1. SCÈNE 16 - LA DÉCLARATION DE MATHILDE
La déclaration de Mathilde
Dans les loges public de chaque côté de la scène, on voit Ju-
lien avec la Maréchale qui assistent au spectacle, et de l’autre
côté Mathilde qui ne s’intéresse pas à ce qui se passe sur
scène, et qui fixe Julien. Leurs regards se rencontrent et elle
lui fait signe de la rejoindre. Il s’exécute sans se mon-
trer motivé. Ils sortent tous les deux de leurs loges
respectives, et se retrouvent avant scène alors que
le décor s’est re-transformé pour donner l’impres-
sion qu’ils sont dans un des couloirs de l’Opera.
Pendant la scène entre Mathilde et Julien, on en-
tend Geronimo et Elisa qui continuent de chanter
leur air en fond sonore. Le duo d’amour kitsch fait contre-
point avec le dialogue conflictuel entre Julien et Mathilde.
Chanson : Mis à mort
La Diva et Geronimo
MIS À MORT
NOUS VOILÀ MIS À MORT
QUELLE VÉNUS ÉVITA
QU’À LA DOLCE VITA
TU T’ABANDONNES ENCORE
MIS À MORT
(Pont)
HALTE AUX COMÉDIES
CE N’EST PAS RIGOLO
QUAND LE CŒUR LANGUIT
DANS UN BEL CANTO
Julien Sorel (Côme) - Mathilde de la Môle (Julie Fournier)
MA BELLE AMIE
QUAND TU SCELLAS MON SORT
AUSSITÔT J’AI SENTI
L’HALLALI DE NOS CORPS
TOUT EN CATIMINI
L’IDYLLE PART À VOLO
CETTE NOCE EST FINIE
ON CONVOLE EN SOLO
MIS À MORT
NOUS VOILÀ MIS À MORT
QUELLE VÉNUS ÉVITA
QU’À LA DOLCE VITA
TU T’ABANDONNES ENCORE
MIS À MORT
MON BEL AMI
L’INTERDIT TU BRAVAS
QUAND SI DOCILE AU LIT
SANS SOUCI TU TROMPAS
QUELLE AVANIE
MAIS D’OÙ VIENT CET ÉCHO
QUI PAR LA JALOUSIE
VA SEMER LE CHAOS
2. Livret : Alexandre Bonstein
Mise en scène : François Chouquet/Laurent Seroussi
Auteurs chansons : Zazie/Vincent Baguian
Musiques : William Rousseau/SorelLivret de l’Opéra Rock Le Rouge et le Noir - Au Palace dès le 29 septembre 2016
Julien (jouant l’inquiétude) : Vous désiriez me parler
de quelque chose ? J’espère qu’il n’y a rien de fâcheux
?
Mathilde (contenant sa jalousie) : Oh non, rien de
fâcheux. Je suis juste... intriguée. On vous voit beau-
coup aux côtés de la Maréchale...
Julien (jouant le jeu pour attiser sa jalousie) : C’est une
femme admirable. D’une grande classe, à la fois mo-
rale et spirituelle. C’est troublant, comme la grâce de
la maturité peut vous toucher l’âme, et le coeur. Hélas
je ne suis pas sûr de ses sentiments à mon égard.
Puis je vous parler en amie ?...
Mathilde (l’interrompant) : Non !… (un temps) Vous m’avez donc ou-
bliée ?
Julien (s’efforçant de jouer l’innocence) : Comment ça ? Non, je ne
vous oublie pas, je suis juste... passé à autre chose, de plus profond, de
plus apaisé peut être. (jouant l’amoureux angoissé) Pensez vous que
j’aie quelque chance d’espérer..?
Mathilde : Non !… Je vous aime moi.
Julien (prêt à craquer) : Vous m’aimez ?! (Il se reprend) Vous m’aimez
? J’en suis flatté vraiment. Cela vous passera.
Mathilde : Non. Julien, je vous aime vraiment. Je vous aime.
Julien : Vous m’aimez aujourd’hui, mais demain ?
Mathilde : Je veux être votre femme ! Je vous demande... de me de-
mander ma main.
Julien (se retient de montrer son bonheur) : ... Il faut que je… réflé-
chisse.
Mathilde (outrée) : Que vous réfléchissiez ??... Est-ce que vous m’ai-
mez?
Julien : (un temps) ... Oui, je vous aime.
Mathilde : Eh bien alors ?
Julien : Quelle garantie ai-je que vous ne
changerez pas de sentiments encore une
fois ?
Mathilde : (un temps)...
Vous voulez une garantie ?...
Le décor change, Julien disparaît alors que Mathilde reste sur scène.
C’est le décor du bureau (ou d’une autre pièce du château) de son
père le Marquis qui se construit autour d’elle. Et Mathilde se re-
trouve seule face à son père.