Depuis quelques semaines la SFJM voit la vie en rose… et c’est tellement chouette que nous souhaitons vous en faire profiter ! Tous les membres se sont mobilisés pour vous offrir la revue numéro 3 珞
♦️Vous nous connaissez déjà ? venez lire l’actualité du mois d’octobre avec sa mobilisation pour le dépistage du cancer du sein, et aussi des conseils sur le sommeil, la gestion du stress, l’interview d’une championne d’apnée sportive, les projets de l’association et plein d’autres articles.
♦️Vous ne nous connaissez pas ? Alors qu’attendez-vous pour nous découvrir… ?
1. LA SFJM
Nos dernières actualités, nos
passages à la radio, notre billet
d'humeur, notre chaîne insta.
NUMÉRO 3 // OCTOBRE 2020
INFORMATION MÉDICALE
L'actualité santé : L'apnée du
sommeil, retrouver Morphée, les
professionnels de santé face au
coronavirus.
S FJM
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE JOURNALISME MÉDICAL
Notre Dossier: Cancer du Sein
BIENÊTRE
L'interview de Magalie Siterre:
l'apnée sportive, l'Association Mon
Bonheur à Moi, Stress et Respiration.
2.
3. ÉDITO
"L'année de la crise"
A peine 2020 avaitelle débutée, que ce mot
lui collait déjà à la peau: "la crise".
D'abord celle des retraites, puis celle de
l'hôpital public pour continuer avec celle,
mondiale cette foisci, du coronavirus.
Jamais deux sans trois comme dit le dicton!
Espérons que nous en resterons donc là!...
En ces temps de couvre feu, où toute la
société, déjà à bout de souffle, est en apnée
dans la crainte d'une deuxième vague maintes
fois annoncée, offrons nous une petite bulle
d'oxygène.
Cette molécule fait cruellement défaut mettant
nos poumons et nos nerfs à rude épreuve.
Les effets sont déja là: anxiété, trouble du
sommeil, fatigue...
Alors apprenons à maîtriser notre souffle,
respirer pour mieux s'apaiser.
Oui, la Covid est là.
La situation sanitaire occupe nos pensées, nos
médias, les places dans nos hôpitaux, donne
le tournis à nos réanimateurs, nos médecins,
nos infirmières, nos pharmaciens. Les effets
du Segur ne sont pas là...Et pourtant il faut
prendre le temps de respirer, de s'éloigner du
tumulte ambiant pour ne pas oublier de
s'occuper des autres malades. Ces autres
pathologies, elles aussi bien présentes,
parfois plus graves, aux issues incertaines ne
doivent pas être laissées pour compte.
Heureusement la médecine progresse, la
recherche avance.
Alors soyons optimiste!
Accrochons un peu de rose à nos coeurs!
Pensons au ruban rose!
Car octobre c'est aussi le mois dédié à la
luttre contre le cancer du sein, et la
promotion de son dépistage. Cette maladie
qui touche directement à notre intimité, notre
féminité et à cet organe si symbolique "qui
nourrit nos enfants", reste le cancer le plus
fréquent, et atteint des femmes de plus en plus
jeunes.
Son dépistage précoce reste la meilleure
arme.
Alors informez vous et surtout dépistez vous!
Les rédacteurs en chef
M.Mayenc
A.Simonnet
4. 4
Sommaire
p.6 La SFJM, Actualités et Projets
p.8 Billet d'humeur: Patients
p.9 Notre info santé by SFJM
SFJM
Dossier p.10 Parlons-en!
p.12 Le dépistage dans tous ses états
p.14 La chirurgie dans le cancer du sein
p.16 Kiné et Rééducation
p.17 Le sport: un allié de choix
p.18 Cancer: Régimes céto...thérapeutiques ou céto...gênants?
p.20 Faire un enfant après un cancer
Octobre
Rose
Cancer
du Sein
6. Société Française de
Journalisme Médical
6
La SFJM, Actualités
et Projets
La SFJM con nue ses projets et n'oublie
pas d'être présente dans les médias
pendant la crise sanitaire du covid 19.
La SFJM a dû s’adapter pendant la crise sanitaire du
coronavirus.
Son assemblée générale prévue au mois de mai dernier à Aix
en Provence a dû être annulée.
Sous l’ini a ve de notre présidente Orane Leroy‐Rivierre,
l’AG a eu lieu par visioconférence.
Nous avons pu aborder le prochain lieu de notre AG qui sera
située à Paris.
Nous avons pu faire la connaissance des nouveaux adhérents
qui ont su impulser de nouvelles idées par leur dynamisme.
Nous avons discuté des thèmes que l’on souhaitait aborder
pour la prochaine revue et la con nuité de la chaine notre
info santé sur Instagram.
Bousculée par l'actualité, La SFJM a été très ac ve pendant
la période du coronavirus.
Ses membres sont intervenus dans différents médias.
Tout d’abord, notre présidente Orane s’est exprimée et a
donné ses conseils de manière régulière sur France Bleu
Na onale dans l’émission « Tous experts ».
Elle est passée également sur France 3 Bourgogne Franche
Comté à deux reprises où elle a répondu aux ques ons des
téléspectateurs dans l'émission "Ensemble c'est mieux".
Elle dialoguait avec le présentateur avec aisance de chez elle.
Elle nous a détaillé les gestes barrières et des conseils
quo diens pour faire face au virus qui paralysait notre pays.
Par exemple, elle nous a expliqué comment laver nos fruits
et légumes après avoir fait nos courses. Cela semblait banal,
il y'a quelque temps mais les gens avaient peur et avaient
besoin d'être rassurés.
Notre présidente a participé à l'émission de France 3 Bourgogne Franche Comté
7. 7
Lors de notre future AG à Paris le 14 novembre, le bureau
sera renouvelé.
Cela perme ra d’insuffler une nouvelle dynamique à
l’associa on.
Une visite de la maison de la radio sera surement organisée si
la situa on sanitaire le permet.
Nous avons déjà prévu celle du printemps. Elle devrait se
tenir à Aix en Provence courant mai où une visite du journal
"la Provence" doit se faire sur l’idée de notre membre Céline.
La SFJM con nue ses projets afin d'informer les personnes
qui souhaire faire le diplôme universitaire d'informa on et
journalisme médical, prévoir des interven ons au sein du DU
et aider les membres de l'associa on en les me ant en
contact avec des rédac ons.
En espérant que la situa on sanitaire s’améliore, la SFJM
con nuera de faire de nouveaux projets et de vous informer.
Vous pouvez suivre ses actualités sur les différents reseaux
sociaux.
A.Simonnet
Mais elle ne fut pas la seule, Céline, Romain, Morgane et
André sont également intervenus sur la radio na onale
France Bleue dans l’émission 100% solidaire où ils ont
répondu en direct aux ques ons des auditeurs.
Ils ont pu partager leurs compétences médicales avec ces
derniers. Les ques ons parfois étaient très ciblées,
étonnantes, ont surpris nos "chroniqueurs" mais qui ont su
bien rebondir de manière générale. Par exemple, lors de
l'interven on d'André en avril 2020, on lui a demandé si "on
devait laver les pa es de son chien à l'eau de Javel", "
ne oyer les couloirs des EHPAD à l'essence de
térébenthine".
Ce fut pour nos adhérents l’une de leur première expérience
à la radio, elle fut enrichissante, stressante car tous novices.
Ils ont été en direct pendant plus d’une heure, en échangeant
avec les animateurs et les auditeurs.
Pour certains d’entre eux, l’expérience de la radio a été
renouvelée comme Céline qui a donné des conseils santé
pendant l’été notamment sur les bobos, les coups de soleil et
les risques de déshydrata on sur Sud Radio. Elle est
Les futures AG
La SFJM sur tous les canaux
Les membres de la SFJM au micro de France Bleu lors de la crise sanitaire
du covid 19
intervenue à trois reprises.
Morgane a été interrogée également pour un journal
d’informa on sur ce e même radio à propos de la Covid 19
et sur la prise en charge effectuée par les médecins
généralistes.
Vous pouvez retrouver nos différentes interven ons sur
notre page facebook, linkedIn, et Instagram.
Plusieurs de nos membres, ont également rejoint des
rédac ons pour des revues spécialisées. Ils font leurs
premières armes et nous a endons de les lire avec
impa ence. Ils nous ont promis de faire partager leur
expérience, de nous faire raconter la vie d'une rédac on de
l'intérieur. On leur demandera une interview pour notre
prochain numéro.
Dernière minute:
Suite à la crise sanitaire du Covid 19, l'assemblée générale
ne pourra pas se tenir à Paris.
Elle s'effectuera par visioconférence.
8. 8
Billet d'humeur:
PATIENTS
Impatients. Impatients de retrouver
pleinement nos libertés.
Impatients de toucher à
nouveau du doigt
l’insouciance.
Ce e naïveté du monde d’avant. On
l’aimait finalement, ce monde d’avant, pas
vrai ? Un monde plein de défauts,
d’inégalités, d’excès, d’injus ces, de
décep ons certes, mais le nôtre, de monde.
Celui qui a disparu, le 11 mars. Celui que l’on a
retrouvé un peu, le 11 mai. Celui qui semble à nouveau
nous échapper.
Ce e insouciance donc… celle de boire un verre avec des
amis en sortant du travail; de passer un dimanche
beaucoup trop long à table, en famille; de rentrer un peu
trop tard d’une soirée dansante dans un bar, avec des
proches ou des inconnus; d’aller marcher, par une douce
nuit d’été, dans les rue de sa ville, sur les sen ers de sa
campagne; de respirer à pleins poumons, sans une
barrière de ssu ou de papier; de déba re, de parler,
d’apprendre pendant des heures autour d’une table, dans
un amphi, une salle de classe, à 2, 4, 6 et parfois, soyons
fous, plus de 10.
Impa ents de se voir, de s’embrasser, de se toucher, de
s’étreindre sans craindre le pire.
Sans culpabiliser d’avoir transmis un virus silencieux, qui
ne se réveillera que dans quelques jours pour nous priver
de goût, d’odorat ou bien de souffle. Ce e soif de vitesse.
Ce e vie trépidante où l’on se plaignait de n’avoir le
temps de rien alors que l’on faisait tout.
Alors on s’est privé hier. Et on se prive encore
aujourd’hui. Mais pourquoi au juste ? Nous voulons des
réponses, et vite !
Comme d’habitude. On veut tout, et tout de suite : quelle
est ce e maladie ? Est‐elle si dangereuse ? Quand
aurons‐nous un vaccin ? Est‐ce bien sage de se faire
vacciner si vite ? A quoi bon fermer les restaurants à 21h,
pourquoi pas 23h ? Pourquoi fermer un bar et pas une
fac ? Est‐ce qu’une dictature sanitaire est une
dictature ? Pourquoi en faire autant ? Pourquoi en
faire si peu ? Pourquoi les gens ne font‐ils donc
pas a en on, des malades meurent à
l’hôpital, enfin !
Poli ciens, médecins, scien fiques :
répondez‐nous ! Vite.
Impa ents donc. Impa ents d’avoir une
réponse cohérente. Impa ents de trouver
un traitement. Impa ents qu’on en finisse.
Impa ents que l’on écoute enfin les soignants.
Impa ents que l’on ne les entende plus sur les
plateaux TV. Impa ents d’avoir des moyens pour
soigner dans de bonnes condi ons. Impa ents de sor r
de ce e impasse, de ce confinement de l’actualité qui
tourne en boucle.
Impa ents de passer aux vrais sujets.
Mais n’est-ce pas cela, le vrai sujet ?
Avons‐nous la mémoire si courte ? Avons‐nous oublié nos
ques onnements, alors enfermés entre quatre murs ? A
quoi ressemblera ce nouveau monde, se demandait‐on
alors ? Sommes‐nous en train de laisser un répit à notre
planète ? Sommes‐nous, nous‐mêmes, en train
d’apprendre quelque chose ? Et si ce quelque chose,
c’était la pa ence… ? Pa ence.
Nous avons su le faire, souvenez‐vous. Nous avons
accepté de ne pas savoir. Nous avons accepté d’a endre.
Lorsque l’on cuisinait, lorsque l’on lisait, que l’on se parlait
aussi.
Nous n’avons jamais autant communiqué que lorsque
nous ne le pouvions pas. Pa ence.
Il vient peut‐être de là, ce mot que l’on entend dans la
bouche de nos soignants. Soyons pa ents.
Pa ents, car la santé, la médecine, c’est aussi laisser du
temps. De chercher, de trouver, d’expliquer, de
comprendre, de soigner, de guérir.
Il manque peut‐être de cela, notre monde, d’un peu de
pa ence.
O.Montegut
9. 9
@notreinfosante La Scoliose..
Elle est une "dévia on" d'une par e de la colonne vertébrale, minime ou plus importante,
de face, de profil avec une rota on de certaines vertèbres dans l'espace. Ces vertèbres sont
pour autant libres de leurs mouvements. La scoliose ne doit pas être confondue avec une
a tude scolio que, purement posturale elle.
Plus fréquente chez les filles, la scoliose concerne 2 à 4 % des enfants. On parle ici
seulement de la scoliose idiopathique, celle dont on ne connaît pas la cause (une origine en
par e géné que est confirmée, mais la recherche doit con nuer).
Elle représente 70 % de toutes les scolioses et n'est pas douloureuse... D'où un retard à la
diagnos quer parfois.
Oui mais alors, comment la diagnos quer ?
C'est toujours un médecin qui posera ce diagnos c après un examen clinique. Une
radiographie de la colonne vertébrale de l'enfant confirmera.
Les médecins généralistes, les pédiatres, sont vigilants à ce sujet.
Sans vous inquiéter parents, prenez aussi une minute de temps à autre, pour réaliser ce test
simple :
" L’enfant, debout, se penche en avant, jambes droites et place ses deux mains entre les
genoux. Si vous voyez une bosse sur un des deux côtés du dos, c'est un signe suspect."Plus
le dépistage est précoce, mieux c'est, car ce qui est embêtant, en par culier pour les
scolioses avec une angula on importante, c'est le risque évolu f. Ce risque est maximal au
début de la puberté, là où le rachis grandit le plus.
L'objec f, une fois la scoliose confirmée, sera de limiter le plus possible son évolu on
jusqu'à la fin de la croissance, là où elle se stabilisera.
Des soins avec un kinésithérapeute peuvent être réalisés. Ils feront prendre conscience à
l'enfant de sa posture globale, avec différents exercices et des é rements adaptés.
Le port d'un corset est parfois nécessaire.
MC.Nanni
@notreinfosante Bien manger pour se
faire plaisir et prendre soin de sa santé!
Vous savez déjà l'importance de consommer des fruits et des légumes toute l'année, quasiment à
chaque repas.
Insistons ici sur la qualité gusta ve et nutri onnelle des produits que l'on mange. Elle passe aussi
par conserver dans de bonnes condi ons les aliments chez soi.
Voici l'ini a ve originale du Low‐tech Lab (@lowtechlab.officiel) qui propose une organisa on de
garde‐manger, bénéfique à notre santé et contribuant à :
‐ limiter le gaspillage alimentaire
‐ avoir un impact économique et écologique.
Tout le monde ne construira pas un tel garde‐manger dans sa cuisine ! Mais certaines choses
peuvent vous inspirer ! Assurer par exemple une bonne "aéra on" des zones de rangement, ou
quelle "ambiance" privilégier (sec, à l'abri de la lumière..), ne pas mélanger certains fruits et
légumes en fonc on de leur rapport à l'éthylène...
MC.Nanni
Notre info santé by SFJM
L’actualité santé pour le grand public & les professionnels
Crédit: Pixabay
Crédit: Canva @notreinfosante
10. 10
Le
du
Mais pourquoi ce thème est‐il si important ? Les quelques
chiffres donnés par Santé Publique France en 2018
perme ent de saisir l’ampleur du problème.
Les chiffres
Le cancer du sein représente la première cause de décès
par cancer en France avec plus de 12 146 vic mes par an.
Surtout, son incidence a con nué d’augmenter entre 1990
et 2018 pour a eindre 58 458 nouveaux cas annuels.
On es me même que près d’une femme sur 8 développera
la maladie au cours de sa vie. Bien qu’excep onnels, les cas
masculins existent aussi.
Heureusement, sur ce e même période la mortalité a
diminué passant de 20 à 14 décès par an pour 100 000
femme. La première arme de lu e contre ce e maladie est
le programme na onal de dépistage organisé (cf. encadré
page suivante) qui permet une détec on précoce et ainsi
une réduc on de la mortalité.
Malheureusement, seules 50,3% des femmes répondent à
ce e invita on au dépistage…
Les facteurs de risque
Parmi les facteurs de risque de développer un
cancer du sein, on dis ngue :
ceux dits « non modifiables » que sont l’âge, un antécédent
personnel ou familial de cancer du sein, une forte
imprégna on hormonale (règles précoces et ménopause
tardive, absence de grossesse et d’allaitement) ou encore
une prédisposi on géné que (cf. encadré BRCA1 et 2)
de ceux dits « modifiables » et liés au mode de vie parmi
lesquels le surpoids, l’alimenta on, la consomma on
d’alcool ou de tabac.
Si l’on résume très souvent le cancer du sein à une seule et
même en té , il faut savoir qu’il n’existe en fait pas « un »
mais plutôt « des » cancers du sein. On dis ngue ainsi les
tumeurs en fonc on du type de cellules qui les
composent.
Le plus fréquent se dénomme « adénocarcinome
canalaire ». Une fois sa nature ssulaire connue, le cancer
Depuis maintenant 27 ans, le mois
d’octobre s’habille de rose pour me re
en lumière une maladie souvent tue : le
cancer du sein. A l’origine de ce e
mobilisa on se trouve l’associa on « le
ruban rose » engagée dans la préven on
et le sou en à la recherche. Malgré
bientôt trois décennies d’ac on, le
combat est toujours d’actualité.
Parlons-en !
DOSSIER
credit photo: Canva
11. 11
Cancer
Sein
Mutation des gènes
BRCA1 et BRCA2.
Les plus "people" des gènes dont la muta on a
entraîné la décision radicale de mastectomie
bilatérale d’Angelina Jolie. A 39 ans, celle‐ci lui a
permis de diminuer dras quement son risque de
cancer du sein.
Responsable d’à peine 5% des cancers du sein,
mais touchant des femmes plus jeunes, ce
redoutable facteur de risque augmente
l’incidence du cancer du sein jusqu’à 85% au lieu
de 10% habituellement.
Une surveillance spécifique des femmes ayant
ce e prédisposi on géné que est nécessaire dès
25 ans. La réflexion autour d’une éventuelle
abla on préven ve des seins et des ovaires pour
conjurer le sort peut se poser chez ces pa entes.
Une consulta on oncogéné que est
systéma quement proposée aux pa entes
porteuses de la muta on et à leur famille.
C.Pierrot
va être caractérisé par des marqueurs et des protéines qui
lui sont spécifiques. Ces dernières vont jouer un rôle dans
le pronos c de la maladie mais aussi dans le choix du
traitement puisque certaines seront des cibles
thérapeu ques. On peut par exemple citer les récepteurs
hormonaux (œstrogènes et progestérone) ou l’expression
du gène HER2.
La prise en charge
La prise en charge thérapeu que d’un cancer du sein peut
avoir recours à la chirurgie, la radiothérapie, la
chimiothérapie, l’hormonothérapie (traitement
médicamenteux) ou une associa on d’entre elles. La
recherche médicale évoluant perpétuellement, de
nouveaux protocoles sortent régulièrement.
Mais au‐delà de la prise en charge purement médicale, le
vécu de la maladie, ses conséquences directes ainsi que
celles des traitement sont de plus en plus prises en compte.
Ainsi la douleur, les soins de kinésithérapie ou la qualité de
l’alimenta on font désormais par e intégrante des soins.
M.Mayenc
12. 12
LE DÉPISTAGE DANS TOUS SES
ETATS
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent :
De ce fait, un programme na onal de dépistage organisé du
cancer du sein a été mis en place en France depuis 2004.
Qui dit « dépistage », dit « ac on de détecter une affec on
latente à un stade précoce au sein d’une popula on saine » :
en sont donc exclues toutes les femmes ayant des facteurs
de risque importants de cancer du sein ou ayant déjà eu
elles‐mêmes un cancer gynécologique.
Leur suivi sera adapté au cas par cas.
On parle alors de dépistage individuel.
Le dépistage du cancer du sein concerne donc toutes celles
n’ayant pas de facteur de risque de cancer du sein autre que
leur âge.
"Une mammographie tous les
deux ans"
Etant donné que la moi é de ces cancers émerge entre 50 et
74 ans, c’est ce e tranche d’âge qui est visée en proposant
un examen clinique des seins et une mammographie tous les
2 ans avec double lecture systéma que des clichés.
Les pa entes sont alors invitées par courrier à effectuer une
mammographie dans le centre de radiologie de leur choix.
Pour cela, il est conseillé de:
ð Préférer la première par e du cycle pour la réalisa on de
l’examen et de la mammographie (seins moins tendus, moins
douloureux)
ð Eviter l’applica on de produits cosmé ques et les bijoux
pouvant altérer la qualités des images mammographiques
ð Savoir que la mammographie peut être désagréable,
chaque sein étant brièvement comprimé entre deux plaques
ð Apporter ses anciens clichés au radiologue pour comparer
avec les nouveaux
"Penser à la palpation
mammaire tous les ans"
Ce dépistage systéma que a pour objec f de diminuer le
nombre de décès en détectant une lésion cancéreuse à un
stade précoce, il n’empêche évidemment pas l’appari on
d’une tumeur :
ð Penser à se faire examiner les seins par son généraliste ou
son gynécologue une fois par an
ð S’alerter en cas de modifica on au niveau d’un des seins
entre deux dépistages.
C.Pierrot
Comment ça marche?
Source UVMaF
Source: UVMaF
Les signes d'alertes à l'oeil et au toucher:
‐ masse épaisse et visible "une bosse"
‐ nouvelle taille/forme
‐ aspect peu d'orange
‐ pli cutané
‐ rougeur/chaleur localisée
‐ téton retracté
‐ veine en relief
‐écoulement mamelonnaire
13. 13
Bien avant l'inex nguible débat concernant la place de la
chloroquine dans la Covid, avait eu lieu la non moins
tumultueuse polémique à propos du dépistage du cancer du
sein.
Etant donné qu’1 femme sur 8 développe un cancer du sein
au cours de sa vie, et que la survie à 5 ans est de 99% au
stade précoce versus 26% au stade métasta que, il semble
mathéma quement logique de vouloir dépister des tumeurs
le plus tôt possible.
Les pa entes bénéficient ainsi d’un traitement moins lourd,
grevé de moins de séquelles, avec plus de chances de survie.
Mais la paru on en 2017 d’ar cles scien fiques dénonçant
un surdiagnos c de cancers locaux, sans réel poten el
évolu f, remet tout en cause.
Un nombre non négligeable de pe tes lésions cancéreuses
localisées serait traité lourdement pour rien, sans compter
l’angoisse en cadeau bonus pour les pa entes dont le statut
de cancéreuse est difficile à endosser.
Alors, en 2020, quand on reçoit son carton d’invita on pour
se faire apla r chaque sein entre les plaques d’une machine
de mammographie, que doit‐on faire ?
Sachant qu’il est actuellement impossible de prédire
l’évolu vité d’une lésion cancéreuse, la vraie ques on à se
poser est :
«Est‐ce que je préfère savoir que j’ai un cancer du sein de
pe te taille qui e à devoir le traiter peut‐être de façon
abusive mais avec de grandes chances de survie? Ou je
refuse de réaliser la mammographie de dépistage et j’a ends
d’avoir des symptômes évocateurs, qui e à avoir un cancer
plus évolué mais traité à juste tre?».
L'important étant, une fois bien informée, de ne pas avoir de
regrets.
C.Pierrot
Mammo ou pas mammo?
La polémique qui a fait du tort au dépistage du cancer du sein.
14. 14
La chirurgie dans le
cancer du sein
Le Docteur Suzanne LIMA, gynécologue‐obstétricien spécialisée en chirurgie
sénologique au CHU de Saint‐E enne, nous explique la place de la chirurgie dans la prise
en charge de ce e maladie.
Les médias parlent régulièrement des campagnes de
dépistage du cancer du sein. Pourquoi un diagnostic
précoce est-il aussi important ?
Un diagnos c précoce permet de dépister le
cancer à un stade infraclinique c'est‐à‐dire
avant même que la pa ente présente des
symptômes du cancer du sein .
Plus la maladie est prise en charge tôt dans
son développement, meilleur est le
pronos c et les chances de guérison pour
les pa entes.
Comment participer à ces campagnes ?
Le dépistage organisé s'adresse à toute
femme âgée de 50 à 74 ans indemne de
signe clinique ou de symptôme.
Les pa entes, dans ce cadre, sont invitées à
par r de 50 ans, puis tous les 2 ans, à réaliser
une mammographie dans le cabinet de
radiologie de leur choix.
S'il n'y a pas d'anomalie à la première lecture, les
mammographies partent ensuite vers un deuxième
lecteur.
Il y a donc une double lecture ce qui est l'intérêt du
dépistage organisé.
Est-ce que cet examen est douloureux ?
Ce n'est pas un examen douloureux à proprement dit
mais il peut être inconfortable à cause de la
compression mammaire nécessaire pour réaliser des
clichés de qualité et pour diminuer les radia ons.
Une fois le diagnostic posé, quelles sont les grandes
étapes dans la prise en charge médicale et
chirurgicale ?
Différents types de traitements sont proposés dans la
prise en charge du cancer du sein : la chirurgie, la
chimiothérapie, la radiothérapie, l'hormonothérapie et
les thérapies ciblées.
Il arrive parfois qu'un seul traitement soit nécessaire.
Dans d'autres cas, une associa on de plusieurs
stratégies est u le pour traiter au mieux la pa ente.
Le choix des traitements est personnalisé et
adapté à chaque pa ente en fonc on du
cancer qu’elle présente.
En ce qui concerne la chirurgie, deux
types d’interven ons peuvent être
pra quées : une chirurgie
mammaire conservatrice, appelée
mastectomie par elle ou une
chirurgie mammaire non
conservatrice, appelée
mastectomie totale.
La chirurgie conservatrice consiste
à re rer la tumeur et une pe te
quan té de ssu mammaire
avoisinant de façon à conserver la
plus grande par e du sein de la
pa ente.
C’est ce e chirurgie que l’on
privilégie dans la mesure du possible.
Elle est toujours complétée d’une
radiothérapie.
La mastectomie totale consiste à re rer la totalité du
sein.
En cas de tumeur infiltrante, il est également nécessaire
de re rer un ou plusieurs ganglions lympha ques
axillaires (ganglion sen nelle ou curage axillaire).
Dans ce cas, l'objec f est
de préciser si le cancer
s'étend au‐delà du sein et
de déterminer les
traitements
complémentaires.
15. 15
Quelles sont les questions fréquemment
posées par les patientes avant
l'intervention ?
Est‐ce que je vais avoir mal ?
A ce e interroga on bien légi me, je leur
réponds que c'est une chirurgie qui est
assez peu douloureuse en règle générale.
Les médicaments antalgiques actuels
perme ent de très bien calmer la douleur
en postopératoire.
En cas de mastectomie totale, les pa entes
veulent également avoir des renseignements sur la
cicatrice.
Elles s’interrogent aussi sur l’apparence qu’elles auront
après abla on du sein.
Il est important de les rassurer et de leur expliquer que
dès la sor e de l’hôpital, elle ont la possibilité de me re
dans leur sou en gorge une prothèse d’abord en
mousse puis en silicone qui masque l’interven on
qu’elles ont eue.
"Le cancer du sein est un cancer fréquent
mais c'est un cancer qui se soigne très bien
s’il est pris en charge précocement"
Quels sont les problèmes fréquemment rencontrés
par les patientes après l’opération?
Il y a normalement assez peu de complica ons après un
traitement conservateur avec un ganglion sen nelle.
Bien sûr, comme toute interven on chirurgicale, il peut
y avoir des infec ons, des hématomes mais c'est
rela vement rare.
En cas de curage axillaire, c'est à dire lorsqu'on enlève
le carrefour ganglionnaire, les pa entes peuvent
présenter, dans 10 % des cas, un lymphoedème.
Il s’agit d’une accumula on de lymphe qui va faire
gonfler le bras.
Enfin, de manière un peu plus fréquente, les pa entes
présentent une dysesthésie c'est‐à‐dire qu'elles
peuvent avoir des sensa ons un pe t peu modifiées au
niveau de la sensibilité du bras et de la paroi
thoracique .
En cas de mastectomie totale, à quel moment peut-on
envisager une reconstruction mammaire ?
Dans la mesure du possible, on essaie toujours de
proposer la reconstruc on mammaire dans le même
temps opératoire que la mastectomie totale.
On parle alors de reconstruc on mammaire immédiate.
Mais celle ci ne peut s’envisager que dans des cas bien
précis.
Sinon, on parle de reconstruc on mammaire différée.
La reconstruc on est alors envisagée à la fin de
l'ensemble des traitements, en général un an après la
fin de la radiothérapie.
Est-ce qu'il y a toujours de la chimiothérapie après
l'opération ?
Pas nécessairement. Cela dépend de l’âge de la
pa ente, des caractéris ques du cancer… Dans certains
cas, la chimiothérapie peut même être proposée avant
la chirurgie.
Le schéma de traitement est décidé entre spécialistes
lors d’une discussion en Réunion de Concerta on
Pluridisciplinaire (RCP).
Ces réunions rassemblent l'ensemble des acteurs
intervenant dans la prise en charge du cancer.
Autour de la table sont réunis les chirurgiens, les
oncologues, les radiothérapeutes, les radiologues et les
médecins anatomopathologistes.
Ensemble, nous validons tous les schémas de prise en
charge pour chaque pa ente.
La décision est donc collégiale et conforme aux
recommanda ons de bonnes pra ques.
Quel message, pour finir, souhaitez-vous faire passer
aux femmes concernant le cancer du sein ?
Le cancer du sein est un cancer fréquent mais c'est un
cancer qui se soigne très bien s’il est pris en charge
précocement.
D’où l'intérêt d’un dépistage précoce et j'encourage
toutes les femmes à se faire dépister.
R.Lecointre
16. 16
KINÉ ET RÉÉDUCATION
Les kinésithérapeutes interviennent pour les femmes dans la prise en charge du
cancer du sein, en par culier quand une chirurgie a été nécessaire.
Un démarrage précoce de la kinésithérapie suite à une chirurgie cura ve est indiqué, mais il n’est jamais trop tard ! Ce sont aussi
des soins de support par l’apaisement qu’ils procurent, en ce e période si délicate que traversent les pa entes, dans la maladie et
dans le rapport à leur féminité. Remboursée à 100 %, une ordonnance médicale est indispensable à ce e “rééduca on de
l’épaule, du membre supérieur et du tronc”. Celle‐ci impliquera la femme dans sa globalité, dans sa spécificité, sera principalement
manuelle, et non douloureuse. Les soins pourront s’ar culer autour de cinq points :
LUTTER CONTRE LE LYMPHOEDEME
Ce peut être l’oedème du bras, du sein ou encore de la paroi du thorax.
L’insuffisance lympha que, en rapport avec le curage axillaire ou les
séquelles de la radiothérapie, est en cause...elle peut apparaître dans
les 12 mois du traitement. L’objec f est de réduire le volume de
l’oedème et d’éviter sa fibrose, en améliorant la circula on lympha que
par du drainage lympha que manuel (DLM) qui demande une vraie
technicité. Quand l’oedème est important, des bandages peuvent être
pra qués pour déconges onner. Cela demande une forma on
spécifique du kinésithérapeute. Le pra cien pourra ensuite
autonomiser la pa ente à ce sujet (on parle d’auto‐bandages). Un relai
sera ensuite assuré par le port d’un manchon.
ASSOUPLIR LES
CICATRICES ET LES TISSUS
Les cicatrices sont celles liées à l’abla on
de la tumeur du sein, ou celle du creux
axillaire en rapport avec le curage
ganglionnaire. Toucher à ses cicatrices est
souvent une vraie appréhension pour la
pa ente. L’approche se doit d’être
délicate! Le travail sera manuel, parfois
mécanique avec l’u lisa on d’appareils.
C'est important car les cicatrices peuvent
rer sur les ssus environnants et avoir
des conséquences à distance sur la
mobilité de l’épaule par exemple, ou
entraver le drainage inters ciel de la zone.
La kiné est aussi une aide à la
cicatrisa on.
CONSERVER UNE MOBILITÉ CORRECTE
DE L'ÉPAULE,
mais aussi du rachis cervical et dorsal, du diaphragme.
On veut s’assurer d’une amplitude ar culaire d’épaule sa sfaisante
suite à l’interven on. Il faudra “ouvrir” le creux axillaire par des
mobilisa ons douces, le corps pouvant avoir comme réflexe de se
refermer sur sa douleur ou ses tensions. Des exercices simples
seront donnés à la pa ente. On conseillera une u lisa on
“normale” du bras mais sans forcer.
La posture sera abordée pour réintégrer dans l’image corporelle le
côté opéré.
PRENDRE EN CHARGE LA
DOULEUR
Elle est à entendre, toujours. Toutes les ac ons
mises en oeuvre par le kiné vont dans ce sens. Les
douleurs peuvent être ici très différentes : de la
douleur liée à la chirurgie, à celles liées aux
traitements médicaux du cancer, des troubles
sensi fs aux douleurs de pesanteur du bras si un
lymphoedème est présent.
ACCOMPAGNER A L'EXERCICE ADAPTÉ
pendant ou après les traitements, car un décondi onnement
musculaire peut s'installer. Une gymnas que douce, telle que la
gymnas que Rose Pilates, peut être intéressante.
On sait par des études scien fiques les effets bénéfiques de
l'exercice, adapté et guidé, dans le cadre du cancer.
LA KINÉ, A QUEL MOMENT ?
‐ durant l’hospitalisa on, elle permet un premier bilan et un travail très doux de l’épaule, l’u lisa on de la respira on pour
calmer l’anxiété, et l’appren ssage d’une auto‐rééduca on, simple, à reproduire au domicile. A en on à ne pas vouloir trop bien
faire en faisant trop d’exercices, trop vite.
‐ en libéral : tout au long du parcours du cancer du sein.
‐ avant une reconstruc on mammaire, pour préparer les ssus à l’interven on et donner un résultat esthé que op mal.
Des conseils nombreux, personnalisés, seront donnés, chaque fois qu’ils seront nécessaires.
Des kinés sont spécialisés dans ce e rééduca on, vous trouverez leurs coordonnées sur ces sites :
reseaudeskinesdusein.fr, sereconstruireendouceur.com.
Chaque femme est unique. La rééduca on s’adapte
en permanence à elle seule. L’objec f est de
l’accompagner à une vie la plus “normale” possible,
en fonc on de ses besoins et a entes, au sein d’une
rela on de confiance.
MC.Nanni
17. 17
Plus facile à dire qu’à faire, comment se mo ver quand
on est fa gué, que l'on a mal partout et que le moral est
au plus bas? D’abord en chassant les idées reçues! Une
ac vité physique adaptée ne fa gue pas, au contraire
elle redonne de l’énergie. Disons même mieux, l’ac vité
physique est le seul traitement ayant fait la preuve de
son efficacité contre la fa gue liée au cancer, avec une
réduc on de 30 à 40 %. De même, le sport ne fait pas
mal. Une ac vité physique adaptée, non seulement n'est
pas douloureuse, mais au contraire soulage en diminuant
les douleurs pendant et dans les suites du traitement
d’un cancer.
Les vertus de
l’ac vité physique
ne s’arrêtent pas
là: améliora on
des symptômes
dépressifs, du
sommeil, de
l'es me de soi et
de l’image
corporelle. Le
sport est bon
pour le moral et
c’est peu dire que
l’on en a besoin dans ces circonstances! Enfin, la
récupéra on et la qualité de vie pendant et après le
traitement sont meilleures chez les pa entes pra quant
une ac vité physique.
Une activité adaptée et encadrée
Il ne s’agit pas de courir un marathon. Le maitre mot de
l’ac vité physique dans un contexte de cancer est
"adaptée": Adaptée à l’état de santé de base et aux
fonc ons cardio‐vasculaires, Adaptée au type de cancer
et au stade de la maladie, Adaptée aux traitements en
cours ou reçus et à leurs conséquences, Adaptée aux
possibilités et aux humeurs du jour!
L’ac vité physique est encadrée par un médecin et des
éducateurs spor fs formés en sport santé, qui sont
chargés d’établir les différents programmes. Ceux‐ci
évoluent, sont revus et corrigés en fonc on des besoins
et des stades de la maladie, ils sont personnalisés.
Les programmes sont idéalement mixtes, associant
endurance et renforcement musculaire doux. Mais s’il
faut choisir, l’endurance est privilégiée en raison de son
ac on an ‐douleur. Des séances d’é rements viennent
compléter le menu. L’intensité des exercices est
progressivement augmentée pour a eindre un niveau dit
modéré: On doit pouvoir mener une conversa on
normale sans essoufflement pendant la pra que de
l’ac vité spor ve. Les ac vités réalisées en groupe, à
l’extérieur, en club ou associa on sont privilégiées. Le
groupe mo ve et encourage!
Concrètement, ça donne quoi?
Les ac vités physiques de la vie quo dienne (marche,
escaliers, jardinage…) sont encouragées. Les séances
spécifiques ont lieu à une fréquence de 2 à 5 fois par
semaine pendant une durée variant de 30 à 60 minutes.
Parmi les ac vités d’endurance, on retrouve la marche,
l’aquagym, le vélo sta onnaire ou encore la nata on. Le
renforcement musculaire peut être effectué grâce à des
machines, mais des ac vités comme le yoga ou le pilate
par exemple perme ent à la fois le renforcement
musculaire et l’assouplissement.
Le sport: un allié de choix
Avant, pendant, après un cancer du sein, toutes les études convergent vers un bénéfice de
l’ac vité physique. Les femmes ac ves auraient 20% de risque en moins de developper un
cancer du sein par rapport aux femmes sédentaires. L’ac vité physique faciliterait la tolérance
des différents traitements. Après un cancer du sein, pra quer au moins 3 heures d’ac vité
physique par semaine réduirait les risques de récidive de 20% et jusqu’à 50% au delà de 9h par
semaine. Alors Mesdames à vos baskets!
En résumé:
Une ac vité physique adaptée améliore la qualité de vie dans
toutes ses composantes (physiques, psychiques, sociales) à toutes
les étapes de la prise en charge d’un cancer du sein.
En dehors de circonstances par culières comme les suites
immédiates d’une chirurgie ou lors d’ un épisode infec eux,
l’ac vité physique peut être adaptée à toutes les situa ons.
Une dernière chose à savoir: les bénéfices de l’ac vité physique ne
seront pérennes que si le programme est poursuivi sur le long
terme, bien après la rémission. Pour cela n’oublions pas les pouvoirs
an ‐récidives de l’ac vité spor ve…
C.Guyomar
18. 18
Cancers : régimes
céto...thérapeutiques ou
céto…gênants ?
Dans le domaine de la cancérologie, le jeûne et les régimes cétogènes ne rentrent
dans aucune recommanda on. Les études manquent mais se mul plient. Que
nous apprennent les derniers essais cliniques ?
La cétose
Au sens large, les régimes cétogènes sont des régimes
alimentaires qui induisent un état de cétose. La cétose est
définie par la présence dans le sang de corps cétogènes,
une source d’énergie fournie par la dégrada on des acides
gras. Plusieurs moyens sont possibles pour y arriver : le
jeûne, mais également les régimes hypocaloriques à basse
teneur en glucides et en protéines qui imitent les effets
biologiques du jeûne (FMD pour fast mimicking diet) ou
encore les régimes normocaloriques riches en lipides,
pauvres en protéines et en sucres (ce sont les régimes
« cétogènes » tradi onnels).
Le jeûne
Le jeûne est défini comme l’arrêt de la prise alimentaire
sans restric on de l’apport en eau. Une étude chez la
souris publiée en 2012 a suscité un vif intérêt après avoir
observé grâce au jeûne un ralen ssement de la croissance
de certaines cellules cancéreuses, une poten alisa on de
la chimiothérapie et une améliora on de la survie globale.
Ce e étude préclinique a permis de me re le jeûne et plus
largement les régimes induisant un état de cétose (régimes
cétogènes) à l’agenda de la recherche interna onale.
"Au contraire des cellules saines, les cellules cancéreuses
n’auraient pas la capacité avec le jeûne de passer de l’état
proliféra f à l’état de maintenance et de répara on. Ceci
engendrerait chez elles une vulnérabilité plus importante
que les cellules saines. Ce e «sensibilisa on différen elle
au stress» pourrait rendre les traitements du cancer plus
efficaces et mieux tolérés".
Les recommandations sont de ne pas pratiquer le
jeûne au cours de la prise en charge d’un cancer.
Hélas ses effets dans le cancer sont flous. Les résultats
des études animales sont ambivalents et les
expérimenta ons humaines sont trop pe tes et de trop
faible qualité pour pouvoir répondre de manière probante
(1). De plus, une incer tude existe encore aujourd’hui
concernant son effet sur la tolérance des chimiothérapies
et sur le risque de dénutri on. Les recommanda ons sont
donc de ne pas pra quer le jeûne au cours de la prise en
charge d’un cancer.
Mais une pe te étude clinique récente apporte des
résultats à la fois prome eurs et rassurants. L’effet et la
tolérance d’un jeûne encadrant les chimiothérapies (de
24h avant jusqu’à 24h après) ont été évalués chez 24
personnes a eintes de cancers gynécologiques.
Résultats : les pa entes ayant jeûné n’ont pas perdu plus
de poids que les par cipantes soumises à une
alimenta on standard. Les hospitalisa ons imprévues
étaient similaires entre les groupes. Le jeûne a entraîné
en outre moins de modifica ons du traitement an ‐
cancéreux et une améliora on de la qualité de vie (2). De
quoi rassurer les oncologues ? Le nombre réduit de
par cipantes impose d’autres études pour confirmer ces
résultats.
19. 19
Références
La “fast mimicking
diet” (FMD)
Pour contourner le risque poten el de dénutri on liée au
jeûne, des chercheurs ont mis au point un régime imitant
les effets biologiques du jeûne (fast mimicking diet ou
FMD). Parfois appelé «régime de la longévité», il s’agit
d’un quasi‐jeûne périodique de 5 jours à base de
produits parmi lesquels on trouve de l’huile d'algues ou
encore des bouillons et des soupes.
Une publica on parue récemment relate les effets de la
FMD sur des pa entes a eintes de cancer du sein. 131
pa entes ont été randomisées pour recevoir soit le
fameux FMD, soit leur alimenta on habituelle pendant 3
jours avant et pendant la chimiothérapie. Selon les
résultats observés, la FMD pourrait améliorer la
tolérance des chimiothérapies. De plus, une réponse au
traitement s’est produite plus souvent chez les pa entes
u lisant la FMD. Hélas, la compliance a été médiocre :
seulement 20% des par cipants ont pu suivre ce régime
pendant la totalité des cycles de chimiothérapie (3).
Le régime cétogène
"En 1956, O o Warburg, un médecin allemand, publie
ses observa ons selon lesquelles une diète riche en
glucose s mulerait la croissance des cellules
cancéreuses. Et si, à l’inverse, un régime faible en glucose
pouvait ralen r la proliféra on des cellules cancéreuses ?
Voyant un poten el an ‐cancer, des chercheurs
commencent à s’intéresser dans les années 1990 au
régime cétogène, u lisé jusque‐là pour stabiliser
l’épilepsie rebelle."
Les effets du régime cétogène sur la préven on du
cancer ont été principalement testés sur des souris avec,
à la clef, une réduc on globale de la croissance tumorale,
une survie moyenne prolongée et un risque de mortalité
réduit. Cependant, ces résultats sont à prendre avec des
pince es puisque plusieurs études présentent un risque
élevé de biais lié à des conflits d’intérêt.
"En diminuant les ressources en sucre, le régime
cétogène augmenterait le stress oxydant dans les cellules
cancéreuses et les fragiliserait. De plus, ce régime semble
moduler l’immunité an ‐tumorale via un changement de
microbiote intes nal."
Le régime cétogène n’est pas recommandé en raison
de l’absence de données suffisantes chez l’homme.
Si des conclusions sont plutôt posi ves chez la souris,
ses bénéfices sont plus équivoques chez l’homme. La
réponse aux traitements se voit en fait tantôt améliorée,
tantôt inchangée. Le bénéfice sur la toxicité des
traitements a été très peu étudié. Ses effets sur la masse
musculaire, sur le statut vitaminique et minéral et les
conséquences de sa pauvreté en fibres ont été trop peu
étudiés. Enfin, la compliance à ce régime est parfois mise à mal
par les troubles diges fs. Devant tous ces doutes, le régime
cétogène n’est finalement pas recommandé.
Mais là encore, une étude récente vient amener du grain à
moudre. Pendant 3 mois, 80 pa entes a eintes d’un cancer du
sein localement avancé traitées par chimiothérapie ont suivi au
hasard soit un régime cétogène soit une alimenta on standard.
Le régime cétogène a entraîné une réduc on plus importante
de la taille et du stade de la tumeur (4). Cependant la faiblesse
méthodologique rend une fois de plus nécessaire d’autres
études pour élucider les effets bénéfiques poten els du
régime cétogène.
Et en attendant ?
En a endant d’y voir plus clair, les autorités de santé
recommandent un modèle d’alimenta on globalement
méditerranéen que ce soit en préven on ou chez les
personnes concernées par un cancer. Cela sous‐entend une
alimenta on très végétale (céréales complètes, fruits, légumes,
légumes secs) à densité calorique faible, pauvre en viandes
rouges, en charcuteries, en alcool et sans soda.
P.Lenoir
1. Rapport NACRe Jeûne regimes‐restric fs‐
cancer_2017_2018.02.06.pdf.
2. Riedinger CJ et al. Water only fas ng and its effect on
chemotherapy administra on in gynecologic malignancies.
Gynecol Oncol. 18 sept 2020.
3. de Groot S et al. Fas ng mimicking diet as an adjunct to
neoadjuvant chemotherapy for breast cancer in the
mul centre randomized phase 2 DIRECT trial. Nat Commun.
23 juin 2020.
4. Khodabakhshi A et al. Effects of Ketogenic metabolic
therapy on pa ents with breast cancer: A randomized
controlled clinical trial. Clin Nutr. 3 juill 2020.
20. 20
Faire un enfant après un
cancer
Dans le monde environ 25% des
cancers du sein concernent des
femmes en âge de procréer. Dans
ce e popula on, les cancers du
sein souvent agressifs nécessitent
un traitement par chimiothérapie
qui peut avoir de lourdes
conséquences sur la fer lité.
Si les progrès thérapeu ques dans le cancer du sein
améliorent significa vement le taux de survie, les effets
indésirables de ces traitements sont encore sévères
et parfois irréversibles.
En plus des effets à court terme tels que
les vomissements, la perte des cheveux,
une grande fa gue, la chimiothérapie
induit des troubles de la fer lité
pouvant aller jusqu’à une stérilité.
En effet l’un des effets indésirables
les plus fréquents est l’insuffisance
ovarienne chimio‐ induite (IOCI).
L'insuffisance ovarienne
chimio-induite(IOCI)
Assimilée à une ménopause précoce,
l’IOCI est associée aux symptômes
suivants: bouffées de chaleurs,
sècheresse vaginale, baisse de la libido, prise
de poids et infer lité.
Mais comment expliquer que certaines
femmes soient plus touchées que d’autres
par ces troubles de la fertilité chimio-
induits ?
C’est la ques on à laquelle tente de répondre une
récente étude marocaine publiée dans le Bulle n du
Cancer.
L’étude a été menée sur 100 pa entes âgées de moins
de 45 ans qui avaient été traitées par chimiothérapie
dans un contexte de cancer du sein localisé.
Quatre‐vingt‐deux pour cent de ces femmes ont eu une
aménorrhée chimio‐induite c’est‐à‐dire un arrêt des
menstrua ons à la suite de la chimiothérapie. Parmi elles,
31 n’ont plus jamais eu leurs règles, et 51 ont seulement
eu un arrêt transitoire.
La récupéra on des menstrua ons était observée plus
fréquemment chez les pa entes de moins de 35 ans.
L’étude a donc montré que plus une femme traitée par
chimiothérapie est âgée plus elle a de risque d’être
a einte d’une insuffisance ovarienne avec une
aménorrhée défini ve.
Pour ces jeunes femmes le désir d’avoir un enfant n’est
pas vain puisque les chercheurs travaillent à minimiser les
effets toxiques des traitements, notamment par l’ajout
d’un traitement hormonal à la suite de la chimiothérapie.
Par ailleurs, les techniques issues de
l’assistance médicale à la procréa on
con nuent de se développer.
Si la congéla on des ovocytes ou
des embryons est bien connue du
grand public, ce n’est pas le cas
de la cryopréserva on du ssu
ovarien.
"cryopréservation du
tissu ovarien"
Ce e méthode consiste à prélever un
ovaire ou des fragments, à les congeler dans le
but d’une transplanta on lors d’un ultérieur projet de
grossesse.
Les auteurs indiquent aussi qu’une grossesse chez une
femme aux antécédents de cancer du sein n’est pas un
facteur de risque de récidive de la maladie.
Ces résultats soulignent donc l’importance de la
préserva on de la fonc on ovarienne chez les femmes
jeunes traitées par chimiothérapie. Même si ces données
semblent rassurantes, il est toujours recommandé
d'aborder le désir de grossesse avec l'équipe d'oncologie
avant de se lancer dans un projet de concep on.
O.Leroy‐Rivierre
22. 22
Information médicale
L'apnée du sommeil :
une pathologie peu connue
L’apnée du sommeil est une maladie
que beaucoup ignorent surtout dans
les pays dits du ers‐monde ou pays
sous‐développés.
Pourtant la pathologie fait des
vic mes. Un tueur silencieux !
De nombreuses personnes dans le monde ne dorment
pas bien du fait d’un sommeil perturbé mais surtout à
cause des ronflements pour la grande majorité, sans que
cela ne les préoccupent pour autant. Ce sont des signes
de l’apnée du sommeil, une maladie dont on parle peu ou
pas du tout.
C’est en fait un trouble respiratoire du sommeil qui se
caractérise par des pauses respiratoires de 10 à 30
secondes, voire plus, pouvant se répéter plus de 10 fois
par heure. Ces apnées entraînent des micro‐réveils qui
reten ssent fortement sur la qualité de vie.
Selon le dic onnaire Vidal, ces troubles peuvent être dus
à une lésion des centres nerveux qui commandent la
respira on mais le plus souvent ils sont d’origine
obstruc ve.
En effet, la base de la langue chute en arrière pendant le
sommeil et vient obstruer le pharynx provoquant une
apnée et une asphyxie qui réveillent le malade, lui
perme ant de reprendre sa respira on.
La mul plica on des apnées au cours de la nuit perturbe
le sommeil et est à l’origine d’une somnolence pendant la
journée. Ces apnées obstruc ves sont souvent associées
au ronflement.
La conséquence immédiate est que le sommeil n’est plus
réparateur.
Tout le monde peut être touché par ce e maladie
respiratoire, y compris les enfants, mais certaines
personnes sont plus à risque que d'autres, notamment les
hommes en surpoids. La maladie touche 77% de
personnes dans le monde dont 15% sont âgées de plus
de 70 ans.
En France la maladie touche 3 millions d’individus soit
10% de la popula on.
Les enfants peuvent eux aussi souffrir d'apnée du
sommeil si leurs voies respiratoires sont réduites par
certaines par cularités anatomiques comme une grosse
langue, un menton en retrait (rétrognathie), un palais mou
ou encore par des amygdales ou des
végéta ons volumineuses.
Maladie sous diagnostiquée
Quatre vingt pour cent de personnes ignorent qu’elles
souffrent de l’apnée du sommeil. En France seulement
20% de malades ont été diagnos qués.
Les vic mes d'apnées du sommeil sont généralement les
dernières à s'en rendre compte.
C'est souvent leur conjoint, réveillé par les ronflements,
qui constate alors les pauses respiratoires.
Elles sont associées, bien souvent, à des sensa ons
d'étouffement et à un sommeil agité.
On dis ngue trois types d’apnées du sommeil :
Le syndrome d’apnée obstruc ve du sommeil (SAOS) qui
est la forme la plus courante et qui touche 9 personnes
sur 10, le syndrome d’apnée centrale du sommeil et enfin
le syndrome d’apnée du sommeil mixte.
23. 23
Les symptômes de l’apnée du
sommeil
Outre le ronflement qui est le symptôme le plus connu,
l’apnée du sommeil se reconnaît par une sensa on de
fa gue au réveil, la bouche sèche et des maux de tête.
Le manque d’énergie dans la journée, une somnolence
remarquable, une tendance à l’irritabilité et une difficulté
à se concentrer sont aussi au nombre des symptômes de
l’apnée du sommeil, auxquels il faut ajouter une baisse de
la libido chez certains pa ents.
Les facteurs de risques
Le surpoids, l'obésité, les antécédents familiaux
de syndrome d'apnée du sommeil, et l'âge cons tuent
des facteurs de risque reconnus de l'apnée du sommeil,
en par culier celui du syndrome d'apnée obstruc ve du
sommeil, chez l'adulte.
La ménopause et la grossesse cons tuent également des
facteurs de risque d'apnée obstruc ve du sommeil.
Il y a par ailleurs certaines autres situa ons qui sont
connues pour favoriser les ronflements et les apnées du
sommeil.
On peut citer entre autres le fait de dormir sur le dos, la
consomma on de l'alcool, la prise de certains
médicaments (somnifères, séda fs) ainsi que
l’hypertension artérielle.
Conséquences
Les micro‐éveils provoqués par les apnées du sommeil
peuvent avoir de sérieuses conséquences sur la santé,
notamment sur la qualité de la vie. Ce e pathologie
expose à un risque accru des maladies cardiovasculaires.
A ce jour, le traitement de référence de l’apnée du
sommeil demeure la ven la on à pression posi ve
con nue (PPC). En France 490.000 pa ents ont pu en
bénéficier en 2012.
Les orthèses d’avancée mandibulaire peuvent être
proposées à certains pa ents en deuxième inten on
après refus ou intolérance de la PPC.
Il convient toutefois de dis nguer le mauvais sommeil qui
est l’un des symptômes de l’apnée du sommeil d’une
insomnie chronique ou trouble du sommeil dont sont
vic mes 16% des français et qui est lié à la perturba on
de l’environnement ou à une mauvaise hygiène de
sommeil.
J.Kodila
Principe et bénéfice de la ventilation en pression positive continue
(PPC):
C'est en réalité une respira on assistée. Ce respirateur main ent les voies respiratoires supérieures con nuellement ouvertes.
Il empêche le blocage du pharynx et des autres composants lors de la respira on. C'est une pe te machine à turbine reliée à un
tuyau qui envoie de l'air en con nu.
Il nécessite le port d'un masque toute la nuit.
Ce traitement offre des bénéfices immédiats, notamment la dispari on quasi totale des apnées et des hypopnées.
La pression de l'air écarte les parois pharyngées et déjoue l'obstruc on des voies aériennes. Les ronflements disparaissent, le
sommeil est plus profond et plus réparateur. A long terme, les bénéfices se constatent, la vigilance s'améliore, l'énergie augmente
réduisant les risques d'accident, l'anxiété diminue ainsi que les risques cardiovasculaires.A.Simonnet
24. 24
Retrouver Morphée
Stress au travail, changement d’heure, environnement bruyant, sans oublier la
menace d’une pandémie virale, voilà comment le sommeil peut être perturbé.
Pour retrouver la clef d’un sommeil de qualité, différents remèdes sont
disponibles à condi on d’y associer une bonne hygiène de vie.
«Je n’arrive pas à m’endormir facilement depuis
quelques temps», «Je me réveille systéma quement
à 4h du ma n sans pouvoir me rendormir», «Il y a des
nuits où je peux me réveiller jusqu’à 7 fois»… Ce
genre de problèmes de sommeil, jusqu’à 37% des
français en souffriraient. Il s’agit d’insomnie
correspondant à une insuffisance de sommeil en quan té
ou qualité. Les conséquences? Fa gue, irritabilité,
difficultés d’a en on et de concentra on, mais aussi
risque de pathologies cardiovasculaires, de maladies
métaboliques, ou de troubles psychiatriques lorsque
l’insomnie est chronique, soit survenant plus de trois fois
par semaine depuis au moins trois mois.
Devant la plainte de troubles de sommeil, il convient de
déterminer les causes possibles : changement de mode
de vie, soucis professionnels, arrivée d’un nouveau‐né,
deuil, pollu on sonore, prise d’excitants, ronflements du
conjoint, décalage horaire… Certaines causes peuvent
être évitables ou corrigées, perme ant ainsi le retour
rapide à un sommeil de qualité. Lorsqu’aucune origine
n’est trouvée, il faut penser au risque de dépression ou
de maladie neurologique.
Si besoin des aides médicamenteuses peuvent être
proposées. En premier lieu, et si l’insomnie est jugée
transitoire et n’entrainant pas ou peu de répercussions
sur la qualité de vie, des traitements homéopathiques
sont conseillés dont le complexe Passiflora composé ou la
souche Coffea cruda. La souche Gelsemium est u le en
cas de craintes de mauvais sommeil, Cocculus indicus si
décalage horaire, Arsenicum album pour des réveils
nocturnes ou encore Nux vomica en cas d’hyperac vité.
L’alterna ve phytothérapeu que est aussi intéressante
pour les troubles mineurs du sommeil, sous forme
d’infusion ou en prise unitaire. Le pavot de Californie
(Eschscholtzia californica), la passiflore et la valériane
sont réputés pour améliorer la qualité du sommeil. En cas
d’anxiété avec manifesta ons cardiaques (tachycardie,
hypertension artérielle), penser à la ballote, le houblon et
la mélisse. Pour favoriser le calme et l’apaisement
propices à un bon sommeil, les huiles essen elles de
camomille noble, de mandarine, de lavande et de pe t
grain bigaradier peuvent être proposées par voie cutanée
ou en diffusion atmosphérique.
Au rayon médicaments
Pour traiter des difficultés d’endormissement, la
molécule star c’est elle : la mélatonine. Connue pour son
effet hypno que, elle par cipe au contrôle des rythmes
circadiens et à la régula on du rythme jour‐nuit. Ce e
hormone est produite naturellement par la glande
pinéale, avec un pic de sécré on entre 2 et 4 heures du
ma n avant de diminuer pendant la seconde moi é de la
nuit. Elle est soumise à prescrip on médicale pour
certains médicaments dosés à plus de 2 mg et des nés à
traiter l'insomnie chez des pa ents de plus de 55 ans, ou
chez des enfants souffrant de pathologies spécifiques
(au sme, hyperac vité). Le taux de mélatonine doit être
Alimentation et sommeil:
Idéalement le diner doit être pris 2 à 3 heures avant l’heure du
coucher afin d’éviter des fringales nocturnes et de favoriser le
retour à une température de l’organisme propice à
l’endormissement. Le repas ne doit pas être trop copieux, trop
gras et alcoolisé. Afin de s muler la sécré on en mélatonine, il
vaut mieux manger un repas léger riche en glucides complexes,
en tryptophane (œufs, légumineuses, riz complet, graines de
courge, bananes…) et pauvre en protéines.
25. 25
inférieur à 2 mg dans les compléments alimentaires. Il est
recommandé de ne pas u liser ce genre de produits en
con nu et de ne pas l’administrer chez les enfants et
adolescents, les femmes enceintes, ou en cas de
certaines maladies chroniques (asthme, maladies auto‐
immunes, épilepsie…). Pour traiter une insomnie
occasionnelle chez l’adulte peut être proposée la
doxylamine, an histaminique H1 connu pour ses
propriétés séda ves. La dose recommandée est de
7,5 mg à 15 mg par jour, jusqu'à 30 mg maximum, à
prendre 15 à 30 minutes avant le coucher. La spécialité
Calcibronat associe le brome, d’ac on séda ve, au
calcium, pour traiter les insomnies légères chez l’adulte
et l'enfant de plus de 30 kg mais est contre‐indiquée en
cas d'acné, de dénutri on, ou de néphropathie.
Les hypno ques (benzodiazépines aux propriétés
séda ves, zopiclone et zolpidem) sont quant à eux
prescrits de façon limitée pendant 4 semaines. Le risque
de pharmacodépendance est important, notamment en
cas de doses fortes sur une période longue. A en on au
risque de chute nocturne, surtout chez les personnes
âgées pouvant avoir d’autres traitements baissant la
vigilance. Enfin, il convient de ne pas arrêter brutalement
les hypno ques pour éviter tout risque de syndrome de
sevrage se manifestant par de l’anxiété, irritabilité,
tremblements, céphalées, douleurs musculaires et retour
de l’insomnie. A la suite de l’arrêt, des remèdes naturels
ou des techniques non médicamenteuses peuvent être
instaurés.
Une hygiène de vie de qualité
Afin de poten aliser l’effet des médicaments et produits
des nés à traiter l’insomnie, quelques mesures hygiéno‐
diété ques sont à prodiguer. En tête, respecter des
horaires fixes de coucher et de lever, même le week‐end
en sachant que le manque de sommeil ne se ra rape pas
par des grasses ma nées chez les adultes. Eviter tout
excitant (caféine, nico ne, alcool, sodas) à par r de la fin
L’effet des médicaments sur le
sommeil
En dehors des médicaments séda fs prescrits pour traiter l’insomnie,
de nombreux médicaments peuvent entrainer une somnolence
comme effet secondaire. Il s’agit des médicaments du système
nerveux, les antalgiques de palier 2 et 3, les an histaminiques H1 de
1ère généra on et les an migraineux. A l’opposé, des médicaments
s mulants peuvent entraver l’endormissement et la qualité du
sommeil, comme les cor coïdes, certains médicaments de l’asthme
(théophylline), les bêta‐bloquants, les médicaments
amphétaminiques et certains an dépresseurs. La prise
médicamenteuse pourra être revue avec le pharmacien ou le
médecin dans le cadre d’un traitement de l’insomnie.
d’après‐midi ainsi que l’exercice physique 2 heures avant
le coucher. La sieste? Oui, sur une courte période en
début d’après‐midi mais pas après 15 heures. Un rituel
de coucher pour se détendre est aussi conseillé pour
favoriser le sommeil : lecture, musique, médita on, bain
pour se détendre. Quant aux écrans, ils sont à bannir de
la chambre qui doit être exempte de toutes
perturba ons du sommeil (température trop élevée ou
trop froide, lumière et couleurs trop vives, bruits,…). En
cas de réveils nocturnes se prolongeant plus de 20
minutes, il vaut mieux se lever et pra quer des ac vités
relaxantes facilitant l’endormissement. Sans oublier
d’inves r dans une bonne literie pour dormir comme un
bébé !
D.Deneufve
SOURCES:
Le Quo dien du pharmacien
Ins tut Na onal du Sommeil et de la Vigilance
INVS/INSERM
Pourquoi nous dormons. Ma hew Walker. Pocket
26. 26
Les professionnels de la santé face
à la pandémie de coronavirus
Julien, 40 ans, pharmacien adjoint
« Je ne suis pas plus malin que les autres donc non, je n’ai pas prévu que
l’épidémie prendrait une telle ampleur.
Bien sûr au début de l’année j’ai entendu parler d’un nouveau virus en Chine
responsable de pneumonies mais j’étais plus préoccupé par la grippe.
Ensuite il a fallu s’adapter, essayer d’obtenir le maximum d’informa ons pour
répondre aux nombreuses ques ons des pa ents mais nous nous sommes vite
rendu compte que personne n’avait les réponses. Nous avons donc essayé de faire
preuve de bon sens en appliquant dès le départ les gestes barrières.
Nous avons également installé des plaques de plexiglass devant les comptoirs et
instauré un sens de circula on au sein de l’officine pour protéger l’équipe et les
pa ents.
Nous avons aussi été prudents dans notre communica on en expliquant que les
connaissances par rapport à ce nouveau virus évoluaient quasiment tous les jours
et qu’il fallait laisser du temps aux chercheurs.
Depuis le déconfinement nous n’avons pas relâchés nos efforts, heureusement
l’été a permis à chacun de prendre des vacances pour souffler car toute l’équipe
était fa guée physiquement et moralement.
Nous espérons pouvoir rapidement reprendre un rythme normal mais ce ne sera à
mon avis pas possible avant l’été. »
Depuis plusieurs mois, nos professionnels de santé sont esposés à la Covid 19, lu ent et
font face à ce e situa on sanitaire sans précedent. La SFJM a recueilli plusieurs
témoignages, ils racontent leur quo dien et leurs confidences.
Pascale, 58 ans, sage-femme
« Je travaille en tant que sage‐femme libérale et je n’avais
jamais eu autant de demandes de consulta ons. Quel que soit
le terme de leur grossesse les femmes avaient de réelles
craintes pour leur futur enfant. Elles ne voulaient plus se
rendre à l’hôpital, soit par crainte de l’a ente et du contact
avec des personnes malades, soit pour ne pas encombrer
inu lement les services de soins déjà débordés. Les premières
données que nous avions concernant les complica ons chez
les femmes enceintes étaient rassurantes mais limitées. Mon
objec f était vraiment d’être honnête avec mes pa entes en
essayant de calmer leurs angoisses mais sans leur men r. »
27. 27
Aymeric, 26 ans, préparateur
en pharmacie
« Ce qui m’a marqué pendant ce e crise, c’est la différence
de réac on entre le « monde » hospitalier et le service de
santé de ville.
J’ai eu l’impression que les équipes hospitalières ont réussi
à faire bloc, malgré la fa gue et parfois le désespoir alors
qu’en ville nous nous sen ons seuls.
Seuls en tant que pharmacie qui n’avait de contact ni avec
les confrères ni avec les médecins aux alentours, et seuls en
tant que préparateur au sein de ma propre équipe.
Je savais déjà que ma profession n’était pas connue du
public qui ne sait pas forcément qui est pharmacien et qui
est préparateur dans une officine et ce que cela implique en
termes de responsabilités, mais là j’ai pris conscience du
manque de reconnaissance également au plus haut niveau.
J’ai été sidéré quand les textes précisant les répar ons
des masques pour chaque professionnel de santé est sor
et ne faisait pas cas de nous.
Comment a‐t‐on pu nous oublier ou n’avoir pas conscience
que nous aussi nous sommes en contact permanent avec
les malades ?
Quand la situa on se sera apaisée je compte bien me
syndiquer et militer pour une reconnaissance de notre
statut. »
Elodie, 38 ans, infirmière libérale
« Je ne peux pas dire que j’ai traversé ce e période en restant
sereine mais il était hors de ques on que j’arrête mes visites à
domicile.
Sûrement pour me rassurer je me répétais qu’en cas de
contamina on j’avais plus de chance de faire une forme bénigne vu
mon âge et l’absence de facteur de risque.
Partant de ce principe ma principale crainte était d’être vectrice du
virus et de l’« apporter » chez mes papis et mamies donc même si je
savais que j’étais leur seule visite de la journée pendant le
confinement je gardais le masque et je respectais au maximum les
consignes de sécurité.
Ça me laissait un sen ment mi gé avec l’impression d’avoir
deshumanisé nos rapports mais il était plus responsable de les
réconforter avec une parole gen lle qu’avec un contact physique
comme une poignée de mains.
Le soir j’ai aussi instauré un rituel en rentrant chez moi.
Je me déshabillais dans le garage et tous mes habits allaient
directement dans le lave‐linge pendant que moi je passais sous la
douche.
Cela ne servait peut‐être à rien mais c’était comme si je laissais
derrière moi la journée et les risques qui y étaient associés.
Seulement ensuite je m’accordais le droit de retrouver mes enfants
et de les embrasser. »
M.Maugez
28. Santé et Bien-être
28
Magalie, vous êtes membre de l’équipe de France. Qu’est‐
ce que le haut niveau en apnée exige ?
Comme tout sport pra qué à haut niveau, c’est beaucoup
d’entraînements physiques, techniques, des
assouplissements spécifiques à l’apnée, du travail sur la
ven la on, sur la force mentale. Il faut des pra ques
perme ant la détente afin d’appréhender la performance
(sophrologie, médita on, yoga). L’alimenta on et un mode
de vie sain sont nécessaires pour exploiter au mieux
l’organisme.
Je m’entraîne 6 jours sur 7 avec des séances d’1h15, dont 2
entrainements en piscine par semaine et de la nata on en
mer. C’est pour moi le meilleur rendement, sinon je vais
fa guer et puiser trop dans mes réserves pour les
entrainements suivants. Mais d’autres athlètes font
différemment.
Vous descendez plus profond depuis votre arrivée en
Guadeloupe, il y a un an. Qu’est‐ce que cela change par
rapport aux entraînements en piscine ? Comment gère‐t‐on
la pression de l’eau sur le corps avec la profondeur ?
Je fais beaucoup d’é rements. Le fait d’être très souple
permet d’encaisser ce e pression de l’eau au fur et à
mesure de la descente vers le fond. Sinon en capacité
physique, ce sont les mêmes exercices de renforcement.
Plus on est fort physiquement, plus palmer vers le fond et
vers la surface sera facile.
Il faut travailler la compensa on (indispensable pour
soulager la pression de l'eau sur le tympan), chose que l’on
n'a quasiment pas en piscine; c'est un facteur limitant à la
profondeur, si on n'arrive pas à la gérer.
Le froid en mer est une autre contrainte.
Le risque de syncope est là, si on force très fort son apnée
et si on n’écoute pas son corps. On le prévient en ne
plongeant jamais seul, on a toujours une surveillance
expérimentée d’un ers. Personnellement, cela ne m’est
jamais arrivé.
On n’arrive pas toujours à comprendre le plaisir que l’on
peut prendre à se challenger en arrêtant de respirer, ce qui
est contre nature, non?
Le corps a en effet besoin d’oxygène mais il sait aussi
s’adapter à l’immersion en se me ant au ralen , et en se
préservant physiologiquement : le coeur bat moins vite et
permet ainsi d’économiser l’oxygène, le sang se redistribue
vers les organes nobles (cerveau/coeur/poumon), la rate
travaille pour relâcher davantage de globules rouges.
L’apnée s mule et améliore ces réflexes naturels, du coup
pour moi ce n’est pas contre nature. La pra que nous
apprend à mieux s’oxygéner, mieux u liser son diaphragme,
ce qui améliore les fonc ons du corps et procure une
impression de bien‐être.
Vous êtes kinésithérapeute de profession, est‐ce que çela
vous aide en terme de contrôle de soi, de connaissance de
la physiologie du corps, de ressen ? En quoi est‐ce un
sport de sensa on?
En effet, en étant kiné, j’ai appris la biomécanique du corps,
la physiologie des organes. En club d’apnée, on l’apprend
aussi. De nature, j’ai une bonne propriocep on, je sais
mieux comment cela fonc onne donc oui, ça m’a aidée.
Au niveau du ressen , non. Là, j’ai dû travailler
Magalie Siterre, 39 ans, est vice‐
championne du monde en sta que (2018),
vice‐championne d’Europe en dynamique
bi palmes (2019). Elle débute l’apnée en
2014 à Harnes et vit en Guadeloupe
actuellement. Discrète, modeste, Magalie
nous répond pour “me re en avant son
sport”, moins confiden el aujourd’hui.
Passée par le basketball, elle se révèle
douée en apnée dès ses débuts. Elle
cherchait seulement un sport‐plaisir et la
voilà immergée dans un monde à part, à
haut niveau.
L’APNÉE SPORTIVE : Rencontre
avec Magalie Siterre.
29. 29
APNÉE SPORTIVE : ÉPREUVES EN COMPETITION
INDOOR: (piscine).
DYNAMIQUE: monopalme avec ondula on, bipalme, sans palme en brasse. (faire la plus grande distance en une apnée
horizontalement)
STATIQUE: (sans bouger, s’immerger en piscine et tenir le plus longtemps possible en apnée)
SPRINT ENDURANCE: 16*50 m
SPRINT VITESSE: 100 m
OUTDOOR: (profondeur, en mer)
APNEE A POIDS CONSTANT: (même lest aller et retour)
énormément sur moi car l’apnée, c’est très introspec f.
C’est justement ce qui me plaît. L’environnement sous l’eau
est tellement différent...les bruits changent, c’est plutôt
calme, ou les bruits de la mer sont autres. On est
chamboulé dans sa percep on, on ferme les yeux, on se
connecte à soi. Les sensa ons changent forcément du
coup. On peut évoluer dans toutes les direc ons, tourner,
vriller, en apesanteur... pas comme quand on a les pieds sur
terre! Ce e liberté de mouvement, ce e légèreté, c’est
extrêmement plaisant.
“L’apnée, c’est très introspectif. C’est
justement ce qui me plaît”
A quoi pensez‐vous sous l’eau ?
(rires). Je ne pense pas trop, je me pose, j’écoute ce qu’il se
passe dans mon corps, quand j’ouvre les yeux je vois le bleu
et la beauté des fonds marins. En piscine, je me fixe un
objec f sur lequel je vais travailler ce jour‐là.
Les apnéistes parlent des bienfaits de l’apnée...Quels sont‐
ils ?
L’apnée est en vogue en ce moment, c’est une discipline
“bien‐être”. Je dirais en 1 apprendre à respirer, en 2
apprendre à se maîtriser, en 3 faire face à de nouvelles
sensa ons. L’envie de respirer est à appréhender,
désagréable au début mais l’entraînement permet une vraie
progression.
J’ai découvert l’apnée par hasard, après avoir pra qué la
plongée bouteille. Avec elle, je me suis trouvée. J’ai mis le
pied dans quelque chose qui a changé ma vie.
Mais chacun y trouvera des choses très différentes : se
laisser aller, se laisser guider, de la performance, du calme,
l’ambiance club... ou pour améliorer la pra que d’un sport
aérobie terrestre. Car les muscles apprennent à travailler en
consommant moins d’oxygène avec un autre rendement, ce
qui peut être bénéfique.
Vous êtes aussi monitrice d’apnée. Comment pra quer ?
Pour pra quer correctement, il faut apprendre avec des
moniteurs formés. On les trouve dans les clubs associa fs
(ffessm.fr) ou en structure professionnelle. Un tuto youtube
n’est pas une bonne idée pour débuter ! Avec le club, on
Records
Meilleures performances en
compétition :
6 min 50’ en sta que (2018).
212 m en dyn monopalme (2019‐record de france).
226,92m en dyn bi palmes (2019‐record de france hommes
et femmes confondus).
Dyn sans palmes 137 m (2019).
sera en milieu sécure, plus efficace et ce, beaucoup plus
rapidement. La grosse contre‐indica on, ce sont les
problèmes cardio‐pulmonaires et, par rapport à la
profondeur, on revient à l’appren ssage de la
compensa on qui est primordial. Il faut être simplement
nageur pour le loisir.
A travers votre sport, quel message voudriez‐vous
transme re au grand public?
C’est la découverte d’une autre liberté, d’autres sensa ons
et une ouverture vers le monde sous‐marin, qui donne
envie de préserver la nature. Cela me ent de plus en plus
à coeur.
Et puis il y a les no ons d’échange, de partage, de soin à
l’autre car on travaille en binôme. Faire en sorte que l’autre
puisse pra quer ce e ac vité dans les meilleures
condi ons. J’ai l’impression qu’il y a ici moins d’égo
qu’ailleurs, je ne sais pas, en tous cas, j’ai eu la chance, moi,
de tomber sur des gens formidables.MC.Nanni
crédit photo: unlimited Prod/ffessm
30. 30
Mon bonheur à moi
Mon Bonheur à Moi est une associa on reconnue d’intérêt général qui a pour
objec f d’aider les enfants en situa on de vulnérabilité à ré‐enchanter leur
quo dien, à les accompagner sur le chemin du mieux‐être grâce à des ou ls
pédagogiques et/ou thérapeu ques, u lisables seuls ou avec l’aide d’un adulte.
Force est de constater que la confiance en soi est
primordiale pour l’épanouissement d’un enfant, afin
qu’il soit à l’aise avec les autres et qu’il affronte plus
facilement certaines situations de la vie.
C’est encore plus vrai pour un enfant fragilisé dont l’es me
de soi est bouleversée.
Il peut se sen r seul, et développer un sen ment de peur
du moment présent mais aussi de l’avenir… les missions de
l’associa on naissent de ce constat là.
LES MISSIONS
DONNER AUX ENFANTS LES MOYENS D’ÊTRE
BIEN AVEC EUX‐MÊMES
• Mise en œuvre des projets des nés à aider les enfants à
prendre confiance en eux, afin d’appréhender leur situa on
de manière plus sereine.
• Leur donner les clés pour adoucir leur quo dien et les
rendre acteurs de leur développement.
ROMPRE LA SOLITUDE DES ENFANTS FRAGILISÉS
• Créer une bulle de bonheur en finançant des ou ls (des
supports) leur perme ant d’occuper les moments de
solitude sans l’aide ou l’interven on d’une erce personne.
COMMUNIQUER AVEC L’ENTOURAGE
• Mise à disposi on d’ou ls pédagogiques perme ant
d’accompagner, et d’aider les enfants à mieux vivre leur
quo dien mais aussi à croire en leurs ressources.
* Les ac ons sont menées en lien avec un comité
scien fique cons tué de médecins et de spécialistes de la
santé, du bien être et de l’enfance.
Autour de Marie (directrice ar s que), Anne‐Sophie
(chirurgien), Mélanie (maîtresse de conférence) et Philippe
(anesthésiste) les membres du bureau, s’est formée une
véritable équipe avec une vingtaine d’adhérents, pédiatre,
psychiatre, médecins généralistes, pharmacien, infirmière,
magistrat, photographe, psychomotricienne, sophrologue,
chargée de mission, secrétaire de collège, spécialiste
li érature jeunesse, assistante maternelle, responsable
commerciale, directrice de mécénat…
Ensemble ils œuvrent à développer l’associa on et
déployer ses projets pour ré enchanter le quo dien des
enfants fragilisés.
M.Laurentjoye
31. 31
EN 2020/2021
L’OBJECTIF : AIDER LES ENFANTS HOSPITALISÉS À CROIRE EN EUX
Il existe différents types d’hospitalisa on, de courte, moyenne ou longue durée, différentes sortes de maladies
(chroniques, ponctuelles, graves ou non) mais toutes suscitent les mêmes interroga ons :
Comment aider les enfants hospitalisés à passer le temps ?
Que leur proposer afin qu’ils oublient ne serait‐ce qu’un moment la raison de leur présence à l’hôpital ?
Comment leur apprendre à se relaxer ?
Comment les aider à développer leur pouvoir d’agir ?
Comment leur perme re de se sen r bien lorsqu’ils sont seuls ?
Comment les aider à trouver par eux‐mêmes les solu ons ?
Il existe en France de formidables associa ons qui aident les enfants
à réaliser un rêve, qui proposent des ac vités ou des spectacles…
Mais que faire lorsqu'il n'y a pas d'ac vité au programme, lorsque les
parents travaillent et que le personnel hospitalier et les associa ons
ne sont pas disponibles ?
Le premier projet est des né aux enfants hospitalisés,
souvent seuls et qui ont besoin de reprendre confiance et
de trouver des ressources pour se sen r bien.
Il s’agit d’un ouvrage qui s’appelle Mabàm (Ma bulle à Moi)
qui sera distribué gratuitement aux enfants hospitalisés
pour les aider à prendre confiance et les emmener sur le
chemin du mieux être. C’est une boîte à ou ls dans
laquelle ils pourront piocher en fonc on de leurs besoins
et de leurs ressen s.
Beaucoup d’études montrent que la manipula on, la lecture, l’écriture sont nécessaires pour le bien‐être et le développement des
enfants.
Ce projet est soutenu par un comité scien fique et pédagogique. Il perme ra aux enfants grâce à une mise en page ludique et
originale, d’occuper leurs moments de solitude, et de trouver en eux les ressources pour se sen r bien.
(Lecture, jeux, tests, relaxa on, médita on, sommeil, diété que, portraits inspirants, sophrologie, auto‐massages, do it yourself…)
En complément du livre d’ac vité, l’enfant pourra écouter, les contes, les exercices bien‐être du livre (exercice de médita on,
respira on, hypnose, sophrologie….) grâce à la chaine de Podcast Mabàm.
32. 32
Stress et respiration
Comment respirer pour déstresser ?
Qu’est-ce que respirer?
C’est absorber l'air dans la cage thoracique, puis l'en rejeter.
C’est un processus vital, ins nc f et tout bête, pas besoin de
réfléchir.
D’après la science, la respira on peut directement agir sur
notre état de stress : une respira on lente perme rait
d’a eindre la tranquillité.
"Outil simplissime"
Donc nous avons à portée de main un ou l simplissime pour
régler un problème médical largement répandu et impactant la
qualité de vie de ceux qui en sont vic mes.
Si les émo ons jouent sur notre rythme respiratoire : en
situa on de stress, la respira on devient rapide et
superficielle, l’inverse est également vrai.
Il est en effet possible d’interagir avec nos émo ons en
contrôlant notre respira on.
En effet la respira on profonde est une importante technique
de relaxa on.
L’exercice ne consiste pas à respirer plus, mais au contraire
à calmer notre respira on, pour agir sur nos fonc ons
physiologiques, détendre nos tensions et apaiser nos
émo ons pour un calme instantané et durable.
"La cohérence cardiaque"
Il existe plusieurs exercices de respira on dont une
technique dont on parle beaucoup à juste tre, de
nombreuses études scien fiques ayant prouvé son
efficacité :
la cohérence cardiaque.
C’est une technique de ges on du stress et des émo ons
qui entraine de nombreux bienfaits sur la santé physique,
mentale et émo onnelle.
Elle permet d’apprendre à contrôler sa respira on afin de
réguler son stress et son anxiété.
Qu’est‐ce que le stress? D’après le Larousse, c’est un état réac onnel de
l’organisme soumis à une agression brusque.
D’après une étude de janvier 2016, 20% des français se sentent stressés la plupart
du temps.
C’est donc un problème majeur de santé publique.
33. 33
"Une technique de gestion du stress et des émotions"
Le principe est très simple, c’est le 365 :
3 fois par jour, 6 respira ons par minute et ce pendant 5 minutes, durée nécessaire et suffisante pour obtenir des résultats.
Ces chiffres ont une raison physiologique et sont basés sur de nombreuses études :
3 fois par jour car les effets bénéfiques de la pra que ne persistent que quelques heures (4h en moyenne), une rythmicité de 6
cycles respiratoires par minute, car cela amène le rythme cardiaque à se synchroniser progressivement à notre rythme respiratoire
et 5 minutes car c’est la durée nécessaire mais suffisante pour se me re en cohérence cardiaque et apporter un apaisement (par la
diminu on du cor sol, hormone du stress).
Pour la pra quer, c’est très simple:
Il suffit d’être assis (pas d’effet en posi on couchée), le dos bien droit, on inspire et on expire à un rythme régulier. On inspire en
gonflant bien le ventre (respira on abdominale) et par le nez, on expire par la bouche, comme si on soufflait dans une paille en
dégonflant le ventre.
Vous pouvez le faire quand vous voulez, où vous voulez, idéalement comme précédemment dit, 3 fois par jour. Simple, gratuit,
sans contre‐indica on, à la portée de tous.
A.Lefèvre‐Henry
SOURCES:
Study shows how slow breathing induces tranquility, Stanford University School of Medicine.