Face à la situation inédite que nous traversons avec le Covid-19, de nouveaux comportements et attentes émergent.
Pour mieux appréhender cette situation et voir se dessiner le monde d’après, notre planning stratégique publie chaque semaine un cahier d'insights.
2. SEMAINE 7
Septième semaine de confinement. Le chef du gouvernement a présenté le plan de
déconfinement en début de semaine à l’assemblée nationale. Plus il approche et plus le
déconfinement nous apparait flou, progressif et morose.
À l’échelle mondiale, la pandémie ne semble pas faiblir et partout dans le monde elle
continue à faire planer derrière la crise sanitaire une incertitude économique majeure.
La BCE prédit que les économies de la zone euro devraient enregistrer une baisse du PIB
de 5 à 12% sur l’année 2020. L’appauvrissement qui en résultera est une menace qu’il faut
prendre très au sérieux. Sans soutien du pouvoir d’achat, le redémarrage de l’économie
risque de se faire attendre.
4. 3 259 167
Le nombre de cas de
Covid 19 dans le monde
(Statista 30 avril)
233 439
Morts dans le monde
(Statista 30 avril)
1/2
De la population
mondiale appelée à se
confiner
1 070 032
Cas répertoriés aux
États-Unis
282 MDS $
Ce que les milliardaires
américains auraient gagné
depuis le début de la crise
2/3
Des français craignent de
perdre leur emploi
(Odoxa).
8M
De personnes vont avoir
besoin de l’aide
alimentaire cette année en
France
167 299
Cas répertoriés en France
24 376
Décès en France
au 30 avril
63 746
Morts aux États-Unis
dont 18 069
dans l’état de New York
6/10
des français n’ont pas
confiance dans le plan de
déconfinement présenté
5,8%
Chute du PIB français sur
le 1er trimestre 2020.
986 062
Personnes guéries
dans le monde
(Statista 30 avril)
30 M
De chômeurs en plus en
cinq semaines aux
États-Unis (21%)
40%
Des français envisagent
de faire tous les achats
qu’ils n’ont pas pu faire
après le déconfinement
5 À 12%
Chute du PIB dans la
zone euro en 2020 selon
l’estimation de la BCE.
11,3 M
De français au chômage
partiel (820 000
entreprises concernées)
2,2 MDS€
C’est le montant qu’UFC
Que choisir demande aux
assureurs de rendre.
42%
Des français ont
l’intention de changer
leurs habitudes de
consommation (YouGov)
LA SEMAINE
EN 19
CHIFFRES
7. LE MONDE S’INQUIÈTE
La semaine dernière on parlait
beaucoup du pétrole et des
conséquences de l’effondrement du
prix du baril. Cette semaine les
craintes s’accumulent autour de
l’alimentation. Les perturbations du
commerce international, la politique
du chacun pour soi et
l’appauvrissement de certaines
populations font craindre des
tensions fortes dans certaines régions
du monde. Le drame de la faim
pourrait emboiter le pas de la crise
sanitaire. En Afrique, mais pas
seulement.
8. AMERICA FIRST…
Aux États-Unis, le Covid a désormais
tué treize fois plus que les attentats
du 11 septembre et plus que la guerre
du Vietnam. Ces chiffres ont une
portée symbolique évidente dans le
regard que l’Amérique porte sur elle-
même et sur son affaiblissement.
Le Covid met en lumière les fractures
de la société américaine : fractures
entre ceux qui redoutent le
déconfinement et ceux qui voudraient
l’imposer par la force, fractures entre
milliardaires philanthropes et 30
millions de nouveaux chômeurs,
fracture aussi entre républicains et
démocrates. Donald Trump après
avoir dérapé dans un point presse
préfère accuser la Chine de vouloir lui
faire perdre les prochaines élections.
9. En Chine, après l’urgence sanitaire le
moment est venu d’inscrire la crise
dans un récit politique officiel.
Il faut maintenant que les chinois
oublient ce qui s’est passé, se
remettent à produire et à consommer,
et que leurs représentants défendent
la gestion de la crise pour montrer
que le régime est plus efficace que
ses grands rivaux occidentaux.
Beaucoup d’observateurs font
remarquer que la crise va accélérer la
montée en puissance de l’Asie, mais
le redémarrage de l’économie
chinoise n’est pas gagné.
L’HISTOIRE OFFICIELLE
10. DÉSUNION EUROPÉENNE…
Les pays de l’Union engagent ou
projettent le déconfinement en ordre
dispersé. L’Allemagne souvent citée
en exemple dans la gestion de la crise
sanitaire craint désormais une
deuxième vague du virus. Pendant ce
temps les grandes manœuvres
continuent pour construire le
consensus autour de la mise en place
d’un fonds de relance commun et de
son financement.
C’est l’avenir de l’euro et de l’Europe
qui est en jeu.
12. PLAN DE DÉCONFINEMENT PRÉSENTÉ
C’est certain, le déconfinement est un
casse-tête et l’enfer est dans les
détails… ceci étant dit, il ressort une
grande défiance des français par
rapport à cette perspective. Six
français sur 10 n’ont pas confiance
dans le plan présenté cette semaine.
Et si il y a encore quelques semaines
on imaginait un moment joyeux, on
attend plutôt sans trop y croire un
retour très progressif et très morose à
la normal avec beaucoup de
contraintes et d’incertitudes.
13. PLAN DE DÉCONFINEMENT CONTESTÉ
A peine présenté, le plan de
déconfinement fait déjà polémique.
La carte des départements a
immédiatement suscité de vives
réactions partout en France.
Entre ceux qui piaffent d’impatience
et ceux qui craignent le
déconfinement, le volontariat ne
règlera pas tout et le déconfinement
sera beaucoup plus progressif
qu’imaginé.
14. LES FRANÇAIS CRAQUENT…
Il n’y a pas que l’inamovible
présentateur du journal de 13h sur
TF1 qui craque après 6 semaines de
confinement. Les dentistes décident
de poser nus pour attirer l’attention
sur les difficultés de la profession.
Et quelques dizaines de parisiens qui
se sont laissés entrainer par un tube
de Dalida ont évité de peu la
verbalisation, mais ont fait le tour des
réseaux sociaux. Quant aux
départements relativement épargnés
par le Covid, ils ne semblent pas
impatients de retrouver leur liberté…
15. DÉJÀ AVANT LA FIN DU CONFINEMENT…
Kantar nous montre comment les
choses ont évolué entre la vague 1
(fin Mars) et la vague 2 (mi Avril).
Aujourd’hui, près d’un tiers des
français estiment que leur revenu
personnel a été impacté par la crise.
Cette étude montre aussi que la
France est au même niveau que les
États-Unis dans la façon dont les
citoyens jugent l’action de leur
gouvernement. Seul un tiers des
français considère que la façon dont
le gouvernement a réagit à l’épidémie
correspond à un bon équilibre entre
préoccupations sanitaires et
préoccupations économiques.
16. ET APRÈS LA FIN DU CONFINEMENT…
En ce qui concerne la consommation,
les habitudes devraient changer si on
en croit ce que déclarent les français.
Cette intention forte de changer leurs
habitudes de consommation est une
opportunité pour les marques, et
notamment pour celles qui lors de la
crise ont su trouver le ton juste pour
répondre aux attentes sans donner
l’impression d’en profiter pour
favoriser leur business.
17. QU’EST-CE QUI NOUS MANQUE VRAIMENT ?
Après 6 semaines de Skype, de Zoom
et autres Teams, et après avoir revu
tous les films de Louis de Funès, il est
temps de savoir ce qui nous manque
vraiment dans cette vie confinée.
Manger au restaurant, boire un verre
au café ont été cités en premier dans
une étude il y a quelques semaines,
mais c’était avant qu’on ne sache que
les restaurants ne rouvriraient pas le
11 mai. Le manque d’interactions
sociales et la solitude pèsent
énormément. Le manque de contact
avec la nature, l’incapacité à se
projeter dans l’avenir, et pour ceux
qui ont des proches hospitalisés
l’impossibilité d’être physiquement
présents auprès d’eux,… sont de
grandes souffrances.
19. QUELLE PLACE POUR L’ÉTAT DEMAIN ?
Dans un pays qui attend beaucoup de
l’État, la crise aura ravivé des désirs
contradictoires. Chez les uns l’envie
d’un état-providence, d’un état plus
fort, plus dirigiste et même les vertus
de la planification. Chez les autres
c’est l’occasion de contester la
légitimité et / ou l’efficacité de l’action
de l’État et de son intervention dans
tous les domaines de la vie.
Malgré cette fracture, rares sont ceux
qui finalement critiquent l’intervention
économique de l’État que ce soit pour
pousser le chômage partiel, pour
garantir les emprunts des entreprises,
pour soutenir les petites entreprises
ou pour sauver Air France…
20. L’ÉTAT CONTRE LES TERRITOIRES ?
Il y a la vision dirigiste et la vision
libérale du rôle de l’état. Mais au
cœur des débats on voit aussi
ressortir la traditionnelle fracture entre
jacobins et girondins, entre
centralisateurs et décentralisateurs.
Pendant le confinement, des villes
comme Nice ou Marseille ont décidé
de prendre des mesures que l’état
tardait à prendre, des régions comme
la région Ile-de-France ont décidé de
distribuer des masques. De nombreux
maires ont décidé de ne pas rouvrir
les écoles le 11 mai sur leur
commune.
21. DES PATRONS PRENNENT LA PAROLE
Le moral économique des français
enregistre une chute historique. Au
même moment des grands patrons
dressent un premier bilan et parlent
de leurs craintes. Tous font état de la
puissance de la secousse : perte de
chiffre d’affaires, réorganisation en
urgence, évaporation du cash,… et ils
craignent aussi une pression forte sur
le pouvoir d’achat, des conséquences
sur la consommation et un retour à la
normale beaucoup plus lointain
qu’imaginé au début de la crise.
22. CONTRE MAUVAISE FORTUNE…
Le confinement a montré que nous
pouvions vivre différemment… certes
sous contrainte et momentanément.
Mais pour certains il y a évidemment
des leçons à tirer de la crise et peut
être de nouvelles façons de vivre à
s’imposer pour demain : et si le
télétravail devenait la règle ? et si
l’enseignement à distance ouvrait de
nouvelles perspectives ? et si le
déconfinement était l’occasion de
généraliser le vélo ? et si les
transports aériens étaient réservés
aux longues distances? et si c’était
l’occasion de mettre fin au tourisme
de masse ?...
23. REGARDS (MASCULINS) SUR L’APRÈS
Désolé pour la parité, mais il n’y a pas
que le Parisien pour croire que le
monde d’après ne peut être pensé
que par des hommes… cette semaine
les longues interviews de nos experts
explorent le monde d’après et parlent
de politique, d’économie, de
souveraineté, de géopolitique, de
fractures, de croissance,… la semaine
prochaine, promis, parole aux
femmes !