2. 2
S O M M A I R E
REMERCIEMENTS .................................................................................................... 4
1 – INTRODUCTION .................................................................................................. 5
2 – METHODOLOGIE ................................................................................................ 6
2.1. Les méthodes de suivi........................................................................................................ 6
2.1.1. - Suivi opportuniste :.................................................................................................... 6
2.1.2. - Suivi systématique : ................................................................................................... 6
2.2. Méthodes d’analyse des données et estimation de l’EMD et de l’EMR ....................... 8
3 – RESULTATS DU SUIVI DE LA POPULATION ................................................... 9
3.1. Bilan du suivi ..................................................................................................................... 9
3.1.1. Les indices de présence :.............................................................................................. 9
3.1.2. Bilan du suivi opportuniste (dommages, témoignages) : ........................................... 10
3.1.3. Bilan du suivi systématique : .................................................................................... 10
3.1.4. Comparaison entre suivi systématique et suivi opportuniste : ................................... 11
3.2. Bilan de la prédation....................................................................................................... 14
3.3. Données provenant de l’Espagne et de l’Andorre........................................................ 17
4 – ANALYSE DES RESULTATS DU SUIVI DE LA POPULATION ....................... 18
4.1. Aire de répartition des indices de présence recueillis .................................................. 18
4.2. Evaluation par technique de suivi de la taille et de la composition de la population
par zones géographiques........................................................................................................ 19
4.2.1. Typages génétiques du matériel biologique recueilli :............................................... 19
4.2.2. Analyse des photos et vidéos automatiques :............................................................. 22
4.2.3. Typage dimensionnel des pistes et empreintes de pattes : ......................................... 23
4.2.4. Mise en relation avec les manifestations simultanées :.............................................. 24
4.2.5. Fréquence de détection des individus en France et en Espagne, par technique de
suivi :.................................................................................................................................... 25
4.3. Bilan démographique par zone géographique.............................................................. 26
4.3.1. Effectif minimal détecté (EMD) : .............................................................................. 26
4.3.2. Structure de la population d’ours : ............................................................................. 27
4.3.3. Reproduction :............................................................................................................ 28
4.3.4. Mortalité et survie des jeunes :................................................................................... 30
4.3.5. Effectif minimal retenu (EMR) :................................................................................ 30
5 – COMPORTEMENTS INDIVIDUELS, OBSERVATIONS VISUELLES ............... 32
5.1. Comportements individuels............................................................................................ 32
3. 3
5.2. Résumé de quelques observations visuelles particulières réalisées en 2017 .............. 39
6 – ACTUALITES, BREVES DU ROB, TRAVAUX ANNEXES................................ 41
6.1. Stages, réunions, collaboration internationale, communication................................. 41
6.2. Productions et travaux annexes ..................................................................................... 41
7– CONCLUSIONS .................................................................................................. 44
ANNEXES ................................................................................................................ 46
Annexe n° 1.a : Localisation des ours identifiés dans les Pyrénées occidentales.............. 46
Annexe n° 1.b : Localisation des ours identifiés dans les Pyrénées centro-orientales. .... 47
Annexe 2 : Résultats des typages génétiques pratiqués sur les échantillons récoltés en
France en 2017........................................................................................................................ 48
Annexe 3 : Arbre généalogique de la population d’ours brun dans les Pyrénées, de 1996
à 2017....................................................................................................................................... 51
RESUME .................................................................................................................. 52
SUMMARY............................................................................................................... 53
RESUMEN................................................................................................................ 54
4. 4
REMERCIEMENTS
Nous remercions les quelques 400 membres du Réseau Ours Brun, bénévoles ou
professionnels, cités ci-après, pour l’effort de prospection réalisé, les expertises des
témoignages et des dommages, ainsi que pour l’ensemble des informations qu’ils ont pu nous
apporter.
ORGANISMES DEPARTEMENTS TYPES
ADET, ANC 31 Associations
ASPP 65 65 Association
ANA 09 Association
ALTAÏR Nature 09, 31, 65 Association
FDC 09, 11, 31, 64, 65, 66 Associations
FERUS 09, 11, 31, 64, 65, 66 Associations
Réserves Naturelles Catalanes 66 Association
FIEP, SEPANSO Béarn 64 Associations
IPHB 64 Syndicat Mixte
Nature Midi-Pyrénées 09, 31, 65 Association
ONCFS - ONF – DREAL – DDT(M) 09, 11, 31, 64, 65, 66 Etablissements publics
Parc’ Ours 64 Association
PNP 64, 65 Etablissement public
Naturalistes, accompagnateurs montagne 09, 11, 31, 64, 65, 66 Privés
Nous tenons également à remercier :
- nos partenaires étrangers pour leur collaboration incontournable dans la collecte
de données de terrain sur le versant sud :
Gobierno de Navarra, Medio Ambiente
Diputacion de Aragon, Medio Natural
Generalitat de Catalunya et le Conselh Generau d’Aran
Medi Ambient Govern d’Andorra,
- tous les usagers de l’espace montagnard (Accompagnateurs, Eleveurs, Bergers,
Chasseurs, Randonneurs, Gendarmes, etc…) qui ont collaboré,
- ainsi que le laboratoire ANTAGENE (69 890 La Tour de Salvagny) pour les
typages génétiques. Ce laboratoire a remplacé le Laboratoire d’Ecologie Alpine
(LECA) de l’Université J. Fourier de Grenoble cette année 2017 à la suite des
renouvellements des marchés publics.
5. 5
1 – INTRODUCTION
A la demande du Ministère de la Transition écologique et solidaire, l’ONCFS, par le
biais du Réseau Ours Brun (ROB) et en collaboration avec ses homologues navarrais,
aragonais, catalans et andorrans, est chargé d’assurer le suivi annuel de la population d’ours
brun présente sur la chaîne pyrénéenne.
Le travail de collecte des données de terrain est organisé par l’Equipe Ours de
l’ONCFS. Pour ce faire, elle forme les membres du ROB, organise et coordonne les missions
de terrain, centralise, analyse et restitue les données récoltées sous forme de différents
documents scientifiques ou de vulgarisation. Plus précisément, les membres du ROB
participent activement aux différentes recherches d’indices d’ours sur le terrain,
communiquent à l’Equipe Ours les résultats de leurs prospections et reçoivent en retour des
synthèses périodiques élaborées en collaboration avec les services espagnols et andorrans qui
œuvrent de façon similaire sur la partie sud des Pyrénées.
Les résultats obtenus à partir de ce suivi de terrain annuel, qui servent aussi de base
pour la réalisation de diverses études scientifiques, sont ainsi mis à disposition des
gestionnaires de la faune sauvage et de ses habitats dans le but de conservation de cette espèce
emblématique qu’est l’Ours brun.
Pour répondre à ces objectifs, le suivi de la population d’ours brun dans les Pyrénées
consiste à estimer annuellement :
l’aire de répartition géographique de la population et son évolution dans le
temps,
les effectifs minimaux détectés et les principaux paramètres
démographiques de la population (structure en âge, sexe ratio, nombre de
naissances et de mortalités),
la tendance démographique générale de la population (notamment évolution
temporelle des effectifs).
Malgré la perte en 2004 de la dernière femelle du noyau occidental, la stabilité et
l’isolement (aucun échange d’individus n’a été détecté de 2004 à 2016) des deux zones de
présence ursine dans les Pyrénées occidentales et les Pyrénées centro-orientales nous a
conduits jusqu’à présent à maintenir la distinction entre deux noyaux de population : (i) le
noyau centro-oriental issu des ours slovènes réintroduits en 1996-1997, 2006 et 2016 et (ii) le
noyau occidental, dernier noyau historique de présence des ours de souche pyrénéenne.
Depuis 2004, ce dernier ne constitue cependant pas une population ou sous-population au sens
biologique du terme car il est uniquement composé de mâles donc sans possibilité de
reproduction. Cette année 2017 a permis pour la première fois depuis 2000 de mettre en
évidence des échanges de mâles entre ces 2 zones géographiques.
Pour le bilan 2017, en attendant de voir si ces échanges restent anecdotiques ou
s’ils perdurent en 2018, nous faisons le choix de continuer de traiter distinctement les
deux zones géographiques de présence ursine. A l’avenir, cette distinction entre les
Pyrénées occidentales et les Pyrénées centro-orientales pourra être abandonnée en cas
de persistance de ces déplacements longue distance entre les deux zones correspondant
aux noyaux historiques, ou au contraire maintenue si les ours concernés restent
cantonnés dans leurs nouveaux secteurs.
6. 6
2 – METHODOLOGIE
Dans les Pyrénées, le suivi à large échelle d’une espèce aussi discrète que l’ours brun
repose essentiellement sur des méthodes indirectes non-invasives qui font appel à la collecte
des indices de présence de l’espèce (empreintes, poils, crottes, photos, dommages, etc.) et
dont les techniques de relevé sont détaillées dans un document technique, le « Mémento du
Réseau Ours Brun » consultable sur le site internet de l’ONCFS.
Dans le cadre du programme européen PirosLife élaboré par la Generalitat de
Catalunya pour améliorer la diversité génétique de la population ursine pyrénéenne, l’ours
mâle adulte nommé « Goiat », lâché le 06 juin 2016 dans le Parc Naturel de l’Alt Pirineu, a
fait l’objet d’un suivi particulier pour la deuxième année consécutive à son introduction dans
les Pyrénées. Les données provenant du suivi GPS de cet individu se situent hors protocole du
suivi indirect de la population et ne sont, par conséquent, utilisées dans ce rapport que pour le
calcul de l’aire de répartition de la population.
2.1. Les méthodes de suivi
La collecte des indices de présence repose sur 2 grands types de suivi :
2.1.1. - Suivi opportuniste :
Il s’effectue de façon non programmée, en dehors de tout plan d’échantillonnage, et
repose essentiellement sur la validation, par les membres du ROB ou de l’Equipe Ours, des
témoignages et des indices observés par tout utilisateur de la nature (randonneur, chasseur,
éleveur, etc.). Concernant les dégâts sur cheptel domestique ou sur rucher, seuls les agents du
PNP et de l’ONCFS, ayant reçu une formation spécifique, sont habilités à réaliser les constats
de dommages.
2.1.2. - Suivi systématique :
Il s’effectue lors d’opérations de terrain encadrées par divers protocoles visant à
optimiser le succès de détection de la présence de l’ours et homogénéiser la pression
d’observation sur l’ensemble des Pyrénées françaises. Ce type de suivi consiste à rechercher
des indices de présence sur une surface couvrant 3100 km² (zone de présence régulière et une
partie de la zone de présence occasionnelle limitrophe). Cette zone d’étude est découpée en 49
sous-massifs qui s’étendent sur les 2 zones géographiques de présence de l’ours, 4
départements et 2 régions administratives. D’un point de vue fonctionnel, un sous-massif
correspond à une zone de 20 à 220 km² qui peut couvrir les besoins vitaux d’un ours pour
quelques jours à plusieurs semaines.
Les membres du ROB participent ainsi aux trois opérations systématiques suivantes :
7. 7
Les itinéraires de prospection pédestre (SI) se limitent à 1 itinéraire par sous-massif
(voire 2 en fonction de la taille du sous-massif), soit un échantillonnage moyen de
0,2 km linéaire/km² de sous-massif (tableau n° 1). Ils sont parcourus 10 fois, de début
mai à mi-novembre (tableau n° 2). Afin d’optimiser le succès des recherches, ils sont
équipés de revoirs et d’appâts Smola (carte n° 1). Depuis 2017, le Smola (goudron de
Norvège à base de bois de hêtre) remplace la térébenthine car il est plus efficace et
surtout beaucoup plus naturel. Signalons que suite à une photo automatique d’un ours
réalisée dans les Pyrénées-Orientales (Fontrabiouse, le 14/08/2017), 2 itinéraires ont
été réactivés en fin d’année : 1 sur la commune de Formiguères (66) et 1 sur Orlu (09).
Les appareils photos/vidéos automatiques (SP) permettent de compléter le suivi avec
un investissement humain limité, une validation immédiate et des documents
horodatés indiscutables. Un appareil photo/vidéo est installé par maille de 4 x 4 km sur
les zones de reproduction potentielles. Ailleurs, l’effort est nettement inférieur (carte
n°1 et tableau n°1). Toutefois, la mise en place de ce type d’appareil est soumise à
autorisation du propriétaire foncier, et certaines parcelles appartenant à des communes
n’ayant pas donné leur accord n’ont pas pu être équipées d’appareils.
Trois types de pose sont généralement pratiqués : sur sente, sur appât Smola et plus
rarement sur charogne. Chaque appareil est visité une fois par mois (tableau n°2). Au-
delà de permettre la détection des événements de reproduction, cette technique permet
par ailleurs d’identifier le sexe des individus (lorsque l’anatomie sexuelle est
apparente) ainsi que l’identité des individus ayant des particularités de pelage (ex.
tâches claires), des marques artificielles (collier, boucle auriculaire), voire des mesures
morphométriques distinctes (ex. hauteur au garrot, hauteur du dos).
Carte n°1 : Répartition des itinéraires et appareils photo/vidéo automatiques dans les Pyrénées
françaises en 2017.
Le suivi systématique autre (SA) correspond à des opérations programmées initiées en
cours d’année, autres que celles décrites ci-dessus (ex. : recherche de tanières, de
couches diurnes, d’indices de présence d’oursons ou d’un individu particulier, etc.).
Initiée en 2014 (voir rapport annuel 2014, p38), l’utilisation d’un chien créancé
spécifiquement sur la recherche de fèces d’ours brun a pour objectif principal
d’augmenter la collecte d’échantillons de fèces (oursons notamment) peu détectés par
8. 8
les techniques de suivi précédentes. Les recherches sont effectuées principalement sur
des zones d’alimentation ou de dégâts.
Tableau n° 1. Description des différentes méthodes de suivi utilisées sur le versant français.
Méthodes Unité d’échantillonnage Zone échantillonnée
Suivi Itinéraire (SI)
1 à 2 itinéraires par sous-massif,
soit 53 itinéraires (414 km) :
18 dans les PO + 35 dans les PCO
Ensemble zone d’étude
Suivi Photo (SP)
1 à 2 caméra(s) par maille de 4 x 4 km sur zones de
présence des femelles. Plus dispersées sur le reste de la
zone d’étude.
Soit au total 45 appareils :
9 dans les PO + 36 dans les PCO
Zones de femelles
suitées en priorité et
zone de présence
régulière
Systématique Autre (SA)
Tanières, zones de repos, d’alimentation, d’élevage des
jeunes, etc.
Secteurs spécifiques
Suivi Opportuniste (O) En fonction du témoignage et des dégâts Toutes les Pyrénées
PO : Pyrénées Occidentales PCO : Pyrénées Centro-Orientales
Calendrier général
Le suivi opportuniste est continu sur l’année, dès réception d’un témoignage.
Le suivi systématique s’effectue sur des périodes précises, d’avril à novembre, avec
des fréquences plus importantes en mai et juin (tableau n°2).
Tableau n°2. Fréquences mensuelles des visites par type d’opération en 2017.
Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre
Itinéraire 0 2 2 1 1 2 1 1
Photo/Vidéo 1 1 1 1 1 1 1 1
2.2. Méthodes d’analyse des données et estimation de l’EMD et de l’EMR
L’aire de répartition géographique est évaluée à partir des coordonnées GPS
renseignées pour tous les indices de présence confirmés, qu’ils soient issus du ROB ou de
divers usagers de la montagne (témoignages, dégâts…). Ces derniers sont une source
d’information essentielle dans les zones peu ou pas prospectées.
Le statut démographique est déterminé à partir de l’identification des individus
détectés chaque année. Il repose sur les typages génétiques (permettant de connaître la lignée,
l’individu et le sexe associés aux indices de poils et fèces) et la reconnaissance d’individus sur
photo ou vidéo (par marques naturelles, marques artificielles ou mesures morphologiques). Il
est complété dans certains cas par la taille des empreintes de patte. La prise en compte des
manifestations simultanées d’ours en des sites éloignés peut s’avérer intéressante dans des
zones de faibles densités d’ours comme dans les Pyrénées occidentales, voire pour la
détermination du nombre de femelles suitées dans les Pyrénées centrales. Il permet ainsi
d’estimer annuellement, pour chaque zone géographique de présence ursine dans les
Pyrénées, un Effectif Minimal Détecté (EMD), à la fois côté français et espagnol. Enfin,
chaque année, l’EMD est réévalué, pour la ou les années précédentes, à la lumière des
informations nouvellement collectées. Ce réajustement conduit à définir l’Effectif Minimal
Retenu (EMR), paramètre qui permet de suivre au plus près la dynamique de la population.
Par exemple, un individu, non détecté l’année n mais détecté l’année n+1, sera ajouté aux
effectifs de l’EMD pour obtenir l’EMR de cette année n.
9. 9
3 – RESULTATS DU SUIVI DE LA POPULATION
3.1. Bilan du suivi
3.1.1. Les indices de présence :
Sur l’ensemble des Pyrénées françaises, 898 indices de présence « confirmés » (hors
localisations GPS de l’ours Goiat) ont été enregistrés, toutes méthodes de suivi confondues,
soit une diminution de 17,5 % par rapport à 2016 mais comparable à 2015. 89,5 % de ces
indices proviennent des Pyrénées centrales (PC). Sur ces 898 indices, 676 ont été recueillis
par les membres du ROB et 222 par d’autres usagers de la montagne (bergers-éleveurs,
naturalistes, promeneurs, chasseurs…).
Photos / Vidéos; 171
Attaques avec dégâts; 173
Poils spontanés; 96
Pistes, empreintes; 118
Observations visuelles; 20
Poils, appât Smola; 225
Crottes; 70
Autres; 25
Graphe n°1. Typologie des indices de présence d’ours « confirmés » en 2017.
Les indices les plus fréquemment collectés sont les poils (35,7 %) qu’ils soient
récoltés sur appâts Smola ou spontanément (arbres sans appât, végétaux divers, clôtures pour
animaux domestiques…), puis viennent les prédations (19,3 %), les photos-vidéos (19 %), les
pistes-empreintes (13,1 %) et les crottes (7,8 %) (graphe n°1). Les observations visuelles et
les autres types d’indices représentent moins de 3 % chacun.
La typologie des indices collectés a évolué par rapport à 2016. En effet, même si les
poils restent les indices les plus fréquemment collectés, les attaques avec dégâts ont
particulièrement augmenté en 2017. A contrario, le nombre de séries de photos-vidéos et le
nombre de crottes collectées ont fortement diminué entre 2016 et 2017 (-36% de crottes). La
très faible disponibilité cette année en fruits secs et fruits charnus pourrait avoir favorisé les
11. 11
- Photos-vidéos automatique :
La visite des 45 appareils photo/vidéo automatiques a nécessité 284 sorties dont 30,6%
se sont avérées positives (graphe n°2), soit une augmentation d’efficacité par rapport à 2016
mais qui reste en deçà de l’année 2015.
Malgré quelques fluctuations d’une année sur l’autre, la tendance générale du
pourcentage de sorties positives augmente régulièrement depuis 2010, année
d’homogénéisation du suivi systématique dans les Pyrénées françaises (graphe n°2).
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Proportiondesortiespositives
Itiné ra ire
Appa re il
pho to
a uto ma tique
Graphe n°2. Pourcentage de sorties positives par type de technique durant les 8 dernières années de
suivi (n = nombre total de sorties réalisées).
3.1.4. Comparaison entre suivi systématique et suivi opportuniste :
1. Sur le plan quantitatif (nombre d’indices recueillis) :
En 2017, 58 % des indices (n=522) ont été récoltés dans le cadre du suivi
systématique. Cette proportion en faveur du systématique est beaucoup moins importante que
pour les années 2015 et 2016. Cela est dû d’une part à l’augmentation du nombre de constats
en 2017, et donc du nombre d’indices collectés sur les sites d’attaque dans le cadre du suivi
opportuniste, et d’autre part par la baisse du nombre d’indices collectés par prospection du
chien de détection en automne.
Sur les 8 dernières années (hors indices récoltés grâce au chien depuis 2015) la
tendance générale du nombre d’indices collectés par la méthode systématique est à la hausse
(graphe n°3).
Après une diminution en 2015, les résultats obtenus par la méthode opportuniste
retrouvent des valeurs comparables aux années antérieures, voire même supérieures cette
année. Néanmoins, elles confirment une tendance globalement stable obtenue par cette
méthode depuis 2010 (graphe n°3), ce qui contraste quelque peu avec la tendance croissante
de la population d’ours.
(n=493)
(n=284)
12. 12
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Nombred'indices
S ys té m a tique
Oppo rtunis te
Graphe n° 3. Comparaison du nombre annuel d’indices par type de suivi de 2010 à 2017 (en hachuré :
nombre de crottes trouvées avec le chien dans le cadre du suivi « systématique autre »).
2. Sur le plan temporel (distribution des indices au fil des mois de l’année) :
En 2017, la variation du nombre mensuel d’indices est, dans l’ensemble, comparable à
celle obtenue lors des 3 dernières années (graphe n°4). Ainsi, dès les premières manifestations
d’activité de sortie de tanière courant mars, le nombre total d’indices collectés augmente
rapidement, et ce jusqu’à la fin juin. En juillet, il diminue fortement avant de repartir à la
hausse en août-septembre. A la différence des années précédentes, cette hausse est toutefois
plus marquée en septembre qu’en août. Il est aussi à noter qu’aucun indice n’a été relevé en
décembre en raison de l’arrivée précoce de l’hiver.
La fréquence mensuelle des indices obtenue pour chacune des 2 méthodes
(systématique/opportuniste) varie fortement au fil des mois selon un modèle général qui se
répète annuellement.
Au printemps, la méthode systématique se montre bien plus productive que
l’opportuniste. L’activité accrue des ours en mai et juin, notamment en matière de marquage
des arbres (poils déposés sur l’écorce) sur les itinéraires, couplée aux sorties systématiques
plus nombreuses peut expliquer ce bon résultat.
En été, avec l’augmentation des dégâts sur cheptels domestiques, le nombre d’indices
récoltés de manière opportuniste augmente (graphe n°4). En revanche, la consommation de
fruits charnus (myrtilles, framboises…) par les ours en dehors des zones forestières et donc
des itinéraires contribue à la forte baisse des indices collectés par la méthode systématique
durant cette période.
A l’automne, incluant la période pré-hivernale, on remarque une importante baisse du
nombre d’indices collectés par les deux méthodes, même si la méthode systématique se
montre nettement plus productive. Cette diminution générale est probablement due au fait que
les ours se déplacent peu et passent beaucoup de temps à s’alimenter dans des zones
restreintes, hors itinéraires, pour préparer leur entrée en tanière (période d’hyperphagie).
Contrairement à 2015 et 2016, très peu de crottes ont été collectées grâce au chien de
13. 13
détection à la fin de l’été et en automne. La grande dispersion des ours, provoquée par une
très faible production de myrtilles et l’absence généralisée de fruits secs (noisettes, glands,
faines) en altitude, en est probablement la principale cause.
0
40
80
120
160
200
Janvier
Fevrier
M
ars
A
vril
M
ai
Juin
Juillet
A
out
Septem
bre
O
ctobre
N
ovem
bre
D
ecem
bre
Oppo rtunis te
Chie n
S ys té ma tique
To ta l
Graphe n°4. Evolution du nombre mensuel d’indices, par méthode, récoltés en 2017. Les recherches de
crottes avec le chien sont réalisées majoritairement dans le cadre du suivi opportuniste.
3. Sur le plan qualitatif (distribution spatiale, typage individuel par la génétique) :
La méthode opportuniste se montre de loin la plus pertinente pour renseigner l’aire de
présence de l’ours car la zone d’étude est élargie à l’ensemble des Pyrénées et à tous les
observateurs potentiels fréquentant ce secteur. Toutefois, concernant l’individualisation des
ours par la génétique, la méthode systématique permet de différencier généralement plus
d’individus que l’opportuniste.
L’année 2017 est par contre l’exception à la règle depuis que nous réalisons ce type
d’analyse. Le suivi opportuniste permet ainsi de différencier 18 individus contre 17 pour le
suivi systématique. Aussi, sur les 18 individus détectés par le suivi opportuniste, 10 (dont 3
oursons) sont uniquement repérés par cette méthode alors que le suivi systématique en
identifie exclusivement 9 (graphe n° 5). Ces résultats relativement proches montrent
néanmoins que ces deux méthodes sont très complémentaires et incontournables pour
l’identification des ours par la génétique.
Il est aussi à noter que sans l’aide du chien, 2 oursons de l’année sur les 3 identifiés
par la génétique n’auraient pas pu être génotypés. En 2017, contrairement aux 2 années
précédentes, le chien a principalement été utilisé dans le cadre du suivi opportuniste du fait de
l’augmentation du nombre de prédations ainsi que des difficultés de prospections liées à
l’absence de fruits secs et charnus (voir paragraphes précédents).
Au sein du suivi systématique, le suivi par itinéraire a permis d’identifier 15 individus
contre seulement 7 par le biais des autres techniques de cette même méthode (suivi photo et
systématique autre). L’une et l’autre ont permis d’identifier respectivement 10 et 2 individus
de manière exclusive (graphe n°5). Contrairement à 2016, le suivi par itinéraire montre ainsi
de meilleurs résultats que le suivi systématique autre. Ces deux techniques restent toutefois
complémentaires.
14. 14
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Itineraires Systématique autre + suivi
photos
Total Systématique Total Opportuniste
Nombred'oursdétectés
Graphe n°5. Comparaison du nombre d’individus détectés par la génétique, entre les méthodes
opportuniste et systématique : (n) nombre d’individus détectés uniquement par chacune des techniques du
suivi systématique (n en gris) et chacune des méthodes (n en noir).
3.2. Bilan de la prédation
Les dommages au cheptel domestique permettent d’une part de compléter la
connaissance de l’aire de répartition de l’espèce, d’autre part, d’augmenter la collecte des
échantillons biologiques exploitables par la génétique. Afin d’avoir la certitude de travailler
sur de véritables indices d’ours, seuls les dégâts, dont les éléments techniques relevés sur le
terrain permettent de confirmer la présence d’une prédation non attribuable à un autre
prédateur que l’ours, sont donc ici pris en compte. De ce fait, les dégâts indemnisés au
bénéfice du doute ne sont pas comptabilisés dans ce rapport technique.
En 2017, sur l’ensemble du versant français, le nombre de prédations « confirmées »
(où la responsabilité de l’ours ne peut être écartée) sur les animaux domestiques est de 162
attaques pour 464 animaux tués ou blessés et 11 attaques sur les ruchers pour 34 ruches
détruites (tableau n°3).
Tableau n°3. Bilan de la prédation sur les Pyrénées françaises en 2017 (responsabilité de l’ours non
écartée, animaux morts et blessés).
Pyrénées centro-orientales Pyrénées occidentales
9 31 65 Total 64 65 Total
Total
Animaux 126 12 16 154 0 8 8 162Nombre
d’attaques Ruches 1 2 8 11 0 0 0 11
Animaux 404 20 29 453 0 11 11 464Nombre de
dégâts (*) Ruches 1 6 27 34 0 0 0 34
* le nombre de dégâts inclue ici non seulement les animaux morts et les ruches détruites imputés à l’ours (prises
en compte dans le bilan des dommages 2017 de la DREAL car indemnisés), mais aussi les animaux blessés et les
ruches renversées imputés à l’ours (non prises en compte dans le bilan des dommages 2017 de la DREAL car
non indemnisés).
(10)
(2)
(9)
(10)
15. 15
En 2017, le nombre d’attaques sur le cheptel domestique a fortement augmenté
(+46%) par rapport à 2016 (graphe n°6). Il s’agit aussi du plus grand nombre d’attaques
constaté depuis les premiers renforcements de 1996-1997.
Le nombre d’animaux tués ou blessés a également fortement progressé. Cette
augmentation s’explique d’une part par l’augmentation du nombre d’attaques et d’autre part,
par le fait de 3 dérochements sur une estive impliquant au total 260 brebis. A noter que
l’analyse du matériel génétique, prélevé sur la zone de mise à mort de l’animal prédaté lors du
plus gros des 3 dérochements (impliquant 209 bêtes), permet d’attribuer cette attaque à un
mâle adulte et non à un subadulte ou une femelle avec oursons comme supposé initialement.
Le nombre d’attaques sur ruchers est du même ordre qu’en 2016. Comme l’année
précédente, l’ours Goiat en est le principal responsable, puisque 10 attaques sur 11 lui sont
attribuées dans l’est des Hautes-Pyrénées et en Haute-Garonne. Néanmoins, après la pose
d’une clôture électrique, les attaques ont aussitôt cessé sur les ruchers protégés.
Comme les 4 années précédentes, les départements de l’Aude et des Pyrénées-
Orientales n’ont eu aucun dommage, confirmant depuis 2011, le regroupement de l’essentiel
de la population d’ours des Pyrénées centrales.
Dans les Pyrénées occidentales françaises, 8 attaques ont été recensées. Comme en
2016, seul le département des Hautes-Pyrénées est concerné.
0
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150
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300
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400
450
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1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Nbre d'attaques sur troupeaux Nbres animaux domestiques prédatés Nbre d'attaques sur ruchers
Graphe n°6. Evolution annuelle du nombre de prédations d’ours sur cheptel domestique et sur ruchers
dans les Pyrénées françaises depuis 1996.
Les principaux pics de prédations observés sur le graphe n°6, particulièrement sur la
courbe des animaux domestiques prédatés, correspondent essentiellement à des
comportements individuels ou à des dérochements (voir rapport annuel 2014, p14) et page
précédente.
16. 16
0
50
100
150
200
250
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Nombred'attaques.
Nbattaques
Graphe n°7. Evolution du nombre de prédations d’ours sur le cheptel domestique sur l’ensemble des
Pyrénées (France, Espagne, Andorre) depuis 2006.
A l’échelle de l’ensemble de la chaîne pyrénéenne, versants français et espagnol, on
observe également une augmentation du nombre de prédations entre 2016 et 2017.
Néanmoins pour la période 2006-2017, le nombre d’attaques d’ours sur le cheptel domestique
est stable puisque l’on n’observe aucune tendance temporelle significative (graphe n°7,
régression linéaire R2
=0,023, p=0,63).
17. 17
3.3. Données provenant de l’Espagne et de l’Andorre
Sur le versant espagnol, le suivi indirect est globalement réalisé selon les mêmes
protocoles de relevés d’indices (suivi systématique avec itinéraires équipés d’appâts
térébenthine et smola, caméras automatiques et suivi opportuniste) et les mêmes techniques
d’analyse des données (identification par la génétique et la photographie…) qu’en France ce
qui permet de croiser nos différents résultats.
Tableau n°4 : Origine géographique des données confirmées provenant de l’Espagne et de l’Andorre.
Catalunya Aragon Andorre Navarre
Pistes, empreintes 10 11 - 1
Poils 120 0 - -
Photos-vidéos auto. 221 10 - -
Prédations 46 5 - -
Crottes 49 9 - -
Autres 12 2 - -
Total indices 458 37 - 1
En Catalogne, au sein de l’aire de répartition, 3 zones de présence particulières se
distinguent : Val d’Aran, Alt Aneu, Alt Cardos/Vallferrera. Deux indices d’ours ont aussi été
collectés plus au sud dans l’Alta Ribagorça. En 2017, les 60 échantillons analysés (27 par
l’Université Autonome de Barcelone et 33 par le laboratoire Antagene) ont permis d’identifier
12 ours différents dont 7 non détectés côté français (tableau n°5). Au total, 24 ont pu être
différenciés.
En Andorre, comme en 2015 et 2016, aucun indice n’a été relevé en 2017.
En Aragon, 2 ou 3 ours ont été détectés. Dans la partie orientale, au vu des différents
indices récoltés et notamment de la photo automatique, l’ourse Sarousse est toujours isolée du
reste de la population, à environ 20 km des indices les plus proches se trouvant dans le Val
d’Aran et sur la commune de Bielsa où un ours a été filmé par un pêcheur le 04 juin 2017. Il
est à noter que Sarousse a perdu son collier entre la mi-juillet et la mi-août.
Dans la partie occidentale, 1 piste d’ours a été observée sur le massif du Mont Perdu.
Les photos réalisées par le témoin n’ont toutefois pas permis de réaliser des mesures
d’empreintes afin d’estimer la taille de cet individu.
En Navarre, 1 seul indice d’ours a été relevé. Comme en Aragon, l’absence d’échelle
sur les photos réalisées n’a pas permis d’estimer la taille de l’animal.
18. 18
4 – ANALYSE DES RESULTATS DU SUIVI DE LA POPULATION
4.1. Aire de répartition des indices de présence recueillis
L’aire de répartition annuelle de l’espèce a longtemps été calculée à partir de la
présence d’au moins 1 indice validé par sous-massif. Les collègues espagnols n’utilisent pas
ce découpage ce qui contraint d’élaborer la cartographie à l’aide d’une méthode européenne
standard (Directive habitats 92/43/EEC) qui utilise des mailles carrées de 10 km de côté.
Chaque maille contenant un indice « confirmé » dans l’année est comptabilisée dans l’aire de
répartition (carte n°2).
En 2017, la présence de l’Ours brun sur le massif pyrénéen concerne :
5 départements français : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne,
Ariège, Pyrénées-Orientales,
3 provinces espagnoles : la Navarre, l’Aragon et la Catalogne.
L’aire totale de présence de l’ours dans les Pyrénées est de l’ordre de 5000 km2
. Pour
la première fois depuis 2000, plusieurs échanges de mâles (ours Néré, Canellito et Rodri) ont
été détectés entre les Pyrénées occidentales et les Pyrénées centro-orientales dès le second
semestre 2016 et en 2017, indiquant une connectivité fonctionnelle entre ces 2 noyaux
historiques. Ainsi les 2 mâles adultes constituant historiquement le noyau occidental
(Cannellito et Néré) ont été identifiés par la génétique dans le noyau centro-oriental au cours
de l’année. Cependant aucun indice de ces mâles n’a été détecté sur les zones de présence
connue des femelles. De plus le mâle Néré, après ses grands déplacements vers le noyau
centro-oriental, a été localisé de nouveau en période automnale dans sa zone occidentale
habituelle dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce n’est pas le cas de l’ours Cannellito dont la
dernière donnée est observée en juin 2017 en Haute-Garonne. Le jeune mâle Rodri issu du
noyau central a poursuivi sa dispersion amorcée en 2016 vers la zone occidentale
habituellement utilisée par Cannellito à l’ouest des Hautes-Pyrénées. En attendant de voir si
ces échanges d’individus entre noyaux se répètent ou non dans les années à venir, on
distinguera encore en 2017 deux grandes zones géographiques distinctes de présence ursine :
les Pyrénées occidentales et les Pyrénées centro-orientales (voir également en page n°5).
Dans les Pyrénées occidentales françaises, l’aire de présence de l’ours est estimée en
France à 700 km², soit une nette contraction (- 400 km²) par rapport à 2016. L’Ours brun s’est
manifesté de la Vallée d’Aspe (Borce), à l’ouest, à la vallée de Luz Saint Sauveur, à l’est. Le
versant espagnol est également concerné (région du Mont Perdu en Aragon et est de la
Navarre) mais de façon très sporadique, ce qui porte la superficie totale à 900km², soit 400
km² de moins qu’en 2016.
Dans les Pyrénées centro-orientales françaises, l’ours brun est présent en France sur
environ 2100 km², soit 400 km² de plus qu’en 2016, se situant de la Vallée d’Aure dans les
Hautes-Pyrénées à la vallée d’Auzat en Ariège ainsi que sur le département des Pyrénées-
Orientales, où un individu a été repéré une seule fois dans la Vallée du Galbe. En incluant le
versant espagnol (est de l’Aragon et ouest de la Catalogne), l’aire de répartition totale des
Pyrénées centrales atteint 4100 km². Depuis 2013, elle s’est élargie de 2000 km², soit près de
100 % d’augmentation. En 2017, cette extension s’est surtout manifestée vers l’est, en Ariège
et dans les Pyrénées-Orientales, mais également vers l’ouest dans les Hautes Pyrénées
19. 19
confirmant ainsi les observations de 2016. Elle progresse aussi de façon sporadique d’environ
25 km vers le sud en vallée de Bielsa (Aragon) ainsi que dans l’Alt Ribagorça (Catalogne).
Carte n° 2. Localisations des indices de présence « confirmés » et aire de répartition de l’espèce pour 2017.
4.2. Evaluation par technique de suivi de la taille et de la composition de la
population par zones géographiques
4.2.1. Typages génétiques du matériel biologique recueilli :
La génétique est le principal outil qui contribue à déterminer les effectifs minimaux de
la population d’ours (EMD et EMR) sur la chaîne pyrénéenne. En 2017, le Laboratoire
ANTAGENE a analysé 134 échantillons, soit 45 de moins qu’en 2016 (101 collectés par le
ROB en France, 33 provenant d’Espagne ; voir § 3.3). Parmi ceux-ci, 105 ont permis de
distinguer 34 génotypes différents (tableau n° 5), soit 2 individus de plus qu’en 2016.
Dans les Pyrénées occidentales, le génotypage a permis d’identifier 2 ours mâles : le
mâle subadulte Rodri a été identifié en juin, août et octobre 2017 dans les Pyrénées
occidentales à l’ouest des Hautes-Pyrénées sur le domaine vital habituel du mâle adulte
Cannellito. Le mâle adulte Néré a été détecté à plusieurs reprises à la fois dans les Pyrénées
occidentales (hibernation, avril-mai, et fin 2017) et dans les Pyrénées centro-orientales (de
juin à octobre 2017) (tableau n°5).
Cannellito a quant à lui été détecté pour la première fois dans les Pyrénées centrales à
l’est des Hautes-Pyrénées (St Lary Soulan) et dans le Luchonais, et ce dès la fin 2016 puis
d’avril à juin 2017. En effet, une crotte collectée en novembre 2016 sur la commune de Saint-
20. 20
Lary Soulan (65) n’a pu être analysée qu’à partir de juin 2017, date à laquelle les analyses
génétiques ont pu reprendre après la procédure de sélection du laboratoire survenue dans le
cadre d’un marché public. C’est pour cette raison qu’aucune référence à ce résultat n’est
présente dans le rapport 2016.
Dans les Pyrénées centro-orientales, le génotypage a permis d’identifier 32 ours dont
Néré également cité ci-dessus (tableau n°5). Parmi ces 32 ours, il est à noter que :
Fosca (New17-011
) est identifiée pour la première fois par la génétique en
2017. Sœur de Fifonet et Bulle, cette jeune femelle, fille de Caramellita et de
Pépite, née en 2015 a été détectée à 4 reprises sur les communes d’Auzat et
d’Aulus les Bains en Ariège.
Aran (S29Slo72
) est une jeune femelle née en 2015 (et non un mâle comme
avancé sous forme d’hypothèse en 2016), sœur de Flocon et fille de Hvala et
de Moonboots ou Pyros. Son génotype est confirmé cette année grâce à un
échantillon de poils associé à une série de photos automatiques relevés dans le
Val d’Aran.
New17-02 est une femelle née en 2016, fille de Boavi et de Pépite et sœur de
S29Slo4. Elle a été détectée une seule fois par la génétique, avec sa mère
Boavi, sur la commune d’Ustou (09) lors d’un constat de dommage mi-juillet
2017. Les photos automatiques relevées début juillet de l’autre côté de la
frontière permettent de confirmer que les deux jeunes, New17-02 et S29Slo4,
de Boavi n’avaient toujours pas quitté leur mère à cette période de l’année où
les subadultes sont généralement déjà indépendants et les femelles non suitées.
Blizzard (New18-01) est le troisième jeune de la fratrie née en 2016 de Nheu et
Moonboots. Identifié pour la première fois par la génétique en 2017, il est
détecté 2 fois sur les communes de Seix et d’Ustou (09). A la différence de ses
frères Gribouille (S29Slo5) et Nougat (S29Slo6), son génotype permet
d’exclure Pyros et de confirmer Moonboots comme père. La multi-paternité
étant possible chez l’Ours Brun, il est actuellement impossible d’affirmer avec
certitude que Moonboots soit l’unique père de la fratrie.
Beret (New18-02) est une femelle née en 2016, fille de Bambou et de
Moonboots. Sœur de Tuc (S28Slo4), elle est identifiée 2 fois en 2017 dans la
vallée du Alt Cardos en Catalogne.
New18-03 et New18-04 sont deux oursons nés en 2017. Leurs génotypes, issus
de 2 crottes, permettent d’identifier leur père, Pépite. Par contre, nous n’avons
aucune certitude pour l’identification de la mère, puisque à la fois le génotype
de Plume et celui de Caramelles sont potentiellement compatibles avec le
génotype des deux oursons. Le génotype de chacun des deux oursons reste
toutefois à être confirmé avec de nouveaux échantillons.
New18-06 est un nouveau mâle identifié en 2017, à partir de poils trouvés lors
d’un constat de dommage sur Aulus (09). Il s’agit très probablement d’un des 2
oursons de Caramellita et de Pépite nés en 2017. Ce génotype devra être
confirmé avec de nouveaux échantillons.
Le détail des échantillons analysés et leur localisation géographique sont consultables
en annexes 1a, 1b et 2. La filiation de l’ensemble de la population est reprise au travers d’un
arbre généalogique en annexe 3.
1
Type de code donné, par le nouveau laboratoire Antagene, pour les individus nouvellement identifiés.
2
Type de code, donné par l’ancien laboratoire Leca, pour les individus nouvellement identifiés.
21. 21
Tableau n°5. Individus détectés par le biais des analyses génétiques en 2017.
Nom Année
naissance
Sexe Localisations géographiques des
génotypages
Père Mère
Génotypes confirmés
Pyrénées occidentales, France
Néré 1997 M Luz-St-Sauveur / Laruns. En Slovénie Ziva
Rodri 2014 M Cauterets, Estaing. Moonboots Bambou
Pyrénées centrales, France et Espagne
Blizzard (New18-01) 2016 M Seix, Ustou. Moonboots Nheu
Boavi 2010 F Ustou / Pallars. Pyros Caramellita
Boet 2014 M Bordes sur Lez, Melles, Sentein. Pyros Caramelles
Bonabé 2006 M Antras, Bonac, Melles, St Lary. Pyros Caramelles
Bulle 2015 F Bordes sur Lez, Sentein / Pallars. Pépite Caramellita
Callisto 2011 F Melles, St Lary, Sentein. Pyros Hvala
Cannellito 2004 M Germ, Luchon, St Lary Soulan. Néré Cannelle
Caramelles 1997 F Couflens, Seix. Pyros Mellba
Châtaigne 2013 F Fos. Moonboots Hvala
Esmolet 2014 M Couflens / Val d’Aran Pyros Caramelles
Fifonet 2015 M Auzat. Pépite Caramellita
Flocon 2015 M Bonac, Melles, Moncaup. Moonboots Hvala
Fosca (New17-01) 2015 F Aulus. Pépite Caramellita
Gaïa 2013 F Sentein, St Lary. Moonboots Hvala
Goiat 2006 M Bordères Louron. En Slovénie En Slovénie
Néré 1997 M Luchon / Val d’Aran. En Slovénie Ziva
New17-02 2016 M Ustou. Pépite Boavi
New18-03 (à confirmer) 2017 M Couflens. Pépite Plume ou
Caramelles
New18-04 (à confirmer) 2017 F Couflens. Pépite Plume ou
Caramelles
New18-06 (à confirmer) 2017 M Aulus. Pépite Caramellita
Nheu 2009 F Arien en Bethmale. Pyros Hvala
Nougat (S29Slo6) 2016 M Bonac, Ustou. Indéterminé Nheu
Pélut 2010 M Couflens / Pallars. Pyros Caramelles
Pépite 2011 M Bonac, Bordes sur Lez, Couflens, Ustou
/ Pallars, Val d’Aran.
Pyros Hvala
Réglisse 2014 F Bordes sur Lez. Moonboots Nheu
Détectés uniquement en Espagne
Aran 2015 F Val d’Aran. Indéterminé Hvala
Bambou 2007 F Val d’Aran. En Slovénie Hvala
Beret (New18-02) 2016 F Pallars. Moonboots Bambou
Caramellita 2002 F Pallars. Pyros Caramelles
Hvala 1999 F Val d’Aran. En Slovénie En Slovénie
Isil 2012 F Pallars. Pyros Caramelles
Plume 2010 F Pallars. Pyros Caramelles
Non détectés
Cachou 2015 M Balou Plume
Gribouille (S29Slo5) 2016 M Indéterminé Nheu
Fadeta 2010 F Pyros Bambou
Moonboots 2006 M Pyros Caramellita
Patoune 2012 F Pyros Bambou
Pyros 1988 M En Slovénie En Slovénie
Tuc (S28Slo4) 2016 M Indéterminé Bambou
S29Slo4 2016 M Pépite Boavi
23. 23
Sur l’ensemble des Pyrénées, l’analyse des photos (marques distinctives naturelles et
artificielles, mesures morphométriques, tailles des portées…) a permis, une fois couplée avec
les analyses génétiques, de détecter 41 ours dont 21 sur le versant français.
4.2.3. Typage dimensionnel des pistes et empreintes de pattes :
Cette technique consiste à caractériser les différentes tailles d’empreintes et ainsi
pouvoir détecter aussitôt la présence de certaines classes d’individus particuliers (femelle
suitée, ourson de l’année, subadulte de 1,5 an, mâle adulte). Elle s’avère notamment bien
adaptée aux cas de populations d’ours en faible densité, dès lors que les individus sont de
tailles bien distinctes. Les indices de taille pour les empreintes antérieures et postérieures sont
calculés sur la base du couplage de 3 mesures (longueur de patte, largeur de paume, largeur
interdigitale).
Dans les Pyrénées occidentales, cette technique a permis de confirmer la présence de 2
individus. Un troisième, Cannellito, régulièrement détecté les années précédentes dans le
noyau occidental a été repéré en 2017 dans le noyau centro-oriental (vallée d’Aure). Sur ce
dernier secteur, une piste complète relative à cet individu a été dessinée et mesurée. Comme
on peut le constater sur le graphe n°8, les 2 ours repérés sont de gabarits différents, avec Néré
plus grand que Rodri et Cannellito en taille intermédiaire. Les gabarits relevés les années
précédentes sont précisés pour établir une base de référence sur des individus connus.
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
100 120 140 160 180 200 220
Empreintes antérieures
Empreintespostérieures
Néré Rodri GoiatCannellito
Graphe n° 8. Indices de taille calculés à partir des mesures des empreintes de pattes d’ours récoltées
dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques en 2016 (orange) et en 2017 (noir).
0
0
…
…
24. 24
Le tableau ci-dessous (tableau n°6) donne, pour rappel, les dimensions moyennes des
empreintes relevées les années précédentes pour les 4 ours.
Tableau n°6 : Dimensions moyennes (en mm) des empreintes de pattes des individus identifiés sur les
Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques en 2017.
Nom Empreinte antérieure Empreinte postérieure
L. i. L. p. L. t. L. i. L. p. L. t.
Rodri 106 125 152 104 117 190
Cannellito 117 126 171 111 126 192
Néré 129 138 177 120 133 214
Goiat 131 143 180 127 139 212
L.i.: Longeur interdigitale, L.p. : Longueur de paume, L.t. : Longueur totale
Dans les Pyrénées centro-orientales, cette technique n’est pas utilisée de façon
systématique car il est difficile de distinguer les ours de façon claire, surtout du fait du
chevauchement des tailles et de la difficulté à trouver des empreintes de pattes d’oursons. Elle
peut néanmoins présenter un intérêt en marge de l’aire de présence où les effectifs sont
restreints comme sur les parties est de l’Ariège et ouest de la Haute-Garonne.
4.2.4. Mise en relation avec les manifestations simultanées :
Cette technique d’analyse s’adapte bien soit aux zones à faible densité, soit à
l’identification d’individus ou de groupes particuliers comme les femelles suitées.
Concrètement, on tente de mettre en évidence les indices supposés d’une même date (dans
certains cas jusqu’à 2-3 jours d’écart en fonction de la distance) et géographiquement éloignés
(plus de 12 km d’écart en 24 heures minimum) ce qui traduirait la présence d’individus
différents.
1. Pyrénées occidentales.
Dans cette zone, 2 manifestations simultanées (sélection faite sur les dates ours
estimées de façon précise) ont été détectées et confirment la présence de 2 ours en septembre
et octobre (tableau n°7). Cela représente une nette diminution par rapport aux années
précédentes (6 manifestations simultanées en 2016) et est probablement la conséquence de
l’absence prolongée de l’ours Néré parti quelques mois dans le noyau centro-oriental.
Tableau n°7 : Manifestations simultanées dans les Pyrénées occidentales.
21-26 sept Laruns (64) - Estaing (65) 2 ours
16-17 oct Laruns (64) – Cauterets (65) 2 ours
2. Pyrénées centrales :
Dans la zone principale des Pyrénées centrales, cette analyse n’est généralement plus
pertinente vu la forte densité actuelle en ours. En revanche, elle peut être très utile dans
certains cas particuliers, comme notamment pour le dénombrement des femelles suitées.
En 2017, comme en 2016, cette technique d’analyse ne permet pas de mettre en évidence de
portée supplémentaire par rapport aux autres techniques.
25. 25
4.2.5. Fréquence de détection des individus en France et en Espagne, par
technique de suivi :
En croisant les résultats issus des différentes techniques d’analyse, nous obtenons un
nombre minimal d’ours détectés au cours de l’année. Le tableau ci-après (tableau n°8) nous
permet de constater que nos techniques sont très complémentaires, mais aussi, que certains
individus sont beaucoup plus fréquemment détectés que d’autres.
Tableau n°8. Fréquence de détection des individus en fonction des techniques de suivi.
Individu (Nom + code génétique) Génétique Photo/Vidéo (*) Autre (**)
Aran (S29Slo7) 1 1
Bambou (U6Slo14) 2 2
Beret (New18-02) 2 2
Blizzard (New18-01) 2 2
Boavi 1 4
Bonabé (S14Slo2) 7 5
Boet (S23Slo14) 5 2
Bulle (S27Slo1) 3 2
Callisto (S16Slo2) 8 5
Cannellito (U3Pyr7) 6 2
Caramelles (S1Slo3) 2
Caramellita (S1Slo5) 1 2 1
Châtaigne (S21Slo1) 2 3 1
Esmolet (S23Slo15) 1
Fadéta probable (S14Slo1) 1
Fifonet (S28Slo1) 2
Flocon (S29Slo2) 4 2
Fosca (New17-01) 3 3
Gaïa (S22Slo3) 5 6
Goiat (S28Slo5) 1 11 Loc.GPS
Hvala (S6Slo10) 2 10
Isil (S18Slo1) 3 5
Néré (S2Slo6) 8 7
New17-02 1 3
New18-03 1 2
New18-04 1 2
New18-06 1 2
Nheu (S13Slo6) 1 1
Nougat (S29Slo6) 3 1 3
Pélut (S16Slo1) 8 3
Pépite (S18Slo6) 18 7
Plume (S13Slo10) 1 2 2
Pyros (S1Slo1) 2
Réglisse (S26Slo1) 3 3
Rodri (S25Slo1) 5 2
26. 26
Sarousse (S6Slo12) 0 10
S29Slo4 3
Tuc (S28Slo4) 2
Ourson probablement de Châtaigne 2
Ourson n°1 de Isil 5
Ourson n°2 de Isil 5
Ourson n°2 de Caramellita 2 1
Subadulte probablement de Fadeta 1
(*) Ours individualisés avec les mesures morphométriques, marques auriculaires ou naturelles et
génétique éventuellement associée.
(**) Taille d’empreintes et manifestations simultanées, génétique indirectement (mère avec oursons),
observation visuelle…
4.3. Bilan démographique par zone géographique
4.3.1. Effectif minimal détecté (EMD) :
Les résultats obtenus avec les différentes méthodes3
permettent, chaque année, une
estimation de l’Effectif Minimal Détecté (EMD, graphe n°9) ainsi que des paramètres
démographiques dans chacune des 2 zones de présence ursine pyrénéennes (Pyrénées
occidentales et Pyrénées centro-orientales).
En 2017, l’EMD est :
- de 2 ours dans les Pyrénées occidentales.
- de 41 ours dans les Pyrénées centro-orientales.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017
Nombred'individus..
Pyrénées Centro-orientales (EMD)
Pyrénées Occidentales (EMD)
Graphe n°9. Evolution de l’effectif minimal détecté (EMD), dans les Pyrénées depuis 1995, par zones
géographiques.
3
Génétique, empreintes de pattes, photo-vidéos automatiques et accessoirement manifestations simultanées.
27. 27
4.3.2. Structure de la population d’ours :
Pyrénées occidentales : depuis 2011, le sexe ratio est de 2 mâles (Néré et Rodri) pour
0 femelle. Toutefois, dès la fin de l’année 2016 et au premier semestre 2017, les ours Rodri
(originaire des Pyrénées centrales) et Cannellito (originaire des Pyrénées occidentales)
semblent avoir « échangé » leurs domaines vitaux. En 2017, des déplacements (aller/retour)
de l’ours Néré ont aussi été constatés entre les Pyrénées centrales et occidentales. Néanmoins,
dans la mesure où Néré a séjourné plus longtemps dans ce noyau historique que dans les
Pyrénées centrales, nous continuerons à le comptabiliser dans cette partie des Pyrénées.
Pyrénées centro-orientales (tableau n°9) : le sexe ratio de la population, calculé sur 36
individus dont le sexe est connu (88 % de l’EMD 2017) est de 0,80 (16 mâles pour 20
femelles). Chez les adultes, il est de 0,43 et donc fortement biaisé en faveur des femelles (6
mâles pours 14 femelles). Inversement, chez les subadultes, il est de 1,6 et donc biaisé en
faveur des mâles (8 mâles pour 5 femelles). Chez les oursons de l’année, où seulement 3
individus sur 7 ont pu être sexés, il est estimé de façon encore partielle à 2 (2 mâles et 1
femelle).
Tableau n°9. Classes d’âge et de sexe des individus détectés dans les Pyrénées centrales en 2017.
Ourson année Subadulte (*) Adulte Total
Femelles
New18-04
Aran
Beret
Bulle
Fosca
New17-02
Bambou
Boavi
Callisto
Caramelles
Caramellita
Chataigne
Fadeta
Gaïa
Hvala
Isil
Nheu
Plume
Réglisse
Sarousse
20
Mâles
New18-03
New18-06
Boet
Blizzard
Esmolet
Fifonet
Flocon
Nougat
S29Slo4
Tuc
Bonabé
Cannellito
Goiat
Pélut
Pépite
Pyros
16
Indéterminés
4 oursons indéterminés 1 (subadulte de
Fadeta)
5
Total
7
17 %
14
34 %
20
49 %
41
100%
(*) Théoriquement, en dessous de 3 ans pour les femelles et de 5 ans pour les mâles (sauf cas exceptionnel de
Pépite) au vu de la maturité sexuelle.
28. 28
Le nombre minimal d’individus sexuellement matures (reproducteurs potentiels)
s’élève à 20 dont 14 femelles. Ces dernières constituent la fraction la plus importante pour le
devenir de la population d’un point de vue démographique.
La structure en classes d’âge de la population (graphe n°10) montre qu’elle est
composée majoritairement de jeunes individus (80 % d’entre eux ont moins de 10 ans). Un
seul individu est âgé de plus de 22 ans (Pyros, 29 ans).
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Ourson 1-3 ans 4-9 ans 10-15 ans 16-21 ans 22-29 ans
Mâ le
Fe me lle
Inde te rminé
Graphe n°10. Composition par classe d’âge de la population d’ours brun des Pyrénées présente dans
la zone centro-orientale en 2017.
4.3.3. Reproduction :
Au moins 4 portées, cumulant au total un minimum de 7 oursons, ont été détectées
en 2017 :
N°1 : Une ourse suitée d’au moins un ourson de l’année a été détectée par la photo
automatique, le 24 mai 2017 à 10h06, à la limite entre les communes de Fos en Haute-
Garonne et Canejan dans le Val d’Aran. Toutefois, aucun échantillon biologique n’a
permis d’identifier cette portée qui est détectée la dernière fois le 08 juin par la vidéo
automatique. La jeune femelle Châtaigne est la mère potentielle la plus probable de cet
ourson. Elle a par contre été identifiée seule (génétique associée à la photo
automatique), les 04 septembre et 21 octobre, sur le lieu même de la photo du 24 mai.
Il faudra toutefois attendre une année supplémentaire pour confirmer la disparition
supposée de cet ourson.
N°2 : L’ourse Caramellita et ses 2 oursons ont été repérés par la photo automatique
le 19 juillet 2017 dans la vallée du Tavascan (Catalogne). Il s’agit très probablement
de la portée observée et photographiée, le 17 juin 2017, par deux chasseurs lors d’un
comptage d’isards sur la commune d’Ustou (09). Un ourson a été identifié par la
génétique (New18-06), il s’agit d’un mâle dont le père est Pépite (voir § 4.2.1).
29. 29
N°3 : L’ourse Isil et ses deux oursons ont été repérés à 5 reprises (génétique, photo
automatique), dès le 16 juillet 2017 et jusqu’au mois d’octobre dans le Pallars
(Catalogne). Aucun des 2 jeunes n’a toutefois pu être génotypé.
N°4 : La combinaison des analyses génétique et de la photo automatique a permis
d’identifier cette quatrième portée des deux côtés de la frontière franco-espagnole. Des
crottes d’oursons collectées sur la commune de Couflens ont permis d’obtenir 2
génotypes : New18-03 (mâle) et New18-04 (femelle). Ces 2 génotypes permettent
d’affirmer que Pépite en est le père. Par contre, il n’est pas possible pour le moment
d’identifier de manière certaine la mère des oursons à partir des analyses génétiques.
En effet, deux femelles, Plume et Caramelles, ont des génotypes potentiellement
compatibles avec ceux des oursons (voir § 4.2.1). L’ourse Plume apparait cependant
comme la mère la plus probable. En effet, une crotte appartenant à cette femelle a été
trouvée, dans le Pallars, dans le secteur où une portée de 2 oursons avait été observée
2 jours plus tôt.
Une 5ème
portée n’est pas exclue au vu de crottes d’oursons (non analysables par la génétique)
trouvées, versant français, dans un secteur où l’ourse Caramelles a été identifiée à 2 reprises.
L’année 2018 devrait nous permettre de clarifier ces incertitudes quant aux nombres de
portées et aux filiations.
Le nombre de femelles suitées est un paramètre important du suivi de population car
elle joue un rôle important dans la dynamique des populations. Son évolution depuis 1997
(graphe n°11) montre une tendance positive conforme à celle remarquée pour les effectifs
(EMR). L’exemple des résultats de 2014 et 2015 (avec l’existence de 2 portées de 2014
détectées seulement a posteriori en 2015) montre qu’il est important d’attendre l’année n+1,
voire plus, pour avancer un nombre fiable de portées détectées. Ce décalage s’explique par
une plus grande discrétion des femelles accompagnées de jeunes.
0
1
2
3
4
5
6
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Nombredefemellessuitées
Graphe n°11 : Evolution du nombre de femelles suitées dans les Pyrénées centrales entre 1997 et 2017. En
hachuré, portées de 2014 détectées a posteriori en 2015.
30. 30
4.3.4. Mortalité et survie des jeunes :
En 2017, aucun ours n’a été trouvé mort. Toutefois, comme chaque année, certains
ours n’ont pas été détectés en 2017 :
- Cachou et Gribouille (S29Slo5) ne sont pas considérés disparus car encore
repérés en 2016.
- Moonboots et Patoune sont au contraire considérés disparus car non détectés
depuis au moins de 2 ans (2016 et 2017).
En matière de survie des jeunes, 7 individus sur 10 nés et détectés en 2016 ont survécu
à leur deuxième hiver. La disparition des 2 oursons de Caramelles nés en 2016 (S29Slo3 et
S29Slo8) est donc confirmée. Il faudra par contre attendre une année supplémentaire pour
éventuellement considérer le 3ème
ourson de Nheu, nommé Gribouille (S29Slo5), comme
disparu.
Le taux de survie des oursons de l’année détectés reste relativement élevé (Graphe
n°12). Néanmoins, cette méthode d’analyse ne permet pas de prendre en compte d’éventuels
oursons non détectés et morts la première année. Elle peut donc surestimer le taux de survie
des oursons.
Graphe n°12 : Survie des oursons de l’année.
4.3.5. Effectif minimal retenu (EMR) :
Cette analyse de la tendance de l’Effectif Minimal Retenu (voir § 2.2) permet de
réajuster sur les années antérieures, donc a posteriori, la tendance démographique générale à
partir d’éléments nouvellement collectés et/ou analysés l’année n+1 voire plus (voir § 4.3.4).
Cette réactualisation annuelle vise à représenter l’évolution démographique de la population
au plus près de la réalité (Graphe n°13).
Quelques exemples :
- en 2002, suppression de la présence des 2 oursons attribués initialement à Ziva
sur la base d’un témoignage, car depuis cette date, ni cette femelle, ni aucun
descendant potentiel de celle-ci n’ont été détectés.
0
2
4
6
8
10
12
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Nombred'individus.
Subadultes (année n+1)
Oursons (année n)
31. 31
- en 2010 et 2011, ajout d’un individu correspondant à l’ours subadulte Boavi
détecté pour la première fois en 2012 et très probablement né en 2010 au vu de
son gabarit.
- en 2012, ajout de la jeune ourse Soulane (identifiée grâce à un échantillon de
poils collecté en 2012 mais analysé en 2013) et d’un subadulte (probablement
le 2ème
ourson de Bambou détecté par la photo automatique en 2013 mais non
repéré en 2012).
- en 2013 et 2014, retrait de 3 ours (1 femelle et 2 oursons) suspectés présents
au vu d’une observation directe (le 09 avril 2014) d’une femelle suitée de 2
jeunes de 1,5 an. En 2014, cette portée était considérée différente de la portée
de l’ourse Hvala dont un des subadultes (Gaïa) était filmé seulement 10 heures
plus tard à 8 km à vol d’oiseau. Depuis, aucun indice n’a permis de confirmer
cette hypothèse. Il devait donc s’agir de l’ourse Hvala et de ses 2 jeunes
d’autant plus que Noisette, la seule ourse potentiellement reproductrice à cette
époque, n’était plus repérée depuis 2012.
- en 2014, ajout de l’ourse Bambou et d’un subadulte de 1,5 an, Réglisse
(S26Slo1), détectés en 2015 mais non repérés en 2014.
- en 2014, ajout de S28Slo3 (subadulte de 2,5 ans à confirmer) identifiée en 2016
mais non repérés en 2014 et 2015.
- en 2015, ajout de 3 ours : Patoune (identifiée grâce à un échantillon de poils
collecté en 2015 mais analysé en 2016), Nheu (détectée en 2016 mais pas en
2015) et S28Slo3 (identifiée en 2016 mais pas en 2014 et 2015).
- en 2016, ajout des ourses Isil et Réglisse identifiées en 2017 mais non repérées
en 2016.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017
Nombred'individus.
Pyrénées Occidentales (EMR)
Pyrénées Centro-orientales (EMD)
Pyrénées Centro-orientales (EMR)
Pyrénées Occidentales (EMD)
Graphe n°13 : Courbes des effectifs minimaux retenus (EMR) pour les deux noyaux historiques
de présence de l’ours brun dans les Pyrénées depuis 1995 (Pyrénées occidentales et Pyrénées centro-
orientales). Les effectifs de 2017 représentés en pointillés correspondent à des effectifs minimaux détectés
et sont donc provisoires dans l’attente des données de 2018.
Dans les Pyrénées occidentales, l’Effectif Minimal Retenu (EMR) en 2016 est
également de 2 individus.
Dans les Pyrénées centro-orientales, l’Effectif Minimal Retenu (EMR) en 2016 est de
39 individus.
41. 41
6 – ACTUALITES, BREVES DU ROB, TRAVAUX ANNEXES
6.1. Stages, réunions, collaboration internationale, communication
Deux sessions de formation (stage ours) d’une journée ont eu lieu les 7 et 8 mars 2017
à Villeneuve de Rivière. Elles ont regroupé 16 participants d’horizons divers, futurs membres
du ROB : particuliers, membres de services publics, d’administrations et d’associations
diverses.
Après plusieurs réunions préparatoires, la réunion du Groupe de Suivi Transfrontalier
de l’Ours des Pyrénées (le GSTOP), rassemblant les représentants des provinces espagnoles,
de l’Andorre et de la France, s’est déroulée le 14 mars 2017 à Vielha en Val d’Aran. Ce fut
l’occasion de confronter les résultats des typages génétiques et des photos afin de proposer
conjointement l’Effectif Minimal Détecté pour 2016 ainsi que l’Effectif Minimal Retenu pour
2015. Tous les aspects méthodologiques furent également abordés afin d’homogénéiser
toujours plus les protocoles de suivi en vigueur des deux côtés des Pyrénées. La version
définitive du rapport annuel a ainsi pu être bouclée et les résultats synthétiques présentés aux
membres du ROB lors des réunions annuelles qui se sont tenues à Foix, Villeneuve de Rivière
et Oloron-Ste-Marie, les 28, 29, et 30 mars 2017, respectivement.
L’Echo des Tanières, synthèse mensuelle des indices d’ours récoltés principalement
lors du suivi systématique, est paru chaque fin de mois, d’avril à novembre. Principalement
destinés aux membres du ROB, tous les numéros de ce bulletin, ainsi que les photos et vidéos
automatiques, sont en ligne sur notre site internet : http://www.oncfs.gouv.fr/Les-photos-et-videos-
ru533 ainsi que sur la chaine Youtube de l’ONCFS (photos/vidéos uniquement) :
https://www.youtube.com/channel/UCID-DfUjR5_4b6jh2nFk-Vg
6.2. Productions et travaux annexes
Tout au long de l’année, l’Equipe Ours de l’ONCFS a réalisé divers travaux et
publications en parallèle des recherches d’indices sur le terrain. Les publications ont
notamment été rédigées grâce aux données récoltées depuis plusieurs années par les membres
du Réseau Ours Brun. Voici un résumé des travaux annexes et des productions (parues ou à
paraître) réalisés en 2017 :
42. 42
Evolution génétique et généalogie de la population d’ours bruns (Ursus arctos) dans les
Pyrénées Camille Beaumelle*, Marta De Barba 1+, Christian Miquel 1+, Pierre-Yves
Quenette 2+
Stage de Master 1 de l’Université Grenoble Alpes - analyses effectuées du 03/04 au 27/05/2017.
*Auteur - + Tuteurs - 1 Laboratoire d’Ecologie Alpine, Université Grenoble-Alpes, B.P. 53, 38041 Grenoble Cedex 9,
France - 2 ONCFS – Equipe Ours, RN 117,31800 Villeneuve de Rivière, France
Une étude génétique était nécessaire pour évaluer la composition et l’évolution
génétiques de la population d’ours brun des Pyrénées depuis les premières translocations en
1996 jusqu’en 2016, ainsi que les risques liés à la génétique pour sa conservation. Deux
techniques de génotypage et 3 jeux de marqueurs microsatellites différents ont été utilisés
pour déterminer 58 génotypes d’ours dont 6 autochtones présents avant la première
translocation, 12 introduits (9 adultes réintroduits et 3 oursons issus des femelles gestantes
réintroduites et qui ont eu eux-mêmes des descendants viables) et 40 descendants.
Cette étude a démontré que les risques génétiques sont élevés au sein de cette
population. Sa diversité génétique actuelle est en effet faible. Elle a décliné avec une
hétérozygotie passant de 0.65 en 2006 à 0.58 en 2016 et une richesse allélique passant, sur la
même période de 3.75 à 3.45. Elle est par ailleurs moins élevée que celle des ours slovènes
introduits et celle de la population source slovène. Cette perte de diversité génétique peut être
reliée au nombre réduit d’individus fondateurs de la population (individus ayant contribué
génétiquement à la population), ainsi qu’à la dérive génétique (modification aléatoire de la
diversité des allèles) induite par la petite taille de la population. Au final, seuls 5 des 9 ours
d’origine slovène relâchés dans les Pyrénées ont participé jusqu’à présent à la reproduction et
ont pu transmettre leur patrimoine génétique (2 des femelles relâchées en 2006 sont mortes
avant de pouvoir se reproduire dans les Pyrénées).
Dans les populations naturelles, tous les individus ne participent pas forcément au
processus reproductif, si bien qu'en général l'effectif de la population qui détermine le rythme
de la dérive génétique (appelé taille efficace de la population) est inférieur à l'effectif total de
la population. Le taux de perte de diversité génétique est dépendant de la taille efficace de la
population. Une taille efficace de 50 individus est généralement recommandée pour maintenir
la viabilité d’une population à court terme. Or, la taille efficace estimée de la population
ursine pyrénéenne est seulement de 3.6 en 2016. Cette faible taille efficace est une
conséquence du faible nombre d’individus fondateurs, de la dérive génétique, de l’isolement
de la population et d’un succès de reproduction très variable selon les individus. Cette étude a
aussi démontré un accroissement du coefficient d’apparentement entre individus (de 0.075 en
2006 à 0.185 en 2016) et du coefficient de consanguinité (de 0.073 en 2006 à 0.118 en 2016)
au sein de la population ursine pyrénéenne depuis 2006. Du fait de l’effet fondateur et du
choix réduit de partenaires, les reproductions entre apparentés du premier degré (ex. père-
fille) sont très fréquentes.
Depuis 1997, une grande partie de la reproduction dans le noyau central a été
monopolisée par un unique mâle adulte dominant (Pyros), qui possède par ailleurs une
variabilité génétique individuelle relativement faible (hétérozygotie individuelle de 0.53). Ce
mâle est le père de 24 des 28 oursons identifiés entre 1997 et 2012 et il s’est reproduit avec
ses filles et ses petites filles. Près de 68 % du pool génétique de la population est ainsi généré
par seulement un mâle et une femelle de souche slovène, en sachant que la contribution du
mâle dominant Pyros est de 49 %. Un risque important pour la population est lié à
l’accroissement de la consanguinité qui pourrait entraîner à moyen terme une baisse de la
fécondité et/ou de la survie des descendants issus d’accouplements entre individus apparentés,
des modifications de l’âge de maturité ou des malformations physiques. Un des objectifs
43. 43
important de la conservation de la population d’ours brun dans les Pyrénées serait donc
d’augmenter la taille efficace de la population par de nouvelles introductions d’ours exogènes.
44. 44
7– CONCLUSIONS
L’analyse des 898 indices d’ours collectés dans les Pyrénées françaises (hors données
GPS de l’ours Goiat), complétée par les données du versant espagnol, permet d’établir le bilan
démographique et spatial 2017 de la population d’ours brun pour l’ensemble de la chaine
pyrénéenne.
L’analyse des données à l’aide de différentes techniques nous permet d’estimer
l’Effectif Minimal Retenu (EMR) 2016 sur l’ensemble du massif des Pyrénées à 41 individus.
L’Effectif Minimal Détecté (EMD) 2017 sur l’ensemble du massif des Pyrénées est quant à
lui de 43 individus. L’aire de répartition totale est estimée à 5000 km². Pour la première fois
depuis 2000, plusieurs échanges de mâles (ours Néré, Canellito et Rodri) ont été détectés
entre les Pyrénées occidentales et les Pyrénées centro-orientales dès la fin 2016 et en 2017,
indiquant une connectivité fonctionnelle entre ces 2 noyaux historiques de présence ursine.
Cependant, aucun indice de ces mâles n’a été détecté sur les zones de présence connue des
femelles dans les Pyrénées centro-orientales. En attendant de voir si ces échanges se répètent
ou non en 2018, on distinguera encore en 2017 deux grandes zones géographiques distinctes :
1 - Dans les Pyrénées occidentales, l’Effectif Minimal Détecté (EMD) en 2017 est de
2 individus, pour une aire de répartition estimée à 900 km². Elle a régressé au cours de ces 5
dernières années (1300 km² de moins depuis 2013) et montre, de plus, une tendance à se
fragmenter en 2017. Depuis 2011, cette zone géographique a été fréquentée par 3 mâles, mais
toujours seulement 2 simultanément en 2016 (Néré et Canellito) et 2017 (Néré et Rodri). Sur
le versant espagnol (Aragon), on note quelques présences sporadiques sur des sites isolés dont
un situé entre les deux grandes zones géographiques.
2 - Dans les Pyrénées centro-orientales, l’aire de répartition est estimée à 4100 km²,
dont 2100 km² situés en France. Elle poursuit son extension de façon régulière (2000 km² de
plus depuis 2013), sur ses 2 extrémités ouest et est en France et plus particulièrement cette
année vers l’est avec la détection d’un unique indice dans les Pyrénées orientales, à 52 km du
reste de cette zone de présence ursine. Sur le versant espagnol, elle progresse vers le sud, de
façon sporadique.
La population présente est relativement jeune (80 % des individus détectés ont moins
de 9 ans). Elle est composée de 20 adultes (dont 14 femelles), 14 subadultes (de 1 à 3 ans) et 7
oursons de l’année. Le sexe ratio, calculé sur les animaux de sexe connu est de 16 mâles pour
20 femelles.
Au final, l’Effectif Minimal Détecté en 2017 sur la zone des Pyrénées centro-
orientales est de 41 individus. L’ours Néré ayant séjourné plus longtemps dans les Pyrénées
occidentales que dans les Pyrénées centro-orientales, il n’est pas comptabilisé dans cet EMD.
La tendance générale à la hausse de l’effectif de la population s’explique notamment par la
présence de 4 portées cumulant 7 oursons, un bon taux de survie des jeunes nés en 2016 (7 sur
10) mais aussi par la détection de 2 individus en 2017 non repérés en 2016. L’ajout de ces 2
individus à l’EMD de 2017, permet donc d’atteindre un Effectif Minimal Retenu (EMR) pour
2016 de 41 individus.
Aucun cas de mortalité n’a été constaté en 2017, l’ours Pyros âgé de 29 ans n’a
cependant pas été repéré depuis avril 2017. Néanmoins, les ours Moonboots et Patoune sont
considérés disparus car non repérés depuis deux ans.
45. 45
En 2018, 9 à 10 femelles sont susceptibles d’être suitées (Bambou, Hvala, Fadeta,
Boavi, Nheu, Réglisse, Callisto, Caramelles( ?), Gaïa et Sarousse).
L’EMR est l’indice qui doit être pris en compte pour évaluer la dynamique de cette
population car il permet de corriger l’EMD les années précédentes. Rappelons que ces
évaluations d’effectifs correspondent non pas à des échantillonnages mais des comptages
totaux et n’ont donc pas d’intervalles de confiance associés. Il est donc important d’évaluer la
tendance démographique de la population sur plusieurs années et non pas d’une année sur
l’autre. Entre 2006 et 2016, le taux d’accroissement moyen annuel calculé avec l’EMR est de
-6,7 % pour la zone des Pyrénées occidentales et de +13,5 % pour celle des Pyrénées centro-
orientales.
Concernant les méthodes opportuniste et systématique de suivi de la population,
l’analyse de leurs rendements respectifs et de leur complémentarité nous conduit à les
poursuivre toutes les deux, tout en continuant de les améliorer au cours du temps. La
technique de recherche de crottes avec un chien sera également poursuivie en 2018 au vu de
son efficacité, notamment sur les sites de présence de femelles suitées.