1. Michel-Ange
Le poète tourmenté
Photos pillées dans le patrimoine universel véhiculé par Google, ainsi que photos de l’auteur
Vision non commerciale proposée par B.GEORGES 2014. Quelques emprunts au traducteur.
Pierre Leyris Pour les droits, s’adresser au génial sculpteur…..
2. Quelques remarques pour mieux le comprendre:
Né en Ombrie dans cette maison, il y a plus de 500 ans, en 1475.
• F
Fils de magistrat, il perd sa mère à l’âge de 6 ans et son père le place chez une nourrice,
fille et femme de sculpteur, jusqu’à ses 10 ans, ce qui jouera dans la trajectoire de sa vie On
Imagine le jeune garçon descendre ces escaliers et l’on se prend à rêver si l’on pouvait gommer
l’espace-temps!…
3. Rêvons une seconde…. Une parenthèse toute personnelle!…
• Si l’on pouvait gommer l’espace-temps (j’y ai souvent songé!) on pourrait
rencontrer Michel-Ange, Montaigne, Rabelais, Agnés Sorel, Marie-
Madeleine, Rimbaud, Alexandre, Boudha, Ronsard, Ramsès II, Diderot,
boire un verre avec Brassens et jouer à la pétanque avec Pagnol, entre
autres… mais aussi Jésus- Christ, dont le cas n’est pas clair et à qui on
pourrait demander quelques explications!!!!
4. • Quelques réflexions d’abord sur l’homme et l’œuvre ……
Toute sa vie M-C a été fou de la beauté physique
et on s’est interrogé bien sûr sur son
homosexualité.
Il est de fait que très jeune, adolescent, on a
connu son attachement à Pietrro Torregiani à la
beauté dite parfaite, puis à la fin de sa vie pour
un garçon de 22 ans Tommaso de Cavalieri dont
la beauté lui causait un véritable choc. Par la
suite il eut sans doutes les mêmes passions que
Léonard de Vinci, Botticelli et autres à son
époque. On verra plus loin ce qu’il en est..
Par ailleurs, sauf quelques cercles initiés ont pu
connaitre au cours des siècles une autre facette
importante et non-anecdotique de Michel-Ange:
ses poèmes. Leur diffusion , surtout à partir
de 1930 lève le voile sur le Michel Ange
intime.
5. • Tout d’abord sur la forme ,ces poèmes (dont la densité et la « frappe » de pur métal,
rejoignent ceux de Rimbaud) ressemblent à ces blocs de marbre dont il s’emparait pour les
tailler d’abord à grands coups de ciseaux, les laissant inachevé pour certains.
• « Il ne se soucie ni de l’orthographe, ni de la grammatique ou de la syntaxe, taillant les
mots et les images comme la pierre, tordant les expressions, pour en dégager la substance
de son âme, et le sens profond de ce qu’il éprouve.. Ce qui rend non seulement le lecteur
italien surpris par cette flamme échappant aux contraintes de la langue, mais aussi le travail
difficile aux traducteurs français des quelques 70 poèmes que j’ai pu lire sur 300 environ. »
Pierre Leyris
D'abord un premier constat: Michel-Ange est un homme profondément religieux et inquiet,
imbibé des croyances chrétiennes, tout en doutant, et étant, avec 300 ans d’avance un vrai
janséniste avant la lettre .(On sait que ceux-ci pensaient que pour avoir la foi, il fallait avoir
un certain don de Dieu, la « grâce » non accordée à tout le monde ,quelque soient la bonne
volonté, les pulsions de croyance et les efforts vers la connaissance).. Quelques vers le
révèlent:
•
• « O mon Seigneur, tends-moi, je t’en prie cette chaîne,
• à laquelle tout don céleste est attaché:
• la foi –elle à qui je peine pour m’agripper
• par ma faute n’en ayant pas la grâce entière. »
6. Michel-Ange est en permanence tiraillé entre ses sensations par rapport à une Beauté
physique parfaite et son aspiration et croyance qu’elle est le reflet de la beauté divine
immanente.
Il ne peut se résoudre à croire à une beauté purement subjective, pour lui elle est l’émanation d’une
présence divine, son reflet. La Beauté existe en soi! Le combat intérieur le ronge, celui des sens et
inconsciemment de sa peur qu’il ne s’agisse que de cela, source de péché et celui de vouloir croire que
c’est une aspiration supérieure: péché ou élévation de l’âme.. Toute sa vie il est déchiré par l’idée du
péché et de sa double mort; celle de son corps et celle de la damnation de son âme:
«
Je vois mon maître entre deux morts;
Je n’ai qu’horreur pour l’une, l’autre passe mon entendement
Et le cœur se meurt comme l’âme en ce suspens. »
Et à la fin de sa vie, a plus de 80 ans, il en vient même à trouver trompeuse sa passion pour l’Art:
« »Dès lors, je sais combien la trompeuse passion
qui m’a fait prendre l’Art pour idole et monarque
était lourde d’erreur et combien les désirs de tout homme
conspirent à son propre mal.
Peindre et sculpter n’ont plus le pouvoir d’apaiser mon âme
orientée vers ce divin amour
qui pour nous prendre, sur la Croix ouvrit les bras. »
7.
8. • Beauté « mon beau souci » comme dira plus tard Malesherbes…
• Résumons les faits: en dehors des amours contingentes, supposées et non prouvées pour les
garçons, Michel-Ange tiraillé par la notion de péché et ses aspirations est connu surtout pour
des passions platoniques, sublimées, tant pour des femmes (deux) que pour des hommes.
• En ce sens Michel-Ange, transcendant ses pulsions, est essentiellement un être complet, un
bi-sensuel et surtout un bi-affectif, essayant de faire coexister l’idéal socratique et chrétien…
• D’abord son amour pour Contessina, à la beauté gracile et délicate, fille de Laurent de
Médicis: un amour partagé sans concrétisation réelle jusqu’à la mort de celle-ci.
• Par la suite il eut aussi une passion platonique pour une poétesse et femme mariée plus
âgée que lui, Vittoria Colonna, qu’il connut en lisant ses poèmes, l’admirant et lui écrivant à
ce sujet jusqu’à sa mort qui le bouleversa.. D’après ses contemporains Michel-Ange était un
homme relativement chaste à une époque qui l’était beaucoup moins. « Je l’ai souvent
entendu, écrit Condivi, raisonner et discourir sur l’amour à la façon de Platon, sans paroles
déplacées, même très jeune.
• Ensuite à 57 ans, sa passion totale ,platonique, spirituelle pour Tommaso CAVIALERI un
jeune artiste d’une grande beauté physique mais aussi morale, qui l’aimera filialement jusqu’à
sa mort et qui lui inspira nombre de poèmes.
• Pour Michel Ange, la beauté physique traduisant celle de l’âme, dans sa recherche constante,
n’était que la traduction d’une beauté éternelle d’un monde supra-naturel, d’essence divine,
une recherche éperdue de concrétisation de la perfection. C’est le propre des artistes,
cette tentative de percer le mur de notre réalité, qu’on peigne des pommes
comme Cézanne ou un paysage tourmenté comme Van Gogh…. Le burin ou le
coup de pinceau est une flèche, une banderille lancée dans un autre monde
inconnu et espéré…..
10. Ses poèmes révèlent aussi une partie
de ses problèmes existentiels comme ici
où il parle des tracas de son travail pour
la chapelle Sixtine:
A travailler tordu j’ai attrapé un goitre
…et j’ai le ventre, à force, collé au menton,…
Ma barbe pointe vers le ciel, je sens ma nuque
sur mon dos, j’ai une poitrine de harpie
et la peinture qui dégouline sans cesse
sur mon visage en fait un riche pavement
Mes lombes sont allées se fourrer dans ma panse
faisant par contrepoids de mon cul une croupe
chevaline et je déambule à l’aveuglette
J’ai par devant l’écorce qui va s’allongeant
alors que par derrière elle se ratatine
t je suis recourbé comme un arc de Syrie..
Cette charogne de peinture
Défends là, Giovanni, et défends mon honneur
Suis-je en bonne posture ici et suis-je peintre?
Lettre-poème ; avec dessin, adressée à un ami. On
sait que MC préférait la sculpture à la peinture,
n’ayant peint la Sixtine que sur ordre et en
maugréant…
11. Un des rares portraits (2) de
Michel-Ange , qui se trouve
au Louvre
12. « Je suis Celui qui fit dès ses premières années
Tes yeux ingénus se tourner vers la beauté
Qui de la terre au ciel tout vivant vous élève » »
Adorateur de la Beauté quasi divine, Michel Ange se scandalise
du dévoiement du culte chrétien, dénonce avec violence la corruption
et les trafics du successeur de Pierre, qualifie Jules II de « rouvre desséché, et écrit
« Ici l’on vous fait d’un calice ou d’un casque, un glaive
Et le sang du Christ se trafique à pleines mains;
De la Croix, des épines on forge des lances,
Tant et si bien que le Christ même perd patience… »:
13. Le David, de plus de 5 mètres,une
de ses œuvres maitresses à 26 ans (1501). Une
copie parfaite se trouve exactement à l’endroit
où une commission dont faisait partie
Léonard de Vinci décida de le placer:
à l’entrée du Palacio Viecchio
Peu après sa réalisation, Michel Ange délaissa la
sculpture pour « mordre » à la poésie, devenant
sa seconde nature, d’une manière « plus
discrète » Le verbe lui permettant de s’affranchir
des contraintes des ouvrages de commande
15. Michel Ange n’a pas cessé décrire, depuis son jeune âge et jusqu’à 85 ans…
« Dans l’aire créatrice, là où le pouvoir du ciseau et du pinceau s’arrête, nait celui de la poésie,
dans des textesfrémissants et révélateurs de son moi profond. » Tourmenté il ne cesse de se
référer à Dieu et à un autre monde, dont la Beauté est les signe; un autre monde dont il ne
se sent pas digne, pensant vivre dans le péché.
Sans aucun doute Rimbaud forme un couple avec Michel Ange au-delà de l’espace-temps: on
se prend à rêver à les imaginer ensemble..
Rimbaud va plus loin que Michel Ange. La Beauté n’est pas pour lui reflet du divin
. Elle est notre mère immanente de la Vie et l’homme ne cesse de la tuer, comme s’il tuait sa
Propre mère:
« Devant une neige un Etre de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles
de musique sourde font monter, s'élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré ;
des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres
de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frisson
s'élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements
mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre
mère de beauté, - elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d'un nouveau corps
amoureux.
O la face cendrée, l'écusson de crin, les bras de cristal ! le canon sur lequel je dois m'abattre
à travers la mêlée des arbres et de l'air léger ! (Illuminations)
17. Une nuit de mai 2014, David et son ombre veille sur une Florence endormie
18. C’est que par suite d’un renversement politique à Florence, Michel Ange menacé de mort
dut se cacher en 1529 plusieurs mois dans une cellule souterraine d’un église où, assez
récemment, en 1975, on a retrouvé ces croquis au fusain,sur les murs
19. La cave mesure 5 mètres sur 7 et est située en dessous de la sacristie de
San Lorenzo. Sa visite n’est pas permise.
20. Ce n’est donc pas l’Amour…qui me fait douleur…c’est
mon destin, mon sort..
Ici il m’a lié, là il m’a délié
J’ai pleuré sur mon sort et,
douleur infinie
Je l’ai vu s ’éloigner de ce
marbre, celui
Qui m’a pris à moi-même et puis
m’a rejeté. »
21. « Amants fuyez l’Amour, fuyez le feu, son incendie est âpre
Et la blessure est mortelle
Dès qu’on a reçu son premier choc, ni force,
ni raison, ni changement de lieu ne peuvent rien
Fuyez, je ne suis pas un petit exemple de ce que peuvent
un bras cruel, un trait aiguisé
Lisez sur mon visage votre mal, ce que sera ce jeu impie et impitoyable
Fuyez sans tarder, au premier regard ;
moi qui ait pensé en tout temps avoir la paix,
Je sens et vous voyez comme je brûle.. »
22. Le deuxième portrait connu:
un être tourmenté et qui se
raccroche à Dieu.
Pétri de culture chrétienne,
l’absurde de Camus lui est
étranger. A l’époque il ne
pouvait en être autrement..
Rimbaud, Camus, sans doute
des fraternités par delà le
temps...
23. • A 55 ans, en 1530, le poète est en pleine détresse (trente ans avant son
décès) non seulement par l’angoisse de la première mort , mais surtout
de la seconde qui est pour lui la « perdition éternelle, du fait de ses
péchés:
« Je vis sans force, hélas, je ne sais où
Ou plutôt je crains de le voir, car le passé,
même fermant les yeux, est là qui me le montre
Maintenant que l’âge transforme mon écorce,
La Mort perditrice bataille incessamment avec mon âme
Or, si je ne me trompe, (Dieu veuille que j’ai tort)
C’est mon châtiment éternel
Pour le mal que j’ai fait librement et sciemment
Que j’entrevois, Seigneur, et je ne sais plus qu’espérer »
24.
25. Je vis de me mourir…
• "Je vis de me mourir et, à vrai dire,
je vis heureux de mon malheureux sort.
Quiconque ne sait vivre d'angoisse et de mort,
qu'il entre dans le feu qui me brûle et dévore.
Si je vis avant tout de ce qui me consume,
plus fait rage le feu grâce au bois et au vent,
plus celui qui me tue vient à mon assistance,
plus il me fait de mal et plus je suis content."
26. On serait dans l’erreur de penser
que la recherche de la Beauté était
uniquement charnelle ou
esthétiquement sensuelle chez MA.
On sait par un peintre portugais,
Francisco de Holanda que pour MA,
la « peinture la plus élevée consiste
à représenter la plus parfaite des
créatures de Dieu, faite à son
image: le fils de l’Homme » Sa
sculpture et sa peinture sont donc
des hommages à la Divinité, une
façon de dire « Tu nous a fait
comme ça et je te rejoins par ce
que je fais, à l’image de ta
Perfection »! MA est un artiste , un
« chaman », un pont
médiateur vers la Divinité,
éminemment pétri de foi religieuse
27. « Voici que le cours de ma vie en est venu
Par tempétueuse mer et fragile nacelle
Au commun havre où les humains vont rendre
compte et raison de toute œuvre lamentable ou
pie…
Dès lors, je sais combien la trompeuse passion
Qui m’a fait prendre l’Art pour idole et
monarque était lourde d’erreur et combien les
désirs de tout homme conspirent à son propre
mal
Les pensers amoureux, jadis vains et joyeux
Qu’en est-il à présent que deux (1) morts se
rapprochent?
De l’une j’en suis sûr et l’autre me menace
Peindre et sculpter n’ont plus le pouvoir
d’apaiser mon âme,orientée vers ce divin amour
Qui, pour nous prendre, sur la Croix ouvrit les
bras.
(1) La mort physique et la mort céleste du
jugement) Poème à Vasari
Peindre et sculpter n’ont plus le
pouvoir d’apaiser mon âme…
28. Avec le ciseau, le pinceau à la main ou les mots, l’artiste tente toujours de conjurer son sort
d’humain, de trouver une raison d’être en perçant le mystère de l’infini; cherche à faire surgir
ce qui anime la flamme inconnue, en se heurtant toujours au même mur…. L’artiste et
chacun de nous, emportés dans la même galère sur un océan inconnu.
29. La Piéta est à mon avis le chef d’œuvre absolu de MA tant sur le plan de sa
réalisation magistrale que sur celui de notre présence au monde et à notre
relation à la mère génitrice dans le fil de l’évolution
« J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé
jusqu'à l'en libérer. » Michel-Ange
Réalisée dans un seul bloc de marbre et en un an, en 1498, à 23 ans! , elle est le fruit de la
commande d’un ambassadeur et cardinal français. C’est la seule œuvre de MA qui porte
sa signature sur le bandeau de la vierge:
MICHAL.AGELUS BONAROTUS FLORENT.FACIEBAT
Mais en 1972, resté caché pendant 500 ans on a découvert le monogramme M dans la
paume de la vierge, au milieu des lignes de sa main..
« Comment main d'artisan a-t-elle pu si divinement accomplir, en si peu de
temps, une œuvre aussi admirable ? Cela relève du miracle : qu'un rocher informe ait
atteint une perfection telle que la nature ne la modèle que si rarement dans la chair »
Vasari
30.
31. ce
« Ce n’est pas toujours faute grave ni
mortelle
Que de bruler pour un prodige de beauté
Si le cœur en est attendri de telle sorte
Qu’un trait divin y puisse pénétrer
aisément
L’amour s’éveille; il dresse ses ailes
Et ne fait point obstacle au vol des
passions vaines
Dont elle a toujours faim, l’âme prend
son essor
L’amour auquel je songe tend vers
les hauteurs… »
32. A Vittoria Colonna, poétesse (1510), il y a
plus de 500 ans…
« Voici « une vive image de pierre alpestre et dure
De plus grande durée que son auteur,
Voué par les ans à la poudre..
…L’art l’emporte en conséquence sur la nature
Je sais, la preuve en est dans la fière sculpture
Que le temps et la mort la menacent en vain…
Je puis donc nous donner à nous deux longue vie
En figurant par la couleur ou dans la pierre
(le mode importe peu) nos deux visages
De sorte que mille ans après notre départ
On pourra voir combien vous fûtes belle et moi
Piteux, mais non pas fou de vous avoir aimée «
33. On sait combien Michel Ange
rechigna, contraint et forcé,
de peindre plafond et murs de
La chapelle Sixtine.
On se prend à penser au vrai
destin des hommes; de Michel
Ange à Van Gogh et à bien d’autres
artistes:
Ils furent d’humbles tacherons,
,serviteurs des princes, de Rois
et Papes, parfois misérables, mais
la postérité les honore et rend
hommage à leur génie, alors qu’on
ne retient guère que le nom des
autres, pour puissants qu’ils furent!
Ainsi en est-il pour ces « chaman »
du genre humain.
34. La Sixtine est une véritable
Bible illustrée, un poème, une bande
dessinée et peinte magistralement,
de la Genèse . Peinte sur 4 ans, il y a
un demi-millénaire, en 1508.
http://
http://mv.vatican.va/5_FR/pages/x-Pano/CSN/Visit_CSN_Main.html
Pour sa visite virtuelle
il suffit de cliquer sur:
35.
36.
37.
38. La Sibylle
« Ami de Michel- Ange, Livio vient lui lire presque
chaque soir un manuscrit latin qu'il a découvert
dans les ruines du temple de la Sibylle à Tivoli.
Dans ce texte, un certain Sphaerus raconte
l'enquête qu'il a menée, sur ordre de l'empereur
Auguste, pour retrouver les différents fragments
d'un oracle perdu des Livres sibyllins, et
notamment ses visites aux Sibylles de Cumes et de Delphes,
Les aventures du personnage passionnent les deux amis et
les distraient des turpitudes de la cour de Jules II.
Un matin, Michel-Ange découvre avec stupeur
que le dessin qu'il a fait de Livio à la Sixtine a été repeint à
son insu et transformé en portrait de femme.
Qui est l'auteur de ce forfait, destiné à propager la rumeur
d'une liaison coupable entre le jeune homme et Michel-Ange ?
Tout semble désigner Raphaël et Bramante….
. Avant de s'éteindre, le pape aura la chance de pouvoir admirer ce chef-d'œuvre
- qui a demandé à l'artiste quatre ans d'un labeur acharné - et la façon dont
Michel-Ange a immortalisé Livio, dont le portrait travesti en femme est devenu
la Sibylle libyenne, Libica, fresque que l'on peut voir aujourd'hui à la Sixtine. »
39.
40. Masaccio le maître…
• Très jeune Michel-Ange admire Masaccio dont on peut voir les fresques
dans la chapelle Brancacci à Florence. C’est là, parait-il, que dans une
bagarre, l’un de ses camarades jaloux lui cassa le nez, avant d’être banni de
Florence. Michel Ange en resta marqué toute sa vie et on le désigna
longtemps comme « l’homme au nez cassé »
41.
42. Les tombeaux des Médicis ( ici Laurent II)
jamais terminés, dans la chapelle du
même nom. C’est quasi en dessous de ceux-ci
que se situe la cave où il se cacha, justement
de la colère des Médicis!
43.
44.
45.
46.
47.
48. Je ne sais plus trop quelle est cette œuvre mais l’association est amusante…
52. Un de ses derniers poèmes
et ses doutes….
(et d’une écriture tremblante et grêle)
Je suis sûr de la mort, mais non pas de son heure
La vie est brève et moi, il ne m’en reste guère;
Survivre fait plaisir aux sens mais non pas à l’âme
qui voudrait -elle m’en implore- que je meure.
Le monde est dans l’aveuglement,
Le faux gagne et le vrai ne parait plus au jour
A quoi bon nous avoir promis tant de lumière
Si d’abord vient la mort qui fige sans remède
Un homme dans l’état où elle l’a surpris?
53. Le tombeau de Michel Ange se trouve à Florence, église Sta Crocce, en compagnie
de ceux de Galilée, de Dante , Machiavel et autres personnages illustres..
Pour une visite se Sta Crocce, clic sur un site qui en vaut la
peine; http://www.jacqueslanciault.com/2011/03/10/le-quartier-historique-de-florence-en-
commencant-par-l%E2%80%99eglise-santa-croce/
54. L’art est un doigt tendu vers l’ineffable inconnu, le secret espoir d’un monde autre..
C’est un rituel, une cérémonie magique où les poèmes, la peinture, la sculpture et
la musique sont des outils, des ponts conjuratoires pour aller au delà de notre condition
humaine misérable, qui fait de nous à la fois des demi-dieux et « rien », de la « poudre »
un mot utilisé par Michel Ange. Hubert Reeves emploie celui de
« poussière d’étoiles »…
55. Ze end
• Michel Ange est parti rejoindre la « poussière des étoiles ,
mais son esprit et ses interrogations demeurent..»