ITIJ review: interview of Cai Glushak, international medical director of AXA ...
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1. Avec le mécénat d’AXA Assistance et de la Scam, le Prix Albert
Londres* a organisé, le 20 septembre 2016, un débat autour d’un
sujet (encore) tabou dans cette profession : le retour des
journalistes des terrains de conflit.
Les journalistes sont-ils, comme beaucoup de ceux qui arpentent des terrains de conflits,
sujets à des syndromes post-traumatiques ? Tel était le thème de la conférence organisée le
20 septembre 2016 par le Prix Albert Londres, avec le mécénat d’AXA Assistance, filiale du
Groupe AXA, et de la Scam.
Plus d’une cinquantaine de journalistes, grands reporters, représentant des rédactions,
étudiants en école de journalisme ont assisté à ce débat animé par Alain Le Gouguec, grand
reporter et ancien président de Reporters sans Frontières.
Autour d’Alain Le Gouguec, une première table ronde a permis d’échanger sur le thème
« briser le silence » : Jean-Paul Mari, grand reporter, auteur du livre et du film Sans
blessures apparentes, le Dr Sophie Elalouf, directrice coordination médicale & projets d’AXA
Assistance et médecin urgentiste ; Joël Robine, reporter-photographe et le Dr Patrick
Clervoy, psychiatre ont témoigné sur leurs différentes expériences.
« Le syndrome post-traumatique touche environ un tiers des journalistes de retour de zones
de conflits. Subi par des gens dont le métier est justement de parler, d’écrire, de s’exprimer »
a indiqué Jean-Paul Mari.
« Sur le terrain, j’avais le sentiment de ne pas être touché par ce que je voyais », reconnaît
Joël Robine, photoreporter. « Mon appareil photo, c’était mon armure. Je me protégeais
derrière mon objectif sans en être conscient. Je devais informer, montrer, témoigner. Mais en
réalité, il n’y a pas de filtre entre l’image vue dans l’objectif et la réalité. On se rend compte
de ce qu’on a vu seulement quand on réalise ce qui s’est passé, plus tard, seul dans sa
chambre d’hôtel ».
2. Les thèmes de la prévention et du traitement du traumatisme ont été abordés lors de la
seconde table ronde en présence notamment du Dr Matthieu Langlois, Directeur médical du
RAID et de Patricia Cadre, Directrice générale de Pluridis (filiale d’AXA Assistance) qui
constate que « la France est très en retard sur les Etats-Unis, car il y a une différence nette
de culture. Dans les pays anglo-saxons, ils cultivent le « dire » et le « faire » et se mettent
dans des approches « solutions ». »
Pour Loïck Berrou, Directeur des reportages et magazines, France 24 reconnait, il s’agit
avant tout de prévenir le traumatisme et de faire en sorte que les journalistes partent avec un
maximum de sécurité. « Notre politique de prévention des risques est très fouillée. On
n’envoie pas n’importe qui n’importe où dans n’importe quelle condition. »
France 24, France Medias Monde et Reporters sans frontières ont ainsi créé en 2014 Le
Manoir, un centre de formation continue du reportage en zone dangereuse et clôturent la
conférence par une présentation des « Trauma Kits ». « Ce sont des trousses de survie qui
permettent d’apporter des premiers secours sur des blessures de guerre » précise Alexandra
Renard, grand reporter pour France 24. » Et, au retour d’une mission, nous voyons
automatiquement notre référent de sûreté pour s’assurer que tout va bien ».
* Depuis 2014, AXA Assistance est mécène du Prix Albert Londres qui récompense chaque
année le meilleur « Grand reporter de la Presse écrite et audiovisuelle ».
Plus d’informations : http://www.prixalbertlondres.com/