1. Lyon, le 29 novembre 2012
Communiqué de presse
Les Coopératives d’Activités et d’Emploi, une réussite née en Rhône-Alpes
Entreprendre de manière individuelle tout en choisissant le statut de salarié et en bénéficiant d’un réseau actif pour se lancer ?
C’est possible grâce aux Coopératives d’Activités et d’Emploi (CAE).
Si près de 70 entreprises existent aujourd’hui en France et accompagnent plus de 6 500 porteurs de projets, Rhône‐Alpes se signale
tout particulièrement sur le sujet. Après en avoir été le berceau en 1995, la région fait toujours preuve d’une forte dynamique et
annonce un plan de développement ambitieux : multiplier par 4 le nombre de personnes accompagnées d’ici 2020.
Un contrat sectoriel dédié à l’économie sociale et solidaire, une initiative unique en France
Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie partagée entre le Conseil Régional Rhône‐Alpes, l’Etat et la CRESS Rhône‐Alpes, pour le
développement de l’ESS déployée à travers un plan d’actions pluriannuel : le Contrat Economique Sectoriel pour l’économie sociale et
solidaire en Rhône‐Alpes. Une initiative unique en France, renouvelée en 2011, qui place Rhône‐Alpes aux avant‐postes de la dynamique de
développement de l’ESS et permet d’affirmer le rôle de l’ESS comme celui d’une économie à part entière participant à l’efficacité
économique.
Rhône‐Alpes, berceau de la coopérative d’activités et d’emploi
C’est Guy Babolat, Président de l’Union Régionale des SCOP et Dirigeant de la SCOP Bourgeois (74) qui, dès 1993, a l’idée de
construire une alternative collective pour des porteurs de projets individuels : « A plusieurs, on est plus fort. A l’avant‐garde dans le
développement de toutes les formes coopératives, l’Union régionale a tenu à impulser puis à accompagner une dynamique où la
question centrale est de permettre à l’entrepreneur individuel de bénéficier de la force que donne l’entrepreneuriat collectif ». Ceci
débouche alors sur ce concept nouveau de Coopérative d’emplois et sur la création en 1995, des 2 premières CAE, SMTS et Cap
Services.
Un modèle né d’un constat : créer seul est difficile…
Alternative collective à la création d’activité individuelle en proposant un cadre économique, un statut social et professionnel
sécurisant pour le porteur de projet, la Coopérative d’Activités et d’Emploi a transformé le champ de l’entreprenariat.
Vincent Lacombe, entrepreneur salarié qui a créé à 30 ans la société innovante Digiscan, spécialisée dans la numérisation 3D
raconte : « Cette formule m’a tout apporté ! Dans un premier temps, le soutien et les formations nécessaires pour devenir un vrai
chef d’entreprise, mais aussi, le cadre légal et juridique pour exercer. ». Aujourd’hui, Vincent Lacombe est associé de la coopérative
d’activités Cap Services (Lyon).
Un constat confirmé par Laurence Ducrot, la dirigeante de Cabestan, CAE spécialisée dans le BTP : « L’atout de la coopérative c’est
d’abord de ne pas être seul dans sa démarche de création et de pouvoir réellement se concentrer sur son seul « métier ». Après,
bien sûr, viennent les valeurs coopératives, la possibilité de travailler ensemble et de mutualiser les moyens.»
… mais qui va au delà
Au final cet accompagnement permet :
‐ de pérenniser des emplois : 67% des personnes qui testent le système créent une activité dans la CAE, ou décident d’en
sortir pour créer une entreprise ou reprendre un emploi,
‐ de favoriser l’entrepreneuriat au féminin, puisque 50% des entrepreneurs des CAE sont des femmes, quand l’INSEE évalue
à 30% la proportion de femmes chefs d’entreprises, tous secteurs d’activités confondus (chiffres 2012).
Sur les 56 000 entreprises en Rhône‐Alpes, 70% sont le fait d’entrepreneurs individuels (CF. Site INSEE). Mais si la création
d’entreprise, enjeu majeur de société, s’est aujourd’hui démocratisée, la question de la pérennité reste… La CAE représente une
vraie force pour cette pérennité et une vraie solidarité à laquelle aucun travailleur indépendant ou auto‐entrepreneur ne pourrait
prétendre…
Contacts presse : Dépêches
Bérengère Vital / Florence Le Berre
Tél : 04 37 49 02 02
Mail : depeches@depeches.fr
Si on compte aujourd’hui 67 CAE en France, Rhône‐Alpes présente une maturité unique dans le secteur avec* :
‐ 1/3 des CAE françaises sont implantées sur son territoire,
‐ 35% du chiffre d’affaires généré par les CAE françaises (total 2010 en France : 63,5M d’euros de CA)
‐ 19% des « entrepreneurs‐salariés » de CAE (sur environ 3 250 entrepreneurs‐salariés en France),
‐ une croissance du chiffre d’affaires des CAE de 28% en moyenne (entre 2008 et 2010).
* chiffres de l’étude réalisée par le cabinet BPI en 2012, pour l’Union Régionale des SCOP.
2.
2011-2013, un Contrat économique sectoriel pour l’économie sociale et solidaire en
Rhône-Alpes
Né d’une volonté rhônalpine, le contrat économique sectoriel souligne l’importance de l’Economie sociale et solidaire en Rhône‐Alpes qui
représente près de 20 000 associations, plus de 2 000 coopératives, environ 850 mutuelles et une centaine de fondations. Ce sont plus de
225 000 salariés soit 12% du total des salariés du privé en Rhône‐Alpes. Pour la période 2011‐2013, le contrat se dote d’une enveloppe de
33,8 millions d'euros, cofinancée par la Région pour près de 8 millions d’euros, par l’Etat pour 3,5 millions d’euros et par les acteurs locaux
de l’ESS pour 22,3 millions d’euros.
Le contexte économique et social de ces dernières années a légitimé l’ESS comme l’une des réponses à l’élaboration d’un modèle de
développement innovant :
‐ en permettant la création et la pérennisation d’emplois de qualité ;
‐ en assurant la promotion de l’innovation sociale par une gouvernance et un dialogue social performants ;
‐ en repensant le rapport entre production et consommation et la complémentarité entre économie productive et économie de
proximité ;
‐ en retrouvant une « intelligence du collectif », en favorisant les pratiques de mise en réseau, de mutualisation et de coopération ;
‐ en intégrant davantage les mutations environnementales ;
‐ en préservant et renouvelant le tissu économique des territoires par le soutien à un entrepreneuriat pluriel, source de création
de richesses et d’emplois locaux.
Ce sont autant d’enjeux qui ont conduit à l’élaboration de ce second Contrat Sectoriel et qui prolongeront l’effort de structuration de l’ESS
engagé depuis 2007 :
‐ au niveau culturel, par une représentation et une définition partagée de l’ESS ;
‐ au niveau organisationnel, par le développement des moyens et compétences des réseaux ;
‐ au niveau économique, par la production des conditions de mise en œuvre d’une dynamique de création et de développement
des entreprises du secteur ;
‐ au niveau socio‐professionnel, par le développement de la gestion des ressources humaines et de la gouvernance des entreprises
cohérentes avec les principes et les valeurs de l’ESS.
3 axes stratégiques pour le Contrat Economique Sectoriel pour l’économie sociale et solidaire en Rhône‐Alpes :
‐ Axe 1 : Agir pour promouvoir l’ESS
Le Contrat Sectoriel prévoit le déploiement d’une communication ciblée, afin de renforcer la différenciation de ce champ par rapport à
l’économie traditionnelle.
‐ Axe 2 : Agir pour dynamiser l’économie rhônalpine
Pour participer au développement économique régional, l’ESS doit pouvoir s’appuyer sur son environnement local, au plus près des
territoires et en adéquation avec les besoins des populations.
‐ Axe 3 : Agir pour contribuer à l’innovation sociale et à des emplois de qualité
Le Contrat Sectoriel se base sur des valeurs, une éthique et les pratiques exemplaires pour conjuguer performance économique et qualité
d’emploi.
ère
Un exemple d’action du premier contrat économique sectoriel : Transméa, 1 société de capital risque dédiée à la reprise d’entreprise
par les salariés : Transméa apporte un accompagnement et un financement adaptés aux salariés qui souhaitent reprendre leur entreprise.
Cet outil vise la transmission d’entreprises saines et la reprise d’entreprises en difficulté en Rhône‐Alpes.
http://www.transmea.coop/
Témoignage de Cyril Kretzschmar, Conseiller délégué à la nouvelle économie, aux nouveaux emplois, à
l'artisanat et à l'économie sociale et solidaire à la Région Rhône‐Alpes
Les coopératives d'activités et d'emploi apportent une réponse très actuelle aux besoins de nombreuses personnes
en recherche d'un autre cadre pour entreprendre. Désireux de liberté car ayant souvent expérimenté les limites de
l'autorité hiérarchique, souhaitant également participer à une aventure collective, les créateurs des entreprises
d'aujourd'hui connaissent encore mal le potentiel des formes coopératives. Les CAE offrent à la fois un lieu
d'accompagnement privilégié des projets, un levier pour la création coopérative et de fortes opportunités pour la mutualisation de
nombreuses fonctions de développement. La Région Rhône Alpes soutient le développement des CAE car elles contribuent à la
démocratisation des démarches de création d'entreprise et à l'extension des formes coopératives.
http://www.rhonealpes.fr/100‐economie‐sociale‐et‐solidaire.htm
3. Porteurs de projets et dirigeants de Coopératives d’Activités et d’Emploi
témoignent…
Témoignage de Audrey Trivez, Gemini a
Après 6 ans d’études de stylisme, un moment passé dans les costumes, Audrey Trivez, 30 ans, décide il y a 4 ans, de lancer sa propre
marque Gemini a, d’abord axée sur les vêtements et aujourd’hui les bijoux. « Mon projet était cohérent, et l’équipe de Cap Service y
a tout de suite cru ».
« Ce sont des amies créatrices qui m’ont parlé de la formule en coopérative d’activités. « J’ai fait une réunion d’information et eu un
bon feeling avec Cap Service. »
« J’ai trouvé que Lyon présentait une meilleure dynamique pour la création d’entreprise que Paris, plus d’aides, plus d’énergie… »
« Je n’ai pas eu envie de créer autrement que par la CAE. Le système coopératif me correspondait bien. Créer seul est vraiment
difficile. Je suis déjà seule sur mon activité et j’aimais l’idée d’avoir une équipe avec qui partager mes doutes et mes envies. Ils ont
toujours été là quand j’en ai eu besoin et m’ont énormément aidé sur les aspects gestion administrative, communication.
Aujourd’hui encore, avec des rendez‐vous mensuels, on définit le nouveau système de communication. Je sens que l’équipe
continue toujours à croire en mon projet. Je me sens vraiment appuyée. »
Aujourd’hui, Audrey a gardé une activité parallèle, mais les prévisions 2013 devraient lui permettre de vivre pleinement de son
activité de création. « Pour l’instant, je veux poursuivre en coopérative. Je suis d’ailleurs devenue entrepreneur‐salariée de la CAE il
y a un an et demi. Après, mon envie est d’ici 1 ou 2 ans de créer une entreprise à part entière. Alors seulement… je quitterai la
coopérative.
www.geminia.fr
Témoignage Vincent Lacombe, Digiscan 3D
Après une thèse en paléontologie, Vincent Lacombe, veut créer son entreprise avec le souhait de mettre en application les
connaissances apprises. Il se tourne vers la numérisation 3D et la digitalisation d’objets de haute qualité que ce soit dans l’art
(musées privés et nationaux), les recherches scientifiques ou l’industrie.
« Tout naturellement, lorsque j’ai entrepris ma démarche d’entrepreneur, je me suis tourné vers Pôle Emploi. Ce sont eux qui m’ont
dirigé vers Cap Services. »
« Je n’avais pas d’a priori donc une fois, renseigné sur les différentes formes d’entreprenariat, j’ai trouvé que la coopérative
d’activités représentait pour moi le choix idéal. Et je ne le regrette pas, la coopérative m’a tout apporté ! Dans un premier temps, le
soutien et les formations nécessaires pour devenir un vrai chef d’entreprise, mais aussi, le cadre légal et juridique pour exercer. »
5 ans après, Vincent Lacombe fait toujours partie de la coopérative d’activités Cap Services, sans avoir le souhait d’en sortir.
« Je suis passé par toutes les étapes, de la personne souhaitant tester son projet à aujourd’hui, où j’atteins le cadre ultime de la
création et depuis 1 an et demi, je suis salarié‐associé et prends ainsi part aux orientations de la SCOP. »
« Je n’ai pas de raisons de quitter Cap Services. Grâce à eux, dès que j’ai une question j’ai une réponse ! Mon envie est simple :
continuer à réussir à travailler comme aujourd’hui. Et ce n’est pas parce qu’on travaille seul au sein d’une coopérative, qu’on ne
peut pas travailler avec de grosses structures et sur des projets d’envergure. »
Un discours prouvé par l’exemple : Vincent travaille actuellement avec des musées de renom à Paris, tels Le Louvres, le musée
Rodin ou le Musée du quai Branly.
www.digiscan3d.fr
Témoignage de Stéphanne Duché, porteuse de projet chez Solstice (26)
Après un parcours dans l’hôtellerie et les vins, Stéphanne décide de se lancer seule en tant que sommelière indépendante et guide
de terroir. Il y a 6 mois, elle intègre en phase de test la CAE Solstice.
« J’avais soif d’indépendance et à 40 ans, je souhaitais avoir une plus grande liberté d’action, de planning et pouvoir mettre à profit
mon potentiel, sans freins. »
« Je ne trouvais pas très fiable la solution d’auto‐entrepreneur et puis, je recherchais à travailler en lien avec mes valeurs. C’est le
Comité de Bassin d’Emploi qui m’a aiguillée vers Solstice.»
« Ce qui m’a convaincue dans la coopérative c’est d’un côté les risques limités, mais surtout le fait d’être guidée et encadrée à notre
demande. En ça, les 3 associés de la CAE m’ont vraiment soulagée et aidée à avancer. »
« Appartenir à une entité me motive, il y a des entrepreneurs de tous âges, dans tous les secteurs, c’est enrichissant et cela permet
aussi des opportunités de réseau. »
Aujourd’hui, Stéphanne est convaincue par le concept : « J’ai pu quitter un mi‐temps complémentaire pour me consacrer à 100% à
mon projet et atteindre ainsi bientôt, en restant dans la coopérative, mon rythme de croisière.»
4. Témoignage de Laurence Ducrot, dirigeant de Cabestan, CAE spécialisée dans le BTP depuis
2003.
Pour comprendre comment Laurence Ducrot s’est retrouvée à la tête d’une coopérative d’activités
spécialisée dans le BTP, il faut revenir un peu en arrière. « Dès les années 90, j’ai fait partie d’un
réseau d’entreprises et d'associations très dynamiques et innovantes sur Grenoble. Une des SARL
du groupement développait un concept où tous les salariés étaient associés, mais où chacun
développait son activité. À l’époque on ne connaissait pas le statut SCOP mais l’idée était la
même. En 1995, cette société, SMTS devient une SCOP et se spécialise dans le BTP. Pour ma part,
j'avais créé une entreprise d'insertion et participé à divers projets collectifs. Fin 2001 j'ai été amenée à diriger SMTS. Ce chemin
parcouru explique mon choix, en 2003, de me positionner comme dirigeante de la coopérative d’activités Cabestan créée à
Grenoble avec le soutien de 8 CAE de la région Rhône Alpes afin d’apporter une réponse adaptée aux activités du bâtiment. »
« Avec Cabestan, la vocation est d’emblée régionale avec une envie d’ouverture. Deux autres antennes régionales ont été ouvertes
(Auvergne et Lorraine) et fin 2011, le CA de la SCOP représente 5,7 millions d’euros (prévisions 2012 de 6,5 millions), avec un
nombre d’entrepreneurs qui varient entre 140 et 150. »
« L’atout de la coopérative d'activités et d'entrepreneurs c’est d’abord de ne pas être seul dans sa démarche de création et de
pouvoir réellement se concentrer sur son seul « métier » sans avoir à gérer d’emblée les aspects administratif et juridique. Ceci,
bien sûr, en développant les valeurs coopératives, et la possibilité de travailler ensemble et de mutualiser les moyens. Le collectif
permet aussi à des porteurs de projets soit de même métier, soit de métiers différents de répondre de façon commune à un gros
appel d’offre. Ainsi, c’est un soutien sur tous les aspects de la création ».
www.cabestan.fr/