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Nº93 - AVRIL 2013

Le magazine de l’Amicale des Francophones du Vietnam

B
A
M
B
O
U

© Odyl Devaux-Zeller

etc.
12. dossier :

Bambou etc...

18. PORTRAIT : Patrick Deville
En France, à l’heure où le printemps montre son nez, dans le Sud Vietnam c’est la
fin de la période sèche. Nous entrons progressivement dans la mousson. Températures élevées, début de pluies fortes et courtes,
souvent en fin d’après-midi. Avril est là.
Six mois durant, les nuages transpirent et leurs
vagues parfumées nous invitent au voyage.
Cette saisonnalité souvent oppressante est un
don de la nature. Elle permet de faire pousser le
blé, le riz, le maïs, la canne à sucre et aussi une
plante de la même famille : le bambou.
Plus de mille espèces ont été recensées au Vietnam, il pousse partout et représente un grand
intérêt écologique pour les générations à venir.
L’écomusée du bambou et le conservatoire
botanique de Phú An, dans la grande banlieue
d’Ho Chi Minh Ville, vous permettront de mieux
appréhender cet extraordinaire végétal, et le
bambou n’aura plus de secrets pour vous. Certainement une des prochaines visites que vous
proposeront nos responsables des Escapades
Saïgonnaises. En attendant, notre dossier vous
invite à découvrir plusieurs facettes du bambou, des montagnes du Nord à notre cuisine,
du menuisier à l’apothicaire.
Toute mon équipe est bien disposée à animer
notre communauté, de nombreux événements
sont à venir et tout « bon plan » est le bienvenu.
Alors, faites comme moi, arpentez ce beau pays
à la découverte de sa beauté intemporelle.

ÉDITO

Nº93 - AVRIL 2013 | Bimestriel
A usage interne

S ommaire

20. Portfolio :

Alexandre Weyl

28. L'EÁCHO DES ARTS : Phûúng Quöëc Trñ
30. TALENTS D'ICI : Elo�se Bennett
32. L'INVITATION

AU VOYAGE :

de Bùæc Ninh aâ...
Sukhavati

36. INFO SANTeá : Preáserver son capital santeáế
38. SAVEURS D'ASIE : Street food
40. REÁCIT D'ENTREPRENEURS : Cyril Terrones

Françoise Orsini,
preùsidente De L'AFV
L’EÁcho deS RIziEÂRES

3
Centre Médical International

Tous les bénéfices du CMI sont reversés à
l’Institut du Cœur via la Fondation Alain
Carpentier pour financer les opérations du
coœur d’enfants indigents.

LifeStyleShop

The ultimate designer
shopping experience
for lifestyle and
fashion

Le lai corner, Nguyen Van Trang , District 1, HCMC
Tel +84 39251495
info@gayavietnam.com, www.gayavietnam.com
actualiteá de l'amicale

Gros lots à gogo
Texte de Cathy Quesne.

Soirée caritative organisée au profit de la formation professionnelle
des adolescents malentendants que la Commission Sociale soutient
depuis des années.

C

’est dans un cadre contemporain,
le nouvel et bel espace à ciel ouvert du restaurant Frangipani (district 2), que la Soirée Loto s’est déroulée
vendredi 15 mars dernier.
Tout d’abord, le mot de la présidente pour accueillir les 75 convives
qui ont répondu présent à la soirée, suivi par une annonce empreinte
d’émotion sur son probable départ... Les superbes lots à gagner, exposés à l’entrée du restaurant, nous ont ensuite fait réaliser qu’il fallait profiter de l’instant présent. Carpe diem !

20h00 – début du loto. Les numéros s’enchaînent, les lignes se remplissent jusqu’aux cris de joie des premiers gagnants… Entre chaque
partie, un temps de pause pour savourer le dîner préparé par le
chef du restaurant et partager un bon moment de convivialité. Puis
le jeu reprend ses droits, la chance passe d’une table à l’autre, en
oublie quelques-unes et revient avec insistance sur certaines… L’espoir de gagner restera présent jusqu’à la fin !
23h00 – tirage de la tombola, avec de nombreux lots, dont 3 gros prix réservés pour la fin :
• 1er prix : trois semaines de location d’une voiture Citroën en France – bravo à Mme la Présidente,
l’heureuse élue !
• 2ème prix : une croisière de trois jours sur le Mékong, à
bord de L’Amant, avec Phoenix Voyages.
• 3ème prix : un week-end golf à Phan Thiết, grâce à
Exotissimo.
23h30 – fin de cette soirée bien organisée, bien animée et
même quelque peu bien arrosée – par quelques gouttes
de pluie…
Merci aux animateurs qui n’ont plus de voix, et un grand
merci à nos sponsors pour leur générosité !
A l’année prochaine !

BIENVENUE À TOUS CEUX QUI ONT REJOINT L'AFV
DESLANDES Claude, LACOUR Mathieu et VILLAR GARALDE Eliza, POLLAK Pierre Charles
et SCARSINI Maria, MENDE Yann et LAI Bao Ngoc, PIOLET Arnaud, REYNAUD Kristell
et TRAN Nguyen, PESCE Gregory et DEROQUIGNY Armelle, BRAUNBACH Natalia
et Juergen, LAGASSE Gauthier et Alexandra, Soeur Ann Nuyet, ROSE Jean Charles et
HUONG Caroline, DELPEUX Charlotte et GRESLOU Eric, NUYET Anh, BERRY Regis et
PHAN Thi Tuyet Hoa, NGUEY Hai et TRAN Phung, ENOMOTO Kyoko et Hiroshi, GIRAARD
Karine et ZANOLO Eric, MACFARLANE Jimmy et Linda

L’EÁcho deS RIziEÂRES

5
actualiteá de l'amicale

Conférence de 	
Thierry Cruvellier
Texte d'Isabelle de Lassus.

retracé l'épopée des Khmers Rouges,
de leur première attaque armée en
1968 jusqu'à leur disparition de
la scène internationale en 1999,
tout en restituant en parallèle la
carrière de l'ex-tortionnaire. Il en
vint ensuite au sujet qui lui tient le
plus à cœur : comment devient-on
Douch ? Comment un être normal,
professeur de mathématiques
très apprécié de ses élèves a-til pu devenir un criminel contre
l'humanité ? Et l'auteur de se
demander si en des circonstances
exceptionnelles tout être humain
n'est pas susceptible de se
transformer en monstre... Sujet
philosophique grave mais traité
avec brio et objectivité par Thierry
Cruvellier qui a su tenir en haleine
son auditoire pendant près de deux
heures.
Débats et discussions passionnées
ont continué ensuite, tard dans la
soirée, autour d'un phở ou d'un

6

avril 2013

buffet très agréablement disposé
dans les magnifiques jardins de
Saigon Domaine.
Trois témoignages :

40

FRANCE
VIETNAM

« L'exposé de Thierry Cruvellier était
clair et percutant : au-delà du crime
de masse, il nous interpelle sur le
comportement de l'Homme dans
des situations extrêmes, et nous
renvoie à nous même... » – Elisabeth
Allié
« Merci pour cette belle conférence
sur un sujet qui ne peut nous laisser
indifférent dans ce monde où les
conflits règnent plus que la paix et
où l’on revient toujours à la faiblesse
et à la dérive humaine, où l’étrange
capacité de l'homme à devenir un
bourreau pour les siens semble un
acharnement machiavélique et
incontournable ! […] Merci à Thierry
Cruvellier qui par sa limpidité
d’expression, sa simplicité d'homme,
son souci de faire partager sa passion
dévorante a rendu cette histoire
cambodgienne non seulement lisible
mais aussi beaucoup plus claire
dans nos esprits. » – Marie de Bois
Heraud
« Sans parti pris et avec brio, Thierry
Cruvellier nous a permis de mieux
cerner l'histoire des Khmers Rouges
ainsi que l'idéologie qui les animait.
[...] Justice doit être faite, mais
comment assurer l'impartialité et
“l'apolitisme juridique et judiciaire”
dans de tels crimes contre
l'Humanité ? » – Florence de Bayser

photo Martin Dang

C

'est dans le merveilleux cadre
de Saigon Domaine que nous
étions venus nombreux, ce
mardi 19 mars, pour assister à la
conférence de Thierry Cruvellier,
journaliste littéraire spécialisé dans
le suivi des affaires relevant des
tribunaux pénaux internationaux.
L'auteur est venu nous présenter son
dernier livre « Le Maître des Aveux »,
paru en 2011 chez Gallimard et
relatant le procès de Douch, terrible
directeur de la prison S-21, à Phnom
Penh, de 1975 à 1979. Avec verve et
éloquence, Thierry Cruvellier nous a

U

ne cérémonie célébrant le
40ème anniversaire des relations
diplomatiques entre la France et
le Vietnam s'est tenue le vendredi
12 avril 2013 à l'Opéra d'Ho Chi
Minh Ville en présence de Monsieur
Fabrice Mauriès, Consul Général
de France à Ho Chi Minh Ville et de
Madame Nguyễn Thị Quyết Tâm,
député à l’Assemblé Nationale,
secrétaire adjointe du Comité du Parti
Communiste et Présidente du Conseil
populaire de Ho Chi Minh Ville.
La première moitié de la cérémonie a
été assurée par des artistes, chanteurs
et danseurs, vietnamiens et français,
ainsi qu'un orchestre symphonique
remarquable. Madame Nguyễn Thị
Quyết Tâm a ensuite pris la parole
pour souligner l'importance de la
coopération entre nos deux pays,
suivi en cela par Monsieur Fabrice
Mauriès, qui s'est félicité également
de la richesse des relations établies.
Parmi les invités étaient présents les
étudiants de l'Université des Sciences
Sociales et Humaines du département
de lettres françaises ainsi que
divers représentants d'entreprises
et associations
françaises et
vietnamiennes existant actuellement
à Ho Chi Minh Ville.
actualiteá de l'amicale

Gala de Charité
d’Air France

A

ir France-KLM a organisé
son premier Gala de Charité
le samedi 23 mars dernier,
à l’hôtel Caravelle de Ho Chi Minh
Ville.
Deux cent cinquante convives se
sont retrouvés pour le cocktail de
bienvenue dans la salle de réception
de l’hôtel, accueillis par une coupe
de champagne, et ont ensuite
rejoint la grande salle de bal pour
un délicieux dîner de gala. Tout au
long de la soirée se sont enchaînés
numéros de danse, de magie, de
chant, par des artistes vietnamiens
de renom, ainsi qu’une tombola
avec de nombreux lots, sans oublier
la vente aux enchères.
Cet événement de grande envergure
avait pour but de rassembler

Le Consular Club HCMC :
www.consularclub.com
La fondation pour enfants
Mai Nha Vietnam :
www.mai-nha.org
L’école Hy Vọng 1 pour
sourds et muets :
www.hyvong1.org
La fondation Hiểu Về Trái Tim :
www.hieuvetraitim.org
L’Amicale des Francophones au Vietnam :
www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org
Avec cette première édition, le
souhait de Monsieur Đạo Nguyễn,
Directeur Vietnam d’Air France,
était de rassembler autour de la
cause caritative les multinationales,
les PMEs, les représentants des

Le projet pour lequel l’Amicale des
Francophones au Vietnam a été
retenue concerne des adolescents
malentendants
que
nous
accompagnons dans leur scolarité
depuis plusieurs années et que
nous formons aujourd’hui en vue
de leur insertion professionnelle.
La formation de la majorité
de ces jeunes est la couture.
Malheureusement, le matériel
sur lequel ils apprennent est très
vétuste. Grâce aux fonds récoltés
lors du Gala de Charité d’Air France,
nous pourrons financer l’achat
de cinq machines à coudre pour
leur formation et, pourquoi pas,
envisager de financer une prochaine
opération du cœur ? A suivre…
Toute l’équipe de l’AFV se joint à
moi pour remercier tous les
« Cœurs d’Or » de cette soirée, et
en particulier Air France d’avoir
organisé ce bel événement caritatif.
Que l’envol soit présent lors d’une
deuxième édition !
Françoise Orsini
Présidente de l’AFV

des fonds pour des associations
caritatives. En effet, depuis de
longues années, Air France s’engage
à soutenir le développement des
régions où la compagnie opère. Par
le biais de la Fondation Air France,
plus de 600 projets ont ainsi été
financés à travers le monde pour
venir en aide aux enfants malades
ou en difficulté.
Pour
cet
événement,
cinq
organismes de charité français,
européens ou vietnamiens de petite
structure, agissant directement sur
le terrain à Ho Chi Minh Ville et dans
sa région, ont été retenus :

autorités, les personnalités et
célébrités, la presse, etc., venant des
différentes communautés française,
européenne et vietnamienne, et
d’apporter tous ensemble leur pierre
à l’édifice.
Les fonds récoltés pendant la soirée,
venant du soutien financier d’Air
France et des sponsors, de la vente
des tickets d’entrée, et des promesses
de dons faites lors de la vente aux
enchères, se sont élevés à plus de
60.000 USD et seront reversés, une
fois les sommes effectivement reçues,
aux cinq organismes de charité
présélectionnés par Air France.

Vous pouvez retrouver les photos prises
lors du Gala de Charité d’Air France sur la
fanpage Facebook d’Air France :
www.facebook.com/airfrance/photos_stream

L’EÁcho deS RIziEÂRES

7
La commission sociale

Merci Michel
D

e passage à Ho Chi Minh Ville, Michel Calard,
président de l’association Solidarité Audition
Charbonnières, a tenu à nous rendre visite lors de
notre dernier café-rencontre.
C’est en effet grâce à l’interaction avec cette
association basée en France que nos actions peuvent
être soutenues dans la continuité. Nous appareillons
depuis plusieurs années de jeunes enfants, des
adolescents, et depuis peu des personnes âgées,
toutes personnes issues de milieux très défavorisés.
Solidarité Audition Charbonnières collecte des
appareils auditifs qui sont obsolètes en France. Puis,
avec l’aide d’un audioprothésiste et de Dominique
Monssigny, nous ré-étalonnons ce matériel, qui est
ensuite utilisé à de bonnes fins.
Le don substantiel que nous a apporté Monsieur Calard
aujourd’hui nous servira à offrir un avenir d’adulte
autonome à des élèves malentendants démunis.

L’appareillage auditif, en effet, permet une ouverture
sur le monde extérieur. Les enfants bénéficiant de ce
soutien peuvent suivre une scolarité quasi normale.
La commission sociale de l’AFV et les enfants vous
disent merci, Michel, ainsi qu’aux membres de
votre association, pour votre contribution et votre
gentillesse.
La Commission Sociale

3G Charity Dinner

Restaurant les

is Gourmands

Vendredi 10 Mai 2013

08)37444585

_phuong@yahoo.

w.3gourmandsaigon.

Un grand dîner de charité organisé par l’Association K.I.D.S Foundation
et orchestré par Gils, chef du restaurant les Trois Gourmands, aura lieu
le vendredi 10 mai 2013 à partir de 19h30 dans ses salons. Six grands
chefs étoilés venant de Hollande œuvreront dans ses cuisines pour offrir
aux convives une gastronomie qui renouvelle avec bonheur et simplicité
les grands classiques des terroirs français. Côté cave, comme en 2008,
une vente aux enchères de grands crus millésimés fournis par Eric de
Vinifera se tiendra dans la soirée. Emportés ou dégustés sur place en toute
convivialité, nectars parfaits pour de délicieux instants passés au jardin.
Cet événement organisé une fois tous les deux ans permet de lever des
fonds au profit de l’association de femmes vietnamiennes WOCA et pour
les six maisons d’enfants gérées par cette association. Lorsque la Hollande
et la France s’allient pour une bonne cause autour de la gastronomie,
soirée inoubliable en perspective !

LLETERIE

ois Gourmands

ng Huu Dinh
,
Dien, Dist 2.

Fanny, 29/31 Ton
hiep. Dist 1. Les
et jeudis de 10h

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Un grand dîner de
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rité organisé par Restaurant les et simplicité les organisé une fois tous les deux
grands classiques des terroirs ans permet de lever des fonds
sociation K.I.D.S
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ndation et orchestré parTống Hữu Định, comme Điền, Q2.
femmes Vietnamiennes
en 2008 une vente aux
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Tel (08)37444585 crus
WOCA et pour les 6 maisons
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is Gourmands se
millésimés fournis par Eric de
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gils_phuong@yahoo.com d’enfants gérées par cette
association. Lorsque la
Vinifera se tiendra dans la
3 à partir de 19h30 dans
soirée. Emportés ou dégustés Hollande
alons. Six grands Chefs
www.3gourmandsaigon.com et la France s’allient
sur place en toute convivialité, pour une bonne cause autour
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de la gastronomie, soirée
nectars parfaits pour de
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8

avril 2013

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Les Trois Gourmands
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Chez Fanny, 29/31 Tôn Thất Thiệp, Q1.
Les lundis et jeudis de 10h à 12h.

DRESS CODE
ORANGE & BLANC
Les langages du cœur
Suite de l’article « deux bénévoles au service des jeunes », paru dans l’Écho n°92.

N

ous sommes arrivées le 27 janvier au centre de Thủ
Đức et nous y avons reçu un accueil incroyable. Ce
centre accueille des jeunes filles majoritairement âgées
de 14 à 22 ans dont les parents n'ont pas les moyens
financiers suffisants pour assurer leur scolarité, ainsi
que des enfants en âge d’être en maternelle, également
issus de milieux défavorisés, mais qui, eux, repartent le
soir dans leur famille.
La plupart des filles vont à l’école ou à l’université.
Cependant, une partie d'entre elles sont sourdes et
muettes et s'adonnent davantage à des travaux tels
que la couture ou la broderie, ainsi qu'aux tâches
quotidiennes.
A Thủ Đức, la journée s'organise autour d'un emploi
du temps très précis et commence entre 6 et 7 heures.
Les filles vont à l’école le matin et/ou le soir et passent
le reste du temps au centre. Pendant leur temps
extrascolaire, elles sont particulièrement autonomes et
prennent en charge la préparation des repas, l'entretien,
la surveillance des plus jeunes, leurs devoirs...
Notre mission, en plus d’apporter notre aide pour
les tâches quotidiennes, fut de donner des cours
d'anglais leur permettant de pratiquer davantage
l'oral et la prononciation, contrairement aux méthodes
enseignées à l’école qui restent très théoriques. En effet,
nous avons constaté, lorsque nous abordions certains

points, qu'elles connaissaient les règles mais ne les
appliquaient pas, probablement de peur de se tromper.
L'objectif était donc de leur apprendre et de revoir
certaines bases, tout en les aidant à oser l'oral. Pour
cela, il a fallu s'adapter au niveau de chacune, car même
si certaines sont dans la même classe, leurs capacités à
comprendre et utiliser l'anglais sont très hétérogènes.
Généralement, les plus âgées se débrouillent bien, ce qui
nous a permis d'avoir de bonnes conversations avec elles.
De notre côté, c'est avec plaisir que nous avons appris
quelques rudiments de vietnamien et du langage
des signes, ce qui nous a parfois bien aidé pour
communiquer avec celles d'entre elles qui parlent peu
voire pas anglais. Avec les mots et les gestes, on finit
toujours par se comprendre !
Notre seul regret a été de manquer de temps. En effet,
une mission comme celle-ci est encore plus intéressante
sur le long terme. Nous n'avons pu aborder que certains
points, qu'elles ont semblé bien comprendre en
cours mais qu'elles n'auront pas forcement l'occasion
d'appliquer dans un futur proche. En quelques mois,
nous aurions pu leur proposer des cours plus structurés
et moins condensés. De plus, en suivant un programme
sur le long terme, nous aurions pu apprécier davantage
la progression de chacune. Avis aux amateurs, c'est une
expérience humaine incroyable !

VIDE-GRENIER

Sophie et Olivia

Vous aimez chiner ? Rendez-vous le 19 Mai de 10h à 16h au vide-grenier
et au BBQ organisés par l'AFV à la résidence Hoàng Anh Gia Lai (37 Nguyễn
Văn Hưởng, An Phú, Q2).
Vous voulez vous débarrasser de bricoles, déco, livres, CD, DVD, etc. ?
Contactez tout de suite le secrétariat de l'AFV : secretariat@afvsaigon.org.
Nous nous chargerons de leur vente le jour du vide-grenier.
Les bénéfices des ventes permettront de financer l'achat de matériel
paramédical pour les petits Vietnamiens handicapés suivis par la
Commission Sociale.
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9
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B
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Du meuble au vélo, en passant par les baguettes et la cuisine,
les multiples usages de cette plante emblématique de l'Asie.

12

avril 2013
dossier

Sous la

baguette du Gret*
Texte d’Etienne Fréneaux,
photos de Nicolas Bonnaud.
Le pont-suspendu (cầu treo) de Phú Xuân, sur la Rivière Cheval (Sông Mã).

S

a robe alezane gorgée d’écume,
balafrée par des branchages à
la dérive, la Rivière Cheval galope furieusement entre les versants
abrupts et touffus. Depuis le pontsuspendu, une clope consumée
tombe vers la rosse aquatique,
chiquenaude désinvolte. Et l’équipe
se remet en route : trois costauds
s’arc-boutent à l’arrière du chariot,
ho-hissant et grimaçant, tandis
qu’un quatrième les pilote à l’avant,
s’aidant du tronc le plus long comme d’un gouvernail. Le convoi brimbaleur de bambous tambourine sur
les lattes branlantes du tablier, et le
pont swingue allègrement dans un
concert de grincements inquiétants.
Coda cacophonique : les débardeurs
balancent leur cargaison sur l’étroite
chaussée de la Nationale 15, en surplomb de la rivière. D’autres bras
prennent la relève, empoignent les
cannes fistuleuses et les projettent
sur la remorque d’un camion, tels
des perchistes chevronnés. Lorsque
les ridelles menacent de rompre,

l’engin démarre dans un hennissement bouleversant – la rivière
s’ébroue en écho.
La route est pour le moins tortueuse, mais le mastodonte se
joue des virages sans lever le pied.
Les bambous dépassent à l’arrière
de plusieurs mètres, les riverains
n’ont qu’à bien se ranger. Du reste,
la livraison s’effectue impeccablement. L’entrepôt qui réceptionne
est perché en bord de falaise. Sa
carapace de tôle ondulée fait penser
à un gros lombric. On le gave par son
porche édenté, tandis qu’à l’autre
extrémité des borborygmes frénétiques signalent que la digestion des
chaumes suit son cours : au milieu
d’une vaste litière de déjections fibreuses et dorées, une escouade
d’enzymes en nón lá s’acharne sur
les longs boudins verdâtres, dans un
atelier ouvert aux quatre vents. Machettes, scies sauteuses, machinesoutils, ça tronçonne, tranche, débite
sans faiblir, dans un ramdam d’enfer,
et au final il ne reste du géant de

quinze mètres qu’une myriade de
bâtonnets mal dégrossis et hérissés d’échardes, mais appelés à un
précieux avenir : đũa, les baguettes.
Empaquetées serrées sous forme
de meules, elles iront subir de
plus amples traitements en plaine.
Pour l’heure, ce maillon local de
l’industrie du bambou est déjà une
petite révolution…

Une femme Thái Noir à Phú Lệ.

* Groupe de Recherches et d'Échanges Technologiques
L’EÁcho deS RIziEÂRES

13
Fondé en 1976, le Gret
(Groupe de Recherches et
d'Échanges Technologiques)
est une ONG française
regroupant des professionnels du
développement, active dans 30 pays.
Sa mission : lutter contre la pauvreté et
les inégalités en apportant des réponses
durables et solidaires. Ses principaux
bailleurs sur projet sont l’Union Européenne et l’Agence Française de
Développement, mais il intervient
également pour d’autres institutions
internationales : ministères et collectivités locales, agences bilatérales,
banques de développement, fondations d’entreprises, instituts de recherche et universités, ONG, etc.
www.gret.org

14

avril 2013

transformation se déroulant plus
loin en aval. Bilan : maigre valeur
ajoutée, coup de transport élevé,
le gâchis environnemental se doublait d’une rentabilité médiocre qui
entérinait l’indécrottable misère
sociale. Pourtant, ressources et
main-d’œuvre ne manquaient pas ;
mais il était urgent de repenser intégralement la filière.

Green Bamboo stricto
sensu est un programme
sur 3 ans (2011-2013),
mais il a été précédé d’un
projet similaire, Luong Development Project (LDP) de 6 ans (20052010). C’est la plus longue intervention du Gret au Vietnam.

véritable
décollage économique
de la région est indispensable, seule
garantie que les efforts seront poursuivis. La clef de ce
challenge
réside
dans la production
de valeur ajoutée,
autrement dit la
Atelier de production de baguettes,
transformation sur
en bordure de la Nationale 15.
place du matériau.
Le Gret a mobilisé
ses compétences financières (recherA commencer par la
che d’investisseurs, accès au crédit) et
valorisation des plantainstitutionnelles (création d’une Assotions. Le bambou luồng
ciation du Bambou de Quan Hóa, rerequiert entre deux ans
groupant les exploitants, épaulée par
et demi et trois ans pour parvenir à
les comités populaires du district et de
sa pleine maturité. C’est la condition
la province), et bientôt une quinzaine
pour que sa tige acquière ses caracd’entreprises ont vu le jour, spécialitéristiques mécaniques optimales
sées dans la confection de baguettes
(résistance, élasticité, etc.), mais
et de lattes de parquet, deux activités
aussi pour assurer la régénération de
qui s’implantent sans trop de difficulla forêt. Il a donc fallu apprendre aux
té sur ces terrains accidentés. Surtout,
exploitants à respecter ce délai vil’effort a été porté sur le traitement
tal, quitte à encourager des activités
des montagnes de déchets générés
parallèles pour réduire la pression
par ces activités, désormais réutilisés
sur la plantation : maraîchage, petit
pour produire de la pâte à papier. A
élevage. Le Gret a mis en place des
la solde, une quarantaine d’emplois
ateliers de formation, et apporté son
créés par atelier, une augmentation
savoir-faire technique. L’État vietnade 20% du prix de la tige et un revenu
mien a également mis la main à la
supplémentaire annuel estimé à plus
pâte, côté infrastructures : ainsi le
de 240.000 dollars pour l’ensemble de
pont-suspendu de Phú Lệ, qui supla filière régionale. Deux mille familles
plante la barge précaire qui transborsont impactées par cette résurrection
dait des camions surchargés. Un gain
écologique et économique. A plus
de temps et de sécurité.
long terme, c’est l’avenir des minoriEn tout, ce sont 1000 hectares de
tés ethniques qui se trouve préservé.
forêt qui ont été réhabilités. Mais
Par la grâce d’un coup de baguette,
le programme ne se limite pas à la
qui n’a rien d’un tour de magie.
gestion durable des plantations. Un
Le district de Quan Hóa (province de Thanh Hóa) est aisément accessible depuis Mai Châu (province de Hòa Bình), village bien connu des
agences de tourisme qui le desservent en quatre heures depuis Hanoi
(un peu plus en bus). La zone du bambou débute une vingtaine de kilomètres au sud de Mai Châu (suivre la Nationale 15).
Localisez la filière du green bamboo sur le site de l’AFV, rubrique « Tourisme » :
www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org/informations/voyages

Y aller

dossier

Car derrière ce tableau pittoresque
se cache un dessein novateur, porté
par une ONG française, le Gret (voir
encadré), qui a conduit une quinzaine
de projets au Vietnam depuis 1989.
« Green Bamboo » (Tre Xanh) est le
nom du programme qu’ils ont mis en
place dans cinq districts montagneux
de l’ouest de la province de Thanh
Hóa. C’est une région peuplée à 90%
par des minorités
Thái et Mường,
et l’une des plus
pauvres du pays.
Pourtant, c’est la
principale zone
de production de
bambou planté du Sud-Est
asiatique, plus de
60.000 hectares de
cây luồng (Dendrocalamus barbatus), variété
géante de bambou offrant de
multiples dérivés
artisanaux et industriels.
Oui,
mais voilà : ici comme ailleurs, abondance n’est pas gage de pérennité,
ni de profit… Longtemps, la gestion
de ce trésor naturel a souffert d’une
surexploitation assassine, la coupe
prématurée des tiges enclenchant
le cercle vicieux habituel : déforestation, déficit de la séquestration
du carbone, dégradation des sols,
glissements de terrain. Par-dessus
le marché, l’activité in situ était
peu développée, l’essentiel de la
Texte d'Odyl Devaux-Zeller.

E

n Asie, le bambou est beaucoup
utilisé dans la fabrication de
meubles, de parquet, d’objets
de décoration de toute sorte (vaisselle, lampes, etc.). Le bambou peut
être préparé de différentes manières
selon son utilisation finale.
Madame Ivy Thuy, de Bambu Decor,
nous explique comment se passe le
processus dans ses usines de meubles et de parquet. « Tout d’abord,
sur plus d’une centaine de différentes
sortes de bambous, je sélectionne
soigneusement l’espèce que je vais
utiliser. Le bambou atteint sa pleine
maturité en plus ou moins 5 ans.
Plusieurs récoltes sont faites sur une
même plante. » Madame Thuy a ses
propres plantations, mais elle achète
aussi aux producteurs locaux. « Sitôt
le bambou coupé, il est acheminé
à l’usine où il subit un traitement
de séchage avant d’être travaillé:
la carbonisation. Cette méthode
est plus rapide. Elle dure 24 heures
et permet de sécher rapidement le
bambou, lui donnant plus de profondeur avec une teinte légèrement
plus foncée. »

D’une manière plus artisanale, le
bambou est coupé puis lavé avec
du sable. Commence alors le séchage au soleil. Selon les caprices
du temps, cela prend environ 4 semaines. Le bambou est à nouveau
nettoyé avant d’être mis dans différents fours de plus en plus chauds
pendant 2 à 3 semaines. Cela permet de réduire considérablement
l’humidité du bambou, d’éliminer
les moisissures ainsi que de le
débarraser d’éventuels insectes. Le
bambou est poncé à la main. Il est
alors prêt à être utilisé en extérieur
(panneaux, fontaines, etc.).
S’il est utilié dans la fabrication de
meubles, la fine peau superficielle est alors enlevée. Le bambou
s’adoucit, il devient lisse. Il est coupé
puis assemblé à la main. Le rotin est
utilisé pour les angles et afin de fixer
les bambous entre eux. On n’utilise
pas de clou, ni de colle. Seule une
petite pointe servira à arrêter le
rotin. Une fois le meuble terminé,
il est à nouveau poncé, puis recouvert d’un vernis, d’une peinture, ou
laissé tel quel, naturel.

Pour le parquet, le bambou est découpé en petites lattes, la peau est
retirée, les noeuds supprimés. Le
bambou est alors bouilli dans une
solution de chaux afin d’en éliminer
l’amidon, les sucres et les insectes.
Le bambou est sêché puis raboté. Il
est mixé à une résine adhésive, puis
pressé à chaud.
Le bambou rentre dans la maison.
Certainement le fait d’être esthétique, écologique et économique y
est pour beaucoup. Il rehausse une
décoration simple et zen. Plante symbolique, il représente la modestie, la
paix, la joie et la jeunesse éternelle.
Bambu Decor, 21 Thảo Điền, Q2.
www.bamboovietnam.com

L’EÁcho deS RIziEÂRES

15

dossier

Du bambou dans la maisonG
dossier

Bambou thérapie
Textes d'Odyl Devaux-Zeller.

L

’une des multiples utilisations
du bambou se retrouve dans
la médecine traditionnelle
orientale. Il incarne l’apaisement, la
tranquillité et la simplicité.
Souple et robuste,
c’est un excellent
accessoire de massage. De taille et
de diamètre variables, le bambou
est chauffé et utilisé
tel un rouleau massant. Déstressant, il
dénoue les tensions
et favorise une relaxation en
profondeur des muscles, en
particulier ceux du dos, des
lombaires et de la nuque. De
part sa flexibilité et ses mouvements roulés, il libère les énergies,
active la circulation sanguine, qui
devient plus fluide, ce qui tonifie
et relaxe le corps. Il élimine les
toxines, assouplit les muscles et
raffermit la peau.
Le bambou est aussi utilisé en

médecine traditionnelle sous forme
de ventouse. Les ventouses en bambou sont stérilisées dans de l'eau
bouillante. Après avoir fait
le vide à l’intérieur
à
l'aide
d'une
flamme, les ventouses sont appliquées sur les points
d’acupuncture correspondant
aux
organes à traiter.
Elles peuvent aussi
être trempées dans
des décoctions de
plantes
afin
de combiner
l'action de la
ventouse
à
celle des plantes. Elles sont
utilisées
pour
traiter divers problèmes articulaires, musculaires, digestifs, asthmatiques, le rhume, certaines affections de la peau...
C’est le bambou épineux, le plus
riche en silice et autres minéraux,

qui est le plus apprécié pour ses
bienfaits thérapeutiques. Les tiges
de bambou sont creuses et présentent des nœuds, riches en silice qui
joue un rôle important pour la robustesse des os et la solidité du tissu
conjonctif osseux. Plus connu sous le
nom de tabashir, ou bamboosil, par
les herboristes, l’exsudat de nœuds de
bambou est un puissant reminéralisant
par excellence. Il est utilisé pour
traiter les problèmes d’articulation,
d’ostéoporose, etc. C’est un précieux
exsudat qui restaure l’élasticité et la
souplesse des tissus conjonctifs du
corps, c’est aussi un stimulant pour la
synthèse du collagène.
Sur le plan énergétique, il est utilisé pour chasser le Yang, le feu, du
méridien du coeur. De nombreuses
affections cardiaques sont traitées
avec le tabashir.
L’écorce de la tige de bambou,
finement broyée, est utilisée en
exfoliant doux. Produit de beauté
traditionnel au Vietnam, cette
poudre rend la peau « douce comme de la soie ».

SAVEURS

Si toutes les pousses de bambous sont comestibles, celles de l’espèce Phyllostachys edulis
heterocycla sont particulièrement appréciées pour leur consistance et pour leur saveur.
En Asie, les pousses de bambou sont achetées fraîches. Elles sont épluchées en enlevant
les feuilles extérieures, puis elles sont cuites plusieurs heures dans de l’eau bouillante,
additionnée de son de riz, ce qui les garde blanches. Les pousses de bambou reposent
alors une nuit dans leur eau de cuisson. La partie extérieure est enlevée. Il reste alors à les
couper en lamelles ou en dés. Les pousses se mangent telles quelles, en salade
ou dans une soupe, un sauté de porc, de bœuf ou de poulet.
Un plat réputé du Vietnam est le bún măng, des pousses
de bambou en soupe cuisinées avec du canard ou du
poulet. Un pur régal !
Le bambou sert aussi à cuire. Plusieurs méthodes
sont utilisées, soit dans un tube, soit dans un panier
de bambou posé sur une casserole d’eau bouillante.
Le tube, lui, est fourré de riz, de poulet, etc., puis
le tout est cuit au grill ou à la vapeur.

16

avril 2013
dossier

A deux roues

L

Texte de Sabrina Rouillé.

tres pièces sont
les mêmes que
sur les autres
deux-roues.
Le bambou est un matériau naturel
dont la croissance est très rapide et
nécessite peu d’eau. Sa résistance et
sa rigidité en font un matériau idéal
pour la fabrication des cadres de
vélo, surtout quand on sait que cette
fabrication est peu coûteuse en
énergie, argument de vente très
prometteur notamment en Europe et
aux Etats-Unis. Les fibres de bambou
sont beaucoup plus robustes que
l’acier, l’aluminium ou le carbone (qui
nécessitent, eux, beaucoup d’énergie
pour leur production). Autre intérêt et
non des moindres : tous les utilisateurs
de ces vélos s’accordent pour dire qu’il
offre un réel confort de conduite, car
le bambou atténue fortement les
vibrations (sa capacité d’absorption
est 4 à 5 fois supérieures aux autres
matériaux selon des études réalisées
en laboratoire). Bernard Kervyn luimême grand cycliste, a tout testé ou
presque: « Nous avons fait des tests

L’Ecomusée du Bambou et le
Conservatoire Botanique de
Phú An ont été réalisés dans
le cadre d’une coopération
quadripartite entre la Région
Rhône-Alpes, la Province de
Bình Dương, le Parc Naturel du Pilat
et l’Université des Sciences Naturelles de Ho Chi Minh Ville.
Site unique et incontournable,
l’Ecomusée du Bambou est à lui seul
un lieu parfait pour la détente en pleine
nature. Un parcours découverte vous
invite à suivre, de façon vivante et
enrichissante, toute l’histoire de la
culture du bambou au Vietnam.
L’espace muséographique, doté

d’une boutique à l’architecture en
harmonie avec la nature, offre dans
un décor de bambou, plusieurs animations interactives qui vous font
devenir un spécialiste du bambou
tout en vous amusant, sans oublier la
salle de cinéma où sont projetés des
films sur le bambou.
Les allées du jardin botanique ne
sont pas en reste : un parc de distraction, avec île et kiosque, abritant de
curieux instruments de musique ; un
labyrinthe insolite aux diverses énigmes à
résoudre si on veut y retrouver notre
chemin ; un espace Zen, idéal pour la
détente, à l’ombre bienveillante des
bambous.

VISITE

e vélo en bambou, vous connaissez ? L’idée est lumineuse
si on y regarde de plus près.
A qui attribuer la paternité du vélo
en bambou ? Après tout, peu importe. Bernard Kervyn, lui, a eu l’idée
de les fabriquer au Vietnam en écoutant une émission de radio qui parlait d’un New-Yorkais fabricant ces
deux-roues. Bernard est directeur
de l’ONG Mékong Plus, organisme
de développement communautaire.
De cette ONG est née Mékong Créations, dont l’un des principaux objectifs est de créer des emplois pour les
femmes dans des villages reculés du
Vietnam et du Cambodge.
Depuis plus d’un an, le vélo en bambou a fait son apparition dans les boutiques de Mékong Créations. Vélos de
ville, de sport, VTT et même un modèle
pour enfants. Il faut une cinquantaine
d’heures pour fabriquer un vélo en
bambou. La variété choisie est particulièrement résistante (Tầm Vông
Bambou). En fait, quand on parle de
« vélo en bambou », il s’agit d’un vélo
dont le cadre est en bambou. Les au-

de résistance en tapant sur le cadre
avec un marteau. Tout au plus le
bambou se fendille-t-il à peine. Quant
à la conduite, c’est un vrai bonheur.
On sent le vélo qui plie sur les bosses,
le cadre amortit les secousses. »
Sachez qu’en Europe ou aux EtatsUnis, le prix de ces deux-roues peut
monter jusqu’à 2000 euros. Au Vietnam, il vous sera possible de les trouver à un prix plus que raisonnable. A
titre d’exemple, un vélo en bambou
chez Mékong Créations démarre à
180 dollars pour aller jusqu’à 435 dollars. Et l’argent sert véritablement à
faire vivre les fabricants sur place ! Il
est possible de louer gratuitement un
de ces vélos pour les essayer, dans l’un
des magasins de Mékong Créations.
Mékong Créations, 35-37 Ngô Đức Kế, Q1
(1er étage), ou S17 Skygarden, Nguyễn Văn
Linh, Phú Mỹ Hưng, Q7.
www.mekong-creations.org

L’Ecomusée du bambou est ouvert tous les
jours de 8h à 18h.
124 Route 744, Village de Phú An, district
de Bến Cát, Province de Bình Dương
www.ecobambou-phuan.org

L’EÁcho deS RIziEÂRES

17
L

e voilà revenu sur ces terres
asiatiques. Voilà revenu Patrick
Deville.
L’écrivain
acheva
ici, à Saigon, son dernier roman
Peste et Choléra qui lui valu le prix
Femina 2012. Le livre raconte la
vie d’Alexandre Yersin, scientifique,
bactériologiste, membre de l’équipe
de l’Institut Pasteur, connu pour être
le découvreur en 1894 à Hong-Kong
du bacille de la Peste. L’homme était
aussi marin, explorateur, cultivateur,
anthropologue et photographe…
On en oublie sûrement. Une
biographie  ? Non, «  un genre
littéraire qui s’appelle Vie avec un
grand V, souligne l’écrivain. De ce
point de vue-là, c’est mon Yersin. »
Le titre peut laisser songeur : Peste,
d’accord, Choléra, pourquoi  ? « Il
y a deux raisons à cela  : Peste et
Choléra est une locution en français.
Choisir entre la peste et le choléra,
c’est n’avoir aucun choix. Mais le
véritable sujet du livre est de dire,
sur un demi siècle, les antagonismes
entre la France et l’Allemagne. La
peste est une victoire de Yersin,
de la bande à Pasteur, donc de la
France. Le choléra est la victoire de
Robert Koch, donc de l’Allemagne.
En toile de fond de ces compétitions
politiques, il y a la haine ; ces conflits
franco-allemands qui mettent la
planète à feu et à sang. »
A Saigon, tout le monde « voulait »
Patrick Deville. Le prix Femina a aussi
ses contraintes. Dans ce tourbillon
chronométré, il a bien voulu se poser
au fond d’un jardin le temps d’une
dizaine de cigarettes consumées à la
vitesse de l’éclair. Et nous voilà face
à ce regard bleu limpide légèrement
voilé de ces volutes de fumée qui

18

FEÁvrier 2013
portrait

L'humanité vagabonde
Texte et photos de Sabrina Rouillé.

semblent le protéger. Le bleu est une
couleur froide, dit-on. Elle peut aussi
se réchauffer, parfois, de la flamme
d’une allumette ou de l’éclat d’un
souvenir enchanteur.
Vingt-cinq ans qu’il écrit et autant
de temps qu’il voyage. Né à SaintNazaire en 1957, il passe une partie
de son enfance dans un ancien
lazaret pour marins infestés devenu
hôpital psychiatrique. C’est là que ses
parents travaillent. Deville passe le
bac au lycée Aristide Briand et entame
des études de lettres et littérature
comparée à Nantes. Mais l’appel du
large aura raison de tout. A 23 ans,
il part pour le Sultanat D’Oman où il
occupe un poste d’attaché culturel.
C’est là qu’il commence à écrire  :
« j’avais un bureau à moi tout seul,
la climatisation, une secrétaire et
pas grand-chose à faire… » Il obtient
ensuite le CAPES de philosophie et
commence à enseigner à l’étranger.
Il finit par publier son premier roman
en 1987, à 29 ans. Ce sera Cordon
bleu, aux Editions de Minuit.
Entre-temps, l’homme, lecteur
passionné de Joseph Conrad et
Graham Greene, se fait voyageur.
Et s’établit au Nigéria, à Cuba, en
Algérie. D’ici et d’ailleurs, il écrira.
Dans les années 90, il s’installe en
Amérique centrale et publie en 2004
Pura Vida, vie et mort de William
Walker, du nom d’un aventurier
américain du XIXe siècle, président
éphémère du Nicaragua finalement
fusillé sur une plage du Honduras.
Il poursuivra avec Equatoria en
2006, puis Kampuchéa en 2011, fin
d’une trilogie qui se veut à la fois
romanesque, voyage historique et
exploration de l’humanité.

C’est donc avec Kampuchéa que
l’écrivain s’aventure pour la première
fois en Extrême-Orient. Le livre, qui
a reçu en 2011 le prix du meilleur
roman français de l’année par la
rédaction du magazine Lire, retrace
l’histoire du Cambodge depuis la
découverte d’Angkor par Henri
Mouhot en 1860, jusqu’au procès de
Douch en 2009. « J’étais en Afrique
lorsque j’ai appris que le procès
de Douch aurait lieu. Je terminai
Equatoria. J’ai décidé que j’allais
assister à ce procès et m’intéresser à
l’histoire du Cambodge. J’avais donc
deux ans pour le préparer. » Quand
il dit «  s’intéresser  à  » quelquechose, il conviendrait de traduire
cela par un long travail rigoureux de
recherches, de lectures d’archives,
de visionnage de films etc. L’homme
se documente comme on se nourrit
quotidiennement. Comme un besoin
vital, nécessaire pour l’œuvre à
accomplir.
Derrière sa mèche blanche qui
ne le cache même pas, Patrick
Deville lâche cette phrase simple  :
«  le Cambodge m’a bouleversé  ».
Il poursuit, lentement, comme
encore surpris  : «  La vie à Phnom
Penh ne ressemblait à rien de ce
que j’avais connu. J’ai une très
grande adaptabilité  : je me sens
bien partout ou mal nulle part. Il
y a 4 ans, quand j’ai débarqué en
Asie, je ne connaissais rien à rien.
Je n’avais donc aucun a-priori. Et
je sais à quelle vitesse on peut
devenir myope. A Phnom Penh,
j’arrivais sur une fenêtre ouverte
et tout m’a bouleversé.  » Il garde
en mémoire cette remontée d’une
partie du fleuve Mékong. LE voyage,

oui c’est bien cela. Et pas autre
chose. Car l’homme dit «  ne pas
aimer voyager. Qui aime piétiner
devant les comptoirs d’aéroport  ?
Se retrouver dans un avion non
fumeur, s’emmerder avec toutes
les formalités administratives  ? Si
on pouvait voyager sous anesthésie
générale, je le ferai volontiers. Il
y avait auparavant un bonheur
du voyage.  » Il est nostalgique
Patrick Deville. Sous l’ironie parfois
mordante de son discours, perce le
sentiment simple de la nostalgie du
temps où l’aventure avait un sens.
Où le voyage s’étirait à la faveur d’un
mode de transport ancestral.
Mais la modernité a du bon aussi.
Et les ailes des avions ont poussé
l’écrivain aux quatre coins du
monde, en un temps record. Dans
une bouffée de cigarette, il annonce :
«  j’attends la téléportation. Si ce
soir, en claquant des doigts, je me
retrouvais dans cette guesthouse
de Mexico où j’ai l’habitude de
descendre ou dans ma rue à Paris,
personne ne serait étonné. J’arrive,
je pars, je reviens.  » Mais il n’aime
pas revenir s’il n’a rien à écrire.
Au Vietnam qu’il a sillonné par
intermittence pendant quatre ans,
l’écrivain avoue sa préférence pour
l’hiver hanoien. «  C’est plus facile
d’aimer Saigon. » Mais quand était-ce
donc, la dernière fois où l’on s’est vu ?
Patrick Deville dit avoir une
admiration sans borne pour les gens
qui mènent une vie simple, avec une
seule maison, une seule femme… On
n’admire que ce que l’on ne peut ou
ne veut atteindre. Alors heureux  ?
«  Non, Dieu merci, ce serait trop
facile. »

L’EÁcho deS RIziEÂRES

19
portFOLIO
Photos © Laurent Weyl

Afin d’économiser de l’essence, les
petits bateaux s’accrochent
à de grosses barges tirées
par un remorqueur. Cela
permet également un moment de détente apprécié
après une longue journée
de pêche aux coquillages. Il
faut aller loin et revenir au
plus vite car les coquillages
doivent se manger frais.
Port de pêche Tắc Cậu (province de Rạch Giá). Les bateaux partent de plus en plus longtemps, entre un et trois mois notamment à cause de
l’augmentation du prix de l’essence. De gros bateaux comme celui-ci viennent récupérer les poissons en pleine mer afin de permettre aux bateaux
de pêche de continuer à pêcher sans revenir au port.

L

R

iver moovie

aurent Weyl est photographe professionnel,
journaliste et réalisateur de web-documentaires. Depuis 1992, il s’est rendu régulièrement au Vietnam jusqu’à ce qu’il décide de s’y
installer en famille depuis 8 mois. Laurent Weyl
privilégie le reportage de longue haleine : « mon
travail est de raconter des histoires, raconter
des hommes. L’aspect humain est essentiel. » Il
appartient au collectif Argos, qui réunit des rédacteurs et des photographes basés à Paris. En
2012, il a obtenu le prix de l’Agence française de
développement pour le meilleur web-documen-

Texte de Sabrina Rouillé,
légendes de Laurent Weyl.

taire, Envahisseurs, soyez les bienvenus, un travail réalisé dans un bidonville au Pérou.
Le sujet présenté ici a été réalisé en 2011 pour
Géo Voyage en compagnie du journaliste hanoïen
Tuệ Đặng. C’est une sorte de river moovie. L’idée
était de traverser le delta du Mékong de Ho Chi
Minh Ville jusqu’à Rạch Gía en faisant du bateau
stop. Passant des sampans aux bateaux de pêche,
des barges géantes aux navires de croisière, Laurent Weyl et Tuệ Đặng ont ainsi descendu le fleuve
au gré des haltes et des rencontres, profitant de
l’hospitalité des riverains.
www.collectifargos.com

L’EÁcho deS RIziEÂRES

21
22

avril 2013
Province de Long An, district de Mang
Thít. La particularité des briqueteries dans
le delta du Mékong est d’alimenter le four
avec de l’écorce de riz et non du charbon.
Les techniques de cuisson sont donc différentes. Pour une cuisson de brique, il
faudra presque une dizaine de bateaux
remplis de paddy comme celui-ci.

L’EÁcho deS RIziEÂRES

23
Petit gargote située dans le village de Long Hưng.

Dernier
bateau
de transport de
marchandises et de
personnes qui fait
la navette entre
Long Xuyên et Rạch
Giá. Il s’arrêtera
des dizaines de fois
pour livrer sacs,
œufs, bicyclettes
et même pour distribuer le courrier.

24

avril 2013
Port de Cái Bè. Le delta du Mékong abrite un grand va-et-vient de marchandises transportées par bateau. Payés au sac et au poids, les
journaliers s’occupent du déchargement dans chaque débarcadère.

Commune de Định Thạnh. Sơn (à droite), capitaine du bateau touristique L’Amant, vit dans une maison aussi exceptionnelle que rare,
construite en 1936 en pierre et en bois.
L’EÁcho deS RIziEÂRES

25
AGS FW Vietnam_08.04.2013_fr__90mm X 130mm_CTP_.pdf 2 2013/04/08 03:26:43 PM

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Visages

Alex Garel

L’EÁcho des ARTs

Par Adélaïde de Perlinghi
Consultant et Marchand d’Art.
Arte-vox.com

A ceux qui lui reprochent de se répéter, il répond :
« Je peux peindre un visage dix fois sous un même
angle, ces œuvres seront peintes à différents moments dans un état d’esprit différent. De même
mon état psychologique comme celui de mon
modèle seront différents. Seule la forme semble
similaire mais si vous regardez plus en profondeur
vous le verrez complètement autre ».

L

orsque l’on réside au Vietnam, il est impossible de passer à côté du travail de Phương
Quốc Trí tant ses portraits noirs et blancs sont
omniprésents : des galeries aux salons de nos amis,
des magazines de décoration jusqu’aux mauvaises
copies de la rue Bùi Viện. D’ailleurs ne mesure-t-on
pas ici le succès d’une œuvre d’art à la prolifération de copies trouvées sur le marché ? (mention
spéciale pour Klimt et Botero…)
En effet Phương Quốc Trí est un des artistes vietnamiens les plus commercialisés à ce jour non seulement au Vietnam mais également au Japon, à Hong
Kong et à Singapour. Et une exposition personnelle
lui est dédiée en France cette année. Pourquoi un
tel succès ?
Cet autodidacte de 37 ans a su créer un style propre
très reconnaissable et d’une qualité remarquable.
Ses portraits évoquent la nostalgie d’un temps révolu
tout en contraste avec une technique et un rendu très
contemporain. Il capture avec justesse les émotions
de ses modèles avec une écriture très personnelle et
puissante. « Je puise mon inspiration de la vie autour
de moi, de mes relations, d’ailleurs le mouvement
est mon matériau de prédilection.»

28

avril 2013

« Childhood » huile sur toile 120x120cm

Son désir le plus cher serait de convaincre le ministère
de la culture d’introduire l’art à l’école depuis la maternelle pour devenir un sujet officiel au même titre
que les autres matières principales. Selon lui : « l’art
est encore plus essentiel dans un pays émergent ».
Alliant la parole aux actes, il décide d’ouvrir une galerie
d’art en 2011 ayant pour ambition de dynamiser la
scène artistique vietnamienne. Ainsi naît « Cactus Art
Gallery » un lieu pour exposer les artistes par les artistes. Située initialement à An Phú, vous la trouverez
aujourd’hui non loin de l’Université des Beaux-Arts
dans le district 10.
Cactus Gallery : 17/12 Nguyễn Huy Tưởng, Q. Bình Thạnh
Pour plus d’informations : www.cactusartgallery.com/eng
L’ EÁcho des
ARTs

« Immemorial Lady » huile sur toile 135x178cm

“Portrait of a Lady” huile sur toile 90x110cm

“My Mind Corner” huile sur toile 130x150cm

L’EÁcho deS RIziEÂRES

29
TALENTS D'ICI

ELÔÏSE in SAÏGÔN
Bibi et Costume

Texte d'Odyl Devaux-Zeller.

D

eux armoires pleines
de petits tiroirs qui
déversent leurs trésors,
une grande table sur laquelle
traînent des rubans multicolores.
Certains, piqués d’aiguilles,
attendent la main magique qui
les transformera en bibi, barrette,
clip ou serre-tête. Des portants
auxquels sont accrochés des
costumes d’un autre temps, d’un
autre monde… Bienvenue dans
l’atelier d’Eloïse Bennett.
Elle débarque au Vietnam en
1993 pour enseigner à l’Ecole
Normale Supérieure des Langues
Etrangères de Hanoi ; elle est
professeur de philosophie et
de français langues étrangères
(F.L.E.). La vie l’amène à Phnom
Penh un temps, puis retour au
Vietnam, cette fois à Ho Chi
Minh Ville. Elle enseigne alors
à l’école Colette. « J’adore les
déguisements, et ma pédagogie
en F.L.E. est basée sur les jeux
de rôle, ce qu’on appelle aussi
la simulation globale : quand
on entre dans ma classe, on
est quelqu’un d’autre. Par
exemple avec les petits, c’était
le cirque, il y avait le clown, le
magicien,... une grande famille,

30

avril 2013

et quand les enfants entraient
dans ma classe, ils s’habillaient
avec mes costumes et jouaient
pleinement le jeu. C’est comme
ça que j’ai commencé à créer des
déguisements. »
Fille de modiste à Paris, sa mère
avait une boutique de chapeaux
avec un immense atelier. Son
enfance, elle l’a passée dans cet
atelier, un monde de couture et
de mode. « J’aime beaucoup
enseigner, mais depuis
plusieurs
années,
j’avais envie de faire
des créations. J’ai fait
beaucoup travailler ma
tête en tant que prof
de philo, j’avais envie
de faire des choses avec
mes mains. »
La décision est prise :
Eloïse démissionne et ses
mains commencent à créer.
La création d’un costume part
d’une idée, d’une commande,
d’un thème de fête... « Si on me
demande une robe XVIIIème, je
commence par regarder dans
mes livres de costumes, puis je
fais des recherches sur Internet,
j’étudie les tableaux de l’époque.
TALEN TS D'
ICI

Photo Théo C.

Ce qui est important, c’est la ligne
avant tout. Il y a des erreurs à ne
pas faire, j’essaie d’être la plus
fidèle possible à l’histoire du
costume, et de ne pas mélanger
les époques. Ensuite, je vais
aux divers marchés de tissus,
mais aussi je fouine dans
les marchés d’occasion
qui sont de véritables
cavernes d’Ali Baba, les
vêtements viennent
principalement
d’Europe,
je
peux les recycler
facilement.
Je cherche le
tissu, celui qui se
rapproche le plus
possible du XVIIIème.
Je m’adapte à ce que je trouve
sur place, tout en respectant
la ligne. Le budget, aussi, est
une contrainte. Tout ce qui est
fleurs, étamines, rubans me
sert beaucoup. Au Vietnam,
on a la chance de trouver de
magnifiques soies, du brocart
de soie, ce qui était utilisé au
XVIIIème. Ce que j’aime c’est
quand on est le plus proche
possible de ce qui se faisait à
l’époque. »

Eloïse orne tout à la main. Tout est
cousu, pas de colle – je déteste la
colle ! Elle fait faire la base des
costumes, ou bien elle part de
modèles qu’elle fait reproduire.
En perfectionniste qu’elle est,
Eloïse fait toutes les finitions.
On l’aura compris : Eloïse travaille
beaucoup sur le détail. Gulliver se
retrouve avec une armée de petits
bonshommes sur les épaules.
Une fleur du Têt se transforme en
papillon pour orner une barrette.

Eloïse est intarrissable sur sa
passion du vêtement auquel elle
donne vie : « Quand tu cherches
quelque chose, tes yeux s’ouvrent
et tu vois beaucoup mieux,
les choses viennent à toi, le
costume évolue, se transforme,
pour devenir parfait. »
eloiseinsaigon@ymail.com

Pour tout ce qui concerne les
accessoires pour cheveux, Eloïse
a un style rétro avec une touche
asiatique. Elle fait sa première vente
en 2012, au bazar de Noël de l’AFV.
Elle rencontre alors un franc succès
qui l’encourage à continuer.
Et puis, comme le hasard fait bien les
choses. Eloïse rencontre Clémentine
Maury, costumière. Rapidement,
le courant passe. Elles mettent
alors en commun leur passion du
costume afin de créer un nouveau
concept : des déguisements
à composer permettant une
grande palette de possibilités. Des
costumes réversibles, des robes de
base accompagnées d’accessoires
divers,...

L’EÁcho deS RIziEÂRES

31
L'INVITATION AU VOYAGE

La Bande
à Bouddha
Voyage initiatique,
de Bắc Ninh à Sukhāvatī.

Textes d’Etienne Fréneaux, photos de Nicolas Bonnaud.

C

loc, cloc, cloc, les coups
claquent sur le bloc, cloc, cloc,
cloc, les croches choquent
et ricochent, cloc, cloc, cloc, tandis
qu’une glotte staccato grelotte et
radote – ding  ! opine une cloche  ;
et rebelote : les jambes croisées sur
une natte de bambou, le buste droit,

Mõ aux motifs de dragon, pagode Bút Tháp.

un moine enrobé d’ocre frappe sans
faiblir le mõ dodus, récitant d’une
voix saccadée une interminable
litanie, brièvement interrompue par
l’écho métallique du bol chantant.
A sa suite, une bande de groupies
tondues marmonne pieusement

Ānanda, dans la salle des autels principaux de la pagode Bút Tháp.

les formules ad hoc, cloc, cloc, cloc,
d’une heureuse renaissance tâchons
d’être dignes – ding  ! Sous les
charpentes séculaires de l’élégante
pagode Bút Tháp, l’auditoire des
statues reste imperturbable. Il y a là
tout le gotha du Dharma : bouddhas
débonnaires, juges tatillons, ermites
caustiques… Panthéon déroutant,
les fidèles mêmes y perdent
leur sanskrit. Faisons plus ample
connaissance.
	
La salle antérieure (nhà tiền đường) est
gardée par deux costauds, cuirassés
et munis de hallebardes aiguisées,
l’un rubicond, l’autre blafard, et leurs
montures chimériques sont plus
rebutantes l’une que l’autre : ce sont
les Hộ Pháp, Gardiens du Dharma
(ou de la Porte), videurs sourcilleux
qui vous expulseront à la moindre
incartade. Tenez-vous cois, et passez
dans la salle des brûle-parfums (nhà
thiêu hương), où une poignée de
bâtons d’encens se consument dans
un plantureux chaudron (đỉnh hương).
C’est ici que les fidèles pratiquent leurs
dévotions, adressées aux locataires
de la salle des autels principaux (nhà
thượng điện), qui s’ouvre devant eux.
Plusieurs brochettes de bouddhas

Dharma (la Loi, en sanskrit) : c’est la
«révélation» bouddhique, l’enseignement
professé par un bouddha.
Mõ : gros temple-block (instrument
idiophone en bois) en forme de
poisson, de grenouille ou de dragon.
Sur Hanoi, ne manquez pas l’atelier
sis 132, rue Tô Lịch, spécialisé dans la
confection de mõ.
Bol chantant (chuông) : récipient
métallique épais que l’on frappe
comme une cloche.

et apprentis-bouddhas y sont
juchées sur une succession de tables
poussiéreuses. Leur chef de file est
un bambin grassouillet qui lève son
doigt boudiné d’un air impérieux  :
c’est le petit Siddhārtha Gautama,
alias Śākyamuni (Thích Ca Mâu Ni),
qui vient tout jute de naître (il y a deux
bons millénaires et demi plus tôt), et
prédit à la face du monde la grandiose
destinée qui l’attend ici-bas. Il est
escorté par deux moines tiarés de
pourpre : Ānanda (A Nan) et Kaśyapa
(Ca Diếp), le plus jeune et le plus âgé
de ses futurs disciples. Derrière, se
tient un second trio, indifférencié, le
Trikāya (Tam Thân) ou Trois Corps du
Bouddha, sorte de Trinité bouddhique
(voir encadré). Au dernier rang, un
autre brelan de triplés symbolise

Note : ne vous laissez pas impressionner par les signes diacritiques du sanskrit ; contentez-vous simplement de prononcer le ś comme notre « ch ».

32

avril 2013
Salle du Mont des Neuf
Degrés, abritant le moulin à
prières, pagode Bút Tháp.

Guanyin (Chine) ou
Quan Âm (Vietnam),
être polymorphe qui
apparaît ici doté de
onze têtes empilées
et d’une myriade de
bras – autant d’yeux
attentifs et de mains tendues vers
les pauvres hères. Elle est en fait
l’émanation d’un autre bouddha,
particulièrement populaire dans le
bouddhisme oriental, au point de
supplanter Śākyamuni : Amitābha
(A Di Đà), vedette de l’École de la
Terre Pure (voir encadré). Absent de
l’autel principal de notre pagode, il
faut passer dans la cour postérieure
pour le rencontrer sous une forme
surprenante, joyau de menuiserie
édifié au XIIIème siècle, abrité dans
un élégant pavillon  baptisé Mont
des Neuf Degrés : un vertigineux
moulin à prières, orné de statuettes
d’Amitābha et de scènes du
« paradis » de Sukhāvatī.
Un autre chef-d’œuvre consacré
à Amitābha mérite un détour. La
pagode Vạn Phúc s’étage à flanc de
colline, de l’autre côté de la rivière
Đuống. Impossible de la manquer  :
un gigantesque Amitābha en pierre
étincelle au sommet de la colline.
Cependant, c’est une statue moins

Ces trois pagodes sont parmi les
plus anciennes du Vietnam. Chùa
Dâu aurait été fondée au IIème
siècle, Chùa Vạn Phúc au IXème, et
Chùa Bút Tháp au XIème. Néanmoins,
les reconstructions successives n’ont
guère préservé l’architecture originale, ce qui n’enlève rien à la beauté de
leur style postérieur (XVème-XVIIIème
siècles). Si vous avez l’occasion de
visiter le Musée d’Histoire du Vietnam de Hanoi, vous y découvrirez de
surprenants fragments de la pagode
Vạn Phúc, datant de la dynastie Lý
(XIème-XIIIème s.), très indianisants.

Styles

les Trois Générations (Tam Thế) de
bouddhas  : à gauche, Dīpaṃkara
(Nhiên Đăng Cổ Phật) représente
l’un des Bouddhas du Passé ayant
précédé le Bouddha du Présent,
Śākyamuni, assis au centre, tandis
qu’à droite se tient Maitreya (Di Lặc),
le Futur Bouddha qui apparaîtra sur
Terre lorsque le Dharma aura été
oublié par les hommes. Mais d’ici
là, une équipe de saints ermites
a été spécialement affectée à la
préservation du Dharma  : sentant
sa fin proche, Śākyamuni enjoignit
à la crème de ses disciples de
différer leur propre mort, et de
demeurer sur Terre aussi longtemps
que possible pour perpétuer sa
Parole. Cette escouade de Dixhuit Arhats (Mười tám vị La hán)
occupe généralement les travées
latérales des pagodes, en deux
groupes de neuf personnages assez
loufoques, aux faciès et attitudes
très individualisés. Impossible de les
confondre avec une autre série de
personnages moins excentriques,
attifés comme des mandarins, figés
sur leur trône, qui apparaissent
aussi en deux équipes opposées de
part et d’autre de l’autel  : les Dix
Rois des Enfers (Thập Điện Diêm
Vương), juges intransigeants qui
vous affligeront les pires tortures en
châtiment de vos péchés. Une vision
simplette qui prévaut dans le monde
sinisé, héritée du Taoïsme. Vous
craignez pour votre matricule ? Pas
de panique  : de bons samaritains
s’offrent à payer votre ardoise,
êtres immensément compatissants
ayant différé leur propre Éveil
pour rédimer l’humanité. Ce sont
les bodhisattvas (Bồ Tát). Voici
Mañjuśrī (Văn Thù Sư Lợi) sur un
lion bleu, et sur un éléphant blanc
Samantabhadra  (Phổ Hiền). Mais
le plus puissant est Avalokiteśvara,
que
la
tradition
extrêmeorientale connaît sous une forme
féminine  extrêmement vénérée :

« Donne la
baballe »,
pagode
Bút Tháp.

Les Dix-huit Arhats, pagode Dâu.
L’EÁcho deS RIziEÂRES

33
Amitābha, détail du moulin à prières (XIIIème siècle), pagode Bút Tháp.

Trois corps, onze têtes, mille bras.
Selon le Mahayana, un bouddha possède trois corps (trikāya) : corps du
Dharma, son essence pure et abstraite;
corps de jouissance, qui lui permet
d’œuvrer au salut des êtres ; et corps
d’apparition, qu’il manifeste aux yeux
du vulgaire. Par exemple, Amitābha
vient en aide aux hommes en troquant
son inconcevable corps du Dharma
pour un corps de jouissance qui n’est
autre qu’Avalokiteśvara (Quan Âm),
lequel à son tour opte pour un corps
d’apparition ô combien célèbre : le
Dalaï-lama. A propos d’Avalokiteśvara,

on raconte qu’il se rendit jadis aux
Enfers pour y prêcher le Dharma et
réussit à en extirper tous les damnés
qui y croupissaient. Mais à peine eutil fini, que déjà les Enfers refaisaient le
plein. Horrifié, son crâne éclata en dix
morceaux. Mais Amitābha rafistola
sa création, faisant de chaque débris
une nouvelle tête, et il coiffa le tout de
la sienne. Affublé de onze caboches,
Avalokiteśvara déploya alors mille bras
dotés de mille yeux, et promis derechef
de sauver tous les réprouvés. Ce qui
s’appelle avoir la grosse tête.

l’École de la Terre Pure
Dans le bouddhisme Mahayana, le nombre de
bouddhas ne se limite plus à une liste de 25
bouddhas successifs, mais inclut une infinité de
bouddhas. Amitābha (A Di Đà) est l’un d’eux.
Ses incommensurables facultés mentales lui
permettent de développer un « champ pur »,
sorte de paradis nommé Sukhāvatī, la Terre de
Félicité. L’École de la Terre Pure (Tịnh độ tông),
ou Amidisme, stipule que quiconque récitera
dix fois le nom d’Amitābha avec la plus grande
ferveur sera assuré de renaître à Sukhāvatī, avec
l'assurance d'y décrocher le nirvana. Mais la ferveur
exigée est telle, que les fidèles privilégient la quantité, persuadés que parmi les invocations de toute une
vie il y en aura bien eu dix d’une intensité suffisante.
Aussi ne lésinent-ils pas sur les chapelets, les moulins
à prières (un tour équivaut à plusieurs récitations) ou
les enregistrements en boucle. La formule consacrée
au Vietnam est « Nam mô A Di Đà Phật » (Gloire à
Amitābha Bouddha).

Le point sur
Statue en granite bleuté d’Amitābha (IXème siècle), pagode Vạn Phúc.

Y aller

L'INVITATION AU VOYAGE

colossale qui fait la gloire de cette pagode
prestigieuse, entièrement ravagée lors
des guerres de libération. Passé la rangée
de somptueux animaux monolithiques
qui encadrent l’escalier, on pénètre dans
le bâtiment principal, peuplé des mêmes
arhats et autres bodhisattvas – vérifiez
vos acquis  ! Le point de mire de cette
docte assistance est notre flamboyant
Amitābha, taillé dans un magnifique
granit bleuté  ; sculptée au IXème  siècle,
c’est une pièce unique au Vietnam, qui
a conservé tout son magnétisme malgré
de rudes rafistolages.
Poussons enfin jusqu’à la pagode Dâu,
affublée d’un clocher insolite (début
XVIIIème ). Son autel principal témoigne de
préoccupations plus prosaïques que le
nirvana : un quatuor de matrones y fait
la pluie et le beau temps. Haut-perchée,
Dame Dâu préside aux nuées  (vân) ; à
ses pieds, Dame Đậu déclenche la pluie
(vũ)  ; de part et d’autre, Dame Tướng
commande à la foudre (điện) et Dame
Dàn au tonnerre (lôi). La mousson se faitelle attendre  ? Empoignez la mailloche
et cloc, cloc, cloc sur le wood-block,
invoquez les vioques et soudain ploc,
ploc, ploc, voilà qu’il flotte, c’est ding !

34

Ces trois pagodes se situent dans la petite province de Bắc Ninh, frontalière de Hanoi au nord-est. Depuis Hanoi,
comptez une grosse demi-heure une fois franchi le Fleuve Rouge. Le circuit se fait dans la journée, sans se presser.
Pour localiser ces trois pagodes, consultez le site de l’AFV, rubrique « Tourisme » :
www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org/informations/voyages
avril 2013
TRADITIO NS

Agenda
d’outre-tombe

www.bouleetbilles.net

Texte de Jean-Marie Gauthier, avec la collaboration de Muội Colin.

BINH THANH
Adresse
183A Av. Dien Bien Phu, quartier 15, arr.
Binh Thanh, HCM ville
Téléphone
(08) 3 514 70 41

PHU MY HUNG
Adresse
8-10 Rue N°20, My Gia 1, Phu My Hung,
quartier Tan Phu, arr. 7, HCM ville
Téléphone
+84 8 5417 1016

Début
janvier
2013,
dans la famille de mon
beau-fils, un décès est
survenu. Rien de plus
banal, me direz-vous.
Pourtant, cela implique
toute une série de
cérémonies extrêmement
importantes.
Pour les Vietnamiens, le
mort est jugé après son
décès : il est contrôlé
par deux génies qui
le soumettent à des
punitions, en fonction de ses erreurs, et ce pendant 49
jours. Par exemple, la paresse est punie de travaux forcés
aux Enfers. Pour un adultère, une femme sera coupée en
deux et jetée dans un bain d’huile – mais qu’advient-il du
mari volage ?...
Durant ces 49 jours, le mort souffre mille peines sous la
houlette des deux génies. Pour le réconforter, sa famille
lui donne à manger et prend ses repas avec lui. On
voit souvent, sur la tombe, trois bols de riz. Le bol du
milieu est rempli de riz avec deux baguettes, et les deux
autres bols sont à moitié pleins avec une seule baguette.
Pourquoi ça ? On a peur que les génies ne mangent trop
vite la part du défunt si on leur donne deux baguettes.
Tous les sept jours, on organise un fastueux repas
pour honorer le mort. Le septième et dernier repas
correspond au 49ème jour du décès, couronné par une
importante cérémonie. Après ça, on ne donne plus de
bol de riz au mort, les Vietnamien pensant que ce dernier
va désormais travailler dans l’autre monde.
Au 100ème jour après le décès, la famille doit arrêter de
pleurer son mort. L’âme du défunt va rejoindre les quatre
générations d’aïeuls, et il aura sa tablette sur l’autel des
ancêtres. La famille se réunit une dernière fois pour un
repas avec le mort.
Au 1er anniversaire, tous les enfants du défunt se
rassemblent au tombeau en vêtements de deuil, et
refont la cérémonie, comme s’il venait de disparaître. La
famille va brûler des papiers votifs, comme de fausses
coupures en dong, dollars ou euros, car le mort en aura
besoin dans l’autre monde. Le deuil est terminé, et les
Vietnamiens fêtent l’anniversaire de la mort du défunt
par un repas organisé dans la maison de sa famille.
Il y aura cependant une ultime cérémonie au tombeau,
au 2ème anniversaire, et après cela la famille brûle tous
les vêtements de deuil.
L’EÁcho deS RIziEÂRES

35
INFO santeá

Comment préserver
votre capital santé ?
Texte de Sylviane Pons, diététicienne au CMI : dieteticienne@cmi-vietnam.com

C

omment rester en bonne santé le plus longtemps possible
dans l’état actuel des connaissances médicales ? Nous commençons à vieillir à partir de 20 ans
et aucun organe n’est épargné. A la
quarantaine peuvent apparaître des
troubles articulaires, musculaires,
cardiaques, intellectuels ainsi que
des changements morphologiques
(peau, masse musculaire…) ou
même des pathologies. Les facteurs
génétiques jouent un rôle important
mais une mauvaise hygiène de vie
peut accélérer ces processus. Ainsi
une alimentation inadaptée, la sédentarité ou l’excès de substances
toxiques conduisent à un vieillissement prématuré. Le corps se met
alors à envoyer des alarmes. Réagissons en prenant de bonnes habitudes, le plus tôt est le mieux !
Mangez intelligent
Si on se nourrit correctement, on
multiplie les chances de mieux résister aux années. L’idéal est de prendre plaisir à manger des aliments
qui nous font du bien ! Rappelons
quelques bons réflexes :
1. Diminuer les graisses saturées
pour éviter l’obstruction des artères.
2. Consommer davantage d’oméga 3 qui
protègent les vaisseaux sanguins,
combattent l’inflammation locale,
l’hypertension et les maladies de dégénérescence nerveuses. Un déficit
en DHA peut être responsable de
nombreuses dépressions.
3. Privilégier les sucres complexes
(pains, céréales, légumes secs) et
limiter les produits sucrés qui favorisent le stockage des graisses.
4. Manger des légumes et des fruits
qui sont des défenseurs puissants
et naturels de la santé. Ils stimulent
les défenses naturelles et freinent

Photos DR.

36

avril 2013

l’oxydation dans l’organisme donc le
vieillissement.
5. Consommer suffisamment de fibres.
6. Augmenter sa consommation en
magnésium, un micronutriment essentiel impliqué dans plus de 200 réactions
chimiques de l’organisme ! Aujourd’hui
tout le monde est carencé en
magnésium car les terres agricoles
sont épuisées et nos aliments sont
trop raffinés. S’ajoute le stress qui
déclenche une fuite urinaire de
ce minéral et fragilise davantage
l’individu.
7. Boire 1,5 L d’eau par jour pour
maintenir des reins performants et
réguler sa température corporelle.
Encore faut-il correctement assimiler ces nutriments et micronutriments essentiels.
Assimilez
C’est là qu’intervient la flore intestinale qui compte environ 1014
bactéries et pèse de 1 à 2 kg ! Elle
aide à digérer, elle filtre les produits
de la digestion en laissant passer les
bons nutriments mais écarte les virus, les bactéries pathogènes… Enfin elle joue un rôle primordial dans
les défenses immunitaires. Mais le
stress, une alimentation déséquilibrée, de nouvelles habitudes alimentaires (voyages, expatriation…),
la prise d’antibiotiques ou d’antiinflammatoires peuvent perturber
cette flore. S’en suit une kyrielle de
troubles : ballonnements, spasmes
abdominaux, gastro-entérite, diarrhée, fatigue chronique, intolérances
et allergies alimentaires… Dans
toutes les situations où vos intestins sont en détresse, il pourrait être
utile de compléter une alimentation adaptée par des produits diététiques fonctionnels pour les soulager
de façon durable.
INFO santeá

Diminuez et contrez les toxiques
Dans notre environnement comme dans nos assiettes, difficile
d’échapper à ces toxiques : les médicaments (indispensables dans
certaines situations), les UV, le
tabac, l’alcool, les additifs alimentaires, les métaux lourds, les nitrates, les pesticides, les produits
chimiques formés lors d’une cuisson trop vive… Ils génèrent tous
dans notre corps des radicaux libres

qui, s’ils sont en excès, sont
responsables du vieillissement
accéléré de nos cellules. Apparaissent alors une fatigue chronique, des maux de tête, des
insomnies, des problèmes digestifs ou dermatologiques. Nous
pouvons aider notre corps à se
détoxifier en choisissant judicieusement nos aliments et en
les complétant avec des micronutriments utiles. Il est même
conseillé de boire un verre de vin
rouge par jour car le resvératrol
qu’il contient est un puissant anti-oxydant qui réduit la mortalité
cardio-vasculaire de 30 à 50% et
aurait une action préventive sur
le cancer. Mais attention, chaque
verre supplémentaire de vin ou
tout verre d’un autre alcool diminuerait la vie de 15 minutes…

Dépensez-vous !
Le saviez-vous ? L’exercice physique
libère le stress, régule l’humeur,
l’appétit et les sécrétions hormonales. Il stimule tout le système
cardiovasculaire acheminant plus
d’oxygène et de nutriments dans
tout le corps. Mais il permet aussi
de faire un grand nettoyage en nous
faisant « transpirer » nos toxines. Il
irrigue mieux le cerveau permettant
aux cellules blanches du cortex de se

renouveler rapidement. Les performances cognitives sont alors boostées et l’atrophie du cerveau freinée.
Ceci est vrai jusqu’à 90 ans ! En renforçant la musculature, il empêche
l’installation de graisse ; en sollicitant
le squelette, il combat l’ostéoporose.
Cela en fait un allié de choix pendant
la ménopause et l’andropause. Mais
tout sport doit être pratiqué dans de
bonnes conditions et en dehors de
toute contre-indication. Trouvez donc
les sports ou les exercices qui vous correspondent !
Un temps pour cogiter, un temps
pour réparer
Tout exercice cérébral multiplie les
connexions entre neurones et facilite
le passage des messages nerveux.
Résultat : le cerveau reste alerte et
la mémoire performante. Tous à

vos sudokus, mots fléchés, jeux de
société ! Par ailleurs il est essentiel
de respecter un temps de sommeil
moyen de 7h pendant lequel se
déroule la maintenance de notre
corps ! Réparation tissulaire pendant les stades de sommeil profond ;
réparation neuropsychique pendant
le sommeil paradoxal. Grâce au rêve,
le cerveau évacue les tensions de la
journée, stocke les apprentissages et
classifie les informations.
Mettez de l’eau au moulin de votre vie
Ce serait une erreur que de limiter
le capital santé au seul entretien
de la machine qu’est le corps. La
santé, c’est un état de complet
bien-être physique, mental et social,
telle que l’OMS la définit. Les relations sociales sont d’inépuisables
vecteurs d’énergie de vie. Comme le
souligne le philosophe Pierre Henri
Tavoillot: « C’est le lien à l’autre qui
tracte». La santé c’est aussi continuer
à s’émerveiller, ne jamais arrêter
d’apprendre, élaborer de nouveaux
projets personnels ou professionnels et se propulser dans l’avenir
quoi qu’il arrive...
Bien sûr nous devons accepter un
corps qui change mais pas prématurément. Pas un corps qui nous fait
souffrir moralement ou physiquement. Alors cessons de nous plaindre et agissons, des dizaines de solutions s’offrent à nous. C’est aussi
la mission des nutritionnistes que
de nous écouter, d’analyser notre
malaise et de nous expliquer ce qui
mérite d’être modifié dans notre
mode de vie. Mais une chose est
sûre, ceux qui adhèrent aux conseils
voient leur qualité de vie tellement
améliorée qu’ils ne veulent plus
revenir en arrière !
L’EÁcho deS RIziEÂRES

37
saveurs d'asie

Bạn ăn cơm chưa* ?
* « Avez-vous déjà mangé ? » – formule consacrée pour se saluer
au Vietnam, où l’on s’enquiert plus volontiers de l’estomac de
son interlocuteur que de sa santé ou du temps qu’il fait.

Xôi : portion de riz gluant aux couleurs étonnantes et détonantes. En général servi avec de
la noix de coco râpée. On trouve une grande
diversité de préparations avec de la viande de
poulet (xôi gà), du maïs (xôi bắp), etc.
Quand il est orange, c'est du xôi gấc, mélangé
avec une courge endémique (Momordica cochinchinensis) à haute teneur en carotène et antioxydants.
Violet, on parle de xôi lá cẩm, il est mélangé
avec de la plante Magenta (Peristrophe roxburghiana).
Vert, c’est soit du xôi lá dứa, il est alors mélangé
avec une feuille (Pandanus amaryllifolius), soit
du xôi đậu xanh, à base de haricot mungo
(Vigna radiata).
Malheureusement, la plupart des vendeurs ne
font plus leur préparation à partir des plantes
directement, mais préfèrent utiliser des colorants, plus facile, moins cher et de qualité inférieure. 5 à 10 000 VND la portion.

Chè đậu hủ : tofu de soja avec des
graines de tapioca et une sauce
caramélisée au gingembre, servi
chaud et sucré. 5 000 VND le bol.

38

avril 2013

C

Textes de Gilles Gripari, photos de “Gilles & Co”.

ertains considèrent qu'il faut l'éviter absolument,
d'autres ne jurent que par la street food. Tous les
matins, et jusque tard dans la nuit, des milliers de
food karts fleurissent devant les maisons particulières, ou
sont montés sur d'improbables attelages en vélo ou en
tricycle, et proposent en général un plat unique. Encore
faut-il savoir à quoi cela correspond. Voici quelques plats
connus de tous les Vietnamiens, et qu'il ne faut pas hésiter
à tester : c'est souvent délicieux et les prix sont toujours
imbattables !

Bún thịt nướng : nouilles de riz et viande grillée, un
grand classique de la street food, à recommander
absolument ! 25 000 VND le bol.
saveurs d'asie

A noter : on peut toujours demander de la nourriture sans
piment (không ớt) pour les enfants notamment et sans glutamate (không bột ngọt à Saigon, không mì chín à Hanoi),
agent de sapidité qui est omniprésent dans la cuisine vietnamienne, et pas toujours bien supporté.

Bột chiên : cubes de farine de soja frits avec
des œufs. Succulent ! 15 000 VND la portion.

Mì hoành thánh : soupe avec des
nouilles de blé, et des raviolis de
viande de porc. 20 000 VND le bol.

Sinh tố : tout simplement une purée de fruits
frais avec du lait et du sucre. On peut aussi le demander sans lait (không sữa) et sans sucre (không
đường). Les meilleurs sont à la mangue (xoài), à la
banane (chuối), à l'avocat (bơ), à la sapotille (xa
pô chê), à l’anone (mẳng cầu) ou au fruit du dragon
(thanh long). Notez que les shakes au dourian
(sầu riêng) sont un excellent moyen de découvrir
ce fruit caractéristique, d'ordinaire peu apprécié
des étrangers, 15 000 VND le verre.

Gỏi cuốn : rouleau de printemps. Feuille de
riz avec salade, crevettes, viande de porc et
carottes râpées, germes de soja. Servi avec une
merveilleuse sauce de soja brune et épaisse
appelée tương mắm. 5 000 VND le rouleau.

L’EÁcho deS RIziEÂRES

39
REÁCIT D'ENTREPRENEURS

Un direct
pour
Rencontre avec Cyril Terrones,
fondateur de Cyril-and-You.

S

aigon

Propos recueillis par Gilles Gripari, photos Cyril-and-You.

«

Mon enfance fut difficile, spartiate, au milieu d’une famille
nombreuse multi-recomposée,
sans argent et avec des cités dortoirs
pour tout horizon, ballotté entre la
banlieue parisienne et le sud de la
France. Cela m’a forgé un mental assez solide. J’avais une énergie folle, un
tempérament d’activiste engagé, de
meneur, de bagarreur.
La rencontre avec l’univers de la boxe
à 14 ans va me permettre de canaliser
cette énergie : on pouvait enfin se battre sans être puni, et en respectant
des règles ! Je progresse dans ce sport
malgré quelques « petits » problèmes
familiaux. A 17 ans, je vis quelques
temps dans une caravane.
Le monde de la boxe a ceci de spécifique
qu'on y croise des milieux très variés,
du commando GIGN au trafiquant
louche. Je m'accroche, je travaille, et je
ne tomberai jamais dans la délinquance
bien que je l'aie côtoyée d'assez près.
A 18 ans, je suis l'un des plus jeunes
boxeurs français à passer professionnel. En 1998, je suis Champion de
France. En 2000, je combats pour
les demi-finales des championnats
d'Europe contre Souleymane M'Baye,
champion du monde WBA.
Passionné par la boxe mais toujours
enclin à apprendre, je poursuis mes
études entre les entraînements et finis
par passer un Brevet d’État du second degré,
l'équivalent d’un BAC+3, à Montpellier,

40

avril 2013

complété par un diplôme d’État de
management.
En 2002, je gagne par K.O. au 4ème
round contre Karim Chelloul, puis,
le 25 Mai, je gagne par K.O. au 3ème
round mon dernier combat, contre
René Orlovsky. J’ai 29 ans et j’arrête la
boxe en étant classé numéro 1 français
chez les poids welters. Je tenais à conserver toute mon intégrité physique
mais surtout, psychologique. L’histoire
montrera que c’était la bonne décision.
Parallèlement, je crée en France un cycle
de boxe éducative pour les écoles primaires, sur trois écoles de Montpellier.
L’idée rencontre un franc succès auprès des jeunes, des enseignants et
des parents. Bien qu’homologué par le
Ministère de la Jeunesse et des Sports,
ce projet s’avérera difficile à financer.
Ce revers, ajouté à une certaine morosité dans ma vie privée, précipitera
mon arrivée au Vietnam, terra incognita,
couverte de jungle, au moins dans
mon imagination ! En février 2007,
une opportunité se présente pour être
professeur de sport à l’école Antonia.
Je liquide tous mes biens en France
et arrive à Saigon avec 2000 euros en
poche. Après une année dans cette
école, j'enchaîne sur un poste de manager
sportif à Nutrifort. Deux postes où j'ai
pris des coups, mais où j'ai beaucoup
appris.
Nous sommes en novembre 2008, et
j’ai la chance de faire la rencontre de

ma vie. Un peu plus d'un an plus tard,
Kim Ngân devient ma femme. Avec
son aide considérable, et beaucoup
de travail, je vais pouvoir enfin monter
mon entreprise. La réussite viendra
progressivement grâce à ma joie de
faire ce métier mais aussi et surtout
grâce à la satisfaction des clients.
Aujourd’hui, j’ai monté un centre
sportif, avec un nouveau concept totalement révolutionnaire au Vietnam.
Dans ce centre, on paie ce qu'on fait.
Pas de carte de membre ou de prélèvement mensuel. Je suis le seul à
faire cela et j'en suis fier.
Les travers que j'ai connus dans mon
passé m'ont forgé un mental solide afin
de tenir le cap. Heureux puisque reconnu pour mes compétences, je transmets
ma passion du sport et le fais avec un
bonheur que je ne dissimule jamais.
Ma clientèle est majoritairement
composée d'expatriés de toutes les
nationalités ; ceci dit, la clientèle
locale progresse et c'est avec plaisir
que je vois se mélanger la terre entière dans ce centre.
J'ai encore beaucoup de projets et pas
mal de choses à réaliser. Le Vietnam
m'a donné la femme de ma vie et la
chance de vivre de ma passion. Comment ne pas lui être reconnaissant ? »

www.cyril-and-you.com
REÁCIT D'EN
TREPREN
EURS

Kim Ngân et Cyril, au rez-de-chaussée du centre.

Entraînement de fitness au Boathouse, les lundis, mercredis et vendredis matin.

Le nouveau centre sportif de Cyril, au 49A Xa lộ Hà Nội,
Thảo Điền, Q2.

L’EÁcho deS RIziEÂRES

41
l'EÁCHO DES AFFAIRES

Trophées Français
de l’Entreprise 2013
Texte de Floriane Morel, en partenariat avec la CCIFV.

L

a Chambre de Commerce
et d’Industrie Française au
Vietnam (CCIFV), en partenariat
avec Mazars, a remis, lundi 8
avril 2013, ses premiers Trophées
Français de l’Entreprise. Pour cette
première édition, 25 entreprises,
membres ou non-membres de la
CCIFV, ont déposé leurs dossiers de
candidature dans une ou plusieurs
des catégories proposées  : le Grand
prix de l’Entreprise, le Prix PME-TPE,
le Prix Développement Durable et le
Prix Partenariat France-Vietnam.
En présence de nombreuses
personnalités
françaises
et
vietnamiennes réunies lors du Gala
de la CCIFV pour le lancement de
l’année France-Vietnam, les plus
performantes
des
entreprises
françaises installées au Vietnam se
sont vues récompensées pour leurs
résultats. Après examen de leurs
dossiers de candidature, quatre
ont été retenus par le jury qui a
souhaité saluer leur dynamisme, leur
intégration, leur impact local, leur
contribution au commerce extérieur
de la France ou plus globalement
leurs résultats au Vietnam au cours
de ces dernières années.
Le prestigieux Grand Prix de
l’Entreprise a été remis par Nicole
Bricq, ministre du Commerce
Extérieur à l’entreprise Big C.
Implantée au Vietnam depuis 1998
et filiale du Groupe Casino, Big C, qui
opère actuellement 22 magasins, a

42

avril 2013

su démontrer la performance de ses
résultats et son engagement sur la
durée au Vietnam et ce notamment
en termes de croissance annuelle,
de création d’emplois et d’activité
via l’ouverture de nouveaux
magasins. Big C compte aujourd’hui
parmi les marques préférées des
consommateurs vietnamiens.
Le prix PME-TPE, parrainé et remis
par l’entreprise d’audit, de conseils
et de services comptables, fiscaux
et juridiques Mazars, représentée
par son directeur
Jean-Marc
Deschamps, a été attribué aux
Vergers du Mekong. Les membres
du jury ont souhaité saluer JeanLuc Voisin et ses collaborateurs qui
ont fait des Vergers du Mekong une
entreprise dynamique valorisant
l’agroalimentaire au Vietnam via
une large gamme de produits (café
Folliet, jus de fruit et confiture sous
la marque Le Fruit, miel et thé). Sa
vision d’entreprise, son engagement
auprès des agriculteurs vietnamiens,
son respect pour l’environnement et
la promotion de produits français et
vietnamiens comptent parmi les clefs
de son succès depuis sa création, il y
a plus de 10 ans.
Le prix du Développement Durable
a été remis par Aurélie Tran-Ngoc,
chef du bureau de représentation
de Veolia Water au Vietnam, et
décerné à la jeune PME Metiseko.
Metiseko est une marque éco-chic
commercialisant des collections de
produits textiles à base de coton
biologique pour la mode et la
maison. Metiseko, certifiée marque
Bio par le label Textile Exchange,
tisse, imprime, teint ses tissus bio

et manufacture ses produits en
respectant une charte éthique
sociale et environnementale, faisant
d’elle une jeune entreprise innovante
et responsable qui se démarque au
Vietnam.
Le prix du Partenariat FranceVietnam parrainé et remis par la
société de services et de conseils en
assurance et taxes Ernst & Young,
représentée par Chương Đặng Phan,
associé du Service Conseils, a été attribué à Sanofi. A l’occasion du 40ème
anniversaire du rétablissement des
relations diplomatiques entre la
France et le Vietnam, le jury des Trophées Français de l’Entreprise a tenu
à récompenser une entreprise française pour son partenariat actif et ancien avec l’entreprise vietnamienne
Vinapharm depuis les années 1990.
Sanofi, laboratoire leader dans le domaine pharmaceutique, est présent
au Vietnam depuis les années 1950
et poursuit son développement avec
l’ouverture d’une 3e usine au Saigon
High-tech Park.
Devant un parterre de 400 convives
issus des communautés d’affaires
française et vietnamienne et en
présence de la délégation officielle
de Nicole Bricq, les gagnants se sont
vus remettre un trophée spécialement
conçu pour l’occasion par Sébastien Sicot.
L’annuaire de la CCIFV regroupe la quasi-totalité des entreprises françaises implantées au Vietnam et de nombreuses
entreprises vietnamiennes intéressées
par le milieu des affaires français. Découvrez les nouveaux membres de la CCIFV
dans l’édition 2013-2014, disponible à la
vente dans les locaux de la CCIFV dès mi-mai.

Membres CCIFV

Laurent Zecri, Directeur Big C Vietnam, reçoit son prix
de Nicole Bricq, ministre du Commerce Extérieur.
QUOI DE NEUF

Bambou Bulles déménage
La crèche bilingue Bambou Bulles vient de déménager dans de nouveaux locaux.
Situés toujours au cœur du quartier Thảo Điền, les locaux sont spacieux dans un
maison rénovée, et accueillent vos enfants dans un endroit convivial suivant les
normes françaises avec un personnel qualifié.
Bambou Bulles offre depuis 1998 un service d'excellence autour de l'apprentissage et
de l'éveil avec une prise en charge dès 3 mois, de la TPS pour les 2 ans et des activités de
découverte l'après-midi pour un meilleur épanouissement de vos enfants.
Crèche Bambou Bulles, 17A Nguyễn Ư Dĩ, Thảo Điền, Q2
Tel : 08 62 81 97 80
crechebamboubulles@yahoo.fr

Besoin de vacances,
de dépaysement ou de changer d’air ?
Nouvelle agence de voyage dans le district 2. VINASENS organise des voyages de A
à Z, que vous soyez seul ou en groupe. Une équipe francophone se fera un plaisir de
vous rencontrer afin de personaliser votre voyage en Indochine.
VINASENS 10 Đường số 49B, Thảo Điền, Q2
Caroline BEAUGEARD 09 37 08 50 22
vinasens@live.com

Boule & Billes grandit. Du nouveau chez les petits.
L’école Boule & Billes de Phú Mỹ Hưng s’agrandit. Elle dispose désormais
de plus de salles et d’une cour plus grande pour accueillir les enfants de 6
mois à 6 ans dans de meilleures conditions.
A partir du 2 mai 2013, la nouvelle adresse sera donc :
8-10 Đường 20, Mỹ Gia 1, Phú Mỹ Hưng, Q7
Tel : 08 54 17 10 16

K-pot

Très prisé de la communauté coréenne, le district 7 d’Ho Chi
Minh Ville est l’occasion de goûter à la gastronomie du Pays du Matin Calme.
Oui, mais que choisir ? Les enseignes sont nombreuses, et pour le moins déroutantes si
vous n’êtes pas familiarisés avec l’alphabet hangeul. Une grande marmite bouillonnante
sise dans un cagibi vous interpelle, fleurant une odeur indéfinissable – ce sera l’occasion
de tester le Seol Leong Tang (설렁탕), délicieux bouillon dans lequel 48 heures durant
des os de bœuf ont mijoté. Servi avec différents ingrédients : morceaux de viande,
gâteaux de riz gluant, cartilages ou queue de bœuf, etc. Avec tout le tralala des banchan
(kimchi inclus) en entrée, et une infusion de cannelle en guise de digestif. Sans oublier
makgeolli ou dongdongju, à boire avec modération.
Comptez entre 120.000 et 160.000 VND par personne tout compris, sans les alcools.
설렁탕 – 3SL25-1 Grandview, Phú Mỹ Hưng, Q7. Tel: 08 54 12 37 72 / 09 58 84 09 27

44

avril 2013
C’est à la nuit tombée qu’ils sortent le grand jeu : une escouade de serveurs investit le
trottoir, disposant tables et tabourets avec un empressement frénétique, occupant
le moindre espace vaquant. Les boutiques avoisinantes n’y peuvent mais : leur
vitrine s’éclipse derrière ce déploiement d’alu. Et les convives affluent en nombre,
tant et si bien qu’il faut souvent faire un brin de queue. C’est que le crabe, chez
Quán 94, est un mets très couru. Spécialités de cua biển (crabe de mer) en tout
genre : entier, en garniture de nems, en salades de riz ou de vermicelles, etc.
Mention spéciale pour les pinces décortiquées baignant dans une sauce ambrée
combinant nuoc-mâm et tamarin (sauce mắm me). Pas de panique : les serviettes
humides (khăn ướt) sont fournies en abondance.
Le crabe entier se vend 600.000 VND le kilo. Plats à partir de 100.000 VND.
Quán 94 chả giò cua biển – 94 Đinh Tiên Hoàng, Q1

Un club de voile à Ho Chi Minh Ville !
Pour ceux qui souhaitent faire de la voile, tous les samedis, le club de voile High Tide
propose des après-midis de voile. Seulement à une demi-heure du District 1, de Thảo
Điền ou du District 7, le club se trouve à l’extrémité de Cát Lái, à proximité du port de
Phú Hữu. Un bateau vous emmènera du club, sur un bras de la rivière. Trois heures et
demie de navigation sur des voiliers (type vaurien et laser) en double et sécurisé par
deux zodiacs. Une belle activité en plein air à deux pas de la ville.
Tel : 09 68 16 04 70
info@hightidesailing.vn
www.hightidesailing.vn

Bát Tràng Moment
La séquence mythique de Demi Moore dans Ghost autour d'un tour de potier vous a
laissé un souvenir inoubliable ? Alors n'hésitez pas, le cours de poterie proposé par
« Bát Tràng Moment » est fait pour vous. Un membre de l'équipe vous y apprendra
durant une bonne demi-journée comment manier un tour de potier et de la terre
glaise afin de réaliser votre chef-d'œuvre ! Après un séchage partiel, vous pourrez
accéder à la décoration en peinture de l'objet. Le séchage définitif prendra environ
une semaine. N'hésitez pas à vêtir vos enfants de vêtements appropriés, car l'argile
est salissante... Vous ne rencontrerez peut être pas comme dans Ghost le poitrail
bodybuildé de Patrick Swayze, mais passerez tout de même un moment inoubliable
à tout petit prix. A consommer donc sans modération !
Comptez 140.000 VND pour 600g de terre glaise, comprenant également les conseils,
la peinture et le séchage. Cours en anglais si besoin.
Bát Tràng Moment DIY Pottery Art Studio – 53/104 Trần Khánh Dư, Q1.
Tel: 09 89 43 22 34 / 09 63 43 22 34
L’EÁcho deS RIziEÂRES

45

bons plans AÂ saigon

Le crabe aux pinces d’ambre
LE BUREAU DE L'AMICALE
LE GUIDE

Françoise Orsini

ww w.a m ic a l ede sfrancophonesa uvietna m . org

PRESIDENCE
presidence@afvsaigon.org

Conçu pour faciliter l’installation et la vie quotidienne à Saigon.
Distribué à tous les membres de l’AFV

VICE-PRESIDENCE

info@afvsaigon.org

Edith Giraudo-Dumont
Joëlle Nicaise

LES BOUTIQUES PARTENAIRES

vicepresidence@afvsaigon.org
Sylviane Pons, Cécile Demay

Sur présentation de la carte de membre de l’AFV, réductions de 5% à 10 %
dans les boutiques partenaires listées a la fin du magazine « L’Echo des
rizières » et sur le site.

secretariat@afvsaigon.org

Gilles Gripari

DELEGUE RELATIONS EXTERIEURES ET AFFAIRES SOCIALES

boutiques@afvsaigon.org

SECRETARIAT GENERAL

Jean-Marie Gauthier

TRESORERIE

LES EVENEMENTS

Sophie Mani
tresorerieafv@gmail.com

Cocktail de rentrée, soirée Beaujolais, loto, bal de l’amicale, goûter des
enfants, bazar de Noel, afterworks… Autant d’occasions de se retrouver
ou de faire de nouvelles connaissances.

BUREAU D’ACCUEIL

evenements@afvsaigon.org

Se trouve chez Fanny 29-31 Ton That Thiep, Q1
Ouvert les lundis et jeudis de 10h a 12h

SPONSORING

Organise les cafés-rencontres le premier vendredi de chaque mois

Edith Giraudo-Dumont
afvsponsoring@yahoo.fr

Cathy Quesne
accueil@afvsaigon.org

LES ATELIERS

SITE INTERNET

Se retrouver en petits groupes pour des activités manuelles ou de loisirs.

Toutes les informations de l’AFV, les annonces, l’agenda sont sur le site

Patricia Sadones

www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org

ateliers@afvsaigon.org

Consultez Saigonscope pour connaitre les événements culturels à
HCMV.

Les P’tits Loups

Création C.S.

priscillabergeret@sfr.fr

vthuylieu@yahoo.fr

Isabelle de Lassus, Dominique Mourey

Mah-jong

Broderie et couture

webmaster@afvsaigon.org

recrutement en cours

bruwierfrette@orange.fr

Scrabble

Cuisine

esther@moustiques.net

sophie_jcmani@yahoo.fr

Café littéraire

Afterworks

Grace aux cotisations et aux dons des adhérents, la commission sociale
apporte une aide régulière à plusieurs centres d’accueil pour enfants
orphelins, finance des opérations chirurgicales et participe à la réalisation et au suivi de nombreux projets envers les plus démunis.

marieboisheraud@gmail.com

stephaniecaratti@voila.fr

Thuy Lieu Vong Phasouk, Aude Beernaert, Françoise Orsini, Dominique
Monssigny, Mathilde Hammadi, Ingrid Ghémard

Ouverte les lundis et jeudis de 10h a 12h chez Fanny 29-31Ton That Thiep,
Q1. Dispose de plus de 1200 ouvrages. Nouveautés régulièrement.

commission@afvsaigon.org

Joëlle Nicaise, Marie de Boisheraud, Pascale Piquemal, Dominique Lampel

LA COMMISSION SOCIALE

LA BIBLIOTHEQUE

bibliotheque@afvsaigon.org

ESCAPADES SAIGONNAISES
Musée, pagode, temple, marche, quartier d’HCMV ou de ses environs,
les visites sont organisées et guidées avec toujours l’objectif de connaitre
notre pays d’accueil.

LES CONFERENCES
« Regards croisés » propose régulièrement des soirées à thèmes variées relatives
au Vietnam et animées par des intervenants spécialistes dans leur domaine.

Françoise Orsini, Rima Kouteili

Isabelle de Lassus, Dominique Lampel

escapades@afvsaigon.org

conferences@afvsaigon.org

L’ECHO DES PAPILLES

L’ECHO DES RIZIERES

HCMV offre une multitude de cuisines du monde. Les déjeuners-rencontres
proposent des aventures culinaires qui vont surprendre vos papilles.

Magazine d’information de la communauté francophone, parution bimestrielle. Au bureau d’accueil de l’AFV et dans les boutiques partenaires.

Sophie Mani, Virginie Menez
papilles@afvsaigon.org

Sabrina Rouillé, Odyl Devaux Zeller, Etienne Fréneaux

Maquettiste : Tam Nguyen.

46

avril 2013

echodesrizieres@yahoo.com
impression: Nhat Minh Printing JPC : 166 Nguyen Van Luong, D6, HCMV
L’Echo des Rizières Avril 2013
L’Echo des Rizières Avril 2013
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L’Echo des Rizières Avril 2013

  • 1. | Bimestriel Nº93 - AVRIL 2013 Le magazine de l’Amicale des Francophones du Vietnam B A M B O U © Odyl Devaux-Zeller etc.
  • 2.
  • 3. 12. dossier : Bambou etc... 18. PORTRAIT : Patrick Deville En France, à l’heure où le printemps montre son nez, dans le Sud Vietnam c’est la fin de la période sèche. Nous entrons progressivement dans la mousson. Températures élevées, début de pluies fortes et courtes, souvent en fin d’après-midi. Avril est là. Six mois durant, les nuages transpirent et leurs vagues parfumées nous invitent au voyage. Cette saisonnalité souvent oppressante est un don de la nature. Elle permet de faire pousser le blé, le riz, le maïs, la canne à sucre et aussi une plante de la même famille : le bambou. Plus de mille espèces ont été recensées au Vietnam, il pousse partout et représente un grand intérêt écologique pour les générations à venir. L’écomusée du bambou et le conservatoire botanique de Phú An, dans la grande banlieue d’Ho Chi Minh Ville, vous permettront de mieux appréhender cet extraordinaire végétal, et le bambou n’aura plus de secrets pour vous. Certainement une des prochaines visites que vous proposeront nos responsables des Escapades Saïgonnaises. En attendant, notre dossier vous invite à découvrir plusieurs facettes du bambou, des montagnes du Nord à notre cuisine, du menuisier à l’apothicaire. Toute mon équipe est bien disposée à animer notre communauté, de nombreux événements sont à venir et tout « bon plan » est le bienvenu. Alors, faites comme moi, arpentez ce beau pays à la découverte de sa beauté intemporelle. ÉDITO Nº93 - AVRIL 2013 | Bimestriel A usage interne S ommaire 20. Portfolio : Alexandre Weyl 28. L'EÁCHO DES ARTS : Phûúng Quöëc Trñ 30. TALENTS D'ICI : Elo�se Bennett 32. L'INVITATION AU VOYAGE : de Bùæc Ninh aâ... Sukhavati 36. INFO SANTeá : Preáserver son capital santeáế 38. SAVEURS D'ASIE : Street food 40. REÁCIT D'ENTREPRENEURS : Cyril Terrones Françoise Orsini, preùsidente De L'AFV L’EÁcho deS RIziEÂRES 3
  • 4. Centre Médical International Tous les bénéfices du CMI sont reversés à l’Institut du Cœur via la Fondation Alain Carpentier pour financer les opérations du coœur d’enfants indigents. LifeStyleShop The ultimate designer shopping experience for lifestyle and fashion Le lai corner, Nguyen Van Trang , District 1, HCMC Tel +84 39251495 info@gayavietnam.com, www.gayavietnam.com
  • 5. actualiteá de l'amicale Gros lots à gogo Texte de Cathy Quesne. Soirée caritative organisée au profit de la formation professionnelle des adolescents malentendants que la Commission Sociale soutient depuis des années. C ’est dans un cadre contemporain, le nouvel et bel espace à ciel ouvert du restaurant Frangipani (district 2), que la Soirée Loto s’est déroulée vendredi 15 mars dernier. Tout d’abord, le mot de la présidente pour accueillir les 75 convives qui ont répondu présent à la soirée, suivi par une annonce empreinte d’émotion sur son probable départ... Les superbes lots à gagner, exposés à l’entrée du restaurant, nous ont ensuite fait réaliser qu’il fallait profiter de l’instant présent. Carpe diem ! 20h00 – début du loto. Les numéros s’enchaînent, les lignes se remplissent jusqu’aux cris de joie des premiers gagnants… Entre chaque partie, un temps de pause pour savourer le dîner préparé par le chef du restaurant et partager un bon moment de convivialité. Puis le jeu reprend ses droits, la chance passe d’une table à l’autre, en oublie quelques-unes et revient avec insistance sur certaines… L’espoir de gagner restera présent jusqu’à la fin ! 23h00 – tirage de la tombola, avec de nombreux lots, dont 3 gros prix réservés pour la fin : • 1er prix : trois semaines de location d’une voiture Citroën en France – bravo à Mme la Présidente, l’heureuse élue ! • 2ème prix : une croisière de trois jours sur le Mékong, à bord de L’Amant, avec Phoenix Voyages. • 3ème prix : un week-end golf à Phan Thiết, grâce à Exotissimo. 23h30 – fin de cette soirée bien organisée, bien animée et même quelque peu bien arrosée – par quelques gouttes de pluie… Merci aux animateurs qui n’ont plus de voix, et un grand merci à nos sponsors pour leur générosité ! A l’année prochaine ! BIENVENUE À TOUS CEUX QUI ONT REJOINT L'AFV DESLANDES Claude, LACOUR Mathieu et VILLAR GARALDE Eliza, POLLAK Pierre Charles et SCARSINI Maria, MENDE Yann et LAI Bao Ngoc, PIOLET Arnaud, REYNAUD Kristell et TRAN Nguyen, PESCE Gregory et DEROQUIGNY Armelle, BRAUNBACH Natalia et Juergen, LAGASSE Gauthier et Alexandra, Soeur Ann Nuyet, ROSE Jean Charles et HUONG Caroline, DELPEUX Charlotte et GRESLOU Eric, NUYET Anh, BERRY Regis et PHAN Thi Tuyet Hoa, NGUEY Hai et TRAN Phung, ENOMOTO Kyoko et Hiroshi, GIRAARD Karine et ZANOLO Eric, MACFARLANE Jimmy et Linda L’EÁcho deS RIziEÂRES 5
  • 6. actualiteá de l'amicale Conférence de Thierry Cruvellier Texte d'Isabelle de Lassus. retracé l'épopée des Khmers Rouges, de leur première attaque armée en 1968 jusqu'à leur disparition de la scène internationale en 1999, tout en restituant en parallèle la carrière de l'ex-tortionnaire. Il en vint ensuite au sujet qui lui tient le plus à cœur : comment devient-on Douch ? Comment un être normal, professeur de mathématiques très apprécié de ses élèves a-til pu devenir un criminel contre l'humanité ? Et l'auteur de se demander si en des circonstances exceptionnelles tout être humain n'est pas susceptible de se transformer en monstre... Sujet philosophique grave mais traité avec brio et objectivité par Thierry Cruvellier qui a su tenir en haleine son auditoire pendant près de deux heures. Débats et discussions passionnées ont continué ensuite, tard dans la soirée, autour d'un phở ou d'un 6 avril 2013 buffet très agréablement disposé dans les magnifiques jardins de Saigon Domaine. Trois témoignages : 40 FRANCE VIETNAM « L'exposé de Thierry Cruvellier était clair et percutant : au-delà du crime de masse, il nous interpelle sur le comportement de l'Homme dans des situations extrêmes, et nous renvoie à nous même... » – Elisabeth Allié « Merci pour cette belle conférence sur un sujet qui ne peut nous laisser indifférent dans ce monde où les conflits règnent plus que la paix et où l’on revient toujours à la faiblesse et à la dérive humaine, où l’étrange capacité de l'homme à devenir un bourreau pour les siens semble un acharnement machiavélique et incontournable ! […] Merci à Thierry Cruvellier qui par sa limpidité d’expression, sa simplicité d'homme, son souci de faire partager sa passion dévorante a rendu cette histoire cambodgienne non seulement lisible mais aussi beaucoup plus claire dans nos esprits. » – Marie de Bois Heraud « Sans parti pris et avec brio, Thierry Cruvellier nous a permis de mieux cerner l'histoire des Khmers Rouges ainsi que l'idéologie qui les animait. [...] Justice doit être faite, mais comment assurer l'impartialité et “l'apolitisme juridique et judiciaire” dans de tels crimes contre l'Humanité ? » – Florence de Bayser photo Martin Dang C 'est dans le merveilleux cadre de Saigon Domaine que nous étions venus nombreux, ce mardi 19 mars, pour assister à la conférence de Thierry Cruvellier, journaliste littéraire spécialisé dans le suivi des affaires relevant des tribunaux pénaux internationaux. L'auteur est venu nous présenter son dernier livre « Le Maître des Aveux », paru en 2011 chez Gallimard et relatant le procès de Douch, terrible directeur de la prison S-21, à Phnom Penh, de 1975 à 1979. Avec verve et éloquence, Thierry Cruvellier nous a U ne cérémonie célébrant le 40ème anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Vietnam s'est tenue le vendredi 12 avril 2013 à l'Opéra d'Ho Chi Minh Ville en présence de Monsieur Fabrice Mauriès, Consul Général de France à Ho Chi Minh Ville et de Madame Nguyễn Thị Quyết Tâm, député à l’Assemblé Nationale, secrétaire adjointe du Comité du Parti Communiste et Présidente du Conseil populaire de Ho Chi Minh Ville. La première moitié de la cérémonie a été assurée par des artistes, chanteurs et danseurs, vietnamiens et français, ainsi qu'un orchestre symphonique remarquable. Madame Nguyễn Thị Quyết Tâm a ensuite pris la parole pour souligner l'importance de la coopération entre nos deux pays, suivi en cela par Monsieur Fabrice Mauriès, qui s'est félicité également de la richesse des relations établies. Parmi les invités étaient présents les étudiants de l'Université des Sciences Sociales et Humaines du département de lettres françaises ainsi que divers représentants d'entreprises et associations françaises et vietnamiennes existant actuellement à Ho Chi Minh Ville.
  • 7. actualiteá de l'amicale Gala de Charité d’Air France A ir France-KLM a organisé son premier Gala de Charité le samedi 23 mars dernier, à l’hôtel Caravelle de Ho Chi Minh Ville. Deux cent cinquante convives se sont retrouvés pour le cocktail de bienvenue dans la salle de réception de l’hôtel, accueillis par une coupe de champagne, et ont ensuite rejoint la grande salle de bal pour un délicieux dîner de gala. Tout au long de la soirée se sont enchaînés numéros de danse, de magie, de chant, par des artistes vietnamiens de renom, ainsi qu’une tombola avec de nombreux lots, sans oublier la vente aux enchères. Cet événement de grande envergure avait pour but de rassembler Le Consular Club HCMC : www.consularclub.com La fondation pour enfants Mai Nha Vietnam : www.mai-nha.org L’école Hy Vọng 1 pour sourds et muets : www.hyvong1.org La fondation Hiểu Về Trái Tim : www.hieuvetraitim.org L’Amicale des Francophones au Vietnam : www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org Avec cette première édition, le souhait de Monsieur Đạo Nguyễn, Directeur Vietnam d’Air France, était de rassembler autour de la cause caritative les multinationales, les PMEs, les représentants des Le projet pour lequel l’Amicale des Francophones au Vietnam a été retenue concerne des adolescents malentendants que nous accompagnons dans leur scolarité depuis plusieurs années et que nous formons aujourd’hui en vue de leur insertion professionnelle. La formation de la majorité de ces jeunes est la couture. Malheureusement, le matériel sur lequel ils apprennent est très vétuste. Grâce aux fonds récoltés lors du Gala de Charité d’Air France, nous pourrons financer l’achat de cinq machines à coudre pour leur formation et, pourquoi pas, envisager de financer une prochaine opération du cœur ? A suivre… Toute l’équipe de l’AFV se joint à moi pour remercier tous les « Cœurs d’Or » de cette soirée, et en particulier Air France d’avoir organisé ce bel événement caritatif. Que l’envol soit présent lors d’une deuxième édition ! Françoise Orsini Présidente de l’AFV des fonds pour des associations caritatives. En effet, depuis de longues années, Air France s’engage à soutenir le développement des régions où la compagnie opère. Par le biais de la Fondation Air France, plus de 600 projets ont ainsi été financés à travers le monde pour venir en aide aux enfants malades ou en difficulté. Pour cet événement, cinq organismes de charité français, européens ou vietnamiens de petite structure, agissant directement sur le terrain à Ho Chi Minh Ville et dans sa région, ont été retenus : autorités, les personnalités et célébrités, la presse, etc., venant des différentes communautés française, européenne et vietnamienne, et d’apporter tous ensemble leur pierre à l’édifice. Les fonds récoltés pendant la soirée, venant du soutien financier d’Air France et des sponsors, de la vente des tickets d’entrée, et des promesses de dons faites lors de la vente aux enchères, se sont élevés à plus de 60.000 USD et seront reversés, une fois les sommes effectivement reçues, aux cinq organismes de charité présélectionnés par Air France. Vous pouvez retrouver les photos prises lors du Gala de Charité d’Air France sur la fanpage Facebook d’Air France : www.facebook.com/airfrance/photos_stream L’EÁcho deS RIziEÂRES 7
  • 8. La commission sociale Merci Michel D e passage à Ho Chi Minh Ville, Michel Calard, président de l’association Solidarité Audition Charbonnières, a tenu à nous rendre visite lors de notre dernier café-rencontre. C’est en effet grâce à l’interaction avec cette association basée en France que nos actions peuvent être soutenues dans la continuité. Nous appareillons depuis plusieurs années de jeunes enfants, des adolescents, et depuis peu des personnes âgées, toutes personnes issues de milieux très défavorisés. Solidarité Audition Charbonnières collecte des appareils auditifs qui sont obsolètes en France. Puis, avec l’aide d’un audioprothésiste et de Dominique Monssigny, nous ré-étalonnons ce matériel, qui est ensuite utilisé à de bonnes fins. Le don substantiel que nous a apporté Monsieur Calard aujourd’hui nous servira à offrir un avenir d’adulte autonome à des élèves malentendants démunis. L’appareillage auditif, en effet, permet une ouverture sur le monde extérieur. Les enfants bénéficiant de ce soutien peuvent suivre une scolarité quasi normale. La commission sociale de l’AFV et les enfants vous disent merci, Michel, ainsi qu’aux membres de votre association, pour votre contribution et votre gentillesse. La Commission Sociale 3G Charity Dinner Restaurant les is Gourmands Vendredi 10 Mai 2013 08)37444585 _phuong@yahoo. w.3gourmandsaigon. Un grand dîner de charité organisé par l’Association K.I.D.S Foundation et orchestré par Gils, chef du restaurant les Trois Gourmands, aura lieu le vendredi 10 mai 2013 à partir de 19h30 dans ses salons. Six grands chefs étoilés venant de Hollande œuvreront dans ses cuisines pour offrir aux convives une gastronomie qui renouvelle avec bonheur et simplicité les grands classiques des terroirs français. Côté cave, comme en 2008, une vente aux enchères de grands crus millésimés fournis par Eric de Vinifera se tiendra dans la soirée. Emportés ou dégustés sur place en toute convivialité, nectars parfaits pour de délicieux instants passés au jardin. Cet événement organisé une fois tous les deux ans permet de lever des fonds au profit de l’association de femmes vietnamiennes WOCA et pour les six maisons d’enfants gérées par cette association. Lorsque la Hollande et la France s’allient pour une bonne cause autour de la gastronomie, soirée inoubliable en perspective ! LLETERIE ois Gourmands ng Huu Dinh , Dien, Dist 2. Fanny, 29/31 Ton hiep. Dist 1. Les et jeudis de 10h RESS CODE NGE & BLANC Charity Dinner Vendredi 10 Mai 2013 3G - Trois gourmands jardin.... Cet événement gastronomie qui renouvelle Un grand dîner de avec bonheur Trois Gourmands rité organisé par Restaurant les et simplicité les organisé une fois tous les deux grands classiques des terroirs ans permet de lever des fonds sociation K.I.D.S 18 français...Côté cave, Thảo au proÞt de lÕassociation de ndation et orchestré parTống Hữu Định, comme Điền, Q2. femmes Vietnamiennes en 2008 une vente aux , Chef du restaurant les Tel (08)37444585 crus WOCA et pour les 6 maisons enchères de grands is Gourmands se millésimés fournis par Eric de dra le vendredi 10 mai gils_phuong@yahoo.com d’enfants gérées par cette association. Lorsque la Vinifera se tiendra dans la 3 à partir de 19h30 dans soirée. Emportés ou dégustés Hollande alons. Six grands Chefs www.3gourmandsaigon.com et la France s’allient sur place en toute convivialité, pour une bonne cause autour és venant de Hollande de la gastronomie, soirée nectars parfaits pour de vreront dans ses cuisines inoubliable en perspective ! délicieux instants passés au r offrir aux convives une 8 avril 2013 BILLETERIE Les Trois Gourmands 18 Tống Hữu Định, Thảo Điền, Q2. AFV Chez Fanny, 29/31 Tôn Thất Thiệp, Q1. Les lundis et jeudis de 10h à 12h. DRESS CODE ORANGE & BLANC
  • 9. Les langages du cœur Suite de l’article « deux bénévoles au service des jeunes », paru dans l’Écho n°92. N ous sommes arrivées le 27 janvier au centre de Thủ Đức et nous y avons reçu un accueil incroyable. Ce centre accueille des jeunes filles majoritairement âgées de 14 à 22 ans dont les parents n'ont pas les moyens financiers suffisants pour assurer leur scolarité, ainsi que des enfants en âge d’être en maternelle, également issus de milieux défavorisés, mais qui, eux, repartent le soir dans leur famille. La plupart des filles vont à l’école ou à l’université. Cependant, une partie d'entre elles sont sourdes et muettes et s'adonnent davantage à des travaux tels que la couture ou la broderie, ainsi qu'aux tâches quotidiennes. A Thủ Đức, la journée s'organise autour d'un emploi du temps très précis et commence entre 6 et 7 heures. Les filles vont à l’école le matin et/ou le soir et passent le reste du temps au centre. Pendant leur temps extrascolaire, elles sont particulièrement autonomes et prennent en charge la préparation des repas, l'entretien, la surveillance des plus jeunes, leurs devoirs... Notre mission, en plus d’apporter notre aide pour les tâches quotidiennes, fut de donner des cours d'anglais leur permettant de pratiquer davantage l'oral et la prononciation, contrairement aux méthodes enseignées à l’école qui restent très théoriques. En effet, nous avons constaté, lorsque nous abordions certains points, qu'elles connaissaient les règles mais ne les appliquaient pas, probablement de peur de se tromper. L'objectif était donc de leur apprendre et de revoir certaines bases, tout en les aidant à oser l'oral. Pour cela, il a fallu s'adapter au niveau de chacune, car même si certaines sont dans la même classe, leurs capacités à comprendre et utiliser l'anglais sont très hétérogènes. Généralement, les plus âgées se débrouillent bien, ce qui nous a permis d'avoir de bonnes conversations avec elles. De notre côté, c'est avec plaisir que nous avons appris quelques rudiments de vietnamien et du langage des signes, ce qui nous a parfois bien aidé pour communiquer avec celles d'entre elles qui parlent peu voire pas anglais. Avec les mots et les gestes, on finit toujours par se comprendre ! Notre seul regret a été de manquer de temps. En effet, une mission comme celle-ci est encore plus intéressante sur le long terme. Nous n'avons pu aborder que certains points, qu'elles ont semblé bien comprendre en cours mais qu'elles n'auront pas forcement l'occasion d'appliquer dans un futur proche. En quelques mois, nous aurions pu leur proposer des cours plus structurés et moins condensés. De plus, en suivant un programme sur le long terme, nous aurions pu apprécier davantage la progression de chacune. Avis aux amateurs, c'est une expérience humaine incroyable ! VIDE-GRENIER Sophie et Olivia Vous aimez chiner ? Rendez-vous le 19 Mai de 10h à 16h au vide-grenier et au BBQ organisés par l'AFV à la résidence Hoàng Anh Gia Lai (37 Nguyễn Văn Hưởng, An Phú, Q2). Vous voulez vous débarrasser de bricoles, déco, livres, CD, DVD, etc. ? Contactez tout de suite le secrétariat de l'AFV : secretariat@afvsaigon.org. Nous nous chargerons de leur vente le jour du vide-grenier. Les bénéfices des ventes permettront de financer l'achat de matériel paramédical pour les petits Vietnamiens handicapés suivis par la Commission Sociale. L’EÁcho deS RIziEÂRES 9
  • 10. www.alliedpickfords.com.vn Vous Déménagez? Appelez-nous pour un devis gratuit (HANOI) +84 4 6275 2824 (HCMC) +84 8 3823 3454 vietnam@alliedpickfords@com.vn
  • 11. Créateur de lampes et meubles haut de gamme en laque. Treasure Light est reconnu pour la création et fabrication de lampes design haut de gamme. Nous vendons depuis 5 ans en Europe, Asie, USA et Australie pour des marques de meubles et décoration d'intérieur de luxe. Nous avons étendu notre gamme et créons également des meubles design. Nous travaillons toujours avec la même passion et le même engagement de qualité et de service. Laissez-vous tenter par nos lampes et meubles en laque, entièrement faits main et sur mesure, pour décorer votre intérieur. Contactez Treasure Light. Forte de son expérience et compétences, notre équipe vous accompagnera dans votre projet depuis la conception à la livraison du produit. - Showroom sur RDV: 61 Nguyen Phi Khanh, District 1 HCMC - Tel: 08-38201667 - Bureau / Usine à Binh Duong: 0650-3884740 ou mobile 0908405417 Mr Le Thanh Dung – Directeur général LAMPES ET MEUBLES DESIGN EN LAQUE
  • 12. dossier B A M B O U etc... Du meuble au vélo, en passant par les baguettes et la cuisine, les multiples usages de cette plante emblématique de l'Asie. 12 avril 2013
  • 13. dossier Sous la baguette du Gret* Texte d’Etienne Fréneaux, photos de Nicolas Bonnaud. Le pont-suspendu (cầu treo) de Phú Xuân, sur la Rivière Cheval (Sông Mã). S a robe alezane gorgée d’écume, balafrée par des branchages à la dérive, la Rivière Cheval galope furieusement entre les versants abrupts et touffus. Depuis le pontsuspendu, une clope consumée tombe vers la rosse aquatique, chiquenaude désinvolte. Et l’équipe se remet en route : trois costauds s’arc-boutent à l’arrière du chariot, ho-hissant et grimaçant, tandis qu’un quatrième les pilote à l’avant, s’aidant du tronc le plus long comme d’un gouvernail. Le convoi brimbaleur de bambous tambourine sur les lattes branlantes du tablier, et le pont swingue allègrement dans un concert de grincements inquiétants. Coda cacophonique : les débardeurs balancent leur cargaison sur l’étroite chaussée de la Nationale 15, en surplomb de la rivière. D’autres bras prennent la relève, empoignent les cannes fistuleuses et les projettent sur la remorque d’un camion, tels des perchistes chevronnés. Lorsque les ridelles menacent de rompre, l’engin démarre dans un hennissement bouleversant – la rivière s’ébroue en écho. La route est pour le moins tortueuse, mais le mastodonte se joue des virages sans lever le pied. Les bambous dépassent à l’arrière de plusieurs mètres, les riverains n’ont qu’à bien se ranger. Du reste, la livraison s’effectue impeccablement. L’entrepôt qui réceptionne est perché en bord de falaise. Sa carapace de tôle ondulée fait penser à un gros lombric. On le gave par son porche édenté, tandis qu’à l’autre extrémité des borborygmes frénétiques signalent que la digestion des chaumes suit son cours : au milieu d’une vaste litière de déjections fibreuses et dorées, une escouade d’enzymes en nón lá s’acharne sur les longs boudins verdâtres, dans un atelier ouvert aux quatre vents. Machettes, scies sauteuses, machinesoutils, ça tronçonne, tranche, débite sans faiblir, dans un ramdam d’enfer, et au final il ne reste du géant de quinze mètres qu’une myriade de bâtonnets mal dégrossis et hérissés d’échardes, mais appelés à un précieux avenir : đũa, les baguettes. Empaquetées serrées sous forme de meules, elles iront subir de plus amples traitements en plaine. Pour l’heure, ce maillon local de l’industrie du bambou est déjà une petite révolution… Une femme Thái Noir à Phú Lệ. * Groupe de Recherches et d'Échanges Technologiques L’EÁcho deS RIziEÂRES 13
  • 14. Fondé en 1976, le Gret (Groupe de Recherches et d'Échanges Technologiques) est une ONG française regroupant des professionnels du développement, active dans 30 pays. Sa mission : lutter contre la pauvreté et les inégalités en apportant des réponses durables et solidaires. Ses principaux bailleurs sur projet sont l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement, mais il intervient également pour d’autres institutions internationales : ministères et collectivités locales, agences bilatérales, banques de développement, fondations d’entreprises, instituts de recherche et universités, ONG, etc. www.gret.org 14 avril 2013 transformation se déroulant plus loin en aval. Bilan : maigre valeur ajoutée, coup de transport élevé, le gâchis environnemental se doublait d’une rentabilité médiocre qui entérinait l’indécrottable misère sociale. Pourtant, ressources et main-d’œuvre ne manquaient pas ; mais il était urgent de repenser intégralement la filière. Green Bamboo stricto sensu est un programme sur 3 ans (2011-2013), mais il a été précédé d’un projet similaire, Luong Development Project (LDP) de 6 ans (20052010). C’est la plus longue intervention du Gret au Vietnam. véritable décollage économique de la région est indispensable, seule garantie que les efforts seront poursuivis. La clef de ce challenge réside dans la production de valeur ajoutée, autrement dit la Atelier de production de baguettes, transformation sur en bordure de la Nationale 15. place du matériau. Le Gret a mobilisé ses compétences financières (recherA commencer par la che d’investisseurs, accès au crédit) et valorisation des plantainstitutionnelles (création d’une Assotions. Le bambou luồng ciation du Bambou de Quan Hóa, rerequiert entre deux ans groupant les exploitants, épaulée par et demi et trois ans pour parvenir à les comités populaires du district et de sa pleine maturité. C’est la condition la province), et bientôt une quinzaine pour que sa tige acquière ses caracd’entreprises ont vu le jour, spécialitéristiques mécaniques optimales sées dans la confection de baguettes (résistance, élasticité, etc.), mais et de lattes de parquet, deux activités aussi pour assurer la régénération de qui s’implantent sans trop de difficulla forêt. Il a donc fallu apprendre aux té sur ces terrains accidentés. Surtout, exploitants à respecter ce délai vil’effort a été porté sur le traitement tal, quitte à encourager des activités des montagnes de déchets générés parallèles pour réduire la pression par ces activités, désormais réutilisés sur la plantation : maraîchage, petit pour produire de la pâte à papier. A élevage. Le Gret a mis en place des la solde, une quarantaine d’emplois ateliers de formation, et apporté son créés par atelier, une augmentation savoir-faire technique. L’État vietnade 20% du prix de la tige et un revenu mien a également mis la main à la supplémentaire annuel estimé à plus pâte, côté infrastructures : ainsi le de 240.000 dollars pour l’ensemble de pont-suspendu de Phú Lệ, qui supla filière régionale. Deux mille familles plante la barge précaire qui transborsont impactées par cette résurrection dait des camions surchargés. Un gain écologique et économique. A plus de temps et de sécurité. long terme, c’est l’avenir des minoriEn tout, ce sont 1000 hectares de tés ethniques qui se trouve préservé. forêt qui ont été réhabilités. Mais Par la grâce d’un coup de baguette, le programme ne se limite pas à la qui n’a rien d’un tour de magie. gestion durable des plantations. Un Le district de Quan Hóa (province de Thanh Hóa) est aisément accessible depuis Mai Châu (province de Hòa Bình), village bien connu des agences de tourisme qui le desservent en quatre heures depuis Hanoi (un peu plus en bus). La zone du bambou débute une vingtaine de kilomètres au sud de Mai Châu (suivre la Nationale 15). Localisez la filière du green bamboo sur le site de l’AFV, rubrique « Tourisme » : www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org/informations/voyages Y aller dossier Car derrière ce tableau pittoresque se cache un dessein novateur, porté par une ONG française, le Gret (voir encadré), qui a conduit une quinzaine de projets au Vietnam depuis 1989. « Green Bamboo » (Tre Xanh) est le nom du programme qu’ils ont mis en place dans cinq districts montagneux de l’ouest de la province de Thanh Hóa. C’est une région peuplée à 90% par des minorités Thái et Mường, et l’une des plus pauvres du pays. Pourtant, c’est la principale zone de production de bambou planté du Sud-Est asiatique, plus de 60.000 hectares de cây luồng (Dendrocalamus barbatus), variété géante de bambou offrant de multiples dérivés artisanaux et industriels. Oui, mais voilà : ici comme ailleurs, abondance n’est pas gage de pérennité, ni de profit… Longtemps, la gestion de ce trésor naturel a souffert d’une surexploitation assassine, la coupe prématurée des tiges enclenchant le cercle vicieux habituel : déforestation, déficit de la séquestration du carbone, dégradation des sols, glissements de terrain. Par-dessus le marché, l’activité in situ était peu développée, l’essentiel de la
  • 15. Texte d'Odyl Devaux-Zeller. E n Asie, le bambou est beaucoup utilisé dans la fabrication de meubles, de parquet, d’objets de décoration de toute sorte (vaisselle, lampes, etc.). Le bambou peut être préparé de différentes manières selon son utilisation finale. Madame Ivy Thuy, de Bambu Decor, nous explique comment se passe le processus dans ses usines de meubles et de parquet. « Tout d’abord, sur plus d’une centaine de différentes sortes de bambous, je sélectionne soigneusement l’espèce que je vais utiliser. Le bambou atteint sa pleine maturité en plus ou moins 5 ans. Plusieurs récoltes sont faites sur une même plante. » Madame Thuy a ses propres plantations, mais elle achète aussi aux producteurs locaux. « Sitôt le bambou coupé, il est acheminé à l’usine où il subit un traitement de séchage avant d’être travaillé: la carbonisation. Cette méthode est plus rapide. Elle dure 24 heures et permet de sécher rapidement le bambou, lui donnant plus de profondeur avec une teinte légèrement plus foncée. » D’une manière plus artisanale, le bambou est coupé puis lavé avec du sable. Commence alors le séchage au soleil. Selon les caprices du temps, cela prend environ 4 semaines. Le bambou est à nouveau nettoyé avant d’être mis dans différents fours de plus en plus chauds pendant 2 à 3 semaines. Cela permet de réduire considérablement l’humidité du bambou, d’éliminer les moisissures ainsi que de le débarraser d’éventuels insectes. Le bambou est poncé à la main. Il est alors prêt à être utilisé en extérieur (panneaux, fontaines, etc.). S’il est utilié dans la fabrication de meubles, la fine peau superficielle est alors enlevée. Le bambou s’adoucit, il devient lisse. Il est coupé puis assemblé à la main. Le rotin est utilisé pour les angles et afin de fixer les bambous entre eux. On n’utilise pas de clou, ni de colle. Seule une petite pointe servira à arrêter le rotin. Une fois le meuble terminé, il est à nouveau poncé, puis recouvert d’un vernis, d’une peinture, ou laissé tel quel, naturel. Pour le parquet, le bambou est découpé en petites lattes, la peau est retirée, les noeuds supprimés. Le bambou est alors bouilli dans une solution de chaux afin d’en éliminer l’amidon, les sucres et les insectes. Le bambou est sêché puis raboté. Il est mixé à une résine adhésive, puis pressé à chaud. Le bambou rentre dans la maison. Certainement le fait d’être esthétique, écologique et économique y est pour beaucoup. Il rehausse une décoration simple et zen. Plante symbolique, il représente la modestie, la paix, la joie et la jeunesse éternelle. Bambu Decor, 21 Thảo Điền, Q2. www.bamboovietnam.com L’EÁcho deS RIziEÂRES 15 dossier Du bambou dans la maisonG
  • 16. dossier Bambou thérapie Textes d'Odyl Devaux-Zeller. L ’une des multiples utilisations du bambou se retrouve dans la médecine traditionnelle orientale. Il incarne l’apaisement, la tranquillité et la simplicité. Souple et robuste, c’est un excellent accessoire de massage. De taille et de diamètre variables, le bambou est chauffé et utilisé tel un rouleau massant. Déstressant, il dénoue les tensions et favorise une relaxation en profondeur des muscles, en particulier ceux du dos, des lombaires et de la nuque. De part sa flexibilité et ses mouvements roulés, il libère les énergies, active la circulation sanguine, qui devient plus fluide, ce qui tonifie et relaxe le corps. Il élimine les toxines, assouplit les muscles et raffermit la peau. Le bambou est aussi utilisé en médecine traditionnelle sous forme de ventouse. Les ventouses en bambou sont stérilisées dans de l'eau bouillante. Après avoir fait le vide à l’intérieur à l'aide d'une flamme, les ventouses sont appliquées sur les points d’acupuncture correspondant aux organes à traiter. Elles peuvent aussi être trempées dans des décoctions de plantes afin de combiner l'action de la ventouse à celle des plantes. Elles sont utilisées pour traiter divers problèmes articulaires, musculaires, digestifs, asthmatiques, le rhume, certaines affections de la peau... C’est le bambou épineux, le plus riche en silice et autres minéraux, qui est le plus apprécié pour ses bienfaits thérapeutiques. Les tiges de bambou sont creuses et présentent des nœuds, riches en silice qui joue un rôle important pour la robustesse des os et la solidité du tissu conjonctif osseux. Plus connu sous le nom de tabashir, ou bamboosil, par les herboristes, l’exsudat de nœuds de bambou est un puissant reminéralisant par excellence. Il est utilisé pour traiter les problèmes d’articulation, d’ostéoporose, etc. C’est un précieux exsudat qui restaure l’élasticité et la souplesse des tissus conjonctifs du corps, c’est aussi un stimulant pour la synthèse du collagène. Sur le plan énergétique, il est utilisé pour chasser le Yang, le feu, du méridien du coeur. De nombreuses affections cardiaques sont traitées avec le tabashir. L’écorce de la tige de bambou, finement broyée, est utilisée en exfoliant doux. Produit de beauté traditionnel au Vietnam, cette poudre rend la peau « douce comme de la soie ». SAVEURS Si toutes les pousses de bambous sont comestibles, celles de l’espèce Phyllostachys edulis heterocycla sont particulièrement appréciées pour leur consistance et pour leur saveur. En Asie, les pousses de bambou sont achetées fraîches. Elles sont épluchées en enlevant les feuilles extérieures, puis elles sont cuites plusieurs heures dans de l’eau bouillante, additionnée de son de riz, ce qui les garde blanches. Les pousses de bambou reposent alors une nuit dans leur eau de cuisson. La partie extérieure est enlevée. Il reste alors à les couper en lamelles ou en dés. Les pousses se mangent telles quelles, en salade ou dans une soupe, un sauté de porc, de bœuf ou de poulet. Un plat réputé du Vietnam est le bún măng, des pousses de bambou en soupe cuisinées avec du canard ou du poulet. Un pur régal ! Le bambou sert aussi à cuire. Plusieurs méthodes sont utilisées, soit dans un tube, soit dans un panier de bambou posé sur une casserole d’eau bouillante. Le tube, lui, est fourré de riz, de poulet, etc., puis le tout est cuit au grill ou à la vapeur. 16 avril 2013
  • 17. dossier A deux roues L Texte de Sabrina Rouillé. tres pièces sont les mêmes que sur les autres deux-roues. Le bambou est un matériau naturel dont la croissance est très rapide et nécessite peu d’eau. Sa résistance et sa rigidité en font un matériau idéal pour la fabrication des cadres de vélo, surtout quand on sait que cette fabrication est peu coûteuse en énergie, argument de vente très prometteur notamment en Europe et aux Etats-Unis. Les fibres de bambou sont beaucoup plus robustes que l’acier, l’aluminium ou le carbone (qui nécessitent, eux, beaucoup d’énergie pour leur production). Autre intérêt et non des moindres : tous les utilisateurs de ces vélos s’accordent pour dire qu’il offre un réel confort de conduite, car le bambou atténue fortement les vibrations (sa capacité d’absorption est 4 à 5 fois supérieures aux autres matériaux selon des études réalisées en laboratoire). Bernard Kervyn luimême grand cycliste, a tout testé ou presque: « Nous avons fait des tests L’Ecomusée du Bambou et le Conservatoire Botanique de Phú An ont été réalisés dans le cadre d’une coopération quadripartite entre la Région Rhône-Alpes, la Province de Bình Dương, le Parc Naturel du Pilat et l’Université des Sciences Naturelles de Ho Chi Minh Ville. Site unique et incontournable, l’Ecomusée du Bambou est à lui seul un lieu parfait pour la détente en pleine nature. Un parcours découverte vous invite à suivre, de façon vivante et enrichissante, toute l’histoire de la culture du bambou au Vietnam. L’espace muséographique, doté d’une boutique à l’architecture en harmonie avec la nature, offre dans un décor de bambou, plusieurs animations interactives qui vous font devenir un spécialiste du bambou tout en vous amusant, sans oublier la salle de cinéma où sont projetés des films sur le bambou. Les allées du jardin botanique ne sont pas en reste : un parc de distraction, avec île et kiosque, abritant de curieux instruments de musique ; un labyrinthe insolite aux diverses énigmes à résoudre si on veut y retrouver notre chemin ; un espace Zen, idéal pour la détente, à l’ombre bienveillante des bambous. VISITE e vélo en bambou, vous connaissez ? L’idée est lumineuse si on y regarde de plus près. A qui attribuer la paternité du vélo en bambou ? Après tout, peu importe. Bernard Kervyn, lui, a eu l’idée de les fabriquer au Vietnam en écoutant une émission de radio qui parlait d’un New-Yorkais fabricant ces deux-roues. Bernard est directeur de l’ONG Mékong Plus, organisme de développement communautaire. De cette ONG est née Mékong Créations, dont l’un des principaux objectifs est de créer des emplois pour les femmes dans des villages reculés du Vietnam et du Cambodge. Depuis plus d’un an, le vélo en bambou a fait son apparition dans les boutiques de Mékong Créations. Vélos de ville, de sport, VTT et même un modèle pour enfants. Il faut une cinquantaine d’heures pour fabriquer un vélo en bambou. La variété choisie est particulièrement résistante (Tầm Vông Bambou). En fait, quand on parle de « vélo en bambou », il s’agit d’un vélo dont le cadre est en bambou. Les au- de résistance en tapant sur le cadre avec un marteau. Tout au plus le bambou se fendille-t-il à peine. Quant à la conduite, c’est un vrai bonheur. On sent le vélo qui plie sur les bosses, le cadre amortit les secousses. » Sachez qu’en Europe ou aux EtatsUnis, le prix de ces deux-roues peut monter jusqu’à 2000 euros. Au Vietnam, il vous sera possible de les trouver à un prix plus que raisonnable. A titre d’exemple, un vélo en bambou chez Mékong Créations démarre à 180 dollars pour aller jusqu’à 435 dollars. Et l’argent sert véritablement à faire vivre les fabricants sur place ! Il est possible de louer gratuitement un de ces vélos pour les essayer, dans l’un des magasins de Mékong Créations. Mékong Créations, 35-37 Ngô Đức Kế, Q1 (1er étage), ou S17 Skygarden, Nguyễn Văn Linh, Phú Mỹ Hưng, Q7. www.mekong-creations.org L’Ecomusée du bambou est ouvert tous les jours de 8h à 18h. 124 Route 744, Village de Phú An, district de Bến Cát, Province de Bình Dương www.ecobambou-phuan.org L’EÁcho deS RIziEÂRES 17
  • 18. L e voilà revenu sur ces terres asiatiques. Voilà revenu Patrick Deville. L’écrivain acheva ici, à Saigon, son dernier roman Peste et Choléra qui lui valu le prix Femina 2012. Le livre raconte la vie d’Alexandre Yersin, scientifique, bactériologiste, membre de l’équipe de l’Institut Pasteur, connu pour être le découvreur en 1894 à Hong-Kong du bacille de la Peste. L’homme était aussi marin, explorateur, cultivateur, anthropologue et photographe… On en oublie sûrement. Une biographie  ? Non, «  un genre littéraire qui s’appelle Vie avec un grand V, souligne l’écrivain. De ce point de vue-là, c’est mon Yersin. » Le titre peut laisser songeur : Peste, d’accord, Choléra, pourquoi  ? « Il y a deux raisons à cela  : Peste et Choléra est une locution en français. Choisir entre la peste et le choléra, c’est n’avoir aucun choix. Mais le véritable sujet du livre est de dire, sur un demi siècle, les antagonismes entre la France et l’Allemagne. La peste est une victoire de Yersin, de la bande à Pasteur, donc de la France. Le choléra est la victoire de Robert Koch, donc de l’Allemagne. En toile de fond de ces compétitions politiques, il y a la haine ; ces conflits franco-allemands qui mettent la planète à feu et à sang. » A Saigon, tout le monde « voulait » Patrick Deville. Le prix Femina a aussi ses contraintes. Dans ce tourbillon chronométré, il a bien voulu se poser au fond d’un jardin le temps d’une dizaine de cigarettes consumées à la vitesse de l’éclair. Et nous voilà face à ce regard bleu limpide légèrement voilé de ces volutes de fumée qui 18 FEÁvrier 2013
  • 19. portrait L'humanité vagabonde Texte et photos de Sabrina Rouillé. semblent le protéger. Le bleu est une couleur froide, dit-on. Elle peut aussi se réchauffer, parfois, de la flamme d’une allumette ou de l’éclat d’un souvenir enchanteur. Vingt-cinq ans qu’il écrit et autant de temps qu’il voyage. Né à SaintNazaire en 1957, il passe une partie de son enfance dans un ancien lazaret pour marins infestés devenu hôpital psychiatrique. C’est là que ses parents travaillent. Deville passe le bac au lycée Aristide Briand et entame des études de lettres et littérature comparée à Nantes. Mais l’appel du large aura raison de tout. A 23 ans, il part pour le Sultanat D’Oman où il occupe un poste d’attaché culturel. C’est là qu’il commence à écrire  : « j’avais un bureau à moi tout seul, la climatisation, une secrétaire et pas grand-chose à faire… » Il obtient ensuite le CAPES de philosophie et commence à enseigner à l’étranger. Il finit par publier son premier roman en 1987, à 29 ans. Ce sera Cordon bleu, aux Editions de Minuit. Entre-temps, l’homme, lecteur passionné de Joseph Conrad et Graham Greene, se fait voyageur. Et s’établit au Nigéria, à Cuba, en Algérie. D’ici et d’ailleurs, il écrira. Dans les années 90, il s’installe en Amérique centrale et publie en 2004 Pura Vida, vie et mort de William Walker, du nom d’un aventurier américain du XIXe siècle, président éphémère du Nicaragua finalement fusillé sur une plage du Honduras. Il poursuivra avec Equatoria en 2006, puis Kampuchéa en 2011, fin d’une trilogie qui se veut à la fois romanesque, voyage historique et exploration de l’humanité. C’est donc avec Kampuchéa que l’écrivain s’aventure pour la première fois en Extrême-Orient. Le livre, qui a reçu en 2011 le prix du meilleur roman français de l’année par la rédaction du magazine Lire, retrace l’histoire du Cambodge depuis la découverte d’Angkor par Henri Mouhot en 1860, jusqu’au procès de Douch en 2009. « J’étais en Afrique lorsque j’ai appris que le procès de Douch aurait lieu. Je terminai Equatoria. J’ai décidé que j’allais assister à ce procès et m’intéresser à l’histoire du Cambodge. J’avais donc deux ans pour le préparer. » Quand il dit «  s’intéresser  à  » quelquechose, il conviendrait de traduire cela par un long travail rigoureux de recherches, de lectures d’archives, de visionnage de films etc. L’homme se documente comme on se nourrit quotidiennement. Comme un besoin vital, nécessaire pour l’œuvre à accomplir. Derrière sa mèche blanche qui ne le cache même pas, Patrick Deville lâche cette phrase simple  : «  le Cambodge m’a bouleversé  ». Il poursuit, lentement, comme encore surpris  : «  La vie à Phnom Penh ne ressemblait à rien de ce que j’avais connu. J’ai une très grande adaptabilité  : je me sens bien partout ou mal nulle part. Il y a 4 ans, quand j’ai débarqué en Asie, je ne connaissais rien à rien. Je n’avais donc aucun a-priori. Et je sais à quelle vitesse on peut devenir myope. A Phnom Penh, j’arrivais sur une fenêtre ouverte et tout m’a bouleversé.  » Il garde en mémoire cette remontée d’une partie du fleuve Mékong. LE voyage, oui c’est bien cela. Et pas autre chose. Car l’homme dit «  ne pas aimer voyager. Qui aime piétiner devant les comptoirs d’aéroport  ? Se retrouver dans un avion non fumeur, s’emmerder avec toutes les formalités administratives  ? Si on pouvait voyager sous anesthésie générale, je le ferai volontiers. Il y avait auparavant un bonheur du voyage.  » Il est nostalgique Patrick Deville. Sous l’ironie parfois mordante de son discours, perce le sentiment simple de la nostalgie du temps où l’aventure avait un sens. Où le voyage s’étirait à la faveur d’un mode de transport ancestral. Mais la modernité a du bon aussi. Et les ailes des avions ont poussé l’écrivain aux quatre coins du monde, en un temps record. Dans une bouffée de cigarette, il annonce : «  j’attends la téléportation. Si ce soir, en claquant des doigts, je me retrouvais dans cette guesthouse de Mexico où j’ai l’habitude de descendre ou dans ma rue à Paris, personne ne serait étonné. J’arrive, je pars, je reviens.  » Mais il n’aime pas revenir s’il n’a rien à écrire. Au Vietnam qu’il a sillonné par intermittence pendant quatre ans, l’écrivain avoue sa préférence pour l’hiver hanoien. «  C’est plus facile d’aimer Saigon. » Mais quand était-ce donc, la dernière fois où l’on s’est vu ? Patrick Deville dit avoir une admiration sans borne pour les gens qui mènent une vie simple, avec une seule maison, une seule femme… On n’admire que ce que l’on ne peut ou ne veut atteindre. Alors heureux  ? «  Non, Dieu merci, ce serait trop facile. » L’EÁcho deS RIziEÂRES 19
  • 20. portFOLIO Photos © Laurent Weyl Afin d’économiser de l’essence, les petits bateaux s’accrochent à de grosses barges tirées par un remorqueur. Cela permet également un moment de détente apprécié après une longue journée de pêche aux coquillages. Il faut aller loin et revenir au plus vite car les coquillages doivent se manger frais.
  • 21. Port de pêche Tắc Cậu (province de Rạch Giá). Les bateaux partent de plus en plus longtemps, entre un et trois mois notamment à cause de l’augmentation du prix de l’essence. De gros bateaux comme celui-ci viennent récupérer les poissons en pleine mer afin de permettre aux bateaux de pêche de continuer à pêcher sans revenir au port. L R iver moovie aurent Weyl est photographe professionnel, journaliste et réalisateur de web-documentaires. Depuis 1992, il s’est rendu régulièrement au Vietnam jusqu’à ce qu’il décide de s’y installer en famille depuis 8 mois. Laurent Weyl privilégie le reportage de longue haleine : « mon travail est de raconter des histoires, raconter des hommes. L’aspect humain est essentiel. » Il appartient au collectif Argos, qui réunit des rédacteurs et des photographes basés à Paris. En 2012, il a obtenu le prix de l’Agence française de développement pour le meilleur web-documen- Texte de Sabrina Rouillé, légendes de Laurent Weyl. taire, Envahisseurs, soyez les bienvenus, un travail réalisé dans un bidonville au Pérou. Le sujet présenté ici a été réalisé en 2011 pour Géo Voyage en compagnie du journaliste hanoïen Tuệ Đặng. C’est une sorte de river moovie. L’idée était de traverser le delta du Mékong de Ho Chi Minh Ville jusqu’à Rạch Gía en faisant du bateau stop. Passant des sampans aux bateaux de pêche, des barges géantes aux navires de croisière, Laurent Weyl et Tuệ Đặng ont ainsi descendu le fleuve au gré des haltes et des rencontres, profitant de l’hospitalité des riverains. www.collectifargos.com L’EÁcho deS RIziEÂRES 21
  • 23. Province de Long An, district de Mang Thít. La particularité des briqueteries dans le delta du Mékong est d’alimenter le four avec de l’écorce de riz et non du charbon. Les techniques de cuisson sont donc différentes. Pour une cuisson de brique, il faudra presque une dizaine de bateaux remplis de paddy comme celui-ci. L’EÁcho deS RIziEÂRES 23
  • 24. Petit gargote située dans le village de Long Hưng. Dernier bateau de transport de marchandises et de personnes qui fait la navette entre Long Xuyên et Rạch Giá. Il s’arrêtera des dizaines de fois pour livrer sacs, œufs, bicyclettes et même pour distribuer le courrier. 24 avril 2013
  • 25. Port de Cái Bè. Le delta du Mékong abrite un grand va-et-vient de marchandises transportées par bateau. Payés au sac et au poids, les journaliers s’occupent du déchargement dans chaque débarcadère. Commune de Định Thạnh. Sơn (à droite), capitaine du bateau touristique L’Amant, vit dans une maison aussi exceptionnelle que rare, construite en 1936 en pierre et en bois. L’EÁcho deS RIziEÂRES 25
  • 26. AGS FW Vietnam_08.04.2013_fr__90mm X 130mm_CTP_.pdf 2 2013/04/08 03:26:43 PM C M Y CM MY CY CMY K
  • 27. Ouvert maintenant! ASIAN TIG ERS Nouvelle clinique - Branche de la FMP Près de chez vous - district 2 NOS SERVICES: Sercice d’ambulance et services d’urgence Médecins généralistes Spécialistes en medicine interne Soins de maternité Soins pediatriques Vaccins Unité d’endoscopie Kinesitherapie Psychotherapie Pharmacie Laboratoire d’analyses d’urgence POUR RENDEZ-VOUS, APPELLEZ LE: MOVE MANAGEMENT SPECIALISTS T: (84 8) 3744 2000 HORAIRE D’OUVERTURE: Lun - Ven : 08:00h - 18:00h | Sam: 08:00h – 14:00h 95 Thao Dien, Thao Dien ward, District 2, Ho Chi Minh Ville
  • 28. Visages Alex Garel L’EÁcho des ARTs Par Adélaïde de Perlinghi Consultant et Marchand d’Art. Arte-vox.com A ceux qui lui reprochent de se répéter, il répond : « Je peux peindre un visage dix fois sous un même angle, ces œuvres seront peintes à différents moments dans un état d’esprit différent. De même mon état psychologique comme celui de mon modèle seront différents. Seule la forme semble similaire mais si vous regardez plus en profondeur vous le verrez complètement autre ». L orsque l’on réside au Vietnam, il est impossible de passer à côté du travail de Phương Quốc Trí tant ses portraits noirs et blancs sont omniprésents : des galeries aux salons de nos amis, des magazines de décoration jusqu’aux mauvaises copies de la rue Bùi Viện. D’ailleurs ne mesure-t-on pas ici le succès d’une œuvre d’art à la prolifération de copies trouvées sur le marché ? (mention spéciale pour Klimt et Botero…) En effet Phương Quốc Trí est un des artistes vietnamiens les plus commercialisés à ce jour non seulement au Vietnam mais également au Japon, à Hong Kong et à Singapour. Et une exposition personnelle lui est dédiée en France cette année. Pourquoi un tel succès ? Cet autodidacte de 37 ans a su créer un style propre très reconnaissable et d’une qualité remarquable. Ses portraits évoquent la nostalgie d’un temps révolu tout en contraste avec une technique et un rendu très contemporain. Il capture avec justesse les émotions de ses modèles avec une écriture très personnelle et puissante. « Je puise mon inspiration de la vie autour de moi, de mes relations, d’ailleurs le mouvement est mon matériau de prédilection.» 28 avril 2013 « Childhood » huile sur toile 120x120cm Son désir le plus cher serait de convaincre le ministère de la culture d’introduire l’art à l’école depuis la maternelle pour devenir un sujet officiel au même titre que les autres matières principales. Selon lui : « l’art est encore plus essentiel dans un pays émergent ». Alliant la parole aux actes, il décide d’ouvrir une galerie d’art en 2011 ayant pour ambition de dynamiser la scène artistique vietnamienne. Ainsi naît « Cactus Art Gallery » un lieu pour exposer les artistes par les artistes. Située initialement à An Phú, vous la trouverez aujourd’hui non loin de l’Université des Beaux-Arts dans le district 10. Cactus Gallery : 17/12 Nguyễn Huy Tưởng, Q. Bình Thạnh Pour plus d’informations : www.cactusartgallery.com/eng
  • 29. L’ EÁcho des ARTs « Immemorial Lady » huile sur toile 135x178cm “Portrait of a Lady” huile sur toile 90x110cm “My Mind Corner” huile sur toile 130x150cm L’EÁcho deS RIziEÂRES 29
  • 30. TALENTS D'ICI ELÔÏSE in SAÏGÔN Bibi et Costume Texte d'Odyl Devaux-Zeller. D eux armoires pleines de petits tiroirs qui déversent leurs trésors, une grande table sur laquelle traînent des rubans multicolores. Certains, piqués d’aiguilles, attendent la main magique qui les transformera en bibi, barrette, clip ou serre-tête. Des portants auxquels sont accrochés des costumes d’un autre temps, d’un autre monde… Bienvenue dans l’atelier d’Eloïse Bennett. Elle débarque au Vietnam en 1993 pour enseigner à l’Ecole Normale Supérieure des Langues Etrangères de Hanoi ; elle est professeur de philosophie et de français langues étrangères (F.L.E.). La vie l’amène à Phnom Penh un temps, puis retour au Vietnam, cette fois à Ho Chi Minh Ville. Elle enseigne alors à l’école Colette. « J’adore les déguisements, et ma pédagogie en F.L.E. est basée sur les jeux de rôle, ce qu’on appelle aussi la simulation globale : quand on entre dans ma classe, on est quelqu’un d’autre. Par exemple avec les petits, c’était le cirque, il y avait le clown, le magicien,... une grande famille, 30 avril 2013 et quand les enfants entraient dans ma classe, ils s’habillaient avec mes costumes et jouaient pleinement le jeu. C’est comme ça que j’ai commencé à créer des déguisements. » Fille de modiste à Paris, sa mère avait une boutique de chapeaux avec un immense atelier. Son enfance, elle l’a passée dans cet atelier, un monde de couture et de mode. « J’aime beaucoup enseigner, mais depuis plusieurs années, j’avais envie de faire des créations. J’ai fait beaucoup travailler ma tête en tant que prof de philo, j’avais envie de faire des choses avec mes mains. » La décision est prise : Eloïse démissionne et ses mains commencent à créer. La création d’un costume part d’une idée, d’une commande, d’un thème de fête... « Si on me demande une robe XVIIIème, je commence par regarder dans mes livres de costumes, puis je fais des recherches sur Internet, j’étudie les tableaux de l’époque.
  • 31. TALEN TS D' ICI Photo Théo C. Ce qui est important, c’est la ligne avant tout. Il y a des erreurs à ne pas faire, j’essaie d’être la plus fidèle possible à l’histoire du costume, et de ne pas mélanger les époques. Ensuite, je vais aux divers marchés de tissus, mais aussi je fouine dans les marchés d’occasion qui sont de véritables cavernes d’Ali Baba, les vêtements viennent principalement d’Europe, je peux les recycler facilement. Je cherche le tissu, celui qui se rapproche le plus possible du XVIIIème. Je m’adapte à ce que je trouve sur place, tout en respectant la ligne. Le budget, aussi, est une contrainte. Tout ce qui est fleurs, étamines, rubans me sert beaucoup. Au Vietnam, on a la chance de trouver de magnifiques soies, du brocart de soie, ce qui était utilisé au XVIIIème. Ce que j’aime c’est quand on est le plus proche possible de ce qui se faisait à l’époque. » Eloïse orne tout à la main. Tout est cousu, pas de colle – je déteste la colle ! Elle fait faire la base des costumes, ou bien elle part de modèles qu’elle fait reproduire. En perfectionniste qu’elle est, Eloïse fait toutes les finitions. On l’aura compris : Eloïse travaille beaucoup sur le détail. Gulliver se retrouve avec une armée de petits bonshommes sur les épaules. Une fleur du Têt se transforme en papillon pour orner une barrette. Eloïse est intarrissable sur sa passion du vêtement auquel elle donne vie : « Quand tu cherches quelque chose, tes yeux s’ouvrent et tu vois beaucoup mieux, les choses viennent à toi, le costume évolue, se transforme, pour devenir parfait. » eloiseinsaigon@ymail.com Pour tout ce qui concerne les accessoires pour cheveux, Eloïse a un style rétro avec une touche asiatique. Elle fait sa première vente en 2012, au bazar de Noël de l’AFV. Elle rencontre alors un franc succès qui l’encourage à continuer. Et puis, comme le hasard fait bien les choses. Eloïse rencontre Clémentine Maury, costumière. Rapidement, le courant passe. Elles mettent alors en commun leur passion du costume afin de créer un nouveau concept : des déguisements à composer permettant une grande palette de possibilités. Des costumes réversibles, des robes de base accompagnées d’accessoires divers,... L’EÁcho deS RIziEÂRES 31
  • 32. L'INVITATION AU VOYAGE La Bande à Bouddha Voyage initiatique, de Bắc Ninh à Sukhāvatī. Textes d’Etienne Fréneaux, photos de Nicolas Bonnaud. C loc, cloc, cloc, les coups claquent sur le bloc, cloc, cloc, cloc, les croches choquent et ricochent, cloc, cloc, cloc, tandis qu’une glotte staccato grelotte et radote – ding  ! opine une cloche  ; et rebelote : les jambes croisées sur une natte de bambou, le buste droit, Mõ aux motifs de dragon, pagode Bút Tháp. un moine enrobé d’ocre frappe sans faiblir le mõ dodus, récitant d’une voix saccadée une interminable litanie, brièvement interrompue par l’écho métallique du bol chantant. A sa suite, une bande de groupies tondues marmonne pieusement Ānanda, dans la salle des autels principaux de la pagode Bút Tháp. les formules ad hoc, cloc, cloc, cloc, d’une heureuse renaissance tâchons d’être dignes – ding  ! Sous les charpentes séculaires de l’élégante pagode Bút Tháp, l’auditoire des statues reste imperturbable. Il y a là tout le gotha du Dharma : bouddhas débonnaires, juges tatillons, ermites caustiques… Panthéon déroutant, les fidèles mêmes y perdent leur sanskrit. Faisons plus ample connaissance. La salle antérieure (nhà tiền đường) est gardée par deux costauds, cuirassés et munis de hallebardes aiguisées, l’un rubicond, l’autre blafard, et leurs montures chimériques sont plus rebutantes l’une que l’autre : ce sont les Hộ Pháp, Gardiens du Dharma (ou de la Porte), videurs sourcilleux qui vous expulseront à la moindre incartade. Tenez-vous cois, et passez dans la salle des brûle-parfums (nhà thiêu hương), où une poignée de bâtons d’encens se consument dans un plantureux chaudron (đỉnh hương). C’est ici que les fidèles pratiquent leurs dévotions, adressées aux locataires de la salle des autels principaux (nhà thượng điện), qui s’ouvre devant eux. Plusieurs brochettes de bouddhas Dharma (la Loi, en sanskrit) : c’est la «révélation» bouddhique, l’enseignement professé par un bouddha. Mõ : gros temple-block (instrument idiophone en bois) en forme de poisson, de grenouille ou de dragon. Sur Hanoi, ne manquez pas l’atelier sis 132, rue Tô Lịch, spécialisé dans la confection de mõ. Bol chantant (chuông) : récipient métallique épais que l’on frappe comme une cloche. et apprentis-bouddhas y sont juchées sur une succession de tables poussiéreuses. Leur chef de file est un bambin grassouillet qui lève son doigt boudiné d’un air impérieux  : c’est le petit Siddhārtha Gautama, alias Śākyamuni (Thích Ca Mâu Ni), qui vient tout jute de naître (il y a deux bons millénaires et demi plus tôt), et prédit à la face du monde la grandiose destinée qui l’attend ici-bas. Il est escorté par deux moines tiarés de pourpre : Ānanda (A Nan) et Kaśyapa (Ca Diếp), le plus jeune et le plus âgé de ses futurs disciples. Derrière, se tient un second trio, indifférencié, le Trikāya (Tam Thân) ou Trois Corps du Bouddha, sorte de Trinité bouddhique (voir encadré). Au dernier rang, un autre brelan de triplés symbolise Note : ne vous laissez pas impressionner par les signes diacritiques du sanskrit ; contentez-vous simplement de prononcer le ś comme notre « ch ». 32 avril 2013
  • 33. Salle du Mont des Neuf Degrés, abritant le moulin à prières, pagode Bút Tháp. Guanyin (Chine) ou Quan Âm (Vietnam), être polymorphe qui apparaît ici doté de onze têtes empilées et d’une myriade de bras – autant d’yeux attentifs et de mains tendues vers les pauvres hères. Elle est en fait l’émanation d’un autre bouddha, particulièrement populaire dans le bouddhisme oriental, au point de supplanter Śākyamuni : Amitābha (A Di Đà), vedette de l’École de la Terre Pure (voir encadré). Absent de l’autel principal de notre pagode, il faut passer dans la cour postérieure pour le rencontrer sous une forme surprenante, joyau de menuiserie édifié au XIIIème siècle, abrité dans un élégant pavillon  baptisé Mont des Neuf Degrés : un vertigineux moulin à prières, orné de statuettes d’Amitābha et de scènes du « paradis » de Sukhāvatī. Un autre chef-d’œuvre consacré à Amitābha mérite un détour. La pagode Vạn Phúc s’étage à flanc de colline, de l’autre côté de la rivière Đuống. Impossible de la manquer  : un gigantesque Amitābha en pierre étincelle au sommet de la colline. Cependant, c’est une statue moins Ces trois pagodes sont parmi les plus anciennes du Vietnam. Chùa Dâu aurait été fondée au IIème siècle, Chùa Vạn Phúc au IXème, et Chùa Bút Tháp au XIème. Néanmoins, les reconstructions successives n’ont guère préservé l’architecture originale, ce qui n’enlève rien à la beauté de leur style postérieur (XVème-XVIIIème siècles). Si vous avez l’occasion de visiter le Musée d’Histoire du Vietnam de Hanoi, vous y découvrirez de surprenants fragments de la pagode Vạn Phúc, datant de la dynastie Lý (XIème-XIIIème s.), très indianisants. Styles les Trois Générations (Tam Thế) de bouddhas  : à gauche, Dīpaṃkara (Nhiên Đăng Cổ Phật) représente l’un des Bouddhas du Passé ayant précédé le Bouddha du Présent, Śākyamuni, assis au centre, tandis qu’à droite se tient Maitreya (Di Lặc), le Futur Bouddha qui apparaîtra sur Terre lorsque le Dharma aura été oublié par les hommes. Mais d’ici là, une équipe de saints ermites a été spécialement affectée à la préservation du Dharma  : sentant sa fin proche, Śākyamuni enjoignit à la crème de ses disciples de différer leur propre mort, et de demeurer sur Terre aussi longtemps que possible pour perpétuer sa Parole. Cette escouade de Dixhuit Arhats (Mười tám vị La hán) occupe généralement les travées latérales des pagodes, en deux groupes de neuf personnages assez loufoques, aux faciès et attitudes très individualisés. Impossible de les confondre avec une autre série de personnages moins excentriques, attifés comme des mandarins, figés sur leur trône, qui apparaissent aussi en deux équipes opposées de part et d’autre de l’autel  : les Dix Rois des Enfers (Thập Điện Diêm Vương), juges intransigeants qui vous affligeront les pires tortures en châtiment de vos péchés. Une vision simplette qui prévaut dans le monde sinisé, héritée du Taoïsme. Vous craignez pour votre matricule ? Pas de panique  : de bons samaritains s’offrent à payer votre ardoise, êtres immensément compatissants ayant différé leur propre Éveil pour rédimer l’humanité. Ce sont les bodhisattvas (Bồ Tát). Voici Mañjuśrī (Văn Thù Sư Lợi) sur un lion bleu, et sur un éléphant blanc Samantabhadra  (Phổ Hiền). Mais le plus puissant est Avalokiteśvara, que la tradition extrêmeorientale connaît sous une forme féminine  extrêmement vénérée : « Donne la baballe », pagode Bút Tháp. Les Dix-huit Arhats, pagode Dâu. L’EÁcho deS RIziEÂRES 33
  • 34. Amitābha, détail du moulin à prières (XIIIème siècle), pagode Bút Tháp. Trois corps, onze têtes, mille bras. Selon le Mahayana, un bouddha possède trois corps (trikāya) : corps du Dharma, son essence pure et abstraite; corps de jouissance, qui lui permet d’œuvrer au salut des êtres ; et corps d’apparition, qu’il manifeste aux yeux du vulgaire. Par exemple, Amitābha vient en aide aux hommes en troquant son inconcevable corps du Dharma pour un corps de jouissance qui n’est autre qu’Avalokiteśvara (Quan Âm), lequel à son tour opte pour un corps d’apparition ô combien célèbre : le Dalaï-lama. A propos d’Avalokiteśvara, on raconte qu’il se rendit jadis aux Enfers pour y prêcher le Dharma et réussit à en extirper tous les damnés qui y croupissaient. Mais à peine eutil fini, que déjà les Enfers refaisaient le plein. Horrifié, son crâne éclata en dix morceaux. Mais Amitābha rafistola sa création, faisant de chaque débris une nouvelle tête, et il coiffa le tout de la sienne. Affublé de onze caboches, Avalokiteśvara déploya alors mille bras dotés de mille yeux, et promis derechef de sauver tous les réprouvés. Ce qui s’appelle avoir la grosse tête. l’École de la Terre Pure Dans le bouddhisme Mahayana, le nombre de bouddhas ne se limite plus à une liste de 25 bouddhas successifs, mais inclut une infinité de bouddhas. Amitābha (A Di Đà) est l’un d’eux. Ses incommensurables facultés mentales lui permettent de développer un « champ pur », sorte de paradis nommé Sukhāvatī, la Terre de Félicité. L’École de la Terre Pure (Tịnh độ tông), ou Amidisme, stipule que quiconque récitera dix fois le nom d’Amitābha avec la plus grande ferveur sera assuré de renaître à Sukhāvatī, avec l'assurance d'y décrocher le nirvana. Mais la ferveur exigée est telle, que les fidèles privilégient la quantité, persuadés que parmi les invocations de toute une vie il y en aura bien eu dix d’une intensité suffisante. Aussi ne lésinent-ils pas sur les chapelets, les moulins à prières (un tour équivaut à plusieurs récitations) ou les enregistrements en boucle. La formule consacrée au Vietnam est « Nam mô A Di Đà Phật » (Gloire à Amitābha Bouddha). Le point sur Statue en granite bleuté d’Amitābha (IXème siècle), pagode Vạn Phúc. Y aller L'INVITATION AU VOYAGE colossale qui fait la gloire de cette pagode prestigieuse, entièrement ravagée lors des guerres de libération. Passé la rangée de somptueux animaux monolithiques qui encadrent l’escalier, on pénètre dans le bâtiment principal, peuplé des mêmes arhats et autres bodhisattvas – vérifiez vos acquis  ! Le point de mire de cette docte assistance est notre flamboyant Amitābha, taillé dans un magnifique granit bleuté  ; sculptée au IXème  siècle, c’est une pièce unique au Vietnam, qui a conservé tout son magnétisme malgré de rudes rafistolages. Poussons enfin jusqu’à la pagode Dâu, affublée d’un clocher insolite (début XVIIIème ). Son autel principal témoigne de préoccupations plus prosaïques que le nirvana : un quatuor de matrones y fait la pluie et le beau temps. Haut-perchée, Dame Dâu préside aux nuées  (vân) ; à ses pieds, Dame Đậu déclenche la pluie (vũ)  ; de part et d’autre, Dame Tướng commande à la foudre (điện) et Dame Dàn au tonnerre (lôi). La mousson se faitelle attendre  ? Empoignez la mailloche et cloc, cloc, cloc sur le wood-block, invoquez les vioques et soudain ploc, ploc, ploc, voilà qu’il flotte, c’est ding ! 34 Ces trois pagodes se situent dans la petite province de Bắc Ninh, frontalière de Hanoi au nord-est. Depuis Hanoi, comptez une grosse demi-heure une fois franchi le Fleuve Rouge. Le circuit se fait dans la journée, sans se presser. Pour localiser ces trois pagodes, consultez le site de l’AFV, rubrique « Tourisme » : www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org/informations/voyages avril 2013
  • 35. TRADITIO NS Agenda d’outre-tombe www.bouleetbilles.net Texte de Jean-Marie Gauthier, avec la collaboration de Muội Colin. BINH THANH Adresse 183A Av. Dien Bien Phu, quartier 15, arr. Binh Thanh, HCM ville Téléphone (08) 3 514 70 41 PHU MY HUNG Adresse 8-10 Rue N°20, My Gia 1, Phu My Hung, quartier Tan Phu, arr. 7, HCM ville Téléphone +84 8 5417 1016 Début janvier 2013, dans la famille de mon beau-fils, un décès est survenu. Rien de plus banal, me direz-vous. Pourtant, cela implique toute une série de cérémonies extrêmement importantes. Pour les Vietnamiens, le mort est jugé après son décès : il est contrôlé par deux génies qui le soumettent à des punitions, en fonction de ses erreurs, et ce pendant 49 jours. Par exemple, la paresse est punie de travaux forcés aux Enfers. Pour un adultère, une femme sera coupée en deux et jetée dans un bain d’huile – mais qu’advient-il du mari volage ?... Durant ces 49 jours, le mort souffre mille peines sous la houlette des deux génies. Pour le réconforter, sa famille lui donne à manger et prend ses repas avec lui. On voit souvent, sur la tombe, trois bols de riz. Le bol du milieu est rempli de riz avec deux baguettes, et les deux autres bols sont à moitié pleins avec une seule baguette. Pourquoi ça ? On a peur que les génies ne mangent trop vite la part du défunt si on leur donne deux baguettes. Tous les sept jours, on organise un fastueux repas pour honorer le mort. Le septième et dernier repas correspond au 49ème jour du décès, couronné par une importante cérémonie. Après ça, on ne donne plus de bol de riz au mort, les Vietnamien pensant que ce dernier va désormais travailler dans l’autre monde. Au 100ème jour après le décès, la famille doit arrêter de pleurer son mort. L’âme du défunt va rejoindre les quatre générations d’aïeuls, et il aura sa tablette sur l’autel des ancêtres. La famille se réunit une dernière fois pour un repas avec le mort. Au 1er anniversaire, tous les enfants du défunt se rassemblent au tombeau en vêtements de deuil, et refont la cérémonie, comme s’il venait de disparaître. La famille va brûler des papiers votifs, comme de fausses coupures en dong, dollars ou euros, car le mort en aura besoin dans l’autre monde. Le deuil est terminé, et les Vietnamiens fêtent l’anniversaire de la mort du défunt par un repas organisé dans la maison de sa famille. Il y aura cependant une ultime cérémonie au tombeau, au 2ème anniversaire, et après cela la famille brûle tous les vêtements de deuil. L’EÁcho deS RIziEÂRES 35
  • 36. INFO santeá Comment préserver votre capital santé ? Texte de Sylviane Pons, diététicienne au CMI : dieteticienne@cmi-vietnam.com C omment rester en bonne santé le plus longtemps possible dans l’état actuel des connaissances médicales ? Nous commençons à vieillir à partir de 20 ans et aucun organe n’est épargné. A la quarantaine peuvent apparaître des troubles articulaires, musculaires, cardiaques, intellectuels ainsi que des changements morphologiques (peau, masse musculaire…) ou même des pathologies. Les facteurs génétiques jouent un rôle important mais une mauvaise hygiène de vie peut accélérer ces processus. Ainsi une alimentation inadaptée, la sédentarité ou l’excès de substances toxiques conduisent à un vieillissement prématuré. Le corps se met alors à envoyer des alarmes. Réagissons en prenant de bonnes habitudes, le plus tôt est le mieux ! Mangez intelligent Si on se nourrit correctement, on multiplie les chances de mieux résister aux années. L’idéal est de prendre plaisir à manger des aliments qui nous font du bien ! Rappelons quelques bons réflexes : 1. Diminuer les graisses saturées pour éviter l’obstruction des artères. 2. Consommer davantage d’oméga 3 qui protègent les vaisseaux sanguins, combattent l’inflammation locale, l’hypertension et les maladies de dégénérescence nerveuses. Un déficit en DHA peut être responsable de nombreuses dépressions. 3. Privilégier les sucres complexes (pains, céréales, légumes secs) et limiter les produits sucrés qui favorisent le stockage des graisses. 4. Manger des légumes et des fruits qui sont des défenseurs puissants et naturels de la santé. Ils stimulent les défenses naturelles et freinent Photos DR. 36 avril 2013 l’oxydation dans l’organisme donc le vieillissement. 5. Consommer suffisamment de fibres. 6. Augmenter sa consommation en magnésium, un micronutriment essentiel impliqué dans plus de 200 réactions chimiques de l’organisme ! Aujourd’hui tout le monde est carencé en magnésium car les terres agricoles sont épuisées et nos aliments sont trop raffinés. S’ajoute le stress qui déclenche une fuite urinaire de ce minéral et fragilise davantage l’individu. 7. Boire 1,5 L d’eau par jour pour maintenir des reins performants et réguler sa température corporelle. Encore faut-il correctement assimiler ces nutriments et micronutriments essentiels. Assimilez C’est là qu’intervient la flore intestinale qui compte environ 1014 bactéries et pèse de 1 à 2 kg ! Elle aide à digérer, elle filtre les produits de la digestion en laissant passer les bons nutriments mais écarte les virus, les bactéries pathogènes… Enfin elle joue un rôle primordial dans les défenses immunitaires. Mais le stress, une alimentation déséquilibrée, de nouvelles habitudes alimentaires (voyages, expatriation…), la prise d’antibiotiques ou d’antiinflammatoires peuvent perturber cette flore. S’en suit une kyrielle de troubles : ballonnements, spasmes abdominaux, gastro-entérite, diarrhée, fatigue chronique, intolérances et allergies alimentaires… Dans toutes les situations où vos intestins sont en détresse, il pourrait être utile de compléter une alimentation adaptée par des produits diététiques fonctionnels pour les soulager de façon durable.
  • 37. INFO santeá Diminuez et contrez les toxiques Dans notre environnement comme dans nos assiettes, difficile d’échapper à ces toxiques : les médicaments (indispensables dans certaines situations), les UV, le tabac, l’alcool, les additifs alimentaires, les métaux lourds, les nitrates, les pesticides, les produits chimiques formés lors d’une cuisson trop vive… Ils génèrent tous dans notre corps des radicaux libres qui, s’ils sont en excès, sont responsables du vieillissement accéléré de nos cellules. Apparaissent alors une fatigue chronique, des maux de tête, des insomnies, des problèmes digestifs ou dermatologiques. Nous pouvons aider notre corps à se détoxifier en choisissant judicieusement nos aliments et en les complétant avec des micronutriments utiles. Il est même conseillé de boire un verre de vin rouge par jour car le resvératrol qu’il contient est un puissant anti-oxydant qui réduit la mortalité cardio-vasculaire de 30 à 50% et aurait une action préventive sur le cancer. Mais attention, chaque verre supplémentaire de vin ou tout verre d’un autre alcool diminuerait la vie de 15 minutes… Dépensez-vous ! Le saviez-vous ? L’exercice physique libère le stress, régule l’humeur, l’appétit et les sécrétions hormonales. Il stimule tout le système cardiovasculaire acheminant plus d’oxygène et de nutriments dans tout le corps. Mais il permet aussi de faire un grand nettoyage en nous faisant « transpirer » nos toxines. Il irrigue mieux le cerveau permettant aux cellules blanches du cortex de se renouveler rapidement. Les performances cognitives sont alors boostées et l’atrophie du cerveau freinée. Ceci est vrai jusqu’à 90 ans ! En renforçant la musculature, il empêche l’installation de graisse ; en sollicitant le squelette, il combat l’ostéoporose. Cela en fait un allié de choix pendant la ménopause et l’andropause. Mais tout sport doit être pratiqué dans de bonnes conditions et en dehors de toute contre-indication. Trouvez donc les sports ou les exercices qui vous correspondent ! Un temps pour cogiter, un temps pour réparer Tout exercice cérébral multiplie les connexions entre neurones et facilite le passage des messages nerveux. Résultat : le cerveau reste alerte et la mémoire performante. Tous à vos sudokus, mots fléchés, jeux de société ! Par ailleurs il est essentiel de respecter un temps de sommeil moyen de 7h pendant lequel se déroule la maintenance de notre corps ! Réparation tissulaire pendant les stades de sommeil profond ; réparation neuropsychique pendant le sommeil paradoxal. Grâce au rêve, le cerveau évacue les tensions de la journée, stocke les apprentissages et classifie les informations. Mettez de l’eau au moulin de votre vie Ce serait une erreur que de limiter le capital santé au seul entretien de la machine qu’est le corps. La santé, c’est un état de complet bien-être physique, mental et social, telle que l’OMS la définit. Les relations sociales sont d’inépuisables vecteurs d’énergie de vie. Comme le souligne le philosophe Pierre Henri Tavoillot: « C’est le lien à l’autre qui tracte». La santé c’est aussi continuer à s’émerveiller, ne jamais arrêter d’apprendre, élaborer de nouveaux projets personnels ou professionnels et se propulser dans l’avenir quoi qu’il arrive... Bien sûr nous devons accepter un corps qui change mais pas prématurément. Pas un corps qui nous fait souffrir moralement ou physiquement. Alors cessons de nous plaindre et agissons, des dizaines de solutions s’offrent à nous. C’est aussi la mission des nutritionnistes que de nous écouter, d’analyser notre malaise et de nous expliquer ce qui mérite d’être modifié dans notre mode de vie. Mais une chose est sûre, ceux qui adhèrent aux conseils voient leur qualité de vie tellement améliorée qu’ils ne veulent plus revenir en arrière ! L’EÁcho deS RIziEÂRES 37
  • 38. saveurs d'asie Bạn ăn cơm chưa* ? * « Avez-vous déjà mangé ? » – formule consacrée pour se saluer au Vietnam, où l’on s’enquiert plus volontiers de l’estomac de son interlocuteur que de sa santé ou du temps qu’il fait. Xôi : portion de riz gluant aux couleurs étonnantes et détonantes. En général servi avec de la noix de coco râpée. On trouve une grande diversité de préparations avec de la viande de poulet (xôi gà), du maïs (xôi bắp), etc. Quand il est orange, c'est du xôi gấc, mélangé avec une courge endémique (Momordica cochinchinensis) à haute teneur en carotène et antioxydants. Violet, on parle de xôi lá cẩm, il est mélangé avec de la plante Magenta (Peristrophe roxburghiana). Vert, c’est soit du xôi lá dứa, il est alors mélangé avec une feuille (Pandanus amaryllifolius), soit du xôi đậu xanh, à base de haricot mungo (Vigna radiata). Malheureusement, la plupart des vendeurs ne font plus leur préparation à partir des plantes directement, mais préfèrent utiliser des colorants, plus facile, moins cher et de qualité inférieure. 5 à 10 000 VND la portion. Chè đậu hủ : tofu de soja avec des graines de tapioca et une sauce caramélisée au gingembre, servi chaud et sucré. 5 000 VND le bol. 38 avril 2013 C Textes de Gilles Gripari, photos de “Gilles & Co”. ertains considèrent qu'il faut l'éviter absolument, d'autres ne jurent que par la street food. Tous les matins, et jusque tard dans la nuit, des milliers de food karts fleurissent devant les maisons particulières, ou sont montés sur d'improbables attelages en vélo ou en tricycle, et proposent en général un plat unique. Encore faut-il savoir à quoi cela correspond. Voici quelques plats connus de tous les Vietnamiens, et qu'il ne faut pas hésiter à tester : c'est souvent délicieux et les prix sont toujours imbattables ! Bún thịt nướng : nouilles de riz et viande grillée, un grand classique de la street food, à recommander absolument ! 25 000 VND le bol.
  • 39. saveurs d'asie A noter : on peut toujours demander de la nourriture sans piment (không ớt) pour les enfants notamment et sans glutamate (không bột ngọt à Saigon, không mì chín à Hanoi), agent de sapidité qui est omniprésent dans la cuisine vietnamienne, et pas toujours bien supporté. Bột chiên : cubes de farine de soja frits avec des œufs. Succulent ! 15 000 VND la portion. Mì hoành thánh : soupe avec des nouilles de blé, et des raviolis de viande de porc. 20 000 VND le bol. Sinh tố : tout simplement une purée de fruits frais avec du lait et du sucre. On peut aussi le demander sans lait (không sữa) et sans sucre (không đường). Les meilleurs sont à la mangue (xoài), à la banane (chuối), à l'avocat (bơ), à la sapotille (xa pô chê), à l’anone (mẳng cầu) ou au fruit du dragon (thanh long). Notez que les shakes au dourian (sầu riêng) sont un excellent moyen de découvrir ce fruit caractéristique, d'ordinaire peu apprécié des étrangers, 15 000 VND le verre. Gỏi cuốn : rouleau de printemps. Feuille de riz avec salade, crevettes, viande de porc et carottes râpées, germes de soja. Servi avec une merveilleuse sauce de soja brune et épaisse appelée tương mắm. 5 000 VND le rouleau. L’EÁcho deS RIziEÂRES 39
  • 40. REÁCIT D'ENTREPRENEURS Un direct pour Rencontre avec Cyril Terrones, fondateur de Cyril-and-You. S aigon Propos recueillis par Gilles Gripari, photos Cyril-and-You. « Mon enfance fut difficile, spartiate, au milieu d’une famille nombreuse multi-recomposée, sans argent et avec des cités dortoirs pour tout horizon, ballotté entre la banlieue parisienne et le sud de la France. Cela m’a forgé un mental assez solide. J’avais une énergie folle, un tempérament d’activiste engagé, de meneur, de bagarreur. La rencontre avec l’univers de la boxe à 14 ans va me permettre de canaliser cette énergie : on pouvait enfin se battre sans être puni, et en respectant des règles ! Je progresse dans ce sport malgré quelques « petits » problèmes familiaux. A 17 ans, je vis quelques temps dans une caravane. Le monde de la boxe a ceci de spécifique qu'on y croise des milieux très variés, du commando GIGN au trafiquant louche. Je m'accroche, je travaille, et je ne tomberai jamais dans la délinquance bien que je l'aie côtoyée d'assez près. A 18 ans, je suis l'un des plus jeunes boxeurs français à passer professionnel. En 1998, je suis Champion de France. En 2000, je combats pour les demi-finales des championnats d'Europe contre Souleymane M'Baye, champion du monde WBA. Passionné par la boxe mais toujours enclin à apprendre, je poursuis mes études entre les entraînements et finis par passer un Brevet d’État du second degré, l'équivalent d’un BAC+3, à Montpellier, 40 avril 2013 complété par un diplôme d’État de management. En 2002, je gagne par K.O. au 4ème round contre Karim Chelloul, puis, le 25 Mai, je gagne par K.O. au 3ème round mon dernier combat, contre René Orlovsky. J’ai 29 ans et j’arrête la boxe en étant classé numéro 1 français chez les poids welters. Je tenais à conserver toute mon intégrité physique mais surtout, psychologique. L’histoire montrera que c’était la bonne décision. Parallèlement, je crée en France un cycle de boxe éducative pour les écoles primaires, sur trois écoles de Montpellier. L’idée rencontre un franc succès auprès des jeunes, des enseignants et des parents. Bien qu’homologué par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, ce projet s’avérera difficile à financer. Ce revers, ajouté à une certaine morosité dans ma vie privée, précipitera mon arrivée au Vietnam, terra incognita, couverte de jungle, au moins dans mon imagination ! En février 2007, une opportunité se présente pour être professeur de sport à l’école Antonia. Je liquide tous mes biens en France et arrive à Saigon avec 2000 euros en poche. Après une année dans cette école, j'enchaîne sur un poste de manager sportif à Nutrifort. Deux postes où j'ai pris des coups, mais où j'ai beaucoup appris. Nous sommes en novembre 2008, et j’ai la chance de faire la rencontre de ma vie. Un peu plus d'un an plus tard, Kim Ngân devient ma femme. Avec son aide considérable, et beaucoup de travail, je vais pouvoir enfin monter mon entreprise. La réussite viendra progressivement grâce à ma joie de faire ce métier mais aussi et surtout grâce à la satisfaction des clients. Aujourd’hui, j’ai monté un centre sportif, avec un nouveau concept totalement révolutionnaire au Vietnam. Dans ce centre, on paie ce qu'on fait. Pas de carte de membre ou de prélèvement mensuel. Je suis le seul à faire cela et j'en suis fier. Les travers que j'ai connus dans mon passé m'ont forgé un mental solide afin de tenir le cap. Heureux puisque reconnu pour mes compétences, je transmets ma passion du sport et le fais avec un bonheur que je ne dissimule jamais. Ma clientèle est majoritairement composée d'expatriés de toutes les nationalités ; ceci dit, la clientèle locale progresse et c'est avec plaisir que je vois se mélanger la terre entière dans ce centre. J'ai encore beaucoup de projets et pas mal de choses à réaliser. Le Vietnam m'a donné la femme de ma vie et la chance de vivre de ma passion. Comment ne pas lui être reconnaissant ? » www.cyril-and-you.com
  • 41. REÁCIT D'EN TREPREN EURS Kim Ngân et Cyril, au rez-de-chaussée du centre. Entraînement de fitness au Boathouse, les lundis, mercredis et vendredis matin. Le nouveau centre sportif de Cyril, au 49A Xa lộ Hà Nội, Thảo Điền, Q2. L’EÁcho deS RIziEÂRES 41
  • 42. l'EÁCHO DES AFFAIRES Trophées Français de l’Entreprise 2013 Texte de Floriane Morel, en partenariat avec la CCIFV. L a Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Vietnam (CCIFV), en partenariat avec Mazars, a remis, lundi 8 avril 2013, ses premiers Trophées Français de l’Entreprise. Pour cette première édition, 25 entreprises, membres ou non-membres de la CCIFV, ont déposé leurs dossiers de candidature dans une ou plusieurs des catégories proposées  : le Grand prix de l’Entreprise, le Prix PME-TPE, le Prix Développement Durable et le Prix Partenariat France-Vietnam. En présence de nombreuses personnalités françaises et vietnamiennes réunies lors du Gala de la CCIFV pour le lancement de l’année France-Vietnam, les plus performantes des entreprises françaises installées au Vietnam se sont vues récompensées pour leurs résultats. Après examen de leurs dossiers de candidature, quatre ont été retenus par le jury qui a souhaité saluer leur dynamisme, leur intégration, leur impact local, leur contribution au commerce extérieur de la France ou plus globalement leurs résultats au Vietnam au cours de ces dernières années. Le prestigieux Grand Prix de l’Entreprise a été remis par Nicole Bricq, ministre du Commerce Extérieur à l’entreprise Big C. Implantée au Vietnam depuis 1998 et filiale du Groupe Casino, Big C, qui opère actuellement 22 magasins, a 42 avril 2013 su démontrer la performance de ses résultats et son engagement sur la durée au Vietnam et ce notamment en termes de croissance annuelle, de création d’emplois et d’activité via l’ouverture de nouveaux magasins. Big C compte aujourd’hui parmi les marques préférées des consommateurs vietnamiens. Le prix PME-TPE, parrainé et remis par l’entreprise d’audit, de conseils et de services comptables, fiscaux et juridiques Mazars, représentée par son directeur Jean-Marc Deschamps, a été attribué aux Vergers du Mekong. Les membres du jury ont souhaité saluer JeanLuc Voisin et ses collaborateurs qui ont fait des Vergers du Mekong une entreprise dynamique valorisant l’agroalimentaire au Vietnam via une large gamme de produits (café Folliet, jus de fruit et confiture sous la marque Le Fruit, miel et thé). Sa vision d’entreprise, son engagement auprès des agriculteurs vietnamiens, son respect pour l’environnement et la promotion de produits français et vietnamiens comptent parmi les clefs de son succès depuis sa création, il y a plus de 10 ans. Le prix du Développement Durable a été remis par Aurélie Tran-Ngoc, chef du bureau de représentation de Veolia Water au Vietnam, et décerné à la jeune PME Metiseko. Metiseko est une marque éco-chic commercialisant des collections de produits textiles à base de coton biologique pour la mode et la maison. Metiseko, certifiée marque Bio par le label Textile Exchange, tisse, imprime, teint ses tissus bio et manufacture ses produits en respectant une charte éthique sociale et environnementale, faisant d’elle une jeune entreprise innovante et responsable qui se démarque au Vietnam. Le prix du Partenariat FranceVietnam parrainé et remis par la société de services et de conseils en assurance et taxes Ernst & Young, représentée par Chương Đặng Phan, associé du Service Conseils, a été attribué à Sanofi. A l’occasion du 40ème anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Vietnam, le jury des Trophées Français de l’Entreprise a tenu à récompenser une entreprise française pour son partenariat actif et ancien avec l’entreprise vietnamienne Vinapharm depuis les années 1990. Sanofi, laboratoire leader dans le domaine pharmaceutique, est présent au Vietnam depuis les années 1950 et poursuit son développement avec l’ouverture d’une 3e usine au Saigon High-tech Park. Devant un parterre de 400 convives issus des communautés d’affaires française et vietnamienne et en présence de la délégation officielle de Nicole Bricq, les gagnants se sont vus remettre un trophée spécialement conçu pour l’occasion par Sébastien Sicot. L’annuaire de la CCIFV regroupe la quasi-totalité des entreprises françaises implantées au Vietnam et de nombreuses entreprises vietnamiennes intéressées par le milieu des affaires français. Découvrez les nouveaux membres de la CCIFV dans l’édition 2013-2014, disponible à la vente dans les locaux de la CCIFV dès mi-mai. Membres CCIFV Laurent Zecri, Directeur Big C Vietnam, reçoit son prix de Nicole Bricq, ministre du Commerce Extérieur.
  • 43.
  • 44. QUOI DE NEUF Bambou Bulles déménage La crèche bilingue Bambou Bulles vient de déménager dans de nouveaux locaux. Situés toujours au cœur du quartier Thảo Điền, les locaux sont spacieux dans un maison rénovée, et accueillent vos enfants dans un endroit convivial suivant les normes françaises avec un personnel qualifié. Bambou Bulles offre depuis 1998 un service d'excellence autour de l'apprentissage et de l'éveil avec une prise en charge dès 3 mois, de la TPS pour les 2 ans et des activités de découverte l'après-midi pour un meilleur épanouissement de vos enfants. Crèche Bambou Bulles, 17A Nguyễn Ư Dĩ, Thảo Điền, Q2 Tel : 08 62 81 97 80 crechebamboubulles@yahoo.fr Besoin de vacances, de dépaysement ou de changer d’air ? Nouvelle agence de voyage dans le district 2. VINASENS organise des voyages de A à Z, que vous soyez seul ou en groupe. Une équipe francophone se fera un plaisir de vous rencontrer afin de personaliser votre voyage en Indochine. VINASENS 10 Đường số 49B, Thảo Điền, Q2 Caroline BEAUGEARD 09 37 08 50 22 vinasens@live.com Boule & Billes grandit. Du nouveau chez les petits. L’école Boule & Billes de Phú Mỹ Hưng s’agrandit. Elle dispose désormais de plus de salles et d’une cour plus grande pour accueillir les enfants de 6 mois à 6 ans dans de meilleures conditions. A partir du 2 mai 2013, la nouvelle adresse sera donc : 8-10 Đường 20, Mỹ Gia 1, Phú Mỹ Hưng, Q7 Tel : 08 54 17 10 16 K-pot Très prisé de la communauté coréenne, le district 7 d’Ho Chi Minh Ville est l’occasion de goûter à la gastronomie du Pays du Matin Calme. Oui, mais que choisir ? Les enseignes sont nombreuses, et pour le moins déroutantes si vous n’êtes pas familiarisés avec l’alphabet hangeul. Une grande marmite bouillonnante sise dans un cagibi vous interpelle, fleurant une odeur indéfinissable – ce sera l’occasion de tester le Seol Leong Tang (설렁탕), délicieux bouillon dans lequel 48 heures durant des os de bœuf ont mijoté. Servi avec différents ingrédients : morceaux de viande, gâteaux de riz gluant, cartilages ou queue de bœuf, etc. Avec tout le tralala des banchan (kimchi inclus) en entrée, et une infusion de cannelle en guise de digestif. Sans oublier makgeolli ou dongdongju, à boire avec modération. Comptez entre 120.000 et 160.000 VND par personne tout compris, sans les alcools. 설렁탕 – 3SL25-1 Grandview, Phú Mỹ Hưng, Q7. Tel: 08 54 12 37 72 / 09 58 84 09 27 44 avril 2013
  • 45. C’est à la nuit tombée qu’ils sortent le grand jeu : une escouade de serveurs investit le trottoir, disposant tables et tabourets avec un empressement frénétique, occupant le moindre espace vaquant. Les boutiques avoisinantes n’y peuvent mais : leur vitrine s’éclipse derrière ce déploiement d’alu. Et les convives affluent en nombre, tant et si bien qu’il faut souvent faire un brin de queue. C’est que le crabe, chez Quán 94, est un mets très couru. Spécialités de cua biển (crabe de mer) en tout genre : entier, en garniture de nems, en salades de riz ou de vermicelles, etc. Mention spéciale pour les pinces décortiquées baignant dans une sauce ambrée combinant nuoc-mâm et tamarin (sauce mắm me). Pas de panique : les serviettes humides (khăn ướt) sont fournies en abondance. Le crabe entier se vend 600.000 VND le kilo. Plats à partir de 100.000 VND. Quán 94 chả giò cua biển – 94 Đinh Tiên Hoàng, Q1 Un club de voile à Ho Chi Minh Ville ! Pour ceux qui souhaitent faire de la voile, tous les samedis, le club de voile High Tide propose des après-midis de voile. Seulement à une demi-heure du District 1, de Thảo Điền ou du District 7, le club se trouve à l’extrémité de Cát Lái, à proximité du port de Phú Hữu. Un bateau vous emmènera du club, sur un bras de la rivière. Trois heures et demie de navigation sur des voiliers (type vaurien et laser) en double et sécurisé par deux zodiacs. Une belle activité en plein air à deux pas de la ville. Tel : 09 68 16 04 70 info@hightidesailing.vn www.hightidesailing.vn Bát Tràng Moment La séquence mythique de Demi Moore dans Ghost autour d'un tour de potier vous a laissé un souvenir inoubliable ? Alors n'hésitez pas, le cours de poterie proposé par « Bát Tràng Moment » est fait pour vous. Un membre de l'équipe vous y apprendra durant une bonne demi-journée comment manier un tour de potier et de la terre glaise afin de réaliser votre chef-d'œuvre ! Après un séchage partiel, vous pourrez accéder à la décoration en peinture de l'objet. Le séchage définitif prendra environ une semaine. N'hésitez pas à vêtir vos enfants de vêtements appropriés, car l'argile est salissante... Vous ne rencontrerez peut être pas comme dans Ghost le poitrail bodybuildé de Patrick Swayze, mais passerez tout de même un moment inoubliable à tout petit prix. A consommer donc sans modération ! Comptez 140.000 VND pour 600g de terre glaise, comprenant également les conseils, la peinture et le séchage. Cours en anglais si besoin. Bát Tràng Moment DIY Pottery Art Studio – 53/104 Trần Khánh Dư, Q1. Tel: 09 89 43 22 34 / 09 63 43 22 34 L’EÁcho deS RIziEÂRES 45 bons plans AÂ saigon Le crabe aux pinces d’ambre
  • 46. LE BUREAU DE L'AMICALE LE GUIDE Françoise Orsini ww w.a m ic a l ede sfrancophonesa uvietna m . org PRESIDENCE presidence@afvsaigon.org Conçu pour faciliter l’installation et la vie quotidienne à Saigon. Distribué à tous les membres de l’AFV VICE-PRESIDENCE info@afvsaigon.org Edith Giraudo-Dumont Joëlle Nicaise LES BOUTIQUES PARTENAIRES vicepresidence@afvsaigon.org Sylviane Pons, Cécile Demay Sur présentation de la carte de membre de l’AFV, réductions de 5% à 10 % dans les boutiques partenaires listées a la fin du magazine « L’Echo des rizières » et sur le site. secretariat@afvsaigon.org Gilles Gripari DELEGUE RELATIONS EXTERIEURES ET AFFAIRES SOCIALES boutiques@afvsaigon.org SECRETARIAT GENERAL Jean-Marie Gauthier TRESORERIE LES EVENEMENTS Sophie Mani tresorerieafv@gmail.com Cocktail de rentrée, soirée Beaujolais, loto, bal de l’amicale, goûter des enfants, bazar de Noel, afterworks… Autant d’occasions de se retrouver ou de faire de nouvelles connaissances. BUREAU D’ACCUEIL evenements@afvsaigon.org Se trouve chez Fanny 29-31 Ton That Thiep, Q1 Ouvert les lundis et jeudis de 10h a 12h SPONSORING Organise les cafés-rencontres le premier vendredi de chaque mois Edith Giraudo-Dumont afvsponsoring@yahoo.fr Cathy Quesne accueil@afvsaigon.org LES ATELIERS SITE INTERNET Se retrouver en petits groupes pour des activités manuelles ou de loisirs. Toutes les informations de l’AFV, les annonces, l’agenda sont sur le site Patricia Sadones www.amicaledesfrancophonesauvietnam.org ateliers@afvsaigon.org Consultez Saigonscope pour connaitre les événements culturels à HCMV. Les P’tits Loups Création C.S. priscillabergeret@sfr.fr vthuylieu@yahoo.fr Isabelle de Lassus, Dominique Mourey Mah-jong Broderie et couture webmaster@afvsaigon.org recrutement en cours bruwierfrette@orange.fr Scrabble Cuisine esther@moustiques.net sophie_jcmani@yahoo.fr Café littéraire Afterworks Grace aux cotisations et aux dons des adhérents, la commission sociale apporte une aide régulière à plusieurs centres d’accueil pour enfants orphelins, finance des opérations chirurgicales et participe à la réalisation et au suivi de nombreux projets envers les plus démunis. marieboisheraud@gmail.com stephaniecaratti@voila.fr Thuy Lieu Vong Phasouk, Aude Beernaert, Françoise Orsini, Dominique Monssigny, Mathilde Hammadi, Ingrid Ghémard Ouverte les lundis et jeudis de 10h a 12h chez Fanny 29-31Ton That Thiep, Q1. Dispose de plus de 1200 ouvrages. Nouveautés régulièrement. commission@afvsaigon.org Joëlle Nicaise, Marie de Boisheraud, Pascale Piquemal, Dominique Lampel LA COMMISSION SOCIALE LA BIBLIOTHEQUE bibliotheque@afvsaigon.org ESCAPADES SAIGONNAISES Musée, pagode, temple, marche, quartier d’HCMV ou de ses environs, les visites sont organisées et guidées avec toujours l’objectif de connaitre notre pays d’accueil. LES CONFERENCES « Regards croisés » propose régulièrement des soirées à thèmes variées relatives au Vietnam et animées par des intervenants spécialistes dans leur domaine. Françoise Orsini, Rima Kouteili Isabelle de Lassus, Dominique Lampel escapades@afvsaigon.org conferences@afvsaigon.org L’ECHO DES PAPILLES L’ECHO DES RIZIERES HCMV offre une multitude de cuisines du monde. Les déjeuners-rencontres proposent des aventures culinaires qui vont surprendre vos papilles. Magazine d’information de la communauté francophone, parution bimestrielle. Au bureau d’accueil de l’AFV et dans les boutiques partenaires. Sophie Mani, Virginie Menez papilles@afvsaigon.org Sabrina Rouillé, Odyl Devaux Zeller, Etienne Fréneaux Maquettiste : Tam Nguyen. 46 avril 2013 echodesrizieres@yahoo.com impression: Nhat Minh Printing JPC : 166 Nguyen Van Luong, D6, HCMV