne l’attend pas. Ainsi le cri du cœur de la jeune suédoise Greta Thunberg lors de la COP 24 sera peut être entendu et permettra de faire de 2019 l’année « du changement, que ça vous plaise ou non ». Un premier pas dans cette direction a d’ailleurs pu être effectué lors de la COP 24 avec un accord de près de 200 pays sur les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris.
Au menu de ce numéro de l’Inf’OSE, nous vous proposons de faire le point sur le démantèlement des centrales nucléaires en France ainsi que sur les interconnexions électriques du futur. D’autres articles traitant de la réglementation thermique du bâtiment, de la situation énergétique de Taïwan et de l’impact de la gratuité des transports en commun accompagneront votre lecture.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et une année 2019 en apothé’OSE !
Lyes Ait Mekourta
L’actualité en France ces dernières semaines a bien sûr été marquée par le mouvement de contestation des gilets jaunes. Bien que ce soulèvement soit le fruit d’un ras-le-bol fiscal général, c’est bien la hausse des taxes sur le carburant qui en a été l’élément déclencheur. Le récent rapport du GIEC l’a pourtant rappelé ; sans une réduction conséquente des émissions de CO2, le seuil des 1,5°C de hausse des températures sera certainement dépassé d’ici la fin du siècle. Les conséquences du dérèglement climatique et de la pollution de l’air, notamment en ville, sont déjà bien visibles. Pourtant, l’institut de sondage Ifop a estimé en novembre que 62% des Français jugent que le pouvoir d’achat est prioritaire devant la transition énergétique. La transition écologique ne pourra donc se faire sans un accompagnement réel des citoyens. L’acceptabilité de la fiscalité environnementale ne peut évoluer qu’avec l’éducation et la sensibilisation précoce de la population, et une juste utilisation des recettes fiscales.
En réponse au mouvement, le Président Emmanuel Macron a annoncé le gel des taxes. L’urgence climatique, elle, n’attend pas. Il est temps de prendre les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ce à plus grande échelle que celle du citoyen. Espérons que l’application du plan mobilité, présenté au sein de ce numéro, apportera des réponses intéressantes.
Notons également que les acteurs du monde de l’énergie et de la mobilité proposent toujours plus de solutions technologiques allant dans le sens de la transition écologique. Le train hydrogène, un parc éolien flottant avec solution de stockage, ou encore la blockchain pour l’autoconsommation d’électricité solaire, en sont des exemples qui vous seront présentés au fil de votre lecture de ce nouveau numéro de l’Inf’OSE. Nous verrons également comment l’intelligence artificielle s’est imposée dans le domaine de l’énergie. C’est sur cette note plus optimiste que nous vous souhaitons une bonne lecture et surtout, de très belles fêtes de fin d’année.
Dorine JUBERTIE
Note de position inter-associative pour la COP20RAC-F
La conférence de Lima est une des dernières étapes décisives pour préparer l'accord mondial qui sera signé Paris, fin 2015, pour lutter contre les changements climatiques
Marché européen du carbone par Benoît Leguet et Jean-Marc JancoviciThe Shift Project
Présentation du marché européen du Carbone par Benoît Leguet, Directeur de Recherche à la CDC Climat et Jean-Marc Jancovici, Président The Shift Project
Ateliers du Shift 26 novembre 2013
La fin de l’année 2018 a su réserver son lot de cadeaux empoisonnés concernant le climat et a été l’occasion de rappeler l’urgence des mesures à entreprendre pour limiter au maximum les effets du changement climatique. Deux rapports illustrent cet appel à l’action. Le premier d’entre eux est le rapport du GIEC du 8 octobre qui incite à une action immédiate pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, limite au-delà de laquelle les risques encourus seront bien plus importants. Vient ensuite le rapport du WWF sur la biodiversité datant du 30 octobre qui présente un résultat alarmant, 60% des populations d’animaux sauvages ont disparu sur Terre en moins de 50 ans, en lien avec l’expansion des activités humaines sur les lieux de vie sauvage. Ainsi, l’urgence qu’il y a agir pour la préservation de l’environnement commence à faire écho dans le monde politique et certaines mesures, telles que la taxe sur les carburants ont été mises en place. Mais cette dernière, du fait d’un manque de considération de ses implications sociales, a rencontré le succès qu’on lui connaît en donnant naissance au mouvement des Gilets Jaunes. Enfin, dernière ombre au tableau de cette fin d’année, l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil qui vient renforcer l’influence des climato-sceptiques à l’échelle mondiale.
C’est donc sur ces constats plutôt amers que l’année 2019 débute, ne laissant pas beaucoup de place à l’optimisme. Mais, c’est parfois dans ces moments qu’un sursaut se produit là où on ne l’attend pas. Ainsi le cri du cœur de la jeune suédoise Greta Thunberg lors de la COP 24 sera peut être entendu et permettra de faire de 2019 l’année « du changement, que ça vous plaise ou non ». Un premier pas dans cette direction a d’ailleurs pu être effectué lors de la COP 24 avec un accord de près de 200 pays sur les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris.
Au menu de ce numéro de l’Inf’OSE, nous vous proposons de faire le point sur le démantèlement des centrales nucléaires en France ainsi que sur les interconnexions électriques du futur. D’autres articles traitant de la réglementation thermique du bâtiment, de la situation énergétique de Taïwan et de l’impact de la gratuité des transports en commun accompagneront votre lecture.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et une année 2019 en apothé’OSE !
Lyes Ait Mekourta
L’actualité en France ces dernières semaines a bien sûr été marquée par le mouvement de contestation des gilets jaunes. Bien que ce soulèvement soit le fruit d’un ras-le-bol fiscal général, c’est bien la hausse des taxes sur le carburant qui en a été l’élément déclencheur. Le récent rapport du GIEC l’a pourtant rappelé ; sans une réduction conséquente des émissions de CO2, le seuil des 1,5°C de hausse des températures sera certainement dépassé d’ici la fin du siècle. Les conséquences du dérèglement climatique et de la pollution de l’air, notamment en ville, sont déjà bien visibles. Pourtant, l’institut de sondage Ifop a estimé en novembre que 62% des Français jugent que le pouvoir d’achat est prioritaire devant la transition énergétique. La transition écologique ne pourra donc se faire sans un accompagnement réel des citoyens. L’acceptabilité de la fiscalité environnementale ne peut évoluer qu’avec l’éducation et la sensibilisation précoce de la population, et une juste utilisation des recettes fiscales.
En réponse au mouvement, le Président Emmanuel Macron a annoncé le gel des taxes. L’urgence climatique, elle, n’attend pas. Il est temps de prendre les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ce à plus grande échelle que celle du citoyen. Espérons que l’application du plan mobilité, présenté au sein de ce numéro, apportera des réponses intéressantes.
Notons également que les acteurs du monde de l’énergie et de la mobilité proposent toujours plus de solutions technologiques allant dans le sens de la transition écologique. Le train hydrogène, un parc éolien flottant avec solution de stockage, ou encore la blockchain pour l’autoconsommation d’électricité solaire, en sont des exemples qui vous seront présentés au fil de votre lecture de ce nouveau numéro de l’Inf’OSE. Nous verrons également comment l’intelligence artificielle s’est imposée dans le domaine de l’énergie. C’est sur cette note plus optimiste que nous vous souhaitons une bonne lecture et surtout, de très belles fêtes de fin d’année.
Dorine JUBERTIE
#ENVIRONNEMENT #AUTREMENT
✅ Un dossier sur l'environnement, les menaces liées à la hausse de la température, la route vers le zéro carbone, l'utilité de la nature et de la biodiversité, les modes alternatives responsables de production industrielle, etc.
⏩ En lien direct avec notre groupe, la filière agricole (agroécologie), un système alimentaire durable équilibrée et raisonnée ouvrant la voie au végétal.
La fin de l’année approche et avec elle l’heure des bilans et un constat sans appel : le séchéances climatiques se rapprochent et la tension est montée d’un cran. En ce mois de décembre, les marches pour le climat se multiplient, réunissant des dizaines de milliers de personnes et emmenées par une jeunesse engagée,
soucieuse de son avenir. Malgré cette forte mobilisation, la COP 25 s’est achevée sur un accord très en deçà des attentes et a montré au monde des pays plus que jamais divisés.
Division des trajets en voiture par deux, limitation à 1 kg de vêtements neufs achetés par an et par personne, loterie annuelle distribuant 500 000 vols, immeubles collectifs obligatoires pour les nouvelles constructions et diminution de la consommation de viande (25kg par an et par personne), voilà ce qu’il faudrait mettre en place selon Novethic, entre 2020 et 2030, pour s’aligner sur la trajectoire d’une augmentation de la température de 1,5°C préconisée par le GIEC. La lecture de ce rapport ne fait pas froid dans le dos qu’aux habitants de Chicago, victimes de températures historiquement basses courant février. Et les mauvaises nouvelles climatiques semblent s’accumuler ce mois-ci : après
le glacier Larsen C, en 2017, c’est le glacier Thwaites qui est sur le point de se décrocher du continent Antarctique, les inondations en Australie risquent d’accélérer la disparition de la barrière de corail et 2018 a rejoint les trois années qui la précédait dans le top 5 des années les plus chaudes jamais enregistrées. S’il parait compliqué de renverser la situation climatique aussi facilement qu’on retourne une crêpe à la Chandeleur, la prise de conscience se répand chez les jeunes générations : des dizaines de milliers d’écoliers et étudiants européens se mettent en grève contre l’inaction des décideurs concernant le dérèglement climatique. A travers ce numéro, nous vous exposerons des articles qui vont dans leur sens notamment sur le développement du biogaz ralenti par la PPE mais également des articles qui pourraient leur donner espoir : l’émergence des batteries lithium ion pour décarbonner les transports, l’étude du mécanisme de marché de capacité et l’usine VALOMED qui valorise l’énergie dégagée lors de la combustion de déchets pour produire de l’électricité. En clôture de cet Inf ’OSE, plongez-vous dans le quotidien d’un jeune chargé d’affaires travaillant dans une centrale nucléaire en phase d’arrêt. Les élèves du mastère OSE vous souhaitent une bonne lecture et vous retrouverons fin mars pour vous conter leur périple taiwanais !
Juliette THOMAS
Dans ce numéro de mai, nous vous proposons d’aborder des sujets aussi variés que d’actualité dans notre course pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La plupart des articles synthétisent des projets auxquels nous nous sommes consacrés durant notre semestre d’étude et constituent des réflexions originales mêlant économie et énergie. S’il semble difficile de trouver une articulation au regard du sommaire, la prise de recul et le travail bibliographique font systématiquement émerger des limites à certaines solutions technologiques et politiques sur lesquelles nombre d’acteurs de la transition énergétique se reposent.
Selon un volet technique, un dossier pointe les limites environnementales et économiques des technologies de capture et valorisation du carbone. Un autre article nous emmène en Afrique de l’Ouest et se consacre aux opportunités de prise de leadership de ces pays dans le développement des réseaux de demain, leviers de leur développement économique. Sera aussi abordé le paradoxe entre l’ahurissante empreinte environnementale de l’IT ou de la Blockchain face à la meilleure gestion des énergies qu’elle permet. Un autre volet nous livrera une réflexion sur les faiblesses de la COP21 et les « évasions » qui s’ensuivent naturellement. Un bref état de l’art du cadre des rénovations thermiques fermera cette partie.
Paradoxalement, c’est à l’heure de l’explosion de l’influence des nouvelles technologies sur la modification de nos modes de vie que se pose urgemment la question de la soutenabilité de ces modes de vie…
Bonne lecture !
Raphaël CLUET
Refonder la croissance énergétique sans oublier la croissance ! Fondation iFRAP
Réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 75 % en 2050, par rapport à 1990 ;
Réduire la consommation finale d’énergie de 20 % en 2030, 50 % en 2050 ;
Porter la part des énergies renouvelables à 23 % en 2020, 32 % en 2030 ;
Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 33 % d’ici 2025.
Un plan qui n’aurait pas dû négliger deux objectifs essentiels :
Minimiser les prix de l’énergie pour les consommateurs ;
Maximiser l’indépendance énergétique de la France.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES, principalement le CO2) est un objectif clair, mais les méthodes imposées pour y parvenir soulèvent de sérieux doutes. La faisabilité de la baisse de la consommation d’énergie est peu crédible. Elle n’est pas effective malgré dix ans de crise économique, d’investissements dans les économies
d’énergie et de campagnes massives de communication. De son côté, le coût brut des nouvelles énergies renouvelables, de deux à huit fois supérieur au niveau du marché de gros en ce qui concerne l’électricité, est insupportable pour les ménages et les entreprises. Quant à la baisse d’un tiers de la part du nucléaire d’ici 2025, elle est contradictoire avec l’objectif CO2 et irréaliste.
La consommation française d’énergie est modérée par rapport aux autres pays industrialisés, et ses émissions de gaz à effet de serre sont très faibles. Avec 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, notre pays ne peut pas sacrifier seul son économie.
La France conservera son parc nucléaire jusqu’en 2030. L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans les milieux écologistes. Mais cette nouvelle tient-elle vraiment de la surprise ? Alors qu’un tiers du parc nucléaire était à l ’arrêt, RTE a retenu son souffle en attendant les prévisions météorologiques pour cet hiver. Et pour cause : en 2016, les maintenances prévues sur les centrales avaient entraîné une flambée des prix et de sérieux risques de délestage. Pourtant les alternatives existent. Coté production, l’ADEME garantit chiffre à l’appui que la totalité de l ’électricité pourrait être issue de sources renouvelables en 2050. Mais c ’est peut-être sur la consommation que l’effort sera le plus important. En comptant sur un développement des réseaux de chaleur, la demande en électricité destinée au chauffage pourrait être considérablement réduite. Alors pourquoi continuer à miser sur un secteur en perte de vitesse et dont la rentabilité commence à être contestable devant celle des renouvelables ? D’autant plus que d’importants moyens sont mis en oeuvre pour relancer les investissements sur les moyens de production grâce notamment au mécanisme de capacité. Ne pourrait-on pas y voir une opportunité d’entamer une profonde refonte de notre système énergétique ?
A Paris comme à Montpellier et Toulouse, la réponse est claire et simple : oui. La capitale sera en effet vidée de ses véhicules thermiques en 2030. Un pari ambitieux alors que les prévisions des prix du pétrole n’encouragent pas aux économies. D’ici là, l’hyperloop reliera peut-être déjà la surdouée à la ville rose, sans que le moindre joule ne provienne d’une centrale fossile.
Louis Polleux
À l’heure du déconfinement pour certains pays dont le nôtre, les élèves du mastère OSE se sont attelés à la rédaction d’articles en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Ceux-ci sont à l’image d’une remise en question de certains choix de société, nécessaire à la survie de notre espèce : mieux et moins consommer afin d’assurer une gestion équitable et durable de ressources existantes, pour la plupart en quantités limitées.
Colloque Rexel-CGEMP - L'efficacité énergétique : une responsabilité économiq...Energy 3.0
L’efficacité énergétique est désormais considérée par les experts et les dirigeants politiques comme l’une des solutions économique et sociale majeure face à la crise énergétique que nous traversons.
Ce colloque, organisé par Rexel et le CGEMP a été l’occasion de tracer des lignes d’action concrètes en matière d’efficacité énergétique et d’approfondir quelques axes de réflexion :
- En quoi l’efficacité énergétique constitue-t-elle une solution génératrice d’économies et d’emplois?
- Quels sont les comportements des utilisateurs face à ces problématiques et comment les accompagner, en particulier dans les bâtiments d’habitations?
- Face à ces évolutions des techniques et des usages, quel doit être le rôle, en France et en Europe, des entreprises du secteur de l’énergie, des pouvoirs publics et des consommateurs?
Note de decryptage du RC&D sur les financements climatrac_marion
Comment se dessine le paysage des financements climat ? Quels sont les enjeux et défis pour l'Afrique ? Quels sont les enjeux pour la COP21 et l'Accord de Paris, et les recommandations de la société civile ? Afin de répondre à ces questions, le RC&D livre une note de décryptage sur les financements climat.
Plan Climat-Energie Territorial, l'engagement des territoires dans la lutte...rac_marion
Cette courte plaquette du Réseau Action Climat - France vise à présenter aux collectivités territoriales ce qu'est un Plan Climat Énergie Territorial, les principales étapes de sa réalisation, ainsi que les possibilités de financement et d'accompagnement dans la mise en œuvre d'un tel projet.
Marqués par une période de formation un peu écourtée et l’annulation du voyage d’études, suite à la crise sanitaire du Covid-
19, les élèves du Mastère OSE vous proposent le 151ᵉ numéro de l’Inf’OSE.
Connu pour ses paysages exotiques, ses volcans et sa biodiversité, le Costa Rica avait été choisi comme destination pour notre voyage d’études pour son mix électrique 100% renouvelable qui est en lien direct avec notre thématique de promotion. Le système énergétique de ce pays sera donc à l’honneur dans ce numéro.
1. DOSSIER CENTRAL
la neutralité carbone en 2050 : utopie ou
réalité ?
>>> page 09
Mensuel sur l’énergie et l’environnement
N° 144Juin-juillet 2019
COmment expliquer la hausse DU prix de
l’électricité ?
>>> page 24
Le projet West Grid synergy : la transition
énérgétique se dynamise à l’Ouest !
>>> page 20
Les spécificités du GNL américain
>>> page 38
Terres rares : Questions-réponses
>>> page 29
Le conflit sino-américain sur le secteur énergétique
>>> page 35
Hommage à Julien Magin
>>> page 42
2. infose@mastere-ose.fr
TELEPHONE
04 97 15 70 73
ADRESSE
Centre de
Mathématiques
Appliquées
Mines Paristech
Rue Claude Daunesse
CS 10 207
06904 Sophia Antipolis
Toute reproduction, représentation, traduc-
tionouadaptation,qu’ellesoitintégraleoupar-
tielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou
le média, est strictement interdite sans l’auto-
risation des auteurs sauf cas prévus par l’article
L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle.
Articles
Actualités
04 - La neutralité carbone en 2050 en Europe ?
05 - La projet de loi Energie-Climat
06 - Levée de fonds pour les entreprise tricolores
07 - La énergies marines renouvelables en France
08 - Nouveau retard à l’EPR de Flamanville
09 - La neutralité carbone en France : utopie ou réalité ?
14 - Les véhicules électriques indiens
17 - Des friches et parkings reconvertis en centrales
solaires
20 - A l’Ouest : le projet de réseau de gaz qui dynamise
la transition énergétique
24 - Comment expliquer la hausse du prix de l’électricité ?
29 - Terres rares : questions-réponses
35 - Impact sur le secteur énergétique sur le conflit com-
mercial entre la Chine et les Etats-Unis
38 - Les spécificités du GNL américain
42 - Hommage à Julien Magin
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
2
Coordinatrice - Catherine Auguet-Chadaj
Maquettiste - Lucas Desport
Photos - Etudiants MS OSE
SOMMAIRECONTACTS
3. Alors qu’une canicule précoce et intense frappe de plein fouet la
France entière, on entend murmurer « le changement climatique,
y a-t-il un lien ? » et les voix s’élèvent pour imposer une transi-
tion rapide, que ça soit dans les rues des capitales, au Parlement
européen, ou au gouvernement français. Il va donc de soi que les
nouvelles portant sur le climat, la transition énergétique et les
projets durables prolifèrent, plusieurs des articles de ce numéro
y feront référence.
Dans ce numéro estival on parlera donc de l’objectif français con-
cernant le climat : la neutralité carbone en 2050. L’étude ZEN 2050
y est dédiée et nous aidera à mettre les points sur les i. Est-il réalisable ? Quelles sont les
transformations nécessaires ? Quels efforts ? Par quels acteurs ? Puis, on regardera le cas de
l’Inde, qui affiche également des objectifs ambitieux en matière d’électrification de la mobilité.
Nous nous intéresserons ensuite au rapport ADEME portant sur le potentiel français des zones
délaissées et parkings pour le déploiement des centrales photovoltaïques, dont les résultats
sont très encourageants.
Cap sur l’Ouest ensuite, pour découvrir, ou mieux connaître, les spécificités du projet West Grid
Synergy, un démonstrateur smart grid d’envergure, et les solutions que celui-ci débloquera.
Côté électricité, nous analyserons les causes de la hausse du prix réglementé entrée en vigueur
début juin. Une bonne occasion également de revoir comment ce prix est fixé.
Jeux d’influences, conflits et monopoles suivent. Avec une amusante partie de questions-
réponses, on essayera d’écarter la confusion qui pèse sur les terres rares. Enfin, toujours en
lien avec la Chine, nous allons analyser l’impact sur le secteur énergétique du conflit entre
celle-ci et les Etats-Unis. Vous vous doutez bien que le GNL américain est en question, c’est
pourquoi nous allons également étudier ses spécificités.
Bonne lecture et surtout hydratez-vous bien !
Ana David
A l’heure de finaliser l’Inf ’OSE, nous avons appris le décès accidentel de Julien MAGIN, étudi-
ant du mastère OSE, promotion 2013. Nous avons donc décidé de lui consacrer les dernières
pages de cette revue.
Au revoir Julien,
Catherine Auguet-Chadaj
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
3Edito
4. Le Jeudi 20 juin 2019 à
Bruxelles, les 28 dirige -
ants de l’UE n’ont pas réussi à
se mettre d’accord sur la date
de 2050 comme horizon de la
neutralité carbone. Pourtant,
ce rassemblement avait laissé
entrevoir qu’un consensus
était possible, mais ni Donald
Tusk, ni les pays qui pléb-
iscitent cette date comme
référence, n’ont réussi à réunir
l’unanimité.
U n d e s p a y s s ’o p p o s a n t
farouchement à cette éché -
ance est, selon les sources
diplomatiques de l’AFP [1],
l a P o l o g n e , é g a l e m e n t
soutenue par quelques pays
de l’Europe de l’Est comme
la Hongrie et la République
tchèque. Ces pays réclament
que la politique ainsi que les
mécanismes qui seront mis en
place par l’UE soient d’abord
développés dans leur inté -
gralité avant que la date de
2050 ne soit adoptée comme
objectif européen. Ils souhai-
tent également que la situa-
tion énergétique de chaque
pays soit prise en compte
car la Pologne ainsi que ses
pays voisins de l’est ont un
mix énergétique composé à
90 % d’énergies fossiles [2].
On peut donc comprendre
leur position et leur souhait
d’éviter de prendre le risque
d’une fracture économique et
sociale, si la politique euro-
péenne mise en place s’avère
peu favorable aux pays très
fo r te m e n t d é p e n d a n t d e s
énergies fossiles.
Néanmoins, il est important
de noter que malgré ces oppo-
sitions, une majorité de pays
ont soutenu cet objectif de
neutralité carbone europée -
nne en 2050 [1].
Tristan Delizy
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
4 Actualités
ACTUALITéS Juin 2019
Tristan Delizy, Martin Pierson et Ayoub El Bouhali Z
Toujours aucun accord sur la date de 2050 comme horizon pour
la neutralité carbone européenne
Sources :
[1] AFP, https://w w w.connaissancedesenergies.org/afp/ue -pas- daccord-28-sur-la- date - de -2050-pour-la-neutral-
i te - c l i m at i q u e - 1 9 0 6 2 0 ? u t m _ s o u rce = n e ws l e t te r & u t m _ m e d i u m = f i l - i n fo - e n e rgi e s & u t m _ c a m p a i gn = / n e ws l e t te r /
le-fil-info-energies-21-juin-2019
[2] International Energy Agency (IEA), n.d. Key World Energy Statistics 2017 97.
5. Le projet de loi relatif à
l ’é n e rgi e e t a u c l i m at d e
l’acte II du quinquennat [1]
avance dans un contexte par-
ticulier qui nous rappelle
q u e l ’ u r g e n c e c l i m a t i q u e
est écologique, mais aussi
sociale : crise des gilets jaunes,
percée des écologistes lors
des élections européennes,
canicule dont la fréquence
pourrait croître dans les pro-
chaines années.
Ainsi, les attentes par rapport
au projet de loi sont fortes,
puisque les objec tifs sont
colossaux et vont être revus
à la hausse, selon le Ministre
de la Transition écologique
François de Rugy. En effet, par
rapport à l’année de référence
1990, les émissions de GES
ne devront plus être divisées
par 4, mais par 5 d’ici 2050.
De plus, la baisse de la con-
sommation d’énergies fos-
siles, initialement prévue de
30 %, devra désormais être de
40 % d’ici 2030 [2]. Le constat
est donc clair, les ambitions
du gouvernement sont très
fortes. Malgré l’augmentation
des contraintes prévues par
le projet de loi, l’opposition
se dit déçue et mécontente,
qualifiant le texte de « creux »
e t d ’ u n e « p e t i t e l o i » ,
« a minima ». Quelles sont les
propositions de ce fameux
texte ? Passons en revue une
synthèse des mesures phares :
Elec tricité
• Nucléaire : l’objectif de
ramener à 50 % la par t
du nucléaire dans la pro-
duction d’électricité est
r e p o r t é à 2 0 3 5 ( 2 0 2 5
initialement);
• C h a r b o n : f e r m e r l e s
quatre dernières centrales
à charbon d’ici 2022 ;
• A R E N H : p a s s a g e d ’ u n
volume de 100 à 150 TWh
d e c a p a c i té d i s p o n i b l e
dès 2020. Augmentation
du prix de l’ARENH, actu-
ellement à 42 €/MWh, par
arrêté.
Bâtiment
Mise en place d’une expéri-
mentation lors de la vente
d’une « passoire thermique ».
Il s’agit de consigner 5 % du
montant de la vente pour
financer les travaux de réno-
vation énergétique.
Haut conseil pour le climat
Pérenniser sa création, et
fixer clairement les missions
de ces 13 scientifiques et
économistes
Budge t ver t
Chaque année le gouverne -
ment devra remettre au par-
lement la comptabilité de la
loi de finances, en intégrant
l’objec tif de limitation du
réchauffement climatique afin
d’instruire dans le droit fran-
çais le concept de « budget
vert ».
L’urgence écologique et cli-
matique est décrétée : il s’agit
là d’une déclaration politique.
Tristan Delizy
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
5Actualités
Le projet de loi ENergie-climat à l’assemblée nationale
Sources :
[1] http://www.assemblee-nationale.fr/15/projets/pl1908.asp
[2] h t t p s : / / w w w. c o n n a i s s a n c e d e s e n e r g i e s. o r g / a f p / p e t i t e - l o i - o u - v i r a g e - v e r t - l a s s e m b l e e - s e - p e n c h e - s u r - l e - p r o -
j e t - e n e r g i e - 1 9 0 6 2 3 ? u t m _ s o u r c e = n e w s l e t t e r & u t m _ m e d i u m = f i l - i n f o - e n e r g i e s & u t m _ c a m p a i g n = / n e w s l e t t e r /
le-fil-info-energies-24-juin-2019
6. L e s t e m p s s o n t à
l’augmentation de capital des
jeunes entreprises françaises
dans le marché de l’énergie.
Ces dernières semaines ce
s o n t , e n e f fe t , e k Wa t e u r,
l e to u t j e u n e fo u r n i s s e u r
d’électricité verte et de gaz,
et Voltalia, le produc teur-
exploitant d’énergies renouv-
elables, qui ont annoncé des
levées de fonds pour étendre
leurs activités.
EkWateur, dont Julien Tchernia
(Promotion OSE 2017) est
co fo n d ate u r, a b o u c l é e n
juin une levée de fonds de
10,6 millions d’euros. Celle-ci
s’est effectuée via ses investis-
seurs historiques, un nouvel
entrant au capital, mais aussi
grâce à une campagne de
crowdfunding Sowefund qui
a permis de lever environ
1,1 million d’euros. EkWateur
était encore valorisé 0,5 mil-
lions d’euros fin 2015 contre
32 millions aujourd’hui. Le
fournisseur compte 75 000
compteurs actifs et l’ajout
de 27 000 compteurs supplé-
mentaires sont à venir grâce à
l’appel d’offres de la direction
des achats de l’Etat, remporté
en avril dernier. [1]
Voltalia, de son côté, a annoncé
le 24 juin le début d’une
o p é rat i o n d ’a u gm e nt at i o n
de capital de 376 millions
d’euros. L’opération est déjà
réglée à hauteur de 75 % et
permettra à Voltalia, déjà val-
orisée à hauteur de 515 mil-
lions d’euros, de continuer
de développer ses capacités
de production et de se diver-
s i f i e r g é o g r a p h i q u e m e n t
avec un « objectif d’au moins
2,6 GigaWatts de capacité en
exploitation ou construction
en 2023 » [2]. Pour rappel,
Voltalia, fondée en 2005, est
active dans 29 pays et ses
capacités de production, en
grande par tie éolienne, se
situent aujourd’hui majori-
tairement au Brésil.
Après une année 2018 déjà
record pour les levées de fonds
des start-ups actives dans les
secteurs de l’énergie et de
l’environnement, les levées
de fonds sont nombreuses en
juin. Ainsi PowerUp, start-up
de gestion et supervision des
batteries, lève 2 M€. Deepki,
exploitant des données éner-
gétiques des bâtiments, aug-
mente son capital de 8 M€.
Et encore IES Synergy, cré-
ateur et fabricant de solu-
tion de charges de batter-
ies, lève 10 M€ auprès de
Paris Fonds Vert.
Martin Pierson
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
6 actualités
Des levées de fonds pour les entreprises tricolores de l’électricité
renouvelable
Sources :
[1] « Energies : ekWateur lève 10 millions d’euros », Les Echos, 17-juin-2019International Energy Agency (IEA), n.d. Key World
Energy Statistics 2017 97.
[2] « Energies vertes : Voltalia lance une augmentation de capital », Les Echos, 24-juin-2019
9. La neutralité carbone en 2050 :
utopie ou réalité ?
Le projet de loi relatif à
l’énergie et au climat, présenté
au Conseil des ministres le
30 avril 2019 par le ministre
de la transition écologique
et solidaire François de Rugy,
et actuellement à l’examen
à l ’A s s e m b l é e n a t i o n a l e ,
reprend l’objectif de neutral-
ité carbone à l’horizon 2050
formulé par N icolas Hulot
dans son « plan climat » de
2017 [1, 2].
Mais qu’entend-on au juste
par neutralité carbone ?
Elle est définie ainsi au sein
de l’ar ticle 4-1 de l’Accord
de Paris : « par venir à un
é q u i l i b re e n t re l e s é m i s -
sions anthropiques par les
sources et les absorptions
anthropiques par les puits de
gaz à effet de serre au cours
de la deuxième moitié du
siècle, sur la base de l’équité,
et dans le contexte du dével-
oppement durable et de la
lutte contre la pauvreté ». [3]
A i n s i , s i o n a p p l i q u e c e
concept à la France, on pour-
rait obtenir la définition sui-
vante : « la neutralité carbone
de la France s’atteindra au
moment où la quantité de gaz
à effet de serre émise chaque
année sur le territoire français
sera équivalente à la quan-
tité de CO2
absorbée par les
« puits de carbone » du terri-
toire » [4].
Au sein de cette définition,
le concept de « puits de
carbone » fait référence aussi
bien à des puits de carbone
naturels (les forêts, les sols,
les océans) qu’à des puits
de carbone technologiques
( c a p t u re d u c a r b o n e p u i s
stockage ou valorisation).
Pour atteindre la neutralité
carbone, il faut donc dans un
premier temps quantifier les
émissions de carbone nation-
ales ainsi que les puits poten-
t i e l s . Le s é m i s s i o n s s o n t
ac tuellement à un niveau
p r o c h e d e 4 5 0 M t CO 2
e q /
an tandis que les puits de
carbone sont de l’ordre de
40 MtCO2
eq/an. Au sein de la
SNBC (Stratégie Nationale Bas
Carbone), on considère qu’il
sera possible de doubler à
l’horizon 2050 le niveau des
puits actuels et d’atteindre
u n n i v e a u d e l ’o r d r e d e
85 MtCO2
eq/an. Ceci signifie
donc que pour atteindre la
neutralité carbone il faudra
d i v i s e r n o s é m i s s i o n s d e
carbone par un facteur 6, bien
plus ambitieux que le facteur
préalablement annoncé [4].
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
9La neutralité carbone en 2050 : utopie ou réalité ?
18. Cr i t è r e s r é d h i b i t o i r e s o u
handicaps
Fi n a l e m e nt, l e s d i f fé re nt s
critères sont classés selon leur
impact potentiel sur un projet
d’installation photovoltaïque.
Un critère peut être « rédhib-
itoire », c’est le cas des sites
placés en zone inondable,
au cœur d’un parc naturel
régional ou dont la distance
au réseau HTB serait de plus
de 10 km. D’autres critères
peuvent être classés en hand-
icap lourd, moyen, ou léger,
comme la proximité d’un aéro-
port qui nécessiterait alors
des études d’éblouissements.
Un e m é t h o d o lo g i e e n t r o i s
é tapes
L’étude menée par l’ADEME est
réalisée en 3 étapes.
D’abord, les sites potentiels
et leurs surfaces respectives
sont identifiés grâce aux bases
de données BASIAS (anciens
sites industriels et activités de
service), BASOL (sites pollués
ou potentiellement pollués)
et données IGN pour les park-
ings. Pour les sites dont les
coordonnées ont pu être iden-
tifiées, la deuxième étape est
l’application des contraintes
rédhibitoires, la gestion des
doublons et la sélection des
sites effectivement en friche
et pouvant accueillir une
i n s t a l l a t i o n d e p u i s s a n c e
supérieure à 250 kWc. En
troisième étape, l’application
de contraintes handicapantes
réduit la puissance disponible
et donne le résultat du gise-
ment potentiel obtenu.
L’application des contraintes
h a n d i c a p a n t e s e s t r é a l i -
sée de manière probabiliste
et non site par site, ce qui
donne encore toute latitude
aux chefs de projets pour
sélectionner les sites les plus
prometteurs.
Des résultats prome t teurs
Parmi les 17 764 sites retenus,
on compte environ 2/3 de
zones délaissées et 1/3 de
parkings, En puissance install-
able, cependant, les parkings
représentent seulement 7%
du potentiel du fait de leur
superficie plus réduite. Pour
70 % des sites retenus, la puis-
sance installée représenterait
à peine entre 0,5 et 2,5 MWc.
On peut en déduire que les
sur faces mises en jeu, par
rapport à certaines centrales
au sol (> 10 MWc), sont souvent
plus modestes et le coût de
produc tion de l’élec tricité
souvent plus élevé.
La répartition géographique
est aussi étudiée, et bien que
la plupart des départements
français soient dotés d’un
potentiel intéressant (> 100
MWc), la moitié du potentiel
se concentre dans les grands
centres urbains et les anci-
ennes régions industrielles
(Ile-de-France, Nord, Bouches
du Rhône, Gironde, Est).
De s a p p r o f o n d i s s e m e n t s à
pré voir
Le résultat de 53 GWc devrait
é v o l u e r r a p i d e m e n t a v e c
l’amélioration de la méthodol-
ogie et des études de projet
plus poussées. En effet, les
auteurs de l’étude soulignent
la difficulté à établir une liste
de sites délaissés exhaustive,
parce que ne sont recen-
sées ni les zones d’activité
militaire ni celles de trans-
por t (ferroviaire, aéronau-
tique, etc.). Il faut noter que
de nombreux sites répertoriés
seront éliminés par manque
d e co o rd o n n é e s p ré c i s e s.
Pour finir, seule une analyse
des coûts liés à chaque projet
(réhabilitation, mise en sécu-
rité, dépollution) pourra per-
mettre de conclure quant à la
viabilité économique d’une
installation.
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
18 Le potentiel des friches et parkings français
20. A l’Ouest : le projet de réseau de gaz
intelligent qui dynamise la transi-
tion énergétique
L e s t r o i s t e r r i t o i r e s
d ’e x p é r i m e n t a t i o n d e c e
système gaz 2.0 – Pays de
Pontivy, Pays de Pouzauges
et Mauges Communauté –
devraient dès 2020 compter
dans leurs réseaux de 50 à
90 % de gaz renouvelable.
Dans certains cas, la produc-
tion de biométhane pour-
rait même excéder la con-
sommation locale. Valoriser
le potentiel énergétique des
territoires en intégrant un
maximum de gaz renouvelable
dans les réseaux représente
un challenge de taille pour les
gestionnaires des réseaux de
transport et de distribution.
Historiquement, le réseau de
gaz a une structure descen-
dante, depuis les quelques
points d’entrée français (ter-
minaux méthaniers et inter-
connexions aux frontières)
jusqu’aux clients finaux. Le
réseau de transpor t, opéré
à haute pression, assure le
transport du gaz des points
d’entrée aux réseaux de dis-
tr ibution (opérés à basse
pression) et à de gros con-
sommateurs industriels. Les
flux de gaz entre le réseau
de transport et le réseau de
distribution sont unidirec-
tionnels, la pression étant
fortement abaissée au poste
de livraison entre les deux
réseaux. Les ac tivités des
gestionnaires de réseaux de
transport et de distribution
La Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV ) de 2015 a fixé
un objectif de 10 % de gaz renouvelable dans la consommation finale de gaz en France à
l’horizon 2030. Forts de cette annonce et soucieux de s’engager dans la transition énergé-
tique, les acteurs de la filière gazière se sont réunis en consortium autour d’un projet initié
par GRTgaz en 2017 : le projet West Grid Synergy. Il s’agit d’un démonstrateur smart grid
d’envergure, visant à préfigurer ce que pourraient être les réseaux de gaz de demain. Il se
décline sur trois territoires en Bretagne et Pays de la Loire, régions présentant un fort poten-
tiel en termes de biométhane, avec de nombreux projets de production et d’injection sur les
réseaux [1].
West Grid Synergy réunit donc le principal gestionnaire de réseaux de transport de gaz fran-
çais, GRTgaz, les gestionnaires de réseaux de distribution GRDF et SOREGIES, les Syndicats
Départementaux d’Énergies du Morbihan (Morbihan Energies), de Vendée (SyDEV ) et du
Maine-et-Loire (SIéML), ainsi que les régions Bretagne et Pays de la Loire.
L’objectif de West Grid Synergy est double : maximiser l’injection de biométhane produit
localement dans les réseaux tout en transformant l’image du gaz en impliquant les citoyens
dans la transition énergétique de leur territoire.
Valoriser le potentiel énergétique des territoires
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
20 West Grid SynergY
23. Valoriser le potentiel énergétique des territoires
Conclusion
L’arrivée du gaz renouvelable nécessite de repenser en profondeur le fonctionnement des
réseaux de gaz. Le défi consiste à réussir la transition d’un système où l’injection de gaz
naturel est faite de manière centralisée en quelques points d’entrée sur le territoire français,
vers un système qui voit une multitude de points d’injection de biométhane, dont la produc-
tion est le plus souvent géographiquement éloignée des gros pôles de consommation. Créer
une synergie entre les différents acteurs, décloisonner les activités, s’appuyer sur les nou-
velles technologies du numérique sont des éléments clés pour répondre au challenge lancé
et faire du biométhane un réel vecteur de la transition énergétique française. Le projet West
Grid Synergy apporte des réponses à ce défi en expérimentant des solutions innovantes, avec
pour objectif l’accompagnement et l’accélération de la transition énergétique des territoires.
Dorine JubertieSources :
[1] Site internet du projet West Grid Synergy : https://www.westgridsynergy.fr/
[2] Étude interne GRTgaz
[3] Données biométhane, site internet de GRTgaz : http://www.grtgaz.com/solutions-avenir/grtgaz-solutions-davenir-pour-la-
transition-energetique/le-biomethane-gaz-renouvelable/donnees-biomethane.html
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
23West Grid SynergY
Le deuxième objectif de West
Grid Synergy vise à dynamiser
la transition énergétique des
territoires en impliquant les
citoyens. Le projet ne pourra
réussir que s’il jouit d’une
bonne acceptabilité socié -
tale. La concer tation avec
les territoires est essentielle
pour en identifier les spéci-
ficités et évaluer les impacts
direc ts et indirec ts d ’une
unité de méthanisation sur la
qualité de vie des citoyens,
l’économie ou encore l’image
du territoire. La par ticipa-
tion de syndicats dépar te -
mentaux d’énergie facilite
cette démarche, en créant du
lien entre les territoires et les
acteurs du monde gazier.
L’acceptation des projets passe
notamment par une sensibili-
sation des citoyens aux exter-
nalités créées par la produc-
tion de gaz renouvelable sur
leur territoire. Il s’agit égale-
ment de les impliquer dans
cette démarche de transition
énergétique, par exemple en
mettant en place des collectes
de biodéchets à l’échelle d’un
quartier, et en les incitant à
consommer l’énergie produite
localement via des primes à la
conversion de chaudière fioul
vers des chaudières biogaz ou
à l’achat d’un véhicule roulant
au (bio)GNV.
Un indicateur d’autonomie
énergétique des territoires
sera proposé aux communes
s u r l e s q u e l l e s s e d é ro u l e
l’expérimentation West Grid
Synergy. Il s’agit du ratio entre
le volume de gaz renouvelable
produit sur le territoire et le
volume de gaz qui y est con-
sommé. Ainsi, les collectiv-
ités pourront communiquer
sur l’implication de leur terri-
toire dans la transition éner-
gétique. Cela représente une
information très concrète à
destination des citoyens qui
peut renforcer d ’une par t
leur acceptabilité du projet,
d’autre part encourager leurs
actions en faveur de la transi-
tion écologique.
28. Ministre souhaite aussi réviser
le mode de calcul du TRV qui
selon lui ne correspond plus à
la réalité des coûts de produc-
tion de l’électricité [7].
D’un point de vue plus tech-
nique, cer tains spécialistes
co m m e J a cq u e s Pe rce b o i s
p r o p o s e n t d e s ’o r i e n t e r
vers de nouvelles technolo-
gies comme les SMR (Small
Modular Reac tor) qui sont
d e s r é a c t e u r s n u c l é a i r e s
de petites tailles allant de
50 à 300 MW. Ces réacteurs
seraient m o ins co m plexes
technologiquement il serait
donc plus facile d’en maîtriser
les coûts. Pour rester en phase
avec la réalité énergétique et
environnementale actuelle, le
besoin de développer notre
parc renouvelable est évident.
En effet, la France représente
le deuxième potentiel euro-
péen pour l’énergie éolienne,
dont les coûts ne font que
chuter. Enfin, une autre piste
serait de relever le plafond
de l’ARENH, aux dépens de
l’opérateur historique.
L’augmentation des taxes et du prix des produits pétroliers, le mécanisme économique de
l’ARENH et hypothétiquement les futurs coûts de l’électricité en France peuvent expliquer
la hausse du TRV validée par le gouvernement. Force est de constater que ces explications
font appel à des notions économiques et politiques complexes, ce qui ne peut que renforcer
l’incompréhension et l’aversion des Français à cette évolution, d’autant plus qu’une nouvelle
hausse est prévue au mois d’août.
Lucas Desport
Conclusion
Sources :
[1] Insee, « Évolution du salaire net annuel moyen des salariés à temps complet selon le sexe jusqu’en 2015 ». 14-févr-2018.
[2] Insee, « Taux d’inflation en 2018 ». 15-janv-2019.
[3] France-Inflation, « A fin Avril 2019 l’inflation est de 1.3% par rapport à Avril 2018. Sur un mois, l’inflation est de 0.3% ».
11-juin-2019.
[4] J.-B. Champion, C. Colin, P. Glénat, C. Lesdos-Cauhapé, et V. Quénechdu, « Les dépenses des Français en électricité depuis
1960 », InseePremière, no 1746, p. 4, avr. 2019.
[5] Eurostat, « Electricity price statistics », mai-2019. .
[6] L. Lenoir, « En 10 ans, les taxes sur les carburants ont explosé », 18-sept-2018.
[7] P. Hendrick, « Electricité : pourquoi ça flambe ? », C dans l’air, 31-mai-2019.
[8] V. Henze, « Battery Power’s Latest Plunge in Costs Threatens Coal, Gas », BloombergNEF, 15-mars-2019. .
[9] F. Simon, « Accélération en vue pour le prix du CO2 européen », 26-avr-2018. .
[10] E. Combe, « Avis relatif à la fixation des tarifs réglementés de vente d’électricité », Autorité de la concurrence, 19-A-07, mars
2019.
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
28 La hausse du prix de l’électricité
31. Pourquoi sont-elles autant critiquées ?
Les terres rares, comme je
l’ai dit précédemment, sont
très difficiles à extraire, car
s o u v e n t t r è s m é l a n g é e s .
Les méthodes d’ex trac tion
sont ainsi très énergivores
mais présentent surtout des
r isques environnementaux
i m p o r t a n t s. Le p r o c e s s u s
d’extraction peut être divisé
en 3 étapes : l’extraction, le
plus souvent dans des mines
à ciel ouvert, le broyage des
minerais en poudre fine et la
séparation des terres rares du
reste du minerai. Pour cette
étape de séparation, la tech-
nique utilisée est une tech-
nique dite de flottation, qui
nécessite de grandes quanti-
tés d’eau et de produits chi-
miques. Elle per met ainsi
de passer d’une concentra-
tion en terres rares de 10 %
à 30-70 % mais elle produit
aussi de grandes quantités
de résidus, sorte de mélange
d’eau, de produits chimiques
et de métaux lourds [7]. S’il
n’existe pas de normes envi-
ronnementales strictes, ces
substances sont générale -
ment abandonnées ou stock-
ées avec plusieurs risques :
pollution des sols et de l’eau,
rejet de substances radioac-
tives (émissions de thorium,
p a r e x e m p l e ) … D e p l u s ,
l’extraction à ciel ouvert pro-
voque des pollutions de l’air
et une destruction de la végé-
tation naturelle et des terres
agricoles aux alentours. Bien
s û r, i l s e r a i t p o s s i b l e d e
limiter les dommages avec
des normes environnementa-
les strictes, le problème est
que le pays dominant la pro-
duction mondiale, la Chine, a
une politique environnemen-
tale plutôt souple autour des
terres rares. La situation pour-
rait cependant changer, car la
Chine semble vouloir investir
dans la recherche pour une
production plus propre des
terres rares [8] !
Alors pas forcément. Tout
d’abord, pour les batteries,
cet argument n’est presque
plus d’actualité étant donné
que les batteries concernées
sont les batteries NiMH. Leur
électrode négative est consti-
tuée d’un alliage lanthane -
pentanickel, et le lanthane
est un métal appartenant aux
terres rares [9]. Mais ces bat-
teries sont aujourd’hui dépas-
sées par la technologie lith-
ium-ion, qui n’incorpore plus
de terres rares. Bien sûr cette
technologie utilise du lithium,
du cobalt et du nickel qui eux
aussi posent de nombreux pro-
blèmes, mais notre discussion
porte sur les terres rares. En
revanche, les véhicules élec-
triques ne sont pas les seuls
à blâmer : les véhicules ther-
miques embarquent au sein
de leurs pots d’échappement
des terres rares comme les
catalyseurs pour traiter les
fumées qui représentent 6 %
du tonnage des terres rares
[6] ! Enfin, bien sûr, la batterie
n’est pas le seul composant
utilisant des terres rares dans
un véhicule électrique. Les
moteurs des véhicules sont
équipés d ’aimants per ma-
nents permettant de créer le
champ magnétique.
Je comprends mieux pourquoi tout le monde critique ma voiture
électrique, particulièrement abondante en terres rares, à cause
des batteries…
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
31Les terres rares : questions-réponses
33. Alors pourquoi la chine est-elle en situation de quasi-monopole
alors qu’il existe des réserves dans d’autres pays du monde ?
R e p r e n o n s l ’ h i s t o i r e d e
l’industrialisation des terres
rares. À l’origine, c’étaient
les États-Unis qui dominaient
la production. À partir de la
moitié du 20ème siècle, des
scientifiques américains à la
recherche d’uranium, dans
le contexte bien connu de la
guerre froide, tombèrent sur
ce qui devint l’un des plus
importants gisements améri-
cain (et mondial à l’époque)
de terres rares : Mountain
Pass. Les américains restèrent
leader de la production de
terres rares jusqu’aux années
8 0 [ 4 ] , ave c u n e p ro d u c -
tion fournissant 100 % de la
demande américaine et un
tiers de la demande mon-
diale. Découvrant le poten-
tiel que leurs ter res ren-
fermaient et inspirés par la
réussite des américains, les
chinois lancèrent une poli-
tique massive de recherche
et développement dans le
domaine de l’extraction et de
la production de terres rares.
La personne la plus embléma-
tique de la montée en com-
pétences de la Chine fut le
p ro fe s s e u r Xu G u a n g x i a n ,
appelé en Chine « le père
des terres rares ». Il se lança
activement dans la recherche
de méthodes d’extraction et
milita auprès du gouverne-
ment pour obtenir plus de
fonds et de moyens pour
développer la recherche fon-
damentale autour du sujet.
Au to u r d e s a n n é e s 8 0 , i l
réussit à mettre au point
une méthode d’extraction et
de purification à l’aide de
solvants, moins coûteuse et
beaucoup plus compétitive
que la méthode par extrac-
tion d’ions que le reste du
monde employait. La Chine
pris ainsi une grande lon-
gueur d’avance sur les autres
pays, qui fut accélérée par une
politique d’aide publique aux
entreprises chinoises de pro-
duction de terres rares. Ainsi,
a l o r s q u e l e s e n t re p r i s e s
américaines devaient sup -
porter l’intégralité des coûts,
l e s e n t r e p r i s e s c h i n o i s e s
pouvaient réaliser des prêts
auprès des banques d’Etat
pour couvrir leurs coûts. Il
s’en est ainsi suivi une explo-
sion de la production chi-
noise : 40 % d’augmentation
par an entre 1980 et 1990 ! Les
chinois exportèrent ainsi mas-
sivement à l’international et
à des prix très bas. Les mines
étrangères, dont les mines
américaines, fermèrent tour
après tour, Mountain Pass
ferma en 2002 : la Chine se
construisit un quasi-mono -
pole. Actuellement, la Chine
poursuit sa domination car
elle continue de produire à
bas coût, ce qui est dû à une
t e c h n i q u e m a î t r i s é e m a i s
aussi à une politique envi-
r o n n e m e n t a l e b e a u c o u p
moins restrictive que celle des
autres pays…
Va-t-on réussir à être moins dépendants de la chine ?
Des solutions existent, de nombreux pays comme le Japon, les États-Unis ou encore l’UE cher-
chent à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine. Les principaux leviers d’action pour
réduire cette dépendance sont la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement et,
comme nous l’avons vu précédemment, il en existe dans le monde. Le problème majeur est
la compétitivité face à la Chine et les prix très bas de ses métaux. Mais cela pourrait changer,
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
33Les terres rares : questions-réponses
34. car la Chine commence à progresser en matière de restrictions environnementales, ce qui
pourrait se répercuter sur le coût. De plus, la Chine aura de plus en plus besoin de terres rares
pour fabriquer des technologies destinées à sa propre consommation et aura peut-être ten-
dance à vouloir garder des réserves pour elle-même, ce qui libérera des opportunités pour
les autres pays. Enfin, les pays dépendants commencent à libérer de nombreux fonds pour
investir dans la recherche et le développement autour du recyclage [4].
Va-t-on réussir à être moins dépendants de la chine ?
Il est difficile de répondre à cette question, seul l’avenir nous le dira. Il faut quand même
avouer que la Chine possède de solides avantages. Mais des solutions existent, et même la
Chine pourrait changer ses méthodes pour devenir plus respectueuse de l’environnement.
L’incertitude reste néanmoins grande, et rares sont ceux qui pourraient dire quel sera l’avenir
de ces terres !
Maxence Toulot
Sources :
[1] G. Alain, « L’ÉPUISEMENT DES MÉTAUX ET MINÉRAUX : FAUT-IL S’INQUIÉTER ? », p. 23.
[2] « Les terres rares, et après ? », CNRS Le journal. [En ligne]. Disponible sur: https://lejournal.cnrs.fr/billets/les-terres-rares-
et-apres. [Consulté le: 23-juin-2019].
[3] D. Dahl, « La grande bataille des métaux rares », p. 5.
[4] R. KASSE, « LA CHINE ET LES TERRES RARES Un enjeu (géo)politique, social et environnemental », avr. 2017.
[5] U.S.Geological Survey, « MINERAL COMMODITY SUMMARIES 2019 », 2019.
[6] A. De Pas, « LES TERRES RARES », p. 7, 2017.
[7] Eco Info CNRS, « Quels impacts ? – EcoInfo », 2012. [En ligne]. Disponible sur: https://ecoinfo.cnrs.fr/2010/08/06/4-quels-
impacts/. [Consulté le: 27-juin-2019].
[8] Eco Info CNRS, « Évolution des politiques environnementales en Chine – EcoInfo ». [En ligne]. Disponible sur: https://ecoinfo.
cnrs.fr/2011/03/17/6-evolution-des-politiques-environnementales-en-chine/. [Consulté le: 27-juin-2019].
[9] Automobile Propre, « Véhicules électriques et terres rares : un florilège de fake news », Automobile Propre, 14-févr-2018. .
[10] [Expet VE, « Technologie Groupe Motopropuleur de Voiture Electrique », 2014. [En ligne]. Disponible sur: https://www.expert-
ve.fr/moteur-onduleur-ve.html. [Consulté le: 27-juin-2019].
[11] ISF SystExt, « Des métaux dans mon smartphone ? | ISF SystExt », Ingénieurs sans frontières - Systèmes extractifs et environne-
ments, 06-mai-2017. [En ligne]. Disponible sur: http://www.isf-systext.fr/node/968. [Consulté le: 27-juin-2019].
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
34 Les terres rares : questions-réponses
35. Le conflit opposant la Chine
aux États-Unis depuis de
nombreux mois ne cesse de
s’intensifier [1] et ne semble
pas être proche d’arriver à
son terme. Ses conséquences
se font ressentir dans les
économies des deux pays et
notamment dans le secteur
énergétique.
Les États-Unis enregistrent
une croissance impor tante
de leur économie depuis le
début de l’année (3,2 %) [2],
et le secteur de l’énergie est
un moteur important de cette
croissance. En outre, presque
un tiers de l’économie améri-
caine dépend des échanges
c o m m e r c i a u x [ 3 ] . A i n s i ,
l’explosion de l’exploitation
du pétrole de schiste aux
Etats-Unis (la production de
pétrole dépasse cette année
le record de 1970 de 9,6 mil-
lions de barils journaliers)
a largement contribué à cet
essor économique, puisque le
pays est devenu récemment
expor tateur net de pétrole
et de gaz naturel liquéfié. En
face, la Chine, qui connaît un
incroyable développement
économique, présente une
demande qui croit exponenti-
ellement et constitue dès lors
un débouché de choix pour
les producteurs américains.
Cependant, la mise en place
de tarifs protectionnistes et
les joutes commerciales que
se livrent les deux pays pour-
raient constituer un frein à
leur croissance respective.
« Les représailles de la Chine
vont frapper par ticulière -
ment durement l’industrie
é n e rg é t i q u e a m é r i c a i n e »
Kyle Isakower vice-président
de la politique réglementaire
et économique de l’Institut
Américain du Pétrole [4].
Quel est donc l’impact sur
l e s s e c te u r s é n e rg é t i q u e s
a m é r i c a i n s e t c h i n o i s d u
conflit commercial opposant
les deux nations ? Avec une
demande en pétrole qui ne
cesse de croître en Chine et
des importations de plus en
plus importantes [5] (la Chine
contribue à 40 % de la crois-
sance de la demande mon-
diale en pétrole [6] et 70 %
de la consommation chinoise
est satisfaite par les importa-
tions [7]), le marché chinois
constitue un débouché idéal
pour la production grandis-
sante des Etats-Unis.
Cependant, la part des impor-
tations de pétrole de schiste
américain en Chine décroît
depuis le conflit opposant les
deux pays. En effet, les impor-
tations chinoises depuis les
Etats-Unis s’élevaient à près
de 17 millions de barils en
août 2018 et sont descen-
dues en février 2019 à moins
de 5 millions de barils [6]. En
conséquence, la Chine est
tentée de se tourner de plus
en plus vers des pays comme
l’Arabie Saoudite, la Russie et
surtout l’Iran, pays qui fait
l’objet d’un embargo améri-
cain notamment en matière
d ’i m p o r t a t i o n d e p é t r o l e
brut [8], [9]. En outre, malgré
les tensions présentes au
M o y e n - O r i e n t a u n i v e a u
des infrastruc tures pétro -
lières, qui devraient en toute
logique faire monter les prix
du pétrole, ceux-ci restent rel-
ativement bas probablement
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
35Le conflit sino-Américain
Impact sur le secteur énergétique
du conflit commercial entre la Chine
et les Etats-Unis
37. est également touché dans
la mesure où la Chine a aug-
menté le prix de son acier de
25 % [10], matière indispens-
able à la construction de gazo-
ducs. De manière générale,
le prix des matériaux pour
les compagnies gazières aux
États-Unis a augmenté de plus
de 8 % depuis le début de la
crise.
Les compagnies américaines
d o i v e n t d o n c s e t o u r n e r
vers le marché local ou vers
d’autres pays asiatiques pour
se fournir en matériaux, sans
avoir la garantie que ceux-ci
aient des capacités de produc-
tion suffisante pour satisfaire
leur demande. De même, bien
que cela fasse le bonheur des
fabricants locaux d’acier, pour
les constructeurs cela signifie
des prix plus élevés.
Enfin, une analyse long terme
sur les impacts du conflit sur
les exportations de GNL des
États-Unis, réalisée par British
Petroleum [15], souligne qu’en
cas de réchauffement des rela-
tions, les exportations attein-
draient 243 Mtep d’ici 2040
contre 20 Mtep en cas de
poursuite.
Il semble finalement que les
Etats-Unis aient plus à perdre
dans cette guerre commer-
ciale que la Chine. En effet,
c e t t e d e r n i è r e p e u t t o u -
jours se tourner vers d’autres
fournisseurs pour satisfaire sa
demande croissante, même si
pouvoir compter sur les Etats-
Unis comme fournisseur lui
permettrait de diversifier ses
sources d’approvisionnement
et de faire baisser les prix.
À l ’inverse, les Etats-Unis
peuvent perdre un gros parte-
naire qui leur permet d’écouler
une production conséquente
en pétrole de schiste et gaz
naturel. Il est évident que de
meilleures relations entre les
deux plus grosses puissances
économiques du monde ne
peuvent avoir qu’un effet
bénéfique pour l’ensemble de
l’économie mondiale. Enfin, la
Chine devrait sûrement y voir
une opportunité de réduire
ses besoins en pétrole notam-
ment et se tourner vers des
énergies plus durables.
Florian Marchat
Sources :
[1] K. Diallo, « Huawei, chronologie d’une crise ouverte entre la Chine et les États-Unis », Le Figaro, 21-mai-2019. .
[2] D. Eberhart, « Neverending US-China Trade War Puts Energy Dominance At Risk », 20-mai-2019. .
[3] K. Silverstein, « A Trade Detente Would Fuel The U.S. Energy Sector And China’s Environment », 05-déc-2018. .
[4] API, « Chinese Retaliatory Tariffs Threaten U.S. Energy Industry », 2018. .
[5] C. Aizhu et M. Meng, « China April crude oil imports hit monthly record, refiners stocked up ahead of sanctions », Reuters,
08-mai-2019. .
[6] E. Ng et A. Lee, « China needs it, the US has it, but why might a trade war energy deal not be the easy win it appears to be?
», South China Morning Post, 30-mai-2019. .
[7] China Power Team, « How is China’s energy footprint changing? », 13-août-2018. .
[8] F. Fontemaggi, « Washington durcit encore l’embargo contre l’Iran », La Tribune, 22-avr-2019. .
[9] R. Iyengar, « China buys a lot of Iranian oil, and it’s not happy at all with US sanctions », CNN, 23-avr-2019. .
[10] J. Kupfer, « Trade war with China keeps U.S. energy in crosshairs », 07-mars-2019. .
[11] A. Cohen, « The US Can Be A Top Three Global LNG Exporter Before 2020 », 07-janv-2019. .
[12] J. Kupfer, « Will U.S. Energy Sector Be Casualty Of Trade War With China? », 30-nov-2018. .
[13] T. DiChristopher, « US-China trade dispute puts a chill on American natural gas export boom », CNBC, 22-févr-2019. .
[14] T. DiChristopher, « Why China may soon regret its tariffs on US natural gas », 08-oct-2018. .
[15] BP, « BP Energy Outlook : 2019 Edition », 2019.
I N F ’ O S E | J u i n - J u i l l e t 2 0 1 9
37Le conflit sino-Américain