1. Jour 1 : Los Angeles
Les secousses de l’avion me tirent d’un sommeil fragile dans les sièges étroits d’un
Boeing 777. Du hublot, on devine un dédale de rue impressionnant sous un fin
brouillard de pollution.
La douane passée et les bagages
dans la voiture, nous nous élançons
sur l’autoroute de San Diego, soit 8
bandes dans une circulation folle!
Nous déboulons sur Santa Monica
Boulevard, première visite: Beverly
Hills! J’ai dans la tête des images qui
défilent, celles de 90210 ou encore du
Prince de Bel-Air. Mais aujourd’hui, je
passe de la fiction à la réalité. Le
décor est planté : palmiers le long de
la route, 4X4 par dizaines et buildings de verre plantés ici et là. Nous bifurquons sur
la gauche pour rejoindre Sunset boulevard et ses splendides demeures. D’énormes
bâtisses semblables à des décors de cinéma. Nous poursuivons jusqu’à Hollywood
Boulevard et le Mann’s Chinese Theater : le temps de prendre quelques photos près
des étoiles hollywoodiennes et nous nous écroulons, épuisés, à l’hôtel Hacienda.
Jour 2 : Santa Barbara et San Simeon
7 :00 AM, le réveil sonne. Nous avalons deux
donuts et un café avant de prendre la route.
Deux heures de trajet jusqu’à Santa Barbara
pour découvrir ses petites rues aux façades
hispaniques, ses fontaines et ses beaux
jardins. Lorsque nous arrivons, il est presque
10h. Nous nous promenons dans ses rues
piétonnes aux pavés orange et flânons dans
les boutiques de State Street. Tout est
tellement soigné, fleuri et lumineux… Finalement, nous décidons de nous rendre au
jardin botanique. La flore y est splendide, c’est une explosion de couleurs ! Les
palmiers oscillent dans le vent, leurs ombres dansent sur le sable blanc, et le temps
semble comme arrêté. Une petite balade, les pieds dans l’eau bleue, avant de
reprendre la route jusqu’à San Simeon. Avant
d’arriver à l’hôtel, une surprise nous attend sur une
plage en bord de route: des dizaines d’éléphants de
mer affalés sur le sable. Ils sont énormes ! Nous
reprenons la route jusqu’au Best Western pour une
nuit de sommeil bien méritée.
2. Jour 3 : San Simeon – Monterey – San Francisco
Aujourd’hui, nous empruntons l’une des plus
belle route au monde pour remonter de San
Simeon jusqu’à San Francisco en passant par
Monterey. La Highway 1 est une route qui
serpente le long de la côte et qui offre, non pas
un, mais de multiples paysages californiens, tout
aussi divers et variés… La falaise y est à pic, il
ne faut pas avoir le vertige ! Nous arrivons à
Monterey juste à
temps pour
manger. Non loin de là, l’aquarium de la baie ; c’est
l’un des plus beau et des plus grands au monde !
L’entrée est chère, mais cela vaut vraiment la peine :
je n’ai jamais vu autant de poissons, de méduses,
d’hippocampes, … Les couleurs sont vives, la mise
en scène est vivante : on croirait presque en pleine
mer !
L’heure tourne et il est temps de se mettre en chemin pour San Francisco. Lorsque
nous pénétrons dans la ville, le ciel s’est couvert et devient menaçant. Les rues
vertigineuses de Frisco le sont d’autant plus en vrai ! Le Lory’s Dinner clôturera la
journée avec le fameux hamburger américain.
Jour 4 : San Francisco
Nous sommes passés de rats des champs en rats des villes avec émerveillement !
Je ne trouve pas les mots pour décrire la variété des quartiers visités. C’est une ville
dans un village, une ville à la mer, une ville où il semble faire bon vivre. Après un
copieux petit déjeuner, nous prenons le cable-car en
direction de Lombard Street. Le grognement des câbles
rappelle la dénivelée folle des rues de la ville. Les façades
des maisons sont entièrement fleuries, c’est beau à
regarder et bon à sentir ! Nous bifurquons sur la gauche et
de là, admirons une
vue imprenable sur la
prison d’Alcatraz et le
Golden Gate. Nous
descendons jusqu’au
port, Pear 19, afin
d’embarquer pour
l’île.
Quinze minutes de
navigation et nous voilà dans l’une des prisons qui fût jadis
l’une des plus sécurisées aux Etats-Unis. La mise en
scène est extrêmement réaliste : je me sens vivre l’expérience des douches
communes, des repas en cantine, de l’isolement, … Une aventure marquante que je
ne risque pas d’oublier.
3. Jour 5 : San Francisco – Yosemite – Fresno
Après 447 kcal de pancakes et de sirop d’érable, nous
quittons les rues penchées de San Francisco pour Yosemite.
Une fois hors de la ville, le paysage se transforme
rapidement pour laisser place à de majestueuses montagnes
recouvertes d’un épais manteau épineux. Yosemite, c’est
cette petite route sillonnant à travers bois, ces cascades
grandioses, ces biches, ces aigles, ces écureuils ou encore
ces ours, ces plaines d’un vert tendre et ces vastes plates-
formes rocheuses. C’est un vent d’aventure, de liberté et de
fraicheur. Un paysage époustouflant qui semble s’étendre à
l’infini.
Au détour d’un virage, il y a ce magnifique lac dans lequel
miroitent les sommets des montagnes enneigées. En
retournant vers la voiture, nous tombons nez à nez avec une
biche. Elle nous regarde. Sans
bouger. Le tête-à-tête durera quelques
minutes avant qu’elle ne reprenne
paisiblement son chemin.
4. Jour 6 : Fresno – Bakersfield – Las Vegas
La route sera longue aujourd’hui. Et les
températures dépasseront même les 100°F ! De
Fresno à Bakersfield, nous longeons des
hectares de champs en tout genre. Raisin,
roses, coton, agrumes, … Les cultures forment
un joli patchwork aux couleurs gaies et au
parfum léger. Sur le bord de la route, quelques
échoppes de fortune où s’étalent d’énormes
fruits incitent les voitures à s’arrêter dans un
nuage de poussière blanche.
Lorsque nous apercevons Las Vegas, il fait déjà
noir. C’est un long rai lumineux, bordé d’un halo tel
un mirage.
Las Vegas… C’est une ville dévorante d’animation,
de folies, de couleurs. Mais lorsque l’on s’attarde à
regarder plutôt qu’à simplement voir, il y règne cet
excès permanent, ce démesuré, cette luxure… La
notion du temps semble avoir disparue, fenêtres et
horloges sont absentes, seul les « gling-bling » des
machines à sous rythme la frénésie des joueurs.
Nous déambulerons de casino en casino jusque tard dans la nuit, comme absorbés
par une force incontrôlable.
Jour 7 : Las Vegas – Los Angeles
Après une courte nuit, il est temps de reprendre la route en
direction de Los Angeles. Dernière moi, Las Vegas reste cette
ville, plantée au milieu du désert, qui, même en plein jour, ne
dort pas et dont les lumières scintillent à toute heure…
En chemin, nous décidons de faire un crochet par la Route 66.
Nous tombons sur le Bagdad Café, perdu au milieu de nul part,
dans se silence presque dérangeant. Le motel n’est plus là,
mais le café est resté intact. Le temps de prendre un Coca sur
« Calling you » puis nous continuons jusqu’à Los Angeles.
Plus tard, nous rencontrons
Will, propriétaire d’un gigantesque camion aux
couleurs clinquantes. Nous discutons un peu,
visitons sa cabine, échangeons quelques
adresses… Une rencontre comme on en fait
rarement : d’une honnêteté et d’une simplicité qui
fait du bien.
5. Jour 8 : Los Angeles
Le voyage touche presque à sa fin et pour
terminer notre périple, nous visitons le fameux
Universal Studios. Après tout, LA n’est-elle pas
la ville du cinéma ?
Nous sautons de justesse dans le Studio Tour :
direction les vrais studios de cinéma! Je retrouve
les maisons colorées de Wisteria Lane, des
quartiers entiers de New-York, des villes
embrasées par les flammes, détruites par des
tornades, démantelées par un tremblement de
terre … La chaleur est exquise et les musiques diffusées ici et là m’entrainent de
scène en scène avec curiosité et fascination.
Quelques films 3D et un cours sur les effets spéciaux plus tard, nous sortons de
l’enceinte du parc et j’ai l’impression d’avoir été, pour quelques heures, une starlette
apprentie. Santa Monica Boulevard, perdue dans mes pensées, je n’ai plus envie de
croiser une célébrité, il pourrait me voler la vedette !
Jour 9 : Los Angeles Airport
Les yeux rivés sur l’extérieur, je m’imprègne d’une dernière image, d’un dernier
souvenir… La curiosité qui m’aura saisie neuf jours auparavant ne m’aura quittée
d’une semelle. Impossible de choisir un meilleur souvenir, tous ont quelque chose de
particulier, d'inoubliable. Los Angeles et ses rêves, Santa Barbara et ses plages, San
Francisco et sa douceur de vivre, Yosemite et sa nature, Las Vegas et ses excès…
Ce n’est pas un voyage que je boucle ici mais une dizaine de destinations toutes
aussi riches et fascinantes les unes que les autres.
Au loin, LAX en grosses lettres fluorescente apparaissent. J’ai le cœur gros de
quitter la Californie. Mais, au fond de moi, je sais que je reviendrai…