1. SCÈNE 14 - VALENOD UTILISE LA CULPABI-
LITÉ DE LOUISE POUR LA MANIPULER
MathildeetJuliendisparaissentetonseretrouveavecLouisequiprieface
public,entouréedecierges.Valenodentre,puiss’agenouillefacepublic
non loin de Louise, faisant mine de prier avec une ferveur désespérée.
Valenod : Oh Seigneur, qu’ai-je fait ?
Louise essaie de rester concentrée sur ses propres prières, mais Vale-
nod parvient à capter son attention en élevant la voix et en sanglotant
bruyamment.
Valenod : C’est de ma faute, c’est de ma faute ! Il fait comme s’il s’aper-
cevait soudain de la présence de Louise.
Valenod : Ah Madame, vous êtes là… (repartant dans ses prières)
Oh Seigneur, que dois-je faire ? Quel diable que ce Julien Sorel ! (à
Louise) C’est vrai que vous le connaissez…
Oh c’est de ma faute. C’est sans doute à cause de moi
que ce serpent s’est introduit chez le marquis de la
Mole.
Louise de Rênal (choquée): Julien, un serpent ?
Valenod : Ah Madame, si vous saviez… Mais
comment pouvais-je me douter ?! Il nous a
tous manipulé.
Louise de Rênal (alarmée): De quoi par-
lez-vous ? Qu’est-ce qu’il a fait ??
Valenod : Oh je ne veux pas salir vos chastes
oreilles avec cette histoire sordide.
Mr Valenod (Patrice Maktav) - Louise de Rênal (Haylen)
Livret : Alexandre Bonstein
Mise en scène : François Chouquet/Laurent Seroussi
Auteurs chansons : Zazie/Vincent Baguian
Musiques : William Rousseau/Sorel
Louise de Rênal : Dites-moi Monsieur, je veux savoir !
Valenod (fait semblant d’hésiter et de se lâcher) : Oh et
à quoi bon me taire… Sachez que Julien Sorel travaille
activement à la ruine du marquis de la Mole. Il joue à
merveille de son air candide et de sa soit-disant voca-
tion religieuse, pour séduire cette famille trop noble
pour soupçonner le mal. Alors que le marquis voit en
lui un serviteur fidèle, Il a déjà pris la
marquise dans ses filets, à qui il a fait promettre sa propre fille, afin de
rafler leur fortune.
Louise de Rênal : Julien ? C’est impossible.
Valenod : Il me l’a dit lui-même Madame. Il y a six jours de cela, au grand
bal donné par le marquis, je m’y étais rendu pour lui demander plus de
moyens pour aider nos pauvres. Il m’a tout avoué, grisé par le champagne
sans doute… Avec un sourire que je ne lui connaissais pas, avec un cy-
nisme… que j’en suis resté bouche-bée. Un démon. Il a même prétendu,
en ricanant, vous avoir séduite, vous, Louise. Je lui ai envoyé mon gant
à la figure en entendant telle aberration. Il m’a ri au nez et m’a laissé là,
dans l’état dans lequel vous me voyez (il sanglote et lance un regard furtif
à Louise qui est pétrifiée). Oh Seigneur ! Qu’est-ce que je peux faire ?!…
Louise et Valenod disparaissent, et on retrouve Julien en compagnie de
Geronimo dans les jardins. Julien est abattu.