1. Développer l’autonomie à travers
l’autosuffisance alimentaire
Grâce au soutien de la MCB Forward Foundation, 25 bénéficiaires de PILS ont été
sélectionnés pour débuter en juillet dernier un projet pilote d’aquaponie. Projet
écologique visant à une autosuffisance alimentaire, l’aquaponie, adapté au contexte
mauricien par Frank Randabel, ingénieur agronome lui-même autosuffisant grâce à
sa production, regroupe des notions d’aquaculture et d’hydroponie. Il s’agit d’un bac
de taille moyenne accueillant des poissons et permettant, par le biais de l’installation
d’une pompe, la culture de légumes au-dessus de ce bac. Frank Randabel a accompagné les
bénéficiaires sélectionnés sur les aspects techniques liés à l’implémentation de ce projet.
Ce projet a tout son sens car à Maurice, 82% des personnes vivant avec le VIH vit en
dessous du seuil de pauvreté, soit avec un revenu mensuel (par foyer) de moins de
Rs 6200, selon les chiffres du Stigma Index 2013 (National Aids Secretariat). Toujours
selon ce rapport, 40% de cette même population ne mange pas à sa faim, alors qu’une
base alimentaire solide est un facteur clé pour assurer une meilleure adhérence du
patient à son traitement. A travers le projet d’aquaponie, un groupe de bénéficiaires
remplissant certains critères (Faire partie d’un foyer dont le revenu mensuel est de
moins de Rs 6,200 et avoir de la place pour l’installation nécessaire par exemple)
d’être autosuffisants sur le point de vie nutritionnel à travers un système innovant et
économique. Un autre avantage de l’aquaponie est qu’aucun produit chimique n’est
utilisé.
Les bénéficiaires ont pour seule tache de nourrir les poissons sur une base quotidienne
et de surveiller la croissance des légumes. Ce projet a demandé un financement
de Rs 14,000 par bénéficiaire. Après l’installation du système pour les personnes
concernées, ces dernières seront suivies de manière progressive pendant les mois à
venir, sur une période de quatre à 18 mois.
John (prénom fictif), un des superviseurs du projet indique que sur le long terme, « les
bénéficiaires pourront vendre leurs produits (poissons ou légumes) et agrandir leurs
potagers ». Ce système de recyclage de l’eau des plantes vers le bassin de poissons
est selon lui un moyen efficace pour participer à la fois au développement durable
et à la protection de l’environnement. Il évoque aussi les difficultés rencontrées
: disponibilité des bénéficiaires, variations climatiques et graviers («macadam») à
transporter en quantité sur les toits de maisons.
Lovena Dookhy, coordinatrice sociale chez PILS, est responsable de la mise en oeuvre
de ce projet. Son rôle est de faire le suivi des bénéficiaires et de veiller à la bonne
avancée des travaux. «Un des points phares de cette démarche est d’aider et de
soutenir les bénéficiaires en difficulté financière à devenir autonomes et par la même
occasion les encourager vers l’innovation», souligne-t-elle. A ce jour, cinq installations
ont déjà été complétées.
En juillet 2014, une étude sur l’adhérence des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au
traitement antirétroviral a été lancée par l’équipe de suivi et d’évaluation de PILS, sous
la supervision de la responsable de ce département, Loveena Dookhony.
L’adhérence est la capacité à prendre correctement son traitement, tel que prescrit par
le médecin. Plusieurs facteurs poussent une PVVIH à ne pas adhérer à son traitement
médical.
Dans le cas des PVVIH mauriciens, le VIH vient se greffer à un vécu déjà difficile :
conditions de vie précaires, dépendance à la drogue, difficulté de réinsertion sociale
après la prison, coïnfection VIH-VHC (Le VHC est le virus de l’hépatite C), entres autres.
Cette étude sur l’adhérence au traitement antirétroviral pour les PVVIH mauriciens vise
à mieux cerner ces facteurs et à trouver des solutions pour parvenir à une meilleure
adhérence.
L’étude a été conduite suivant les principes de la recherche communautaire qui inclut
une forte participation des personnes concernées. Ainsi, une quinzaine d’enquêteurs
ont été recrutés parmi les PVVIH pour conduire près de 600 entretiens auprès de leurs
pairs.
Embauchés sur une période d’un mois, ils ont été formés sur quatre jours aux techniques
d’entretien notamment. Des jeux de role ont facilité l’apprentissage.
Pour mieux structurer les différentes étapes du projet, un coordinateur, Krishna
Seebaluck, a été recruté sur une période de trois mois et Marie-Ange Frivet, coordinatrice
du travail de terrain chez PILS, a assuré la supervision de toutes les personnes lancées
sur le terrain. Les résultats de l’étude seront communiqués ultérieurement.
No 5 - Novembre 2014 - Une publication de PILS - www.pils.mu
PILS (Prévention Information et Lutte contre le SIDA)
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ZOOM
PILS au coeur de l’approche
communautaire du Swaziland
Nella Nallan, assistante sociale de PILS, est revenue fin septembre
d’un stage de deux mois effectué au sein de l’association Swazis
Positive Living (SWAPOL), basée au Swaziland. Ce stage a été
effectué par l’intermédiaire du réseau ARASA (AIDS and Rights
Alliance for Southern Africa), partenaire de longue date de PILS.
SWAPOLestuneONGfondéeen2001parcinqfemmesséropositives
lasses de faire l’objet de stigmatisation et de discrimination au sein
de leurs communautés.
Partie pour vivre une expérience centrée sur l’apprentissage,
l’échangedeconnaissanceetd’expertisesurleVIH,Nellaarencontré
au Swaziland plusieurs acteurs de la lutte pour le respect des droits
humains chez diverses communautés, notamment au sein de
la communauté LGBTQI, ainsi que des représentants étatiques
travaillant dans le domaine du VIH&sida.
Ce stage était l’occasion d’en apprendre davantage sur les stratégies
de lutte contre le VIH au Swaziland et elle a particulièrement noté
l’exemple du Swaziland dans la gestion des projets générateurs de
revenus, notamment les projets communautaires pour la sécurité
alimentaire en région rurale.
Outre les rencontres riches et variées, c’était aussi un moment de
partage de connaissances. C’est ainsi que Nella a été amenée à
partager les expériences mauriciennes en termes de mise en oeuvre
de stratégies contre l’abus des substances et les possibilités d’une
collaboration entre le Swaziland et Maurice ont été évoquées.
Elle explique : « Au Swaziland, il n’y a pas de programme d’échange
de seringues, contrairement à Maurice, où le programme global de
réduction de risques est en vigueur depuis 2006. »
L’approche communautaire de SWAPOL comporte plusieurs points
quipourraientêtreimplémentéschezPILS.Uneapprochequipermet,
selonNella,«unegrandeproximitéaveclesbénéficiaires.AuSwaziland,
ilexisteparexemple,uneunitéspécialiséedanslessoinspalliatifsdontle
but est d’aller rencontrer des patients chez eux ».
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Une étude sur l’adhérence bientôt rendue publique
Colloque VIH/Hépatites Océan
Indien
Le 13e colloque VIH/Hépatites Océan Indien s’est tenu
à la Réunion les 8,9 et 10 octobre. Le point phare de
cette nouvelle rencontre inter-îles était l’accent mis sur
les Hépatites, une manière de faire écho à la question
de la co-infection VIH/VHC (virus de l’Hépatite C) qui
touche de plus en plus les îles de la région. La société
civile de Maurice était représentée par PILS, le Collectif
Arc-en- Ciel, AILES et Vivre +. Ces organisations ont
animé un point de presse à leur retour.
Demande soumise au Fonds
Mondial
Maurice a soumis sa nouvelle demande de financement
au Fonds Mondial de lutte contre le sida en octobre.
Cette demande a été formulée selon les besoins du
pays et avec la participation des populations clés
touchées par le VIH. PILS a été reconduite au rôle de
Récipiendaire Principal (RP) pour la Société Civile pour
la nouvelle période 2015-2017 tandis que le National
Aids Secretariat reprend le chapeau de RP pour l’Etat
pour la même période.