5. Comment les pays européens sont-ils passés de la
confrontation à une organisation régionale
assurant la paix et la prospérité ?
6. I – L’Europe divisée par la Guerre froide
A – La naissance de la Guerre froide, un conflit idéologique entre
deux superpuissances
7. 1) La Conférence de Yalta (4-11 février 1945) Livre pages 18-19
Les trois futurs vainqueurs décident de l’occupation de l’Allemagne et le changement
des frontières (au profit de la Pologne et de l’URSS, voir carte page 14).
9. Roosevelt, Staline et Churchill signent aussi une Déclaration sur l’Europe libérée.
Doc. 2 page 18 : Déclaration sur l’Europe libérée
« Le rétablissement de l'ordre en Europe et la reconstruction de la vie économique
nationale devront être réalisés par des méthodes qui permettront aux peuples libérés
d'effacer les derniers vestiges du nazisme et du fascisme et de se donner des
institutions démocratiques de leur propre choix. C'est un des principes de la Charte de
l'Atlantique que tous les peuples ont le droit de choisir la forme de gouvernement sous
laquelle ils entendent vivre et que les droits souverains et l'autonomie, dont ils ont été
dépossédés de force par les pays agresseurs, doivent leur être restitués. »
Extrait du communiqué public de la Conférence de Yalta, 11 février 1945
10. Discours de Winston Churchill à Fulton, 5 mars 1946
« De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l'Adriatique, un rideau de fer est
descendu à travers le continent. Derrière cette ligne se trouvent les capitales de tous
les pays de l'Europe orientale : Varsovie, Prague, Berlin, Vienne, Budapest, Belgrade,
Bucarest et Sofia. Toutes ces villes célèbres, toutes ces nations se trouvent dans la
sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou sous une autre, non
seulement à l'influence soviétique, mais encore au contrôle très étendu et constamment
croissant de Moscou. Athènes seule, avec sa gloire immortelle, est libre de décider de
son avenir par des élections auxquelles assisteront des observateurs britanniques,
américains et français (...). Les communistes, qui étaient très faibles dans tous ces
Etats de l'Est européen, ont été investis de pouvoirs qui dépassent de beaucoup leur
importance et ils cherchent partout à exercer un contrôle totalitaire. Des gouvernements
policiers s'installent à peu près partout, au point qu'à l'exception de la Tchécoslovaquie,
il n'y a pas de vraie démocratie »
Publié en français dans Le Monde, le 7 mars 1946
2) Le rideau de fer
14. Doctrine Truman Doctrine Jdanov
Date
Auteur
Caractéristique du modèle
américaine selon la ...
Caractéristique du modèle
soviétique selon la ...
Situation internationale vue
par la ...
Objectifs
Annonce ce qui va suivre
15. Doctrine Truman Doctrine Jdanov
Date Mars 1947 Septembre 1947
Auteur
Harry Truman (président des
États-Unis de 1945 à 1952)
Andreï Jdanov, secrétaire du
PCUS chargé de la propagande
Caractéristique du modèle
américaine selon la ...
Élections libres, respect des
libertés fondamentales
Impérialisme (domination
politique, économique,
financière et culturelle)
Caractéristique du modèle
soviétique selon la ...
Absence de libertés et
d’élections
Anti-impérialiste et anti-fasciste,
démocratique
Situation internationale vue
par la ...
Les États-Unis = leaders du
monde libre alors que l’URSS
assujettit les peuples
URSS = camp de la liberté et
de la démocratie alors que les
États-Unis sont impérialistes
Objectifs
Aider les peuples libres à
résister au communisme
Aider les partis communistes
des autres pays pour lutter
contre l’impérialisme américain
Annonce ce qui va suivre Plan Marshall
Création du Kominform pour
coordonner les PC européens
16. Mauvaises herbes du
communisme
Graines de l’ERP
(European Recovery
Program, nom officiel du
plan Marshall)
Union de l’Occident
communisme
communisme
Rideau de fer
Coopération
de 16 nations
(= OECE)
Caricature de John Collins, 1948
17. B – L’Europe se partage en deux blocs obéissant à deux modèles
Bloc de l’Ouest Bloc de l’Est
Superpuissance États-Unis URSS
Régime politique Démocratie libérale « Démocraties populaires »
Totalitarisme
Système économique Économie de marché, libérale Économie planifiée,
communiste
Alliance militaire OTAN Pacte de Varsovie
Organisation économique OECE (qui distribue l’argent
du plan Marshall) CAEM (COMECON)
Organisation politique Conseil de l’Europe Kominform
Ex. de pays en Europe
19. Berlin est une vitrine pour chacun des deux modèles idéologiques
À l’Ouest, des bâtiments modernes
qui reflètent la richesse et vantent le
système capitaliste.
À l’Est, des bâtiments typiques de l’architecture
stalinienne : austères, massifs, populaires.
De grands défilés militaires et populaires sont
aussi organisés pour glorifier le communisme
(doc. 3 page 48).
33. Les repressions au sein du bloc de l’Est
Insurrection à Berlin-Est en juin 1953
516 morts (dont 116 fonctionnaires du régime),106 exécutions, 5100 arrestations
34. Insurrection de Budapest en
octobre-novembre 1956
31500 hommes et 1130 chars sont envoyés contre
les insurgés hongrois.
Bilan : 2500 insurgés hongrois et 722 soldats
soviétiques tués.
13000 condamnations dont 350 à mort.
35. Le Printemps de Prague (1968)
400 000 soldats, 6 300 chars du Pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie qui tente de mettrre en place
un « communisme à visage humain » (c’est-à-dire se démocratiser en sortant du totalitarisme imposé par l’URSS).
36. Le Printemps de Prague (1968) + Doc. 4 page 21
400 000 soldats, 6 300 chars du Pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie qui tente de mettrre en place
un « communisme à visage humain » (c’est-à-dire se démocratiser en sortant du totalitarisme imposé par l’URSS).
41. Doc. 3 page 20 La crise des euromissiles 1977-1983
42. II – La construction européenne: un processus
d’unification économique et politique
A – Un construction fondée sur des institutions novatrices
43. 1) Le plan Schuman aboutit à la CECA
Déclaration du 9 mai 1950
Doc. 1 page 24
lancée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères
L’Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par
des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des
nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit
éliminée. [...]
Le gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production franco-allemande
de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à
la participation des autres pays d'Europe. La mise en commun des productions de charbon
et d’acier assurera immédiatement l’établissement de bases communes de développement
économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces
régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus
constantes victimes.
La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la
France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible.
L’établissement de cette unité puissante de production ouverte à tous les pays qui voudront
y participer, aboutissant à fournir à tous les pays qu'elle rassemblera les éléments
fondamentaux de la production industrielle aux mêmes conditions, jettera les fondements
réels de leur unification économique. […]
46. 3) Le traité de Rome créé la CEE
Un Europe unie pour le progrès et pour la paix
« Que les frontières tombent enfin et que l’on ait
une seule communauté et une libre circulation
des personnes, des biens et surtout du travail. »
De Gasperi
Rome, 25 mars 1957
Signature du traité
pour le marché commun et l’euratom
47. B – Les réalisations de l’Europe des Six (CEE de 1957 à 1973)
1) Le marché commun et l’union douanière
48.
49. Le marché commun (CEE 1957)
Pour créer un « marché commun », des conditions de concurrence doivent être
arrêtées. Elles supposent, pour être communes, une harmonisation des
législations nationales, des réglementations ainsi que la définition des normes
européennes. La réalisation de ce marché concurrentiel repose sur une liberté de
circulation des marchandises, des personnes et des capitaux. [...] L’objectif n’est
pas de réaliser une zone de libre-échange mais un marché intérieur commun
conçu comme une zone de prospérité et de solidarité. La réalisation d’une union
douanière suppose un système de protection à l’égard des pays tiers : c’est le tarif
extérieur commun (TEC) qui organise une unification en matière de commerce
extérieur et permet la mise en place d’une politique commerciale commune
fondée sur des droits de douane (produits industriels) ou sur un système plus
protecteur, celui des prélèvements à l’importation et des restitutions à l’exportation
(un grand nombre de produits agricoles).
G. Noël, Penser et construire l’Europe, Atlande, 2008, page 148
1) Quel est l’objectif du marché commun ?
2) Que doivent organiser les autorités pour y parvenir ?
3) Quelle est l’attitude adoptée à l’égard des pays non membres de la CEE ?
50.
51. C – Premiers élargissements et premiers approfondissements
1) Les élargissements de 1973, 1981 et 1986
Définition page 27
57. III – L’effondrement du bloc de l’Est renouvèle les
perspectives du projet européen
A – La chute du Mur et la fin du communisme en Europe
1) Les tentatives de réforme de Gorbatchev et la montée des contestations à l’Est
58. Propagande en faveur de la perestroïka sur un timbre postal de l'URSS de 1988.
« La cause de la révolution d'Octobre se poursuit avec la Perestroïka. »
« Accélération (Ouskoreniye),
Démocratisation (Demokratizatsiya),
Transparence (Glasnost) »
59. 2) La chute du Mur de Berlin et ses conséquences
72. B – La question de l’élargissement de l’Union européenne
aux pays d’Europe centrale et orientale
1) Les critères de Copenhague
73. En 1993, les institutions européennes annoncent que pour
intégrer l’UE, il faut respecter les critères de Copenhague :
- institutions stables, démocratie, respect des droits de
l'Homme et des minorités (= un critère politique)
- économie de marché viable (= un critère économique)
- respect de l'acquis communautaire c'est-à-dire transposer
toutes les règles précédemment mis en place dans la CEE
(= un critère législatif)
80. Quel futur pour la construction européenne ?
Les enquêtes d’opinion publique européennes, les Eurobaromètres, montraient en
2003 que 68 % des personnes interrogées dans les pays de l’Union européenne,
avant son élargissement de 15 à 25 membres pensaient que l’histoire et la
géographie justifiaient cette ouverture aux nouveaux membres et 82 % pensaient
qu’il s’agissait d’un enrichissement culturel ; 54 % disaient même être ouverts à
l’acceptation d’autres États ; mais cette option était toutefois minoritaire dans
plusieurs pays, dont la France (49 %), et 76 % des Européens enquêtés pensaient
qu’une telle option devait impliquer un accord préalable sur une frontière définitive
de l’Union.
Mais en même temps, on voit se développer un désenchantement des citoyens
européens envers l’idée européenne. [...] L’idéal européen semble s’être dilué dans
les élargissements successifs. Les institutions communautaires apparaissent aux
yeux des citoyens comme lointaines. Elles sont entachées d’un déficit de contrôle
démocratique, jugées bureaucratiques, incapables de résoudre les problèmes au
quotidien, induits par les conséquences de la mondialisation et les incertitudes
qu’elles charrient, le détricotage du cadre social, les concurrences exacerbées dans
le cadre d’États moins interventionnistes. [...] La tentation est dès lors très grande de
recourir à des réponses simplistes de repli sur soi, sur des valeurs nationales, sur
l’idée que la construction européenne a mis à mal une sécurité d’existence passée.
Christian Vandermotten et Bernard Dézert, L’identité de l’Europe, Armand Colin,
2008, pages 281-282
81. 3) La question des élargissements à venir (Balkans, Turquie, Ukraine ?)
83. C – Approfondissements et réalisations de l’Union européenne
1) Des conceptions différentes de l’Europe
84. Trois principales conceptions de l’Europe :
● L’Europe fédérale
- gouvernement européen unique
- logique supranationale
- décisions prises à la majorité.
● L’Europe des Nations
- un instrument pour retrouver sa grandeur passée
- chaque État préserve sa souveraineté (transferts de
compétences limités)
- logique intergouvernementale (décisions à l’unanimité)
● L’Europe du libre-échange
- simple zone de libre échange (sans contrainte)
- pas de politiques communes
- chaque État reste maître de sa politique.
85. 2) Une union à géométrie variable
(ou union « à la carte »)
86. L’Espace économique européen (EEE = UE + Islande, Norvège)
Ces pays pratiquent la libre circulation des personnes, des biens, des
services et des capitaux. C’est le projet initial de la construction
européenne (marché commun).
87.
88. L’Union économique et monétaire
- 18 pays sont membres de
la zone euro (+ Lituanie en 2015)
- 9 pays de l’UE sont hors zone euro
- 4 pays hors-UE l’utilisent avec accords
des pays membres
- 2 pays hors-UE l’utilisent de facto
89.
90. 2) Les limites de l’UE : un rôle international limité et un problème institutionnel
91. Conclusion
Depuis 1945, l’Europe a connu de nombreuses
évolutions. Divisée du temps de la Guerre froide,
l’Union européenne est parvenu à réunifier
efficacement les deux parties du continent et à faire de
cet espace une puissance économique majeure dans
la mondialisation.
Ce processus n’est pas mené sans difficultés :
disparités économiques, divergences entre États
membres, faible rôle politique international font que
l’Union européenne ne parvient pas encore à s’imposer
comme un acteur majeur alors que le territoire
européen fait parti des pôles de puissances à l’échelle
mondiale.