4. Recensement des juifs dans les
établissements scolaires
Lycées/Collèges :
9 garçons et
1 fille
Écoles primaires :
5 filles, 3 garçons
et 1 élève dans
une école mixte
7. Liste des juifs venant du camp
d’internement de Gurs
Départ des jeunes juifs
vers Lastic, le 9 juin 1942,
après de longues
formalités
administratives
8. Liste des juifs venant de
Rivesaltes
22 jeunes étaient
inscrits, seuls 18
sont arrivés
9. Exemple de « demande de
libération » vers le centre de
Lastic
18. A LA REGION PACA
AU MEMORIAL DE LA SHOAH
AU MINISTERE DE LA DEFENSE ET
LES ANCIENS COMBATTANTS
AU LYCÉE SEVIGNE
AUX ARCHIVES DES HAUTES-ALPES
Notes de l'éditeur
1er partie : 2 à 4 : application des lois antisémites de Vichy
2eme partie : 5 à 15 : l’exemple du centre de Lastic à Rosans
Les lois de Vichy doivent être aussi appliquées dans les Hautes-Alpes :le statut de juif c’est-à-dire qui est considéré comme juif (ceux qui ont des grands parents juifs)
Art 2,3 : professions interdites aux juifs (la fonction publique, professions liées à l’argent), loi du 14 juin 1941
Après la loi du 14/06/41, les juifs sont contrôlés et surveillés
Doc gauche : affiche qui demande à tous les juifs d’indiquer leur adresse et tout changement d’habitation
Doc droite : formulaire qui doit être rempli
Le but de cette mesure est de savoir où se trouvent les juifs.
L’inspection académique doit recenser tous les élèves juifs des établissements des Hautes Alpes
L’abbé Alexandre Glasberg est ordonné prêtre en France en septembre 1938. Il est originaire d’une famille juive d’Ukraine.
Après l’ armistice de juin 1940, il est nommé délégué au sein du CAR, commissariat aux réfugiés, sous l’autorité du cardinal Gerlier.
Au printemps 1941, il crée la DCA, direction des centres d’accueil, dont l’objectif est de sortir un maximum de juifs des camps d’internement comme ceux de Gurs, Rivesaltes ou bien Les Milles. Il en créera 5 au total dont celui de Lastic, sur la commune de Rosans, dans les Hautes-Alpes.
Parallèlement , il fonde début 1942 une groupe de résistance : L’amitié chrétienne pour aider les juifs et toutes les victimes du nazisme.
Le centre de Lastic est ouvert le 20 janvier 1942.
Son objectif est d’accueillir 50 à 60 personnes qui ont séjourné 1 voire 2 ans dans un camp d’internement et leur permettre de retrouver des conditions de vie normales
Les 18 juifs venus de Rivesaltes sont âgés de 16 à 22 ans. Ils arrivent le 17 juin 1942
Cette demande de libération est en réalité une autorisation pour se rendre à Lastic. La fiche de renseignement est extrêmement précise (lieux de résidence et comportement).
Autorisation définitive pour le transfèrement des jeunes juifs
Le centre Lastic de Rosans fait l’objet d’une surveillance particulière. Le préfet informe le maire de Rosans de l’ouverture d’un « centre d’éducation professionnelle ». Il explique que des titres de séjour ont été délivrés mais ils ne sont valables que sur la commune et pour une durée de 3 mois renouvelable.
Une lettre est également envoyée à la gendarmerie pour leur préciser les conditions de déplacement de ces jeunes et pour leur recommander une surveillance étroite. Les renseignements généraux sont aussi informés. Ils effectuent un rapport positif sur ces jeunes le 29 juin 1942. Ils évoquent leur activité : réfection du bâtiment dans lequel ils sont logés mais surtout, travail dans les fermes alentours.
Juillet 1942 : le gouvernement de Vichy prépare la rafle de 10 000 juifs étrangers en zone libre. Un liste des juifs apatrides doit être dressée par la préfecture avant le 10 juillet 1942. 32 personnes de Lastic figurent sur cette liste et correspondent aux critères d’arrestation :
Juifs étrangers.
Entrés sur le territoire français après le 1er janvier 1936.
Ils sont surveillés par la gendarmerie.
L’abbé Glasberg voit le piège se resserrer sur son centre dont l’objectif était au contraire de venir en aide à ces jeunes. Il est au courant de la rafle prévue et se rend, le 20 août 1942 à la préfecture des Hautes- Alpes pour défendre ses protégés. Il met en avant leur utilité en tant que travailleurs agricoles dans une période où la main d’œuvre manque. Il est soutenu dans cette démarche par le préfet des Hautes- Alpes qui essaie de défendre la cause de Lastic auprès du préfet régional de Marseille. Celui-ci met en avant : « le service qu’ils pourraient rendre à l’agriculture dans le département des Hautes-Alpes. » Il met en avant que « ces jeunes sont amenés à recevoir une éducation agricole et leur utilisation pourrait permettre de compenser, dans une certaine mesure, le déficit de main d’œuvre dont souffre le département ».
En vain.
Le 26 août 1942 : arrestation de 33 pensionnaires. 9 d’entre eux avaient essayé de s’évader, mis au courant par l’abbé Glasberg lui-même, mais la surveillance étroite de la gendarmerie les fait échouer.
Les victimes sont conduits au camp des Milles puis à Rivesaltes ou directement à Drancy.
22 seront déportés dans les convois 29, 30 et 31. 2 seulement survivront.
10 autres arrestations auront lieu ce même jour dans le département.
L’abbé Glasberg , décédé en 1981, a reçu en 2004 à titre posthume, la médaille des Justes parmi les Nations.
4 filles et 29 garçons de 16 à 22 ans
12% de femme et 88% d’hommes
On peut observer que les déportés étaient en majorité mineurs (16 à 20 ans) les majeurs avaient (21 à 36 ans)
Nous tenions à remercier les partenaires du projet qui nous ont permis de le réaliser: