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LA SFJM
Nos  dernières  actualités,  nos 
passages à la radio, notre billet 
d'humeur, notre chaîne insta.
NUMÉRO 3 // OCTOBRE 2020
INFORMATION MÉDICALE 
L'actualité  santé  :  L'apnée  du 
sommeil,  retrouver  Morphée,  les 
professionnels  de  santé  face  au 
coronavirus.
S FJM
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE JOURNALISME MÉDICAL
Notre Dossier: Cancer du Sein
BIEN­ÊTRE 
L'interview  de  Magalie  Siterre: 
l'apnée  sportive,  l'Association  Mon 
Bonheur à Moi, Stress et Respiration.
ÉDITO
"L'année de la crise"
A  peine  2020  avait­elle  débutée,  que  ce  mot 
lui collait déjà à la peau: "la crise".
D'abord  celle  des  retraites,  puis  celle  de 
l'hôpital  public  pour  continuer  avec  celle, 
mondiale cette fois­ci, du coronavirus.
Jamais deux sans trois comme dit le dicton!
Espérons que nous en resterons donc là!...
En  ces  temps  de  couvre  feu,  où  toute  la 
société,  déjà  à  bout  de  souffle,  est  en  apnée 
dans la crainte d'une deuxième vague maintes 
fois  annoncée,  offrons  nous  une  petite  bulle 
d'oxygène.
Cette molécule fait cruellement défaut mettant 
nos poumons et nos nerfs à rude épreuve. 
Les  effets  sont  déja  là:  anxiété,  trouble  du 
sommeil, fatigue...
Alors  apprenons  à  maîtriser  notre  souffle, 
respirer pour mieux s'apaiser.
Oui, la Covid est là. 
La situation sanitaire occupe nos pensées, nos 
médias,  les  places  dans  nos  hôpitaux,  donne 
le  tournis  à  nos  réanimateurs,  nos  médecins, 
nos  infirmières,  nos  pharmaciens.  Les  effets 
du  Segur  ne  sont  pas  là...Et  pourtant  il  faut 
prendre le temps de respirer, de s'éloigner du 
tumulte  ambiant  pour  ne  pas  oublier  de 
s'occuper  des  autres  malades.  Ces  autres 
pathologies,  elles  aussi  bien  présentes, 
parfois plus graves, aux issues incertaines ne 
doivent pas être laissées pour compte.
Heureusement  la  médecine  progresse,  la 
recherche avance.
Alors soyons optimiste!
Accrochons  un  peu  de  rose  à  nos  coeurs! 
Pensons au ruban rose!
Car  octobre  c'est  aussi  le  mois  dédié  à  la 
luttre  contre  le  cancer  du  sein,  et  la 
promotion  de  son  dépistage.  Cette  maladie 
qui touche directement à notre intimité, notre 
féminité  et  à  cet  organe  si  symbolique  "qui 
nourrit  nos  enfants",  reste  le  cancer  le  plus 
fréquent, et atteint des femmes de plus en plus 
jeunes. 
Son  dépistage  précoce  reste  la  meilleure 
arme.
Alors informez vous et surtout dépistez vous!
Les rédacteurs en chef
M.Mayenc
A.Simonnet
4
Sommaire
p.6 La SFJM, Actualités et Projets
p.8 Billet d'humeur: Patients
p.9 Notre info santé by SFJM
SFJM
Dossier p.10 Parlons-en!
p.12 Le dépistage dans tous ses états
p.14 La chirurgie dans le cancer du sein
p.16 Kiné et Rééducation
p.17 Le sport: un allié de choix
p.18 Cancer: Régimes céto...thérapeutiques ou céto...gênants?
p.20 Faire un enfant après un cancer
Octobre
Rose
Cancer
du Sein
5
Société française 
de Journalisme 
Médical
Associa on loi 1901
1 avenue de Verdun 94450 
Limeil Brevannes
Orane LEROY‐RIVIERRE
    présidente
André SIMONNET
    vice‐président
    rédacteur en chef
Amélie LEFÈVRE
    vice‐présidente
Marianne MAUGEZ
    secrétaire
Céline GUYOMAR
    vice‐secrétaire
Olivier MONTÉGUT
    trésorier
    responsable logo
Rodolphe JANTZEN
André SIMONNET
    directeur de publica on
    maque ste 
Professeur Olivier HENRY
    Membre d'honneur
Rédacteurs en chef :
André SIMONNET
Morgane MAYENC
Journalistes santé :
Amélie LEFÈVRE
André SIMONNET
Céline GUYOMAR
Christelle PIERROT
Domi lle DENEUFVE
Jean KODILA
Marianne MAUGEZ
Marie‐Céline NANNI
Morgane MAYENC
Olivier MONTEGUT
Orane LEROY‐RIVIERRE
Philippe LENOIR
Romain LECOINTRE
Icônes : fla con.com
photos : freepik.com
p.28 L’apnee sportive : Rencontre avec Magalie Siterre
p.30 Mon bonheur à moi
p.32 Stress et Respiration: Comment respirer pour déstresser?
p.22 L'apnée du sommeil: une pathologie peu connue
p.24 Retrouver Morphée
p.26 Les professionnels de santé face à la pandémie de
coronavirus
bien-être
Information médicale
Source : lifeforstock / Freepik
Société Française de
Journalisme Médical
6
La SFJM, Actualités
et Projets
La SFJM con nue ses projets et n'oublie 
pas  d'être  présente  dans  les  médias 
pendant la crise sanitaire du covid 19.
La  SFJM  a  dû  s’adapter  pendant  la  crise  sanitaire  du 
coronavirus. 
Son assemblée générale prévue au mois de mai dernier à Aix 
en Provence a dû être annulée.
Sous  l’ini a ve  de  notre  présidente  Orane  Leroy‐Rivierre, 
l’AG a eu lieu par visioconférence. 
Nous avons pu aborder le prochain lieu de notre AG qui sera 
située à Paris.
Nous avons pu faire la connaissance des nouveaux adhérents 
qui ont su impulser de nouvelles idées par leur dynamisme. 
Nous avons discuté des thèmes que l’on souhaitait aborder 
pour  la  prochaine  revue  et  la  con nuité  de  la  chaine  notre 
info santé sur Instagram.
Bousculée par l'actualité, La SFJM a été très ac ve pendant 
la période du coronavirus.
Ses membres sont intervenus dans différents médias.
Tout  d’abord,  notre  présidente  Orane  s’est  exprimée  et  a 
donné  ses  conseils  de  manière  régulière  sur  France  Bleu 
Na onale dans l’émission « Tous experts ».
Elle  est  passée  également  sur  France  3  Bourgogne  Franche 
Comté à deux reprises où elle a répondu aux ques ons des 
téléspectateurs dans l'émission "Ensemble c'est mieux".
Elle dialoguait avec le présentateur avec aisance de chez elle.
Elle  nous  a  détaillé  les  gestes  barrières  et  des  conseils 
quo diens pour faire face au virus qui paralysait notre pays.
Par exemple, elle nous a expliqué comment laver nos fruits 
et  légumes après avoir fait nos courses. Cela semblait banal, 
il  y'a  quelque  temps  mais  les  gens  avaient  peur  et  avaient 
besoin d'être rassurés.
Notre présidente a participé à l'émission de France 3 Bourgogne Franche Comté
7
Lors  de  notre  future AG  à  Paris  le  14  novembre,  le  bureau 
sera renouvelé. 
Cela  perme ra  d’insuffler  une  nouvelle  dynamique  à 
l’associa on. 
Une visite de la maison de la radio sera surement organisée si 
la situa on sanitaire le permet.
Nous  avons  déjà  prévu  celle  du  printemps.  Elle  devrait  se 
tenir à Aix en Provence courant mai où une visite du journal 
"la Provence" doit se faire sur l’idée de notre membre Céline.
La  SFJM  con nue  ses  projets  afin  d'informer  les  personnes 
qui  souhaire  faire  le  diplôme  universitaire  d'informa on  et 
journalisme médical, prévoir des interven ons au sein du DU 
et  aider  les  membres  de  l'associa on  en  les  me ant  en 
contact avec des rédac ons.
En  espérant  que  la  situa on  sanitaire  s’améliore,  la  SFJM 
con nuera de faire de nouveaux projets et de vous informer. 
Vous pouvez suivre ses actualités sur les différents reseaux 
sociaux.
A.Simonnet
Mais  elle  ne  fut  pas  la  seule,  Céline,  Romain,  Morgane  et 
André  sont  également  intervenus  sur  la  radio  na onale 
France  Bleue  dans  l’émission  100%  solidaire  où  ils  ont 
répondu en direct aux ques ons des auditeurs.
Ils  ont  pu  partager  leurs  compétences  médicales  avec  ces 
derniers.  Les  ques ons  parfois  étaient  très  ciblées, 
étonnantes,  ont  surpris  nos  "chroniqueurs"  mais  qui  ont  su 
bien  rebondir  de  manière  générale.  Par  exemple,  lors  de 
l'interven on d'André en avril 2020, on lui a demandé si "on 
devait  laver  les  pa es  de  son  chien  à  l'eau  de  Javel",  " 
ne oyer  les  couloirs  des  EHPAD  à  l'essence  de 
térébenthine".
Ce fut pour nos adhérents l’une de leur première expérience 
à la radio, elle fut enrichissante, stressante car tous novices. 
Ils ont été en direct pendant plus d’une heure, en échangeant 
avec les animateurs et les auditeurs.
Pour  certains  d’entre  eux,  l’expérience  de  la  radio  a  été 
renouvelée  comme  Céline  qui  a  donné  des  conseils  santé 
pendant l’été notamment sur les bobos, les coups de soleil et 
les  risques  de  déshydrata on  sur  Sud  Radio.  Elle  est 
Les futures AG
La SFJM sur tous les canaux
Les membres de la SFJM au micro de France Bleu lors de la crise sanitaire
du covid 19
intervenue à trois reprises.
Morgane  a  été  interrogée  également  pour  un  journal 
d’informa on sur ce e même radio à propos de la Covid 19 
et  sur  la  prise  en  charge  effectuée  par  les  médecins 
généralistes.
Vous  pouvez  retrouver  nos  différentes  interven ons  sur 
notre page facebook, linkedIn, et Instagram.
Plusieurs  de  nos  membres,  ont  également  rejoint  des 
rédac ons  pour  des  revues  spécialisées.  Ils  font  leurs 
premières  armes  et  nous  a endons  de  les  lire  avec 
impa ence.  Ils  nous  ont  promis  de  faire  partager  leur 
expérience, de nous faire raconter la vie d'une rédac on de 
l'intérieur.  On  leur  demandera  une  interview  pour  notre 
prochain numéro.
Dernière minute:
Suite à la crise sanitaire du Covid 19, l'assemblée générale 
ne pourra pas se tenir à Paris.
Elle s'effectuera par visioconférence.
8
Billet d'humeur:
PATIENTS
Impatients. Impatients de retrouver
pleinement nos libertés.
Impatients de toucher à
nouveau du doigt
l’insouciance.
Ce e  naïveté  du  monde  d’avant.  On 
l’aimait finalement, ce monde d’avant, pas 
vrai  ?  Un  monde  plein  de  défauts, 
d’inégalités,  d’excès,  d’injus ces,  de 
décep ons certes, mais le nôtre, de monde.
Celui  qui  a  disparu,  le  11  mars.  Celui  que  l’on  a 
retrouvé un peu, le 11 mai. Celui qui semble à nouveau 
nous échapper. 
Ce e insouciance donc… celle de boire un verre avec des 
amis  en  sortant  du  travail;  de  passer  un  dimanche 
beaucoup trop long à table, en famille; de rentrer un peu 
trop  tard  d’une  soirée  dansante  dans  un  bar,  avec  des 
proches ou des inconnus; d’aller marcher, par une douce 
nuit d’été, dans les rue de sa ville, sur les sen ers de sa 
campagne;  de  respirer  à  pleins  poumons,  sans  une 
barrière  de  ssu  ou  de  papier;  de  déba re,  de  parler, 
d’apprendre pendant des heures autour d’une table, dans 
un amphi, une salle de classe, à 2, 4, 6 et parfois, soyons 
fous, plus de 10. 
Impa ents de se voir, de s’embrasser, de se toucher, de 
s’étreindre sans craindre le pire. 
Sans culpabiliser d’avoir transmis un virus silencieux, qui 
ne se réveillera que dans quelques jours pour nous priver 
de goût, d’odorat ou bien de souffle. Ce e soif de vitesse. 
Ce e  vie  trépidante  où  l’on  se  plaignait  de  n’avoir  le 
temps de rien alors que l’on faisait tout. 
Alors  on  s’est  privé  hier.  Et  on  se  prive  encore 
aujourd’hui.  Mais  pourquoi  au  juste  ?  Nous voulons  des 
réponses, et vite ! 
Comme d’habitude. On veut tout, et tout de suite : quelle 
est  ce e  maladie  ?  Est‐elle  si  dangereuse  ?  Quand 
aurons‐nous  un  vaccin  ?  Est‐ce  bien  sage  de  se  faire 
vacciner si vite ? A quoi bon fermer les restaurants à 21h, 
pourquoi  pas  23h  ?  Pourquoi  fermer  un  bar  et  pas  une 
fac  ?  Est‐ce  qu’une  dictature  sanitaire  est  une 
dictature ? Pourquoi en faire autant ? Pourquoi en 
faire si peu ? Pourquoi les gens ne font‐ils donc 
pas  a en on,  des  malades  meurent  à 
l’hôpital, enfin ! 
Poli ciens,  médecins,  scien fiques  : 
répondez‐nous ! Vite. 
Impa ents  donc.  Impa ents  d’avoir  une 
réponse  cohérente.  Impa ents  de  trouver 
un  traitement.  Impa ents  qu’on  en  finisse. 
Impa ents que l’on écoute enfin les soignants. 
Impa ents que l’on ne les entende plus sur les 
plateaux  TV.  Impa ents  d’avoir  des  moyens  pour 
soigner dans de bonnes condi ons. Impa ents de sor r 
de  ce e  impasse,  de  ce  confinement  de  l’actualité  qui 
tourne en boucle. 
Impa ents de passer aux vrais sujets. 
Mais n’est-ce pas cela, le vrai sujet ?
Avons‐nous la mémoire si courte ? Avons‐nous oublié nos 
ques onnements,  alors  enfermés  entre  quatre  murs  ? A 
quoi  ressemblera  ce  nouveau  monde,  se  demandait‐on 
alors ? Sommes‐nous en train de laisser un répit à notre 
planète  ?  Sommes‐nous,  nous‐mêmes,  en  train 
d’apprendre  quelque  chose  ?  Et  si  ce  quelque  chose, 
c’était la pa ence… ? Pa ence. 
Nous  avons  su  le  faire,  souvenez‐vous.  Nous  avons 
accepté de ne pas savoir. Nous avons accepté d’a endre. 
Lorsque l’on cuisinait, lorsque l’on lisait, que l’on se parlait 
aussi. 
Nous  n’avons  jamais  autant  communiqué  que  lorsque 
nous ne le pouvions pas. Pa ence. 
Il vient  peut‐être  de  là,  ce  mot  que  l’on  entend  dans  la 
bouche de nos soignants. Soyons pa ents. 
Pa ents, car la santé, la médecine, c’est aussi laisser du 
temps.  De  chercher,  de  trouver,  d’expliquer,  de 
comprendre, de soigner, de guérir. 
Il  manque  peut‐être  de  cela,  notre  monde,  d’un  peu  de 
pa ence.
O.Montegut
9
@notreinfosante La Scoliose..
Elle est une "dévia on" d'une par e de la colonne vertébrale, minime ou plus importante, 
de face, de profil avec une rota on de certaines vertèbres dans l'espace. Ces vertèbres sont 
pour autant libres de leurs mouvements. La scoliose ne doit pas être confondue avec une 
a tude scolio que, purement posturale elle.
Plus  fréquente  chez  les  filles,  la  scoliose  concerne  2  à  4  %  des  enfants.  On  parle  ici 
seulement de la scoliose idiopathique, celle dont on ne connaît pas la cause (une origine en 
par e géné que est confirmée, mais la recherche doit con nuer).
Elle représente 70 % de toutes les scolioses et n'est pas douloureuse... D'où un retard à la 
diagnos quer parfois.
Oui mais alors, comment la diagnos quer ?
C'est  toujours  un  médecin  qui  posera  ce  diagnos c  après  un  examen  clinique.  Une 
radiographie de la colonne vertébrale de l'enfant confirmera.
Les médecins généralistes, les pédiatres, sont vigilants à ce sujet.
Sans vous inquiéter parents, prenez aussi une minute de temps à autre, pour réaliser ce test 
simple :
" L’enfant, debout, se penche en avant, jambes droites et place ses deux mains entre les 
genoux. Si vous voyez une bosse sur un des deux côtés du dos, c'est un signe suspect."Plus 
le  dépistage  est  précoce,  mieux  c'est,  car  ce  qui  est  embêtant,  en  par culier  pour  les 
scolioses avec une angula on importante, c'est le risque évolu f. Ce risque est maximal au 
début de la puberté, là où le rachis grandit le plus.
L'objec f,  une  fois  la  scoliose  confirmée,  sera  de  limiter  le  plus  possible  son  évolu on 
jusqu'à la fin de la croissance, là où elle se stabilisera.
Des soins avec un kinésithérapeute peuvent être réalisés. Ils feront prendre conscience à 
l'enfant de sa posture globale, avec différents exercices et des é rements adaptés.
Le port d'un corset est parfois nécessaire.
MC.Nanni
@notreinfosante  Bien  manger  pour  se 
faire plaisir et prendre soin de sa santé!
Vous savez déjà l'importance de consommer des fruits et des légumes toute l'année, quasiment à 
chaque repas.
Insistons ici sur la qualité gusta ve et nutri onnelle des produits que l'on mange. Elle passe aussi 
par conserver dans de bonnes condi ons les aliments chez soi.
Voici l'ini a ve originale du Low‐tech Lab (@lowtechlab.officiel) qui propose une organisa on de 
garde‐manger, bénéfique à notre santé et contribuant à :
‐ limiter le gaspillage alimentaire
‐ avoir un impact économique et écologique.
Tout  le  monde  ne  construira  pas  un  tel  garde‐manger  dans  sa  cuisine  !  Mais  certaines  choses 
peuvent vous inspirer ! Assurer par exemple une bonne "aéra on" des zones de rangement, ou 
quelle  "ambiance"  privilégier  (sec,  à  l'abri  de  la  lumière..),  ne  pas  mélanger  certains  fruits  et 
légumes en fonc on de leur rapport à l'éthylène...
MC.Nanni
Notre info santé by SFJM
L’actualité santé pour le grand public & les professionnels
Crédit: Pixabay
Crédit: Canva @notreinfosante
10
Le
du
Mais pourquoi ce thème est‐il si important ? Les quelques 
chiffres  donnés  par  Santé  Publique  France  en  2018 
perme ent de saisir l’ampleur du problème.
Les chiffres
Le  cancer  du  sein  représente  la  première  cause  de  décès 
par cancer en France avec plus de 12 146 vic mes par an. 
Surtout, son incidence a con nué d’augmenter entre 1990 
et 2018 pour a eindre 58 458 nouveaux cas annuels. 
On es me même que près d’une femme sur 8 développera 
la maladie au cours de sa vie. Bien qu’excep onnels, les cas 
masculins existent aussi.
Heureusement,  sur  ce e  même  période  la  mortalité  a 
diminué  passant  de  20  à  14  décès  par  an    pour  100  000 
femme. La première arme de lu e contre ce e maladie est 
le  programme  na onal  de  dépistage  organisé  (cf.  encadré 
page  suivante)  qui  permet  une  détec on  précoce  et  ainsi 
une réduc on de la mortalité. 
Malheureusement, seules 50,3% des femmes répondent à 
ce e invita on au dépistage…
Les facteurs de risque
Parmi  les  facteurs  de  risque  de  développer  un 
cancer du sein, on dis ngue :
ceux dits « non modifiables » que sont l’âge, un antécédent 
personnel  ou  familial  de  cancer  du  sein,  une  forte 
imprégna on  hormonale  (règles  précoces  et  ménopause 
tardive, absence de grossesse et  d’allaitement) ou encore 
une prédisposi on géné que (cf. encadré BRCA1 et 2)
de ceux dits « modifiables » et liés au mode de vie parmi 
lesquels  le  surpoids,  l’alimenta on,  la  consomma on 
d’alcool ou de tabac.
Si l’on résume très souvent le cancer du sein à une seule et 
même en té , il faut savoir qu’il n’existe en fait pas « un » 
mais plutôt « des » cancers du sein. On dis ngue ainsi les 
tumeurs  en  fonc on  du  type  de  cellules  qui  les 
composent. 
Le  plus  fréquent  se  dénomme  «  adénocarcinome 
canalaire ». Une fois sa nature  ssulaire connue, le cancer 
Depuis  maintenant  27  ans,  le  mois 
d’octobre  s’habille  de  rose  pour  me re 
en lumière une maladie souvent tue : le 
cancer  du  sein.  A  l’origine  de  ce e 
mobilisa on se trouve l’associa on « le 
ruban rose » engagée dans la préven on 
et  le  sou en  à  la  recherche.  Malgré 
bientôt  trois  décennies  d’ac on,  le 
combat est toujours d’actualité.
Parlons-en !
DOSSIER
credit photo: Canva
11
Cancer
Sein
Mutation des gènes
BRCA1 et BRCA2.
Les plus "people" des gènes dont la muta on a 
entraîné la décision radicale de mastectomie 
bilatérale d’Angelina Jolie. A 39 ans, celle‐ci lui a 
permis de diminuer dras quement son risque de 
cancer du sein.
Responsable d’à peine 5% des cancers du sein, 
mais touchant des femmes plus jeunes, ce 
redoutable facteur de risque augmente 
l’incidence du cancer du sein jusqu’à 85% au lieu 
de 10% habituellement.
Une surveillance spécifique des femmes ayant 
ce e prédisposi on géné que est nécessaire dès 
25 ans. La réflexion autour d’une éventuelle 
abla on préven ve des seins et des ovaires pour 
conjurer le sort peut se poser chez ces pa entes.
Une consulta on oncogéné que est 
systéma quement proposée aux pa entes 
porteuses de la muta on et à leur famille.
C.Pierrot
va être caractérisé par des marqueurs et des protéines qui 
lui sont spécifiques. Ces dernières vont jouer un rôle dans 
le  pronos c  de  la  maladie  mais  aussi  dans  le  choix  du 
traitement  puisque  certaines  seront  des  cibles 
thérapeu ques.  On  peut  par  exemple  citer  les  récepteurs 
hormonaux  (œstrogènes  et  progestérone)  ou  l’expression 
du gène HER2.
La prise en charge
La prise en charge thérapeu que d’un cancer du sein peut 
avoir  recours  à  la  chirurgie,  la  radiothérapie,  la 
chimiothérapie,  l’hormonothérapie  (traitement 
médicamenteux)  ou  une  associa on  d’entre  elles.  La 
recherche  médicale  évoluant  perpétuellement,  de 
nouveaux protocoles sortent régulièrement.
 Mais au‐delà de la prise en charge purement médicale, le 
vécu  de  la  maladie,  ses  conséquences  directes  ainsi  que 
celles des traitement sont de plus en plus prises en compte. 
Ainsi la douleur, les soins de kinésithérapie ou la qualité de 
l’alimenta on font désormais par e intégrante des soins.
M.Mayenc
12
LE DÉPISTAGE DANS TOUS SES
ETATS
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent : 
De ce fait, un programme na onal de dépistage organisé du 
cancer du sein a été mis en place en France depuis 2004.
Qui dit « dépistage », dit « ac on de détecter une affec on 
latente à un stade précoce au sein d’une popula on saine » :
en sont donc exclues toutes les femmes ayant des facteurs 
de  risque  importants  de  cancer  du  sein  ou  ayant  déjà  eu 
elles‐mêmes un cancer gynécologique.
Leur suivi sera adapté au cas par cas.
On parle alors de dépistage individuel.
Le dépistage du cancer du sein concerne donc toutes celles 
n’ayant pas de facteur de risque de cancer du sein autre que 
leur âge.
"Une mammographie tous les
deux ans"
Etant donné que la moi é de ces cancers émerge entre 50 et 
74 ans, c’est ce e tranche d’âge qui est visée en proposant 
un examen clinique des seins et une mammographie tous les 
2 ans avec double lecture systéma que des clichés.
Les pa entes sont alors invitées par courrier à effectuer une 
mammographie dans le centre de radiologie de leur choix.
Pour cela, il est conseillé de:
ð Préférer la première par e du cycle pour la réalisa on de 
l’examen et de la mammographie (seins moins tendus, moins 
douloureux)
ð  Eviter  l’applica on  de  produits  cosmé ques  et  les  bijoux 
pouvant altérer la qualités des images mammographiques
ð  Savoir  que  la  mammographie  peut  être  désagréable, 
chaque sein étant brièvement comprimé entre deux plaques
ð Apporter ses anciens clichés au radiologue pour comparer 
avec les nouveaux
"Penser à la palpation
mammaire tous les ans"
Ce  dépistage  systéma que  a  pour  objec f  de  diminuer  le 
nombre  de  décès  en  détectant  une  lésion  cancéreuse  à  un 
stade  précoce,  il  n’empêche  évidemment  pas  l’appari on 
d’une tumeur :
ð Penser à se faire examiner les seins par son généraliste ou 
son gynécologue une fois par an
ð  S’alerter  en  cas  de  modifica on  au  niveau  d’un  des  seins 
entre deux dépistages.
C.Pierrot
Comment ça marche?
Source UVMaF
Source: UVMaF
Les signes d'alertes à l'oeil et au toucher:
‐ masse épaisse et visible "une bosse"
‐ nouvelle taille/forme
‐ aspect peu d'orange
‐ pli cutané
‐ rougeur/chaleur localisée
‐ téton retracté
‐ veine en relief
‐écoulement mamelonnaire
13
Bien  avant  l'inex nguible  débat  concernant  la  place  de  la 
chloroquine  dans  la  Covid,  avait  eu  lieu  la  non  moins 
tumultueuse polémique à propos du dépistage du cancer du 
sein.
Etant donné qu’1 femme sur 8 développe un cancer du sein 
au  cours  de  sa vie,  et  que  la  survie  à  5  ans  est  de  99%  au 
stade  précoce versus  26%  au  stade  métasta que,  il  semble 
mathéma quement logique de vouloir dépister des tumeurs 
le plus tôt possible.
 
Les  pa entes  bénéficient  ainsi  d’un  traitement  moins  lourd, 
grevé de moins de séquelles, avec plus de chances de survie. 
Mais  la  paru on  en  2017  d’ar cles  scien fiques  dénonçant 
un  surdiagnos c  de  cancers  locaux,  sans  réel  poten el 
évolu f, remet tout en cause. 
Un  nombre  non  négligeable  de  pe tes  lésions  cancéreuses 
localisées  serait  traité  lourdement  pour  rien,  sans  compter 
l’angoisse en cadeau bonus pour les pa entes dont le statut 
de cancéreuse est difficile à endosser.
Alors, en 2020, quand on reçoit son carton d’invita on pour 
se faire apla r chaque sein entre les plaques d’une machine 
de mammographie, que doit‐on faire ?
Sachant  qu’il  est  actuellement  impossible  de  prédire 
l’évolu vité  d’une  lésion  cancéreuse,  la vraie  ques on  à  se 
poser est : 
«Est‐ce  que  je  préfère  savoir  que  j’ai  un  cancer  du  sein  de 
pe te  taille  qui e  à  devoir  le  traiter  peut‐être  de  façon 
abusive  mais  avec  de  grandes  chances  de  survie?  Ou  je 
refuse de réaliser la mammographie de dépistage et j’a ends 
d’avoir des symptômes évocateurs, qui e à avoir un cancer 
plus évolué mais traité à juste  tre?».
L'important étant, une fois bien informée, de ne pas avoir de 
regrets.
C.Pierrot
Mammo ou pas mammo?
La polémique qui a fait du tort au dépistage du cancer du sein.
14
La chirurgie dans le
cancer du sein
Le  Docteur  Suzanne  LIMA,  gynécologue‐obstétricien  spécialisée  en  chirurgie 
sénologique au CHU de Saint‐E enne, nous explique la place de la chirurgie dans la prise 
en charge de ce e maladie.
Les médias parlent régulièrement des campagnes de
dépistage du cancer du sein. Pourquoi un diagnostic
précoce est-il aussi important ?
Un  diagnos c  précoce  permet  de  dépister  le 
cancer  à  un  stade  infraclinique  c'est‐à‐dire 
avant  même  que  la  pa ente  présente  des 
symptômes du cancer du sein .
Plus la maladie est prise en charge tôt dans 
son  développement,  meilleur  est  le 
pronos c  et  les  chances  de  guérison  pour 
les pa entes.
Comment participer à ces campagnes ?
Le  dépistage  organisé  s'adresse  à  toute 
femme  âgée  de  50  à  74  ans  indemne  de 
signe clinique ou de symptôme.
Les pa entes, dans ce cadre, sont invitées à 
par r de 50 ans, puis tous les 2 ans, à réaliser 
une  mammographie  dans  le  cabinet  de 
radiologie de leur choix. 
S'il  n'y  a  pas  d'anomalie  à  la  première  lecture,  les 
mammographies  partent  ensuite  vers  un  deuxième 
lecteur. 
Il  y  a  donc  une  double  lecture  ce  qui  est  l'intérêt  du 
dépistage organisé.
Est-ce que cet examen est douloureux ?
Ce  n'est  pas  un  examen  douloureux  à  proprement  dit 
mais  il  peut  être  inconfortable  à  cause  de  la 
compression  mammaire  nécessaire  pour  réaliser  des 
clichés de qualité et pour diminuer les radia ons.
Une fois le diagnostic posé, quelles sont les grandes
étapes dans la prise en charge médicale et
chirurgicale ?
Différents  types  de  traitements  sont  proposés  dans  la 
prise  en  charge  du  cancer  du  sein  :  la  chirurgie,  la 
chimiothérapie,  la  radiothérapie,  l'hormonothérapie  et 
les thérapies ciblées.
Il  arrive  parfois  qu'un  seul  traitement  soit  nécessaire. 
Dans  d'autres  cas,  une  associa on  de  plusieurs 
stratégies est u le pour traiter au mieux la pa ente. 
Le choix des traitements est personnalisé et 
adapté à chaque pa ente en fonc on du 
cancer qu’elle présente.
En ce qui concerne la chirurgie, deux 
types  d’interven ons  peuvent  être 
pra quées  :  une  chirurgie 
mammaire  conservatrice,  appelée 
mastectomie  par elle  ou  une 
chirurgie  mammaire  non 
conservatrice,  appelée 
mastectomie totale.
La chirurgie conservatrice consiste 
à  re rer  la  tumeur  et  une  pe te 
quan té  de  ssu  mammaire 
avoisinant de façon à conserver la 
plus  grande  par e  du  sein  de  la 
pa ente. 
C’est  ce e  chirurgie  que  l’on 
privilégie  dans  la  mesure  du  possible. 
Elle  est  toujours  complétée  d’une 
radiothérapie.
La  mastectomie  totale  consiste  à  re rer  la  totalité  du 
sein.
En cas de tumeur infiltrante, il est également nécessaire 
de  re rer  un  ou  plusieurs  ganglions  lympha ques 
axillaires (ganglion sen nelle ou curage axillaire). 
Dans ce cas, l'objec f est 
de  préciser  si  le  cancer 
s'étend au‐delà du sein et 
de  déterminer  les 
traitements 
complémentaires.
15
Quelles sont les questions fréquemment
posées par les patientes avant
l'intervention ?
Est‐ce que je vais avoir mal ?
A ce e interroga on bien légi me, je leur 
réponds  que  c'est  une  chirurgie  qui  est 
assez peu douloureuse en règle générale. 
Les  médicaments  antalgiques  actuels 
perme ent de très bien calmer la douleur 
en postopératoire.
En cas de mastectomie totale, les pa entes 
veulent  également  avoir  des  renseignements  sur  la 
cicatrice. 
Elles  s’interrogent  aussi  sur  l’apparence  qu’elles  auront 
après abla on du sein. 
Il est important de les rassurer et de leur expliquer que 
dès la sor e de l’hôpital, elle ont la possibilité de me re 
dans  leur  sou en  gorge  une  prothèse  d’abord  en 
mousse  puis  en  silicone  qui  masque  l’interven on 
qu’elles ont eue.
"Le cancer du sein est un cancer fréquent
mais c'est un cancer qui se soigne très bien
s’il est pris en charge précocement"
Quels sont les problèmes fréquemment rencontrés 
par les patientes après l’opération?
Il y a normalement assez peu de complica ons après un 
traitement conservateur avec un ganglion sen nelle. 
Bien sûr, comme toute interven on chirurgicale, il peut 
y  avoir  des  infec ons,  des  hématomes  mais  c'est 
rela vement rare.
En cas de curage axillaire, c'est à dire lorsqu'on enlève 
le  carrefour  ganglionnaire,  les  pa entes  peuvent 
présenter, dans 10 % des cas, un lymphoedème. 
Il  s’agit  d’une  accumula on  de  lymphe  qui  va  faire 
gonfler le bras. 
Enfin, de manière un peu plus fréquente, les pa entes 
présentent  une  dysesthésie  c'est‐à‐dire  qu'elles 
peuvent avoir des sensa ons un pe t peu modifiées au 
niveau  de  la  sensibilité  du  bras  et  de  la  paroi 
thoracique .
En cas de mastectomie totale, à quel moment peut-on
envisager une reconstruction mammaire ?
Dans  la  mesure  du  possible,  on  essaie  toujours  de 
proposer  la  reconstruc on  mammaire  dans  le  même 
temps opératoire que la mastectomie totale. 
On parle alors de reconstruc on mammaire immédiate. 
Mais celle ci ne peut s’envisager que dans des cas bien 
précis.
Sinon,  on  parle  de  reconstruc on  mammaire  différée. 
La  reconstruc on  est  alors  envisagée  à  la  fin  de 
l'ensemble  des  traitements,  en  général  un  an  après  la 
fin de la radiothérapie.
Est-ce qu'il y a toujours de la chimiothérapie après
l'opération ?
Pas  nécessairement.  Cela  dépend  de  l’âge  de  la 
pa ente, des caractéris ques du cancer… Dans certains 
cas, la chimiothérapie peut même être proposée avant 
la chirurgie.
Le  schéma  de  traitement  est  décidé  entre  spécialistes 
lors  d’une  discussion  en  Réunion  de  Concerta on 
Pluridisciplinaire (RCP). 
Ces  réunions  rassemblent  l'ensemble  des  acteurs 
intervenant dans la prise en charge du cancer. 
Autour  de  la  table  sont  réunis  les  chirurgiens,  les 
oncologues, les radiothérapeutes, les radiologues et les 
médecins anatomopathologistes. 
Ensemble, nous validons tous les schémas de prise en 
charge pour chaque pa ente. 
La  décision  est  donc  collégiale  et  conforme  aux 
recommanda ons de bonnes pra ques.
Quel message, pour finir, souhaitez-vous faire passer
aux femmes concernant le cancer du sein ?
Le cancer du sein est un cancer fréquent mais c'est un 
cancer  qui  se  soigne  très  bien  s’il  est  pris  en  charge 
précocement.  
D’où  l'intérêt  d’un  dépistage  précoce  et  j'encourage 
toutes les femmes à se faire dépister.
R.Lecointre
16
KINÉ ET RÉÉDUCATION
Les kinésithérapeutes interviennent  pour les femmes dans la prise en charge du 
cancer du sein, en par culier quand une chirurgie a été nécessaire.
Un démarrage précoce de la kinésithérapie suite à une chirurgie cura ve est indiqué, mais il n’est jamais trop tard ! Ce sont aussi 
des soins de support par l’apaisement qu’ils procurent, en ce e période si délicate que traversent les pa entes, dans la maladie et 
dans le rapport à leur féminité. Remboursée à 100 %, une ordonnance médicale est indispensable à ce e  “rééduca on de 
l’épaule, du membre supérieur et du tronc”. Celle‐ci impliquera la femme dans sa globalité, dans sa spécificité, sera principalement 
manuelle, et non douloureuse. Les soins pourront s’ar culer autour de cinq points :
LUTTER CONTRE LE LYMPHOEDEME
Ce peut être l’oedème du bras, du sein ou encore de la paroi du thorax. 
L’insuffisance  lympha que,  en  rapport  avec  le  curage  axillaire  ou  les 
séquelles  de  la  radiothérapie,  est  en  cause...elle  peut  apparaître  dans 
les  12  mois  du  traitement.  L’objec f  est  de  réduire  le  volume  de 
l’oedème et d’éviter sa fibrose, en améliorant la circula on lympha que 
par  du  drainage  lympha que  manuel  (DLM)  qui  demande  une  vraie 
technicité. Quand l’oedème est important, des bandages peuvent être 
pra qués  pour  déconges onner.  Cela  demande  une  forma on 
spécifique  du  kinésithérapeute.  Le  pra cien  pourra  ensuite 
autonomiser la pa ente à ce sujet (on parle d’auto‐bandages). Un relai 
sera ensuite assuré par le port d’un manchon.
ASSOUPLIR LES
CICATRICES ET LES TISSUS
Les  cicatrices  sont  celles  liées  à  l’abla on 
de  la  tumeur  du  sein,  ou  celle  du  creux 
axillaire  en  rapport  avec  le  curage 
ganglionnaire. Toucher à ses cicatrices est 
souvent  une  vraie  appréhension  pour  la 
pa ente.  L’approche  se  doit  d’être 
délicate!  Le  travail  sera  manuel,  parfois 
mécanique avec l’u lisa on d’appareils.
C'est  important  car  les  cicatrices  peuvent 
rer  sur  les  ssus  environnants  et  avoir 
des  conséquences  à  distance  sur  la 
mobilité  de  l’épaule  par  exemple,  ou 
entraver le drainage inters ciel de la zone. 
La  kiné  est  aussi  une  aide  à  la 
cicatrisa on.
CONSERVER UNE MOBILITÉ CORRECTE
DE L'ÉPAULE,
mais aussi du rachis cervical et dorsal, du diaphragme.
On veut s’assurer d’une amplitude ar culaire d’épaule sa sfaisante 
suite  à  l’interven on.  Il  faudra  “ouvrir”  le  creux  axillaire  par  des 
mobilisa ons douces, le corps pouvant avoir comme réflexe de se 
refermer  sur  sa  douleur  ou  ses  tensions.  Des  exercices  simples 
seront  donnés  à  la  pa ente.  On  conseillera  une  u lisa on 
“normale” du bras mais sans forcer.
La posture sera abordée pour réintégrer dans l’image corporelle le 
côté opéré.
PRENDRE EN CHARGE LA
DOULEUR
Elle  est  à  entendre,  toujours.  Toutes  les  ac ons 
mises  en  oeuvre  par  le  kiné vont  dans  ce  sens.  Les 
douleurs  peuvent  être  ici  très  différentes  :  de  la 
douleur  liée  à  la  chirurgie,  à  celles  liées  aux 
traitements  médicaux  du  cancer,  des  troubles 
sensi fs  aux  douleurs  de  pesanteur  du  bras  si  un 
lymphoedème est présent.
ACCOMPAGNER A L'EXERCICE ADAPTÉ
pendant  ou  après  les  traitements,  car  un  décondi onnement 
musculaire peut s'installer. Une gymnas que douce, telle que la 
gymnas que Rose Pilates, peut être intéressante.
On  sait  par  des  études  scien fiques  les  effets  bénéfiques  de 
l'exercice, adapté et guidé, dans le cadre du cancer.
LA KINÉ, A QUEL MOMENT ?
‐ durant l’hospitalisa on, elle permet un premier bilan et un travail très doux de l’épaule, l’u lisa on de la respira on pour 
calmer l’anxiété, et l’appren ssage d’une auto‐rééduca on, simple, à reproduire au domicile. A en on à ne pas vouloir trop bien 
faire en faisant trop d’exercices, trop vite. 
‐ en libéral : tout au long du parcours du cancer du sein.
‐ avant une reconstruc on mammaire, pour préparer les  ssus à l’interven on et donner un résultat esthé que op mal.
Des conseils nombreux, personnalisés, seront donnés, chaque fois qu’ils seront nécessaires.
Des kinés sont spécialisés dans ce e rééduca on, vous trouverez leurs coordonnées sur ces sites :
reseaudeskinesdusein.fr, sereconstruireendouceur.com.
Chaque femme est unique. La rééduca on s’adapte 
en  permanence  à  elle  seule.  L’objec f  est  de 
l’accompagner à une vie la plus “normale” possible,  
en fonc on de ses besoins et a entes, au sein d’une 
rela on de confiance.
MC.Nanni
17
Plus facile à dire qu’à faire, comment se mo ver quand 
on est fa gué, que l'on a mal partout et que le moral est 
au plus bas? D’abord en chassant les idées reçues! Une 
ac vité  physique  adaptée  ne  fa gue  pas,  au  contraire 
elle redonne de l’énergie. Disons même mieux, l’ac vité 
physique  est  le  seul  traitement  ayant  fait  la  preuve  de 
son efficacité contre la fa gue liée au cancer, avec une 
réduc on de 30 à 40 %. De même, le sport ne fait pas 
mal. Une ac vité physique adaptée, non seulement n'est 
pas douloureuse, mais au contraire soulage en diminuant 
les  douleurs  pendant  et  dans  les  suites  du  traitement 
d’un cancer.
Les  vertus  de 
l’ac vité  physique 
ne  s’arrêtent  pas 
là:  améliora on 
des  symptômes 
dépressifs,  du 
sommeil,  de 
l'es me  de  soi  et 
de  l’image 
corporelle.  Le 
sport  est  bon 
pour  le  moral  et 
c’est peu dire que 
l’on  en  a  besoin  dans  ces  circonstances!  Enfin,  la 
récupéra on  et  la  qualité  de  vie  pendant  et  après  le 
traitement sont meilleures chez les pa entes pra quant 
une ac vité physique.
Une activité adaptée et encadrée
Il ne s’agit pas de courir un marathon. Le maitre mot de 
l’ac vité  physique  dans  un  contexte  de  cancer  est 
"adaptée":  Adaptée  à  l’état  de  santé  de  base  et  aux 
fonc ons cardio‐vasculaires, Adaptée au type de cancer 
et  au  stade  de  la  maladie, Adaptée  aux  traitements  en 
cours  ou  reçus  et  à  leurs  conséquences,  Adaptée  aux 
possibilités et aux humeurs du jour!
L’ac vité  physique  est  encadrée  par  un  médecin  et  des 
éducateurs  spor fs  formés  en  sport  santé,  qui  sont 
chargés  d’établir  les  différents  programmes.  Ceux‐ci 
évoluent, sont revus et corrigés en fonc on des besoins 
et des stades de la maladie, ils sont personnalisés.
Les  programmes  sont  idéalement  mixtes,  associant 
endurance  et  renforcement  musculaire  doux.  Mais  s’il 
faut choisir, l’endurance est privilégiée en raison de son 
ac on  an ‐douleur.  Des  séances  d’é rements  viennent 
compléter  le  menu.  L’intensité  des  exercices  est 
progressivement augmentée pour a eindre un niveau dit 
modéré:  On  doit  pouvoir  mener  une  conversa on 
normale  sans  essoufflement  pendant  la  pra que  de 
l’ac vité  spor ve.  Les  ac vités  réalisées  en  groupe,  à 
l’extérieur,  en  club  ou  associa on  sont  privilégiées.  Le 
groupe mo ve et encourage! 
Concrètement, ça donne quoi?
Les  ac vités  physiques  de  la  vie  quo dienne  (marche, 
escaliers,  jardinage…)  sont  encouragées.  Les  séances 
spécifiques  ont  lieu  à  une  fréquence  de  2  à  5  fois  par 
semaine pendant une durée variant de 30 à 60 minutes. 
Parmi  les  ac vités  d’endurance,  on  retrouve  la  marche, 
l’aquagym, le vélo sta onnaire ou encore la nata on. Le 
renforcement musculaire peut être effectué grâce à des 
machines, mais des ac vités comme le yoga ou le pilate 
par  exemple  perme ent  à  la  fois  le  renforcement 
musculaire et l’assouplissement.
Le sport: un allié de choix
Avant,  pendant,  après  un  cancer  du  sein,  toutes  les  études  convergent  vers  un  bénéfice  de 
l’ac vité  physique.  Les  femmes  ac ves  auraient  20%  de  risque  en  moins  de  developper  un 
cancer du sein par rapport aux femmes sédentaires. L’ac vité physique faciliterait la tolérance 
des  différents  traitements.  Après  un  cancer  du  sein,  pra quer  au  moins  3  heures  d’ac vité 
physique par semaine réduirait les risques de récidive de 20% et jusqu’à 50% au delà de 9h par 
semaine. Alors Mesdames à vos baskets! 
En résumé:
Une  ac vité  physique  adaptée  améliore  la  qualité  de  vie  dans 
toutes  ses  composantes  (physiques,  psychiques,  sociales)  à  toutes 
les étapes de la prise en charge d’un cancer du sein. 
En  dehors  de  circonstances  par culières  comme  les  suites 
immédiates  d’une  chirurgie  ou  lors  d’  un  épisode  infec eux, 
l’ac vité physique peut être adaptée à toutes les situa ons. 
Une dernière chose à savoir: les bénéfices de l’ac vité physique ne 
seront  pérennes  que  si  le  programme  est  poursuivi  sur  le  long 
terme, bien après la rémission. Pour cela n’oublions pas les pouvoirs 
an ‐récidives de l’ac vité spor ve…
C.Guyomar
18
Cancers : régimes
céto...thérapeutiques ou
céto…gênants ?
Dans le domaine de la cancérologie, le jeûne et les régimes cétogènes ne rentrent 
dans  aucune  recommanda on.  Les  études  manquent  mais  se  mul plient.  Que 
nous apprennent les derniers essais cliniques ?
La cétose
Au  sens  large,  les  régimes  cétogènes  sont  des  régimes 
alimentaires qui induisent un état de cétose. La cétose est 
définie  par  la  présence  dans  le  sang  de  corps  cétogènes, 
une source d’énergie fournie par la dégrada on des acides 
gras.  Plusieurs  moyens  sont  possibles  pour  y  arriver  :  le 
jeûne, mais également les régimes hypocaloriques à basse 
teneur  en  glucides  et  en  protéines  qui  imitent  les  effets 
biologiques  du  jeûne  (FMD  pour  fast  mimicking  diet)  ou 
encore  les  régimes  normocaloriques  riches  en  lipides, 
pauvres  en  protéines  et  en  sucres  (ce  sont  les  régimes 
« cétogènes » tradi onnels).
Le jeûne
Le  jeûne  est  défini  comme  l’arrêt  de  la  prise  alimentaire 
sans  restric on  de  l’apport  en  eau.  Une  étude  chez  la 
souris publiée en 2012 a suscité un vif intérêt après avoir 
observé grâce au jeûne un ralen ssement de la croissance 
de  certaines  cellules  cancéreuses,  une  poten alisa on  de 
la chimiothérapie et une améliora on de la survie globale. 
Ce e étude préclinique a permis de me re le jeûne et plus 
largement les régimes induisant un état de cétose (régimes 
cétogènes) à l’agenda de la recherche interna onale.
"Au contraire des cellules saines, les cellules cancéreuses 
n’auraient pas la capacité avec le jeûne de passer de l’état 
proliféra f à l’état de maintenance et de répara on. Ceci 
engendrerait chez elles une vulnérabilité plus importante 
que les cellules saines. Ce e «sensibilisa on différen elle 
au stress» pourrait rendre les traitements du cancer plus 
efficaces et mieux tolérés".
Les recommandations sont de ne pas pratiquer le
jeûne au cours de la prise en charge d’un cancer.
Hélas  ses  effets  dans  le  cancer  sont  flous.  Les  résultats 
des  études  animales  sont  ambivalents  et  les 
expérimenta ons  humaines  sont  trop  pe tes  et  de  trop 
faible qualité pour pouvoir répondre de manière probante 
(1).  De  plus,  une  incer tude  existe  encore  aujourd’hui 
concernant son effet sur la tolérance des chimiothérapies 
et sur le risque de dénutri on. Les recommanda ons sont 
donc de ne pas pra quer le jeûne au cours de la prise en 
charge d’un cancer.
Mais  une  pe te  étude  clinique  récente  apporte  des 
résultats à la fois prome eurs et rassurants. L’effet et la 
tolérance  d’un  jeûne  encadrant  les  chimiothérapies  (de 
24h  avant  jusqu’à  24h  après)  ont  été  évalués  chez  24 
personnes  a eintes  de  cancers  gynécologiques. 
Résultats : les pa entes ayant jeûné n’ont pas perdu plus 
de  poids  que  les  par cipantes  soumises  à  une 
alimenta on  standard.  Les  hospitalisa ons  imprévues 
étaient  similaires  entre  les  groupes.  Le  jeûne  a  entraîné 
en  outre  moins  de  modifica ons  du  traitement  an ‐
cancéreux et une améliora on de la qualité de vie (2). De 
quoi  rassurer  les  oncologues  ?  Le  nombre  réduit  de 
par cipantes impose d’autres études pour confirmer ces 
résultats.
19
Références
La “fast mimicking
diet” (FMD)
Pour contourner le risque poten el de dénutri on liée au 
jeûne, des chercheurs ont mis au point un régime imitant 
les  effets  biologiques  du  jeûne  (fast  mimicking  diet  ou 
FMD).  Parfois  appelé  «régime  de  la  longévité»,  il  s’agit 
d’un  quasi‐jeûne  périodique  de  5  jours  à  base  de 
produits parmi lesquels on trouve de l’huile d'algues ou 
encore des bouillons et des soupes.
Une publica on parue récemment relate les effets de la 
FMD sur des pa entes a eintes de cancer du sein. 131 
pa entes  ont  été  randomisées  pour  recevoir  soit  le 
fameux FMD, soit leur alimenta on habituelle pendant 3 
jours  avant  et  pendant  la  chimiothérapie.  Selon  les 
résultats  observés,  la  FMD  pourrait  améliorer  la 
tolérance  des  chimiothérapies.  De  plus,  une  réponse  au 
traitement s’est produite plus souvent chez les pa entes 
u lisant  la  FMD.  Hélas,  la  compliance  a  été  médiocre  : 
seulement 20% des par cipants ont pu suivre ce régime 
pendant la totalité des cycles de chimiothérapie (3).
Le régime cétogène
"En 1956, O o Warburg, un médecin allemand, publie 
ses observa ons selon lesquelles une diète riche en 
glucose s mulerait la croissance des cellules 
cancéreuses. Et si, à l’inverse, un régime faible en glucose 
pouvait ralen r la proliféra on des cellules cancéreuses ? 
Voyant un poten el an ‐cancer, des chercheurs 
commencent à s’intéresser dans les années 1990 au 
régime cétogène, u lisé jusque‐là pour stabiliser 
l’épilepsie rebelle."
Les  effets  du  régime  cétogène  sur  la  préven on  du 
cancer ont été principalement testés sur des souris avec, 
à la clef, une réduc on globale de la croissance tumorale, 
une survie moyenne prolongée et un risque de mortalité 
réduit. Cependant, ces résultats sont à prendre avec des 
pince es puisque plusieurs études présentent un risque 
élevé de biais lié à des conflits d’intérêt.
"En diminuant les ressources en sucre, le régime 
cétogène augmenterait le stress oxydant dans les cellules 
cancéreuses et les fragiliserait. De plus, ce régime semble 
moduler l’immunité an ‐tumorale via un changement de 
microbiote intes nal."
Le régime cétogène n’est pas recommandé en raison
de l’absence de données suffisantes chez l’homme.
Si  des  conclusions  sont  plutôt  posi ves  chez  la  souris, 
ses  bénéfices  sont  plus  équivoques  chez  l’homme.  La 
réponse aux traitements se voit en fait tantôt améliorée, 
tantôt  inchangée.  Le  bénéfice  sur  la  toxicité  des 
traitements  a  été  très  peu  étudié.  Ses  effets  sur  la  masse 
musculaire,  sur  le  statut  vitaminique  et  minéral  et  les 
conséquences  de  sa  pauvreté  en  fibres  ont  été  trop  peu 
étudiés. Enfin, la compliance à ce régime est parfois mise à mal 
par  les  troubles  diges fs.  Devant  tous  ces  doutes,  le  régime 
cétogène n’est finalement pas recommandé. 
Mais  là  encore,  une  étude  récente  vient  amener  du  grain  à 
moudre. Pendant 3 mois, 80 pa entes a eintes d’un cancer du 
sein localement avancé traitées par chimiothérapie ont suivi au 
hasard soit un régime cétogène soit une alimenta on standard. 
Le régime cétogène a entraîné une réduc on plus importante 
de la taille et du stade de la tumeur (4). Cependant la faiblesse 
méthodologique  rend  une  fois  de  plus  nécessaire  d’autres 
études  pour  élucider  les  effets  bénéfiques  poten els  du 
régime cétogène.
Et en attendant ?
En  a endant  d’y  voir  plus  clair,  les  autorités  de  santé 
recommandent  un  modèle  d’alimenta on  globalement 
méditerranéen  que  ce  soit  en  préven on  ou  chez  les 
personnes  concernées  par  un  cancer.  Cela  sous‐entend  une 
alimenta on très végétale (céréales complètes, fruits, légumes, 
légumes  secs)  à  densité  calorique  faible,  pauvre  en  viandes 
rouges, en charcuteries, en alcool et sans soda.
P.Lenoir
1.  Rapport  NACRe  Jeûne  regimes‐restric fs‐
cancer_2017_2018.02.06.pdf. 
2.  Riedinger  CJ  et  al.  Water  only  fas ng  and  its  effect  on 
chemotherapy  administra on  in  gynecologic  malignancies. 
Gynecol  Oncol.  18  sept  2020.
3.  de  Groot  S  et  al.  Fas ng  mimicking  diet  as  an  adjunct  to 
neoadjuvant  chemotherapy  for  breast  cancer  in  the 
mul centre  randomized  phase  2  DIRECT  trial.  Nat  Commun. 
23  juin  2020. 
4.  Khodabakhshi  A  et  al.  Effects  of  Ketogenic  metabolic 
therapy  on  pa ents  with  breast  cancer:  A  randomized 
controlled  clinical  trial.  Clin  Nutr.  3  juill  2020.
20
Faire un enfant après un
cancer
Dans  le  monde  environ  25%  des 
cancers  du  sein  concernent  des 
femmes  en  âge  de  procréer.  Dans 
ce e  popula on,  les  cancers  du 
sein  souvent  agressifs  nécessitent 
un  traitement  par  chimiothérapie 
qui  peut  avoir  de  lourdes 
conséquences sur la fer lité.
Si  les  progrès  thérapeu ques  dans  le  cancer  du  sein 
améliorent significa vement le taux de survie, les effets 
indésirables de ces traitements sont encore sévères 
et parfois irréversibles. 
En plus des effets à court terme tels que 
les vomissements, la perte des cheveux, 
une  grande  fa gue,  la  chimiothérapie 
induit  des  troubles  de  la  fer lité 
pouvant aller jusqu’à une stérilité.
En  effet  l’un  des  effets  indésirables 
les  plus  fréquents  est  l’insuffisance 
ovarienne chimio‐ induite (IOCI).
L'insuffisance ovarienne
chimio-induite(IOCI)
Assimilée  à  une  ménopause  précoce, 
l’IOCI  est  associée  aux  symptômes 
suivants:  bouffées  de  chaleurs, 
sècheresse vaginale, baisse de la libido, prise 
de poids et infer lité.
Mais comment expliquer que certaines
femmes soient plus touchées que d’autres
par ces troubles de la fertilité chimio-
induits ?
C’est  la  ques on  à  laquelle  tente  de  répondre  une 
récente  étude  marocaine  publiée  dans  le  Bulle n  du 
Cancer. 
L’étude a été menée sur 100 pa entes âgées de moins 
de  45  ans  qui  avaient  été  traitées  par  chimiothérapie 
dans un contexte de cancer du sein localisé. 
Quatre‐vingt‐deux pour cent de ces femmes ont eu une 
aménorrhée  chimio‐induite  c’est‐à‐dire  un  arrêt  des 
menstrua ons à la suite de la chimiothérapie. Parmi elles, 
31 n’ont plus jamais eu leurs règles, et 51 ont seulement 
eu un arrêt transitoire.
La  récupéra on  des  menstrua ons  était  observée  plus 
fréquemment chez les pa entes de moins de 35 ans. 
L’étude  a  donc  montré  que  plus  une  femme  traitée  par 
chimiothérapie  est  âgée  plus  elle  a  de  risque  d’être 
a einte  d’une  insuffisance  ovarienne  avec  une 
aménorrhée défini ve.  
Pour  ces  jeunes  femmes  le  désir  d’avoir  un  enfant  n’est 
pas vain puisque les chercheurs travaillent à minimiser les 
effets  toxiques  des  traitements,  notamment  par  l’ajout 
d’un traitement hormonal à la suite de la chimiothérapie. 
Par  ailleurs,  les  techniques  issues  de 
l’assistance  médicale  à  la  procréa on 
con nuent de se développer. 
Si  la  congéla on  des  ovocytes  ou 
des embryons est bien connue du 
grand  public,  ce  n’est  pas  le  cas 
de  la  cryopréserva on  du  ssu 
ovarien.
"cryopréservation du
tissu ovarien"
Ce e  méthode  consiste  à  prélever  un 
ovaire ou des fragments, à les congeler dans le 
but  d’une  transplanta on  lors  d’un  ultérieur  projet  de 
grossesse.  
Les  auteurs  indiquent  aussi  qu’une  grossesse  chez  une 
femme  aux  antécédents  de  cancer  du  sein  n’est  pas  un 
facteur de risque de récidive de la maladie. 
Ces  résultats  soulignent  donc  l’importance  de  la 
préserva on  de  la  fonc on  ovarienne  chez  les  femmes 
jeunes traitées par chimiothérapie. Même si ces données 
semblent  rassurantes,  il  est  toujours  recommandé 
d'aborder le désir de grossesse avec l'équipe d'oncologie 
avant de se lancer dans un projet de concep on.
O.Leroy‐Rivierre
21
22
Information médicale
L'apnée du sommeil :
une pathologie peu connue
L’apnée  du  sommeil  est  une  maladie 
que  beaucoup  ignorent  surtout  dans 
les  pays  dits  du  ers‐monde  ou  pays 
sous‐développés. 
Pourtant  la  pathologie  fait  des 
vic mes. Un tueur silencieux !
De  nombreuses  personnes  dans  le  monde  ne  dorment 
pas  bien  du  fait  d’un  sommeil  perturbé  mais  surtout  à 
cause des ronflements pour la grande majorité, sans que 
cela ne les préoccupent pour autant. Ce sont des signes 
de l’apnée du sommeil, une maladie dont on parle peu ou 
pas du tout.
 C’est en fait un  trouble respiratoire du sommeil qui se 
caractérise  par  des  pauses  respiratoires  de  10  à  30 
secondes, voire plus, pouvant se répéter plus de 10 fois 
par  heure.  Ces  apnées  entraînent  des  micro‐réveils  qui 
reten ssent fortement sur la qualité de vie.
Selon le dic onnaire Vidal, ces troubles peuvent être dus  
à  une  lésion  des  centres  nerveux  qui  commandent  la 
respira on  mais  le  plus  souvent  ils  sont  d’origine 
obstruc ve. 
En effet, la base de la langue chute en arrière pendant le 
sommeil  et  vient  obstruer  le  pharynx  provoquant  une 
apnée  et  une  asphyxie  qui  réveillent  le  malade,  lui 
perme ant de reprendre sa respira on.
La mul plica on des apnées au cours de la nuit perturbe 
le sommeil et est à l’origine d’une somnolence pendant la 
journée. Ces apnées obstruc ves sont souvent associées  
au ronflement.
La conséquence immédiate est que le sommeil n’est plus 
réparateur.
Tout  le  monde  peut  être  touché  par  ce e  maladie 
respiratoire,  y  compris  les  enfants,  mais  certaines 
personnes sont plus à risque que d'autres, notamment les 
hommes  en  surpoids.  La  maladie  touche  77%  de 
personnes dans le monde dont 15% sont âgées de plus 
de 70 ans.
En  France  la  maladie  touche  3  millions  d’individus  soit 
10% de la popula on.
Les  enfants  peuvent  eux  aussi  souffrir  d'apnée  du 
sommeil  si  leurs  voies  respiratoires  sont  réduites  par 
certaines  par cularités  anatomiques  comme  une  grosse 
langue, un menton en retrait (rétrognathie), un palais mou 
ou  encore  par  des  amygdales  ou  des 
végéta ons volumineuses.
Maladie sous diagnostiquée
Quatre  vingt  pour  cent  de  personnes  ignorent  qu’elles 
souffrent  de  l’apnée  du  sommeil.  En  France  seulement 
20% de malades ont été diagnos qués.
Les vic mes d'apnées du sommeil sont généralement les 
dernières à s'en rendre compte. 
C'est  souvent  leur  conjoint,  réveillé  par  les  ronflements, 
qui constate alors les pauses respiratoires. 
Elles  sont  associées,  bien  souvent,  à  des  sensa ons 
d'étouffement et à un sommeil agité.
On dis ngue trois types d’apnées du sommeil : 
Le syndrome d’apnée obstruc ve du sommeil (SAOS) qui 
est la forme la plus courante et qui touche 9 personnes 
sur 10, le syndrome d’apnée centrale du sommeil et enfin 
le syndrome d’apnée du sommeil mixte.
23
Les symptômes de l’apnée du
sommeil
Outre  le  ronflement  qui  est  le  symptôme  le  plus  connu, 
l’apnée  du  sommeil  se  reconnaît  par  une  sensa on  de 
fa gue au réveil, la bouche sèche et des maux de tête.
Le  manque  d’énergie  dans  la  journée,  une  somnolence 
remarquable, une tendance à l’irritabilité et une difficulté 
à se concentrer sont aussi au nombre des symptômes de 
l’apnée du sommeil, auxquels il faut ajouter une baisse de 
la libido chez certains pa ents.
Les facteurs de risques
Le  surpoids,  l'obésité,  les  antécédents  familiaux 
de  syndrome  d'apnée  du  sommeil,  et  l'âge  cons tuent 
des  facteurs  de  risque  reconnus  de  l'apnée  du  sommeil, 
en par culier celui du syndrome d'apnée obstruc ve du 
sommeil, chez l'adulte.
La ménopause et la grossesse cons tuent également des 
facteurs de risque d'apnée obstruc ve du sommeil.
Il  y  a  par  ailleurs  certaines  autres  situa ons    qui  sont 
connues pour favoriser les ronflements et les apnées du 
sommeil. 
On peut citer entre autres le fait de dormir sur le dos, la 
consomma on  de    l'alcool,  la  prise  de    certains 
médicaments  (somnifères,  séda fs)  ainsi  que 
l’hypertension artérielle.
Conséquences
Les  micro‐éveils  provoqués  par  les  apnées  du  sommeil 
peuvent  avoir  de  sérieuses  conséquences  sur  la  santé, 
notamment  sur  la  qualité  de  la  vie.  Ce e  pathologie 
expose à un risque accru des maladies cardiovasculaires.
A  ce  jour,  le  traitement  de  référence  de  l’apnée  du 
sommeil  demeure  la  ven la on  à  pression  posi ve 
con nue  (PPC).  En  France  490.000  pa ents  ont  pu  en 
bénéficier en 2012. 
Les  orthèses  d’avancée  mandibulaire  peuvent  être 
proposées  à  certains  pa ents  en  deuxième  inten on 
après refus ou intolérance de la PPC.
Il convient toutefois de dis nguer le mauvais sommeil qui 
est  l’un  des  symptômes  de  l’apnée  du  sommeil  d’une 
insomnie  chronique  ou  trouble  du  sommeil  dont  sont 
vic mes 16% des français et qui est lié à la perturba on 
de  l’environnement  ou  à  une  mauvaise  hygiène  de 
sommeil.
J.Kodila
Principe et bénéfice de la ventilation en pression positive continue
(PPC):
C'est en réalité une respira on assistée. Ce respirateur main ent les voies respiratoires supérieures con nuellement ouvertes.
Il empêche le blocage du pharynx et des autres composants lors de la respira on. C'est une pe te machine à turbine reliée à un 
tuyau qui envoie de l'air en con nu.
Il nécessite le port d'un masque toute la nuit.
Ce traitement offre des bénéfices immédiats, notamment la dispari on quasi totale des apnées et des hypopnées. 
La pression de l'air écarte les parois pharyngées et déjoue l'obstruc on des voies aériennes. Les ronflements disparaissent, le 
sommeil est plus profond et plus réparateur. A long terme, les bénéfices se constatent, la vigilance s'améliore, l'énergie augmente 
réduisant les risques d'accident, l'anxiété diminue ainsi que les risques cardiovasculaires.A.Simonnet
24
Retrouver Morphée
Stress  au  travail,  changement  d’heure,  environnement  bruyant,  sans  oublier  la 
menace  d’une  pandémie virale, voilà  comment  le  sommeil  peut  être  perturbé. 
Pour  retrouver  la  clef  d’un  sommeil  de  qualité,  différents  remèdes  sont 
disponibles à condi on d’y associer une bonne hygiène de vie.
«Je  n’arrive  pas  à  m’endormir  facilement  depuis 
quelques  temps»,  «Je  me  réveille  systéma quement 
à 4h du ma n sans pouvoir me rendormir», «Il y a des 
nuits  où  je  peux  me  réveiller  jusqu’à  7  fois»…  Ce 
genre  de  problèmes  de  sommeil,  jusqu’à  37%  des 
français  en  souffriraient.  Il  s’agit  d’insomnie 
correspondant à une insuffisance de sommeil en quan té 
ou  qualité.  Les  conséquences?  Fa gue,  irritabilité, 
difficultés  d’a en on  et  de  concentra on,  mais  aussi 
risque  de  pathologies  cardiovasculaires,  de  maladies 
métaboliques,  ou  de  troubles  psychiatriques  lorsque 
l’insomnie est chronique, soit survenant plus de trois fois 
par semaine depuis au moins trois mois.
Devant la plainte de troubles de sommeil, il convient de 
déterminer  les  causes  possibles  :  changement  de  mode 
de  vie,  soucis  professionnels,  arrivée  d’un  nouveau‐né, 
deuil, pollu on sonore, prise d’excitants, ronflements du 
conjoint,  décalage  horaire…  Certaines  causes  peuvent 
être  évitables  ou  corrigées,  perme ant  ainsi  le  retour 
rapide  à  un  sommeil  de  qualité.  Lorsqu’aucune  origine 
n’est  trouvée,  il  faut  penser  au  risque  de  dépression  ou 
de maladie neurologique. 
Si  besoin  des  aides  médicamenteuses  peuvent  être 
proposées.  En  premier  lieu,  et  si  l’insomnie  est  jugée 
transitoire  et  n’entrainant  pas  ou  peu  de  répercussions 
sur  la  qualité  de  vie,  des  traitements  homéopathiques 
sont conseillés dont le complexe Passiflora composé ou la 
souche  Coffea  cruda.  La  souche  Gelsemium  est  u le  en 
cas de craintes de mauvais sommeil, Cocculus indicus si 
décalage  horaire,    Arsenicum  album  pour  des  réveils 
nocturnes ou encore Nux vomica en cas d’hyperac vité. 
L’alterna ve  phytothérapeu que  est  aussi  intéressante 
pour  les  troubles  mineurs  du  sommeil,  sous  forme 
d’infusion  ou  en  prise  unitaire.  Le  pavot  de  Californie 
(Eschscholtzia  californica),  la  passiflore  et  la  valériane 
sont réputés pour améliorer la qualité du sommeil. En cas 
d’anxiété  avec  manifesta ons  cardiaques  (tachycardie, 
hypertension artérielle), penser à la ballote, le houblon et 
la  mélisse.  Pour  favoriser  le  calme  et  l’apaisement 
propices  à  un  bon  sommeil,  les  huiles  essen elles  de 
camomille  noble,  de  mandarine,  de  lavande  et  de  pe t 
grain bigaradier peuvent être proposées par voie cutanée 
ou en diffusion atmosphérique. 
Au rayon médicaments
Pour  traiter  des  difficultés  d’endormissement,  la 
molécule star c’est elle : la mélatonine. Connue pour son 
effet hypno que, elle par cipe au contrôle des rythmes 
circadiens  et  à  la  régula on  du  rythme  jour‐nuit.  Ce e 
hormone  est  produite  naturellement  par  la  glande 
pinéale, avec un pic de sécré on entre 2 et 4 heures du 
ma n avant de diminuer pendant la seconde moi é de la 
nuit.  Elle  est  soumise  à  prescrip on  médicale  pour 
certains médicaments dosés à plus de 2 mg et des nés à 
traiter l'insomnie chez des pa ents de plus de 55 ans, ou 
chez  des  enfants  souffrant  de  pathologies  spécifiques 
(au sme, hyperac vité). Le taux de mélatonine doit être 
Alimentation et sommeil:
Idéalement le diner doit être pris 2 à 3 heures avant l’heure du 
coucher  afin  d’éviter  des  fringales  nocturnes  et  de  favoriser  le 
retour  à  une  température  de  l’organisme  propice  à 
l’endormissement.  Le  repas  ne  doit  pas  être  trop  copieux,  trop 
gras  et  alcoolisé. Afin  de  s muler  la  sécré on  en  mélatonine,  il 
vaut  mieux  manger  un  repas  léger  riche  en  glucides  complexes, 
en  tryptophane  (œufs,  légumineuses,  riz  complet,  graines  de 
courge, bananes…) et pauvre en protéines.
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inférieur à 2 mg dans les compléments alimentaires. Il est 
recommandé de ne pas u liser ce genre de produits en 
con nu  et  de  ne  pas  l’administrer  chez  les  enfants  et 
adolescents,  les  femmes  enceintes,  ou  en  cas  de 
certaines  maladies  chroniques  (asthme,  maladies  auto‐
immunes,  épilepsie…).  Pour  traiter  une  insomnie 
occasionnelle  chez  l’adulte  peut  être  proposée  la 
doxylamine,    an histaminique  H1  connu  pour  ses 
propriétés  séda ves.  La  dose  recommandée  est  de 
7,5  mg  à  15  mg  par  jour,  jusqu'à  30  mg  maximum,  à 
prendre 15 à 30 minutes avant le coucher. La spécialité 
Calcibronat  associe  le  brome,  d’ac on  séda ve,  au 
calcium,  pour  traiter  les  insomnies  légères  chez  l’adulte 
et l'enfant de plus de 30 kg mais est contre‐indiquée en 
cas d'acné, de dénutri on, ou de néphropathie.
Les  hypno ques  (benzodiazépines  aux  propriétés 
séda ves,  zopiclone  et  zolpidem)  sont  quant  à  eux 
prescrits de façon limitée pendant 4 semaines. Le risque 
de  pharmacodépendance  est  important,  notamment  en 
cas de doses fortes sur une période longue. A en on au 
risque  de  chute  nocturne,  surtout  chez  les  personnes 
âgées  pouvant  avoir  d’autres  traitements  baissant  la 
vigilance. Enfin, il convient de ne pas arrêter brutalement 
les hypno ques pour éviter tout risque de syndrome de 
sevrage  se  manifestant  par  de  l’anxiété,  irritabilité, 
tremblements, céphalées, douleurs musculaires et retour 
de l’insomnie. A la suite de l’arrêt, des remèdes naturels 
ou  des  techniques  non  médicamenteuses  peuvent  être 
instaurés.
Une hygiène de vie de qualité
Afin de poten aliser l’effet des médicaments et produits 
des nés  à  traiter  l’insomnie,  quelques  mesures  hygiéno‐
diété ques  sont  à  prodiguer.  En  tête,  respecter  des 
horaires fixes de coucher et de lever, même le week‐end 
en sachant que le manque de sommeil ne se ra rape pas 
par  des  grasses  ma nées  chez  les  adultes.  Eviter  tout 
excitant (caféine, nico ne, alcool, sodas) à par r de la fin 
L’effet des médicaments sur le
sommeil
En dehors des médicaments séda fs prescrits pour traiter l’insomnie, 
de  nombreux  médicaments  peuvent  entrainer  une  somnolence 
comme  effet  secondaire.  Il  s’agit  des  médicaments  du  système 
nerveux, les antalgiques de palier 2 et 3, les an histaminiques H1 de 
1ère généra on et les an migraineux. A l’opposé, des médicaments 
s mulants  peuvent  entraver  l’endormissement  et  la  qualité  du 
sommeil,  comme  les  cor coïdes,  certains  médicaments  de  l’asthme 
(théophylline),  les  bêta‐bloquants,  les  médicaments 
amphétaminiques  et  certains  an dépresseurs.  La  prise 
médicamenteuse  pourra  être  revue  avec  le  pharmacien  ou  le 
médecin dans le cadre d’un traitement de l’insomnie.
d’après‐midi ainsi que l’exercice physique 2 heures avant 
le  coucher.  La  sieste?  Oui,  sur  une  courte  période  en 
début  d’après‐midi  mais  pas  après  15  heures.  Un  rituel 
de  coucher  pour  se  détendre  est  aussi  conseillé  pour 
favoriser le sommeil : lecture, musique, médita on, bain 
pour se détendre. Quant aux écrans, ils sont à bannir de 
la  chambre  qui  doit  être  exempte  de  toutes 
perturba ons  du  sommeil  (température  trop  élevée  ou 
trop  froide,  lumière  et  couleurs  trop vives,  bruits,…).  En 
cas  de  réveils  nocturnes  se  prolongeant  plus  de  20 
minutes, il vaut mieux se lever et pra quer des ac vités 
relaxantes  facilitant  l’endormissement.  Sans  oublier 
d’inves r dans une bonne literie pour dormir comme un 
bébé !
D.Deneufve
SOURCES:
Le Quo dien du pharmacien
Ins tut Na onal du Sommeil et de la Vigilance
INVS/INSERM
Pourquoi nous dormons. Ma hew Walker. Pocket
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Les professionnels de la santé face
à la pandémie de coronavirus
Julien, 40 ans, pharmacien adjoint
«  Je  ne  suis  pas  plus  malin  que  les  autres  donc  non,  je  n’ai  pas  prévu  que 
l’épidémie prendrait une telle ampleur. 
Bien  sûr  au  début  de  l’année  j’ai  entendu  parler  d’un  nouveau  virus  en  Chine 
responsable de pneumonies mais j’étais plus préoccupé par la grippe. 
Ensuite  il  a  fallu  s’adapter,  essayer  d’obtenir  le  maximum  d’informa ons  pour 
répondre  aux  nombreuses  ques ons  des  pa ents  mais  nous  nous  sommes  vite 
rendu compte que personne n’avait les réponses. Nous avons donc essayé de faire 
preuve de bon sens en appliquant dès le départ les gestes barrières. 
Nous avons également installé des plaques de plexiglass devant les comptoirs et 
instauré un sens de circula on au sein de l’officine pour protéger l’équipe et les 
pa ents. 
Nous avons aussi été prudents dans notre communica on en expliquant que les 
connaissances par rapport à ce nouveau virus évoluaient quasiment tous les jours 
et qu’il fallait laisser du temps aux chercheurs.
Depuis  le  déconfinement  nous  n’avons  pas  relâchés  nos  efforts,  heureusement 
l’été a permis à chacun de prendre des vacances pour souffler car toute l’équipe 
était fa guée physiquement et moralement. 
Nous espérons pouvoir rapidement reprendre un rythme normal mais ce ne sera à 
mon avis pas possible avant l’été. »
Depuis plusieurs mois, nos professionnels de santé sont esposés à la Covid 19, lu ent et 
font  face  à  ce e  situa on  sanitaire  sans  précedent.  La  SFJM  a  recueilli  plusieurs 
témoignages, ils racontent leur quo dien et leurs confidences.
Pascale, 58 ans, sage-femme
«  Je  travaille  en  tant  que  sage‐femme  libérale  et  je  n’avais 
jamais eu autant de demandes de consulta ons. Quel que soit 
le  terme  de  leur  grossesse  les  femmes  avaient  de  réelles 
craintes  pour  leur  futur  enfant.  Elles  ne  voulaient  plus  se 
rendre  à  l’hôpital,  soit  par  crainte  de  l’a ente  et  du  contact 
avec  des  personnes  malades,  soit  pour  ne  pas  encombrer 
inu lement les services de soins déjà débordés. Les premières 
données  que  nous  avions  concernant  les  complica ons  chez 
les  femmes  enceintes  étaient  rassurantes  mais  limitées.  Mon 
objec f  était vraiment  d’être  honnête  avec  mes  pa entes  en 
essayant de calmer leurs angoisses mais sans leur men r. »
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Aymeric, 26 ans, préparateur
en pharmacie
« Ce qui m’a marqué pendant ce e crise, c’est la différence 
de réac on entre le « monde » hospitalier et le service de 
santé de ville.
J’ai eu l’impression que les équipes hospitalières ont réussi 
à  faire  bloc,  malgré  la  fa gue  et  parfois  le  désespoir  alors 
qu’en ville nous nous sen ons seuls. 
Seuls en tant que pharmacie qui n’avait de contact ni avec 
les confrères ni avec les médecins aux alentours, et seuls en 
tant que préparateur au sein de ma propre équipe. 
Je  savais  déjà  que  ma  profession  n’était  pas  connue  du 
public qui ne sait pas forcément qui est pharmacien et qui 
est préparateur dans une officine et ce que cela implique en 
termes  de  responsabilités,  mais  là  j’ai  pris  conscience  du 
manque de reconnaissance également au plus haut niveau. 
J’ai  été  sidéré  quand  les  textes  précisant  les  répar ons 
des masques pour chaque professionnel de santé est sor  
et ne faisait pas cas de nous. 
Comment a‐t‐on pu nous oublier ou n’avoir pas conscience 
que  nous  aussi  nous  sommes  en  contact  permanent  avec 
les malades ? 
Quand  la  situa on  se  sera  apaisée  je  compte  bien  me 
syndiquer  et  militer  pour  une  reconnaissance  de  notre 
statut. »
Elodie, 38 ans, infirmière libérale
«  Je  ne  peux  pas  dire  que  j’ai  traversé  ce e  période  en  restant 
sereine  mais  il  était  hors  de  ques on  que  j’arrête  mes  visites  à 
domicile. 
Sûrement  pour  me  rassurer  je  me  répétais  qu’en  cas  de 
contamina on j’avais plus de chance de faire une forme bénigne vu 
mon âge et l’absence de facteur de risque. 
Partant de ce principe ma principale crainte était d’être vectrice du 
virus et de l’« apporter » chez mes papis et mamies donc même si je 
savais  que  j’étais  leur  seule  visite  de  la  journée  pendant  le 
confinement  je gardais le masque et je respectais au maximum les 
consignes de sécurité. 
Ça  me  laissait  un  sen ment  mi gé  avec  l’impression  d’avoir 
deshumanisé  nos  rapports  mais  il  était  plus  responsable  de  les 
réconforter  avec  une  parole  gen lle  qu’avec  un  contact  physique 
comme une poignée de mains. 
Le soir j’ai aussi instauré un rituel en rentrant chez moi. 
Je  me  déshabillais  dans  le  garage  et  tous  mes  habits  allaient 
directement dans le lave‐linge pendant que moi je passais sous la 
douche. 
Cela  ne  servait  peut‐être  à  rien  mais  c’était  comme  si  je  laissais 
derrière moi la journée et les risques qui y étaient associés. 
Seulement ensuite je m’accordais le droit de retrouver mes enfants 
et de les embrasser. » 
M.Maugez
Santé et Bien-être
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Magalie, vous  êtes  membre  de  l’équipe  de  France.  Qu’est‐
ce que le haut niveau en apnée exige ? 
Comme tout sport pra qué à haut niveau, c’est beaucoup 
d’entraînements  physiques,  techniques,  des 
assouplissements  spécifiques  à  l’apnée,  du  travail  sur  la 
ven la on,  sur  la  force  mentale.  Il  faut  des  pra ques 
perme ant  la  détente  afin  d’appréhender  la  performance 
(sophrologie,  médita on, yoga).  L’alimenta on  et  un  mode 
de  vie  sain  sont  nécessaires    pour  exploiter  au  mieux 
l’organisme.
Je m’entraîne 6 jours sur 7 avec des séances d’1h15, dont 2 
entrainements en piscine par semaine et de la nata on en 
mer.  C’est  pour  moi  le  meilleur  rendement,  sinon  je  vais 
fa guer  et  puiser  trop  dans  mes  réserves  pour  les 
entrainements  suivants.  Mais  d’autres  athlètes  font 
différemment.
Vous  descendez  plus  profond  depuis  votre  arrivée  en 
Guadeloupe,  il  y  a  un  an.  Qu’est‐ce  que  cela  change  par 
rapport aux entraînements en piscine ? Comment gère‐t‐on 
la  pression  de  l’eau  sur  le  corps  avec  la  profondeur  ?
Je  fais  beaucoup  d’é rements.  Le  fait  d’être  très  souple 
permet  d’encaisser  ce e  pression  de  l’eau  au  fur  et  à 
mesure  de  la  descente  vers  le  fond.  Sinon  en  capacité 
physique,  ce  sont  les  mêmes  exercices  de  renforcement. 
Plus on est fort physiquement, plus palmer vers le fond et 
vers la surface sera facile. 
Il  faut  travailler  la  compensa on  (indispensable  pour 
soulager la pression de l'eau sur le tympan), chose que l’on 
n'a quasiment pas en piscine; c'est un facteur limitant à la 
profondeur, si on n'arrive pas à la gérer. 
Le froid en mer est une autre contrainte. 
Le risque de syncope est là, si on force très fort son apnée 
et  si  on  n’écoute  pas  son  corps.  On  le  prévient  en  ne 
plongeant  jamais  seul,  on  a  toujours  une  surveillance 
expérimentée  d’un  ers.  Personnellement,  cela  ne  m’est 
jamais arrivé.
On n’arrive pas toujours à comprendre le plaisir que l’on 
peut prendre à se challenger en arrêtant de respirer, ce qui 
est contre nature, non?
Le  corps  a  en  effet  besoin  d’oxygène  mais  il  sait  aussi 
s’adapter  à  l’immersion  en  se  me ant  au  ralen ,  et  en  se 
préservant physiologiquement : le coeur bat moins vite et 
permet ainsi d’économiser l’oxygène, le sang se redistribue 
vers  les  organes  nobles  (cerveau/coeur/poumon),  la  rate 
travaille pour relâcher davantage de globules rouges. 
L’apnée s mule et améliore ces réflexes naturels, du coup 
pour  moi  ce  n’est  pas  contre  nature.  La  pra que  nous 
apprend à mieux s’oxygéner, mieux u liser son diaphragme, 
ce  qui  améliore  les  fonc ons  du  corps  et  procure  une 
impression de bien‐être.
Vous êtes kinésithérapeute de profession, est‐ce que çela 
vous aide en terme de contrôle de soi, de connaissance de 
la  physiologie  du  corps,  de  ressen   ?  En  quoi  est‐ce  un 
sport de sensa on?
En effet, en étant kiné, j’ai appris la biomécanique du corps, 
la  physiologie  des  organes.  En  club  d’apnée,  on  l’apprend 
aussi.  De  nature,  j’ai  une  bonne  propriocep on,  je  sais 
mieux comment cela fonc onne donc oui, ça m’a aidée. 
Au  niveau  du  ressen ,  non.  Là,  j’ai  dû  travailler 
Magalie  Siterre,  39  ans,  est  vice‐
championne du monde en sta que (2018), 
vice‐championne  d’Europe  en  dynamique 
bi  palmes  (2019).  Elle  débute  l’apnée  en 
2014  à  Harnes  et  vit  en  Guadeloupe 
actuellement.  Discrète,  modeste,  Magalie 
nous  répond  pour  “me re  en  avant  son 
sport”,  moins  confiden el  aujourd’hui. 
Passée  par  le  basketball,  elle  se  révèle 
douée  en  apnée  dès  ses  débuts.  Elle 
cherchait  seulement  un  sport‐plaisir  et  la 
voilà  immergée  dans  un  monde  à  part,  à 
haut niveau.
L’APNÉE SPORTIVE : Rencontre
avec Magalie Siterre.
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APNÉE SPORTIVE : ÉPREUVES EN COMPETITION
INDOOR: (piscine).
DYNAMIQUE:  monopalme  avec  ondula on,  bipalme,  sans  palme  en  brasse.  (faire  la  plus  grande  distance  en  une  apnée 
horizontalement)
STATIQUE: (sans bouger, s’immerger en piscine et tenir le plus longtemps possible en apnée)
SPRINT ENDURANCE: 16*50 m
SPRINT VITESSE: 100 m
OUTDOOR: (profondeur, en mer)
APNEE A POIDS CONSTANT: (même lest aller et retour)
énormément  sur  moi  car  l’apnée,  c’est  très  introspec f. 
C’est justement ce qui me plaît. L’environnement sous l’eau 
est  tellement  différent...les  bruits  changent,  c’est  plutôt 
calme,  ou  les  bruits  de  la  mer  sont  autres.  On  est 
chamboulé  dans  sa  percep on,  on  ferme  les  yeux,  on  se 
connecte  à  soi.  Les  sensa ons  changent  forcément  du 
coup. On peut évoluer dans toutes les direc ons, tourner, 
vriller, en apesanteur... pas comme quand on a les pieds sur 
terre!  Ce e  liberté  de  mouvement,  ce e  légèreté,  c’est 
extrêmement plaisant.
“L’apnée, c’est très introspectif. C’est
justement ce qui me plaît”
A quoi pensez‐vous sous l’eau ?  
(rires). Je ne pense pas trop, je me pose, j’écoute ce qu’il se 
passe dans mon corps, quand j’ouvre les yeux je vois le bleu 
et  la  beauté  des  fonds  marins.  En  piscine,  je  me  fixe  un 
objec f sur lequel je vais travailler ce jour‐là.
Les apnéistes parlent des bienfaits de l’apnée...Quels sont‐
ils ? 
L’apnée  est  en  vogue  en  ce  moment,  c’est  une  discipline 
“bien‐être”.  Je  dirais  en  1  apprendre  à  respirer,  en  2 
apprendre  à  se  maîtriser,  en  3  faire  face  à  de  nouvelles 
sensa ons.  L’envie  de  respirer  est  à  appréhender, 
désagréable au début mais l’entraînement permet une vraie 
progression. 
J’ai  découvert  l’apnée  par  hasard,  après  avoir  pra qué  la 
plongée bouteille. Avec elle, je me suis trouvée. J’ai mis le 
pied dans quelque chose qui a changé ma vie.
Mais  chacun  y  trouvera  des  choses  très  différentes  :  se 
laisser aller, se laisser guider, de la performance, du calme, 
l’ambiance club... ou pour améliorer la pra que d’un sport 
aérobie terrestre. Car les muscles apprennent à travailler en 
consommant moins d’oxygène avec un autre rendement, ce 
qui peut être bénéfique.
Vous êtes aussi monitrice d’apnée. Comment pra quer ?
Pour  pra quer  correctement,  il  faut  apprendre  avec  des 
moniteurs formés. On les trouve dans les clubs associa fs 
(ffessm.fr) ou en structure professionnelle. Un tuto youtube 
n’est  pas  une  bonne  idée  pour  débuter  ! Avec  le  club,  on 
Records
Meilleures performances en
compétition :
6 min 50’ en sta que (2018).
212 m en dyn monopalme (2019‐record de france).
226,92m en dyn bi palmes (2019‐record de france hommes 
et femmes confondus).
Dyn sans palmes 137 m (2019).
sera  en  milieu  sécure,  plus  efficace  et  ce,  beaucoup  plus 
rapidement.  La  grosse  contre‐indica on,  ce  sont  les 
problèmes  cardio‐pulmonaires  et,  par  rapport  à  la 
profondeur,  on  revient  à  l’appren ssage  de  la 
compensa on  qui  est  primordial.  Il  faut  être  simplement 
nageur pour le loisir.
A  travers  votre  sport,  quel  message  voudriez‐vous 
transme re au grand public?
C’est la découverte d’une autre liberté, d’autres sensa ons 
et  une  ouverture  vers  le  monde  sous‐marin,  qui  donne 
envie de préserver la nature. Cela me  ent de plus en plus 
à coeur.
Et puis il y a les no ons d’échange, de partage, de soin à 
l’autre car on travaille en binôme. Faire en sorte que l’autre 
puisse  pra quer  ce e  ac vité  dans  les  meilleures 
condi ons.  J’ai  l’impression  qu’il  y  a  ici  moins  d’égo 
qu’ailleurs, je ne sais pas, en tous cas, j’ai eu la chance, moi, 
de tomber sur des gens formidables.MC.Nanni
crédit photo: unlimited Prod/ffessm
30
Mon bonheur à moi
Mon  Bonheur  à  Moi  est  une  associa on  reconnue  d’intérêt  général  qui  a  pour 
objec f  d’aider  les  enfants  en  situa on  de  vulnérabilité  à  ré‐enchanter  leur 
quo dien,  à  les  accompagner  sur  le  chemin  du  mieux‐être  grâce  à  des  ou ls 
pédagogiques et/ou thérapeu ques, u lisables seuls ou avec l’aide d’un adulte.
Force est de constater que la confiance en soi est
primordiale pour l’épanouissement d’un enfant, afin
qu’il soit à l’aise avec les autres et qu’il affronte plus
facilement certaines situations de la vie.
C’est encore plus vrai pour un enfant fragilisé dont l’es me 
de soi est bouleversée.
Il peut se sen r seul, et développer un sen ment de peur 
du moment présent mais aussi de l’avenir… les missions de 
l’associa on naissent de ce constat là.
LES MISSIONS
DONNER AUX ENFANTS LES MOYENS D’ÊTRE 
BIEN AVEC EUX‐MÊMES
• Mise en œuvre des projets des nés à aider les enfants à 
prendre confiance en eux, afin d’appréhender leur situa on 
de manière plus sereine. 
•  Leur  donner  les  clés  pour  adoucir  leur  quo dien  et  les 
rendre acteurs de leur développement.
ROMPRE LA SOLITUDE DES ENFANTS FRAGILISÉS
• Créer une bulle de bonheur en finançant des ou ls (des 
supports)  leur  perme ant  d’occuper  les  moments  de 
solitude sans l’aide ou l’interven on d’une  erce personne.
COMMUNIQUER AVEC L’ENTOURAGE
•  Mise  à  disposi on  d’ou ls  pédagogiques  perme ant 
d’accompagner,  et  d’aider  les  enfants  à  mieux  vivre  leur 
quo dien mais aussi à croire en leurs ressources.
*  Les  ac ons  sont  menées  en  lien  avec  un  comité 
scien fique cons tué de médecins et de spécialistes de la 
santé, du bien être et de l’enfance.
Autour  de  Marie  (directrice  ar s que),  Anne‐Sophie 
(chirurgien), Mélanie (maîtresse de conférence) et Philippe 
(anesthésiste)  les  membres  du  bureau,  s’est  formée  une 
véritable  équipe  avec  une vingtaine  d’adhérents,  pédiatre, 
psychiatre,  médecins  généralistes,    pharmacien,  infirmière, 
magistrat,  photographe,  psychomotricienne,  sophrologue, 
chargée  de  mission,  secrétaire  de  collège,  spécialiste 
li érature  jeunesse,  assistante  maternelle,  responsable 
commerciale, directrice de mécénat… 
Ensemble  ils  œuvrent  à  développer  l’associa on  et 
déployer  ses  projets  pour  ré  enchanter  le  quo dien  des 
enfants fragilisés.
M.Laurentjoye
31
EN 2020/2021
L’OBJECTIF : AIDER LES ENFANTS HOSPITALISÉS À CROIRE EN EUX
Il existe différents types d’hospitalisa on, de courte, moyenne ou longue durée, différentes sortes de maladies 
(chroniques, ponctuelles, graves ou non) mais toutes suscitent les mêmes interroga ons :
Comment aider les enfants hospitalisés à passer le temps ?
Que leur proposer afin qu’ils oublient ne serait‐ce qu’un moment la raison de leur présence à l’hôpital ?
Comment leur apprendre à se relaxer ?
Comment les aider à développer leur pouvoir d’agir ?
Comment leur perme re de se sen r bien lorsqu’ils sont seuls ?
Comment les aider à trouver par eux‐mêmes les solu ons ?
Il existe en France de formidables associa ons qui aident les enfants 
à réaliser un rêve, qui proposent des ac vités ou des spectacles…
Mais que faire lorsqu'il n'y a pas d'ac vité au programme, lorsque les 
parents travaillent et que le personnel hospitalier et les associa ons 
ne sont pas disponibles ?
Le  premier  projet  est  des né  aux  enfants  hospitalisés, 
souvent seuls et qui ont besoin de reprendre confiance et 
de trouver des ressources pour se sen r bien.
Il s’agit d’un ouvrage qui s’appelle Mabàm (Ma bulle à Moi) 
qui  sera  distribué  gratuitement  aux  enfants  hospitalisés 
pour les aider à prendre confiance et les emmener sur le 
chemin  du  mieux  être.  C’est  une  boîte  à  ou ls  dans 
laquelle ils pourront piocher en fonc on de leurs besoins 
et de leurs ressen s.
Beaucoup d’études montrent que la manipula on, la lecture, l’écriture sont nécessaires pour le bien‐être et le développement des 
enfants.
Ce  projet est soutenu par un comité scien fique et pédagogique. Il perme ra aux enfants grâce à une mise en page ludique et 
originale, d’occuper leurs moments de solitude, et de trouver en eux les ressources pour se sen r bien.
(Lecture, jeux, tests, relaxa on, médita on, sommeil, diété que, portraits inspirants, sophrologie, auto‐massages, do it yourself…)
En  complément  du  livre  d’ac vité,  l’enfant  pourra  écouter,  les  contes,  les  exercices  bien‐être  du  livre  (exercice  de  médita on, 
respira on, hypnose, sophrologie….) grâce à la chaine de Podcast Mabàm.
32
Stress et respiration
Comment respirer pour déstresser ?
Qu’est-ce que respirer?
C’est absorber l'air dans la cage thoracique, puis l'en rejeter. 
C’est un processus vital, ins nc f et tout bête, pas besoin de 
réfléchir. 
D’après  la  science,  la  respira on  peut  directement  agir  sur 
notre  état  de  stress  :  une  respira on  lente  perme rait 
d’a eindre la tranquillité.
"Outil simplissime"
Donc  nous  avons  à  portée  de  main  un  ou l  simplissime  pour 
régler un problème médical largement répandu et impactant la 
qualité de vie de ceux qui en sont vic mes.
Si  les  émo ons  jouent  sur  notre  rythme  respiratoire  :  en 
situa on  de    stress,  la  respira on  devient  rapide  et 
superficielle, l’inverse est également vrai. 
Il  est  en  effet  possible  d’interagir  avec  nos  émo ons  en 
contrôlant notre respira on. 
En effet la respira on profonde est une importante technique 
de relaxa on. 
L’exercice ne consiste pas à respirer plus, mais au contraire 
à  calmer  notre  respira on,  pour  agir  sur  nos  fonc ons 
physiologiques,  détendre  nos  tensions  et  apaiser  nos 
émo ons pour un calme instantané et durable.
"La cohérence cardiaque"
Il  existe  plusieurs  exercices  de  respira on  dont  une 
technique  dont  on  parle  beaucoup  à  juste  tre,  de 
nombreuses  études  scien fiques  ayant  prouvé  son 
efficacité :
la cohérence cardiaque.
C’est une technique de ges on du stress et des émo ons 
qui  entraine  de  nombreux  bienfaits  sur  la  santé  physique, 
mentale et émo onnelle. 
Elle  permet  d’apprendre  à  contrôler  sa  respira on  afin  de 
réguler son stress et son anxiété.
Qu’est‐ce  que  le  stress?  D’après  le  Larousse,  c’est  un  état  réac onnel  de 
l’organisme soumis à une agression brusque. 
D’après une étude de janvier 2016, 20% des français se sentent stressés la plupart 
du temps.
C’est donc un problème majeur de santé publique. 
33
"Une technique de gestion du stress et des émotions"
Le principe est très simple, c’est le 365 : 
3 fois par jour, 6 respira ons par minute  et ce pendant 5 minutes, durée nécessaire et suffisante pour obtenir des résultats. 
Ces chiffres ont une raison physiologique et sont basés sur de nombreuses études : 
3 fois par jour car les effets bénéfiques de la pra que ne persistent que quelques heures (4h en moyenne), une rythmicité de 6 
cycles respiratoires par minute, car cela amène le rythme cardiaque à se synchroniser progressivement à notre rythme respiratoire 
et 5 minutes car c’est la durée nécessaire mais suffisante pour se me re en cohérence cardiaque et apporter un apaisement (par la 
diminu on du cor sol, hormone du stress).
Pour la pra quer, c’est très simple:
Il suffit d’être assis (pas d’effet en posi on couchée), le dos bien droit, on inspire et on expire à un rythme régulier. On inspire en 
gonflant bien le ventre (respira on abdominale) et par le nez, on expire par la bouche, comme si on soufflait dans une paille en 
dégonflant le ventre. 
Vous pouvez le faire quand vous voulez, où vous voulez, idéalement comme précédemment dit, 3 fois par jour. Simple, gratuit, 
sans contre‐indica on, à la portée de tous.
A.Lefèvre‐Henry
SOURCES:
Study shows how slow breathing induces tranquility, Stanford University School of Medicine. 
SFJM revue n°3
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SFJM revue n°3

  • 1. LA SFJM Nos  dernières  actualités,  nos  passages à la radio, notre billet  d'humeur, notre chaîne insta. NUMÉRO 3 // OCTOBRE 2020 INFORMATION MÉDICALE  L'actualité  santé  :  L'apnée  du  sommeil,  retrouver  Morphée,  les  professionnels  de  santé  face  au  coronavirus. S FJM SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE JOURNALISME MÉDICAL Notre Dossier: Cancer du Sein BIEN­ÊTRE  L'interview  de  Magalie  Siterre:  l'apnée  sportive,  l'Association  Mon  Bonheur à Moi, Stress et Respiration.
  • 2.
  • 3. ÉDITO "L'année de la crise" A  peine  2020  avait­elle  débutée,  que  ce  mot  lui collait déjà à la peau: "la crise". D'abord  celle  des  retraites,  puis  celle  de  l'hôpital  public  pour  continuer  avec  celle,  mondiale cette fois­ci, du coronavirus. Jamais deux sans trois comme dit le dicton! Espérons que nous en resterons donc là!... En  ces  temps  de  couvre  feu,  où  toute  la  société,  déjà  à  bout  de  souffle,  est  en  apnée  dans la crainte d'une deuxième vague maintes  fois  annoncée,  offrons  nous  une  petite  bulle  d'oxygène. Cette molécule fait cruellement défaut mettant  nos poumons et nos nerfs à rude épreuve.  Les  effets  sont  déja  là:  anxiété,  trouble  du  sommeil, fatigue... Alors  apprenons  à  maîtriser  notre  souffle,  respirer pour mieux s'apaiser. Oui, la Covid est là.  La situation sanitaire occupe nos pensées, nos  médias,  les  places  dans  nos  hôpitaux,  donne  le  tournis  à  nos  réanimateurs,  nos  médecins,  nos  infirmières,  nos  pharmaciens.  Les  effets  du  Segur  ne  sont  pas  là...Et  pourtant  il  faut  prendre le temps de respirer, de s'éloigner du  tumulte  ambiant  pour  ne  pas  oublier  de  s'occuper  des  autres  malades.  Ces  autres  pathologies,  elles  aussi  bien  présentes,  parfois plus graves, aux issues incertaines ne  doivent pas être laissées pour compte. Heureusement  la  médecine  progresse,  la  recherche avance. Alors soyons optimiste! Accrochons  un  peu  de  rose  à  nos  coeurs!  Pensons au ruban rose! Car  octobre  c'est  aussi  le  mois  dédié  à  la  luttre  contre  le  cancer  du  sein,  et  la  promotion  de  son  dépistage.  Cette  maladie  qui touche directement à notre intimité, notre  féminité  et  à  cet  organe  si  symbolique  "qui  nourrit  nos  enfants",  reste  le  cancer  le  plus  fréquent, et atteint des femmes de plus en plus  jeunes.  Son  dépistage  précoce  reste  la  meilleure  arme. Alors informez vous et surtout dépistez vous! Les rédacteurs en chef M.Mayenc A.Simonnet
  • 4. 4 Sommaire p.6 La SFJM, Actualités et Projets p.8 Billet d'humeur: Patients p.9 Notre info santé by SFJM SFJM Dossier p.10 Parlons-en! p.12 Le dépistage dans tous ses états p.14 La chirurgie dans le cancer du sein p.16 Kiné et Rééducation p.17 Le sport: un allié de choix p.18 Cancer: Régimes céto...thérapeutiques ou céto...gênants? p.20 Faire un enfant après un cancer Octobre Rose Cancer du Sein
  • 5. 5 Société française  de Journalisme  Médical Associa on loi 1901 1 avenue de Verdun 94450  Limeil Brevannes Orane LEROY‐RIVIERRE     présidente André SIMONNET     vice‐président     rédacteur en chef Amélie LEFÈVRE     vice‐présidente Marianne MAUGEZ     secrétaire Céline GUYOMAR     vice‐secrétaire Olivier MONTÉGUT     trésorier     responsable logo Rodolphe JANTZEN André SIMONNET     directeur de publica on     maque ste  Professeur Olivier HENRY     Membre d'honneur Rédacteurs en chef : André SIMONNET Morgane MAYENC Journalistes santé : Amélie LEFÈVRE André SIMONNET Céline GUYOMAR Christelle PIERROT Domi lle DENEUFVE Jean KODILA Marianne MAUGEZ Marie‐Céline NANNI Morgane MAYENC Olivier MONTEGUT Orane LEROY‐RIVIERRE Philippe LENOIR Romain LECOINTRE Icônes : fla con.com photos : freepik.com p.28 L’apnee sportive : Rencontre avec Magalie Siterre p.30 Mon bonheur à moi p.32 Stress et Respiration: Comment respirer pour déstresser? p.22 L'apnée du sommeil: une pathologie peu connue p.24 Retrouver Morphée p.26 Les professionnels de santé face à la pandémie de coronavirus bien-être Information médicale Source : lifeforstock / Freepik
  • 6. Société Française de Journalisme Médical 6 La SFJM, Actualités et Projets La SFJM con nue ses projets et n'oublie  pas  d'être  présente  dans  les  médias  pendant la crise sanitaire du covid 19. La  SFJM  a  dû  s’adapter  pendant  la  crise  sanitaire  du  coronavirus.  Son assemblée générale prévue au mois de mai dernier à Aix  en Provence a dû être annulée. Sous  l’ini a ve  de  notre  présidente  Orane  Leroy‐Rivierre,  l’AG a eu lieu par visioconférence.  Nous avons pu aborder le prochain lieu de notre AG qui sera  située à Paris. Nous avons pu faire la connaissance des nouveaux adhérents  qui ont su impulser de nouvelles idées par leur dynamisme.  Nous avons discuté des thèmes que l’on souhaitait aborder  pour  la  prochaine  revue  et  la  con nuité  de  la  chaine  notre  info santé sur Instagram. Bousculée par l'actualité, La SFJM a été très ac ve pendant  la période du coronavirus. Ses membres sont intervenus dans différents médias. Tout  d’abord,  notre  présidente  Orane  s’est  exprimée  et  a  donné  ses  conseils  de  manière  régulière  sur  France  Bleu  Na onale dans l’émission « Tous experts ». Elle  est  passée  également  sur  France  3  Bourgogne  Franche  Comté à deux reprises où elle a répondu aux ques ons des  téléspectateurs dans l'émission "Ensemble c'est mieux". Elle dialoguait avec le présentateur avec aisance de chez elle. Elle  nous  a  détaillé  les  gestes  barrières  et  des  conseils  quo diens pour faire face au virus qui paralysait notre pays. Par exemple, elle nous a expliqué comment laver nos fruits  et  légumes après avoir fait nos courses. Cela semblait banal,  il  y'a  quelque  temps  mais  les  gens  avaient  peur  et  avaient  besoin d'être rassurés. Notre présidente a participé à l'émission de France 3 Bourgogne Franche Comté
  • 7. 7 Lors  de  notre  future AG  à  Paris  le  14  novembre,  le  bureau  sera renouvelé.  Cela  perme ra  d’insuffler  une  nouvelle  dynamique  à  l’associa on.  Une visite de la maison de la radio sera surement organisée si  la situa on sanitaire le permet. Nous  avons  déjà  prévu  celle  du  printemps.  Elle  devrait  se  tenir à Aix en Provence courant mai où une visite du journal  "la Provence" doit se faire sur l’idée de notre membre Céline. La  SFJM  con nue  ses  projets  afin  d'informer  les  personnes  qui  souhaire  faire  le  diplôme  universitaire  d'informa on  et  journalisme médical, prévoir des interven ons au sein du DU  et  aider  les  membres  de  l'associa on  en  les  me ant  en  contact avec des rédac ons. En  espérant  que  la  situa on  sanitaire  s’améliore,  la  SFJM  con nuera de faire de nouveaux projets et de vous informer.  Vous pouvez suivre ses actualités sur les différents reseaux  sociaux. A.Simonnet Mais  elle  ne  fut  pas  la  seule,  Céline,  Romain,  Morgane  et  André  sont  également  intervenus  sur  la  radio  na onale  France  Bleue  dans  l’émission  100%  solidaire  où  ils  ont  répondu en direct aux ques ons des auditeurs. Ils  ont  pu  partager  leurs  compétences  médicales  avec  ces  derniers.  Les  ques ons  parfois  étaient  très  ciblées,  étonnantes,  ont  surpris  nos  "chroniqueurs"  mais  qui  ont  su  bien  rebondir  de  manière  générale.  Par  exemple,  lors  de  l'interven on d'André en avril 2020, on lui a demandé si "on  devait  laver  les  pa es  de  son  chien  à  l'eau  de  Javel",  "  ne oyer  les  couloirs  des  EHPAD  à  l'essence  de  térébenthine". Ce fut pour nos adhérents l’une de leur première expérience  à la radio, elle fut enrichissante, stressante car tous novices.  Ils ont été en direct pendant plus d’une heure, en échangeant  avec les animateurs et les auditeurs. Pour  certains  d’entre  eux,  l’expérience  de  la  radio  a  été  renouvelée  comme  Céline  qui  a  donné  des  conseils  santé  pendant l’été notamment sur les bobos, les coups de soleil et  les  risques  de  déshydrata on  sur  Sud  Radio.  Elle  est  Les futures AG La SFJM sur tous les canaux Les membres de la SFJM au micro de France Bleu lors de la crise sanitaire du covid 19 intervenue à trois reprises. Morgane  a  été  interrogée  également  pour  un  journal  d’informa on sur ce e même radio à propos de la Covid 19  et  sur  la  prise  en  charge  effectuée  par  les  médecins  généralistes. Vous  pouvez  retrouver  nos  différentes  interven ons  sur  notre page facebook, linkedIn, et Instagram. Plusieurs  de  nos  membres,  ont  également  rejoint  des  rédac ons  pour  des  revues  spécialisées.  Ils  font  leurs  premières  armes  et  nous  a endons  de  les  lire  avec  impa ence.  Ils  nous  ont  promis  de  faire  partager  leur  expérience, de nous faire raconter la vie d'une rédac on de  l'intérieur.  On  leur  demandera  une  interview  pour  notre  prochain numéro. Dernière minute: Suite à la crise sanitaire du Covid 19, l'assemblée générale  ne pourra pas se tenir à Paris. Elle s'effectuera par visioconférence.
  • 8. 8 Billet d'humeur: PATIENTS Impatients. Impatients de retrouver pleinement nos libertés. Impatients de toucher à nouveau du doigt l’insouciance. Ce e  naïveté  du  monde  d’avant.  On  l’aimait finalement, ce monde d’avant, pas  vrai  ?  Un  monde  plein  de  défauts,  d’inégalités,  d’excès,  d’injus ces,  de  décep ons certes, mais le nôtre, de monde. Celui  qui  a  disparu,  le  11  mars.  Celui  que  l’on  a  retrouvé un peu, le 11 mai. Celui qui semble à nouveau  nous échapper.  Ce e insouciance donc… celle de boire un verre avec des  amis  en  sortant  du  travail;  de  passer  un  dimanche  beaucoup trop long à table, en famille; de rentrer un peu  trop  tard  d’une  soirée  dansante  dans  un  bar,  avec  des  proches ou des inconnus; d’aller marcher, par une douce  nuit d’été, dans les rue de sa ville, sur les sen ers de sa  campagne;  de  respirer  à  pleins  poumons,  sans  une  barrière  de  ssu  ou  de  papier;  de  déba re,  de  parler,  d’apprendre pendant des heures autour d’une table, dans  un amphi, une salle de classe, à 2, 4, 6 et parfois, soyons  fous, plus de 10.  Impa ents de se voir, de s’embrasser, de se toucher, de  s’étreindre sans craindre le pire.  Sans culpabiliser d’avoir transmis un virus silencieux, qui  ne se réveillera que dans quelques jours pour nous priver  de goût, d’odorat ou bien de souffle. Ce e soif de vitesse.  Ce e  vie  trépidante  où  l’on  se  plaignait  de  n’avoir  le  temps de rien alors que l’on faisait tout.  Alors  on  s’est  privé  hier.  Et  on  se  prive  encore  aujourd’hui.  Mais  pourquoi  au  juste  ?  Nous voulons  des  réponses, et vite !  Comme d’habitude. On veut tout, et tout de suite : quelle  est  ce e  maladie  ?  Est‐elle  si  dangereuse  ?  Quand  aurons‐nous  un  vaccin  ?  Est‐ce  bien  sage  de  se  faire  vacciner si vite ? A quoi bon fermer les restaurants à 21h,  pourquoi  pas  23h  ?  Pourquoi  fermer  un  bar  et  pas  une  fac  ?  Est‐ce  qu’une  dictature  sanitaire  est  une  dictature ? Pourquoi en faire autant ? Pourquoi en  faire si peu ? Pourquoi les gens ne font‐ils donc  pas  a en on,  des  malades  meurent  à  l’hôpital, enfin !  Poli ciens,  médecins,  scien fiques  :  répondez‐nous ! Vite.  Impa ents  donc.  Impa ents  d’avoir  une  réponse  cohérente.  Impa ents  de  trouver  un  traitement.  Impa ents  qu’on  en  finisse.  Impa ents que l’on écoute enfin les soignants.  Impa ents que l’on ne les entende plus sur les  plateaux  TV.  Impa ents  d’avoir  des  moyens  pour  soigner dans de bonnes condi ons. Impa ents de sor r  de  ce e  impasse,  de  ce  confinement  de  l’actualité  qui  tourne en boucle.  Impa ents de passer aux vrais sujets.  Mais n’est-ce pas cela, le vrai sujet ? Avons‐nous la mémoire si courte ? Avons‐nous oublié nos  ques onnements,  alors  enfermés  entre  quatre  murs  ? A  quoi  ressemblera  ce  nouveau  monde,  se  demandait‐on  alors ? Sommes‐nous en train de laisser un répit à notre  planète  ?  Sommes‐nous,  nous‐mêmes,  en  train  d’apprendre  quelque  chose  ?  Et  si  ce  quelque  chose,  c’était la pa ence… ? Pa ence.  Nous  avons  su  le  faire,  souvenez‐vous.  Nous  avons  accepté de ne pas savoir. Nous avons accepté d’a endre.  Lorsque l’on cuisinait, lorsque l’on lisait, que l’on se parlait  aussi.  Nous  n’avons  jamais  autant  communiqué  que  lorsque  nous ne le pouvions pas. Pa ence.  Il vient  peut‐être  de  là,  ce  mot  que  l’on  entend  dans  la  bouche de nos soignants. Soyons pa ents.  Pa ents, car la santé, la médecine, c’est aussi laisser du  temps.  De  chercher,  de  trouver,  d’expliquer,  de  comprendre, de soigner, de guérir.  Il  manque  peut‐être  de  cela,  notre  monde,  d’un  peu  de  pa ence. O.Montegut
  • 9. 9 @notreinfosante La Scoliose.. Elle est une "dévia on" d'une par e de la colonne vertébrale, minime ou plus importante,  de face, de profil avec une rota on de certaines vertèbres dans l'espace. Ces vertèbres sont  pour autant libres de leurs mouvements. La scoliose ne doit pas être confondue avec une  a tude scolio que, purement posturale elle. Plus  fréquente  chez  les  filles,  la  scoliose  concerne  2  à  4  %  des  enfants.  On  parle  ici  seulement de la scoliose idiopathique, celle dont on ne connaît pas la cause (une origine en  par e géné que est confirmée, mais la recherche doit con nuer). Elle représente 70 % de toutes les scolioses et n'est pas douloureuse... D'où un retard à la  diagnos quer parfois. Oui mais alors, comment la diagnos quer ? C'est  toujours  un  médecin  qui  posera  ce  diagnos c  après  un  examen  clinique.  Une  radiographie de la colonne vertébrale de l'enfant confirmera. Les médecins généralistes, les pédiatres, sont vigilants à ce sujet. Sans vous inquiéter parents, prenez aussi une minute de temps à autre, pour réaliser ce test  simple : " L’enfant, debout, se penche en avant, jambes droites et place ses deux mains entre les  genoux. Si vous voyez une bosse sur un des deux côtés du dos, c'est un signe suspect."Plus  le  dépistage  est  précoce,  mieux  c'est,  car  ce  qui  est  embêtant,  en  par culier  pour  les  scolioses avec une angula on importante, c'est le risque évolu f. Ce risque est maximal au  début de la puberté, là où le rachis grandit le plus. L'objec f,  une  fois  la  scoliose  confirmée,  sera  de  limiter  le  plus  possible  son  évolu on  jusqu'à la fin de la croissance, là où elle se stabilisera. Des soins avec un kinésithérapeute peuvent être réalisés. Ils feront prendre conscience à  l'enfant de sa posture globale, avec différents exercices et des é rements adaptés. Le port d'un corset est parfois nécessaire. MC.Nanni @notreinfosante  Bien  manger  pour  se  faire plaisir et prendre soin de sa santé! Vous savez déjà l'importance de consommer des fruits et des légumes toute l'année, quasiment à  chaque repas. Insistons ici sur la qualité gusta ve et nutri onnelle des produits que l'on mange. Elle passe aussi  par conserver dans de bonnes condi ons les aliments chez soi. Voici l'ini a ve originale du Low‐tech Lab (@lowtechlab.officiel) qui propose une organisa on de  garde‐manger, bénéfique à notre santé et contribuant à : ‐ limiter le gaspillage alimentaire ‐ avoir un impact économique et écologique. Tout  le  monde  ne  construira  pas  un  tel  garde‐manger  dans  sa  cuisine  !  Mais  certaines  choses  peuvent vous inspirer ! Assurer par exemple une bonne "aéra on" des zones de rangement, ou  quelle  "ambiance"  privilégier  (sec,  à  l'abri  de  la  lumière..),  ne  pas  mélanger  certains  fruits  et  légumes en fonc on de leur rapport à l'éthylène... MC.Nanni Notre info santé by SFJM L’actualité santé pour le grand public & les professionnels Crédit: Pixabay Crédit: Canva @notreinfosante
  • 10. 10 Le du Mais pourquoi ce thème est‐il si important ? Les quelques  chiffres  donnés  par  Santé  Publique  France  en  2018  perme ent de saisir l’ampleur du problème. Les chiffres Le  cancer  du  sein  représente  la  première  cause  de  décès  par cancer en France avec plus de 12 146 vic mes par an.  Surtout, son incidence a con nué d’augmenter entre 1990  et 2018 pour a eindre 58 458 nouveaux cas annuels.  On es me même que près d’une femme sur 8 développera  la maladie au cours de sa vie. Bien qu’excep onnels, les cas  masculins existent aussi. Heureusement,  sur  ce e  même  période  la  mortalité  a  diminué  passant  de  20  à  14  décès  par  an    pour  100  000  femme. La première arme de lu e contre ce e maladie est  le  programme  na onal  de  dépistage  organisé  (cf.  encadré  page  suivante)  qui  permet  une  détec on  précoce  et  ainsi  une réduc on de la mortalité.  Malheureusement, seules 50,3% des femmes répondent à  ce e invita on au dépistage… Les facteurs de risque Parmi  les  facteurs  de  risque  de  développer  un  cancer du sein, on dis ngue : ceux dits « non modifiables » que sont l’âge, un antécédent  personnel  ou  familial  de  cancer  du  sein,  une  forte  imprégna on  hormonale  (règles  précoces  et  ménopause  tardive, absence de grossesse et  d’allaitement) ou encore  une prédisposi on géné que (cf. encadré BRCA1 et 2) de ceux dits « modifiables » et liés au mode de vie parmi  lesquels  le  surpoids,  l’alimenta on,  la  consomma on  d’alcool ou de tabac. Si l’on résume très souvent le cancer du sein à une seule et  même en té , il faut savoir qu’il n’existe en fait pas « un »  mais plutôt « des » cancers du sein. On dis ngue ainsi les  tumeurs  en  fonc on  du  type  de  cellules  qui  les  composent.  Le  plus  fréquent  se  dénomme  «  adénocarcinome  canalaire ». Une fois sa nature  ssulaire connue, le cancer  Depuis  maintenant  27  ans,  le  mois  d’octobre  s’habille  de  rose  pour  me re  en lumière une maladie souvent tue : le  cancer  du  sein.  A  l’origine  de  ce e  mobilisa on se trouve l’associa on « le  ruban rose » engagée dans la préven on  et  le  sou en  à  la  recherche.  Malgré  bientôt  trois  décennies  d’ac on,  le  combat est toujours d’actualité. Parlons-en ! DOSSIER credit photo: Canva
  • 11. 11 Cancer Sein Mutation des gènes BRCA1 et BRCA2. Les plus "people" des gènes dont la muta on a  entraîné la décision radicale de mastectomie  bilatérale d’Angelina Jolie. A 39 ans, celle‐ci lui a  permis de diminuer dras quement son risque de  cancer du sein. Responsable d’à peine 5% des cancers du sein,  mais touchant des femmes plus jeunes, ce  redoutable facteur de risque augmente  l’incidence du cancer du sein jusqu’à 85% au lieu  de 10% habituellement. Une surveillance spécifique des femmes ayant  ce e prédisposi on géné que est nécessaire dès  25 ans. La réflexion autour d’une éventuelle  abla on préven ve des seins et des ovaires pour  conjurer le sort peut se poser chez ces pa entes. Une consulta on oncogéné que est  systéma quement proposée aux pa entes  porteuses de la muta on et à leur famille. C.Pierrot va être caractérisé par des marqueurs et des protéines qui  lui sont spécifiques. Ces dernières vont jouer un rôle dans  le  pronos c  de  la  maladie  mais  aussi  dans  le  choix  du  traitement  puisque  certaines  seront  des  cibles  thérapeu ques.  On  peut  par  exemple  citer  les  récepteurs  hormonaux  (œstrogènes  et  progestérone)  ou  l’expression  du gène HER2. La prise en charge La prise en charge thérapeu que d’un cancer du sein peut  avoir  recours  à  la  chirurgie,  la  radiothérapie,  la  chimiothérapie,  l’hormonothérapie  (traitement  médicamenteux)  ou  une  associa on  d’entre  elles.  La  recherche  médicale  évoluant  perpétuellement,  de  nouveaux protocoles sortent régulièrement.  Mais au‐delà de la prise en charge purement médicale, le  vécu  de  la  maladie,  ses  conséquences  directes  ainsi  que  celles des traitement sont de plus en plus prises en compte.  Ainsi la douleur, les soins de kinésithérapie ou la qualité de  l’alimenta on font désormais par e intégrante des soins. M.Mayenc
  • 12. 12 LE DÉPISTAGE DANS TOUS SES ETATS Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent :  De ce fait, un programme na onal de dépistage organisé du  cancer du sein a été mis en place en France depuis 2004. Qui dit « dépistage », dit « ac on de détecter une affec on  latente à un stade précoce au sein d’une popula on saine » : en sont donc exclues toutes les femmes ayant des facteurs  de  risque  importants  de  cancer  du  sein  ou  ayant  déjà  eu  elles‐mêmes un cancer gynécologique. Leur suivi sera adapté au cas par cas. On parle alors de dépistage individuel. Le dépistage du cancer du sein concerne donc toutes celles  n’ayant pas de facteur de risque de cancer du sein autre que  leur âge. "Une mammographie tous les deux ans" Etant donné que la moi é de ces cancers émerge entre 50 et  74 ans, c’est ce e tranche d’âge qui est visée en proposant  un examen clinique des seins et une mammographie tous les  2 ans avec double lecture systéma que des clichés. Les pa entes sont alors invitées par courrier à effectuer une  mammographie dans le centre de radiologie de leur choix. Pour cela, il est conseillé de: ð Préférer la première par e du cycle pour la réalisa on de  l’examen et de la mammographie (seins moins tendus, moins  douloureux) ð  Eviter  l’applica on  de  produits  cosmé ques  et  les  bijoux  pouvant altérer la qualités des images mammographiques ð  Savoir  que  la  mammographie  peut  être  désagréable,  chaque sein étant brièvement comprimé entre deux plaques ð Apporter ses anciens clichés au radiologue pour comparer  avec les nouveaux "Penser à la palpation mammaire tous les ans" Ce  dépistage  systéma que  a  pour  objec f  de  diminuer  le  nombre  de  décès  en  détectant  une  lésion  cancéreuse  à  un  stade  précoce,  il  n’empêche  évidemment  pas  l’appari on  d’une tumeur : ð Penser à se faire examiner les seins par son généraliste ou  son gynécologue une fois par an ð  S’alerter  en  cas  de  modifica on  au  niveau  d’un  des  seins  entre deux dépistages. C.Pierrot Comment ça marche? Source UVMaF Source: UVMaF Les signes d'alertes à l'oeil et au toucher: ‐ masse épaisse et visible "une bosse" ‐ nouvelle taille/forme ‐ aspect peu d'orange ‐ pli cutané ‐ rougeur/chaleur localisée ‐ téton retracté ‐ veine en relief ‐écoulement mamelonnaire
  • 13. 13 Bien  avant  l'inex nguible  débat  concernant  la  place  de  la  chloroquine  dans  la  Covid,  avait  eu  lieu  la  non  moins  tumultueuse polémique à propos du dépistage du cancer du  sein. Etant donné qu’1 femme sur 8 développe un cancer du sein  au  cours  de  sa vie,  et  que  la  survie  à  5  ans  est  de  99%  au  stade  précoce versus  26%  au  stade  métasta que,  il  semble  mathéma quement logique de vouloir dépister des tumeurs  le plus tôt possible.   Les  pa entes  bénéficient  ainsi  d’un  traitement  moins  lourd,  grevé de moins de séquelles, avec plus de chances de survie.  Mais  la  paru on  en  2017  d’ar cles  scien fiques  dénonçant  un  surdiagnos c  de  cancers  locaux,  sans  réel  poten el  évolu f, remet tout en cause.  Un  nombre  non  négligeable  de  pe tes  lésions  cancéreuses  localisées  serait  traité  lourdement  pour  rien,  sans  compter  l’angoisse en cadeau bonus pour les pa entes dont le statut  de cancéreuse est difficile à endosser. Alors, en 2020, quand on reçoit son carton d’invita on pour  se faire apla r chaque sein entre les plaques d’une machine  de mammographie, que doit‐on faire ? Sachant  qu’il  est  actuellement  impossible  de  prédire  l’évolu vité  d’une  lésion  cancéreuse,  la vraie  ques on  à  se  poser est :  «Est‐ce  que  je  préfère  savoir  que  j’ai  un  cancer  du  sein  de  pe te  taille  qui e  à  devoir  le  traiter  peut‐être  de  façon  abusive  mais  avec  de  grandes  chances  de  survie?  Ou  je  refuse de réaliser la mammographie de dépistage et j’a ends  d’avoir des symptômes évocateurs, qui e à avoir un cancer  plus évolué mais traité à juste  tre?». L'important étant, une fois bien informée, de ne pas avoir de  regrets. C.Pierrot Mammo ou pas mammo? La polémique qui a fait du tort au dépistage du cancer du sein.
  • 14. 14 La chirurgie dans le cancer du sein Le  Docteur  Suzanne  LIMA,  gynécologue‐obstétricien  spécialisée  en  chirurgie  sénologique au CHU de Saint‐E enne, nous explique la place de la chirurgie dans la prise  en charge de ce e maladie. Les médias parlent régulièrement des campagnes de dépistage du cancer du sein. Pourquoi un diagnostic précoce est-il aussi important ? Un  diagnos c  précoce  permet  de  dépister  le  cancer  à  un  stade  infraclinique  c'est‐à‐dire  avant  même  que  la  pa ente  présente  des  symptômes du cancer du sein . Plus la maladie est prise en charge tôt dans  son  développement,  meilleur  est  le  pronos c  et  les  chances  de  guérison  pour  les pa entes. Comment participer à ces campagnes ? Le  dépistage  organisé  s'adresse  à  toute  femme  âgée  de  50  à  74  ans  indemne  de  signe clinique ou de symptôme. Les pa entes, dans ce cadre, sont invitées à  par r de 50 ans, puis tous les 2 ans, à réaliser  une  mammographie  dans  le  cabinet  de  radiologie de leur choix.  S'il  n'y  a  pas  d'anomalie  à  la  première  lecture,  les  mammographies  partent  ensuite  vers  un  deuxième  lecteur.  Il  y  a  donc  une  double  lecture  ce  qui  est  l'intérêt  du  dépistage organisé. Est-ce que cet examen est douloureux ? Ce  n'est  pas  un  examen  douloureux  à  proprement  dit  mais  il  peut  être  inconfortable  à  cause  de  la  compression  mammaire  nécessaire  pour  réaliser  des  clichés de qualité et pour diminuer les radia ons. Une fois le diagnostic posé, quelles sont les grandes étapes dans la prise en charge médicale et chirurgicale ? Différents  types  de  traitements  sont  proposés  dans  la  prise  en  charge  du  cancer  du  sein  :  la  chirurgie,  la  chimiothérapie,  la  radiothérapie,  l'hormonothérapie  et  les thérapies ciblées. Il  arrive  parfois  qu'un  seul  traitement  soit  nécessaire.  Dans  d'autres  cas,  une  associa on  de  plusieurs  stratégies est u le pour traiter au mieux la pa ente.  Le choix des traitements est personnalisé et  adapté à chaque pa ente en fonc on du  cancer qu’elle présente. En ce qui concerne la chirurgie, deux  types  d’interven ons  peuvent  être  pra quées  :  une  chirurgie  mammaire  conservatrice,  appelée  mastectomie  par elle  ou  une  chirurgie  mammaire  non  conservatrice,  appelée  mastectomie totale. La chirurgie conservatrice consiste  à  re rer  la  tumeur  et  une  pe te  quan té  de  ssu  mammaire  avoisinant de façon à conserver la  plus  grande  par e  du  sein  de  la  pa ente.  C’est  ce e  chirurgie  que  l’on  privilégie  dans  la  mesure  du  possible.  Elle  est  toujours  complétée  d’une  radiothérapie. La  mastectomie  totale  consiste  à  re rer  la  totalité  du  sein. En cas de tumeur infiltrante, il est également nécessaire  de  re rer  un  ou  plusieurs  ganglions  lympha ques  axillaires (ganglion sen nelle ou curage axillaire).  Dans ce cas, l'objec f est  de  préciser  si  le  cancer  s'étend au‐delà du sein et  de  déterminer  les  traitements  complémentaires.
  • 15. 15 Quelles sont les questions fréquemment posées par les patientes avant l'intervention ? Est‐ce que je vais avoir mal ? A ce e interroga on bien légi me, je leur  réponds  que  c'est  une  chirurgie  qui  est  assez peu douloureuse en règle générale.  Les  médicaments  antalgiques  actuels  perme ent de très bien calmer la douleur  en postopératoire. En cas de mastectomie totale, les pa entes  veulent  également  avoir  des  renseignements  sur  la  cicatrice.  Elles  s’interrogent  aussi  sur  l’apparence  qu’elles  auront  après abla on du sein.  Il est important de les rassurer et de leur expliquer que  dès la sor e de l’hôpital, elle ont la possibilité de me re  dans  leur  sou en  gorge  une  prothèse  d’abord  en  mousse  puis  en  silicone  qui  masque  l’interven on  qu’elles ont eue. "Le cancer du sein est un cancer fréquent mais c'est un cancer qui se soigne très bien s’il est pris en charge précocement" Quels sont les problèmes fréquemment rencontrés  par les patientes après l’opération? Il y a normalement assez peu de complica ons après un  traitement conservateur avec un ganglion sen nelle.  Bien sûr, comme toute interven on chirurgicale, il peut  y  avoir  des  infec ons,  des  hématomes  mais  c'est  rela vement rare. En cas de curage axillaire, c'est à dire lorsqu'on enlève  le  carrefour  ganglionnaire,  les  pa entes  peuvent  présenter, dans 10 % des cas, un lymphoedème.  Il  s’agit  d’une  accumula on  de  lymphe  qui  va  faire  gonfler le bras.  Enfin, de manière un peu plus fréquente, les pa entes  présentent  une  dysesthésie  c'est‐à‐dire  qu'elles  peuvent avoir des sensa ons un pe t peu modifiées au  niveau  de  la  sensibilité  du  bras  et  de  la  paroi  thoracique . En cas de mastectomie totale, à quel moment peut-on envisager une reconstruction mammaire ? Dans  la  mesure  du  possible,  on  essaie  toujours  de  proposer  la  reconstruc on  mammaire  dans  le  même  temps opératoire que la mastectomie totale.  On parle alors de reconstruc on mammaire immédiate.  Mais celle ci ne peut s’envisager que dans des cas bien  précis. Sinon,  on  parle  de  reconstruc on  mammaire  différée.  La  reconstruc on  est  alors  envisagée  à  la  fin  de  l'ensemble  des  traitements,  en  général  un  an  après  la  fin de la radiothérapie. Est-ce qu'il y a toujours de la chimiothérapie après l'opération ? Pas  nécessairement.  Cela  dépend  de  l’âge  de  la  pa ente, des caractéris ques du cancer… Dans certains  cas, la chimiothérapie peut même être proposée avant  la chirurgie. Le  schéma  de  traitement  est  décidé  entre  spécialistes  lors  d’une  discussion  en  Réunion  de  Concerta on  Pluridisciplinaire (RCP).  Ces  réunions  rassemblent  l'ensemble  des  acteurs  intervenant dans la prise en charge du cancer.  Autour  de  la  table  sont  réunis  les  chirurgiens,  les  oncologues, les radiothérapeutes, les radiologues et les  médecins anatomopathologistes.  Ensemble, nous validons tous les schémas de prise en  charge pour chaque pa ente.  La  décision  est  donc  collégiale  et  conforme  aux  recommanda ons de bonnes pra ques. Quel message, pour finir, souhaitez-vous faire passer aux femmes concernant le cancer du sein ? Le cancer du sein est un cancer fréquent mais c'est un  cancer  qui  se  soigne  très  bien  s’il  est  pris  en  charge  précocement.   D’où  l'intérêt  d’un  dépistage  précoce  et  j'encourage  toutes les femmes à se faire dépister. R.Lecointre
  • 16. 16 KINÉ ET RÉÉDUCATION Les kinésithérapeutes interviennent  pour les femmes dans la prise en charge du  cancer du sein, en par culier quand une chirurgie a été nécessaire. Un démarrage précoce de la kinésithérapie suite à une chirurgie cura ve est indiqué, mais il n’est jamais trop tard ! Ce sont aussi  des soins de support par l’apaisement qu’ils procurent, en ce e période si délicate que traversent les pa entes, dans la maladie et  dans le rapport à leur féminité. Remboursée à 100 %, une ordonnance médicale est indispensable à ce e  “rééduca on de  l’épaule, du membre supérieur et du tronc”. Celle‐ci impliquera la femme dans sa globalité, dans sa spécificité, sera principalement  manuelle, et non douloureuse. Les soins pourront s’ar culer autour de cinq points : LUTTER CONTRE LE LYMPHOEDEME Ce peut être l’oedème du bras, du sein ou encore de la paroi du thorax.  L’insuffisance  lympha que,  en  rapport  avec  le  curage  axillaire  ou  les  séquelles  de  la  radiothérapie,  est  en  cause...elle  peut  apparaître  dans  les  12  mois  du  traitement.  L’objec f  est  de  réduire  le  volume  de  l’oedème et d’éviter sa fibrose, en améliorant la circula on lympha que  par  du  drainage  lympha que  manuel  (DLM)  qui  demande  une  vraie  technicité. Quand l’oedème est important, des bandages peuvent être  pra qués  pour  déconges onner.  Cela  demande  une  forma on  spécifique  du  kinésithérapeute.  Le  pra cien  pourra  ensuite  autonomiser la pa ente à ce sujet (on parle d’auto‐bandages). Un relai  sera ensuite assuré par le port d’un manchon. ASSOUPLIR LES CICATRICES ET LES TISSUS Les  cicatrices  sont  celles  liées  à  l’abla on  de  la  tumeur  du  sein,  ou  celle  du  creux  axillaire  en  rapport  avec  le  curage  ganglionnaire. Toucher à ses cicatrices est  souvent  une  vraie  appréhension  pour  la  pa ente.  L’approche  se  doit  d’être  délicate!  Le  travail  sera  manuel,  parfois  mécanique avec l’u lisa on d’appareils. C'est  important  car  les  cicatrices  peuvent  rer  sur  les  ssus  environnants  et  avoir  des  conséquences  à  distance  sur  la  mobilité  de  l’épaule  par  exemple,  ou  entraver le drainage inters ciel de la zone.  La  kiné  est  aussi  une  aide  à  la  cicatrisa on. CONSERVER UNE MOBILITÉ CORRECTE DE L'ÉPAULE, mais aussi du rachis cervical et dorsal, du diaphragme. On veut s’assurer d’une amplitude ar culaire d’épaule sa sfaisante  suite  à  l’interven on.  Il  faudra  “ouvrir”  le  creux  axillaire  par  des  mobilisa ons douces, le corps pouvant avoir comme réflexe de se  refermer  sur  sa  douleur  ou  ses  tensions.  Des  exercices  simples  seront  donnés  à  la  pa ente.  On  conseillera  une  u lisa on  “normale” du bras mais sans forcer. La posture sera abordée pour réintégrer dans l’image corporelle le  côté opéré. PRENDRE EN CHARGE LA DOULEUR Elle  est  à  entendre,  toujours.  Toutes  les  ac ons  mises  en  oeuvre  par  le  kiné vont  dans  ce  sens.  Les  douleurs  peuvent  être  ici  très  différentes  :  de  la  douleur  liée  à  la  chirurgie,  à  celles  liées  aux  traitements  médicaux  du  cancer,  des  troubles  sensi fs  aux  douleurs  de  pesanteur  du  bras  si  un  lymphoedème est présent. ACCOMPAGNER A L'EXERCICE ADAPTÉ pendant  ou  après  les  traitements,  car  un  décondi onnement  musculaire peut s'installer. Une gymnas que douce, telle que la  gymnas que Rose Pilates, peut être intéressante. On  sait  par  des  études  scien fiques  les  effets  bénéfiques  de  l'exercice, adapté et guidé, dans le cadre du cancer. LA KINÉ, A QUEL MOMENT ? ‐ durant l’hospitalisa on, elle permet un premier bilan et un travail très doux de l’épaule, l’u lisa on de la respira on pour  calmer l’anxiété, et l’appren ssage d’une auto‐rééduca on, simple, à reproduire au domicile. A en on à ne pas vouloir trop bien  faire en faisant trop d’exercices, trop vite.  ‐ en libéral : tout au long du parcours du cancer du sein. ‐ avant une reconstruc on mammaire, pour préparer les  ssus à l’interven on et donner un résultat esthé que op mal. Des conseils nombreux, personnalisés, seront donnés, chaque fois qu’ils seront nécessaires. Des kinés sont spécialisés dans ce e rééduca on, vous trouverez leurs coordonnées sur ces sites : reseaudeskinesdusein.fr, sereconstruireendouceur.com. Chaque femme est unique. La rééduca on s’adapte  en  permanence  à  elle  seule.  L’objec f  est  de  l’accompagner à une vie la plus “normale” possible,   en fonc on de ses besoins et a entes, au sein d’une  rela on de confiance. MC.Nanni
  • 17. 17 Plus facile à dire qu’à faire, comment se mo ver quand  on est fa gué, que l'on a mal partout et que le moral est  au plus bas? D’abord en chassant les idées reçues! Une  ac vité  physique  adaptée  ne  fa gue  pas,  au  contraire  elle redonne de l’énergie. Disons même mieux, l’ac vité  physique  est  le  seul  traitement  ayant  fait  la  preuve  de  son efficacité contre la fa gue liée au cancer, avec une  réduc on de 30 à 40 %. De même, le sport ne fait pas  mal. Une ac vité physique adaptée, non seulement n'est  pas douloureuse, mais au contraire soulage en diminuant  les  douleurs  pendant  et  dans  les  suites  du  traitement  d’un cancer. Les  vertus  de  l’ac vité  physique  ne  s’arrêtent  pas  là:  améliora on  des  symptômes  dépressifs,  du  sommeil,  de  l'es me  de  soi  et  de  l’image  corporelle.  Le  sport  est  bon  pour  le  moral  et  c’est peu dire que  l’on  en  a  besoin  dans  ces  circonstances!  Enfin,  la  récupéra on  et  la  qualité  de  vie  pendant  et  après  le  traitement sont meilleures chez les pa entes pra quant  une ac vité physique. Une activité adaptée et encadrée Il ne s’agit pas de courir un marathon. Le maitre mot de  l’ac vité  physique  dans  un  contexte  de  cancer  est  "adaptée":  Adaptée  à  l’état  de  santé  de  base  et  aux  fonc ons cardio‐vasculaires, Adaptée au type de cancer  et  au  stade  de  la  maladie, Adaptée  aux  traitements  en  cours  ou  reçus  et  à  leurs  conséquences,  Adaptée  aux  possibilités et aux humeurs du jour! L’ac vité  physique  est  encadrée  par  un  médecin  et  des  éducateurs  spor fs  formés  en  sport  santé,  qui  sont  chargés  d’établir  les  différents  programmes.  Ceux‐ci  évoluent, sont revus et corrigés en fonc on des besoins  et des stades de la maladie, ils sont personnalisés. Les  programmes  sont  idéalement  mixtes,  associant  endurance  et  renforcement  musculaire  doux.  Mais  s’il  faut choisir, l’endurance est privilégiée en raison de son  ac on  an ‐douleur.  Des  séances  d’é rements  viennent  compléter  le  menu.  L’intensité  des  exercices  est  progressivement augmentée pour a eindre un niveau dit  modéré:  On  doit  pouvoir  mener  une  conversa on  normale  sans  essoufflement  pendant  la  pra que  de  l’ac vité  spor ve.  Les  ac vités  réalisées  en  groupe,  à  l’extérieur,  en  club  ou  associa on  sont  privilégiées.  Le  groupe mo ve et encourage!  Concrètement, ça donne quoi? Les  ac vités  physiques  de  la  vie  quo dienne  (marche,  escaliers,  jardinage…)  sont  encouragées.  Les  séances  spécifiques  ont  lieu  à  une  fréquence  de  2  à  5  fois  par  semaine pendant une durée variant de 30 à 60 minutes.  Parmi  les  ac vités  d’endurance,  on  retrouve  la  marche,  l’aquagym, le vélo sta onnaire ou encore la nata on. Le  renforcement musculaire peut être effectué grâce à des  machines, mais des ac vités comme le yoga ou le pilate  par  exemple  perme ent  à  la  fois  le  renforcement  musculaire et l’assouplissement. Le sport: un allié de choix Avant,  pendant,  après  un  cancer  du  sein,  toutes  les  études  convergent  vers  un  bénéfice  de  l’ac vité  physique.  Les  femmes  ac ves  auraient  20%  de  risque  en  moins  de  developper  un  cancer du sein par rapport aux femmes sédentaires. L’ac vité physique faciliterait la tolérance  des  différents  traitements.  Après  un  cancer  du  sein,  pra quer  au  moins  3  heures  d’ac vité  physique par semaine réduirait les risques de récidive de 20% et jusqu’à 50% au delà de 9h par  semaine. Alors Mesdames à vos baskets!  En résumé: Une  ac vité  physique  adaptée  améliore  la  qualité  de  vie  dans  toutes  ses  composantes  (physiques,  psychiques,  sociales)  à  toutes  les étapes de la prise en charge d’un cancer du sein.  En  dehors  de  circonstances  par culières  comme  les  suites  immédiates  d’une  chirurgie  ou  lors  d’  un  épisode  infec eux,  l’ac vité physique peut être adaptée à toutes les situa ons.  Une dernière chose à savoir: les bénéfices de l’ac vité physique ne  seront  pérennes  que  si  le  programme  est  poursuivi  sur  le  long  terme, bien après la rémission. Pour cela n’oublions pas les pouvoirs  an ‐récidives de l’ac vité spor ve… C.Guyomar
  • 18. 18 Cancers : régimes céto...thérapeutiques ou céto…gênants ? Dans le domaine de la cancérologie, le jeûne et les régimes cétogènes ne rentrent  dans  aucune  recommanda on.  Les  études  manquent  mais  se  mul plient.  Que  nous apprennent les derniers essais cliniques ? La cétose Au  sens  large,  les  régimes  cétogènes  sont  des  régimes  alimentaires qui induisent un état de cétose. La cétose est  définie  par  la  présence  dans  le  sang  de  corps  cétogènes,  une source d’énergie fournie par la dégrada on des acides  gras.  Plusieurs  moyens  sont  possibles  pour  y  arriver  :  le  jeûne, mais également les régimes hypocaloriques à basse  teneur  en  glucides  et  en  protéines  qui  imitent  les  effets  biologiques  du  jeûne  (FMD  pour  fast  mimicking  diet)  ou  encore  les  régimes  normocaloriques  riches  en  lipides,  pauvres  en  protéines  et  en  sucres  (ce  sont  les  régimes  « cétogènes » tradi onnels). Le jeûne Le  jeûne  est  défini  comme  l’arrêt  de  la  prise  alimentaire  sans  restric on  de  l’apport  en  eau.  Une  étude  chez  la  souris publiée en 2012 a suscité un vif intérêt après avoir  observé grâce au jeûne un ralen ssement de la croissance  de  certaines  cellules  cancéreuses,  une  poten alisa on  de  la chimiothérapie et une améliora on de la survie globale.  Ce e étude préclinique a permis de me re le jeûne et plus  largement les régimes induisant un état de cétose (régimes  cétogènes) à l’agenda de la recherche interna onale. "Au contraire des cellules saines, les cellules cancéreuses  n’auraient pas la capacité avec le jeûne de passer de l’état  proliféra f à l’état de maintenance et de répara on. Ceci  engendrerait chez elles une vulnérabilité plus importante  que les cellules saines. Ce e «sensibilisa on différen elle  au stress» pourrait rendre les traitements du cancer plus  efficaces et mieux tolérés". Les recommandations sont de ne pas pratiquer le jeûne au cours de la prise en charge d’un cancer. Hélas  ses  effets  dans  le  cancer  sont  flous.  Les  résultats  des  études  animales  sont  ambivalents  et  les  expérimenta ons  humaines  sont  trop  pe tes  et  de  trop  faible qualité pour pouvoir répondre de manière probante  (1).  De  plus,  une  incer tude  existe  encore  aujourd’hui  concernant son effet sur la tolérance des chimiothérapies  et sur le risque de dénutri on. Les recommanda ons sont  donc de ne pas pra quer le jeûne au cours de la prise en  charge d’un cancer. Mais  une  pe te  étude  clinique  récente  apporte  des  résultats à la fois prome eurs et rassurants. L’effet et la  tolérance  d’un  jeûne  encadrant  les  chimiothérapies  (de  24h  avant  jusqu’à  24h  après)  ont  été  évalués  chez  24  personnes  a eintes  de  cancers  gynécologiques.  Résultats : les pa entes ayant jeûné n’ont pas perdu plus  de  poids  que  les  par cipantes  soumises  à  une  alimenta on  standard.  Les  hospitalisa ons  imprévues  étaient  similaires  entre  les  groupes.  Le  jeûne  a  entraîné  en  outre  moins  de  modifica ons  du  traitement  an ‐ cancéreux et une améliora on de la qualité de vie (2). De  quoi  rassurer  les  oncologues  ?  Le  nombre  réduit  de  par cipantes impose d’autres études pour confirmer ces  résultats.
  • 19. 19 Références La “fast mimicking diet” (FMD) Pour contourner le risque poten el de dénutri on liée au  jeûne, des chercheurs ont mis au point un régime imitant  les  effets  biologiques  du  jeûne  (fast  mimicking  diet  ou  FMD).  Parfois  appelé  «régime  de  la  longévité»,  il  s’agit  d’un  quasi‐jeûne  périodique  de  5  jours  à  base  de  produits parmi lesquels on trouve de l’huile d'algues ou  encore des bouillons et des soupes. Une publica on parue récemment relate les effets de la  FMD sur des pa entes a eintes de cancer du sein. 131  pa entes  ont  été  randomisées  pour  recevoir  soit  le  fameux FMD, soit leur alimenta on habituelle pendant 3  jours  avant  et  pendant  la  chimiothérapie.  Selon  les  résultats  observés,  la  FMD  pourrait  améliorer  la  tolérance  des  chimiothérapies.  De  plus,  une  réponse  au  traitement s’est produite plus souvent chez les pa entes  u lisant  la  FMD.  Hélas,  la  compliance  a  été  médiocre  :  seulement 20% des par cipants ont pu suivre ce régime  pendant la totalité des cycles de chimiothérapie (3). Le régime cétogène "En 1956, O o Warburg, un médecin allemand, publie  ses observa ons selon lesquelles une diète riche en  glucose s mulerait la croissance des cellules  cancéreuses. Et si, à l’inverse, un régime faible en glucose  pouvait ralen r la proliféra on des cellules cancéreuses ?  Voyant un poten el an ‐cancer, des chercheurs  commencent à s’intéresser dans les années 1990 au  régime cétogène, u lisé jusque‐là pour stabiliser  l’épilepsie rebelle." Les  effets  du  régime  cétogène  sur  la  préven on  du  cancer ont été principalement testés sur des souris avec,  à la clef, une réduc on globale de la croissance tumorale,  une survie moyenne prolongée et un risque de mortalité  réduit. Cependant, ces résultats sont à prendre avec des  pince es puisque plusieurs études présentent un risque  élevé de biais lié à des conflits d’intérêt. "En diminuant les ressources en sucre, le régime  cétogène augmenterait le stress oxydant dans les cellules  cancéreuses et les fragiliserait. De plus, ce régime semble  moduler l’immunité an ‐tumorale via un changement de  microbiote intes nal." Le régime cétogène n’est pas recommandé en raison de l’absence de données suffisantes chez l’homme. Si  des  conclusions  sont  plutôt  posi ves  chez  la  souris,  ses  bénéfices  sont  plus  équivoques  chez  l’homme.  La  réponse aux traitements se voit en fait tantôt améliorée,  tantôt  inchangée.  Le  bénéfice  sur  la  toxicité  des  traitements  a  été  très  peu  étudié.  Ses  effets  sur  la  masse  musculaire,  sur  le  statut  vitaminique  et  minéral  et  les  conséquences  de  sa  pauvreté  en  fibres  ont  été  trop  peu  étudiés. Enfin, la compliance à ce régime est parfois mise à mal  par  les  troubles  diges fs.  Devant  tous  ces  doutes,  le  régime  cétogène n’est finalement pas recommandé.  Mais  là  encore,  une  étude  récente  vient  amener  du  grain  à  moudre. Pendant 3 mois, 80 pa entes a eintes d’un cancer du  sein localement avancé traitées par chimiothérapie ont suivi au  hasard soit un régime cétogène soit une alimenta on standard.  Le régime cétogène a entraîné une réduc on plus importante  de la taille et du stade de la tumeur (4). Cependant la faiblesse  méthodologique  rend  une  fois  de  plus  nécessaire  d’autres  études  pour  élucider  les  effets  bénéfiques  poten els  du  régime cétogène. Et en attendant ? En  a endant  d’y  voir  plus  clair,  les  autorités  de  santé  recommandent  un  modèle  d’alimenta on  globalement  méditerranéen  que  ce  soit  en  préven on  ou  chez  les  personnes  concernées  par  un  cancer.  Cela  sous‐entend  une  alimenta on très végétale (céréales complètes, fruits, légumes,  légumes  secs)  à  densité  calorique  faible,  pauvre  en  viandes  rouges, en charcuteries, en alcool et sans soda. P.Lenoir 1.  Rapport  NACRe  Jeûne  regimes‐restric fs‐ cancer_2017_2018.02.06.pdf.  2.  Riedinger  CJ  et  al.  Water  only  fas ng  and  its  effect  on  chemotherapy  administra on  in  gynecologic  malignancies.  Gynecol  Oncol.  18  sept  2020. 3.  de  Groot  S  et  al.  Fas ng  mimicking  diet  as  an  adjunct  to  neoadjuvant  chemotherapy  for  breast  cancer  in  the  mul centre  randomized  phase  2  DIRECT  trial.  Nat  Commun.  23  juin  2020.  4.  Khodabakhshi  A  et  al.  Effects  of  Ketogenic  metabolic  therapy  on  pa ents  with  breast  cancer:  A  randomized  controlled  clinical  trial.  Clin  Nutr.  3  juill  2020.
  • 20. 20 Faire un enfant après un cancer Dans  le  monde  environ  25%  des  cancers  du  sein  concernent  des  femmes  en  âge  de  procréer.  Dans  ce e  popula on,  les  cancers  du  sein  souvent  agressifs  nécessitent  un  traitement  par  chimiothérapie  qui  peut  avoir  de  lourdes  conséquences sur la fer lité. Si  les  progrès  thérapeu ques  dans  le  cancer  du  sein  améliorent significa vement le taux de survie, les effets  indésirables de ces traitements sont encore sévères  et parfois irréversibles.  En plus des effets à court terme tels que  les vomissements, la perte des cheveux,  une  grande  fa gue,  la  chimiothérapie  induit  des  troubles  de  la  fer lité  pouvant aller jusqu’à une stérilité. En  effet  l’un  des  effets  indésirables  les  plus  fréquents  est  l’insuffisance  ovarienne chimio‐ induite (IOCI). L'insuffisance ovarienne chimio-induite(IOCI) Assimilée  à  une  ménopause  précoce,  l’IOCI  est  associée  aux  symptômes  suivants:  bouffées  de  chaleurs,  sècheresse vaginale, baisse de la libido, prise  de poids et infer lité. Mais comment expliquer que certaines femmes soient plus touchées que d’autres par ces troubles de la fertilité chimio- induits ? C’est  la  ques on  à  laquelle  tente  de  répondre  une  récente  étude  marocaine  publiée  dans  le  Bulle n  du  Cancer.  L’étude a été menée sur 100 pa entes âgées de moins  de  45  ans  qui  avaient  été  traitées  par  chimiothérapie  dans un contexte de cancer du sein localisé.  Quatre‐vingt‐deux pour cent de ces femmes ont eu une  aménorrhée  chimio‐induite  c’est‐à‐dire  un  arrêt  des  menstrua ons à la suite de la chimiothérapie. Parmi elles,  31 n’ont plus jamais eu leurs règles, et 51 ont seulement  eu un arrêt transitoire. La  récupéra on  des  menstrua ons  était  observée  plus  fréquemment chez les pa entes de moins de 35 ans.  L’étude  a  donc  montré  que  plus  une  femme  traitée  par  chimiothérapie  est  âgée  plus  elle  a  de  risque  d’être  a einte  d’une  insuffisance  ovarienne  avec  une  aménorrhée défini ve.   Pour  ces  jeunes  femmes  le  désir  d’avoir  un  enfant  n’est  pas vain puisque les chercheurs travaillent à minimiser les  effets  toxiques  des  traitements,  notamment  par  l’ajout  d’un traitement hormonal à la suite de la chimiothérapie.  Par  ailleurs,  les  techniques  issues  de  l’assistance  médicale  à  la  procréa on  con nuent de se développer.  Si  la  congéla on  des  ovocytes  ou  des embryons est bien connue du  grand  public,  ce  n’est  pas  le  cas  de  la  cryopréserva on  du  ssu  ovarien. "cryopréservation du tissu ovarien" Ce e  méthode  consiste  à  prélever  un  ovaire ou des fragments, à les congeler dans le  but  d’une  transplanta on  lors  d’un  ultérieur  projet  de  grossesse.   Les  auteurs  indiquent  aussi  qu’une  grossesse  chez  une  femme  aux  antécédents  de  cancer  du  sein  n’est  pas  un  facteur de risque de récidive de la maladie.  Ces  résultats  soulignent  donc  l’importance  de  la  préserva on  de  la  fonc on  ovarienne  chez  les  femmes  jeunes traitées par chimiothérapie. Même si ces données  semblent  rassurantes,  il  est  toujours  recommandé  d'aborder le désir de grossesse avec l'équipe d'oncologie  avant de se lancer dans un projet de concep on. O.Leroy‐Rivierre
  • 21. 21
  • 22. 22 Information médicale L'apnée du sommeil : une pathologie peu connue L’apnée  du  sommeil  est  une  maladie  que  beaucoup  ignorent  surtout  dans  les  pays  dits  du  ers‐monde  ou  pays  sous‐développés.  Pourtant  la  pathologie  fait  des  vic mes. Un tueur silencieux ! De  nombreuses  personnes  dans  le  monde  ne  dorment  pas  bien  du  fait  d’un  sommeil  perturbé  mais  surtout  à  cause des ronflements pour la grande majorité, sans que  cela ne les préoccupent pour autant. Ce sont des signes  de l’apnée du sommeil, une maladie dont on parle peu ou  pas du tout.  C’est en fait un  trouble respiratoire du sommeil qui se  caractérise  par  des  pauses  respiratoires  de  10  à  30  secondes, voire plus, pouvant se répéter plus de 10 fois  par  heure.  Ces  apnées  entraînent  des  micro‐réveils  qui  reten ssent fortement sur la qualité de vie. Selon le dic onnaire Vidal, ces troubles peuvent être dus   à  une  lésion  des  centres  nerveux  qui  commandent  la  respira on  mais  le  plus  souvent  ils  sont  d’origine  obstruc ve.  En effet, la base de la langue chute en arrière pendant le  sommeil  et  vient  obstruer  le  pharynx  provoquant  une  apnée  et  une  asphyxie  qui  réveillent  le  malade,  lui  perme ant de reprendre sa respira on. La mul plica on des apnées au cours de la nuit perturbe  le sommeil et est à l’origine d’une somnolence pendant la  journée. Ces apnées obstruc ves sont souvent associées   au ronflement. La conséquence immédiate est que le sommeil n’est plus  réparateur. Tout  le  monde  peut  être  touché  par  ce e  maladie  respiratoire,  y  compris  les  enfants,  mais  certaines  personnes sont plus à risque que d'autres, notamment les  hommes  en  surpoids.  La  maladie  touche  77%  de  personnes dans le monde dont 15% sont âgées de plus  de 70 ans. En  France  la  maladie  touche  3  millions  d’individus  soit  10% de la popula on. Les  enfants  peuvent  eux  aussi  souffrir  d'apnée  du  sommeil  si  leurs  voies  respiratoires  sont  réduites  par  certaines  par cularités  anatomiques  comme  une  grosse  langue, un menton en retrait (rétrognathie), un palais mou  ou  encore  par  des  amygdales  ou  des  végéta ons volumineuses. Maladie sous diagnostiquée Quatre  vingt  pour  cent  de  personnes  ignorent  qu’elles  souffrent  de  l’apnée  du  sommeil.  En  France  seulement  20% de malades ont été diagnos qués. Les vic mes d'apnées du sommeil sont généralement les  dernières à s'en rendre compte.  C'est  souvent  leur  conjoint,  réveillé  par  les  ronflements,  qui constate alors les pauses respiratoires.  Elles  sont  associées,  bien  souvent,  à  des  sensa ons  d'étouffement et à un sommeil agité. On dis ngue trois types d’apnées du sommeil :  Le syndrome d’apnée obstruc ve du sommeil (SAOS) qui  est la forme la plus courante et qui touche 9 personnes  sur 10, le syndrome d’apnée centrale du sommeil et enfin  le syndrome d’apnée du sommeil mixte.
  • 23. 23 Les symptômes de l’apnée du sommeil Outre  le  ronflement  qui  est  le  symptôme  le  plus  connu,  l’apnée  du  sommeil  se  reconnaît  par  une  sensa on  de  fa gue au réveil, la bouche sèche et des maux de tête. Le  manque  d’énergie  dans  la  journée,  une  somnolence  remarquable, une tendance à l’irritabilité et une difficulté  à se concentrer sont aussi au nombre des symptômes de  l’apnée du sommeil, auxquels il faut ajouter une baisse de  la libido chez certains pa ents. Les facteurs de risques Le  surpoids,  l'obésité,  les  antécédents  familiaux  de  syndrome  d'apnée  du  sommeil,  et  l'âge  cons tuent  des  facteurs  de  risque  reconnus  de  l'apnée  du  sommeil,  en par culier celui du syndrome d'apnée obstruc ve du  sommeil, chez l'adulte. La ménopause et la grossesse cons tuent également des  facteurs de risque d'apnée obstruc ve du sommeil. Il  y  a  par  ailleurs  certaines  autres  situa ons    qui  sont  connues pour favoriser les ronflements et les apnées du  sommeil.  On peut citer entre autres le fait de dormir sur le dos, la  consomma on  de    l'alcool,  la  prise  de    certains  médicaments  (somnifères,  séda fs)  ainsi  que  l’hypertension artérielle. Conséquences Les  micro‐éveils  provoqués  par  les  apnées  du  sommeil  peuvent  avoir  de  sérieuses  conséquences  sur  la  santé,  notamment  sur  la  qualité  de  la  vie.  Ce e  pathologie  expose à un risque accru des maladies cardiovasculaires. A  ce  jour,  le  traitement  de  référence  de  l’apnée  du  sommeil  demeure  la  ven la on  à  pression  posi ve  con nue  (PPC).  En  France  490.000  pa ents  ont  pu  en  bénéficier en 2012.  Les  orthèses  d’avancée  mandibulaire  peuvent  être  proposées  à  certains  pa ents  en  deuxième  inten on  après refus ou intolérance de la PPC. Il convient toutefois de dis nguer le mauvais sommeil qui  est  l’un  des  symptômes  de  l’apnée  du  sommeil  d’une  insomnie  chronique  ou  trouble  du  sommeil  dont  sont  vic mes 16% des français et qui est lié à la perturba on  de  l’environnement  ou  à  une  mauvaise  hygiène  de  sommeil. J.Kodila Principe et bénéfice de la ventilation en pression positive continue (PPC): C'est en réalité une respira on assistée. Ce respirateur main ent les voies respiratoires supérieures con nuellement ouvertes. Il empêche le blocage du pharynx et des autres composants lors de la respira on. C'est une pe te machine à turbine reliée à un  tuyau qui envoie de l'air en con nu. Il nécessite le port d'un masque toute la nuit. Ce traitement offre des bénéfices immédiats, notamment la dispari on quasi totale des apnées et des hypopnées.  La pression de l'air écarte les parois pharyngées et déjoue l'obstruc on des voies aériennes. Les ronflements disparaissent, le  sommeil est plus profond et plus réparateur. A long terme, les bénéfices se constatent, la vigilance s'améliore, l'énergie augmente  réduisant les risques d'accident, l'anxiété diminue ainsi que les risques cardiovasculaires.A.Simonnet
  • 24. 24 Retrouver Morphée Stress  au  travail,  changement  d’heure,  environnement  bruyant,  sans  oublier  la  menace  d’une  pandémie virale, voilà  comment  le  sommeil  peut  être  perturbé.  Pour  retrouver  la  clef  d’un  sommeil  de  qualité,  différents  remèdes  sont  disponibles à condi on d’y associer une bonne hygiène de vie. «Je  n’arrive  pas  à  m’endormir  facilement  depuis  quelques  temps»,  «Je  me  réveille  systéma quement  à 4h du ma n sans pouvoir me rendormir», «Il y a des  nuits  où  je  peux  me  réveiller  jusqu’à  7  fois»…  Ce  genre  de  problèmes  de  sommeil,  jusqu’à  37%  des  français  en  souffriraient.  Il  s’agit  d’insomnie  correspondant à une insuffisance de sommeil en quan té  ou  qualité.  Les  conséquences?  Fa gue,  irritabilité,  difficultés  d’a en on  et  de  concentra on,  mais  aussi  risque  de  pathologies  cardiovasculaires,  de  maladies  métaboliques,  ou  de  troubles  psychiatriques  lorsque  l’insomnie est chronique, soit survenant plus de trois fois  par semaine depuis au moins trois mois. Devant la plainte de troubles de sommeil, il convient de  déterminer  les  causes  possibles  :  changement  de  mode  de  vie,  soucis  professionnels,  arrivée  d’un  nouveau‐né,  deuil, pollu on sonore, prise d’excitants, ronflements du  conjoint,  décalage  horaire…  Certaines  causes  peuvent  être  évitables  ou  corrigées,  perme ant  ainsi  le  retour  rapide  à  un  sommeil  de  qualité.  Lorsqu’aucune  origine  n’est  trouvée,  il  faut  penser  au  risque  de  dépression  ou  de maladie neurologique.  Si  besoin  des  aides  médicamenteuses  peuvent  être  proposées.  En  premier  lieu,  et  si  l’insomnie  est  jugée  transitoire  et  n’entrainant  pas  ou  peu  de  répercussions  sur  la  qualité  de  vie,  des  traitements  homéopathiques  sont conseillés dont le complexe Passiflora composé ou la  souche  Coffea  cruda.  La  souche  Gelsemium  est  u le  en  cas de craintes de mauvais sommeil, Cocculus indicus si  décalage  horaire,    Arsenicum  album  pour  des  réveils  nocturnes ou encore Nux vomica en cas d’hyperac vité.  L’alterna ve  phytothérapeu que  est  aussi  intéressante  pour  les  troubles  mineurs  du  sommeil,  sous  forme  d’infusion  ou  en  prise  unitaire.  Le  pavot  de  Californie  (Eschscholtzia  californica),  la  passiflore  et  la  valériane  sont réputés pour améliorer la qualité du sommeil. En cas  d’anxiété  avec  manifesta ons  cardiaques  (tachycardie,  hypertension artérielle), penser à la ballote, le houblon et  la  mélisse.  Pour  favoriser  le  calme  et  l’apaisement  propices  à  un  bon  sommeil,  les  huiles  essen elles  de  camomille  noble,  de  mandarine,  de  lavande  et  de  pe t  grain bigaradier peuvent être proposées par voie cutanée  ou en diffusion atmosphérique.  Au rayon médicaments Pour  traiter  des  difficultés  d’endormissement,  la  molécule star c’est elle : la mélatonine. Connue pour son  effet hypno que, elle par cipe au contrôle des rythmes  circadiens  et  à  la  régula on  du  rythme  jour‐nuit.  Ce e  hormone  est  produite  naturellement  par  la  glande  pinéale, avec un pic de sécré on entre 2 et 4 heures du  ma n avant de diminuer pendant la seconde moi é de la  nuit.  Elle  est  soumise  à  prescrip on  médicale  pour  certains médicaments dosés à plus de 2 mg et des nés à  traiter l'insomnie chez des pa ents de plus de 55 ans, ou  chez  des  enfants  souffrant  de  pathologies  spécifiques  (au sme, hyperac vité). Le taux de mélatonine doit être  Alimentation et sommeil: Idéalement le diner doit être pris 2 à 3 heures avant l’heure du  coucher  afin  d’éviter  des  fringales  nocturnes  et  de  favoriser  le  retour  à  une  température  de  l’organisme  propice  à  l’endormissement.  Le  repas  ne  doit  pas  être  trop  copieux,  trop  gras  et  alcoolisé. Afin  de  s muler  la  sécré on  en  mélatonine,  il  vaut  mieux  manger  un  repas  léger  riche  en  glucides  complexes,  en  tryptophane  (œufs,  légumineuses,  riz  complet,  graines  de  courge, bananes…) et pauvre en protéines.
  • 25. 25 inférieur à 2 mg dans les compléments alimentaires. Il est  recommandé de ne pas u liser ce genre de produits en  con nu  et  de  ne  pas  l’administrer  chez  les  enfants  et  adolescents,  les  femmes  enceintes,  ou  en  cas  de  certaines  maladies  chroniques  (asthme,  maladies  auto‐ immunes,  épilepsie…).  Pour  traiter  une  insomnie  occasionnelle  chez  l’adulte  peut  être  proposée  la  doxylamine,    an histaminique  H1  connu  pour  ses  propriétés  séda ves.  La  dose  recommandée  est  de  7,5  mg  à  15  mg  par  jour,  jusqu'à  30  mg  maximum,  à  prendre 15 à 30 minutes avant le coucher. La spécialité  Calcibronat  associe  le  brome,  d’ac on  séda ve,  au  calcium,  pour  traiter  les  insomnies  légères  chez  l’adulte  et l'enfant de plus de 30 kg mais est contre‐indiquée en  cas d'acné, de dénutri on, ou de néphropathie. Les  hypno ques  (benzodiazépines  aux  propriétés  séda ves,  zopiclone  et  zolpidem)  sont  quant  à  eux  prescrits de façon limitée pendant 4 semaines. Le risque  de  pharmacodépendance  est  important,  notamment  en  cas de doses fortes sur une période longue. A en on au  risque  de  chute  nocturne,  surtout  chez  les  personnes  âgées  pouvant  avoir  d’autres  traitements  baissant  la  vigilance. Enfin, il convient de ne pas arrêter brutalement  les hypno ques pour éviter tout risque de syndrome de  sevrage  se  manifestant  par  de  l’anxiété,  irritabilité,  tremblements, céphalées, douleurs musculaires et retour  de l’insomnie. A la suite de l’arrêt, des remèdes naturels  ou  des  techniques  non  médicamenteuses  peuvent  être  instaurés. Une hygiène de vie de qualité Afin de poten aliser l’effet des médicaments et produits  des nés  à  traiter  l’insomnie,  quelques  mesures  hygiéno‐ diété ques  sont  à  prodiguer.  En  tête,  respecter  des  horaires fixes de coucher et de lever, même le week‐end  en sachant que le manque de sommeil ne se ra rape pas  par  des  grasses  ma nées  chez  les  adultes.  Eviter  tout  excitant (caféine, nico ne, alcool, sodas) à par r de la fin  L’effet des médicaments sur le sommeil En dehors des médicaments séda fs prescrits pour traiter l’insomnie,  de  nombreux  médicaments  peuvent  entrainer  une  somnolence  comme  effet  secondaire.  Il  s’agit  des  médicaments  du  système  nerveux, les antalgiques de palier 2 et 3, les an histaminiques H1 de  1ère généra on et les an migraineux. A l’opposé, des médicaments  s mulants  peuvent  entraver  l’endormissement  et  la  qualité  du  sommeil,  comme  les  cor coïdes,  certains  médicaments  de  l’asthme  (théophylline),  les  bêta‐bloquants,  les  médicaments  amphétaminiques  et  certains  an dépresseurs.  La  prise  médicamenteuse  pourra  être  revue  avec  le  pharmacien  ou  le  médecin dans le cadre d’un traitement de l’insomnie. d’après‐midi ainsi que l’exercice physique 2 heures avant  le  coucher.  La  sieste?  Oui,  sur  une  courte  période  en  début  d’après‐midi  mais  pas  après  15  heures.  Un  rituel  de  coucher  pour  se  détendre  est  aussi  conseillé  pour  favoriser le sommeil : lecture, musique, médita on, bain  pour se détendre. Quant aux écrans, ils sont à bannir de  la  chambre  qui  doit  être  exempte  de  toutes  perturba ons  du  sommeil  (température  trop  élevée  ou  trop  froide,  lumière  et  couleurs  trop vives,  bruits,…).  En  cas  de  réveils  nocturnes  se  prolongeant  plus  de  20  minutes, il vaut mieux se lever et pra quer des ac vités  relaxantes  facilitant  l’endormissement.  Sans  oublier  d’inves r dans une bonne literie pour dormir comme un  bébé ! D.Deneufve SOURCES: Le Quo dien du pharmacien Ins tut Na onal du Sommeil et de la Vigilance INVS/INSERM Pourquoi nous dormons. Ma hew Walker. Pocket
  • 26. 26 Les professionnels de la santé face à la pandémie de coronavirus Julien, 40 ans, pharmacien adjoint «  Je  ne  suis  pas  plus  malin  que  les  autres  donc  non,  je  n’ai  pas  prévu  que  l’épidémie prendrait une telle ampleur.  Bien  sûr  au  début  de  l’année  j’ai  entendu  parler  d’un  nouveau  virus  en  Chine  responsable de pneumonies mais j’étais plus préoccupé par la grippe.  Ensuite  il  a  fallu  s’adapter,  essayer  d’obtenir  le  maximum  d’informa ons  pour  répondre  aux  nombreuses  ques ons  des  pa ents  mais  nous  nous  sommes  vite  rendu compte que personne n’avait les réponses. Nous avons donc essayé de faire  preuve de bon sens en appliquant dès le départ les gestes barrières.  Nous avons également installé des plaques de plexiglass devant les comptoirs et  instauré un sens de circula on au sein de l’officine pour protéger l’équipe et les  pa ents.  Nous avons aussi été prudents dans notre communica on en expliquant que les  connaissances par rapport à ce nouveau virus évoluaient quasiment tous les jours  et qu’il fallait laisser du temps aux chercheurs. Depuis  le  déconfinement  nous  n’avons  pas  relâchés  nos  efforts,  heureusement  l’été a permis à chacun de prendre des vacances pour souffler car toute l’équipe  était fa guée physiquement et moralement.  Nous espérons pouvoir rapidement reprendre un rythme normal mais ce ne sera à  mon avis pas possible avant l’été. » Depuis plusieurs mois, nos professionnels de santé sont esposés à la Covid 19, lu ent et  font  face  à  ce e  situa on  sanitaire  sans  précedent.  La  SFJM  a  recueilli  plusieurs  témoignages, ils racontent leur quo dien et leurs confidences. Pascale, 58 ans, sage-femme «  Je  travaille  en  tant  que  sage‐femme  libérale  et  je  n’avais  jamais eu autant de demandes de consulta ons. Quel que soit  le  terme  de  leur  grossesse  les  femmes  avaient  de  réelles  craintes  pour  leur  futur  enfant.  Elles  ne  voulaient  plus  se  rendre  à  l’hôpital,  soit  par  crainte  de  l’a ente  et  du  contact  avec  des  personnes  malades,  soit  pour  ne  pas  encombrer  inu lement les services de soins déjà débordés. Les premières  données  que  nous  avions  concernant  les  complica ons  chez  les  femmes  enceintes  étaient  rassurantes  mais  limitées.  Mon  objec f  était vraiment  d’être  honnête  avec  mes  pa entes  en  essayant de calmer leurs angoisses mais sans leur men r. »
  • 27. 27 Aymeric, 26 ans, préparateur en pharmacie « Ce qui m’a marqué pendant ce e crise, c’est la différence  de réac on entre le « monde » hospitalier et le service de  santé de ville. J’ai eu l’impression que les équipes hospitalières ont réussi  à  faire  bloc,  malgré  la  fa gue  et  parfois  le  désespoir  alors  qu’en ville nous nous sen ons seuls.  Seuls en tant que pharmacie qui n’avait de contact ni avec  les confrères ni avec les médecins aux alentours, et seuls en  tant que préparateur au sein de ma propre équipe.  Je  savais  déjà  que  ma  profession  n’était  pas  connue  du  public qui ne sait pas forcément qui est pharmacien et qui  est préparateur dans une officine et ce que cela implique en  termes  de  responsabilités,  mais  là  j’ai  pris  conscience  du  manque de reconnaissance également au plus haut niveau.  J’ai  été  sidéré  quand  les  textes  précisant  les  répar ons  des masques pour chaque professionnel de santé est sor   et ne faisait pas cas de nous.  Comment a‐t‐on pu nous oublier ou n’avoir pas conscience  que  nous  aussi  nous  sommes  en  contact  permanent  avec  les malades ?  Quand  la  situa on  se  sera  apaisée  je  compte  bien  me  syndiquer  et  militer  pour  une  reconnaissance  de  notre  statut. » Elodie, 38 ans, infirmière libérale «  Je  ne  peux  pas  dire  que  j’ai  traversé  ce e  période  en  restant  sereine  mais  il  était  hors  de  ques on  que  j’arrête  mes  visites  à  domicile.  Sûrement  pour  me  rassurer  je  me  répétais  qu’en  cas  de  contamina on j’avais plus de chance de faire une forme bénigne vu  mon âge et l’absence de facteur de risque.  Partant de ce principe ma principale crainte était d’être vectrice du  virus et de l’« apporter » chez mes papis et mamies donc même si je  savais  que  j’étais  leur  seule  visite  de  la  journée  pendant  le  confinement  je gardais le masque et je respectais au maximum les  consignes de sécurité.  Ça  me  laissait  un  sen ment  mi gé  avec  l’impression  d’avoir  deshumanisé  nos  rapports  mais  il  était  plus  responsable  de  les  réconforter  avec  une  parole  gen lle  qu’avec  un  contact  physique  comme une poignée de mains.  Le soir j’ai aussi instauré un rituel en rentrant chez moi.  Je  me  déshabillais  dans  le  garage  et  tous  mes  habits  allaient  directement dans le lave‐linge pendant que moi je passais sous la  douche.  Cela  ne  servait  peut‐être  à  rien  mais  c’était  comme  si  je  laissais  derrière moi la journée et les risques qui y étaient associés.  Seulement ensuite je m’accordais le droit de retrouver mes enfants  et de les embrasser. »  M.Maugez
  • 28. Santé et Bien-être 28 Magalie, vous  êtes  membre  de  l’équipe  de  France.  Qu’est‐ ce que le haut niveau en apnée exige ?  Comme tout sport pra qué à haut niveau, c’est beaucoup  d’entraînements  physiques,  techniques,  des  assouplissements  spécifiques  à  l’apnée,  du  travail  sur  la  ven la on,  sur  la  force  mentale.  Il  faut  des  pra ques  perme ant  la  détente  afin  d’appréhender  la  performance  (sophrologie,  médita on, yoga).  L’alimenta on  et  un  mode  de  vie  sain  sont  nécessaires    pour  exploiter  au  mieux  l’organisme. Je m’entraîne 6 jours sur 7 avec des séances d’1h15, dont 2  entrainements en piscine par semaine et de la nata on en  mer.  C’est  pour  moi  le  meilleur  rendement,  sinon  je  vais  fa guer  et  puiser  trop  dans  mes  réserves  pour  les  entrainements  suivants.  Mais  d’autres  athlètes  font  différemment. Vous  descendez  plus  profond  depuis  votre  arrivée  en  Guadeloupe,  il  y  a  un  an.  Qu’est‐ce  que  cela  change  par  rapport aux entraînements en piscine ? Comment gère‐t‐on  la  pression  de  l’eau  sur  le  corps  avec  la  profondeur  ? Je  fais  beaucoup  d’é rements.  Le  fait  d’être  très  souple  permet  d’encaisser  ce e  pression  de  l’eau  au  fur  et  à  mesure  de  la  descente  vers  le  fond.  Sinon  en  capacité  physique,  ce  sont  les  mêmes  exercices  de  renforcement.  Plus on est fort physiquement, plus palmer vers le fond et  vers la surface sera facile.  Il  faut  travailler  la  compensa on  (indispensable  pour  soulager la pression de l'eau sur le tympan), chose que l’on  n'a quasiment pas en piscine; c'est un facteur limitant à la  profondeur, si on n'arrive pas à la gérer.  Le froid en mer est une autre contrainte.  Le risque de syncope est là, si on force très fort son apnée  et  si  on  n’écoute  pas  son  corps.  On  le  prévient  en  ne  plongeant  jamais  seul,  on  a  toujours  une  surveillance  expérimentée  d’un  ers.  Personnellement,  cela  ne  m’est  jamais arrivé. On n’arrive pas toujours à comprendre le plaisir que l’on  peut prendre à se challenger en arrêtant de respirer, ce qui  est contre nature, non? Le  corps  a  en  effet  besoin  d’oxygène  mais  il  sait  aussi  s’adapter  à  l’immersion  en  se  me ant  au  ralen ,  et  en  se  préservant physiologiquement : le coeur bat moins vite et  permet ainsi d’économiser l’oxygène, le sang se redistribue  vers  les  organes  nobles  (cerveau/coeur/poumon),  la  rate  travaille pour relâcher davantage de globules rouges.  L’apnée s mule et améliore ces réflexes naturels, du coup  pour  moi  ce  n’est  pas  contre  nature.  La  pra que  nous  apprend à mieux s’oxygéner, mieux u liser son diaphragme,  ce  qui  améliore  les  fonc ons  du  corps  et  procure  une  impression de bien‐être. Vous êtes kinésithérapeute de profession, est‐ce que çela  vous aide en terme de contrôle de soi, de connaissance de  la  physiologie  du  corps,  de  ressen   ?  En  quoi  est‐ce  un  sport de sensa on? En effet, en étant kiné, j’ai appris la biomécanique du corps,  la  physiologie  des  organes.  En  club  d’apnée,  on  l’apprend  aussi.  De  nature,  j’ai  une  bonne  propriocep on,  je  sais  mieux comment cela fonc onne donc oui, ça m’a aidée.  Au  niveau  du  ressen ,  non.  Là,  j’ai  dû  travailler  Magalie  Siterre,  39  ans,  est  vice‐ championne du monde en sta que (2018),  vice‐championne  d’Europe  en  dynamique  bi  palmes  (2019).  Elle  débute  l’apnée  en  2014  à  Harnes  et  vit  en  Guadeloupe  actuellement.  Discrète,  modeste,  Magalie  nous  répond  pour  “me re  en  avant  son  sport”,  moins  confiden el  aujourd’hui.  Passée  par  le  basketball,  elle  se  révèle  douée  en  apnée  dès  ses  débuts.  Elle  cherchait  seulement  un  sport‐plaisir  et  la  voilà  immergée  dans  un  monde  à  part,  à  haut niveau. L’APNÉE SPORTIVE : Rencontre avec Magalie Siterre.
  • 29. 29 APNÉE SPORTIVE : ÉPREUVES EN COMPETITION INDOOR: (piscine). DYNAMIQUE:  monopalme  avec  ondula on,  bipalme,  sans  palme  en  brasse.  (faire  la  plus  grande  distance  en  une  apnée  horizontalement) STATIQUE: (sans bouger, s’immerger en piscine et tenir le plus longtemps possible en apnée) SPRINT ENDURANCE: 16*50 m SPRINT VITESSE: 100 m OUTDOOR: (profondeur, en mer) APNEE A POIDS CONSTANT: (même lest aller et retour) énormément  sur  moi  car  l’apnée,  c’est  très  introspec f.  C’est justement ce qui me plaît. L’environnement sous l’eau  est  tellement  différent...les  bruits  changent,  c’est  plutôt  calme,  ou  les  bruits  de  la  mer  sont  autres.  On  est  chamboulé  dans  sa  percep on,  on  ferme  les  yeux,  on  se  connecte  à  soi.  Les  sensa ons  changent  forcément  du  coup. On peut évoluer dans toutes les direc ons, tourner,  vriller, en apesanteur... pas comme quand on a les pieds sur  terre!  Ce e  liberté  de  mouvement,  ce e  légèreté,  c’est  extrêmement plaisant. “L’apnée, c’est très introspectif. C’est justement ce qui me plaît” A quoi pensez‐vous sous l’eau ?   (rires). Je ne pense pas trop, je me pose, j’écoute ce qu’il se  passe dans mon corps, quand j’ouvre les yeux je vois le bleu  et  la  beauté  des  fonds  marins.  En  piscine,  je  me  fixe  un  objec f sur lequel je vais travailler ce jour‐là. Les apnéistes parlent des bienfaits de l’apnée...Quels sont‐ ils ?  L’apnée  est  en  vogue  en  ce  moment,  c’est  une  discipline  “bien‐être”.  Je  dirais  en  1  apprendre  à  respirer,  en  2  apprendre  à  se  maîtriser,  en  3  faire  face  à  de  nouvelles  sensa ons.  L’envie  de  respirer  est  à  appréhender,  désagréable au début mais l’entraînement permet une vraie  progression.  J’ai  découvert  l’apnée  par  hasard,  après  avoir  pra qué  la  plongée bouteille. Avec elle, je me suis trouvée. J’ai mis le  pied dans quelque chose qui a changé ma vie. Mais  chacun  y  trouvera  des  choses  très  différentes  :  se  laisser aller, se laisser guider, de la performance, du calme,  l’ambiance club... ou pour améliorer la pra que d’un sport  aérobie terrestre. Car les muscles apprennent à travailler en  consommant moins d’oxygène avec un autre rendement, ce  qui peut être bénéfique. Vous êtes aussi monitrice d’apnée. Comment pra quer ? Pour  pra quer  correctement,  il  faut  apprendre  avec  des  moniteurs formés. On les trouve dans les clubs associa fs  (ffessm.fr) ou en structure professionnelle. Un tuto youtube  n’est  pas  une  bonne  idée  pour  débuter  ! Avec  le  club,  on  Records Meilleures performances en compétition : 6 min 50’ en sta que (2018). 212 m en dyn monopalme (2019‐record de france). 226,92m en dyn bi palmes (2019‐record de france hommes  et femmes confondus). Dyn sans palmes 137 m (2019). sera  en  milieu  sécure,  plus  efficace  et  ce,  beaucoup  plus  rapidement.  La  grosse  contre‐indica on,  ce  sont  les  problèmes  cardio‐pulmonaires  et,  par  rapport  à  la  profondeur,  on  revient  à  l’appren ssage  de  la  compensa on  qui  est  primordial.  Il  faut  être  simplement  nageur pour le loisir. A  travers  votre  sport,  quel  message  voudriez‐vous  transme re au grand public? C’est la découverte d’une autre liberté, d’autres sensa ons  et  une  ouverture  vers  le  monde  sous‐marin,  qui  donne  envie de préserver la nature. Cela me  ent de plus en plus  à coeur. Et puis il y a les no ons d’échange, de partage, de soin à  l’autre car on travaille en binôme. Faire en sorte que l’autre  puisse  pra quer  ce e  ac vité  dans  les  meilleures  condi ons.  J’ai  l’impression  qu’il  y  a  ici  moins  d’égo  qu’ailleurs, je ne sais pas, en tous cas, j’ai eu la chance, moi,  de tomber sur des gens formidables.MC.Nanni crédit photo: unlimited Prod/ffessm
  • 30. 30 Mon bonheur à moi Mon  Bonheur  à  Moi  est  une  associa on  reconnue  d’intérêt  général  qui  a  pour  objec f  d’aider  les  enfants  en  situa on  de  vulnérabilité  à  ré‐enchanter  leur  quo dien,  à  les  accompagner  sur  le  chemin  du  mieux‐être  grâce  à  des  ou ls  pédagogiques et/ou thérapeu ques, u lisables seuls ou avec l’aide d’un adulte. Force est de constater que la confiance en soi est primordiale pour l’épanouissement d’un enfant, afin qu’il soit à l’aise avec les autres et qu’il affronte plus facilement certaines situations de la vie. C’est encore plus vrai pour un enfant fragilisé dont l’es me  de soi est bouleversée. Il peut se sen r seul, et développer un sen ment de peur  du moment présent mais aussi de l’avenir… les missions de  l’associa on naissent de ce constat là. LES MISSIONS DONNER AUX ENFANTS LES MOYENS D’ÊTRE  BIEN AVEC EUX‐MÊMES • Mise en œuvre des projets des nés à aider les enfants à  prendre confiance en eux, afin d’appréhender leur situa on  de manière plus sereine.  •  Leur  donner  les  clés  pour  adoucir  leur  quo dien  et  les  rendre acteurs de leur développement. ROMPRE LA SOLITUDE DES ENFANTS FRAGILISÉS • Créer une bulle de bonheur en finançant des ou ls (des  supports)  leur  perme ant  d’occuper  les  moments  de  solitude sans l’aide ou l’interven on d’une  erce personne. COMMUNIQUER AVEC L’ENTOURAGE •  Mise  à  disposi on  d’ou ls  pédagogiques  perme ant  d’accompagner,  et  d’aider  les  enfants  à  mieux  vivre  leur  quo dien mais aussi à croire en leurs ressources. *  Les  ac ons  sont  menées  en  lien  avec  un  comité  scien fique cons tué de médecins et de spécialistes de la  santé, du bien être et de l’enfance. Autour  de  Marie  (directrice  ar s que),  Anne‐Sophie  (chirurgien), Mélanie (maîtresse de conférence) et Philippe  (anesthésiste)  les  membres  du  bureau,  s’est  formée  une  véritable  équipe  avec  une vingtaine  d’adhérents,  pédiatre,  psychiatre,  médecins  généralistes,    pharmacien,  infirmière,  magistrat,  photographe,  psychomotricienne,  sophrologue,  chargée  de  mission,  secrétaire  de  collège,  spécialiste  li érature  jeunesse,  assistante  maternelle,  responsable  commerciale, directrice de mécénat…  Ensemble  ils  œuvrent  à  développer  l’associa on  et  déployer  ses  projets  pour  ré  enchanter  le  quo dien  des  enfants fragilisés. M.Laurentjoye
  • 31. 31 EN 2020/2021 L’OBJECTIF : AIDER LES ENFANTS HOSPITALISÉS À CROIRE EN EUX Il existe différents types d’hospitalisa on, de courte, moyenne ou longue durée, différentes sortes de maladies  (chroniques, ponctuelles, graves ou non) mais toutes suscitent les mêmes interroga ons : Comment aider les enfants hospitalisés à passer le temps ? Que leur proposer afin qu’ils oublient ne serait‐ce qu’un moment la raison de leur présence à l’hôpital ? Comment leur apprendre à se relaxer ? Comment les aider à développer leur pouvoir d’agir ? Comment leur perme re de se sen r bien lorsqu’ils sont seuls ? Comment les aider à trouver par eux‐mêmes les solu ons ? Il existe en France de formidables associa ons qui aident les enfants  à réaliser un rêve, qui proposent des ac vités ou des spectacles… Mais que faire lorsqu'il n'y a pas d'ac vité au programme, lorsque les  parents travaillent et que le personnel hospitalier et les associa ons  ne sont pas disponibles ? Le  premier  projet  est  des né  aux  enfants  hospitalisés,  souvent seuls et qui ont besoin de reprendre confiance et  de trouver des ressources pour se sen r bien. Il s’agit d’un ouvrage qui s’appelle Mabàm (Ma bulle à Moi)  qui  sera  distribué  gratuitement  aux  enfants  hospitalisés  pour les aider à prendre confiance et les emmener sur le  chemin  du  mieux  être.  C’est  une  boîte  à  ou ls  dans  laquelle ils pourront piocher en fonc on de leurs besoins  et de leurs ressen s. Beaucoup d’études montrent que la manipula on, la lecture, l’écriture sont nécessaires pour le bien‐être et le développement des  enfants. Ce  projet est soutenu par un comité scien fique et pédagogique. Il perme ra aux enfants grâce à une mise en page ludique et  originale, d’occuper leurs moments de solitude, et de trouver en eux les ressources pour se sen r bien. (Lecture, jeux, tests, relaxa on, médita on, sommeil, diété que, portraits inspirants, sophrologie, auto‐massages, do it yourself…) En  complément  du  livre  d’ac vité,  l’enfant  pourra  écouter,  les  contes,  les  exercices  bien‐être  du  livre  (exercice  de  médita on,  respira on, hypnose, sophrologie….) grâce à la chaine de Podcast Mabàm.
  • 32. 32 Stress et respiration Comment respirer pour déstresser ? Qu’est-ce que respirer? C’est absorber l'air dans la cage thoracique, puis l'en rejeter.  C’est un processus vital, ins nc f et tout bête, pas besoin de  réfléchir.  D’après  la  science,  la  respira on  peut  directement  agir  sur  notre  état  de  stress  :  une  respira on  lente  perme rait  d’a eindre la tranquillité. "Outil simplissime" Donc  nous  avons  à  portée  de  main  un  ou l  simplissime  pour  régler un problème médical largement répandu et impactant la  qualité de vie de ceux qui en sont vic mes. Si  les  émo ons  jouent  sur  notre  rythme  respiratoire  :  en  situa on  de    stress,  la  respira on  devient  rapide  et  superficielle, l’inverse est également vrai.  Il  est  en  effet  possible  d’interagir  avec  nos  émo ons  en  contrôlant notre respira on.  En effet la respira on profonde est une importante technique  de relaxa on.  L’exercice ne consiste pas à respirer plus, mais au contraire  à  calmer  notre  respira on,  pour  agir  sur  nos  fonc ons  physiologiques,  détendre  nos  tensions  et  apaiser  nos  émo ons pour un calme instantané et durable. "La cohérence cardiaque" Il  existe  plusieurs  exercices  de  respira on  dont  une  technique  dont  on  parle  beaucoup  à  juste  tre,  de  nombreuses  études  scien fiques  ayant  prouvé  son  efficacité : la cohérence cardiaque. C’est une technique de ges on du stress et des émo ons  qui  entraine  de  nombreux  bienfaits  sur  la  santé  physique,  mentale et émo onnelle.  Elle  permet  d’apprendre  à  contrôler  sa  respira on  afin  de  réguler son stress et son anxiété. Qu’est‐ce  que  le  stress?  D’après  le  Larousse,  c’est  un  état  réac onnel  de  l’organisme soumis à une agression brusque.  D’après une étude de janvier 2016, 20% des français se sentent stressés la plupart  du temps. C’est donc un problème majeur de santé publique. 
  • 33. 33 "Une technique de gestion du stress et des émotions" Le principe est très simple, c’est le 365 :  3 fois par jour, 6 respira ons par minute  et ce pendant 5 minutes, durée nécessaire et suffisante pour obtenir des résultats.  Ces chiffres ont une raison physiologique et sont basés sur de nombreuses études :  3 fois par jour car les effets bénéfiques de la pra que ne persistent que quelques heures (4h en moyenne), une rythmicité de 6  cycles respiratoires par minute, car cela amène le rythme cardiaque à se synchroniser progressivement à notre rythme respiratoire  et 5 minutes car c’est la durée nécessaire mais suffisante pour se me re en cohérence cardiaque et apporter un apaisement (par la  diminu on du cor sol, hormone du stress). Pour la pra quer, c’est très simple: Il suffit d’être assis (pas d’effet en posi on couchée), le dos bien droit, on inspire et on expire à un rythme régulier. On inspire en  gonflant bien le ventre (respira on abdominale) et par le nez, on expire par la bouche, comme si on soufflait dans une paille en  dégonflant le ventre.  Vous pouvez le faire quand vous voulez, où vous voulez, idéalement comme précédemment dit, 3 fois par jour. Simple, gratuit,  sans contre‐indica on, à la portée de tous. A.Lefèvre‐Henry SOURCES: Study shows how slow breathing induces tranquility, Stanford University School of Medicine.