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l a l e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e l ’ a s s o c i a t i o n n a t i o n a l e e m p l o i f o r m a t i o n e n a g r i c u l t u r e
Dossier
ACTUALITÉS
Restructuration du réseau
Nouvelle Bourse de l’emploi
Partenariat radio
Filière à
l’honneur
Vigne et Vin
lettre n°15
f é v r i e r 2 0 1 6
Stimulateur d’initiatives
élevage 2.0des métiers et des compétences
Sommaire
Actualités	 P.4
•	 Restructuration du réseau ANEFA
•	Retrouvez l’ANEFA sur le Job’cafés
du Salon de l’agriculture
•	 Une nouvelle interface pour la Bourse
de l’emploi
•	 Partenariat avec les antennes locales
France Bleu
Filière à l’honneur	 P.5
•	 Vigne et Vin : des mutations gagnantes
Échos du réseau	 P.6
Dossier	 P.7
élevage 2.0
Des métiers et des compétences
L’ANEFA en régions	 P.12
•	 Rhône-Alpes : Promotion de l’égalité
femme / homme dans les entreprises
agricoles
•	 Dordogne : Pari sur les jeunes des
collèges - sensibiliser maintenant pour
recruter demain
Collège salarié :
FGA-CFDT, FNAF-CGT, FGTA-FO,
SNCEA-CFE-CGC, CFTC-AGRI
Responsable de publication : Gilles Duquet
Rédaction : Christine Savourat - Ont collaboré à ce numéro :
Didier Pezant, Anne Pegaz, Valérie Laffargue, Mylène Gabaret
Conception, création : Agence Dajm www. dajm.fr
Impression : Centr’imprim - Dépôt légal à parution.
L’Association Nationale Emploi Formation en Agriculture
est un organisme géré par les partenaires sociaux de l’agriculture.
Collège employeur :
FNSEA, UNEP, FNCUMA, FNB,
EDT, ONF, USRTL
ANEFA
6 rue de la Rochefoucauld - 75009 Paris
Tél. : 01 46 07 58 22 - email : infos@anefa.org
www.anefa.org
Retrouvez-nous sur Facebook
www.facebook.com/emploi.metiers.en.agriculture
Aujourd’hui, en France, 450 000 personnes travaillent directement
sur une exploitation ayant une activité d’élevage. Ce chiffre fait
de ce secteur un maillon essentiel au dynamisme des territoires
ruraux et de l’économie locale.
Le besoin en salariés est bien réel dans les élevages, malgré le contexte
actuel qui remet en cause le système, en particulier en production
bovine et porcine. Cet aspect étant peu connu, nous avons décidé,
à la veille du Salon de l’agriculture, de faire un focus sur les emplois
et les compétences dans le secteur de l’élevage.
Plus largement dans tout le secteur agricole, le renouvellement
des générations et l’arrivée de nouveaux salariés en agriculture seront
fondamentaux, dans les années à venir, pour assurer la pérennité
des exploitations.
C’est l’enjeu que relève l’ADEFA Dordogne, depuis 5 ans, en sensibilisant
les plus jeunes sur les nombreux métiers et emplois en agriculture.
Opération largement plébiscitée puisqu’elle intervient aujourd’hui
dans ¾ des collèges du département.
L’AREFA Rhône-Alpes, quant à elle, a choisi de défendre la place
des femmes dans le secteur en élaborant une charte pour la promotion
de l’égalité femme / homme dans les exploitations agricoles.
Vous pourrez découvrir ces 2 expériences, dans ce numéro, à l’image
de nombreuses autres actions menées quotidiennement par le Réseau
ANEFA pour attirer toujours plus vers l’agriculture.
L’article consacré à la filière Vigne et Vins, classée à la 1ère
place
du podium en matière de production de vins, met en avant, lui aussi,
un besoin de salariés dotés de compétences spécifiques telles que
conducteurs d’engins ou agents viticoles.
Bonne lecture.
Emplois et compétences
indispensables pour
l’avenir de l’agriculture
Gilles Duquet
Président de l’ANEFA
Bernard Gardès
Secrétaire général de l’ANEFA
Retrouvez-nous sur Twitter
@EmploiAgri
Actualités ANEFA4
Actualités ANEFA
Évènement
Retrouvez l’ANEFA sur le Job’cafés
du Salon international de l’agriculture
Sous l’accroche commune des partenaires de l’Espace emploi-
formation « l’agriculture forme et recrute », l’ANEFA sera au Salon
de l’agriculture, du 27 février au 6 mars 2016, sur le Job’cafés, aux
côtés de l’APECITA.
Dans une décoration bistro inédite, les visiteurs pourront rencontrer
des conseillers emploi / formation pour leur recherche d’emploi ou
leur évolution de carrière. •
Réforme
Restructuration réussie du réseau ANEFA :
un nouveau défi à relever
À l’image de la réforme territoriale et de la montée en puissance
des régions, le réseau ANEFA va connaître, en 2016, une profonde
évolution : 7 grandes AREFA verront le jour.
Pour faciliter ces mutations, l’ANEFA propose, aux régions qui le
souhaitent, un accompagnement comprenant : un état des lieux
complet (RH, budgétaire, statutaire...) et un appui à la mise en place
des nouvelles AREFA. Celles-ci, animées par un nouvel élan, pour-
ront se positionner comme interlocuteur privilégié des partenaires,
prescripteurs de l’emploi et financeurs.
Bien évidemment, les régions n’étant pas concernées par la fusion
seront impliquées dans la dynamique impulsée pour renforcer l’impact
du réseau ANEFA au niveau national. •
Partenariat
France Bleu, radio écoutée
par les agriculteurs
Un sondage OpinionWay(1)
pour l’ANEFA a révélé que, sur l’analyse des
habitudes en matière d’écoute de radio etTV, la radio est massivement
écoutée par les agriculteurs, surtout le matin, avec des radios telles que
France Bleu ou France Inter pour les radios nationales.
Au cours de l’année 2015, l’ANEFA s’est ainsi rapprochée des antennes
locales de France Bleu. Aujourd’hui, ce sont plus
d’une dizaine d’AREFA / ADEFA qui diffusent leurs
offres d’emploi, issues de la Bourse de l’emploi, sur
les ondes de France Bleu Gironde, Périgord, Pays
d’Auvergne, Poitou, Gard-Lozère, Mayenne... •
(1) Étude réalisée en ligne par OpinionWay, en novembre 2014, sur les habitudes des agriculteurs français en termes de recrutement auprès
d’un échantillon de 496 agriculteurs, représentatif de la population des exploitations agricoles ayant au moins un salarié.
Nouveau
Un service d’offres d’emploi 2.0
La Bourse de l’emploi de l’ANEFA, service spécialisé pour l’emploi
agricole, fait peau neuve.
Cette nouvelle version, officiellement lançée le 8 mars 2016,
offre désormais plus de services pour les chefs d’entreprise qui
recrutent ou pour les personnes recherchant un emploi : espace
privatif, alertes, recherche géographique, consultation depuis
un portable... •
www.anefa-emploi.orgEn savoir +
Filière à l’honneur 5
Filière à l’honneur
vigne et vin
des mutations gagnantes
Nombreux sont également les métiers en
tension, notamment ceux d’agent de culture/
agent viticole, agent de chai, agent trac-
toriste/conducteur d’engins viticole, mais
aussi les fonctions commerciales, prennant
en compte l’évolution vers des spécialités
en communication, gestion et vente.
Une filière attractive
Avec plus de 10 000 caves œnotouristiques,
la France accueille chaque année plus de
10 millions d’œnotouristes, pour près de
la moitié des étrangers(5)
. Pour accompagner
cette évolution, de nouvelles formations
voient le jour (Licence œnotourisme,
Diplôme Universitaire vin, culture et œno-
tourisme). Indissociable de la culture, du
patrimoine et des terroirs, la filière voit ainsi
ses métiers s’enrichir, entre tradition et
modernité. •
(1) OIV 2014. (2) INAO 2014, en volume commercialisable hors vins aptes à la production de Cognac/Armagnac. (3) Douanes : FEVS 2014, CNIV.
(4) MSA 2014. (5) Tourisme et vin - Les clientèles françaises et internationales, les concurrents de la France, Atout France, octobre 2010.
(6) Ministère de l’agriculture - Recensement agricole 2010.
La filière viti-vinicole évolue entre tradition et modernité, et propose
de nombreux métiers pour répondre aux exigences de qualité toujours
plus élevées.
La France, 1er
producteur
mondial
Avec 10 % de la surface mondiale, la France
cultive 760 000 ha(1)
de vignes répartis sur
17 régions viticoles.
Historiquement définie entre AOC (59 %),
IGP (34,4 %) et vins sans Indication Géogra-
phique (6,6 %)(2)
, la filière exporte vers de
nombreux pays pour 7,4 milliards d’Euros(3)
.
Une filière clé pour l’emploi
agricole
Les entreprises viti-vinicoles sont celles
qui emploient le plus de main d’œuvre
en agriculture. La filière montre un visage
dynamique, en matière d’emploi, avec
54 000 salariés en CDI et plus de 526 000
salariés en CDD(4)
, en raison des travaux
saisonniers : essentiellement pour les
vendanges (321 000 contrats vendanges
en 2014), mais aussi pour la taille ou les
travaux en vert.
Les effectifs sont concentrés surtout en
Aquitaine et en Champagne-Ardenne, puis
en Languedoc-Roussillon, Bourgogne et
PACA.
Une filière qui recrute
« La filière s’appuie sur des fonctions de plus
en plus qualifiées et spécialisées », comme le
souligne Jérôme Volle, Vice-président de
la commission Emploi de la FNSEA. Ainsi,
pour les CDI, les compétences recherchées
sont nombreuses. Elles concernent, par
ordre d’importance, la conduite d’engins
agricoles et l’utilisation du matériel agri-
cole, les techniques de base en production
végétale, l’utilisation et l’application de
produits phytosanitaires, et enfin le condi-
tionnement et la transformation.
Chiffres clés
©JeanPUYO-AREFACentre
17% du vin de la planète
est produit par La France
85 000 exploitations
viticoles(6)
414 220 salariés
(4)
54 140 CDI
36,8%
de femmes
526 510 CDD
Échos du réseau6
Échos du réseau
Paysalia : Une première pour l’AREFA Rhône-Alpes !
L’AREFA était présente au salon Paysalia, le salon professionnel dédié au
monde du paysage, des jardins et des espaces verts qui s’est tenu, à Lyon,
du 1er
au 3 décembre 2015. L’occasion de prendre contact avec les entre-
prises du paysage ou de l’horticulture / pépinière qui méconnaissent le
service de la Bourse de l’emploi pour leurs recrutements. Le secteur du pay-
sage a connu une forte croissance ces dix dernières années, nécessitant de
recruter des salariés (+28 %), majoritairement embauchés en CDI (81 %). •
Rhône-Alpes
arefa-rhone-alpes@anefa.orgContact
©AREFARhône-Alpes
Vitiparty
L’ADEFA Gironde relance, en 2016, ses actions de recrutements « Vitiparty ».
Employeurs, salarié(e)s, demandeurs d’emploi, jeunes et adultes en sortie
de parcours de formation professionnelle sont mis en relation autour
de postes à pourvoir. En 2015, ces actions ont généré près de 500 offres
d’emploi, dont 60 % de CDI, et mobilisé 800 personnes. •
Gironde
www.adefagironde.orgToutes les dates sur
Les rings de l’emploi
L’ADEFAVienneorganiseunejournée« musclée »,dédiée
à l’emploi agricole, le jeudi 3 mars 2016, avec la parti-
cipation de Mahyar Monshipour, boxeur Français. •
Vienne
adefa-vienne@anefa.orgContact
www.bretagne.anefa.orgEn savoir +
Semaine des métiers de l’agriculture
Pour la 3ème
édition, le réseau ANEFA des Pays de la Loire se mobilise, la
semaine du 7 au 11 mars 2016, pour informer sur les métiers, les emplois
et les formations de l’agriculture. Sur les 5 départements de la région,
des visites d’exploitations, des forums métiers et des conférences sont
organisés, pour un public de collégiens, de demandeurs d’emploi, de
conseillers emploi / formation... •
Pays de la Loire
www.pays-de-la-loire.anefa.orgProgramme sur
Les métiers de
l’agriculture à l’affiche
Le réseau Breton et les Jeunes Agriculteurs Bretagne
organisent un concours photo/ vidéo, à destination
des élèves et stagiaires de l’enseignement agri-
cole, afin de promouvoir les métiers d’agriculteur
et de salarié agricole. •
Bretagne
www.bretagne.anefa.orgEn savoir +
élevage 2.0
des métiers et des
compétences
Dossier
La filière de l’élevage, en France, totalise 882 000
salariés dont 415 000(1)
emplois directs. Des em-
plois essentiels au dynamisme des territoires et
de l’économie locale, d’autant plus qu’il s’agit
d’emplois non délocalisables. Dans un contexte
économique tendu, la filière se réorganise et voit,
globalement, ses indicateurs de l’emploi évoluer
positivement.
(1) GIS élevage Demain - Les emplois liés à l’élevage français, 2015.
Dossier
8
De l’importance de l’emploi dans l’élevage
Les animaux d’élevage bovin, caprin, ovin, porcin, volailles et lapins,
hors équin, sont une source indéniable d’emploi en France. L’étude(1)
récente du Groupement d’intérêt scientifique « élevages demain » de
l’Inra recense 415 000 salariés (soit 312 000 ETP*), sur 882 000 salariés
dans l’ensemble de la filière, qui occupent directement un emploi, sur
une exploitation agricole ayant une activité d’élevage.
1/3 de ces emplois se situe dans le Grand Ouest et essentiellement,
dans les exploitations à orientation porcs et volailles, car dans les
élevages bovins, les membres de la famille ont toujours été plus
impliqués en raison de l’astreinte (traite...).
Le secteur de l’élevage a enregistré une hausse, du nombre de
ses salariés de plus de 50 %(2)
en 10 ans. Cette activité se traduit
également par une hausse de plus 35 % du nombre d’heures de
travail, concentrée dans les régions de l’Ouest, notamment Pays de
la Loire et Bretagne.
L’évolution annuelle 2013/2014(3)
a cependant été moins importante.
« Le secteur présente un potentiel d’emploi colossal, mais les éleveurs,
par manque de moyens et de visibilité, ne recrutent pas comme ils
le souhaiteraient » confiait, au Télégramme, en janvier 2016, Gilles
Burel, Conseiller emploi à l’AEF Finistère. Le temps partiel a tendance à
se développer.Valérie Heyser, Conseillère emploi / formation à l’AEF
Ille-et-Vilaine, a observé sur le dernier trimestre 2015 « davantage
d’offres à temps partiel, pour un même nombre d’offres d’emploi diffusées
en production laitière ». •
(1) GIS Elevage Demain - Les emplois liés à l’élevage français, 2015. (2) MSA 2014.
(3) Le secteur de l’élevage en Pays de la Loire - CRPE / AREFA, janvier 2016.
Travail fourni par les salariés permanents
selon l’orientation technico-économique
des exploitations (Unité de travail annuel)
Source : Ministère de l’agriculture 2010
Bovins
lait
6%
Bovins
mixtes
7%
Moutons
17%
Bovins
viande
6%
Porcs,
volailles
25%
©Chambred’agriculturedeRhône-Alpes
* ETP ou équivalent temps plein
Dossier
Dossier
Dossier
9
Des élevages plus grands et qui recrutent
Les exploitations d’élevage sont actuellement en pleine réorganisation sous
l’effet combiné de plusieurs facteurs économiques (marché difficile en porc, fin
des quotas laitiers depuis mars 2015...) mais aussi structurels. Presque 40 %(2)
des chefs d’exploitations agricoles ont plus de 50 ans. Ainsi, en Bretagne, la
Chambre régionale d’agriculture évalue le nombre de départs en retraite
d’éleveurs laitiers, à presque 600(4)
, entre 2015 et 2020.
Le recensement agricole de 2010 a mis en évidence une baisse du nombre des
exploitations agricoles (3 % par an(5)
) et tout particulièrement dans l’élevage.
En production laitière, les petits élevages ont quasiment disparu, au profit
« de grands troupeaux à la française, sur le modèle de ceux du Nord de l’Europe »
constate Emmanuel Beguin, Chef de service à l’Institut de l’élevage. « Des
élevages de 100 à 300 bêtes pour les élevages bovins » précise-t-il, alors que la
moyenne actuelle est de 98 vaches(6)
.
Par ailleurs, en production ovine, les besoins sont estimés à 10 000 actifs(7)
pour la prochaine décennie, afin d’assurer le renouvellement des générations
mais également le maintien de la production. « La filière bénéficie actuellement
d’un contexte favorable dû notamment au maintien des prix et à une demande en
viande d’agneau supérieure à l’offre » commente Audrey Desormeaux, Chargée
de mission à la Fédération nationale ovine.
D’autre part, les éleveurs d’aujourd’hui perçoivent différemment la charge
de travail et l’astreinte. Le rapport travail / loisir évolue vers plus de temps
consacré à des activités sociales ou familiales. Des structures comme les
groupements d’employeurs ou les services de remplacement poursuivent leur
développement et génèrent une nouvelle forme de travail : l’emploi partagé.
En 10 ans, leur nombre a augmenté de presque 20 %(8)
surtout dans les régions
de l’Ouest, régions d’élevage.
Enfin, l’élevage pâtit d’un vrai problème d’attractivité, accentué par le contexte
actuel. Ce secteur souffre d’une désaffection des jeunes, mais aussi d’actifs
intéressés par une reconversion. •
(4) Chambre d’agriculture de Bretagne - Le salariat en production laitière en Bretagne, 2014. (5) Ministère de l’agriculture - Recensement agricole, 2010.
(6) Ministère de l’agriculture - Graph Agri, 2012. (7) Fédération nationale ovine. (8) Fédération nationale des groupements d’employeurs agricoles et ruraux, 2014.
La production ovine bénéficie actuellement
d’un contexte favorable dû notamment au maintien
des prix et à une demande en viande d’agneau
supérieure à l’offre
©ANEFA
©Chambred’agriculturedeRhône-Alpes
Chiffres clés
415 000 salariés(1)
+50% du nombre de salariés
en 10 ans(2)
10 000
actifs nécessaires pour
la prochaine décennie
en production ovine
* surtout dans les régions de l’Ouest, régions d’élevage (8)
+20% d’emploi partagé
en 10 ans*
Dossier
Dossier
10
La formation continue pour
plus de qualification dans
le métier
Le niveau de diplôme des élèves de l’en-
seignement agricole est, aujourd’hui, un
facteur qui influe sur l’insertion au travail.
Même si le baccalauréat professionnel n’est
pas en reste, d’après le Ministère de l’agri-
culture(9)
, 80 % des élèves de BTS, spécialisés
en production agricole, sont ainsi dans l’em-
ploi,7moisaprèsl’obtentiondeleurdiplôme.
Philippe Tapin, du Pôle développement de
l’Union nationale des Maisons familiales
rurales, recommande ainsi, un BTS Pro-
ductions animales, complété d’une spé-
cialisation (CS) ou suivi d’une licence pro :
« une valeur ajoutée sur le marché du travail
par rapport au baccalauréat professionnel ».
Par ailleurs, pour que la formation initiale
des jeunes soit toujours adaptée et qu’ils
restent opérationnels, le référentiel de
formation évolue en permanence. Par-
fois même, des initiatives locales existent,
en complément. Philippe Tapin donne
l’exemple de la MFR de Cateau-Cambresis,
Des métiers
et des compétences
Aujourd’hui, le secteur de l’élevage recrute
des agents d’élevage ou plutôt, des techni-
ciens d’élevage, qu’ils soient dans le secteur
bovinouporcin,voiremêmedesresponsables
d’élevage ou des seconds d’exploitation, à
défaut d’associés.
Les éleveurs peuvent trouver des solutions
dans des formes sociétaires (GAEC) mais
aussi dans l’emploi de salarié et ce, malgré le
coût. « Le coût net d’un salarié est beaucoup
plus bas que son coût réel en raison de son
impact sur le résultat, qui entraine une baisse
de charges sociales » argumente Emmanuel
Beguin. L’embauche d’un salarié apporte
également une plus-value : « un effet sur le
revenu, en améliorant l’efficacité économique
de l’exploitation » complète-t-il.
Leséleveursrecherchentdesprofilsqualifiés :
des personnes maîtrisant les gestes tech-
niques et toutes les connaissances autour du
métier.Àcepropos,GillesBurelaimerappeler
« qu’en agriculture, on ne manque pas de bras,
mais de cerveaux ». Or, ces profils ne sont pas
si évidents à trouver. Dominique Ollivier,
éleveur dans le Finistère, avec 90 vaches
laitières, reconnait qu’il a eu des difficultés
à trouver son technicien d’élevage : « J’ai
mis du temps à recruter car peu de candidats
rassemblaient les compétences que je recher-
chais ». « Ces difficultés sont accentuées si les
éleveurs recrutent eux-mêmes, en définissant
malleurbesoin »constateEmmanuelBeguin.
Les éleveurs apprécient les compétences liées
à l’équipement et au matériel nouvelle géné-
ration, à l’approvisionnement, aux normes
environnementales, à la génétique... acquises
par le biais de formations spécialisées.
Valérie Heyser rappelle continuellement que
« l’accès aux métiers de l’élevage porcin où, les
contraintes sanitaires sont particulièrement
fortes,nesefaitpassansformationadéquate ».
La gestion de l’exploitation est devenue pri-
mordiale. « Je dois pouvoir compter sur mon
salarié. Je ne peux pas me permettre d’écart,
pour rester compétitif » poursuit Dominique
Ollivier. Le métier d’éleveur évolue ainsi vers
de « l’agri-management » comme l’évoque
Emmanuel Beguin, « mais tous n’ont pas ces
compétences managériales ». •
(9) Insertion scolaire et professionnelle à court terme des sortants de l’enseignement technique agricole - Enquête 2015.
©Fédérationnationaleovine
Dossier
Dossier
11(10) Conduite et gestion de l’exploitation agricole. (11) Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole, qui permet d’exercer une activité
de salarié qualifié et d’acquérir la capacité professionnelle nécessaire à l’installation en agriculture.
dans le Nord où « les élèves de BTS Produc-
tions animales sont initiés à l’insémination
animale ou à la vente directe ».
Pour plus de qualification professionnelle,
notamment en réponse aux besoins des
éleveurs, les compétences peuvent s’acqué-
rir par des formations pour adultes, comme
celle spécialisée en élevage laitier, menant à
un Contrat de Qualification Professionnelle
(CQP), au CFPA de Montebourg.
Cette formation débouche sur un CDD de
6 mois d’Agent de remplacement pour
valider le CQP. « 9 personnes viennent de
rentreren formation, en janvier 2016, avec des
profils Bac CGEA(10)
, BTS Production animale »
indique Nadège Gauthier, gestionnaire de la
Bourse de l’emploi ANEFA dans le Calvados.
« Certains ont peu d’expérience et souhaitent
travailler en élevage, suite à une déconvenue
sur des postes de technico-commercial, voire
même d’agent d’élevage où le manque d’expé-
riencen’apaspermisdepoursuivrelecontrat »
justifie-t-elle.
Au Centre de formation des métiers de l’éle-
vage bovin ou porcin, de Cannapeville, dans
l’Eure, tous les publics peuvent suivre des for-
mations qualifiantes, comme le BPREA(11)
, ou
des spécialisations. Le centre est, d’ailleurs,
pionnier dans l’installation d’un robot de
traite, en complément d’une salle de traite
classique. Les stagiaires se forment, ainsi,
aux nouvelles pratiques d’élevage : se servir
d’automates, piloter des capteurs, étalonner
régulièrement et surveiller mécaniquement,
Les principales formations en élevage
Niveau V
•	 Certificat d’Aptitude Professionnelle
Agricole CAPA
Métiers de l’agriculture
•	 Brevet Professionnel Agricole BPA
	 Travaux de la production animale
Niveau IV
•	 Baccalauréat professionnel BAC PRO
Conduite et gestion des exploitations agricoles,
option élevage
•	 Brevet professionnel BP
Responsable d’exploitation agricole
• 	Certificat de spécialisation CS
	 - Elevageavicole/caprin/laitier/porcin/ovin
- Commercialisation du bétail
• 	Titre homologué TH
	 Berger vacher transhumant
Niveau III
•	 Brevet deTechnicien Supérieur Agricole BTSA
- Productions animales
- Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise
agricole
Niveau III (suite)
•	 Certificat de spécialisation CS
	Technicien conseil, spécialités production
laitière / laitière ovine / caprine
•	 Titre homologué TH
	Technicien supérieur en contrôle des productions
et des transformations animales
Niveau II
•	 Licence professionnelle
	- Génétique et développement de l’élevage
- Développement et valorisation des produits
de l’élevage
- Développementetconseilpourlesfilièresovines
- Métiers du suivi de l’élevage et de la valorisation
des produits animaux transformés
- Métiers du conseil en élevage, production
laitière
- Développement local et conseil en élevage :
option caprine
Niveau I
•	 Ingénieur en agriculture
•	 Vétérinaire
Qu’est-ce que
l’élevage de précision ?
Il s’agit d’une utilisation coordonnée :
•	 d’automates pour décharger les éleveurs de tâches contraignantes
(astreignantes, pénibles physiquement et mentalement, chronophages...),
•	 de capteurs pour mesurer les paramètres physiques (en bâtiment),
comportementaux, physiologiques ou de production sur les animaux,
•	 de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour
stocker, échanger, croiser et valoriser les données.
©Levy
gérer et analyser les données, les alertes...
Ces nouvelles compétences sont un passe-
portpourl’emploi.« 96 %desforméstrouvent
un emploi dans les 3 mois qui suivent la for-
mation » annonce Amédée Hardy, Directeur.
En Ille-et-Vilaine, pour répondre au besoin
récurrent de main d’œuvre en élevage
porcin et face au manque de personnes
formées dans ce secteur, la profession
initie, depuis plus de 10 ans, un parcours
professionnel en élevage porcin, baptisé
« parcours porc ». Organisé par l’AEF, cette
action permet, sur 8 mois, à des deman-
deurs d’emploi, de découvrir les métiers de
la production porcine, par une période de
mise en situation en milieu professionnel
(PMSMP), puis de se former, avec un contrat
d’embauche à la clé. « En 2014-2015, sur les
13demandeursd’emploiayantsuivicedispo-
sitif, 9 d’entre-eux travaillent dans un élevage
porcin, sur des postes à pourvoir » se félicite
Valérie Heyser. •
ANEFA en régions
ANEFA en régions12
Une agriculture multiple et de qualité
Les terroirs et les conditions naturelles variés, qui s’étendent
du Jura et des Alpes à la Provence, ont construit une agriculture 
plurielle. La moitié du territoire agricole de la région Rhône-Alpes
se situe en zone de montagne, où l’activité, extensive, est tournée
vers l’élevage. À l’inverse, la vallée de la Saône et l’axe rhodanien
concentrent des cultures arboricoles, de la viticulture, des grandes
cultures et de l’élevage.
La région s’est construite, autour de Lyon, avec ses fameux bouchons
lyonnais. Symboles de la gastronomie locale, ces restaurants pro-
posent des plats simples, où les productions régionales trouvent
des débouchés. Une exploitation Rhône-alpine sur trois, produit
sous signe officiel de qualité (AOC, AOP, IGP...).
Par ailleurs, avec 3 240 entreprises du paysage, la région Rhône-Alpes
est,aveclarégionPACA,l’unedesrégionsquicompteplusd’entreprises
du paysage, de jardins et d’espaces verts (près de 30 % au total). •
Promotion de l’égalité femme / homme
dans les entreprises agricoles
Rhône-Alpes
En lien avec la politique régionale, l’AREFA Rhône-Alpes est engagée, depuis 2014, dans l’égalité profes-
sionnelle des hommes et des femmes, dans les entreprises agricoles. Une charte, destinée à sensibiliser et
faire évoluer les pratiques, en a été le précurseur. Actuellement, c’est par un concours photo que l’AREFA
tente de bousculer les idées reçues et de sensibiliser le plus grand nombre sur l’ouverture des métiers de
l’agriculture aux femmes.
1er
Prix Adulte - Aline Morel - FR CIVAM - Ardèche
©AREFARhône-Alpes
ANEFA en régions
ANEFA en régions 13(1) Entreprises de production agricole, forêt, paysage, prestation de services de travaux agricoles. (2) Commission paritaire régionale pour l’emploi.
(3) Association pour l’emploi des cadres, des ingénieurs et des techniciens de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’environnement.
(4) Organisé en partenariat avec le Conseil régional, la DRAAF, l’ONISEP Grenoble, la Chambre Régionale d’Agriculture et l’ADEFA Drôme.
1er
Prix Scolaire - MJC de Thoissey - Ain
©AREFARhône-Alpes
L’agriculture au pluri-eux-elles
Chiffres clésPour l’égalité des chances dans le recrutement
Les femmes représentent, en moyenne, 39 % des salariés de l’agriculture, mais ce
chiffre reflète de grandes disparités. Si elles sont bien présentes dans le secteur de
l’horticulture et des cultures légumières et fruitières (42 %), elles le sont peu dans
le secteur du paysage (11 %) et ce, d’autant plus que les entreprises sont petites.
Olivier Gajac, Président de l’AREFA (CFE CGC agro) reconnait que « les femmes sont
davantage employées dans les entreprises ayant un bureau d’études ou un service
commercial ». De son côté, Louis-Michel Petit, Secrétaire général de l’AREFA Rhône-
Alpes (FRSEA), constate « qu’elles sont souvent oubliées des recrutements agricoles et
pas toujours embauchées en priorité ».
C’est sur ce constat que les partenaires sociaux de la CPRE(2)
Agriculture et de
l’AREFA Rhône-Alpes d’une part, avec l’APECITA(3)
, le Service de Remplacement
Rhône-Alpes et les 6 groupements d’employeurs départementaux Agri-Emploi
d’autre part, ont signé, le 30 avril 2015, une Charte de promotion de l’égalité
femme / homme, avec le soutien de la région.
Les premiers effets de cette charte se font, d’ores et déjà, sentir comme en témoigne
Louis-Michel Petit, également Président du Service de remplacement de l’Isère : « 1/3
des salariés du service de remplacement sont, aujourd’hui, des femmes et l’une d’entre
elles vient d’être élue déléguée du personnel ». •
Invitation à questionner la mixité
dans le secteur agricole
Les partenaires sociaux ont aussi organisé une
opération de communication grand public. Du
1er
octobre au 31 décembre 2015, un concours
photo(4)
, intitulé « L’agriculture au pluri-eux-elles »,
invitait à concevoir et présenter des photographies
d’hommes et de femmes qui font l’agriculture de
la région Rhône-Alpes. Il offrait l’opportunité d’un
travail pédagogique puisque 2 catégories (scolaire et
adulte) ont été créées.
L’AREFA a reçu plus de 100 photos via le site Internet
www.concourstuveuxmaphoto.fr. La remise des prix
a eu lieu lors du Mondial des Métiers, Salon régional
des métiers et de l’orientation, organisé à Lyon, le
6 février 2016. •
entreprises(1)
en volume de travail
annuel, en 5 ans*
* essentiellement en élevage, forêt et entreprises
de prestations de services
des salariés
de l’agriculture
sont des femmes
salariés
équivalent temps
plein (ETP)
Chaussures
Objectifs de la charte :
•	 prévention contre les discriminations au regard du genre,
•	 promotion de l’égalité des chances au sein du marché du travail
en agriculture, agroalimentaire et environnement.
On peut être agriculteur et homme
et agricultrice et femme !
ANEFA en régions
ANEFA en régions14
Pari sur les jeunes
sensibiliser maintenant pour recruter demain
Dordogne
(1) Chiffres Chambre d’agriculture.
(2) Etude d’image sur l’enseignement agricole réalisée par l’Ifop pour le ministère de l’agriculture - janvier 2006.
Démystifier l’agriculture pour faire naître les vocations
En Dordogne, plus d’un actif sur quatre(1)
travaille dans l’agriculture et l’agroali-
mentaire et pourtant, les métiers de l’agriculture souffrent d’une image en décalage
avec la réalité et sont peu attractifs, tout particulièrement pour les jeunes. « Les
jeunes ont une vision archaïque et réduite de l’agriculture » se désole Claudine
Feyfant, Présidente de l’ADEFA (FGTA FO). « Ils ne savent pas que les métiers de
l’agriculture sont variés : maraîchage, horticulture, vigne et vin... » poursuit-elle, en
faisant référence à une étude d’image sur l’enseignement agricole(2)
. Celle-ci révèle,
entre autre, que « spontanément, l’enseignement agricole est réduit à la finalité de
former au métier d’agriculteur / éleveur ».
L’ADEFA Dordogne s’est donc lancée un défi : celui de montrer aux jeunes la
diversité des métiers agricoles d’aujourd’hui. Ainsi, depuis 2010, l’ADEFA part à
la rencontre des élèves de 3ème
qui suivent l’option « découverte professionnelle »
dans les collèges du département. « Nous avons ciblé des élèves en phase
d’orientation mais nous pouvons aussi être amenés à intervenir auprès d’autres
classes à la demande des collèges » précise Claudine Feyfant. •
©ADEFADordogne
de la production agricole(1)
départementale est placée
sous signe officiel de qualité
(AOC, IGP...)
Chiffres clés
1er
département français
pour le tourisme à la ferme et la vente directe
(20%
des exploitations)
exploitations(1)
avec toutes les productions*
* dont certaines, emblématiques de la gastronomie
française (foie gras, truffes, cèpes, vins...)
salariés(1)
de femmesdont 41%
ANEFA en régions
ANEFA en régions 15
Des interventions plébiscitées dans
¾ des collèges du département
L’ADEFA intervient en classe, dans un premier temps,
pour apporter aux élèves, des informations géné-
rales sur l’agriculture, sur la diversité des métiers ou
sur les parcours de formation. Le témoignage d’un
professionnel qui explique son quotidien, son orga-
nisation, la passion de son métier... vient systéma-
tiquement compléter cette présentation. L’ADEFA
s’est, pour cela, constituée un réseau de professionnels
de proximité, disposés également à accueillir les
élèves sur leurs exploitations.
Dans un second temps, si le collège le souhaite,
l’ADEFA emmène, à sa charge, les élèves sur une
exploitation agricole des alentours. « Dans notre
département, fortement agricole, il est important
et opportun de présenter les métiers agricoles dans
un environnement connu par les élèves » souligne
Claudine Feyfant. La visite permet de confronter
les jeunes, avec la réalité du monde agricole. « Les
jeunes se rendent compte que l’évolution de l’agricul-
ture est en phase avec notre société. Ils constatent
que la technologie est bien présente et que celle-ci
nécessite des qualifications et des compétences de
plus en plus pointues » poursuit-elle.
Tout au long de la rencontre, l’ADEFA s’attache à
aborder les deux facettes du travail en agriculture :
être salarié agricole ou être chef d’entreprise agri-
cole, « dans une logique de parité » insiste Claudine
Feyfant.
Après 5 années d’existence, cette initiative fonctionne
très bien. Sur les 45 collèges du département,
l’ADEFA intervient ainsi dans une trentaine
d’entre-eux. « Maintenant, ce sont les collèges qui
nous appellent » conclut Claudine Feyfant en espérant
toujours pouvoir continuer ces rencontres, après
la réforme du collège, qui entrera en vigueur à la
rentrée 2016. •
Parole
d’enseignante
Cité Scolaire Alcide Dusolier
NONTRON
Chaqueannée,jefaisappelàl’ADEFAdanslecadredel’Option
découverte professionnelle 3 heures (DP3) dispensée aux classes de 3ème
de la Cité
Scolaire,afindefairedécouvrirauxélèves,l’agricultureetl’étenduedesmétiersproposés.
Avec l’équipe pédagogique, nous nous sommes aperçus que beaucoup d’entre eux ne
connaissent pas ce secteur d’activité et ce, même s’ils sont issus du milieu agricole ou
s’ils vivent en milieu rural.
La visite d’exploitation qui suit l’intervention en classe est l’occasion, pour eux, de sortir
deleurbulleetdevoir,sousunangledifférent,cequisepassedansl’exploitationagricole
à côté de chez eux : les installations, le matériel utilisé, les travaux à réaliser ou les soins
à apporter aux animaux... Chaque sortie apporte son lot de découvertes.
Le bilan est positif car il y a toujours quelques élèves à qui cela profite pour
l’orientation. C’est d’autant plus appréciable que la visite est prise en charge
financièrement par l’ADEFA. On espère qu’avec la réforme des collèges, il sera
possible de maintenir ces rencontres professionnelles à la rentrée 2016, tout au
moins, l’intervention en classe.
Le principe des rencontres
avec les élèves de 3ème
Intervention en classe comprise entre 1 et 3 heures,
en fonction des attentes des professeurs et des élèves
• diaporama sur l’agriculture en général,
• vidéo de présentation de l’agriculture du département,
favorisant les échanges,
• témoignages de professionnels, sur leur métier,
leur quotidien...
Action de terrain
• visite d’une exploitation agricole de proximité (une demi-journée),
afin de découvrir ses installations
et les différentes productions.
©ADEFADordogne
Anefa mag 15

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Anefa mag 15

  • 1. l a l e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d e l ’ a s s o c i a t i o n n a t i o n a l e e m p l o i f o r m a t i o n e n a g r i c u l t u r e Dossier ACTUALITÉS Restructuration du réseau Nouvelle Bourse de l’emploi Partenariat radio Filière à l’honneur Vigne et Vin lettre n°15 f é v r i e r 2 0 1 6 Stimulateur d’initiatives élevage 2.0des métiers et des compétences
  • 2.
  • 3. Sommaire Actualités P.4 • Restructuration du réseau ANEFA • Retrouvez l’ANEFA sur le Job’cafés du Salon de l’agriculture • Une nouvelle interface pour la Bourse de l’emploi • Partenariat avec les antennes locales France Bleu Filière à l’honneur P.5 • Vigne et Vin : des mutations gagnantes Échos du réseau P.6 Dossier P.7 élevage 2.0 Des métiers et des compétences L’ANEFA en régions P.12 • Rhône-Alpes : Promotion de l’égalité femme / homme dans les entreprises agricoles • Dordogne : Pari sur les jeunes des collèges - sensibiliser maintenant pour recruter demain Collège salarié : FGA-CFDT, FNAF-CGT, FGTA-FO, SNCEA-CFE-CGC, CFTC-AGRI Responsable de publication : Gilles Duquet Rédaction : Christine Savourat - Ont collaboré à ce numéro : Didier Pezant, Anne Pegaz, Valérie Laffargue, Mylène Gabaret Conception, création : Agence Dajm www. dajm.fr Impression : Centr’imprim - Dépôt légal à parution. L’Association Nationale Emploi Formation en Agriculture est un organisme géré par les partenaires sociaux de l’agriculture. Collège employeur : FNSEA, UNEP, FNCUMA, FNB, EDT, ONF, USRTL ANEFA 6 rue de la Rochefoucauld - 75009 Paris Tél. : 01 46 07 58 22 - email : infos@anefa.org www.anefa.org Retrouvez-nous sur Facebook www.facebook.com/emploi.metiers.en.agriculture Aujourd’hui, en France, 450 000 personnes travaillent directement sur une exploitation ayant une activité d’élevage. Ce chiffre fait de ce secteur un maillon essentiel au dynamisme des territoires ruraux et de l’économie locale. Le besoin en salariés est bien réel dans les élevages, malgré le contexte actuel qui remet en cause le système, en particulier en production bovine et porcine. Cet aspect étant peu connu, nous avons décidé, à la veille du Salon de l’agriculture, de faire un focus sur les emplois et les compétences dans le secteur de l’élevage. Plus largement dans tout le secteur agricole, le renouvellement des générations et l’arrivée de nouveaux salariés en agriculture seront fondamentaux, dans les années à venir, pour assurer la pérennité des exploitations. C’est l’enjeu que relève l’ADEFA Dordogne, depuis 5 ans, en sensibilisant les plus jeunes sur les nombreux métiers et emplois en agriculture. Opération largement plébiscitée puisqu’elle intervient aujourd’hui dans ¾ des collèges du département. L’AREFA Rhône-Alpes, quant à elle, a choisi de défendre la place des femmes dans le secteur en élaborant une charte pour la promotion de l’égalité femme / homme dans les exploitations agricoles. Vous pourrez découvrir ces 2 expériences, dans ce numéro, à l’image de nombreuses autres actions menées quotidiennement par le Réseau ANEFA pour attirer toujours plus vers l’agriculture. L’article consacré à la filière Vigne et Vins, classée à la 1ère place du podium en matière de production de vins, met en avant, lui aussi, un besoin de salariés dotés de compétences spécifiques telles que conducteurs d’engins ou agents viticoles. Bonne lecture. Emplois et compétences indispensables pour l’avenir de l’agriculture Gilles Duquet Président de l’ANEFA Bernard Gardès Secrétaire général de l’ANEFA Retrouvez-nous sur Twitter @EmploiAgri
  • 4. Actualités ANEFA4 Actualités ANEFA Évènement Retrouvez l’ANEFA sur le Job’cafés du Salon international de l’agriculture Sous l’accroche commune des partenaires de l’Espace emploi- formation « l’agriculture forme et recrute », l’ANEFA sera au Salon de l’agriculture, du 27 février au 6 mars 2016, sur le Job’cafés, aux côtés de l’APECITA. Dans une décoration bistro inédite, les visiteurs pourront rencontrer des conseillers emploi / formation pour leur recherche d’emploi ou leur évolution de carrière. • Réforme Restructuration réussie du réseau ANEFA : un nouveau défi à relever À l’image de la réforme territoriale et de la montée en puissance des régions, le réseau ANEFA va connaître, en 2016, une profonde évolution : 7 grandes AREFA verront le jour. Pour faciliter ces mutations, l’ANEFA propose, aux régions qui le souhaitent, un accompagnement comprenant : un état des lieux complet (RH, budgétaire, statutaire...) et un appui à la mise en place des nouvelles AREFA. Celles-ci, animées par un nouvel élan, pour- ront se positionner comme interlocuteur privilégié des partenaires, prescripteurs de l’emploi et financeurs. Bien évidemment, les régions n’étant pas concernées par la fusion seront impliquées dans la dynamique impulsée pour renforcer l’impact du réseau ANEFA au niveau national. • Partenariat France Bleu, radio écoutée par les agriculteurs Un sondage OpinionWay(1) pour l’ANEFA a révélé que, sur l’analyse des habitudes en matière d’écoute de radio etTV, la radio est massivement écoutée par les agriculteurs, surtout le matin, avec des radios telles que France Bleu ou France Inter pour les radios nationales. Au cours de l’année 2015, l’ANEFA s’est ainsi rapprochée des antennes locales de France Bleu. Aujourd’hui, ce sont plus d’une dizaine d’AREFA / ADEFA qui diffusent leurs offres d’emploi, issues de la Bourse de l’emploi, sur les ondes de France Bleu Gironde, Périgord, Pays d’Auvergne, Poitou, Gard-Lozère, Mayenne... • (1) Étude réalisée en ligne par OpinionWay, en novembre 2014, sur les habitudes des agriculteurs français en termes de recrutement auprès d’un échantillon de 496 agriculteurs, représentatif de la population des exploitations agricoles ayant au moins un salarié. Nouveau Un service d’offres d’emploi 2.0 La Bourse de l’emploi de l’ANEFA, service spécialisé pour l’emploi agricole, fait peau neuve. Cette nouvelle version, officiellement lançée le 8 mars 2016, offre désormais plus de services pour les chefs d’entreprise qui recrutent ou pour les personnes recherchant un emploi : espace privatif, alertes, recherche géographique, consultation depuis un portable... • www.anefa-emploi.orgEn savoir +
  • 5. Filière à l’honneur 5 Filière à l’honneur vigne et vin des mutations gagnantes Nombreux sont également les métiers en tension, notamment ceux d’agent de culture/ agent viticole, agent de chai, agent trac- toriste/conducteur d’engins viticole, mais aussi les fonctions commerciales, prennant en compte l’évolution vers des spécialités en communication, gestion et vente. Une filière attractive Avec plus de 10 000 caves œnotouristiques, la France accueille chaque année plus de 10 millions d’œnotouristes, pour près de la moitié des étrangers(5) . Pour accompagner cette évolution, de nouvelles formations voient le jour (Licence œnotourisme, Diplôme Universitaire vin, culture et œno- tourisme). Indissociable de la culture, du patrimoine et des terroirs, la filière voit ainsi ses métiers s’enrichir, entre tradition et modernité. • (1) OIV 2014. (2) INAO 2014, en volume commercialisable hors vins aptes à la production de Cognac/Armagnac. (3) Douanes : FEVS 2014, CNIV. (4) MSA 2014. (5) Tourisme et vin - Les clientèles françaises et internationales, les concurrents de la France, Atout France, octobre 2010. (6) Ministère de l’agriculture - Recensement agricole 2010. La filière viti-vinicole évolue entre tradition et modernité, et propose de nombreux métiers pour répondre aux exigences de qualité toujours plus élevées. La France, 1er producteur mondial Avec 10 % de la surface mondiale, la France cultive 760 000 ha(1) de vignes répartis sur 17 régions viticoles. Historiquement définie entre AOC (59 %), IGP (34,4 %) et vins sans Indication Géogra- phique (6,6 %)(2) , la filière exporte vers de nombreux pays pour 7,4 milliards d’Euros(3) . Une filière clé pour l’emploi agricole Les entreprises viti-vinicoles sont celles qui emploient le plus de main d’œuvre en agriculture. La filière montre un visage dynamique, en matière d’emploi, avec 54 000 salariés en CDI et plus de 526 000 salariés en CDD(4) , en raison des travaux saisonniers : essentiellement pour les vendanges (321 000 contrats vendanges en 2014), mais aussi pour la taille ou les travaux en vert. Les effectifs sont concentrés surtout en Aquitaine et en Champagne-Ardenne, puis en Languedoc-Roussillon, Bourgogne et PACA. Une filière qui recrute « La filière s’appuie sur des fonctions de plus en plus qualifiées et spécialisées », comme le souligne Jérôme Volle, Vice-président de la commission Emploi de la FNSEA. Ainsi, pour les CDI, les compétences recherchées sont nombreuses. Elles concernent, par ordre d’importance, la conduite d’engins agricoles et l’utilisation du matériel agri- cole, les techniques de base en production végétale, l’utilisation et l’application de produits phytosanitaires, et enfin le condi- tionnement et la transformation. Chiffres clés ©JeanPUYO-AREFACentre 17% du vin de la planète est produit par La France 85 000 exploitations viticoles(6) 414 220 salariés (4) 54 140 CDI 36,8% de femmes 526 510 CDD
  • 6. Échos du réseau6 Échos du réseau Paysalia : Une première pour l’AREFA Rhône-Alpes ! L’AREFA était présente au salon Paysalia, le salon professionnel dédié au monde du paysage, des jardins et des espaces verts qui s’est tenu, à Lyon, du 1er au 3 décembre 2015. L’occasion de prendre contact avec les entre- prises du paysage ou de l’horticulture / pépinière qui méconnaissent le service de la Bourse de l’emploi pour leurs recrutements. Le secteur du pay- sage a connu une forte croissance ces dix dernières années, nécessitant de recruter des salariés (+28 %), majoritairement embauchés en CDI (81 %). • Rhône-Alpes arefa-rhone-alpes@anefa.orgContact ©AREFARhône-Alpes Vitiparty L’ADEFA Gironde relance, en 2016, ses actions de recrutements « Vitiparty ». Employeurs, salarié(e)s, demandeurs d’emploi, jeunes et adultes en sortie de parcours de formation professionnelle sont mis en relation autour de postes à pourvoir. En 2015, ces actions ont généré près de 500 offres d’emploi, dont 60 % de CDI, et mobilisé 800 personnes. • Gironde www.adefagironde.orgToutes les dates sur Les rings de l’emploi L’ADEFAVienneorganiseunejournée« musclée »,dédiée à l’emploi agricole, le jeudi 3 mars 2016, avec la parti- cipation de Mahyar Monshipour, boxeur Français. • Vienne adefa-vienne@anefa.orgContact www.bretagne.anefa.orgEn savoir + Semaine des métiers de l’agriculture Pour la 3ème édition, le réseau ANEFA des Pays de la Loire se mobilise, la semaine du 7 au 11 mars 2016, pour informer sur les métiers, les emplois et les formations de l’agriculture. Sur les 5 départements de la région, des visites d’exploitations, des forums métiers et des conférences sont organisés, pour un public de collégiens, de demandeurs d’emploi, de conseillers emploi / formation... • Pays de la Loire www.pays-de-la-loire.anefa.orgProgramme sur Les métiers de l’agriculture à l’affiche Le réseau Breton et les Jeunes Agriculteurs Bretagne organisent un concours photo/ vidéo, à destination des élèves et stagiaires de l’enseignement agri- cole, afin de promouvoir les métiers d’agriculteur et de salarié agricole. • Bretagne www.bretagne.anefa.orgEn savoir +
  • 7. élevage 2.0 des métiers et des compétences Dossier La filière de l’élevage, en France, totalise 882 000 salariés dont 415 000(1) emplois directs. Des em- plois essentiels au dynamisme des territoires et de l’économie locale, d’autant plus qu’il s’agit d’emplois non délocalisables. Dans un contexte économique tendu, la filière se réorganise et voit, globalement, ses indicateurs de l’emploi évoluer positivement. (1) GIS élevage Demain - Les emplois liés à l’élevage français, 2015.
  • 8. Dossier 8 De l’importance de l’emploi dans l’élevage Les animaux d’élevage bovin, caprin, ovin, porcin, volailles et lapins, hors équin, sont une source indéniable d’emploi en France. L’étude(1) récente du Groupement d’intérêt scientifique « élevages demain » de l’Inra recense 415 000 salariés (soit 312 000 ETP*), sur 882 000 salariés dans l’ensemble de la filière, qui occupent directement un emploi, sur une exploitation agricole ayant une activité d’élevage. 1/3 de ces emplois se situe dans le Grand Ouest et essentiellement, dans les exploitations à orientation porcs et volailles, car dans les élevages bovins, les membres de la famille ont toujours été plus impliqués en raison de l’astreinte (traite...). Le secteur de l’élevage a enregistré une hausse, du nombre de ses salariés de plus de 50 %(2) en 10 ans. Cette activité se traduit également par une hausse de plus 35 % du nombre d’heures de travail, concentrée dans les régions de l’Ouest, notamment Pays de la Loire et Bretagne. L’évolution annuelle 2013/2014(3) a cependant été moins importante. « Le secteur présente un potentiel d’emploi colossal, mais les éleveurs, par manque de moyens et de visibilité, ne recrutent pas comme ils le souhaiteraient » confiait, au Télégramme, en janvier 2016, Gilles Burel, Conseiller emploi à l’AEF Finistère. Le temps partiel a tendance à se développer.Valérie Heyser, Conseillère emploi / formation à l’AEF Ille-et-Vilaine, a observé sur le dernier trimestre 2015 « davantage d’offres à temps partiel, pour un même nombre d’offres d’emploi diffusées en production laitière ». • (1) GIS Elevage Demain - Les emplois liés à l’élevage français, 2015. (2) MSA 2014. (3) Le secteur de l’élevage en Pays de la Loire - CRPE / AREFA, janvier 2016. Travail fourni par les salariés permanents selon l’orientation technico-économique des exploitations (Unité de travail annuel) Source : Ministère de l’agriculture 2010 Bovins lait 6% Bovins mixtes 7% Moutons 17% Bovins viande 6% Porcs, volailles 25% ©Chambred’agriculturedeRhône-Alpes * ETP ou équivalent temps plein Dossier
  • 9. Dossier Dossier 9 Des élevages plus grands et qui recrutent Les exploitations d’élevage sont actuellement en pleine réorganisation sous l’effet combiné de plusieurs facteurs économiques (marché difficile en porc, fin des quotas laitiers depuis mars 2015...) mais aussi structurels. Presque 40 %(2) des chefs d’exploitations agricoles ont plus de 50 ans. Ainsi, en Bretagne, la Chambre régionale d’agriculture évalue le nombre de départs en retraite d’éleveurs laitiers, à presque 600(4) , entre 2015 et 2020. Le recensement agricole de 2010 a mis en évidence une baisse du nombre des exploitations agricoles (3 % par an(5) ) et tout particulièrement dans l’élevage. En production laitière, les petits élevages ont quasiment disparu, au profit « de grands troupeaux à la française, sur le modèle de ceux du Nord de l’Europe » constate Emmanuel Beguin, Chef de service à l’Institut de l’élevage. « Des élevages de 100 à 300 bêtes pour les élevages bovins » précise-t-il, alors que la moyenne actuelle est de 98 vaches(6) . Par ailleurs, en production ovine, les besoins sont estimés à 10 000 actifs(7) pour la prochaine décennie, afin d’assurer le renouvellement des générations mais également le maintien de la production. « La filière bénéficie actuellement d’un contexte favorable dû notamment au maintien des prix et à une demande en viande d’agneau supérieure à l’offre » commente Audrey Desormeaux, Chargée de mission à la Fédération nationale ovine. D’autre part, les éleveurs d’aujourd’hui perçoivent différemment la charge de travail et l’astreinte. Le rapport travail / loisir évolue vers plus de temps consacré à des activités sociales ou familiales. Des structures comme les groupements d’employeurs ou les services de remplacement poursuivent leur développement et génèrent une nouvelle forme de travail : l’emploi partagé. En 10 ans, leur nombre a augmenté de presque 20 %(8) surtout dans les régions de l’Ouest, régions d’élevage. Enfin, l’élevage pâtit d’un vrai problème d’attractivité, accentué par le contexte actuel. Ce secteur souffre d’une désaffection des jeunes, mais aussi d’actifs intéressés par une reconversion. • (4) Chambre d’agriculture de Bretagne - Le salariat en production laitière en Bretagne, 2014. (5) Ministère de l’agriculture - Recensement agricole, 2010. (6) Ministère de l’agriculture - Graph Agri, 2012. (7) Fédération nationale ovine. (8) Fédération nationale des groupements d’employeurs agricoles et ruraux, 2014. La production ovine bénéficie actuellement d’un contexte favorable dû notamment au maintien des prix et à une demande en viande d’agneau supérieure à l’offre ©ANEFA ©Chambred’agriculturedeRhône-Alpes Chiffres clés 415 000 salariés(1) +50% du nombre de salariés en 10 ans(2) 10 000 actifs nécessaires pour la prochaine décennie en production ovine * surtout dans les régions de l’Ouest, régions d’élevage (8) +20% d’emploi partagé en 10 ans*
  • 10. Dossier Dossier 10 La formation continue pour plus de qualification dans le métier Le niveau de diplôme des élèves de l’en- seignement agricole est, aujourd’hui, un facteur qui influe sur l’insertion au travail. Même si le baccalauréat professionnel n’est pas en reste, d’après le Ministère de l’agri- culture(9) , 80 % des élèves de BTS, spécialisés en production agricole, sont ainsi dans l’em- ploi,7moisaprèsl’obtentiondeleurdiplôme. Philippe Tapin, du Pôle développement de l’Union nationale des Maisons familiales rurales, recommande ainsi, un BTS Pro- ductions animales, complété d’une spé- cialisation (CS) ou suivi d’une licence pro : « une valeur ajoutée sur le marché du travail par rapport au baccalauréat professionnel ». Par ailleurs, pour que la formation initiale des jeunes soit toujours adaptée et qu’ils restent opérationnels, le référentiel de formation évolue en permanence. Par- fois même, des initiatives locales existent, en complément. Philippe Tapin donne l’exemple de la MFR de Cateau-Cambresis, Des métiers et des compétences Aujourd’hui, le secteur de l’élevage recrute des agents d’élevage ou plutôt, des techni- ciens d’élevage, qu’ils soient dans le secteur bovinouporcin,voiremêmedesresponsables d’élevage ou des seconds d’exploitation, à défaut d’associés. Les éleveurs peuvent trouver des solutions dans des formes sociétaires (GAEC) mais aussi dans l’emploi de salarié et ce, malgré le coût. « Le coût net d’un salarié est beaucoup plus bas que son coût réel en raison de son impact sur le résultat, qui entraine une baisse de charges sociales » argumente Emmanuel Beguin. L’embauche d’un salarié apporte également une plus-value : « un effet sur le revenu, en améliorant l’efficacité économique de l’exploitation » complète-t-il. Leséleveursrecherchentdesprofilsqualifiés : des personnes maîtrisant les gestes tech- niques et toutes les connaissances autour du métier.Àcepropos,GillesBurelaimerappeler « qu’en agriculture, on ne manque pas de bras, mais de cerveaux ». Or, ces profils ne sont pas si évidents à trouver. Dominique Ollivier, éleveur dans le Finistère, avec 90 vaches laitières, reconnait qu’il a eu des difficultés à trouver son technicien d’élevage : « J’ai mis du temps à recruter car peu de candidats rassemblaient les compétences que je recher- chais ». « Ces difficultés sont accentuées si les éleveurs recrutent eux-mêmes, en définissant malleurbesoin »constateEmmanuelBeguin. Les éleveurs apprécient les compétences liées à l’équipement et au matériel nouvelle géné- ration, à l’approvisionnement, aux normes environnementales, à la génétique... acquises par le biais de formations spécialisées. Valérie Heyser rappelle continuellement que « l’accès aux métiers de l’élevage porcin où, les contraintes sanitaires sont particulièrement fortes,nesefaitpassansformationadéquate ». La gestion de l’exploitation est devenue pri- mordiale. « Je dois pouvoir compter sur mon salarié. Je ne peux pas me permettre d’écart, pour rester compétitif » poursuit Dominique Ollivier. Le métier d’éleveur évolue ainsi vers de « l’agri-management » comme l’évoque Emmanuel Beguin, « mais tous n’ont pas ces compétences managériales ». • (9) Insertion scolaire et professionnelle à court terme des sortants de l’enseignement technique agricole - Enquête 2015. ©Fédérationnationaleovine
  • 11. Dossier Dossier 11(10) Conduite et gestion de l’exploitation agricole. (11) Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole, qui permet d’exercer une activité de salarié qualifié et d’acquérir la capacité professionnelle nécessaire à l’installation en agriculture. dans le Nord où « les élèves de BTS Produc- tions animales sont initiés à l’insémination animale ou à la vente directe ». Pour plus de qualification professionnelle, notamment en réponse aux besoins des éleveurs, les compétences peuvent s’acqué- rir par des formations pour adultes, comme celle spécialisée en élevage laitier, menant à un Contrat de Qualification Professionnelle (CQP), au CFPA de Montebourg. Cette formation débouche sur un CDD de 6 mois d’Agent de remplacement pour valider le CQP. « 9 personnes viennent de rentreren formation, en janvier 2016, avec des profils Bac CGEA(10) , BTS Production animale » indique Nadège Gauthier, gestionnaire de la Bourse de l’emploi ANEFA dans le Calvados. « Certains ont peu d’expérience et souhaitent travailler en élevage, suite à une déconvenue sur des postes de technico-commercial, voire même d’agent d’élevage où le manque d’expé- riencen’apaspermisdepoursuivrelecontrat » justifie-t-elle. Au Centre de formation des métiers de l’éle- vage bovin ou porcin, de Cannapeville, dans l’Eure, tous les publics peuvent suivre des for- mations qualifiantes, comme le BPREA(11) , ou des spécialisations. Le centre est, d’ailleurs, pionnier dans l’installation d’un robot de traite, en complément d’une salle de traite classique. Les stagiaires se forment, ainsi, aux nouvelles pratiques d’élevage : se servir d’automates, piloter des capteurs, étalonner régulièrement et surveiller mécaniquement, Les principales formations en élevage Niveau V • Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole CAPA Métiers de l’agriculture • Brevet Professionnel Agricole BPA Travaux de la production animale Niveau IV • Baccalauréat professionnel BAC PRO Conduite et gestion des exploitations agricoles, option élevage • Brevet professionnel BP Responsable d’exploitation agricole • Certificat de spécialisation CS - Elevageavicole/caprin/laitier/porcin/ovin - Commercialisation du bétail • Titre homologué TH Berger vacher transhumant Niveau III • Brevet deTechnicien Supérieur Agricole BTSA - Productions animales - Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole Niveau III (suite) • Certificat de spécialisation CS Technicien conseil, spécialités production laitière / laitière ovine / caprine • Titre homologué TH Technicien supérieur en contrôle des productions et des transformations animales Niveau II • Licence professionnelle - Génétique et développement de l’élevage - Développement et valorisation des produits de l’élevage - Développementetconseilpourlesfilièresovines - Métiers du suivi de l’élevage et de la valorisation des produits animaux transformés - Métiers du conseil en élevage, production laitière - Développement local et conseil en élevage : option caprine Niveau I • Ingénieur en agriculture • Vétérinaire Qu’est-ce que l’élevage de précision ? Il s’agit d’une utilisation coordonnée : • d’automates pour décharger les éleveurs de tâches contraignantes (astreignantes, pénibles physiquement et mentalement, chronophages...), • de capteurs pour mesurer les paramètres physiques (en bâtiment), comportementaux, physiologiques ou de production sur les animaux, • de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour stocker, échanger, croiser et valoriser les données. ©Levy gérer et analyser les données, les alertes... Ces nouvelles compétences sont un passe- portpourl’emploi.« 96 %desforméstrouvent un emploi dans les 3 mois qui suivent la for- mation » annonce Amédée Hardy, Directeur. En Ille-et-Vilaine, pour répondre au besoin récurrent de main d’œuvre en élevage porcin et face au manque de personnes formées dans ce secteur, la profession initie, depuis plus de 10 ans, un parcours professionnel en élevage porcin, baptisé « parcours porc ». Organisé par l’AEF, cette action permet, sur 8 mois, à des deman- deurs d’emploi, de découvrir les métiers de la production porcine, par une période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), puis de se former, avec un contrat d’embauche à la clé. « En 2014-2015, sur les 13demandeursd’emploiayantsuivicedispo- sitif, 9 d’entre-eux travaillent dans un élevage porcin, sur des postes à pourvoir » se félicite Valérie Heyser. •
  • 12. ANEFA en régions ANEFA en régions12 Une agriculture multiple et de qualité Les terroirs et les conditions naturelles variés, qui s’étendent du Jura et des Alpes à la Provence, ont construit une agriculture  plurielle. La moitié du territoire agricole de la région Rhône-Alpes se situe en zone de montagne, où l’activité, extensive, est tournée vers l’élevage. À l’inverse, la vallée de la Saône et l’axe rhodanien concentrent des cultures arboricoles, de la viticulture, des grandes cultures et de l’élevage. La région s’est construite, autour de Lyon, avec ses fameux bouchons lyonnais. Symboles de la gastronomie locale, ces restaurants pro- posent des plats simples, où les productions régionales trouvent des débouchés. Une exploitation Rhône-alpine sur trois, produit sous signe officiel de qualité (AOC, AOP, IGP...). Par ailleurs, avec 3 240 entreprises du paysage, la région Rhône-Alpes est,aveclarégionPACA,l’unedesrégionsquicompteplusd’entreprises du paysage, de jardins et d’espaces verts (près de 30 % au total). • Promotion de l’égalité femme / homme dans les entreprises agricoles Rhône-Alpes En lien avec la politique régionale, l’AREFA Rhône-Alpes est engagée, depuis 2014, dans l’égalité profes- sionnelle des hommes et des femmes, dans les entreprises agricoles. Une charte, destinée à sensibiliser et faire évoluer les pratiques, en a été le précurseur. Actuellement, c’est par un concours photo que l’AREFA tente de bousculer les idées reçues et de sensibiliser le plus grand nombre sur l’ouverture des métiers de l’agriculture aux femmes. 1er Prix Adulte - Aline Morel - FR CIVAM - Ardèche ©AREFARhône-Alpes
  • 13. ANEFA en régions ANEFA en régions 13(1) Entreprises de production agricole, forêt, paysage, prestation de services de travaux agricoles. (2) Commission paritaire régionale pour l’emploi. (3) Association pour l’emploi des cadres, des ingénieurs et des techniciens de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’environnement. (4) Organisé en partenariat avec le Conseil régional, la DRAAF, l’ONISEP Grenoble, la Chambre Régionale d’Agriculture et l’ADEFA Drôme. 1er Prix Scolaire - MJC de Thoissey - Ain ©AREFARhône-Alpes L’agriculture au pluri-eux-elles Chiffres clésPour l’égalité des chances dans le recrutement Les femmes représentent, en moyenne, 39 % des salariés de l’agriculture, mais ce chiffre reflète de grandes disparités. Si elles sont bien présentes dans le secteur de l’horticulture et des cultures légumières et fruitières (42 %), elles le sont peu dans le secteur du paysage (11 %) et ce, d’autant plus que les entreprises sont petites. Olivier Gajac, Président de l’AREFA (CFE CGC agro) reconnait que « les femmes sont davantage employées dans les entreprises ayant un bureau d’études ou un service commercial ». De son côté, Louis-Michel Petit, Secrétaire général de l’AREFA Rhône- Alpes (FRSEA), constate « qu’elles sont souvent oubliées des recrutements agricoles et pas toujours embauchées en priorité ». C’est sur ce constat que les partenaires sociaux de la CPRE(2) Agriculture et de l’AREFA Rhône-Alpes d’une part, avec l’APECITA(3) , le Service de Remplacement Rhône-Alpes et les 6 groupements d’employeurs départementaux Agri-Emploi d’autre part, ont signé, le 30 avril 2015, une Charte de promotion de l’égalité femme / homme, avec le soutien de la région. Les premiers effets de cette charte se font, d’ores et déjà, sentir comme en témoigne Louis-Michel Petit, également Président du Service de remplacement de l’Isère : « 1/3 des salariés du service de remplacement sont, aujourd’hui, des femmes et l’une d’entre elles vient d’être élue déléguée du personnel ». • Invitation à questionner la mixité dans le secteur agricole Les partenaires sociaux ont aussi organisé une opération de communication grand public. Du 1er octobre au 31 décembre 2015, un concours photo(4) , intitulé « L’agriculture au pluri-eux-elles », invitait à concevoir et présenter des photographies d’hommes et de femmes qui font l’agriculture de la région Rhône-Alpes. Il offrait l’opportunité d’un travail pédagogique puisque 2 catégories (scolaire et adulte) ont été créées. L’AREFA a reçu plus de 100 photos via le site Internet www.concourstuveuxmaphoto.fr. La remise des prix a eu lieu lors du Mondial des Métiers, Salon régional des métiers et de l’orientation, organisé à Lyon, le 6 février 2016. • entreprises(1) en volume de travail annuel, en 5 ans* * essentiellement en élevage, forêt et entreprises de prestations de services des salariés de l’agriculture sont des femmes salariés équivalent temps plein (ETP) Chaussures Objectifs de la charte : • prévention contre les discriminations au regard du genre, • promotion de l’égalité des chances au sein du marché du travail en agriculture, agroalimentaire et environnement. On peut être agriculteur et homme et agricultrice et femme !
  • 14. ANEFA en régions ANEFA en régions14 Pari sur les jeunes sensibiliser maintenant pour recruter demain Dordogne (1) Chiffres Chambre d’agriculture. (2) Etude d’image sur l’enseignement agricole réalisée par l’Ifop pour le ministère de l’agriculture - janvier 2006. Démystifier l’agriculture pour faire naître les vocations En Dordogne, plus d’un actif sur quatre(1) travaille dans l’agriculture et l’agroali- mentaire et pourtant, les métiers de l’agriculture souffrent d’une image en décalage avec la réalité et sont peu attractifs, tout particulièrement pour les jeunes. « Les jeunes ont une vision archaïque et réduite de l’agriculture » se désole Claudine Feyfant, Présidente de l’ADEFA (FGTA FO). « Ils ne savent pas que les métiers de l’agriculture sont variés : maraîchage, horticulture, vigne et vin... » poursuit-elle, en faisant référence à une étude d’image sur l’enseignement agricole(2) . Celle-ci révèle, entre autre, que « spontanément, l’enseignement agricole est réduit à la finalité de former au métier d’agriculteur / éleveur ». L’ADEFA Dordogne s’est donc lancée un défi : celui de montrer aux jeunes la diversité des métiers agricoles d’aujourd’hui. Ainsi, depuis 2010, l’ADEFA part à la rencontre des élèves de 3ème qui suivent l’option « découverte professionnelle » dans les collèges du département. « Nous avons ciblé des élèves en phase d’orientation mais nous pouvons aussi être amenés à intervenir auprès d’autres classes à la demande des collèges » précise Claudine Feyfant. • ©ADEFADordogne de la production agricole(1) départementale est placée sous signe officiel de qualité (AOC, IGP...) Chiffres clés 1er département français pour le tourisme à la ferme et la vente directe (20% des exploitations) exploitations(1) avec toutes les productions* * dont certaines, emblématiques de la gastronomie française (foie gras, truffes, cèpes, vins...) salariés(1) de femmesdont 41%
  • 15. ANEFA en régions ANEFA en régions 15 Des interventions plébiscitées dans ¾ des collèges du département L’ADEFA intervient en classe, dans un premier temps, pour apporter aux élèves, des informations géné- rales sur l’agriculture, sur la diversité des métiers ou sur les parcours de formation. Le témoignage d’un professionnel qui explique son quotidien, son orga- nisation, la passion de son métier... vient systéma- tiquement compléter cette présentation. L’ADEFA s’est, pour cela, constituée un réseau de professionnels de proximité, disposés également à accueillir les élèves sur leurs exploitations. Dans un second temps, si le collège le souhaite, l’ADEFA emmène, à sa charge, les élèves sur une exploitation agricole des alentours. « Dans notre département, fortement agricole, il est important et opportun de présenter les métiers agricoles dans un environnement connu par les élèves » souligne Claudine Feyfant. La visite permet de confronter les jeunes, avec la réalité du monde agricole. « Les jeunes se rendent compte que l’évolution de l’agricul- ture est en phase avec notre société. Ils constatent que la technologie est bien présente et que celle-ci nécessite des qualifications et des compétences de plus en plus pointues » poursuit-elle. Tout au long de la rencontre, l’ADEFA s’attache à aborder les deux facettes du travail en agriculture : être salarié agricole ou être chef d’entreprise agri- cole, « dans une logique de parité » insiste Claudine Feyfant. Après 5 années d’existence, cette initiative fonctionne très bien. Sur les 45 collèges du département, l’ADEFA intervient ainsi dans une trentaine d’entre-eux. « Maintenant, ce sont les collèges qui nous appellent » conclut Claudine Feyfant en espérant toujours pouvoir continuer ces rencontres, après la réforme du collège, qui entrera en vigueur à la rentrée 2016. • Parole d’enseignante Cité Scolaire Alcide Dusolier NONTRON Chaqueannée,jefaisappelàl’ADEFAdanslecadredel’Option découverte professionnelle 3 heures (DP3) dispensée aux classes de 3ème de la Cité Scolaire,afindefairedécouvrirauxélèves,l’agricultureetl’étenduedesmétiersproposés. Avec l’équipe pédagogique, nous nous sommes aperçus que beaucoup d’entre eux ne connaissent pas ce secteur d’activité et ce, même s’ils sont issus du milieu agricole ou s’ils vivent en milieu rural. La visite d’exploitation qui suit l’intervention en classe est l’occasion, pour eux, de sortir deleurbulleetdevoir,sousunangledifférent,cequisepassedansl’exploitationagricole à côté de chez eux : les installations, le matériel utilisé, les travaux à réaliser ou les soins à apporter aux animaux... Chaque sortie apporte son lot de découvertes. Le bilan est positif car il y a toujours quelques élèves à qui cela profite pour l’orientation. C’est d’autant plus appréciable que la visite est prise en charge financièrement par l’ADEFA. On espère qu’avec la réforme des collèges, il sera possible de maintenir ces rencontres professionnelles à la rentrée 2016, tout au moins, l’intervention en classe. Le principe des rencontres avec les élèves de 3ème Intervention en classe comprise entre 1 et 3 heures, en fonction des attentes des professeurs et des élèves • diaporama sur l’agriculture en général, • vidéo de présentation de l’agriculture du département, favorisant les échanges, • témoignages de professionnels, sur leur métier, leur quotidien... Action de terrain • visite d’une exploitation agricole de proximité (une demi-journée), afin de découvrir ses installations et les différentes productions. ©ADEFADordogne