Nevada
- 1. H O R I Z O N S L O I N TA I N S
VERY GOOD TRIP
DE LAS VEGAS
À SAN FRANCISCO
The Strip,
Las Vegas.
Vous aussi, envoyez-nous
vos photos de voyage en 300 dpi,
à redaction.globetrotter@gmail.com
Downtown,
Las Vegas.
© philippe legrain
REGARDS PERSONNELS
P. 60, L’IMPORTANT C’EST LA ZONE.
P. 65, TOQUES EN STOCK À LAS VEGAS.
P. 69, JOURS TRANQUILLES À DOWNTOWN.
P. 72, LA VÉRITÉ EST AILLEURS.
P. 78, EAUX FORTES.
P. 80, AVEC OU SAN FRANCISCO ?
Death Valley, Névada.
- 2. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
L’IMPORTANT
C’EST LA ZONE
Dans le désert du Nevada, le 51 ne se boit pas frappé, même
si quelques tapés assoiffés d’histoires givrées considèrent ce chiffre comme
sacré. Les aliens pullulent, effectivement, mais sur les T-shirts et les mugs.
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© philippe legrain
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Atterrissage. Las Vegas scintille vue du ciel, clignote
vue du sol. La ville ressemble, surtout de nuit, à un sapin
de Noël posé au milieu de nulle part. Mais, aujourd’hui,
ce n’est pas l’appel du vice qui commande, plutôt l’attrait du vide. Terrain d’action : la route 95 qui remonte
vers le nord de l’État. Une route toute droite, pleine
de promesses, dont la monotonie touche presque
au sublime. Deux voies seulement pour pénétrer un
monde étrange aussi désert que légendaire. La nuit,
les lignes sont si droites que la notion de temps, sur
la Highway 95, perd les pédales. Surtout au volant
d’une automatique. On ne sait plus si on se rapproche
de quelque chose, si on s’éloigne de tout. Le bruit du
moteur rappelle que le véhicule se meut en marche
avant. Bonne nouvelle donc.
Car la route 95 longe Nellis Air Force Range (ou NAFR)
dans laquelle se trouve la mythique Area 51, zone de
prédilection des phénomènes étranges. On y découvre,
dans le désordre, des bases de l’armée US, des lieux >
Le Diwan-i-Am au Fort rouge.
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- 3. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
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DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
Rachel, le Little A’le’Inn.
> de culte bizarroïdes version temples dédiés aux aliens.
À Rachel charmant petit hameau perdu dans la vallée
Tikaboo, à trois heures de route au nord de Las Vegas,
accessoirement au cœur de la zone 51, Le Little A’le’Inn
vaut le détour. Un vrai temple pour ufologues de passage.
Un théâtre pour adultes et un hôtel étrange
D’autres ont choisi de s’installer en attendant un Godot
à grosse tête et yeux maous. Au loin, dans ce désert
que d’aucuns qualifient de plus sec, de plus chaud
et de plus bas des États-Unis, des petits groupes de
camping-cars forment des hameaux qui hésitent entre
le provisoire et la léthargie. Certains ressemblent à
des décharges sauvages, d’autres aux cercles que
formaient les chariots des pionniers pour faire tourner
les Indiens en bourrique.
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Du côté de Dreamland, Watertown, The Ranch, Paradise Ranch, The Farm, The Box, Groom Lake, Zone 51 A,
Neverland, The Directorate for Development Plans Area
(ouf !), le temps s’étire comme une ligne droite avec
interdiction de doubler. Personne ne sait ce qui se passe
dans cette fameuse base militaire secrète bien calée
dans son rectangle d’environ 155 km² de superficie ;
les conspirationnistes s’en donnent à cœur joie et Les
Looney Tunes passent à l’action… On ne compte plus,
évidemment, les films qui prétendent se passer dans la
zone 51 ou à proximité. D’ailleurs, du côté d’Armagosa
Valley, au croisement des routes 95 et 373, on se fait pas
mal de films, sans doute. Pas sûr. Derrière la panoplie
du petit chasseur d’aliens, un resto type routier viril et
un cabaret pour adultes « only ». Plus loin – prendre la
373, puis la 127 –, Death Valley Junction et son un hôtel
étrange. Hanté dit-on. Au milieu de nulle part, fantasmagorique, un théâtre, version « opéra house », créé, en
1967, par Marta Becker, actrice, danseuse, chorégraphe
et artiste peintre new-yorkaise. La dame, âgée de 88 ans
a donné son dernier show, le 12 février 2012. Dommage.
Il reste l’hôtel et ses spectres. Et on vient de loin pour
jouer avec les esprits taquins ou chagrins. n
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Navajo Joes, gas station.
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- 4. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
TOQUES EN STOCK À LAS VEGAS
Le bon goût façon Fleur, au Mandalay Bay.
Le restaurant de Joël Robuchon, au MGM.
Au milieu du désert et dans l’antre de la mal-bouffe,
l’art de vivre tente de se faire une place au soleil. Avec
style, en plus. Eh oui, la capitale du jeu, de la luxure et
du vice – voir Vegas et vomir – se rachète une conduite,
lentement mais sûrement. Une métamorphose à peine
perceptible que l’on doit, entre autres, à quelques Français pugnaces, tenaces et follement pros. Car, à Las
Vegas, le Français ne peut être qu’un artiste, chef de
surcroît, et son art, la cuisine. Un art véritable, qui ne
prétend pas à la perfection, mais tend vers le grandiose.
À des prix raisonnables.
À l’ombre de la tour Eiffel, entre Venise et Louxor, la cité toc
et loufoque, fée du vice, abrite pourtant quelques pépites. Papilles
fait même de la résistance entre les machines à sous et les boîtes
de nuit. Las Vegas mise sur l’art de vivre. Pari gagné ?
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Le burger qui valait trois milliards
Bon, le Fleur (by Hubert Keller), installé sous le monumental hôtel Mandalay Bay, propose, quand même, le
Burger « le plus cher du monde » – dans les cinq mille
dollars hors taxes (quatre mille euros) avec sa bouteille
de château petrus. Au menu : pain brioché aux truffes,
bœuf de Kobe surmonté d’un foie gras poêlé, le tout
arrosé d’une sauce aux truffes avec, comme accompagnement, des truffes noires et des frites forcément succulentes. Un petite note bling-bling pour rappeler que le
Fleur reste à Las Vegas… Car, pour le reste, la cuisine du
chef, Laurent Pillard, artiste au long cours, reste abor-
dable. Singulière, étonnante, cette cuisine n’est pas
l’apanage des (nouveaux) riches. Au contraire, pour une
quarantaine d’euros, il est possible de s’offrir une entrée
et un plat. Et pas n’importe lesquels en plus, des tacos
de thon à la crème d’avocats (sublimes), par exemple,
suivis de crevettes avec nouilles de riz et pois accompagnés de sauce dragon (magique). Laurent Pillard est un
chef inspiré qui n’hésite pas à se laisser influencer par
l’Asie, les Amériques, l’Europe… le monde, donc : « La
cuisine française est aussi sous influences américaine et
asiatique. » La cuisine du chef français est un melting-pot
dont les saveurs seraient l’hymne. « Je suis persuadé que
Las Vegas deviendra une place forte de la gastronomie
et l’arrivée des grands noms de la cuisine française ne
tient pas au hasard. Il y a, ici, une clientèle qui n’existe pas
ailleurs », ajoute Laurent Pillard. On a pourtant du mal à
imaginer que Las Vegas puisse se poser en capitale du
bon goût. Juste un petit effort…
Seize plats en quatre heures
L’argent ne fais, sans doute, pas le bonheur, mais offre,
ici, des perspectives que l’on imagine pratiquement plus
sur le Vieux Continent. Le chef du restaurant de Joël
Robuchon, sis au MGM, nuance : « Inutile de dépenser
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- 5. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
© philippe legrain
© DR
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
Le restaurant de Joël Robuchon, au MGM.
une fortune pour bien manger. » Bon à savoir. Ce meil-
leur ouvrier de France, artiste avéré reste un observateur
avisé de l’évolution de la clientèle : « Les gens viennent
désormais pour passer un bon moment, et de moins en
moins pour s’adonner au jeu », indique Claude Le Tohic,
chef exécutif du restaurant. Dans la ville de tous les excès,
on vient donc, de temps en temps, « partager une expérience culinaire », histoire de privilégier la gastronomie au
détriment des calories.
Bon appétit, bien sûr !
En tout cas, les chefs français s’y emploient. D’autant
qu’à Las Vegas, régaler et envoûter les foules relèvent
du défi. Claude Le Tohic, comme les autres, s’adapte. En
été, les familles ; en hiver, place aux conventions et aux
hommes d’affaires. Par ailleurs, il y a ceux qui mangent
tôt – avant les shows, vers 17 h 30 – et ceux qui préfèrent
ripailler après le spectacle, vers 21 heures. Chez Robuchon, côté restaurant comme côté Atelier, on a tout
prévu. Y compris, un menu dégustation de seize plats –
végétariens ou pas – à apprécier en deux ou quatre
heures. À Las Vegas, on sait prendre son temps.
Very Bad Trip serait-il un cliché éculé. Oui et non. La Vegas
reste la ville de l’argent facile, roi, omniprésent. ’ailD
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leurs, certains chefs
avouent y œuvrer
pour les « opportunités » qu’offre cette
cité sans limites. Il se
trouve, et cela tombe
bien, qu’ici, plus qu’ailleurs, d’aucuns ont les
moyens. Les moyens
de mieux vivre et de
p ro f i t e r d u s a v o i rfaire tricolore, même
Le chef français Claude Le Tohic.
à huit mille sept cent
vingt kilomètres de l’Hexagone. « L’excellence française
est réellement reconnue à Las Vegas », s’enthousiasme
Claude Le Tohic.
Le Restaurant Joël Robuchon ressemble à un écrin. Le tout
est orchestré par « le chef Claude », vieux complice de
Robuchon, « à la technique française, mais aux influences
multiples ». Et priorité à la qualité : le chef se fournit en
Californie, patrie des légumes bios et des viandes sans
reproches, y compris des fromages sympas. De France,
Joël Robuchon mène le bal, oriente, influence, suggère
et bon appétit, bien sûr ! n
PH. L.
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JOURS TRANQUILLES À DOWNTOWN
Loin du strip surélectrisé, Downtown Las Vegas coule des jours heureux,
peuplé d’artistes et de marginaux. Quelques galeries, des
motels, une authenticité anachronique, à peine nuancée par Freemont.
Tohu-bohu sur le Strip, vers les grands hôtels aux
décors de carton-pâte, les boutiques bondées. Le
bus SDX, Strip Downtown Express et The Deuce, à
deux étages – ticket à cinq dollars le trajet ou à sept
dollars les vingt-quatre heures –, remontent Las Vegas
Boulevard vers le Nord, direction Downtown. Changement d’ambiance : le toc vire à l’authentique. The Fabulous Las Vegas a, par endroit, l’air un peu moins fabulous, moins bling-bling, voire poussiéreux. Car c’est là
que tout a commencé, en 1931. Officiellement, le village
de Las Vegas est fondé le 15 mai 1905, puis acquiert le
statut de ville en 1911, mais c’est au Northern Club, en
1931, que les jeux sont faits et les dés jetés.
First Friday, festival bon enfant
Binion’s Horseshoe, California Hotel and Casino, El
Cortez, Fitzgeralds Las Vegas, Four Queens, Fremont
Hotel and Casino, Gold Spike, Golden Gate Casino,
Golden Nugget Las Vegas, Lady Luck Hotel Casino,
Las Vegas Club, Main Street Station Hotel and Casino
and Brewery, Mermaids Casino, Plaza Hotel Casino,
Pioneer Casino : une quinzaine établissements donne
quand même à Downtown un côté sin city indéniable.
Pas grand-chose comparé à la trentaine scintillante
qui rameutent les foules sur le Strip.
D’autant que, si l’on cherche un peu, on trouve, dans
Downtown, quelques quartiers plus chaleureux que
chauds. À l’image du 18b Arts District, sis au sud
du centre-ville. « The 18b », ce sont quelque dixhuit pâtés de maison parsemés de galeries d’art, de
petites boutiques assez bourgeois-bohème, de bars
et restaurants à l’antithèse de ce qui prévaut sur Las
Vegas Boulevard. Sympa : le premier vendredi de
chaque mois, le festival First Friday * rassemble environ
dix mille curieux qui en profitent pour découvrir une
autre facette de la cité du vice, pour se balader, accessoirement pour acheter, manger et boire… En toile
de fond, de la musique, des spectacles visuels, vivants
et des artistes qui présentent leurs œuvres. Inattendu
quand on arrive tout droit du Strip.
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- 6. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
L
’art dans tout ses états à Freemont.
East Freemont, terriblement vintage.
Lou Ruvo Center for Brain Health, Cleveland Clinic.
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ville étrange. Bien sûr, Freemont Street Experience**,
sorte de rue recouverte d’un toit en arc de cercle illuminé
le soir par des milliers de tubes au néon, s’inspire pas mal
de ce qui se fait sur le Strip.
Derrière le folklore, la mort
En revanche, The MOB Museum*** (Las Vegas Museum
of Organized Crime and Low Enforcement) est à la fois
beau et intelligent. Drôle, même. Installé dans l’ancien
palais de justice de Las Vegas – un superbe bâtiment
typiquement US édifié en 1933 –, le MOB a ouvert en
2012 et retrace l’histoire mouvementée et sanglante du
crime organisé aux États-Unis, avec force explication de
plus ou moins bon goût. Sur près de 4 000 m2 et trois
niveaux des présentations interactives, des documents
inédits, des armes parfois loufoques, des reliques –
comme le fauteuil de barbier provenant du salon dans
lequel a été assassiné le chef du clan Gambino, Albert
Anastasia –, des photos de gros bras et de chefs
mythiques (Al Capone, Dion O’Banion, Meyer Lansky…).
Moins drôle, l’horreur des crimes qui, sur photos noir et
blanc, semble exacerbée. Derrière le folklore, la mort et
son cortège de cadavres plus ou moins abîmés.
Pourquoi Las Vegas ? Des années 1940 à 1970, le crime
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Évidemment, Amérique oblige, on ne va pas laisser le
terrain ressembler à un décor de film des années 1950.
Downtown, délicieusement vintage, se transforme ainsi
lentement mais sûrement. Clinique ultramoderne designée par Franck Gehry à Symphony Park, The Smith
Center for Performing Arts, tout neuf, un peu plus loin,
dont les spectacles – théâtre, musique… – changent des
récitals de Céline Dion au Cæsars Palace et fait oublier
un temps la féerie du Cirque du Soleil.
Reste qu’à Freemont, on rénove à tours de bras. Hôtels
centenaires, casinos, galeries, musées. En plus, la culture,
ici, est esthétique, ce qui n’est pas évident dans cette
organisé récolte des milliards de dollars qu’il faut bien
blanchir ou faire fructifier. Les casinos se révèlent « performants » en la matière : tout se règle en liquide…
Pourtant, à l’origine, la Mafia préfère Cuba ; les débuts du
Flamingo, l’hôtel-casino édifié en 1946 par Bugsy Siegel
sont ainsi difficiles. À la fin des années 1940, Cuba offre pas
mal d’avantages par rapport au Nevada : extraterritorialité, alliance plus ou moins tacite avec le pouvoir politique
cubain et la CIA qui souhaite maintenir l’île dans le girond
américain, proximité de la côte Est, la plus peuplée à cette
époque. En 1959, le dictateur Batista est renversé par Fidel
Castro. La mafia jette son dévolu sur Las Vegas.
On fête, cette année, le quatre-vingt-deuxième anniversaire du massacre de la Saint-Valentin perpétré en 1929.
Des gangsters déguisés en policier, sous les ordres d’Al
Capone, tendent un piège à une bande rivale dirigée
par George Bugs Moran. On ramasse sept morts. Cet
épisode sanglant médiatise la lutte contre la mafia… On
retrouve, dans le MOB, des briques d’origine portant les
impacts de balles tirées ce fameux 14 février. On prend
conscience, alors, que ce musée retrace une histoire
sombre, pas vraiment terminée, d’ailleurs. n
PH. L.
* www.firstfridaylasvegas.com ** www.vegasexperience.com
*** http://themobmuseum.org
Freemont Street Experience.
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- 7. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
LA VÉRITÉ EST AILLEURS
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Las Vegas n’est pas le Nevada. Et vice versa. Derrière
un paravent clinquant s’étire un État étonnant.
Un univers paradoxal aux allures de bout du monde.
ph. legrain
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- 8. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
Death Valley.
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Joshua Tree.
avec son univers à peine idéal, drôlement magnifié,
ressemble à une pâtisserie trop sucrée, limite écœurante.
Mais difficile de communier avec une nature aussi desséchée, chauffée à blanc par un soleil dominateur.
Fantômes sous vide
« Le Nevada est, sans nul doute, l’État de l’Ouest le
plus méconnu, le plus ignoré et le plus délaissé du
touriste étranger », constatent les instances touristiques du coin. Tant mieux pour ceux qui n’aiment
pas être dérangés. De surcroît, bien vu : « Le désert,
lui aussi, possède ses propres vertus hypnotiques. » Et
même pas besoin de champignons. Car, avec plus de
trois cents chaînes de montagnes orientées Nord–
Sud en plus – et une cinquantaine de sommets dépassant les 2
750
mètres d’altitude, le Nevada faute de
tutoyer les nuages – assez rares – fait souvent dans le
fantastique à tendance colossale.
Au niveau du sol, peut-être influencés par le paysage hors
norme, certains ont cultivé une étrange façon d’accommoder la vie avec le vide, et de repousser les limites de
nulle part. Enfin presque. Il suffit de remonter la « Veteran
Memorial Highway », la route 95, pour s’offrir son premier
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Mettre le contact, penser aux personnages de Jack
Kerouac, bafouiller « on the road again » et accélérer.
Pour la quête, à chacun de se déterminer, du moment
qu’on respecte les limitations de vitesse. En roulant dans
les quarante-cinq miles à l’heure, Las Vegas fait pschitt
et disparaît comme dans un show à grand spectacle.
Devant, le désert et une route droite, longue, indéterminée, du genre à faciliter les quêtes à large spectre,
de l’introspection à la poursuite. Le cerveau en ébullition, donc, et la clim à fond – il fait trop chaud pour se
la jouer durable – direction Beatty et ses villes fantômes,
ses mines perdues, sa rue principale et son hôtel casino
relativement glauque.
Une heure de route vers le Nord et déjà un casino.
Ouf. Alors que le jeu est sauf, et le moi plus résistant,
se dessine Indian Springs, ancienne base de l’armée
de l’air américaine dans laquelle on pratique désormais
le partage des eaux pour s’occuper entre deux coups
de chaleur. Une rue, la route, premier contact avec
l’« Amérique profonde » et ses quelque vingt-six habitants au kilomètre carré. Les sept mille chambres du
Venetian sont un lointain souvenir. Soudain, la notion
de beauté colle parfaitement à la réalité. Las Vegas,
La banque de Rhyolite.
voyage dans l’espace, version Retour vers le futur. À l’est
de la Vallée de la mort, une ville au milieu du néant, Rhyolite, dix mille habitants en 1908, zéro en 2012. Rhyolite
est une ville fantôme. Cette incongruité est fondée en
1904. Aucun Indien à l’horizon, les Shoshoni son des gens
sympas, l’endroit est calme. En trois ans, la cité se mue
en métropole : pas moins de trois lignes de chemin de
fer y mènent. Rhyolite, électrifiée et électrisée, accueille
des hôtels, restaurants, banques, magasins, dans les
cinquante saloons. Il y a même un opéra, des salles de
spectacles, une piscine municipale, trois compagnies de
distribution d’eau, trois agences de presses, des bureaux
d’avocats, une école avec deux cent cinquante élèves…
On voyait en elle le « Chicago de l’Ouest ». Le 31 octobre
1906, le premier convoi d’or, par train, quitte Beatty
(quarante-deux tonnes). Mais certains avancent que la
présence d’or dans les mines de la région aurait été surévaluée au moment de la création de Rhyolite. Selon la
légende, un chercheur d’or serait revenu bredouille de la
Un magasin.
mine et se serait écrié : « Il n’y a plus d’or ici ! » Les habitants auraient alors abandonné la ville. En 1910, la population tombe à 675 personnes. En 1920, ils ne sont plus
que vingt sous le soleil infernal de Rhyolite. Quatre ans
plus tard, le dernier habitant disparaît, Rhyolite n’est plus
qu’un souvenir. Aujourd’hui, il reste quelques vestiges
émouvants, des lièvres et des touristes. Alors que Beatty
a survécu à cause de l’eau, Rhyolite se dessèche.
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- 9. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
« Goldfield is dead », proclament certains. Morte, cette
bourgade bizarre qui s’étire le long de la 95, à l’est du
comté d’Esmeralda ? La ville a tout d’un mirage. Dès
les premières maisons, on sent que quelque chose
cloche. Pas mal d’immeubles abandonnés ou presque :
quelqu’un a placé des mannequins aux fenêtres de la
compagnie Nixon Wingfield (la Goldfield Consolidated Mines Company). D’ailleurs, le bâtiment en
impose toujours. Mais, à l’intérieur, tout n’est que poussière et vieux papiers. L’immeuble serait-il définitivement
abandonné ? Juste à côté, un panneau « à vendre »
laisse penser qu’il y a des humains pas loin.
Quarante médecins et dix croque-morts
Tonopah hanté par son passé
Reste que, tout seul, il n’est pas facile de distinguer ce
qui est habité (voire hanté) de ce qui ne l’est pas. Mieux
vaut préparer sa visite histoire de ne pas se perdre… En
plus, à seulement quarante-quatre kilomètres au nord,
toujours par la route 95, Tonopah et sa mine gigantesque
restent un « must » en matière de ruée vers l’or teintée
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# 2 automne 2012
Une voiturette venant de nulle part.
Un musée à ciel ouvert.
À Goldfield, des habitants entretiennent la légende.
d’émotion. La ville, plus grande et vivante que Goldfield,
ne dégage pourtant aucun sentiment d’étrangeté. Une
rue principale, des Américains sympas et le fameux hôtel
Mizpah. Le bâtiment, dont on dit, évidemment qu’il est
hanté par une « dame en rouge » – une prostituée qui,
en 1920, a été battue et assassinée au dernier étage –,
a longtemps été le plus haut du Nevada avec ses cinq
étages. L’hôtel ouvre en 1907, en pleine frénésie minière.
En tout cas, l’hôtel a récemment été rénové. Même si
son ascenseur reste étrange, les quarante-sept chambres
sont accueillantes et cela vaut le coup d’y passer une nuit
(dans les cent dollars par personne).
D’autant que le Mizpah est à quelques centaines de
mètres à peine du grand complexe minier de Tonopah
(The Historic Tonopah Mining Park). Là, on peut encore
voir les traces de la quête effrénée de l’argent (plus que
de l’or). La terre est ouverte, de profondes saignées
resteront à jamais béantes… n
PH. L.
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Difficile d’imaginer qu’ici dans les vingt mille habitants
creusaient la terre à la recherche d’or. C’est aussi à cet
endroit, après avoir fait le coup de feu à OK Corral,
qu’ont régné les frères Earp, Virgil et Wyatt, immortalisé au cinéma par Kevin Costner, en 1994. En 1906,
la ville produit onze tonnes d’or et possède le bar le
plus grand des villes minières américaines. Au Tex
Rickard’s Northern, il faut quatre-vingts serveurs pour
venir à bout de la clientèle… On construit également
un des plus grands hôtels du coin, le Goldfield Hotel –
cent cinquante chambres et quarante-cinq suites avec
salles de bains –, dans lequel on organise même des
combats de boxe épiques. Jusqu’en 1924, tout va bien.
On recense quarante-neuf saloons, vingt-sept restaurants, quinze barbiers, six boulangeries, quatre-vingtquatre avocats, vingt-deux hôtels, quarante médecins
et dix croque-morts. Et les mines produisent dans les
cinquante millions de dollars d’or. En 1924, un incendie
dévaste la ville qui décline lentement mais sûrement
jusque dans les années 1950, date à laquelle Goldfield
est complètement désertée. Il reste aujourd’hui une
centaine d’habitants qui s’évertuent à faire vivre le mythe.
On les qualifie d’allumés, d’originaux. Ces derniers ont
une radio (www.kgfn.org), un magasin surprenant dans
lequel on peut s’arrêter et bavarder, The Goldfield Gift
Shop (goldfieldgifts@yahoo.com), la Goldfield Historical
Society (www.goldfieldhistoricalsociety.com), et même une
chambre de commerce (www.goldfieldnevada.org).
The Historic Tonopah Mining Park, à Tonopah.
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- 10. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
Walker Lake.
Pyramide Lake.
EAUX FORTES
Le nord du Nevada est parsemé de lacs magiques,
fréquentés ou pas, grandioses en tout cas…
Pyramide Lake.
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couper le souffle. Située sur l’île Anaho, lieu hautement
symbolique qui abrite une importante colonie de pélicans d’Amérique. En tout cas, l’endroit est propice à la
méditation. Si le vent ne souffle pas trop fort.
Le Lac Tahoe.
47 dollars la croisière avec Mark Twain
Tout aussi impressionnant, le lac Tahoe fait dans
le grand public version balnéaire. Ce lac de haute
montagne, perché à plus de 1 890 mètres d’altitude, à
cheval entre la Californie et le Nevada, affiche quelque
502 km2. Dans les dix-neuf kilomètres de large, trentecinq de long (périmètres de cent seize kilomètres)
:
l’endroit donne le vertige. Il faut absolument en faire
le tour – en voiture ou à vélo – pour apprécier des
dizaines de petites plages sympas, des points de vue
de folie, des petites villes, côté Nevada, prises d’assaut
par les Californiens avides de jeux d’argent… Autrefois
terre de prédilection des Indiens Washoe, le lac Tahoe
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De l’eau, en mai, on en voit peu dans le Nevada. Le
long de la Highway 95, tout est aride, désert, minéral. Il
y a bien un bateau à Mina. Mais il est posé là, le long de
la route rectiligne, transformé en bar. Rien de liquide
à l’horizon. Il faut continuer vers Hawthorne. Cette
ville qui semble vivre encore dans les années 1950, en
pleine guerre froide, est rafraîchie par le lac naturel
Walker (272 km²). Une partie de ses rives est annexée
par l’armée. Le reste est ouvert à tous les vents. Étonnant de beauté sauvage, de silence. Grandiose.
À cent quinze kilomètres au nord, peu après Fallon,
Pyramid Lake, lac salé d’environ 487 km², joue avec les
couleurs de l’arc-en-ciel à 1 155 mètres d’altitude. Bienvenue sur le territoire des Indiens Paiute. On distingue
mieux le lac que les Indiens, pas plus de trois mille
personnes disséminées sur une étendue immense.
On s’extasie, surtout, face à cette pyramide naturelle
et sacrée – « The Stone Mother » – d’une beauté à
attire aujourd’hui des hordes de touristes qui n’hésitent
pas à payer cher pour naviguer sur ses eaux profondes
(490 mètres) et claires. Du côté de Zephyr Cove au sud
du lac, toutes sortes de croisières sur toutes sortes d’embarcations, avec ou sans sosie de Mark Twain. La croisière dure un peu plus de deux heures, avec commentaires en VO pour 47 dollars (37,50 euros), boissons non
comprises. Le public est ravi et les paysages sublimes.
À vingt-cinq minutes de là, à l’écart de l’agitation bon
enfant du lac Tahoe, tout aussi enthousiasmant et moins
cher, Genoa, village mormon fondé en 1850. Un lieu
plein de charme sur lequel le temps ne semble pas avoir
prise. Un petit paradis version US. n
PH. L.
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- 11. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
Le Zoetrope.
boire un verre dans le café qui appartient à Coppola,
le Zoetrope (www.cafecoppola.com). On vient aussi
dans le quartier pour se plonger dans les rayons de
la librairie City Lights, au 261
Columbus Avenue, le
temple de la Beat Generation, où l’on sent encore la
présence de Kerouac, Ginsberg ou Burroughs… En
toile de fond, la Coit Tower, délicieusement altière et
Art déco, qui trône, haut perchée, sur Telegraph Hill.
Le Golden Gate.
AVEC OU SAN FRANCISCO ?
Entre vertiges et perspectives
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# 2 automne 2012
Des quartiers à l’européenne, des sites sublimes, des
petits coins de paradis propices à l’extase, au sommet
d’une colline, sur une pelouse…
Mais comment aborder tant de beauté Par où
?
commencer Sans Francisco, la ville mosaïque aux
?
quarante-trois collines, est composée de quatre-vingtdix quartiers aussi spectaculaires les uns que les autres.
À ne manquer sous aucun prétexte : Chinatown, organisé autour de Grand Avenue, et North Beach, le quartier italien. C’est là, dans la Colombus Tower, un édifice
vert étrangement arrondi, que Francis Ford Coppola et
Sean Penn ont installé leurs bureaux. On peut d’ailleurs
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Elle accumule les clichés sur un fond arc-en-ciel avec une légèreté toute
californienne. San Francisco est belle, presque trop pour être vraie.
« L
’hiver le plus froid que j’ai connu fût un été à San
Francisco », aurait décrété un rabat-joie. Sûrement pas
Mark Twain, en tout cas, à qui l’on prête cette citation.
Reste que Fog City peut être fraîche, même en plein été.
Quoi qu’il advienne, le charme de San Francisco reste
saisissant en toute saison. Sans doute grâce à une diversité culturelle affirmée, une tolérance assumée, une ouverture au monde effrontée. Sûrement pour son architecture
et son urbanisme singuliers, surprenants, attachants. La
« City by the Bay » – d’aucuns l’affirment : « C’est la plus
belle ville du monde » – possède une âme, c’est indé!
niable. San Francisco reste une cité à taille humaine.
Market Street.
Non loin, toujours dans les incontournables, le résidentiel Russian Hill, un des quartiers les plus élevés de San
Francisco. Avis aux amateurs de perspectives, pentes
(jusqu’à 32 %), panoramas étourdissants : c’est là que
fut tournée, en 1968, la célèbre poursuite de Bullitt,
avec Steve McQueen. Dommage de traverser le quartier aussi rapidement que la Ford Mustang Fastback
du tempétueux lieutenant. L’idéal serait même d’emprunter les fameux cable cars, depuis Market Street,
puis de flâner à pied d’une colline à l’autre.
Évidemment, on ne peut passer outre Lombard Street,
aussi fleurie que tortueuse c’est « rue la plus
–
la
sinueuse du monde » –, qui ondule entre Leavenworth
et Hyde. Huit virages et 27 % de dénivelée…
Pourquoi ne pas poursuivre avec un détour par Green
Street et ses demeures incroyables, un pèlerinage au
29
Russel Street où Kerouac vécu, puis Pacific Heights
Russian Hill.
et Cow Hollow, à la découverte de magnifiques maisons
victoriennes Pour se remettre, si le temps le permet,
?
s’allonger sur une pelouse. Agréable, vers Lower Haight,
Alamo Square Park et sa vue légendaire, sur Steiner,
à l’ange de Grove un alignement de maisons victo:
riennes les Seven Painted Ladies sur fond de San
–
–
Francisco moderne et maritime. Sublime.
En continuant vers l’ouest, on tombe sur le quartier
de Haight-Ashbury, encore un lieu mythique, berceau
du mouvement hippie. Mais que reste-t-il des années
1970 ? Peut-on encore ressentir les effets du Summer of
love sur Haight Street ? Sans doute. Pas mal de petites
échoppes, des cafés, terrasses, restaurants, magasins
de musique, boutiques de fripes, du marketing et des
badges. Entre les deux, un note de psychédélique, le
musée du Tatouage, des fresques murales à tomber et
encore des maisons victoriennes de couleurs vives. Au
635 Ashbury Street : la demeure de Janis Joplin… Pas
mal de nostalgie, de l’anticonformisme, un concentré
de San Francisco en quelque sorte (à apprécier, surtout,
du côté de Cole Valley).
Du cuir et des otaries
Du haut de Corona Heights, la vue embrasse toute
la ville. Vers le sud, Castro et Mission se dévoilent.
Castro, c’est branché, authentique, bigarré, furieusement gay. Mission, le quartier latino, moins gay est
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# 2 automne 2012
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- 12. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
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# 2 automne 2012
Y compris du côté du Fisherman’s Wharf, l’ancien port
devenu un luna park pour touristes. Les otaries qui se
prélassent par dizaines au niveau de Pier 39 permettent
d’oublier les magasins de souvenirs. À moins de
prendre immédiatement le ferry pour Alcatraz…
Ce pénitencier sinistre devenu refuge pour mouettes
libérées est situé sur une île presque accueillante,
mais au printemps, lorsque le soleil brille. On visite
la forteresse en délégation, tentant d’imaginer qu’il
était impossible de s’en échapper pour cause d’eau
à douze degrés. Pas si aisé.
Reste que la vue est vraiment idéale sur la ville. Y
compris sur le fameux Golden Gate, moins sinistre,
plus majestueux, terriblement mythique, follement
démesuré, américain, donc. Soudain, San Francisco,
qui cultive un art de vivre singulier et charmant, aux
antipodes de l’Amérique profonde, retombe dans les
extravagances version US. Néanmoins, en guise de
clin d’œil californien, des surfeurs barbotent au large
de Fort Point, dans l’ombre du Golden Gate. PH. L.
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tout aussi animé. La jeunesse branchée se rassemble
allègrement du côté de Dolores Park face à l’église
baroque Mission Dolores. Vers Valencia Street, pas mal
de boutiques vintage, des bars. C’est bohème, intello.
Pas autant que SOMA. Pourtant, le South of Market
a longtemps senti le soufre avec sa population de
drogués, ses prostituées, ses bars louches. Finalement, on y a fait le ménage. S’il restent encore
quelques allumés sur Market Avenue, les magasins
branchés se multiplient et les musées s’y installent. Le
SFMoMA, musée d’art contemporain, et le complexe
Yerba Buena ont donné un second souffle à South
Market. À ne pas manquer : la 111 Minna Gallery,
pour ses expos et ses happenings. Bien sûr, on reste
à San Francisco. Pendant la deuxième quinzaine de
septembre, place au cuir. Avec la Folsom Street Fair
(www.folsomstreetevents.org), tendance bondage,
les fétichistes de tous poils descendent dans la rue.
Pour le meilleur ou pour le pire San Francisco s’en
?
fiche un peu. Chacun à sa place.
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
San Francisco depuis Alcatraz.
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- 13. globe-trotter HORIZONS LOINTAINS
DE LAS VEGAS À SAN FRANCISCO
L e 1er décembre , ne manquez pas
G lobe -Trotter spécial sports d ’hiver
LA PISTE AUX ÉTOILES
Bonnes adresses immortalisées par le cinéma, maisons de
stars… balade entre fiction et réalité.
La « Maison bleue »,
de Maxime le Forestier,
à Castro, 3841 18th street.
Le Grateful Dead. 710 Ashbury street,
à Waller, Haight Street.
Maison de Janis Joplin, 635 Ashbury
street, 112 Lyon, à Haight-Ashbury.
Quartier général des Hell’s Angels,
au 719 Ashbury street, à Haight-Ashbury.
Maison de Sid Vicious,
le leader des Sex Pistols,
32 Delmar street, à Haight-Ashbury.
Maison de Jimi Hendrix,
1524 Haight Street.
Jack Kerouac aurait parachevé Sur la route
au 29, Russell Street, Russin Hill.
Immeuble de Kim Novak dans Vertigo,
Sueurs froides, d’Alfred Hitchcock,
1000 Mason Street.
Pour voir la ville en VO façon 7e art :
www.sanfranciscomovietours.com
Un tour de ville sur les traces de Robin
Williams (Madame Doubtfire), Sharon
Stone (Basic Instinct), Steve McQueen
(Bullitt), Clint Eastwood (L’inspecteur Harry),
Christian Slater et Tom Cruise (Entretien
avec un vampire), Sean Connery (Rock)…
Y ALLER
PRÉPARER SON VOYAGE
XL Airways France. Après New
York en 2009 et Las Vegas en 2010,
San Francisco est la troisième
ligne régulière lancée par
XL Airways France sur les ÉtatsUnis. La compagnie française
relie San Francisco au départ
de Roissy CDG. Le tarif aller-retour
est proposé à partir de 649 €.
Net : www.xlairways.fr
San Francisco Travel :
www.sanfrancisco.travel
www.goldengatebridgetour.com
www.alcatrazcruises.com
www.blueandgoldfleet.com
SE LOGER
COMMENT Y ALLER
Évidemment, n’importe qui peut aller à San Francisco
et s’y balader avec un bon guide en poche. On peut
également s’adresser à un spécialiste et lui confier
le soin de s’occuper de tout, histoire de profiter
pleinement de son séjour. Dans le genre concepteur
de voyages sur mesure à prix doux, Equinoxiales
propose des tarifs et des formules intéressantes
pour les États-Unis et la Californie, en particulier.
Le voyagiste propose, notamment, des circuits sympas
en Californie : California Dream, un autotour de
9 jours/7 nuits à partir de 1 141 euros, de San Francisco
à Los Angeles, Californie authentique, 10 jours/8 nuits,
de Los Angeles à Las Vegas en passant par la Death
Valley (à partir de 1 200 euros). Voire des formules plus
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# 2 automne 2012
insolites comme
ce Mariage
à Las Vegas,
6 jours/4 nuits
avec un vrai
mariage dans
la fameuse
Graceland
Wedding Chapel, sur le Strip (à partir de 1 370 euros).
Ultracomplet pour visiter l’Ouest mythique, le Panorama
de l’Ouest américain propose, en 12 jours et 10 nuits,
la visite des plus beaux parcs nationaux de Californie
et d’Arizona combinée avec la découverte de
Los Angeles, San Francisco et Las Vegas. Chouette.
Tél. : 01 77 48 81 00. Net : www.equinoxiales.fr
www.novapresse.com
© philippe legrain
Hilton San Francisco, Financial
District, 750 Kearny Street.
www.sanfranciscohiltonhotel.com
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