La France, l’entrepreneuriat, et l’innovation façe à la mondialisation
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La France, l’entrepreneuriat, et l’innovation façe à la mondialisation
Devons-nous faire le deuil de notre industrie, industrie lourde, industrie du secteur secondaire,
l'agriculture... et les laisser aux pays qu’on qualifierait « moins développés » dont la main d'oeuvre est
moins chère. Devons-nous opter pour une hyper-spécialisation du tertiaire principalement orienté sur les
activités intellectuelles de création, d’invention, de services ? Devons-nous, européens, français, devenir
des nations « Fab-less »?
On ne peut pas empêcher, ni interdire à l'Inde ou à la Chine de vouloir se développer. On ne peut non plus
leur imposer notre réglementation sur le travail, ni nos coûts de main d'oeuvre. Certains dirons que nous
pouvons, devons, assouplir notre réglementation sur le travail, et baisser nos coûts de main d’œuvre pour
être compétitif ! … mais ceci est un autre débat, et dépasse le cadre de ce blog.
Par conséquent, il faut être réaliste, on ne pourra pas rivaliser avec ces pays là sur le même terrain ! Que
devons-nous faire alors ? Instaurer un protectionnisme (cad limiter les importations, les taxer, interdire les
délocalisations …) ? Et à quelle échelle ? Française ou Européenne ? A l'échelle française cela irait à
l’encontre de la réglementation européenne. A l'échelle européenne, l’union européenne est toujours en
construction, mais pourquoi pas un jour avoir une véritable politique d’intelligence économique
européenne globale … .
Mais en attendant que l’Europe se construise politiquement, nous français, devons nous adapter et profiter
de cette nouvelle donne mondiale ! Mais comment s’adapter ?
A mon sens, il ne faut surtout pas "abandonner" notre industrie, ou plutôt nous devons adapter notre
industrie. Nous devons orienter ces secteurs industriels vers une production de plus en plus qualitative,
avec des labels d'états (ou Européens) garantissant une production "à la française" (norme qualité
française, norme luxe français, label rouge, AOC, agriculture bio...) !
Mais une industrie orientée qualité plutôt que quantité ne peut donner du travail à une majorité ?
Si, mais à condition que le pays entier se spécialise dans l’excellence, la qualité et le luxe.
Ari MASSOUDI / http://www.strategy-of-innovation.com/ / http://www.linkedin.com/in/arimassoudi
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Et c'est nos produits, biens et services, issus de notre savoir-faire non-concurrençable qu'il faudra vendre
aux chinois ou aux hindous friands de luxe et de produits typiques, pays où le pouvoir d’achat ne cesse
d’augmenter chaque jour.
Une telle politique économique nécessiterait une protection de notre savoir-faire, de notre intelligence, et
de notre artisanat. Adoptons une bonne fois pour toute à l'échelle Européenne, les mêmes règles de
propriété intellectuelle et industrielle que les USA, règles tant en faveur de leur commerce et de leurs
entrepreneuriats ! Pour ne citer qu’un exemple, les USA ont le « Business method patent » qui est un
brevet, cad un titre de propriété, permettant de protéger les « concepts » au même titre qu’une invention
tangible ! Ce type de brevet, et l’arsenal juridique de protection qui va avec, permet aux entrepreneurs
américains de créer de la richesse grâce aux innovations d’organisation managériale, aux innovations de
services, ou aux innovations de business model originaux !
Les métiers de la tête au service des métiers de la main. La recherche, l'ingénierie et le design au service
de l'innovation artisanale française.
Par conséquent, l'avenir est de mettre les bouchées doubles, en produisant plus de diplômées dans les
filières "scientifico-techniques", et en augmentant le nombre d'artisans à la technicité fine (et donc en
réduisant le nombre de jeunes aux diplômes inutiles !). Et "surtout", en encourageant ces diplômés à
"entreprendre" et à mettre application leurs idées. Au delà de la simple formule, il faut mettre en place
des mesures fortes d'incitation à l'entrepreneuriat. Ces mesures pourraient être bien évidemment des
avantages fiscaux et sociaux comme il en existe actuellement même si tout n'est pas parfait (Crédit Impôts
Recherche, Jeune Entreprise Innovante, Concours d'entrepreneuriat, Statut auto-entrepreneur). Mais le plus
important est de changer les mentalités; pour cela il faut instaurer une véritable culture de l'entrepreneuriat
dans toutes les Universités, Écoles d'enseignement supérieure, les formations professionnalisantes, mais
aussi, et surtout dès le lycée (général et professionnel), voir même dès l'école primaire et le collège !
Tout jeune diplômé devra à la sortie de sa formation initiale, avoir été familiarisé avec le b.a.-ba de
l'entreprise et de sa gestion managériale, administrative, financière et juridique !
Pourquoi on n'enseignerait pas dès le lycée une initiation à la comptabilité d'entreprise, à la stratégie, au
marketing ou au droit des sociétés, commercial et des affaires ..... plutôt que la philosophie ?
Ari MASSOUDI / http://www.strategy-of-innovation.com/ / http://www.linkedin.com/in/arimassoudi
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La France doit devenir véritablement une nation d'entrepreneuriat et d'entrepreneurs. Il en va de notre
survie économique !
Mais l’entrepreneuriat sans le soutien du capital est voué à l'échec ! Par conséquent, les pouvoirs
publics doivent inciter encore d’avantage l’orientation de l’épargne des français vers l’investissement dans
le capital des jeunes entreprises non cotées, notamment des entreprises innovantes !
En instaurant une véritable politique « décomplexée » d’avantages fiscaux en faveur de l’investissement
dans ces entreprises, nous parions sur le potentiel de l’intelligence française à créer la richesse et les
emplois de demain. Sauf que demain, ce n’est pas dans 50 ans, mais bien dans 5 à 10 ans dans un univers
mondialisé où tous les cycles, les échecs et les réussites, s’accélèrent.
Mais malheureusement, ces mesures fiscales en faveur des investisseurs sont aujourd’hui bien
insuffisantes.
Pour rappel, l’investissement dans le capital d’entreprise non cotées par des particuliers, directement ou
indirectement (par le biais de société dédiée à l’investissement par exemple) permet de bénéficier de
réduction sur l’impôt sur le revenu personnel et sur l’impôt sur la fortune (ISF, loi TEPA).
Ari MASSOUDI / http://www.strategy-of-innovation.com/ / http://www.linkedin.com/in/arimassoudi
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Loi TEPA Fiscalité* Commentaires*
Investissement au capital Réduction d’impôt sur le La réduction de 75% sur l’ISF semble à première vue
d’entreprise non cotée soit : revenu personnel (IRPP) intéressante, mais la notion de plafond annuel rend cette
égale à mesure « ridicule ». Pourquoi un plafond annuel ?
- directement en tant qu’associé 25% des sommes investies Pourquoi toujours des mesurettes ?!
investisseur dans la limite annuelle de
20 000 € (personne seule) Mais qui paie l’ISF en France ? En 2009, 539 000
ou ou 40 000 € (couple) foyers français ont été assujettis à l’ISF, soit 2% des
contribuables, ce qui représente 1,6% des recettes
- indirectement par fiscales ! L’ISF représente donc qu’une goutte sur les
l’intermédiaire d’une Société Réduction d’impôt sur la recettes de l’état, mais produit l’effet d’un tsunami sur
dédiée Fortune (ISF) égale à l’exil hors France des « ISF ». 1 000 « ISF » quittent
75% des souscriptions annuellement la France et cela ne fait qu’augmenter
versées dans la limite d’année en année. Sans compter que les effets
annuelle de 50 000 € d’annonce sur « l'aménagement » de la loi TEPA par le
gouvernement, ou la crainte de l’arrivée au pouvoir de
l’opposition de gauche ne sont pas en faveur de la
confiance de ces hauts revenus en notre pays !
Par conséquent, que reste ou restera-t’il pour continuer
à soutenir l’entrepreneuriat et la création de richesse en
France ? Le crédit bancaire ? Bien sure que non !
Surtout en ces moments où il existe un véritable gèle du
crédit bancaire ! Réponse : Les classes moyennes
imposées à l’IRPP ! Sauf qu’avec 25% de réduction et
avec un plafond contraignant, on n’incite pas vraiment
le bon peuple à investir dans l’avenir et donc dans nos
jeunes entreprises innovantes !
*Note : le projet de Loi de finances 2011 a sérieusement raboté le volet capital investissement de la
Loi Tepa.
La réduction d'ISF est ainsi ramenée de 75 % à 50%. Les plafonds ont été également abaissés !
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