2. Les collections des Watteau de Lille
En 1792, les biens du clergé et des émigrés sont confisqués, deviennent des
« biens nationaux » et sont souvent vendus. Ces biens sont de beaux édifices :
églises, prieurés, presbytères ou châteaux mais aussi des tableaux, des
sculptures, des meubles, des bijoux……
Durant quelques années, on vend, on brade, on pille sans vergogne.
Certains s’enrichissent d’une façon frauduleuse. D’autres fuient la France les
poches vides mais soulagés d’avoir échappé aux massacres.
Et pendant ce temps, à Lille,
Louis Joseph Watteau - petit neveu de Jean-Antoine Watteau le célèbre peintre
des « frivolités et légèretés » - peintre connu et reconnu de Lille et Valenciennes
fait tout son possible pour rassembler les oeuvres d’art spoliées afin de pouvoir les
présenter au Public. Il caresse même le projet d’une vulgarisation de l’Art puisqu’il
les répertorie minutieusement. En 1801, Napoléon 1er permet le transfert de
quelques oeuvres du Louvre et du château de Versailles à certaines grandes villes
de France pour compléter leurs collections.
Le 15 août 1809, les tableaux sont accrochés aux murs de la Chapelle du Couvent
des Récollets.
Louis Joseph Watteau en devient le conservateur jusqu’à sa mort et son fils
François Watteau est son premier adjoint, poste qu’il occupe de 1808 à 1823.
Les Watteau sont alors surnommés « les Watteau de Lille ».
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3. Cependant, les collections du musée sont tellement nombreuses qu’elles
envahissent complètement le couvent des Récollets.
En 1885, le maire de Lille décide alors la construction d’un édifice majestueux
« belle époque ». L’inauguration a lieu en 1892.
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4. Au cours de la première guerre mondiale, le palais des beaux arts est sérieusement
endommagé et il fait l’objet d’une première restauration dès 1920.
En 1932, la cour intérieure est couverte pour en faire un atrium.
Au début des années 1990, commencent alors des travaux gigantesques de
rénovation et transformation. Il est important d’avoir une salle consacrée aux
fortifications de Vauban, de nettoyer les murs de pierre intérieurs et les façades
extérieures et d’y ajouter un autre bâtiment ultra moderne conçu en verre pour les
services administratifs et une salle (700m²) pour les expositions temporaires.
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5. Ce bâtiment abrite aussi le cabinet des dessins,
l'association des amis du musée et un restaurant.
Il a été conçu par les architectes
JM Ibos et M Vitart.
Aujourd’hui, le musée rassemble
plus de 60 000 chefs-d'oeuvre
(huiles, dessins, sculptures,
poteries….) mais n’en présente
que 2000 sur un
espace de
12 000m²..
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6. Sainte Catherine
(statue du milieu du XVe
siècle)
Elle tient les instruments qui l’ont
martyrisée : la roue et l’épée
(décapitation).
Mais, comme c’est une sainte,
évidemment, il y a miracle : l’épée
se retourne symboliquement contre
l’Empereur Maximien (250-312) qui
a décidé de son supplice.
La sainte femme avait tenu tête à
cet empereur : elle avait refusé de
l’épouser par conviction religieuse.
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7. La Trinité par
Jaime de Baço dit
Jacomart
1411-1461
Pinacle d’un polyptype placé derrière
l’autel d’une église.
La colombe du St-Esprit relie le Père
et le Fils crucifié.
Jacomart était le peintre du roi
Alphonse V d’Aragon
puis de Juan II.
Il s’inspire des oeuvres flamandes
bien que ce soit un napolitain.
Les artistes, à cette époque là,
voyagent beaucoup en fonction de la
demande des riches princes et
mécènes. Les oeuvres des uns et des
autres aussi.
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8. Le Christ au tombeau de Girolamo Marchesi (1480-1550)
Peintre italien de Bologne, Rimini, Rome et Naples.
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9. Atelier
de Della Robbia
Ces grands
médaillons devaient
orner un édifice
religieux.
Luca Della
Robbia de
Florence
avait mis au
point vers
1440
la terre cuite
émaillée.
Il y employait
toute sa
famille
jusqu’en
9 1529.
10. Le repas chez Simon
(Angleterre – XVe s)
Elément d’un retable en
albâtre polychromé et
rehaussé d’or.
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11. Le portement de croix
(Bruxelles – XVe s)
Sculptures provenant d’un
retable consacré à la Passion du
Christ.
Le voile a disparu au profit
d’une coiffure du XVe siècle.
La vierge a conservé le sien.
Elle est soutenue par St-Jean.
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12. Le Maitre au
feuillage en
broderie (vers
1500)
Portraits de Louis
de Quarre et
Barbe de Cruysinck
en donateurs.
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13. Triptyque du bain
mystique
Détail
(Jean Bellegambe –
1470-1534)
Fontaine de vie et Fontaine de
jouvence.
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14. Le Maitre de
l’Adoration de Lille
(vers 1510-1530)
L’adoration des bergers
Il semble que le peintre soit
Dirk Villert d’Anvers.
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15. Saint Adrien
(Pays-Bas – XVIe s)
Adrien était officier de l’armée
impériale romaine au IVe s.
Il persécutait les chrétiens à
Nicomédie.
Emu par le courage des martyrs,
il se convertit et se rendit aux
bourreaux qui lui brisèrent les
membres à coups de marteau sur
une enclume.
Ce saint est particulièrement
vénéré en Flandre.
Le lion, à ses pieds, symbolise la
force.
Bourreau du Portement
de croix
(Maître d’Elsloo – vers
1500-1550)
Le Christ portant sa croix était
attaché par une corde que tirait le
bourreau.
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16. La résurrection de
Lazare
(Souabe fin du XVe s)
Lazare est entouré de ses
deux soeurs Marthe et
Marie.
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17. De Jan Sanders va Hemessen
(1500-1560)
Vanité
Les inscriptions évoquent la
vanité des plaisirs terrestres
mais les ailes du papillon font
allusion à l’immortalité de l’âme.
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18. De Jan Massys ou Metsys (1509-1575)
Tarquin et Lucrèce 18
19. De Frans Floris
(1520-1570)
La Sainte Famille
1550
Frans Floris travailla à Rome
pendant une vingtaine d’années.
De retour à Anvers, il dirigea un
atelier d’une centaine d’élèves
et devint le représentant du
« Romanisme ».
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22. Il y a eu plusieurs versions du dénombrement de Bethléem
produites par la famille Brueghel.
Ici, il manque le grand arbre tronqué et le disque solaire.
Pieter Brueghel transporte l’épisode biblique dans un village
brabançon, en hiver, au moment du paiement de la dîme
(impôt sur les denrées).
De Pieter Brueghel II dit le Jeune (1564-1638)
Le Dénombrement de Bethléem
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23. C’est peut être Pieter Brueghel II le Jeune
qui est l’auteur de ce tableau, inspiré de
ceux de
Jérôme Bosch.
A cette époque, il y avait un chansonnier au
nom de Thomas Créquillon et parfois, les
peintres étaient influencés par ses fables
farfelues.
Cette oeuvre est empreinte d’un symbolisme
proche de la pensée alchimique.
De Jérôme Bosch (d’après) 1453-1516
Concert dans l’oeuf
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24. De Quillin
De part et
d’autres, les
membres de
la famille du
donateur.
La Résurrection du Christ
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25. De Lambert Sustris
(1515-1568)
Judith
Entre 1548 et 1551
Louis XIV souhaita posséder ce
tableau qui appartenait au
financier Jabach qui dût s’en
dessaisir immédiatement.
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26. De Peter Paul Rubens (1577-1640)
Saint-François en extase
Et Saint-François recevant l’Enfant
Jésus des mains de la Vierge. 26
28. Grâce à sa foi, l’ermite St Antoine résiste aux tentations.
Le démon est représenté ici dans la femme au verre de
vin : ses atours séducteurs cachent sa véritable nature
que des pattes et une queue de reptile laissent deviner.
De David II Teniers dit Le jeune (1610-1690)
La Tentation de Saint-Antoine
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29. De H. Janssens dit le Danseur (1624-1693)
Bal sur la terrasse d’un palais 29
30. De Gaspard de Crayer
(1584-1669)
La pêche miraculeuse
Les apôtres rapportent au Christ le
fruit de leur prise.
Après cette pêche, Simon-Pierre,
pauvre pêcheur de Capharnaüm,
deviendra Pierre.
Avec André, son frère, ils sont les
deux premiers disciples appelés par
Jésus.
C’est l’époque des natures mortes.
Le peintre montre divers poissons
en premier plan de sa toile.
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31. Jupiter, subjugué par la beauté d’Europe, se transforme en taureau blanc.
A cette époque, les natures mortes sont aussi en vogue et même dans les
scènes mythologiques, les motifs floraux sont exécutés avec une grande
virtuosité.
De Jacob Jordaens (1593-1678)
L’enlèvement d’Europe
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32. Andréa di Lione
(1610-1685)
L’enlèvement d’Europe
Ce tableau rappelle un peu ceux
de Poussin
(peinture claire, riche de
couleurs et de matière).
.
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34. A cette époque, Marie de Médicis était
brouillée avec son fils Louis XIII. Elle était
en exil à Anvers (arrière plan de la toile).
De Anton van Dyck (d’après) vers 1632
Marie de Médicis, reine de France
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35. De Jan Siberechts (1627-1703)
La Charrette de foin dit aussi « Le Gué » 35
38. Alors qu’Armide doit tuer Renaud, elle s’en éprend.
C’est une scène du livre du Tasse « La Jérusalem délivrée ».
Ce poète italien de la Renaissance était souvent cité dans les
salons littéraires.
De Jean-François de Troy (1669-1752)
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Armide prévoyant de tuer Renaud endormi
40. De Charles Antoine Coypel
(1694-1752)
Psyché abandonnée par
l’Amour
Le peintre s’est inspiré de
Molière
(le Ballet de Psyché)
Ce tableau sera repris pour
réaliser des « cartons »
pour la Manufacture des
Gobelins
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41. De Paul-Ponce Robert
dit Robert de Séry
(1686-1733)
Portrait de femme
(1722)
Ce peintre exceptionnel fut
complètement ignoré des
amateurs d’art et même
aujourd’hui, il reste méconnu.
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44. De Jean Raoux (1677-1738)
Les vierges modernes
Elles vivent dans un luxueux décor
comme les novices de certains
couvents de l’époque
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45. De Jean Raoux (1677-1738)
Les vierges antiques
(1727)
Ce sont les servantes de Vesta, la
déesse romaine du foyer
domestique et la gardienne du
feu.
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46. De Jean-Marc
Nattier
(1685-1766)
Scène galante
Le duc Joseph Marie de
Boufflers, gouverneur de Lille,
avait demandé une réplique de
cette toile pour le dessus-de-porte
de son salon.
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49. Ce diaporama est à usage non commercial
Il ne doit pas être publié
Il est adressé gratuitement par courrier électronique aux amis
des amis
Il ne doit pas être modifié
Aucune de ses vues ne doit en être extraite
Merci de respecter ces consignes
Cath
Voir aussi le site :
www.imagileonation.com/oiseau-de-feu.ws
Musique jouée
à l’abbaye du Bec
Hellouin
Photos prises par la
réalisatrice du PPS