Livre blanc information reseaux sociaux et innovation - lauren peres
Livre blanc information reseaux sociaux et innovation - didier le gorrec
1. L’ACCES A L’INFORMATION ET AUX RESEAUX SOCIAUX REND-IL PLUS INNOVANT.E ? #612RENCONTRES Page 1
Extrait du Livre Blanc
L’ACCES A L’INFORMATION ET AUX RESEAUX SOCIAUX
REND-IL PLUS INNOVANT.E ?
A la rencontre de :
Didier Le Gorrec
Sortir de sa zone de confort digitale
«le socionaute peut facilement être victime de l’infobésité»
Accès au livre blanc :
https://albanjarry.com/livre-blanc-innovation/
2. L’ACCES A L’INFORMATION ET AUX RESEAUX SOCIAUX REND-IL PLUS INNOVANT.E ? #612RENCONTRES Page 2
Sortir de sa zone de confort digitale
Fondateur et dirigeant de Madras Editing, j’anime les
newsrooms externalisées que nous proposons aux
entreprises pour rendre leur marque visible avec du
contenu de qualité
LinkedIn : didier-le-gorrec
Twitter : @DLeGorrec
Sincèrement, je ne pense pas que l’accès aux réseaux sociaux rende de facto un individu plus
tourné vers l’innovation que ses semblables. L’essentiel est de savoir quelle exploitation il en
fait. C’est comme tout le reste, dans la vie, si je puis me permettre cette généralité. Vous êtes
heureux d’habiter Paris parce que la ville regorge de musées, mais si vous n’y allez jamais,
vous n’en tirez aucun bénéfice. Vous vous enthousiasmez que Londres ne soit qu’à 2 heures
30 de la gare du Nord, mais si vous ne prenez jamais l’Eurostar, à quoi bon ? Tout est une
question de choix, de sens que l’on veut mettre dans son expérience des réseaux sociaux.
Ce qui est certain, c'est que l’information abondante est devenue une donnée contextuelle.
Loin de créer ipso facto les conditions de l’innovation, la surcharge informationnelle entraîne
au contraire un déficit d’attention et de créativité. Je ne peux que citer ici le fameux
hikikomori, cette pathologie identifiée par les Japonais et qui se manifeste par l’isolement
total de l’adolescent, qui ne connaît plus que son écran. L’une des formes de ce trouble (le
« hikikomori du savoir ») est un trou noir cognitif dans lequel la personne s’engouffre en
devenant hyper-méga spécialisée dans son domaine de passion. Bref, en se fermant à tout le
reste.
À travers cet exemple, certes extrême, je veux juste rappeler que « surcharge
informationnelle » et « innovation » sont bien souvent en antonymie. Or le socionaute peut
facilement être victime de l’infobésité. Je considère qu’il est plutôt intéressant de revenir aux
fondamentaux de l’innovation. Qu’est-ce qu’innover sinon sortir de sa zone de confort ? La
régénérescence est à ce prix. On innove parce qu’on ouvre ses chakras sociaux et qu’on étend
ses antennes à d’autres spécialités que la sienne. On innove parce qu’on va prendre l’oxygène
ailleurs. Et que l’on sort d’un certain cadre : mots formatés, concepts dominants, etc. Pour le
coup, les réseaux sociaux ont vraiment un rôle à jouer. Et particulier Twitter, si l’on veut piloter
différemment sa veille et développer une démarche d’abonnements très ouverte.
Personnellement, moi qui travaille beaucoup autour des mots, en particulier pour élaborer
des stratégies éditoriales, je m’attache à voir comment certains créatifs — dans d’autres
3. L’ACCES A L’INFORMATION ET AUX RESEAUX SOCIAUX REND-IL PLUS INNOVANT.E ? #612RENCONTRES Page 3
domaines que le mien — assurent le cheminement de leur pensée et présentent le triptyque
attentes – concept marketing – bénéfices utilisateurs. Je suis en particulier un inconditionnel
du parler de certains architectes ou urbanistes (pas tous), dont la richesse sémantique est
inspirante ! Connectez-vous par exemple sur le site de présentation de projets Archiliste, au
blog de l’urbaniste Céline Guyot (qui ose évoquer des « contradictions acceptées comme
chemin vers la pertinence ») ou encore à certains comptes Twitter d’artistes de talent comme
celui de l’inclassable Jacques Clayssen (@klioutchov). Ah oui, j’oubliais, la prose unique de
l’urbaniste Paul Ardenne, qui relayait récemment sur son blog un de ses articles de la revue
Archistorm sous le titre « Etre ou être biscornu, le déraillement architectural ». Pour quelqu’un
comme moi qui élabore les éléments de langage des entreprises, je vous assure que ces
morceaux de lyrisme captés sur les blogs et les réseaux çà et là sont inspirants tant ils se
situent à des années-lumière du corpus expressif de la communication corporate. Ils
contribuent à rafraîchir ma propre boîte à outils. Si les médias sociaux favorisent l’innovation,
c’est comme cela que cela se traduit, en tout cas pour moi.