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gratuit N°39

Le e-magazine des gens qui aiment leur ville

Novembre 2013

L’histoire de la
brandade en 5
dates majeures

Christophe MOUTON

le commerce de la
brandade repart...

Sylvie C.
expatriée en
Republique Dom.

Moquette
Portrait d’une
star de comptoir

Banditisme:
une ville à part ?
Expo classe:
Stan
Douglas

www.uneanimes.fr
sommaire,

Une photographie signée Kevin Garnett sur la page Facebook Nîmes en photo

A la Une :
Banditisme: Nîmes est-elle vraiment une ville à part ?....................................................... 4 - 5
Rétro: la fabuleuse histoire de la brandade de Nîmes en 4 dates...................................... 6-7
La chronique du belge: un thé dans le ciel de Bernadette........................................................ 8
Portrait: la quête de Moquette, star du comptoir des halles........................................... 10-11
Chroniques de ville

................................................................................................................................

13

Commerce mythique: Christophe Mouton va t-il réussir à se relancer ?.................... 14-15
Expatriés: Sylvie Courdil vit au paradis en République Dominicaine............................ 16-17
Reg’art sur l’expo de photos «classe» de Stan Douglas

Un mois,
un mot nîmois...

................................................

18-19

Cagade:

Une Bévue. «En parant avec Pierre, je lui ai demandé des
nouvelles de son frère sans savoir qu’il était mort...bref j’ai
fait une cagade» selon Nicolas Gille.

UNE à NÎMES

2 / N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr

Directeur de la publication : Jérôme Puech. Rédacteurs: Georges Mathon, Olivier Vaillant, Francesca Lopez-Gilli et
Jérôme Puech. Photographes: Alain Bérard, la rédaction et Google images. Webmaster: Tommy Desimone. Maquette:
Agence Binome. Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: uneanimeslemag@gmail.com. Site : www.uneanimes.fr.
Retrouvez tous les n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion: 13 000 destinataires mail. Régie
publicitaire: Esprit Média: 04 66 29 75 19.
Au milieu de ce fatras de saisons

Novembre, quai de la fontaine. Les platanes se cuivrent comme les
érables de Central Park, les éclats de voix et les rires se font rares,
comme les gens aux terrasses des cafés.
Le temps passe. Les petits matins se sont faits frisquets, Mistral et
Tramontane ont aiguisé leurs lames sur les hauts plateaux cévenols
chers à mon père. L’hiver a fini par prendre ses aises, les passants
recroquevillés se pressent et se raréfient.
Le temps s’est étiré. Les pieds de la tour Magne sont en fleurs: des
volées de poussettes se disputeront bientôt les coins d’ombres. On
flâne, on croise toujours quelqu’un que les beaux jours ont mis
dehors et on refait l’hiver et le monde…
Emmanuel Carrière,
est marié et père de 3
enfants. Enseignant,
conseiller municipal
d’opposition, fils aîné de
l’écrivain nîmois Jean
Carriere. C’est le dernier nîmois a avoir reçu
le prix Goncourt pour
«L’épervier de Maheux»
en 1972.
L’association des amis
de Jean Carrière présidée par l’excellent
Serge Velay, remettra
son prix le 23 novembre
pour la quatrième fois.

La ville s’ébroue de murmures que la durée fait rumeurs.
L’été affûte ses cigales.
Le temps a filé. Il est presque impossible de mettre le nez dehors
entre midi et la 17 heures: c’est la période des persiennes aux
ombres lascives et indiscrètes…
Le temps s’est enfui. C’est l’automne.
C’est au milieu de ce fatras de saisons que j’ai grandi. J’y ai connu
mon épouse Sophie, la naissance de Simon, Samuel et Ella, mes
enfants, la mort de papa, la mienne que je n’ai fait que frôler en
2009, etc.
Si je me nourris de voyages et d’ailleurs, j’aime savoir que je vais
revenir ici. Il y a dans cette cité une histoire collective passionnée
et passionnante, déchirée et déchirante, il y a aussi le souvenir et
peut être l’avenir des miens. C’est pour tout cela que j’aime Nîmes
et que je m’y suis engagé en politique.

Le dessin du mois
by Barbara cadabra

w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 3
Sujet à la Une

Banditisme:

Nîmes, une ville à part ?
Journalistes, avocats, policiers et observateurs s’accordent à dire du
banditisme nîmois qu’il est singulier dans la région et même « de
tradition marseillaise ». Les parrains nîmois ne se cachent pas dans
notre « gros village ». Ils font partie du décor de la ville. Des Nîmois
témoignent.
Le 4 octobre dernier, Richard Perez
et d’autres personnes étaient mis en
examen pour tentative d’assassinat
et association de malfaiteurs. Cette
figure nîmoise est suspectée d’avoir
commandité le meurtre de Raymond
Houlonne en février dans le quartier
de Vacquerolles. Cet épisode succède à bien d’autres dans notre ville
où règne « un banditisme de haut
niveau et structuré », selon Pierre
Maumejean, ancien commandant de
police de Nîmes (1987-2004). Cette
spécificité fait de Nîmes une exception dans la région. Elle ne date pas
d’hier et prend ses racines dans un
conflit qui date des années 90.

La petite histoire du
banditisme nîmois
Nîmes avait à l’époque un parrain à
l’ancienne, Serge Leynaud. «Les mamelles de ce banditisme-là, c’était de
tenir les établissements de nuit, les

4 /

brasseries et tout ce qui rapporte:
le racket, les machines à sous »,
explique Gilles Soulié, directeur du
SRPJ de Montpellier dans une interview étonnante donnée au Midi Libre
le 9 octobre. Le clan Perez (Roger
et son fils Richard) s’associe à cette
figure en le recrutant avec Raymond
Houlonne dans leur société de déchets qui prospère. Mais l’entente
entre les deux bandes Perez et Leynaud tourne au vinaigre. Richard Perez entre en prison. Serge Leynaud
meurt et Roger Perez est assassiné
en 2002. Raymond Houlonne se retrouve seul aux manettes.
Le parrain du Vaucluse, Marc Monge,
essaye bien de prendre la main sur
Nîmes mais il est exécuté. Idem
pour les frères Munoz, adeptes des
machines à sous. Ils seront retrouvés carbonisés dans une voiture
près de Pujaut en juin 2001. Laurent
Laty (arrêté en juin) et Vincent

N ovembre 2013 / N °3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr

Pierre Maumejean

Rouvière, deux nîmois proches de

Raymond Houlonne, purgent actuellement une peine de prison de 15
ans de réclusion criminelle pour ce
double meurtre.

Un homme abordable et
sympathique
« Raymond Houlonne n’a pas l’apparence d’un voyou. Tu peux le croiser
régulièrement en ville ou en discothèque. Je lui serre parfois la main.
Il a le sourire facile », explique un Nî
mois âgé de 40 ans qui souhaite garder l’anonymat. Derrière cette bonhomie se cache pourtant toute l’histoire
récente du banditisme à la nîmoise. Etudiant dans les
années 90 organisant des soirées privées, Christophe*
se souvient que Raymond Houlonne lui avait demandé
ne plus en organiser car cela enlevait du chiffre à ses
affaires et celles de ses amis. « Il était gêné de me le dire
et à la fois très persuasif dans son discours », raconte ce
Nîmois qui se dit avoir eu raison de ne pas lui tenir tête.

5 banditismes:
Le traditionnel
A la marseillaise ou l’italienne, il fonctionne autour de
la main mise sur des affaires
et des trafics. Nîmes, à ce
titre, est sans nulle comparaison dans la région.

Des liaisons dangereuses avec le milieu
A côté de ce témoignage, celui d’un policier qui décrit
un Richard Perez dont « nous savions qu’il y avait des
ponts avec la Côte d’Azur. Il s’y rendait avec des valises
régulièrement ». On peut donc affirmer que dans les années 90 Nîmes a vécu dans un banditisme de « tradition
marseillaise ». Ce banditisme à l’ancienne se manifestait
aussi par des relations avec tous les milieux d’affaires,
de la politique et de la société civile. « N’oublions pas
que Richard Perez, enfant, sautait sur le genoux de l’ami
de son père, un certain Spaggiari », explique une source
anonyme bien informée. « Il est devenu avec les années
un Jacky Le Mat à la nîmoise », poursuit-il en faisant
référence à un des derniers gros parrains de Marseille.

Les cités
Le trafic de stupéfiants et les
braquages sont le lot des caïds
des cités populaires. Nîmes
n’est certes pas Marseille (en
nombre de tués) mais le fonctionnement est identique.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Gilles Soulié dans son entretien
avec nos confrères de Midi Libre parle de 4 types de banditisme : le traditionnel, celui émergeant des cités, celui
emmené par les gens du voyage et par les pays de l’Est.
Il confirme que le Gard et Nîmes sont uniques dans cette
typologie au regard de ce qui se passe dans d’autres
villes de notre belle région.

le banditisme
«des gens du
voyages»
Selon ce terme employé
par le patron du SRPJ, il
se manifeste par des braquages
spectaculaires
et des attaques de distributeurs de billets de
banque.

Nîmes montrée du doigt dans les classements
L’écho est le même chez Pierre Maumejean, ancien cadre
de la police « Nîmes se dispute avec Cannes la première
place du classement des villes de France où la délinquance est la plus forte rapportée au nombre d’habitants
». A ce sujet, le 12 octobre 2010, Tf1 avait diffusé un
reportage édifiant sur la délinquance à Nîmes dans «
Appels d’urgence ». Il avait marqué les Nîmois et les
élus de tous bords tant l’image était très négative pour
la cité des Antonins. Pourtant Laurent Mucchielli, journaliste à Rue 89, conteste les faits en déclarant : « En
réalité, la ville qui arrive largement en tête de ce triste
palmarès est Saint-Denis (93), suivie d’Avignon (84) et
de La Courneuve (93). Nîmes et Cannes arrivent dans le
premier peloton qui suit ces échappées, avec des taux
de délinquance en réalité comparables à de nombreuses
villes comme Nice, Lille, Marseille, Perpignan ou encore
Aubervilliers et Bobigny ». Enfin, plus récemment le magazine l’Express a collé en septembre un mauvais 0,6/20
en matière de sécurité.
A en croire les policiers, il faut donc admettre que Nîmes
fait figure d’exception en matière de banditisme régional.
Pour ce qui relève de l’insécurité « ordinaire », chacun
pourra se faire sa propre opinion à l’approche de rendez-vous électoraux qui mettront sans nul doute cette
question sur la table. Nîmes et ses identités pas toujours
assumées.
Jérôme Puech
*Le prénom a été changé

Banditisme
des pays de l’Est
C’est la venue de filles de Bulgarie, Roumanie (prises en
otage) et de fraudes liées à
l’utilisation aux cartes bancaires

Banditisme et proxénétisme d’Afrique et de Guyane
Se balader la nuit sur le boulevard Gambetta ou dans la rue
Vincent Faïta permet de mieux
se rendre compte de la prostitution issue de pays africain ou de
Guyane.

w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 5
Dans le Rétro

L a fa b u l e u s e h i s to i r e d e l a b r a n d a d e d e n i m e s

durand

Brandade
story
Une histoire qui en fait tout un plat
La brandade de morue est une spécialité nîmoise connue
et reconnue. Sa légende racontée en 5 dates majeures.
Simone Lheureux* l’écrit avec
un style hors du commun
«notre brandade allie deux
ingrédients qui ne semblaient
pas destinés à se rencontrer,
à savoir la morue et l’huile
d’olive ». S’il apparaît évident
que la brandade de morue est
une spécialité nîmoise, sa légende s’est construite au travers diverses dates de notre
histoire collective.

Les origines du 16ème
siècle
Notre huile d’olive et son caractère méditerranéen font
de notre région un lieu propice pour les rencontres culinaires. Beaucoup connaissent
la fameuse « picholine » de
Collias, une vedette à elle
seule. La brandade est née
d’un troc entre des pêcheurs
bretons soucieux de trouver
du sel pour conserver leur
morue et des vendeurs d’or
blanc que l’on trouve entassé
au bord de la route en allant
à Aigues Mortes. Nîmes, point
de départ de la route du sel,
6 / N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr

s’est trouvée au carrefour
d’échanges entre morue et
sel. Une cuisinière nîmoise a
dû alors s’essayer à mélanger
un peu de lait, un peu d’huile
d’olive chaude sur de la morue préalablement dessalée
au court bouillon. Christophe
Mouton nous explique que sa
famille se lance dans la fabrication artisanale de cette
spécialité en 1851 (cf. article
sur le commerce mythique en
page 16 et 17). La tradition
voulait que l’on serve ce plat
sur des noces tristes ou des
funérailles avec des haricots
secs.

1871 avec Thiers
Le premier président de la
3ème République, d’origine
marseillaise,
considère
la
brandade comme «le chef
d’œuvre du genre humain ».
Il en dévorait des pots entiers en cachette. Il s’en faisait livrer en cachette depuis
Nîmes. Alexandre Dumas aimait vanter ses facultés facilitant la digestion.
Le plan pour accéder au restaurant du chef Durand.

Le cuisinier Charles Durand
1766-1854

Avec Gaston Doumergue, président
de 1924 à 1931

Un des plus illustres cuisiniers originaire du
Gard a régalé ses convives dans beaucoup
de villes de France et aussi à Nîmes dans
l’Hôtel du Midi qui conserve encore aujourd’hui trace des papilles exaltées. L’une
de ses spécialités était bien sur la brandade.
Il préconisait d’y rajouter du persil et du
jus d’orange face à des originaux qui proposaient de l’agrémenter d’un peu d’ail. Le
site www.nemausensis.com retrace cette
carrière avec ses spécialités : Bouil-Abaïsse
à la nîmoise, la pâte feuillettée (ancêtre du
pâté nîmois) et bien sur la brandade.

Le président de la République française,
Gaston Doumergue originaire d’Aigues
Vives, affirmait, lui, qu’en la dégustant depuis son exil élyséen il entendait « chanter
les cigales dans les pins de la Tour Magne».

Le 2 juin 1894 le dîner de Daudet
Alphonse Daudet, l’écrivain nîmois, assisté
de Gaston Boissier de l’Académie Française
et de Gaston Darboux de l’Académie des
sciences, donne ses lettres de créance à
notre spécialité en créant au café Voltaire,
place de l’Odéon, le premier dîner de la parisien de la brandade : la brandado. A ne
pas confondre avec l’avant-centre de l’AS
Saint Etienne le brésilien Brandao. Ce diner
n’était ouvert qu’aux hommes originaires
du Gard et aux hommes.

La brandade de Nîmes a donc traversé les
époques et les traditions. Aujourd’hui, vous
la trouverez préparée de façon artisanale
aux halles chez Daniel ou chez Christophe
Mouton (18 rue Emile Jamais). Ce dernier
a repris la vieille tradition de son gand-père
jadis installé rue Pierre Semard. Pour les
plus classiques, vous trouverez bien sur la
brandade Raymond fabriquée de manière
industrielle. Bon appétit à tous !

Jérôme Puech

* Largement inspiré du livre « Visas pour le Gard »
aux éditions du Diable Vauvert sous la direction de
Serge Velay et du site www.nemausensis.com de
Georges Mathon.
w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 7
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8 N ovembre 2013 / N° 3 9 / w w w. u n e a n im e s . fr
Re n c o n t r e N î m o i s e

Un Nîmois:

le peintre José Pirès car c’était
un client fidèle de la Petite
Bourse. Toujours généreux, poli,
classe. Jamais critique, il ne se
prend pas la tête quand il vient
ici.

Un événement :

La quête
de Moquette

la féria des vendanges car on est
entre nous. L’ambiance est plus
sereine.

Un lieu :
les jardins de la Fontaine car
c’est paisible pour mes enfants
de 1 et 3 ans. Tu peux te balader tranquille.

Florent Kuyten
A 40 ans ce protestant nîmois excelle dans l’art de tenir
des bars. Actuellement co-gérant avec son frère Gérard du
fameux Comptoir des halles de la rue Guizot, il anime d’une
façon fort intelligente ce lieu apprécié de nombreux Nîmois.

Portrait signé Jérôme Puech
10 N ovembre 2013 / N °3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr
«Je m’arrange pour avoir l’âge de mes clients..»

« Ce bar n’a jamais été aussi bien tenu en 50 ans
d’existence », constate Henri Bosc, célèbre étalier
des halles de Nîmes. Cet observateur parle d’un «
prélude permanent à la féria » dans lequel tout le
monde se mélange. Le succès du bar situé tout près
des halles, dans la rue Guizot, est à mettre à l’actif
des frères Kuyten, Gérard et Florent. C’est précisément à ce dernier, autrement appelé « Moquette »,
que la rédaction a voulu s’intéresser. De l’avis des
spécialistes en comptoirs nîmois et en légendes du
zinc, « Moquette » a le don de transformer toutes
ses affaires en or. Après avoir été serveur à la Petite
Bourse, gérant au Victor Hugo puis au Jean-Jaurès,
Florent a repris « Le Comptoir des halles » tombé en
désuétude en 2007. « Nous avons saisi une nouvelle
opportunité en prenant une affaire en liquidation judiciaire ». Six après le succès est là, à l’image des
dimanches durant lesquels il est très difficile de se
frayer un passage dans la foule en voiture et parfois
même à pied.
Réunir les gens opposés
Moquette est né en 1973 à la maison de santé protestante en bon protestant. Il a l’âge de ses clients
(en moyenne). Eloigné du centre-ville lors de sa
prime enfance, ce village-people fait ses classes primaires à Saint-Laurent d’Aigouze puis son collège à
Marsillargues. Dans l’idée de passer son BEP froid et
climatisation, le jeune Nîmois court au lycée Mermoz
de Montpellier de l’autre côté du Vidourle. Gérard,
son frère aîné, l’appelle. Il a besoin d’un coup de
main lors de la féria de Nîmes de 1994. « C’est là
que j’ai eu le déclic », claque Moquette. « Je servais
un maçon et un avocat puis on a commencé à parler
de ballon puis je me suis rendu compte que j’avais
fait le lien entre deux personnes socialement opposé». Voilà donc ce qui plaît à Florent : réunir les gens
dans une ambiance conviviale. Florent poursuit son
apprentissage du don : plage des artistes au Grau du
Roi (1996), DJ au caveau à Serre-Chevalier (19951998), Mad Wax à la Grande Motte (1998) puis le début de sa carrière avec le Victor Hugo en août 1998.
« Et merci qui ? »
Moquette est aujourd’hui heureux de son parcours.
«Il correspond à chaque étape avec l’âge des clients»,

dit-il. De là à finir dans un salon à servir le thé aux
personnes âgées à l’approche de la retraite, il y a un
pas qu’il ne souhaite pas franchir. « Sa bonhommie »
est appréciée de tous comme en témoigne l’original
président du comité de quartier, Philippe Treil. Pour
la jeune Pauline, toute souriante, ancienne extra, «
Moquette est toujours de bonne humeur, d’humeur
égale ». Florent est soucieux de glisser un mot gentil, un petit clin d’œil ou une formule qui fait rire tout
le monde : « et merci qui ? ». Cette référence assumée au site pornographique décalé est la signature
du lieu. Son ancien serveur Thomas Julien (parti au
Pont du Gard) répétait cette question 100 fois par
jour. Papa de deux enfants en bas âge (Karl et Paul),
Florent leur lance machinalement « Et merci qui ? »
comme à ses clients. Fort heureusement, la réponse
n’est pas la même, à savoir « Jackie et Michel ».
L’origine du surnom « moquette »
Ce surnom unique, Florent le doit à une blague de
potaches qui a traversé le temps et les époques. «
Je jouais au football en junior avec le club de Saint
Laurent et au moment de la douche un co-équipier a
remarqué que j’avais pas mal de poils sur le torse. Il
m’a lancé « oh moquette ! » et puis c’est resté », raconte à demi hilare le barman. Moquette se partage
le travail avec son frère. Les journées commencent
à 5 heures du matin avec les étaliers, elles se poursuivent à 8 heures avec les mères de famille, à 9
heures avec les gars qui embauchent puis se terminent vers 17 heures, sauf les week-ends où l’établissement ferme vers 20-21 heures. Florent est plus
chargé de la restauration. « J’essaie de sortir un plat
du jour attractif à 9,50€ ». Ancien DJ, il a l’habitude
d’animer les moments festifs du Comptoir des halles.
Les prochains sont « le beaujolais nouveau le 3ème
jeudi de novembre » et les huîtres prévues pour le
mois de décembre.
Quand on l’interroge sur les ingrédients qui font le
succès de son établissement, Florent répond : « les
gens veulent voir le patron et avoir un échange privilégié avec lui ». Ses meilleurs souvenirs demeurent
les férias dans son bar actuel. « Des moments inoubliables où les gens finissent par faire des repas improvisés pour prolonger l’instant convivial ».

w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 11
La ville en parle

Chroniques

	de ville

Les origines gardoises de Jacky Kennedy

L’anniversaire des 50 ans de l’assassinat de JF Kennedy à Dallas (USA). L’occasion de rappeler que
la première dame, Jacky Kennedy, avait des origines françaises et plus particulièrement des origines gardoises. La famille Bouvier trouve en effet
son origine à Pont Saint Esprit. Son dernier ancêtre
français était ébéniste et s’appelait Michel Bouvier
(1792-1874). La branche française des Bouvier habite encore ce petit village du nord de notre département.

Jean Matouk s’endort
Le célèbre économiste et chroniqueur de la Gazette
assistait avec son épouse à l’excellente conférence
donnée par DJ Valade, adjoint au maire à la culture
le vendredi 18 octobre à Carré d’art sur l’histoire du
livre d’or de la ville de Nîmes. L’homme élégant à
l’écharpe rouge façon Christophe Barbier, le chroniqueur pédant d’Itélé, s’est endormi durant la
conférence. Livre d’or et livre dort…ont sans doute
poussé Jean Matouk à rejoindre les bras de Morphé.

Nîmes toquée
La balade gustative dans les rues de Nîmes proposée par les Costières de Nîmes aura lieu le dimanche
24 novembre (vous pouvez gagner des places gratuites en vous rendant sur notre page Facebook).
Cette manifestation est exactement dans la cible de
nos lecteurs : épicuriens souhaitant visiter ou revisiter les lieux majeurs de notre ville en dégustant
de bons vins et en mangeant des mets préparés
par les meilleurs cuisiniers du moment. Bon appétit
chers lecteurs !

La page Facebook des Nîmois exilés à
Paris
Si « Une à Nîmes » se soucie en permanence des
Nîmois qui ont quitté la ville mais conservent des
liens fort avec son identité, à travers notamment
notre rubrique « expatrié du mois », nous avons
découvert avec une grande attention l’initiative
de Nîmois vivant à Paris qui ont créé une page Facebook. Très belle initiative, pour les rejoindre :
http://www.facebook.com/NimoisDeParis

La campagne des municipales débute sur
Facebook avec deux pages
Toujours sur Facebook, la campagne des municipales prévues en mars 2014 à Nîmes et partout en
France commence à se faire voir avec la création de
deux pages. L’une s’intitule « Fournier : 13 ans ça
suffit » et l’autre originale « A la mairie de Nîmes,
Françoise Dumas on n’en veut pas ». Ce n’est pas
le dernier concours d’intelligence dans certaines
informations ou commentaires mais les Nîmois
pourront peut-être se faire une idée des deux personnalités favorites du scrutin. Et si on parlait du
programme ? N’est-ce pas là l’essentiel, améliorer
notre belle ville ?

Le restaurateur de Carré d’art
Si la table est plutôt bonne et le décor appréciable,
cette adresse nîmoise située derrière le Carré d’art
(2,rue Gaston Boissier) peut parfois vous laisser
des surprises étonnantes. Comme cette soirée où
les convives ont découvert le prix, exorbitant, de la
bouteille de champagne proposée par la serveuse
en début de repas. Après réclamation par courrier
électronique, le responsable n’a pas jugé utile de
répondre y compris après une relance verbale. Tant
pis, 6 clients en moins !
w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 13
Christophe Mouton

Mouton ne
morue pas

!!

Après une interruption de 20 ans, Christophe Mouton
relance l’enseigne familiale dans la rue Emile Jamais. Ce
pari, au service du goût et du travail artisanal, est audacieux et remarquable. Rencontre avec la 4ème génération
14 N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr
le brandadier mouton
en quelques chiffres :

18 rue Emile Jamais : l’adresse
2 salariés font tourner la boutique
1851 : date de la création de l’entreprise
familiale
7 à 8 revendeurs assurent son réseau
4ème génération de brandadier

Nîmes capitale de la brandade rayonne au-delà de ses frontières. Parmi les acteurs de cette
légende, il faut distinguer la brandade industrielle avec notamment la brandade Raymond
et celle fabriquée artisanalement aux halles de
Nîmes chez Daniel ou encore avec Christophe
Mouton, brandadier qui vient de s’installer au
18 rue Emile Jamais à Nîmes. Le magasin a
une devanture flambant neuve avec une partie atelier transparent et une partie commerce
dans laquelle vous trouvez les excellents produits préparés quotidiennement par Christophe Mouton. Il faut déguster la brandade
fraîche du jour. Se laisser tenter par la fougasse, cette pizza avec une pincée de brandade ou encore ses ravioles qui ne demandent
qu’à être englouties.

Grandir au biberon de morue
Christophe Mouton a grandi au 36 de la rue
Pierre Semard, au beau milieu des odeurs de
brandade, donc de morue. « J’habitais sur
place, je vivais dans les odeurs uniques et le
travail savant de brandadier », se rappelle-til avec les souvenirs plein les yeux. L’entreprise familiale débute son aventure en 1851.
Depuis, chaque génération a nourri la saga
familiale. D’ailleurs, son grand père était ami
avec le grand père de Christian Lacour-Ollé
dont nous avons parlé le mois dernier. C’est
sans doute pour cette raison que vous trouverez sur place une littérature abondante sur
les façons de cuisiner la brandade. Je vous
conseille « Morue préparation culinaire en 141
manières » chez les éditons Lacour Redivia.
Un must vous-dis-je !

Une expérience industrielle
Christophe a stoppé l’histoire de ses ancêtres
il y a 20 ans pour répondre aux sirènes de
la fabrication industrielle. Sa famille a vendu
le génie nîmois à une société de plats cuisinés sur Sète. De cette expérience, il a appris
à mieux « travailler » les produits de la mer.
Ensuite, Christophe s’est investi dans l’entreprise alésienne de Michel Coudène. Il était en
charge de la fabrication de repas. Puis avec
son secret de fabrication artisanale en tête,
le brandadier a décidé de relancer la véritable
histoire de la famille tout en se servant de son
parcours industriel. « Mon secret de fabrication
ne se dévoile pas, il est dans le tour de main,
le choix du poisson, le dessalage, la cuisson »,
contie-t-il plein de malice et d’optimisme pour
le devenir de sa petite affaire.

Déjà les signes d’un succès
En quatre petits mois, les clients commencent
à venir en nombre à cette adresse du milieu de
la rue Emile Jamais. Certes, il faudra du temps
mais l’artisan compte séduire avec la qualité
de ses produits. Déjà le bouche à oreille fonctionne en ville. Il développe aussi un réseau
de distributeurs. « Je compte 7-8 revendeurs
dans la ville et aux alentours », précise-t-il.
Estampillés « Militants du goût », vous trouverez sa brandade ou ses produits dérivés au
Paséo et au Royal Hôtel. « Les touristes en
raffolent et en redemandent ». Alors l’identité
nîmoise n’est pas morte grâce à cette résurrection bien utile à notre patrimoine et notre
histoire.
Jérôme Puech

w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 15
Exilé Nîmois

U n e r u b r i q u e po u r l e s n î m o i s lo i n d e l e u r t e r r e n ata l e

Chaque mois, Une à Nîmes
donne la parole à un de nos
concitoyens expatriés plus ou
moins loin de sa Tour Magne
natale. Alors après Strasbourg,

Bienvenida en

la republica

Montpellier, Séville, le Liban, le
Japon, Paris, Bruxelles, Milan,
Londres, le Canada, le Turkménistan le Mexique, Sydney,
Miami, Prague et Marie Galante,
Varsovie, la Thaïlande, le Qatar,
Brisbane, le Brésil, les USA,
l’Argentine, l’ Espagne et
La Suisse nous voici en République Dominicaine.

16 N ovembre 2013 / N °3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr

consultante pour Français

SYLVIE COURDIL, 29 ans, divorcée, est la maman de MARC (8 ans) et de MARINA (3 ans).
Elle habite à las Terrenas, dans la péninsule
de Samana en République Dominicaine depuis
environ 9 ans. Elle accueille les Français qui
désirent s’installer ici, les guide et réalise les
démarches et formalités nécessaires.
Plus d’infos avec le site www.racinessud.com

«La vie est douce et sans stress ici...»
Comment se passe une
journée type pour vous ?
Une journée type commence
relativement tôt, tout comme à
Nîmes, vers 6h30. J’accompagne
les enfants à l’école à 7h30 et je
rejoins mon bureau pour honorer les divers rendez-vous. Je
traite les dossiers ou je vais à
la capitale Saint Domingue dans
les différents ministères. Le début d’après-midi est plus calme,
chaleur oblige, c’est le moment
de profiter de la plage ou de la
piscine avec les enfants qui ne
vont à l’école que le matin. Les
chaudes soirées sont bercées par
le son du merengue ou de la bachata (musique typique).

Pourquoi avez-vous fait le
choix de vivre en République Dominicaine ?

Qu’est-ce vous conseilleriez
à un Nîmois qui arrive chez
vous ?
Je conseille à un Nîmois de vivre
la vie dominicaine et non pas
d’aller dans un hôtel Resort tout
inclus car il ne pourra rien apprécier de la vrai vie dominicaine. La
Rep.Dom. est un pays relativement grand où se côtoient mers
et montagnes.
Le point culminant étant le Pico
Duarte à 3107 mètres d’altitude
au centre du pais, avec une multitude de rivières, des forêts grandioses, des cascades, des plages
et des cocotiers dans la péninsule
de Samana bien sûr, des champs
de canne à sucre,
cacaoyer, tabac, divers bananes,
café… et même des cactus dans
le reste du pais. Bref, une diversité de paysages splendides.

J’ai fait ce choix subjuguée par la
beauté de la nature et la chaleur.
Ainsi que la générosité et le grand
sourire des habitants. Ils sont
toujours heureux.

Y a-t-il des différences avec
la vie nîmoise ? Lesquelles ?
Les différences sont énormes. Ici
la vie est douce, sans stress, sans
hypermarchés. Si vous souhaitez
acheter une aspirine, un rouleau de papier toilette ou autre
chose...tout est possible, tout est
à l’unité. La vie est plus saine.
Les arbres fruitiers sont généreux
et les légumes en abondance.
Personne ne meurt de faim.

Avez-vous une anecdote de
vie à nous raconter ?
La première fois où il a fallu que
je monte sur une moto (moto
taxi:»Moto concho») où 3 personnes avaient déjà pris place fût
une expérience vraiment unique.

Quels liens
avec Nîmes ?

gardez-vous

Les liens que je garde avec
Nîmes sont avant tout ma famille.
Mon père Michel Courdil et mes
grands-parents Gérard et Maryse
Courdil. Mes oncles et cousins.
J’ai aussi gardé quelques bonnes
amitiés à qui je suis contente de
rendre visite quand je reviens sur
Nîmes tous les 2 ans environ.

Vous croisez beaucoup de
Français là-bas ?
Oui, il y a ici de nombreux Français et effectivement je rencontre
quelques Nîmois et souvent des
Gardois.

Est-ce que
manque ?

Nîmes

vous

Nîmes me manque de temps en
temps, pour les moments de Feria, corrida, la Brandade de morue, la beauté de l’architecture de
cette ville...au moment de Noël
aussi. Mais surtout ma famille et
mes amis.

Propos recueillis
par Jérôme Puech
(malheureusement pas sur
place)

w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 17
Re g ’ A r t s

Reg’Arts

Disco Angola, two friends mod

Sur l’expo «class» de Stan Douglas présente à Carré d’Art

« Au delà de la fiction
… La réalité»
18 N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr
Midcentury studio, Shoes

Crowds et Riots Ballantyne Piermod

Du 12 octobre 2013 au 26 janvier 2014 à Carré d’Art - Nîmes, cette exposition
fascine par l’oeil du photographe. Il utilise les techniques du cinéma pour offrir
des photos de grande qualité. A voir absolument.

Figure majeure de l’art contemporain, Stan
Douglas est né en 1960 à Vancouver. Diplômé du Emily Carr College of Art and Design,
il fait partie du mouvement Ecole de Vancouver.
« L’exposition à Carré d’Art présente les séries de photographies produites entre 2008
et 2013. Il y est question de photojournalisme, de la rhétorique du reportage, de fiction documentaire, des médias et du devenir
du spectacle de l’information. »
Depuis la fin des années 80, Stan Douglas
réalise photographies, installations et films.
En utilisant les médias comme support à sa
représentation propre d’une réalité sociale,
politique et économique, il tente de rejoindre
fiction et réalité en mettant en scène des
évènements historiques survenus à Vancouver au cours du 20ème siècle. En quelque
sorte le revers de la médaille d’un mode de
vie représenté par Stan Douglas dans sa
cruelle réalité.
Ainsi dans la série « Crowds and Riots »
(2008), les images sont entièrement mises
en scène et réalisées avec des moyens cinématographiques et des procédés de montage numérique. Pour autant seraient-elles
tirées d’archives ou auraient-elles été retrouvées dans l’arrière-boutique d’un photographe passant de l’époque que personne
ne pourrait émettre de doute sur leur provenance et véracité. Et c’est bien là que se
trouve la subtilité du jeu de Stan Douglas.
Entre contradiction et suggestion, le spectateur bascule.

Dans la série « Disco Angola » (2009-2012),
Stan Douglas sème à nouveau le trouble dans
l’esprit du public en alliant objectivité et fabrication d’images. Il nous mène cette fois-ci dans «
les boîtes disco de New York en pleine période de
crash économique et dans un Angola de 19741975 luttant pour son indépendance avant de
sombrer dans la guerre civile ». L’artiste atteignant encore une fois son objectif en laissant
transparaitre à travers ses œuvres l’utopie d’un
monde meilleur finalement jamais atteint.
Midcentury Sudio (2010-2011) est une « série
de 40 photographies en noir et blanc mises en
scène et nous plongeant dans le climat historique particulier de l’Amérique après-guerre
entre 1945 et 1951». Elle traite du pouvoir hypnotique des images ainsi que de la manipulation du regard grâce à des scènes prises sur le
vif de « crimes, bagarres, visages d’acteurs, de
truands, de sportifs... ».
Quels que soient sa sensibilité et son rapport à
l’art et à l’artiste en particulier, nul ne pourra
rester insensible aux messages véhiculés lors
de cette exposition par un Stan Douglas grand
créateur d’images et fidèle à sa spécialité : l’art
du suspense poétique.

Francesca Lopez-Gilli
Plus d’infos :
Tél : 04 66 76 35 70
info@carreartmusee.com
www.carreartmusee.com
Stan Douglas présente également « Abandon et Splendeur
» du 26 septembre 2013 au 17 janvier 2014 au Centre
Culturel Canadien à Paris.
w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 19
Une a nimes 39

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  • 1. gratuit N°39 Le e-magazine des gens qui aiment leur ville Novembre 2013 L’histoire de la brandade en 5 dates majeures Christophe MOUTON le commerce de la brandade repart... Sylvie C. expatriée en Republique Dom. Moquette Portrait d’une star de comptoir Banditisme: une ville à part ? Expo classe: Stan Douglas www.uneanimes.fr
  • 2. sommaire, Une photographie signée Kevin Garnett sur la page Facebook Nîmes en photo A la Une : Banditisme: Nîmes est-elle vraiment une ville à part ?....................................................... 4 - 5 Rétro: la fabuleuse histoire de la brandade de Nîmes en 4 dates...................................... 6-7 La chronique du belge: un thé dans le ciel de Bernadette........................................................ 8 Portrait: la quête de Moquette, star du comptoir des halles........................................... 10-11 Chroniques de ville ................................................................................................................................ 13 Commerce mythique: Christophe Mouton va t-il réussir à se relancer ?.................... 14-15 Expatriés: Sylvie Courdil vit au paradis en République Dominicaine............................ 16-17 Reg’art sur l’expo de photos «classe» de Stan Douglas Un mois, un mot nîmois... ................................................ 18-19 Cagade: Une Bévue. «En parant avec Pierre, je lui ai demandé des nouvelles de son frère sans savoir qu’il était mort...bref j’ai fait une cagade» selon Nicolas Gille. UNE à NÎMES 2 / N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr Directeur de la publication : Jérôme Puech. Rédacteurs: Georges Mathon, Olivier Vaillant, Francesca Lopez-Gilli et Jérôme Puech. Photographes: Alain Bérard, la rédaction et Google images. Webmaster: Tommy Desimone. Maquette: Agence Binome. Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: uneanimeslemag@gmail.com. Site : www.uneanimes.fr. Retrouvez tous les n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion: 13 000 destinataires mail. Régie publicitaire: Esprit Média: 04 66 29 75 19.
  • 3. Au milieu de ce fatras de saisons Novembre, quai de la fontaine. Les platanes se cuivrent comme les érables de Central Park, les éclats de voix et les rires se font rares, comme les gens aux terrasses des cafés. Le temps passe. Les petits matins se sont faits frisquets, Mistral et Tramontane ont aiguisé leurs lames sur les hauts plateaux cévenols chers à mon père. L’hiver a fini par prendre ses aises, les passants recroquevillés se pressent et se raréfient. Le temps s’est étiré. Les pieds de la tour Magne sont en fleurs: des volées de poussettes se disputeront bientôt les coins d’ombres. On flâne, on croise toujours quelqu’un que les beaux jours ont mis dehors et on refait l’hiver et le monde… Emmanuel Carrière, est marié et père de 3 enfants. Enseignant, conseiller municipal d’opposition, fils aîné de l’écrivain nîmois Jean Carriere. C’est le dernier nîmois a avoir reçu le prix Goncourt pour «L’épervier de Maheux» en 1972. L’association des amis de Jean Carrière présidée par l’excellent Serge Velay, remettra son prix le 23 novembre pour la quatrième fois. La ville s’ébroue de murmures que la durée fait rumeurs. L’été affûte ses cigales. Le temps a filé. Il est presque impossible de mettre le nez dehors entre midi et la 17 heures: c’est la période des persiennes aux ombres lascives et indiscrètes… Le temps s’est enfui. C’est l’automne. C’est au milieu de ce fatras de saisons que j’ai grandi. J’y ai connu mon épouse Sophie, la naissance de Simon, Samuel et Ella, mes enfants, la mort de papa, la mienne que je n’ai fait que frôler en 2009, etc. Si je me nourris de voyages et d’ailleurs, j’aime savoir que je vais revenir ici. Il y a dans cette cité une histoire collective passionnée et passionnante, déchirée et déchirante, il y a aussi le souvenir et peut être l’avenir des miens. C’est pour tout cela que j’aime Nîmes et que je m’y suis engagé en politique. Le dessin du mois by Barbara cadabra w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 3
  • 4. Sujet à la Une Banditisme: Nîmes, une ville à part ? Journalistes, avocats, policiers et observateurs s’accordent à dire du banditisme nîmois qu’il est singulier dans la région et même « de tradition marseillaise ». Les parrains nîmois ne se cachent pas dans notre « gros village ». Ils font partie du décor de la ville. Des Nîmois témoignent. Le 4 octobre dernier, Richard Perez et d’autres personnes étaient mis en examen pour tentative d’assassinat et association de malfaiteurs. Cette figure nîmoise est suspectée d’avoir commandité le meurtre de Raymond Houlonne en février dans le quartier de Vacquerolles. Cet épisode succède à bien d’autres dans notre ville où règne « un banditisme de haut niveau et structuré », selon Pierre Maumejean, ancien commandant de police de Nîmes (1987-2004). Cette spécificité fait de Nîmes une exception dans la région. Elle ne date pas d’hier et prend ses racines dans un conflit qui date des années 90. La petite histoire du banditisme nîmois Nîmes avait à l’époque un parrain à l’ancienne, Serge Leynaud. «Les mamelles de ce banditisme-là, c’était de tenir les établissements de nuit, les 4 / brasseries et tout ce qui rapporte: le racket, les machines à sous », explique Gilles Soulié, directeur du SRPJ de Montpellier dans une interview étonnante donnée au Midi Libre le 9 octobre. Le clan Perez (Roger et son fils Richard) s’associe à cette figure en le recrutant avec Raymond Houlonne dans leur société de déchets qui prospère. Mais l’entente entre les deux bandes Perez et Leynaud tourne au vinaigre. Richard Perez entre en prison. Serge Leynaud meurt et Roger Perez est assassiné en 2002. Raymond Houlonne se retrouve seul aux manettes. Le parrain du Vaucluse, Marc Monge, essaye bien de prendre la main sur Nîmes mais il est exécuté. Idem pour les frères Munoz, adeptes des machines à sous. Ils seront retrouvés carbonisés dans une voiture près de Pujaut en juin 2001. Laurent Laty (arrêté en juin) et Vincent N ovembre 2013 / N °3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr Pierre Maumejean Rouvière, deux nîmois proches de Raymond Houlonne, purgent actuellement une peine de prison de 15 ans de réclusion criminelle pour ce double meurtre. Un homme abordable et sympathique « Raymond Houlonne n’a pas l’apparence d’un voyou. Tu peux le croiser régulièrement en ville ou en discothèque. Je lui serre parfois la main. Il a le sourire facile », explique un Nî
  • 5. mois âgé de 40 ans qui souhaite garder l’anonymat. Derrière cette bonhomie se cache pourtant toute l’histoire récente du banditisme à la nîmoise. Etudiant dans les années 90 organisant des soirées privées, Christophe* se souvient que Raymond Houlonne lui avait demandé ne plus en organiser car cela enlevait du chiffre à ses affaires et celles de ses amis. « Il était gêné de me le dire et à la fois très persuasif dans son discours », raconte ce Nîmois qui se dit avoir eu raison de ne pas lui tenir tête. 5 banditismes: Le traditionnel A la marseillaise ou l’italienne, il fonctionne autour de la main mise sur des affaires et des trafics. Nîmes, à ce titre, est sans nulle comparaison dans la région. Des liaisons dangereuses avec le milieu A côté de ce témoignage, celui d’un policier qui décrit un Richard Perez dont « nous savions qu’il y avait des ponts avec la Côte d’Azur. Il s’y rendait avec des valises régulièrement ». On peut donc affirmer que dans les années 90 Nîmes a vécu dans un banditisme de « tradition marseillaise ». Ce banditisme à l’ancienne se manifestait aussi par des relations avec tous les milieux d’affaires, de la politique et de la société civile. « N’oublions pas que Richard Perez, enfant, sautait sur le genoux de l’ami de son père, un certain Spaggiari », explique une source anonyme bien informée. « Il est devenu avec les années un Jacky Le Mat à la nîmoise », poursuit-il en faisant référence à un des derniers gros parrains de Marseille. Les cités Le trafic de stupéfiants et les braquages sont le lot des caïds des cités populaires. Nîmes n’est certes pas Marseille (en nombre de tués) mais le fonctionnement est identique. Qu’en est-il aujourd’hui ? Gilles Soulié dans son entretien avec nos confrères de Midi Libre parle de 4 types de banditisme : le traditionnel, celui émergeant des cités, celui emmené par les gens du voyage et par les pays de l’Est. Il confirme que le Gard et Nîmes sont uniques dans cette typologie au regard de ce qui se passe dans d’autres villes de notre belle région. le banditisme «des gens du voyages» Selon ce terme employé par le patron du SRPJ, il se manifeste par des braquages spectaculaires et des attaques de distributeurs de billets de banque. Nîmes montrée du doigt dans les classements L’écho est le même chez Pierre Maumejean, ancien cadre de la police « Nîmes se dispute avec Cannes la première place du classement des villes de France où la délinquance est la plus forte rapportée au nombre d’habitants ». A ce sujet, le 12 octobre 2010, Tf1 avait diffusé un reportage édifiant sur la délinquance à Nîmes dans « Appels d’urgence ». Il avait marqué les Nîmois et les élus de tous bords tant l’image était très négative pour la cité des Antonins. Pourtant Laurent Mucchielli, journaliste à Rue 89, conteste les faits en déclarant : « En réalité, la ville qui arrive largement en tête de ce triste palmarès est Saint-Denis (93), suivie d’Avignon (84) et de La Courneuve (93). Nîmes et Cannes arrivent dans le premier peloton qui suit ces échappées, avec des taux de délinquance en réalité comparables à de nombreuses villes comme Nice, Lille, Marseille, Perpignan ou encore Aubervilliers et Bobigny ». Enfin, plus récemment le magazine l’Express a collé en septembre un mauvais 0,6/20 en matière de sécurité. A en croire les policiers, il faut donc admettre que Nîmes fait figure d’exception en matière de banditisme régional. Pour ce qui relève de l’insécurité « ordinaire », chacun pourra se faire sa propre opinion à l’approche de rendez-vous électoraux qui mettront sans nul doute cette question sur la table. Nîmes et ses identités pas toujours assumées. Jérôme Puech *Le prénom a été changé Banditisme des pays de l’Est C’est la venue de filles de Bulgarie, Roumanie (prises en otage) et de fraudes liées à l’utilisation aux cartes bancaires Banditisme et proxénétisme d’Afrique et de Guyane Se balader la nuit sur le boulevard Gambetta ou dans la rue Vincent Faïta permet de mieux se rendre compte de la prostitution issue de pays africain ou de Guyane. w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 5
  • 6. Dans le Rétro L a fa b u l e u s e h i s to i r e d e l a b r a n d a d e d e n i m e s durand Brandade story Une histoire qui en fait tout un plat La brandade de morue est une spécialité nîmoise connue et reconnue. Sa légende racontée en 5 dates majeures. Simone Lheureux* l’écrit avec un style hors du commun «notre brandade allie deux ingrédients qui ne semblaient pas destinés à se rencontrer, à savoir la morue et l’huile d’olive ». S’il apparaît évident que la brandade de morue est une spécialité nîmoise, sa légende s’est construite au travers diverses dates de notre histoire collective. Les origines du 16ème siècle Notre huile d’olive et son caractère méditerranéen font de notre région un lieu propice pour les rencontres culinaires. Beaucoup connaissent la fameuse « picholine » de Collias, une vedette à elle seule. La brandade est née d’un troc entre des pêcheurs bretons soucieux de trouver du sel pour conserver leur morue et des vendeurs d’or blanc que l’on trouve entassé au bord de la route en allant à Aigues Mortes. Nîmes, point de départ de la route du sel, 6 / N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr s’est trouvée au carrefour d’échanges entre morue et sel. Une cuisinière nîmoise a dû alors s’essayer à mélanger un peu de lait, un peu d’huile d’olive chaude sur de la morue préalablement dessalée au court bouillon. Christophe Mouton nous explique que sa famille se lance dans la fabrication artisanale de cette spécialité en 1851 (cf. article sur le commerce mythique en page 16 et 17). La tradition voulait que l’on serve ce plat sur des noces tristes ou des funérailles avec des haricots secs. 1871 avec Thiers Le premier président de la 3ème République, d’origine marseillaise, considère la brandade comme «le chef d’œuvre du genre humain ». Il en dévorait des pots entiers en cachette. Il s’en faisait livrer en cachette depuis Nîmes. Alexandre Dumas aimait vanter ses facultés facilitant la digestion.
  • 7. Le plan pour accéder au restaurant du chef Durand. Le cuisinier Charles Durand 1766-1854 Avec Gaston Doumergue, président de 1924 à 1931 Un des plus illustres cuisiniers originaire du Gard a régalé ses convives dans beaucoup de villes de France et aussi à Nîmes dans l’Hôtel du Midi qui conserve encore aujourd’hui trace des papilles exaltées. L’une de ses spécialités était bien sur la brandade. Il préconisait d’y rajouter du persil et du jus d’orange face à des originaux qui proposaient de l’agrémenter d’un peu d’ail. Le site www.nemausensis.com retrace cette carrière avec ses spécialités : Bouil-Abaïsse à la nîmoise, la pâte feuillettée (ancêtre du pâté nîmois) et bien sur la brandade. Le président de la République française, Gaston Doumergue originaire d’Aigues Vives, affirmait, lui, qu’en la dégustant depuis son exil élyséen il entendait « chanter les cigales dans les pins de la Tour Magne». Le 2 juin 1894 le dîner de Daudet Alphonse Daudet, l’écrivain nîmois, assisté de Gaston Boissier de l’Académie Française et de Gaston Darboux de l’Académie des sciences, donne ses lettres de créance à notre spécialité en créant au café Voltaire, place de l’Odéon, le premier dîner de la parisien de la brandade : la brandado. A ne pas confondre avec l’avant-centre de l’AS Saint Etienne le brésilien Brandao. Ce diner n’était ouvert qu’aux hommes originaires du Gard et aux hommes. La brandade de Nîmes a donc traversé les époques et les traditions. Aujourd’hui, vous la trouverez préparée de façon artisanale aux halles chez Daniel ou chez Christophe Mouton (18 rue Emile Jamais). Ce dernier a repris la vieille tradition de son gand-père jadis installé rue Pierre Semard. Pour les plus classiques, vous trouverez bien sur la brandade Raymond fabriquée de manière industrielle. Bon appétit à tous ! Jérôme Puech * Largement inspiré du livre « Visas pour le Gard » aux éditions du Diable Vauvert sous la direction de Serge Velay et du site www.nemausensis.com de Georges Mathon. w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 7
  • 8. Expression ette de Bernad iel é dans le c Un th Chronique du belge ? n Picholi art a ici : une pqui ç ar c’est aussi la ville on thé sur Ce voyeurisme, voir d’à-côté. Je nt un b ramica d sta nner ceux re C’est en déguterrassa pano i- vit, espioue le petit vieux derrièter aine une cert flâner et trapar l’insp - suis sûr q e siro lant d où j’aime je me dis que Bernae moi, qui fait sembartie des Renp u ue ration q nt doit être là quelq e un Monaco, fait raux ! de «Une part e, voir dette Lafo le ciel de Nîmes... Ell , seignements Géné voyeurism vit, part, dans jamais au teatre certesn s e la ville qui ceux n’ira plu y règne désormais nds e t moi qui p,re’est espionner.» e ’es mais ell d’ostal. Et dire qudac s mon calepin c e d’à côté.. maîtress J s n s n rès des c oteles regards en coin...n ’e rap tellement vite ivre e so - don ça Cela s’est fait je me dis que, finae père ne pas me faire su son décès que urait pu se faire d - tant d’ici. lement, cela a st une drôle de mas C’e son vivant. dre que nos célébrité r tten nie d’a ans l’au-delà pour leu passent d omenatge posthume ! une fwé... rendre un eï j’y vais ven ! on all p que , en face B imagine làavourant Colnem e al có ui, je l’ nt et s Alors o artagea de moi, p de thé : en vraie mamiet Picholin Lebelge. cette tasse ’elle devait sûremen gâteau quses petits mainatges, le être avec couler à flots sur la terthé devait maison familiale ! rasse de la n y en a tout u nt qu’ici il oins un dans le D’auta nt, au m assortime it plu. tas lui aura e t ici aussi qu certainemencertains acõrdis C’est ller doivent se scesecrets, ah c’est que ire discrets vocroiser des criminels en lé de is en je do cet endroit iso lanc, danspour se ressourcer. col b la foule, idéal s d’à-côté là, ce s, sur la tabletard-cravatte qui Tien cos 2 hommes en are... Vous voyez,i ig fument le2ctables de toristas qu? entre les hient la Maison Carrée photograp LE Belge 8 N ovembre 2013 / N° 3 9 / w w w. u n e a n im e s . fr
  • 9.
  • 10. Re n c o n t r e N î m o i s e Un Nîmois: le peintre José Pirès car c’était un client fidèle de la Petite Bourse. Toujours généreux, poli, classe. Jamais critique, il ne se prend pas la tête quand il vient ici. Un événement : La quête de Moquette la féria des vendanges car on est entre nous. L’ambiance est plus sereine. Un lieu : les jardins de la Fontaine car c’est paisible pour mes enfants de 1 et 3 ans. Tu peux te balader tranquille. Florent Kuyten A 40 ans ce protestant nîmois excelle dans l’art de tenir des bars. Actuellement co-gérant avec son frère Gérard du fameux Comptoir des halles de la rue Guizot, il anime d’une façon fort intelligente ce lieu apprécié de nombreux Nîmois. Portrait signé Jérôme Puech 10 N ovembre 2013 / N °3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr
  • 11. «Je m’arrange pour avoir l’âge de mes clients..» « Ce bar n’a jamais été aussi bien tenu en 50 ans d’existence », constate Henri Bosc, célèbre étalier des halles de Nîmes. Cet observateur parle d’un « prélude permanent à la féria » dans lequel tout le monde se mélange. Le succès du bar situé tout près des halles, dans la rue Guizot, est à mettre à l’actif des frères Kuyten, Gérard et Florent. C’est précisément à ce dernier, autrement appelé « Moquette », que la rédaction a voulu s’intéresser. De l’avis des spécialistes en comptoirs nîmois et en légendes du zinc, « Moquette » a le don de transformer toutes ses affaires en or. Après avoir été serveur à la Petite Bourse, gérant au Victor Hugo puis au Jean-Jaurès, Florent a repris « Le Comptoir des halles » tombé en désuétude en 2007. « Nous avons saisi une nouvelle opportunité en prenant une affaire en liquidation judiciaire ». Six après le succès est là, à l’image des dimanches durant lesquels il est très difficile de se frayer un passage dans la foule en voiture et parfois même à pied. Réunir les gens opposés Moquette est né en 1973 à la maison de santé protestante en bon protestant. Il a l’âge de ses clients (en moyenne). Eloigné du centre-ville lors de sa prime enfance, ce village-people fait ses classes primaires à Saint-Laurent d’Aigouze puis son collège à Marsillargues. Dans l’idée de passer son BEP froid et climatisation, le jeune Nîmois court au lycée Mermoz de Montpellier de l’autre côté du Vidourle. Gérard, son frère aîné, l’appelle. Il a besoin d’un coup de main lors de la féria de Nîmes de 1994. « C’est là que j’ai eu le déclic », claque Moquette. « Je servais un maçon et un avocat puis on a commencé à parler de ballon puis je me suis rendu compte que j’avais fait le lien entre deux personnes socialement opposé». Voilà donc ce qui plaît à Florent : réunir les gens dans une ambiance conviviale. Florent poursuit son apprentissage du don : plage des artistes au Grau du Roi (1996), DJ au caveau à Serre-Chevalier (19951998), Mad Wax à la Grande Motte (1998) puis le début de sa carrière avec le Victor Hugo en août 1998. « Et merci qui ? » Moquette est aujourd’hui heureux de son parcours. «Il correspond à chaque étape avec l’âge des clients», dit-il. De là à finir dans un salon à servir le thé aux personnes âgées à l’approche de la retraite, il y a un pas qu’il ne souhaite pas franchir. « Sa bonhommie » est appréciée de tous comme en témoigne l’original président du comité de quartier, Philippe Treil. Pour la jeune Pauline, toute souriante, ancienne extra, « Moquette est toujours de bonne humeur, d’humeur égale ». Florent est soucieux de glisser un mot gentil, un petit clin d’œil ou une formule qui fait rire tout le monde : « et merci qui ? ». Cette référence assumée au site pornographique décalé est la signature du lieu. Son ancien serveur Thomas Julien (parti au Pont du Gard) répétait cette question 100 fois par jour. Papa de deux enfants en bas âge (Karl et Paul), Florent leur lance machinalement « Et merci qui ? » comme à ses clients. Fort heureusement, la réponse n’est pas la même, à savoir « Jackie et Michel ». L’origine du surnom « moquette » Ce surnom unique, Florent le doit à une blague de potaches qui a traversé le temps et les époques. « Je jouais au football en junior avec le club de Saint Laurent et au moment de la douche un co-équipier a remarqué que j’avais pas mal de poils sur le torse. Il m’a lancé « oh moquette ! » et puis c’est resté », raconte à demi hilare le barman. Moquette se partage le travail avec son frère. Les journées commencent à 5 heures du matin avec les étaliers, elles se poursuivent à 8 heures avec les mères de famille, à 9 heures avec les gars qui embauchent puis se terminent vers 17 heures, sauf les week-ends où l’établissement ferme vers 20-21 heures. Florent est plus chargé de la restauration. « J’essaie de sortir un plat du jour attractif à 9,50€ ». Ancien DJ, il a l’habitude d’animer les moments festifs du Comptoir des halles. Les prochains sont « le beaujolais nouveau le 3ème jeudi de novembre » et les huîtres prévues pour le mois de décembre. Quand on l’interroge sur les ingrédients qui font le succès de son établissement, Florent répond : « les gens veulent voir le patron et avoir un échange privilégié avec lui ». Ses meilleurs souvenirs demeurent les férias dans son bar actuel. « Des moments inoubliables où les gens finissent par faire des repas improvisés pour prolonger l’instant convivial ». w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 11
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  • 13. La ville en parle Chroniques de ville Les origines gardoises de Jacky Kennedy L’anniversaire des 50 ans de l’assassinat de JF Kennedy à Dallas (USA). L’occasion de rappeler que la première dame, Jacky Kennedy, avait des origines françaises et plus particulièrement des origines gardoises. La famille Bouvier trouve en effet son origine à Pont Saint Esprit. Son dernier ancêtre français était ébéniste et s’appelait Michel Bouvier (1792-1874). La branche française des Bouvier habite encore ce petit village du nord de notre département. Jean Matouk s’endort Le célèbre économiste et chroniqueur de la Gazette assistait avec son épouse à l’excellente conférence donnée par DJ Valade, adjoint au maire à la culture le vendredi 18 octobre à Carré d’art sur l’histoire du livre d’or de la ville de Nîmes. L’homme élégant à l’écharpe rouge façon Christophe Barbier, le chroniqueur pédant d’Itélé, s’est endormi durant la conférence. Livre d’or et livre dort…ont sans doute poussé Jean Matouk à rejoindre les bras de Morphé. Nîmes toquée La balade gustative dans les rues de Nîmes proposée par les Costières de Nîmes aura lieu le dimanche 24 novembre (vous pouvez gagner des places gratuites en vous rendant sur notre page Facebook). Cette manifestation est exactement dans la cible de nos lecteurs : épicuriens souhaitant visiter ou revisiter les lieux majeurs de notre ville en dégustant de bons vins et en mangeant des mets préparés par les meilleurs cuisiniers du moment. Bon appétit chers lecteurs ! La page Facebook des Nîmois exilés à Paris Si « Une à Nîmes » se soucie en permanence des Nîmois qui ont quitté la ville mais conservent des liens fort avec son identité, à travers notamment notre rubrique « expatrié du mois », nous avons découvert avec une grande attention l’initiative de Nîmois vivant à Paris qui ont créé une page Facebook. Très belle initiative, pour les rejoindre : http://www.facebook.com/NimoisDeParis La campagne des municipales débute sur Facebook avec deux pages Toujours sur Facebook, la campagne des municipales prévues en mars 2014 à Nîmes et partout en France commence à se faire voir avec la création de deux pages. L’une s’intitule « Fournier : 13 ans ça suffit » et l’autre originale « A la mairie de Nîmes, Françoise Dumas on n’en veut pas ». Ce n’est pas le dernier concours d’intelligence dans certaines informations ou commentaires mais les Nîmois pourront peut-être se faire une idée des deux personnalités favorites du scrutin. Et si on parlait du programme ? N’est-ce pas là l’essentiel, améliorer notre belle ville ? Le restaurateur de Carré d’art Si la table est plutôt bonne et le décor appréciable, cette adresse nîmoise située derrière le Carré d’art (2,rue Gaston Boissier) peut parfois vous laisser des surprises étonnantes. Comme cette soirée où les convives ont découvert le prix, exorbitant, de la bouteille de champagne proposée par la serveuse en début de repas. Après réclamation par courrier électronique, le responsable n’a pas jugé utile de répondre y compris après une relance verbale. Tant pis, 6 clients en moins ! w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 13
  • 14. Christophe Mouton Mouton ne morue pas !! Après une interruption de 20 ans, Christophe Mouton relance l’enseigne familiale dans la rue Emile Jamais. Ce pari, au service du goût et du travail artisanal, est audacieux et remarquable. Rencontre avec la 4ème génération 14 N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr
  • 15. le brandadier mouton en quelques chiffres : 18 rue Emile Jamais : l’adresse 2 salariés font tourner la boutique 1851 : date de la création de l’entreprise familiale 7 à 8 revendeurs assurent son réseau 4ème génération de brandadier Nîmes capitale de la brandade rayonne au-delà de ses frontières. Parmi les acteurs de cette légende, il faut distinguer la brandade industrielle avec notamment la brandade Raymond et celle fabriquée artisanalement aux halles de Nîmes chez Daniel ou encore avec Christophe Mouton, brandadier qui vient de s’installer au 18 rue Emile Jamais à Nîmes. Le magasin a une devanture flambant neuve avec une partie atelier transparent et une partie commerce dans laquelle vous trouvez les excellents produits préparés quotidiennement par Christophe Mouton. Il faut déguster la brandade fraîche du jour. Se laisser tenter par la fougasse, cette pizza avec une pincée de brandade ou encore ses ravioles qui ne demandent qu’à être englouties. Grandir au biberon de morue Christophe Mouton a grandi au 36 de la rue Pierre Semard, au beau milieu des odeurs de brandade, donc de morue. « J’habitais sur place, je vivais dans les odeurs uniques et le travail savant de brandadier », se rappelle-til avec les souvenirs plein les yeux. L’entreprise familiale débute son aventure en 1851. Depuis, chaque génération a nourri la saga familiale. D’ailleurs, son grand père était ami avec le grand père de Christian Lacour-Ollé dont nous avons parlé le mois dernier. C’est sans doute pour cette raison que vous trouverez sur place une littérature abondante sur les façons de cuisiner la brandade. Je vous conseille « Morue préparation culinaire en 141 manières » chez les éditons Lacour Redivia. Un must vous-dis-je ! Une expérience industrielle Christophe a stoppé l’histoire de ses ancêtres il y a 20 ans pour répondre aux sirènes de la fabrication industrielle. Sa famille a vendu le génie nîmois à une société de plats cuisinés sur Sète. De cette expérience, il a appris à mieux « travailler » les produits de la mer. Ensuite, Christophe s’est investi dans l’entreprise alésienne de Michel Coudène. Il était en charge de la fabrication de repas. Puis avec son secret de fabrication artisanale en tête, le brandadier a décidé de relancer la véritable histoire de la famille tout en se servant de son parcours industriel. « Mon secret de fabrication ne se dévoile pas, il est dans le tour de main, le choix du poisson, le dessalage, la cuisson », contie-t-il plein de malice et d’optimisme pour le devenir de sa petite affaire. Déjà les signes d’un succès En quatre petits mois, les clients commencent à venir en nombre à cette adresse du milieu de la rue Emile Jamais. Certes, il faudra du temps mais l’artisan compte séduire avec la qualité de ses produits. Déjà le bouche à oreille fonctionne en ville. Il développe aussi un réseau de distributeurs. « Je compte 7-8 revendeurs dans la ville et aux alentours », précise-t-il. Estampillés « Militants du goût », vous trouverez sa brandade ou ses produits dérivés au Paséo et au Royal Hôtel. « Les touristes en raffolent et en redemandent ». Alors l’identité nîmoise n’est pas morte grâce à cette résurrection bien utile à notre patrimoine et notre histoire. Jérôme Puech w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 15
  • 16. Exilé Nîmois U n e r u b r i q u e po u r l e s n î m o i s lo i n d e l e u r t e r r e n ata l e Chaque mois, Une à Nîmes donne la parole à un de nos concitoyens expatriés plus ou moins loin de sa Tour Magne natale. Alors après Strasbourg, Bienvenida en la republica Montpellier, Séville, le Liban, le Japon, Paris, Bruxelles, Milan, Londres, le Canada, le Turkménistan le Mexique, Sydney, Miami, Prague et Marie Galante, Varsovie, la Thaïlande, le Qatar, Brisbane, le Brésil, les USA, l’Argentine, l’ Espagne et La Suisse nous voici en République Dominicaine. 16 N ovembre 2013 / N °3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr consultante pour Français SYLVIE COURDIL, 29 ans, divorcée, est la maman de MARC (8 ans) et de MARINA (3 ans). Elle habite à las Terrenas, dans la péninsule de Samana en République Dominicaine depuis environ 9 ans. Elle accueille les Français qui désirent s’installer ici, les guide et réalise les démarches et formalités nécessaires.
  • 17. Plus d’infos avec le site www.racinessud.com «La vie est douce et sans stress ici...» Comment se passe une journée type pour vous ? Une journée type commence relativement tôt, tout comme à Nîmes, vers 6h30. J’accompagne les enfants à l’école à 7h30 et je rejoins mon bureau pour honorer les divers rendez-vous. Je traite les dossiers ou je vais à la capitale Saint Domingue dans les différents ministères. Le début d’après-midi est plus calme, chaleur oblige, c’est le moment de profiter de la plage ou de la piscine avec les enfants qui ne vont à l’école que le matin. Les chaudes soirées sont bercées par le son du merengue ou de la bachata (musique typique). Pourquoi avez-vous fait le choix de vivre en République Dominicaine ? Qu’est-ce vous conseilleriez à un Nîmois qui arrive chez vous ? Je conseille à un Nîmois de vivre la vie dominicaine et non pas d’aller dans un hôtel Resort tout inclus car il ne pourra rien apprécier de la vrai vie dominicaine. La Rep.Dom. est un pays relativement grand où se côtoient mers et montagnes. Le point culminant étant le Pico Duarte à 3107 mètres d’altitude au centre du pais, avec une multitude de rivières, des forêts grandioses, des cascades, des plages et des cocotiers dans la péninsule de Samana bien sûr, des champs de canne à sucre, cacaoyer, tabac, divers bananes, café… et même des cactus dans le reste du pais. Bref, une diversité de paysages splendides. J’ai fait ce choix subjuguée par la beauté de la nature et la chaleur. Ainsi que la générosité et le grand sourire des habitants. Ils sont toujours heureux. Y a-t-il des différences avec la vie nîmoise ? Lesquelles ? Les différences sont énormes. Ici la vie est douce, sans stress, sans hypermarchés. Si vous souhaitez acheter une aspirine, un rouleau de papier toilette ou autre chose...tout est possible, tout est à l’unité. La vie est plus saine. Les arbres fruitiers sont généreux et les légumes en abondance. Personne ne meurt de faim. Avez-vous une anecdote de vie à nous raconter ? La première fois où il a fallu que je monte sur une moto (moto taxi:»Moto concho») où 3 personnes avaient déjà pris place fût une expérience vraiment unique. Quels liens avec Nîmes ? gardez-vous Les liens que je garde avec Nîmes sont avant tout ma famille. Mon père Michel Courdil et mes grands-parents Gérard et Maryse Courdil. Mes oncles et cousins. J’ai aussi gardé quelques bonnes amitiés à qui je suis contente de rendre visite quand je reviens sur Nîmes tous les 2 ans environ. Vous croisez beaucoup de Français là-bas ? Oui, il y a ici de nombreux Français et effectivement je rencontre quelques Nîmois et souvent des Gardois. Est-ce que manque ? Nîmes vous Nîmes me manque de temps en temps, pour les moments de Feria, corrida, la Brandade de morue, la beauté de l’architecture de cette ville...au moment de Noël aussi. Mais surtout ma famille et mes amis. Propos recueillis par Jérôme Puech (malheureusement pas sur place) w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b r e 2013 / 17
  • 18. Re g ’ A r t s Reg’Arts Disco Angola, two friends mod Sur l’expo «class» de Stan Douglas présente à Carré d’Art « Au delà de la fiction … La réalité» 18 N ovembre 2013 / N°3 9 / ww w. u n e a n im e s . fr
  • 19. Midcentury studio, Shoes Crowds et Riots Ballantyne Piermod Du 12 octobre 2013 au 26 janvier 2014 à Carré d’Art - Nîmes, cette exposition fascine par l’oeil du photographe. Il utilise les techniques du cinéma pour offrir des photos de grande qualité. A voir absolument. Figure majeure de l’art contemporain, Stan Douglas est né en 1960 à Vancouver. Diplômé du Emily Carr College of Art and Design, il fait partie du mouvement Ecole de Vancouver. « L’exposition à Carré d’Art présente les séries de photographies produites entre 2008 et 2013. Il y est question de photojournalisme, de la rhétorique du reportage, de fiction documentaire, des médias et du devenir du spectacle de l’information. » Depuis la fin des années 80, Stan Douglas réalise photographies, installations et films. En utilisant les médias comme support à sa représentation propre d’une réalité sociale, politique et économique, il tente de rejoindre fiction et réalité en mettant en scène des évènements historiques survenus à Vancouver au cours du 20ème siècle. En quelque sorte le revers de la médaille d’un mode de vie représenté par Stan Douglas dans sa cruelle réalité. Ainsi dans la série « Crowds and Riots » (2008), les images sont entièrement mises en scène et réalisées avec des moyens cinématographiques et des procédés de montage numérique. Pour autant seraient-elles tirées d’archives ou auraient-elles été retrouvées dans l’arrière-boutique d’un photographe passant de l’époque que personne ne pourrait émettre de doute sur leur provenance et véracité. Et c’est bien là que se trouve la subtilité du jeu de Stan Douglas. Entre contradiction et suggestion, le spectateur bascule. Dans la série « Disco Angola » (2009-2012), Stan Douglas sème à nouveau le trouble dans l’esprit du public en alliant objectivité et fabrication d’images. Il nous mène cette fois-ci dans « les boîtes disco de New York en pleine période de crash économique et dans un Angola de 19741975 luttant pour son indépendance avant de sombrer dans la guerre civile ». L’artiste atteignant encore une fois son objectif en laissant transparaitre à travers ses œuvres l’utopie d’un monde meilleur finalement jamais atteint. Midcentury Sudio (2010-2011) est une « série de 40 photographies en noir et blanc mises en scène et nous plongeant dans le climat historique particulier de l’Amérique après-guerre entre 1945 et 1951». Elle traite du pouvoir hypnotique des images ainsi que de la manipulation du regard grâce à des scènes prises sur le vif de « crimes, bagarres, visages d’acteurs, de truands, de sportifs... ». Quels que soient sa sensibilité et son rapport à l’art et à l’artiste en particulier, nul ne pourra rester insensible aux messages véhiculés lors de cette exposition par un Stan Douglas grand créateur d’images et fidèle à sa spécialité : l’art du suspense poétique. Francesca Lopez-Gilli Plus d’infos : Tél : 04 66 76 35 70 info@carreartmusee.com www.carreartmusee.com Stan Douglas présente également « Abandon et Splendeur » du 26 septembre 2013 au 17 janvier 2014 au Centre Culturel Canadien à Paris. w w w. u n ean i m es . f r / N ° 3 9 / N ovem b re 2013 / 19