Des dispositifs d'accompagnement propres au secteur Automobile
1. AutoStratInternational :Quelleestlalignedirec-
trice des actions et dispositifs d’accompagne-
ment proposés ?
Axel Parkhouse : Nous sommes le partenaire
de la Plateforme de la Filière Automobile au sujet
de l’évolution des emplois dans le secteur
automobile. Les dispositifs que nous proposons
partent d’un fait : la faible mobilité personnelle
des salariés. Il faut donc les aider à retrouver un
emploi dans une entreprise géographiquement
proche. Ce transfert vers d’autres filières industrielles leur
apporte les compétences des salariés du secteur automobile,
tandis que les entreprises de ce dernier peuvent mener en
douceur, un mouvement de diminution des effectifs. Les
salariés de l’industrie automobile sont reconnus pour leurs
compétences, la qualité de leur travail et leur productivité.
ASI : Quels sont les dispositifs que vous mettez en avant ?
A.P. : Nous avons deux dispositifs. Le premier est le DAST, pour
Dispositif d’Anticipation Sociale Territoriale. L’enjeu est de
proposer aux salariés la mobilité professionnelle la plus large
possible sur leur zone d’emploi, tout en répondant aux besoins
des entreprises. Il s’agit d’intégrer, le plus en amont possible,
tous les acteurs engagés dans le développement économique
des territoires afin d’anticiper les mouvements et les besoins.
Pour réaliser ces actions, nous avons deux partenaires clés, que
sont les Boutiques de gestion des entreprises (BGE), très
performantes sur les TPE, et l’AFPA, un des acteurs qui dispose
d’une très bonne vision des situations locales.
ASI : Et le second point ?
A.P. : Le groupe Arthur Hunt a défini un dispositif
d’accompagnement des PME. Il s’agit de les aider à réaliser des
créations nettes d’emplois. Il s’agit d’un dispositif totalement
nouveau que nous avons expérimenté depuis quatre sur près de
300 PME. Et il a fait ses preuves, car il a mené à la création de
350 à 400 emplois par an. Il est en cours de déploiement sur
tout le pays et vise les PME employant jusqu’à 450 personnes.
Nous les aidons à pourvoir à leurs besoins et les emplois
additionnels sont une conséquence de la logique de
développement des entreprises.
ASI : En quoi est-ce innovant ?
A.P. : Ce dispositif est innovant pour trois raisons. Tout d’abord il
est porté par un professionnel qui a de l’expérience et qui passe
un jour par semaine dans l’entreprise pendant six mois. Cela ne
fonctionne que dans la durée. Celle-ci permet d’obtenir
la confiance du dirigeant de l’entreprise pour qu’il
accepte de déléguer.
L’accompagnant doit à la fois discuter avec le dirigeant
mais également mettre en place les actions. Enfin, il
existe 359 dispositifs d’aide aux PME en région PACA. Il
est impossible que le dirigeant d’une entreprise les
connaisse tous. Le confident est là pour être l’interface
entre la PME et les aides potentielles. Le confident joue
également le rôle de chef de projet pour aller chercher
les compétences. Nous ne créons pas une couche en plus, mais
nous nous insérons dans le dispositif existant. Nous avons un
rôle de facilitateur en offrant une meilleure visibilité au dirigeant.
ASI : Avec quels avantages ?
A.P. : L’ensemble a deux vertus ; avoir une vision complète de
ce qui se passe sur le territoire et créer des emplois. Sur ce
point, il existe 190.000 PME en France dont un tiers seraient
intéressées soit un potentiel d’environ 50.000 emplois.
Et ce dispositif reboucle avec le DAST et va dans le sens de la
réforme de la formation professionnelle avec le Compte
Individuel Formation. L’ensemble donne une vision en temps
réel extrêmement précise qui permet de savoir que dans trois
mois, il y aura deux postes à pourvoir à tel endroit.
ASI : Que reste t il à construire ?
A.P. : Tout d’abord, il faut croiser les visions filières et les visions
régions. C’est le seul moyen pour détruire le moins d’emplois
possible. Dans la filière automobile, il faut des sites industriels
réalisant au moins 50 millions de chiffre d’affaires, sinon il n’est
pas possible de faire un peu de R&D pour assurer la croissance.
Il faut mener ces actions en dehors des relations commerciales
avec les constructeurs car les acheteurs n’y raisonnent que par
métier. C’est là que la PFA peut avoir un rôle pour aider à
consolider la filière. Ce rôle est probablement à partager avec
l’ex-FMEA chez BPI France. Et une telle démarche a fonctionné
dans les grands groupes. Ainsi, chez Valeo, l’usine d’Abbeville
est passée de la production de serrures à une activité se situant
dans le sillage de celle de l’usine d’Etaples.
Paradoxalement, nous sommes aidés par le fait que les
constructeurs aient de moins en moins d’argent à mettre dans
la restructuration de la filière. L’accent est donc mis sur les
autres dispositifs et cela ouvre le champ à des actions
innovantes comme les nôtres.b
Propos recueillis par Bertrand Gay
I n d u s t r i e e n F r a n c ebile
La Lettre AutoStratInternational • 20 mai 2015 • N°144
5
Laphotocopienonautoriséeestundélit.
Axel Parkhouse : « Croiser les visions filières
et les visions des Régions »
Le groupe Arthur Hunt est spécialisé dans les problématiques de ressources humaines des
entreprises. Axel Parkhouse, son président, présente les actions propres au secteur automobile.